A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É TIENNE D ELASSUS
Sur l’équilibre des systèmes articulés
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 1, n
o2 (1899), p. 221-237
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1899_2_1_2_221_0>
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SUR
L’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES ARTICULÉS,
PAR M.
ÉTIENNE DELASSUS,
I. - GÉNÉRALISATION D’UN THÉORÈME DE MAURICE LÉVI .
Dans son Mémoire Sur lcc recherche des tensions dans les
systèmes
debarres
élastiques
et stcr lessystènaes qui,
à volumeégal
denicctiéne,
la
plus grande
résistancepossible (1),
M. Maurice Lévy a donné le remar-quable
théorèmesuivant (2) :
:Lorsqu’un système
contenant hligynes
surabondantes est telqu’il puisse
d’une mccniére et, par
suite,
cl’uneinfinité.
demanières,
êtreédifié
ensystème d’égale résistance,
relativement à desforces
donnéesagissant
surlui,
il’
existe
toujours
rcr2système,
sanslignes surabondantes, susceptible
de résisteraux mêmes
forces
et tel que la somme desproduits
des volumes des barres par leurscoefficients
d’élasticitérespectifs
est la même clans cesystème
etdans le
système
donné.Ce
théorème
nes’applique qu’aux systèmes
àlignes
surabondantesqui
sontd’égale résistance, systèmes
trèsparticuliers,
et, en outre, est relatif à une fonc- tion des sectionsqui
est bien déterminée pourchaque système,
maisvarie’
avecles coefficients d’élasticité.
Enfin,
il supposequ’on néglige,
aupoint
de vue destensions
qu’ils produisent,
lespoids
desbarres,
c’est-à-dire lepoids
propre,lequel
estgénéralement prépondérant
dans lesgrandes
constructionsqui
sontprécisément
celles pourlesquelles l’application
du théorèmeprésente
un véritableintérêt.
Ainsi ce théorème ne sera relatif au
poids
total ldu système
que si toutes les barres ont même coefficient d’élasticité et résistentégalement
bien àl’allonge-
ment et à la compression, il ne sera relatif au prix total du métal employé Que si (1) MAURICE La Statigice graphique et ses
applications
aux constructions,IV.
(2) MAURICE LËBy, Statique graphique, oè éd., t. Iil, p. z61.
222
les barres résistant
également
âl’allongement
et à lacompression,
lesprix
au kilo-gramme des différents métaux
employés
dans lesystème
sontproportionnels
auxquotients
de leurs coefficients d’élasticité par leurs densités.Je me propose de démontrer le théorème suivant
qui
ne subira aucune desrestrictions que
je
viensSoit
03C6(s1, s2, ... )
ccnefonction
linéaire ethomogène
desvariables s
qui
estassujettie
àl’unique
condition d’aVOLj’ tous lescoeflicien
tspositifs.
Étant
donné unsystème
articulé 03A3 àlignes
surabondantes résistant à son proprepoids
et à desforces
donnéesF,
il esttoujotcrs possible
de tuoccvenicn
système
03A3’ strictementindéformable,
cçyant les mêmes nceicds que03A3,
résis-tant aussi à son lmopue
poids
et auxforces
F et tel que lafonction
pformée
avec les sections des barres ait pour le
système
1’ une valeur auplus égale (
engénéral inférieure)
cc sa valeur pour lesystème
03A3.Si le
système
03A3 estd’égale résistance,
on tnouven Lcnsystème
03A3’ satis-,faisan.t
aux conditionsprécédentes
etqui
soit aussid’égale
résistance.Pour démontrer cc théorème dans toute sa
généralité,
nous supposerons que le.s;ystèrc2e
03A3 n’est pasplan
etqu’en
outre il est soumis à des liaisons surabon-dantes,
c’est-à-dire telles que les réactions ne soient pas déterminables par laStatique.
Ces liaisons serontsimplement
constituées par le fait que,parmi
lesn noeuds du
système,
il y en aura pqui
serontfixes, j qui
serontassujettis
à sedéplacer
sur des coilrbes fixes et r~assujettis
à sedéplacer
sur des surfaces fixes.Ces liaisons introduiront un nombre d’inconnues
égal
ànous les
appellerons
les inconnues p ; leur nombre est au moinségal
à 6. Ceciposé,
leséquations d’équilibre
se divisent en troiscatégories.
Équations
l. - L’existence de k barres surabondantes fournit k relations linéaires ethomog-ènes
entre lesallongements.
Si l’on pose d’unefaçon générale
on aura ainsi k relations linéaires et
homogènes
entre lesp~.
Équations
ll. - La forme dusystème
est déterminée par leslongueurs
desbarres et sa
position
par sixparamètres,
ledéplacement
d’un noeud aura pour composantes trois fonctions linéaires ethomogènes
desallongements
des barreset des accroissements de ces six
paramètres.
Enexprimant qn’il
y a des noeudsfixes,
ouassujettis
à sedéplacer
sur des couches ou dessurfaces,
on obtiendraéquations
linéaires entrelesquelles
il faudra éliminer les accroissements des sixparamètres
deposition,
de sorte que,finalement
on obtiendra ainsiéquations
linéaires entre les Ceséquations
ne sont pas forcement homo-gènes.
Équations
III. -Écrivons
quechaque
noeud est enéquilibre
sous l’actiondes tensions
qui
y aboutissent et des forces extérieuresqui
y sontappliquées,
eny comprenant les forces de liaisons et les moitiés des
poids
des barresqui
yaboutissent,
car nous supposons lepoids
dechaque
barredécomposé
en deuxpoids égaux appliqués
à chacune de ses extrémités.Nous obtiendrons ainsi 3 n
équations qui
seront linéaires par rapport aux ten-sions,
auxinconnues ,
et aux composantes des forces et despoids.
Mais les com-posantes des
poids
étant des fonctions linéaires dessections,
nous pouvons dire que ces 3 Il,équations
seront linéaires entre les ti,les p
et les si.En y
remplaçant les ti
par lei03B2isi
et éliminant les p, nous obtiendrons finale-men t
équations
linéaires entre les Si. Ce sont leséquations
III.Les Si sont au nombre de
Si donc nous considérons
les 03B2i
comme des constantes vérifiant leséquations
1et II et satisfaisant aux
inégalités
.dans
lesquelles R;
etRi
sont lescharges
de sécuritépratique
relatives à la com-pression et l’allongement
pour la matière dont est formée la barreBi, les si
serontassujettis
à vérifier les seuleséquations
III danslesquelles
ilfigure
alorsinconnues de
plus qu’il n’y
ad’équations.
.
On pourra donc se donner arbitrairement A + k’ sections pourvu que les
équa-
tions III
donnent,
pour toutes lessections,
des valeurspositives.
En
définitive,
leséquations III
permettrontd’exprimer
les s comme fonctionslinéaires de k + k’
paramètres
.La fonction
...)
deviendra une fonction linéaire desparamètres
c,soit t .
sy, ci’
les valeurs des~3, ~
et s pour lesystème proposé
~. Parthèse,
cesystème
résiste à son proprepoids
et aux forcesdonnées ;
donc les~~°
vérifient leséquations
1 et Il ainsi que lesinégalités (i);
deplus,
les52
sonttous
positifs
et vérifient leségalités
III.Nous allons modifier le
système
en laissant fixes les valeurs des~i.
Supposons
d’abord que lafonction?
ne soit pasindépendante
des e. Prenonspour ces
paramètres
des fonctions linéaires d’un autreparamètre
~; alors’!’
de-viendra une fonction linéaire de T
dépendant effectivement
de 03C4, et tous les sdeviendront aussi les fonctions linéaires de T.
’
Faisons varier T à
partir
de sa valeur initiale 03C40 dans un sens tel que la fonc-Lion §
aille endécroissant;
les s vont varier et il y en aura au inoins unqui
ira endécroissante
sansquoi
la fonction~(s,, sz, ...) qui a
tous ses coefficientspositifs
irait en
croissant,
cequi
estabsurde, puisqu’elle
est constammentégale
ày.
En faisant varier t
toujours
dans le même sens, les spartiront
de leurs valeurs initialespositives s°,
les uns iront encroissant,
les autres endécroissant,
et ilarrivera un moment ou l’un des s arrivera à la valeur o ; supposons que ce soit s,.
Arrêtons-nous à ce moment. Nous avons des sections
qui
sont toutespositives.
Dans lesystème ~
ainsimodifié, supprimons
la barreB, qui
a une sectionnulle,
nous obtiendrons utisystème
~,. Pour cesystème,
lesvaleurs
des i
sontprécisément
lesqui,
parhypothèse,
vérifientI,
II et(i);
enplus,
les s sont touspositifs
et Vérifient leségalités III,
de sorte que ~, a une barre de moinsque S
et résiste à sonpoids
propre et aux forces données. En outre,pour S;, la
fonction rest
. , .’. ,qui,
parhypothèse
est moindre quec~~s’~, ...).
On peut donc écrireSupposons
maintenant que lafonction ~
soitindépcndante
desparamètres
z.Reprenons
le même raisonnement et faisons varier T àpartir
de ~~ dans un sensque
nous
choisironsarbitrairement ; il y
aura certainement des squi iront
en dé-croissant,
sansquoi
lafonction y irait
encroissant,
cequi
est absurdepuisqu’elle
reste
égale à ~ qui
est une constante. En vertu du raisonnementprécédent,
onarrivera donc au
système ~,
résistant à sonpoids
et aux forcesdonnées,
ayant les mêmes n0153uds et lesmêmes 03B2
que lesystème 03A3,
mais avec unebarre
enmoins,
etcette fois on aura
De toute
façon,
nous pouvons dire que nous arrivons sûrement ausystème ~, ayant
les mêmes n0153uds que03A3,
mais avec une barre en111oins,
résistant à sonpropre
poids
et aux forcesdonnées, ayant les
mêmes valeurs pour lesrapports
c’est-à-dire tel que les barres
correspondantes,
dans les deuxsystèmes,
travaillentau même taux, et,
enfin,
tel queSur f
nous pouvonsreprendre
le même raisonnement et continuerjusqu’au
moment où k + k’ sera réduit à o.
Si l’on s’arrête au bout de k
opérations,
on arrivera à unsystème 03A3’
satisfaisantaux conditions de l’énoncé du théorème et
qui
sera strictementindéformable,
mais soumis à des liaisons surabondantes. .
Si,
aucontraire,
on ne s’arrêtequ’au
bout de k -~ ~~’opérations,
on arrivera àun
système qui
sera strictement indéformable en vertu des liaisonsauxquelles
ilest soumis.
Le théorème
général
est donc démontré.Quant
à cequi
est relatif auxsystèmes d’égale résistance,
cela résulte immédiatement de ce queles
sont les mêmespour le
système
initial et lesystème final;
si lesystème
initial estd’égale
ré-sistance,
tousles ~
sontégaux,
lesystème
final avant tousses 3 égaux
entre euxest aussi
d’égale
résistance.La
fonction?
est une fonction linéaire ethomogène qui
est absolumentquel-
conque, sauf que tous ses
coefficients sont positifs.
Soient ai,
di,
~y lalongueur
de la barreBi,
et la densité et leprix
du kilo-gramme de la matière dont elle est formée.
Si l’on veut diminuer le
poids
total ensupprimant
des barressurabondantes,
on
prendra
pour c~ la fonctionqui remplit
bien lesconditions
voulues. - ’Si c’est le
prix
total que l’onveut diminuer,
onprendra
pour c? la fonctionLe cas étudié par M. Maurice
LeBy
est celui où lafonction 03C8
estindépendante
des
paramètres 03C3
et conserve cettepropriété chaque
foisqu’on
passe d’un systèmeau suivant. Les seules fonctions q
possédant
cettepropriété
ne peuvent évidem-ment être que des combinaisons linéaires des
premiers
membres deséquations
IIIet, par
conséquent,
doiventdépendre
desi. Effectivement,
si on modifie la dé- monstration de M. MauriceLévy,
sans enchanger
l’idéefondamental
defaçon
à
l’appliquer
auxsystèmes qui
ne sontplus d’égale résistance,
on est conduit à lafonction .
Nous pouvons maintenant énoncer en toute
rigueur
le résultatsuivant,
que le théorème de M. MauriceLévy
démontrait dans un casparticulier
et rendait trèsprobable
dans le casgénérât :
:De
quelque façon.
que l’on construise unsystème
articulé àlignes
sura-bondantes,
il existetoujours
icisystème
sanslignes surabondantes,
ayant les mêmesnoeuds,
soicmis aux mêmesliaisons,
résistant u. son proprepoids
etaux
forces
extérieures données etqui
soit au moins aussiéconomique
que le.
Le genre de démonstration
que j’ai adopté
ici permet bien facilement degéné-
raliser encore les résultats
précédents.
Soit un
système S possédant
Klignes surabondantes,
c’est-à-dire pourlequel
la
statique
donne Kéquations
de moinsqu’il n’y
a d’inconnues.Considérons alors H fonctions linéaires et
homogènes
des s,et faisons les
hypothèses
suivantes :10 On a
20 Il existe une combinaison linéaire et à coefficients
positifs
desfonctions
qui
est une fonction linéaire et à coefficientspositifs
desS,
Cette condition sera, par
exemple,
réalisée forcémentsi, parmi
lesfonctions ,
il y en a une
qui
ait tous ses coefficientspositifs. Supposons
que ce soit ?f, onaura la
fonction 03C8
enprenant
3" Les
fonctions
sont linéairementindépendantes.
Reprenons
notreraisonnement ;
les y seront des fonctionsindépendantes
des Ksections, qui
restent arbitrairesd’après
leséquations
III. On pourra donc consi- dérer les s etles p
comme des fonctions linéaires de Hparamètres
cr". Commeles
sont des fonctionsindépendantes,
on pourra déterminer lesquantités
pL/telles
qu’en posant
les fonctions o aillent toutes en décroissant avec t; il en sera alors de même de
û,
et
comme ,§
est une fonction linéaire et à coefficientspositifs
des s, il faudra né-cessairement
qu’un
au moins des s soit une fonction linéaire de t décroissantavec t.
On voit
alors,
sansqu’il
soit nécessaired’insister,
comment la démonstrationse
continuera,
et l’on arrivera à cerésultat, qu’on peut toujours,
en diminuantsimultanément toutes les fonctions y, arriver à réduire le nombre des
lignes
surabondantes à la valeur H 2014 i.
On
voit,
avec la mêmefacilité,
que si l’on a H fonctions linéaires ethomogènes indépendantes parmi lesquelles il y
en aIl,
qu’on
veut faire décroître etIl’,
qu’on
veut fairecroître,
et s’ilexiste,
pour les fonctions y f, r2, ..., rh, unefonction
définie commeprécédemment,
un pourra réduire le nombre des barres surabondantes à la valeur H -- i, defaçon
à faire décroître lesfonctions j
etcroître les fonctions
~’.
lI. - SUR LES CONDITIONS D’EXISTENCE DES SYSTÈMES ARTICULÉS.
Dans ce
qui
vasuivre,
nous nousplaçons
à unpoint
de vue exclusivementthéorique,
et,quelles
que soient leslongueurs
des barres que nous aurons à con-sidérer,
nousnégligerons
leur flexion.Considérons un
système
articuléplacé
dans des conditionsquelconques
et ayantà résister à son propre
poids
et à des forces donnéesappliquées
en ses n0153uds.Les
équations l, TI,
III duChapitre précédent peuvent
êtreconsidérées, quand
on se donne les s, comme les
équations
linéaires donnant lestensions,
de sorteque chacune d’elles sera une fonction linéaire des s,
Pour que le
système résiste, il
faut que les s vérifient les 3 minégalités,
les R et R’ étant les coefficients de sécurité
pratique
relatifs àl’allongement
età la
compression.
Quand
on se donne la formegéométrique
dusystème
ainsi que les liaisons et les forcesextérieures,
lescoefficients
des fonctions e sontdétermines;
il ne resteplus qu’à
déterminer les s vérifiant lesinégalités (2).
’ Si ces
inégalités
sontcompatibles,
nous dirons que lesystème
estpossible,
sinon
qu’il
estSauf dans
quelques
cas trèsparticuliers
et extrêmementsimples,
la résolutiondes
inégalités (2)
est absolumentimpraticable.
Je me propose de chercher s’il n’existe pas une
région
définie par lespoints d’appui
dusystème,
et telle que tous les noeuds doivent êtrecompris
dans cetterégion
pour que lesystème
soitpossible.
Nous supposerons que le
système
est soumis à sonpoids
propre et que lesforces,
variables ou non,
qui agissent
sur les noeuds onttoujours
leurs composantes ver- ticalesdirigées
vers le bas.Ceci
posé,
supposons que, dans notresystème ~,
on isole unsystème 1’,
coin-posé
d’un seul n0153ud autrequ’un point d’appui
oucomposé
deplusieurs
noeudsdont aucun n’est un
point d’appui,
tous ces n0153uds étant reliés par des barres con-sécutives
que
nousdésignerons parB’,
la lettre B"désignant
les barres de X autresque les barres B’.
Le
système ~’’,
considéré commesolide,
est enéquilibre
sous Faction des forces extérieuresqui agissent
sur lui. Ces forces sont :.’
1° Les tensions des barres B"
qui
aboutissent à des noeuds de2/;
20 Les
demi-poids
de ces barresB";
3ù Les
poids
entiers des barresB’ ;
y" Les forces extérieures de 03A3
qui
sontappliquées
en des n0153uds de 03A3’ etqui,
par
hypothèse,
sont telles que la somme Z de leursprojections
sur la verticaledirigée
vers le bas soitpositive.
Désignons
par la lettre lesangles
que font des tensions t" avec la verticale.En écrivant que la somme des
projections
sur la verticale des forcesqui agissent
sur S est
nulle,
nous aurons .en
désignant
par a et d leslongueurs
etpoids spécifiques
des barres.Soit
lenombre
des barres Bqui
aboutissent à ~’. Si l’on poseon aura
(Toù résulte immédiatement
qu’il y
aura au moins une desquantités
H dont lavaleur absolue sera
supérieure
àI .
.Supposons
que ce soitHi.
La formulemontre
alors, puisque
tous les termes du crochet sontpositifs,
queSoit p la
plus grande
valeur desrapports R d et -y pour
les différentes matières dont secomposent
les barres dusystème
E.Supposons
que toutes les barres B"qui
aboutissent ausystème
~’ aient des lon-gueurs
supérieures
à Pour chacune de ces barres on aura ,~t, par
suite,
R~
étant leplus grand
des deux coefficients de sécuritépratique
de la barre. Il y acertainement une des barres Bll pour
laquelle
on al’inégalité (3) ;
pour cettebarre,
on aura
Cette barre ne pourra donc pas supporter sa
tension,
et lesystème
seraimpos-
sible.
Ainsi,
Si toutes les barres de 03A3
qui
aboutissent à 03A3’ ont deslongueurs supérieures
à 2 pp, le
système
~ estimpossible.
Cette
propriété
permet facilement de trouver des limites d’étendue de certainssystèmes. Prenons,
parexemple,
une ferme Polonceau à une seule bielle. Soient D l’intervalle à franchir et l lalongueur
des arbalétriers. Au sommet de la ferme aboutissent quatre barres dont leslongueurs sont l
ousupérieures
àl .
. Si donc2 p 2
on
prend
cepoint
pour1’,
on voit que, sile
système
seraImpossible.
Comme D2/,
on voit que, sila ferme ne pourra exister
quelles
que soient les sections des barres.On serait arrivé à la même limite en prenant
pour il
le tirant horizontal de la ferme.La ferme à trois bielles conduirait de même à la limite
640.
..Nous pouvons
également
en tirer une autre conclusion immédiate :Soit un
système S,
et considérons unnoeud,
autrequ’un point d’appui auquel aboutissent p
barres dont laplus petite longueur
est a. Prenons cepoint
commesystème ~’,
etagrandissons homothëtiquement E
en respectant la nature de sesliaisons;
À étant le rapportd’agrandissement,
lesystème
transformé aura un som- met où. aboutiront a barres dont laplus petite longueur
seraÀa ; donc,
siou
le
système
seraimpossible.
Nous obtenons ainsi le résultat : :Si l’on
agrandit homothétiquement
urtsystème
articulé en respectant lanature de ses
liaisons,
il arrive certainement un moment àpartir duquel le système
devientimpossible.
. Les limites que nous trouvons ainsi
dépendent
non seulement du nombre desnoeuds,
mais aussi de lafaçon
dont on lesjoint.
Nous allonsmaintenant,
en par-tant des résultats
précédents,
trouver des limitesqui, naturellement.,
seront moinsresserrées,
maisqui
aurontl’avantage
de nedépendre
que du nombre des noeudset de
prendre
une formegéométrique
extrêmementsimple.
Soit Jn le nombre des noeuds du
système ;
supposons que de chacun de ceuxqui
sont des
points d’appui
on dérive unesphère
avec le rayon2 m2 p,
et que le sys-tème
possède
des noeudsqui
soient extérieurs à toutes cessphères,
c’est-à-dire des noeuds dont la distance à l’unquelconque
despoints d’appui
soitsupérieure
à
2.m2o.
Soit M un tel
noeud, adjoignons-lui
toutes les barresqui
y aboutissent et ontune
longueur
inférieure ouégale
à 2mp.Opérons
sur l’extrémité de chacune deces
barres,
comme nous l’avons fait surM,
et continuons cetteopération
tant quenous pourrons.
Comme
chaque
fois nous prenons de nouvelles barres dusystème E
et que celles-ci sont en nombrelimité, l’opération
s’arrêteraforcément,
et, à ce moment,nous aurons constitué un
système
~’composé
du noeud M tout seul ou deplu-
sieurs noeuds réunis par des barres consécutives. Toutes les barres de £
qui
abou-tissent à ~’ ont des
longueurs supérieures
à sansquoi
elles auraient étéprises
en formant E’. Enfin aucun noeud de il n’est unpoint d’appui
deE ;
car,s’il en était
ainsi,
on irait dupoint
M à unpoint d’appui
en suivant des barres dont leslongueurs
seraient toutes inférieures ouégales
à 2 nip et dont le nombre serait évidemment moindre que m, c’est-à-dire en suivant un chemin dont la lon- gueur serait inférieure à2 m2 p,
cequi
est absurded’après l’hypothèse
faite surla
position
dupoint
NI parrapport
auxsphères.
Lesystème
~’ étant dans les con-ditions
d’application
du théorèmeprécédemment
démontré et po étant évidem-ment inférieur à m, on a, pour toutes les barres
qui
yaboutissent,
a > 2 ]
d’où l’on conclut que le
système E
estimpossible.
Les
sphères
que nous sommes ainsi amenés à considérer ont un rayon 2m2 p qui
est d’autant
plus grand
que le nombre des barres estplus
considérable. Pour unsystème
d’un nombre déterminé denoeuds,
il sera d’autantplus grand qu’il
y auraplus
debarres
surabondantes.Mais une
conséquence Implicite
du théorème de M. MauriceLévy
est que,si,
pour une
position
donnée desnoeuds,
unsystème
à barres surabondantes est pos-sible,
il y a unsystème
ayant les mêmesn0153uds,
sanslignes
surabondantes etqui
est
possible,
de sorte que, si les noeuds sontplacés
defaçon qu’aucun système
sans
lignes
surabondantes ne soitpossible,
on sera sûr que toutsystème
àlignes
surabondantes et ayant les mêmes n0153uds sera
impossible.
Nous pouvons
donc,
sans nouspréoccuper
de savoir si lesystème
a ou n’a pas~
de
lignes surabondantes,
réduire m à la valeurqu’il
doit avoir pour que lesystème
soit strictement
indéformable,
en vertu desliaisons, c’est-à-dire,
enreprenant
les notations dupremier Chapitre, prendre,
dans tous les cas,Donc : o
Un
système
nonplan
ayant n noeuds dont p sont.fixes,
q sedéplacent
surdes
courbes,
et r sur dessur faces,
ou non deslignes sur°abondantes,
est certainement
impossible
s’il a des noeuds extérieurs à toutes lessphères
ayant pour centres les
points d’appui
et ayant comme rayon communSi le
système
estplan,
lessphères
sontremplacées
par des cercles ayantcomme rayon comniun
’
De ce
qui précède
résulte que,lorsqu’on
donne le nombre des noeuds et lespoints d’appui,
l’étendue d’unsystème possible
est limitée. ’Ces
propriétés
fontégalement
voir les raisonsmécaniques
pourlesquelles
il estnécessaire, lorsqu’on
veut augmenter l’étendue d’unOuvrage, d’augmenter
lenombre des
points d’appui
en introduisant despoints
intermédiaires et aussid’augmenter
le nombre desbarres,
ainsi que celui des noeuds sans introduire de barres surabondantes.Elles font aussi
comprendre géométriquement pourquoi l’agrandissement
homo-thétique
arrive à rendre lesystème impossible.
Eneffet,
les distances d’un noeudquelconque
aux différentspoints d’appui
sontproportionnelles
au rapportd’agran-
dissement X. Les rayons des
sphères
en sontindépendants,
de sortequ’en
faisantcroître
~,
il arrivera un moment où le noeud considéré viendra à l’extérieur detoutes les
sphères, et, À
continuant àcroître,
il resteratoujours
à leurextérieur,
de sorte que le
système
deviendra et resteraimpossible.
III. - SUR LA MÉTHODE DES FIGURES RÉCIPROQUES POUR LA DÉTERMINATION
DES TENSIONS.
Je me propose de résoudre la
question
suivante : :Déterminer tous les
systèmes plans
strictementindéformables
tels qice,quelles
que soient lesforces
enéquilibre appliquées
en sesnceuds,
onpuisse
déterminer de
proche
enproche
toutes ses tensions en construisantunique-
ment des
polygones
deforces
et sansjamais
construire deuxfois
le mêmesegment.
Comme le
polygone
des forces ne permet dedécomposer
une force que suivant deuxdirections,
il fautd’abord,
pourpouvoir
obtenir toutes les tensions deproche
en
proche,
rienqu’en
traçant despolygones
deforces,
que les noeudspuissent
semettre dans un ordre
Sh ... , ~~?
tel que chaque
noeud ne soit lié aux suivants que par deux barres.A
chaque
noeudSi correspond
unpolygone
de forces queje désigne
parPi
etdont un
côté fi
estéquipollent
à la forceFi appliquée
àSi,
les autres b étantparallèles
aux barres Bqui
aboutissent en ce noeud.’
Pour
qu’un système possède
lapropriété indiquée,
il faut que lespolygones
Pipuissent
seplacer,
de tellefaçon
que deuxpolygones qui correspondent
à deuxsommets liés par une barre aient en commun le côté
parallèle
à cette barre.Considérons un
polygone quelconque Pal
etparcourons-le
dans son sens àpartir
de
l’origine
de à la suite defal,
nous parcourons un côtéb, qui
sera communà un autre
polygone
etqui,
considéré commeappartenantà P a3
aura pour extré- mité l’extrémité A de Considérons l’autre côté de issu de A etayant
A pourorigine,
si ce n’est pasfx:
ce sera un côté b deP (1.3
et, parsuite,
aussi un côté bd’un autre
polygone P cx3.
Continuons ainsi en tournanttoujours
autour deA,
nousarriverons fatalement à trouver un nouveau
côté/’; sinon,
comme le nombre descôtés b est
limité,
on retomberait sur un de ceuxqui
ont été trouvés. Si alors on ne retombait pas sur un despolygones déjà trouvés,
le côté considéré seraitcommun à trois
polygones,
cequi
estimpossible d’après
leshypothèses.
On nepeut
également
pas retomber sur un despolygones considérés,
car unpolygone
déterminé n’est
adjacent
suivant un côté déterminéqu’à
un seulpolygone.
Sidonc on revenait en sens
inverse,
on devrait retrouver mais on retrouverait enréalité,
en sensinverse,
lespolygones qui
forment lecycle; donc, P (Xl
serait un deces
polygones
et, parconséquent,
n’aurait pas de côtéf
aboutissant en A.Nous arriverons donc à un côté
f~~ ayant
pourorigine
A et extrémité B. Nousraisonnerons sur comme sur
fal
et nous pourrons continuer ainsi tant que l’extrémité du derniersegment f
ne coïncidera pas avecl’origine
dupremier.
Comme leur nombre est
limité,
cela arrivera nécessairement.Comme,
d’autre ..part,
ladisposition
cherchée despolygones
P doitexister, quelles
que soient les forcesF, assujetties uniquement
à être enéquilibre,
c’est-à-dire que lessegments f équipollents
aux F sontassujettis uniquement
à former unpolygone fermé,
nousarriverons à en conclure que les côtés
f
despolygones
P constituent lepolygone
des forces F.
Pour
aller plus loin,
nous allons considérer unpolygone fermé,
formé par les barres et tel que deux sommetsqui
ne sont pas consécutifs sur lepérimètre
nesoient
jamais
réunis par une harre.Remarquons
que, lesystème
étant donnégéométriquement,
onpeut
se donner arbitrairement lesgrandeurs
de toutes lestensions,
les forces F seront déter- minées par la condition de faireéquilibre
enchaque
sommet à toutes les tensionsqui
y aboutissent.Considérons alors les tensions et forces
qui agissent
sur notrepolygone.
Soient ..., les
projections
sur un axe des tensionsqui agissent
surles
côtés;
1N2, , ... lesprojections
des autres etX~, X2,
...,XIl
celles desforces F. Nous remarquons que,
d’après l’hypothèse
faite sur lepolygone,
lesquantités x, ,
~12, ... sont distinctes.Les sommets du
polygone
étant enéquilibre,
on al’indice
supérieur
desindiquant
le sommetauquel
sontappliquées
les tensions.De là on tire évidemment
relation évidente
Supposons
que les tensions et les forces Fqui agissent
sur le
polygone puissent
sedécomposer
enplusieurs systèmes partiels
enéqui- libre,
et celaquelles
que soient les conditions danslesquelles
se trouve lesystème.
On aurait une relation
les X
et po
étantégaux
à o ou 1 à condition de ne pas être touségaux
à o ou touségaux, à 1.
,Cette relation
prendrait
la formeet elle devrait être vérifiée
quelles
que fussent les valeurs des x,et~’ qui peuvent être, d’après
une remarquefaite,
considérées comme des variablesIndépendantes.
Les
variables
montrent que l’on devrait avoirla relation se réduirait à
et devant être une identité par
rapport
aux ~‘~, elle montrerait que l’on aDonc tous les À
et
seraientégaux
à + i, cequi
est contraire àl’hypothèse.
Donc il est démontré que les forces et tensions extérieures
agissant
sur les. sommets du