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AGIR CONTRE LES VERS

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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MARS 2003 NUMÉRO 1

BULLETIN PPC

LA FONDATION BILL ET MELINDA GATES Nous voudrions remercier la Fondation Bill et Melinda Gates pour leur contribution financière généreuse

permettant l’édition de ce bulletin d’information.

AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS

www .who.int/wor mcontrol

LA STRA TÉGIE

AUJOURD’HUI, LA STRATÉGIE RECOMMANDÉE EST BEAUCOUP PLUS SIMPLE – POURQUOI ?

Trois changements significatifs ont fait passer la lutte contre les vers au premier plan et ont permis la mise en œuvre d'une stratégie largement simplifiée.

1. LE COÛT DES MÉDICAMENTS

Le prix des vermifuges permettant de lutter contre la schistosomiase et les helminthes transmissibles par le sol, a chuté de manière très sensible. Il y a seulement deux ou trois ans, l'albendazole3 (l'un des quatre médicaments recommandés pour lutter contre les helminthes transmissibles par le sol) coûtait 0.20 USD; aujourd'hui son prix est infé- rieur à 0.02 USD. Avant la levée du brevet déposé pour le praziquantel (le vermifuge recommandé pour combattre la schistosomiase), ce médicament coûtait environ 3 USD; aujourd'hui un comprimé revient à moins de 0.07 USD.

A elle seule, cette chute des prix a largement contribué à révolutionner la stratégie de lutte contre les vers et ouvert la porte à une approche amplement simplifiée. A l'époque où les médicaments étaient coûteux, on examinait chaque personne pour constater si elle était infectée avant de lui administrer le traitement. Aujourd'hui le diagnostic individuel de l'infection coûte environ quatre à dix fois plus cher que le traitement lui- même, et il est désormais possible – puisque les vermifuges sont sans danger, même pour les personnes non infectées – de traiter des groupes à risque entiers, comme les enfants d'âge scolaire par exemple.

2. TRAITER, TRAITER ET ENCORE TRAITER

Il y a vingt ans, toute stratégie de lutte contre les vers se fixait comme objectif de limiter le nombre de personnes infectées. Le problème avec cette approche est que, à moins d'améliorer les conditions d'hygiène dans la région concernée, on assistait à une ré-infection constante, si bien que les chiffres absolus mettaient rarement en évidence un recul au long terme. En Afrique par exemple, en dépit des efforts déployés dans les années 80 pour lutter contre les vers, le pourcentage estimé de personnes atteintes de verminose n'a pas chuté.

METTRE A CONTRIBUTION LE PERSONNEL NON-MÉDICAL

Le déparasitage ne nécessite aucune formation poussée. Il n'implique aucune injection, aucune discipline compliquée à res- pecter lors de la prise des médicaments. Les vermifuges se pré- sentent en monodose, ce qui permet de les administrer en toute sécurité et facilement. En d'autres termes : du personnel non-médi- cal, comme les enseignants par exemple, est tout à fait à même de distribuer les médicaments après avoir reçu une formation de base. Une telle approche offre deux avantages immédiats.

Premièrement, elle soulage la pression exercée sur le personnel médical local qui doit faire face à une charge de travail élevée.

Deuxièment, les enseignants étant souvent des membres de la communauté que l'on respecte et à qui l'on fait confiance, ils sont extrêmement bien placés pour se charger de telles activités.

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AGIR CONTRE LES VERS

QUE POUVEZ-VOUS ATTENDRE DE NOUS ?

Ce premier numéro répond à plusieurs questions clés: quel est le nombre de personnes infectées par les vers parasitaires? Comment les attrape-t-on? Jusqu'à quel point vous rendent-ils malades?

Et, le plus important, ce premier numéro explique pourquoi il serait bon d'investir dans la lutte contre les vers, et comment procéder.

Chaque nouvelle édition sera consacrée à un sujet spécifique. Comment, par exemple, organiser une journée de déparasitage à l'école, intégrer le déparasitage dans les activités sanitaires exis- tantes, toucher les enfants d'âge scolaire qui ne fréquentent pas l'école? Ou encore, quels sont les outils disponibles pour mener des enquêtes sur le terrain et quel est leur coût? Nous vous tiendrons également informés des dernières avancées techniques, en les présentant de manière simplifiée sous forme de messages réalistes, directement utilisables dans le cadre de programmes sur le terrain.

A QUI S’ADRESSE Agir contre les vers ?

Quiconque s'intéresse aux moyens d'endiguer la contami- nation par ces parasites. Il intéressera tout particulièrement les décideurs nationaux et, comme nous l'espérons, saura persuader et convaincre les donateurs et les gouverne- ments. Ce bulletin d'information est destiné aux personnes d'ores et déjà actives dans la lutte contre les verminoses, comme à celles qui n'ont peut-être pas encore pris conscien- ce de l'ampleur du problème ou de la simplicité de la solu- tion à apporter. Il s'adresse aussi au personnel des Ministères de la Santé et de l'Éducation ou d'ONG actives dans le domaine de la nutrition, de l'approvisionnement en eau, de l'action sanitaire et de l'éducation, aux partenaires PPC, au personnel sanitaire et enseignant des communau- tés locales dont le travail est la clé du succès des pro- grammes de lutte contre les maladies parasitaires.

BIENVENUE !

Agir contre les vers – le seul bulletin d'information à vous fournir des rapports réguliers sur la manière dont les différents pays s’attaquent au problème que représentent ces parasites – vous sou- haite la bienvenue en tant que lecteur/lectrice. Ce bulletin qui vous est proposé par le PPC (Partners for Parasite Control) se veut pratique, concis et informatif. Il se concentrera sur les deux types de vers parasitaires les plus répandus: les schistosomes et les vers intestinaux communs.

3. PRISE EN CHARGE AU LONG TERME

Il est évident que l'application régulière de programmes de traitement est à même de faire reculer la maladie de manière spectaculaire. Or, dans le passé, la plupart des programmes ne s'inscrivaient pas dans la durée, et ce pour deux raisons fondamentales :

• Ils étaient financés par une source extérieure pour une durée limitée.

• Des structures parallèles et verticales ont été installées pour leur mise en œuvre.

Les programmes efficaces à ce jour sont ceux qui ont été planifiés et finan- cés dans une perspective à long terme. Ceci nous amène à l'un des prin- cipes directeurs de la nouvelle approche: le déparasitage peut et doit être pris en charge par les réseaux existants. Non seulement cette façon de procéder permet de réduire radicalement les frais de distribution, mais elle rend aussi, de manière intrinsèque, le programme plus stable et plus durable. Certains systèmes sont particulièrement propices à l'intégration de programmes de déparasitage. Trois exemples suivent.

• RECOURS AU MILIEU SCOLAIRE

Le système scolaire est l'un des moyens les plus efficaces pour toucher les enfants d'âge scolaire. Il offre par ailleurs d'autres avantages évidents:

• Après un minimum de formation, les enseignants sont capables d'organiser des journées de déparasitage et d'administrer les vermifuges en toute sécurité.

• Même lorsque le taux de fréquentation de l'école est faible, il existe des moyens de toucher les enfants non scolarisés qui ont besoin du traitement;

• Un déparasitage régulier améliore la santé des enfants, augmente leur taux de scolarisation et de fréquentation de l'école, réduit le nombre de redoublements et améliore les résultats scolaires. Les plus grands bénéficiaires sont les enfants les plus désavantagés : les filles et les plus pauvres.

• La mise en œuvre de programmes de déparasitage en milieu scolaire offrent le meilleur rapport efficacité-coût pour traiter régulièrement l'un des principaux groupes à haut risque.

• RECOURS AUX SERVICES DE SANTÉ EXISTANTS

Un malade doit pouvoir avoir accès à un traitement près de chez lui. Ce qui veut dire que les vermifuges doivent être disponibles dans les centres de santé locaux et que - le diagnostic n'étant pas indispensable – dans les régions à forte endémie l'administration d'un traitement peut se faire tout simplement sur la base de certains symptômes. Des programmes de santé préventive comme les cliniques de santé pour la mère et l'enfant, les campagnes de vaccinations ou les activités du planning familial sont autant d'activités offrant d'excellentes opportunités pour le déparasitage.

• RECOURS À DES CAMPAGNES SPÉCIFIQUES DE PROMOTION DE LA SANTÉ

Les campagnes de promotion de la santé organisées sur une large échel- le offrent l'opportunité de toucher des milliers de gens, et ce de manière très efficace. Citons en particulier les journées natio-

nales d'immunisation, les programmes d'apport en vitamine A, les programmes de nutrition ou encore les initiatives d'approvisionnement en eau et d'assai- nissement.

LIENS UTILES ET DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE POUR LA PRÉSENTE ÉDITION :

Report of the Secretariat 54th WHA May 2001

http://www.who.int/gb/EB_WHA/PDF/WHA54/ea5410.pdf WHA Resolution WHA54.19 22 May 2001

http://www.who.int/gb/EB_WHA/PDF/WHA54/ea54r19.pdf Prevention and Control of Schistosomiasis and Soil-Transmitted Helminthiasis:

Report of a WHO Expert Committee: WHO Technical Report Series 912. WHO 2002 Schistosomiasis and soil-transmitted helminth infections: forging control efforts. Savioli L, Stansfield S, Bundy D et al. Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene (2002) 96, 577-579.

Evaluation of staff performance and material resources for integrated schistosomiasis control in Northern Senegal. Van der Werf M et al. Vol 7. No. 1. January 2002. 70-79

SOMMAIRE DE CETTE ÉDITION :

• Bienvenue !

• Combien de personnes souffrent de verminose ?

• Comment attrape-t-on des vers ?

• Impact sur votre santé

• Aujourd’hui la stratégie recommandée est beaucoup plus simple – Pourquoi ?

3Les vermifuges recommandés pour lutter contre les helminthes transmissibles par le sol sont l'albendazole, le mebendazole, le levamisole ou le pyrantel.

4Prevention and Control of Schistosomiasis and Soil-Transmitted Helminthiasis: First report of the Joint WHO Expert Committees, WHO, Geneva, 2002;

Helminth control in school-age children: a guide for managers of control programmes, WHO, Geneva, 2002.

• Ces deux types de vers prolifèrent là où règnent la pauvreté, la malnutrition, des conditions d'hygiène inadéquates et où les soins sanitaires et la connaissance des règles d'hygiène sont réduits à un minimum.

• Les groupes à haut risque exposés à ces deux infections se recoupent largement.

• Ces groupes peuvent être facilement atteints par les mêmes canaux d'ores et déjà en place.

• En ce qui concerne ces deux infections, l'objectif premier consiste à endiguer la maladie plutôt qu'à prévenir la ré-infection.

Il est logique d'appliquer une stratégie de lutte conjointe à la fois contre la schistosomiase et les vers intestinaux cou- rants.

Ce document n'est pas une publication officielle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Tous droits de reproduction réservés. Toutefois, ce document peut être librement modifié, résumé, reproduit et traduit, partiellement ou en entier. Il ne peut être vendu ou utilisé à des fins commerciales. © Organisation mondiale de la santé 2003.

Aujourd'hui, l'approche est radicalement différente. Il apparaît désormais clairement qu'il est vital pour la santé des malades de réduire le nombre de vers hébergés par chaque individu plutôt que de limiter le nombre de personnes atteintes. Cette approche reconnaît implicitement qu'une ré-infection est inévitable tant que les conditions ne seront pas réunies pour un appro- visionnement en eau vraiment salubre et la mise en place d'équipements sanitaires. Ces deux aspects sont extrêmement impor- tants, mais leur mise en œuvre prend du temps. D'un autre côté, si les groupes à haut risque sont régulièrement traités, l'in- fection n'aura aucune chance d'atteindre le stade critique d'une pathologie grave. En outre, elle n'affectera pas sévèrement tous les aspects du développement d'un enfant au point de compromettre ses chances de devenir un adulte en bonne santé.

COÛT PAR ENFANT

En ayant recours au déparasitage systématique en milieu scolaire, le coût annuel pour le traitement d'un enfant est généralement inférieur à 0.50 USD, et ce dans les régions touchées à la fois par la schistosomiase et les vers intestinaux cou- rants. Lorsque seuls ces derniers sont en cause, le coût annuel se voit même réduit à moins de 0.25 USD par enfant. Ce mon- tant couvre le coût des vermifuges, leur distribution, l'équipement nécessaire, le matériel d'éducation pour la santé, la for- mation du personnel chargé d'administrer le traitement, le suivi et une évaluation.4

EN RÉSUMÉ:

Le “package” de lutte contre les vers

• Assurez-vous que les médicaments vermifuges sont bien disponibles dans les services de santé au niveau local

• Traitez régulièrement les groupes à haut risque

• Ayez recours aux infrastructures et réseaux existants

• Éduquez les communautés pour qu'elles modifient leur comportement

• Assurez la promotion de l'approvisionnement en eau salubre et de l'hygiène

AGISSEZ MAINTENANT !

Différents facteurs font que nous nous trouvons aujourd'hui à un stade vital de la lutte contre les vers :

Cela ne coûte pas cher :les vermifuges préconisés ont vu leur prix chuter de manière radicale et ils peuvent être distribués par des réseaux existants

Cela vaut la peine : Quelques centimes de plus peuvent faire toute la différence.

C'est facile : le nouveau 'package' de lutte contre les vers est facile à mettre en œuvre.

Tout le monde peut le faire !Si toutes les personnes travaillant dans les zones à endémie intégraient le déparasitage à leurs activités de routine, il ne faudrait pas longtemps pour que les maladies imputables aux vers ne soient plus qu'un mauvais souvenir.

© WHO/Pierre Guillet

© WHO/Carlo Urbani

Nous espérons vivement que le bul- letin d'information Agir contre les verssera à la fois agréable à lire et instructif. Si vous avez des commentaires à faire sur les numé- ros parus ou des suggestions concernant des sujets que vous aimeriez voir traités à l'avenir, n'hé- sitez pas à nous contacter par e- mail à l'adresse suivante: worm- control@who.int

N'attendez pas une

amélioration en matière

d’assainissement avant de

commencer un déparasitage

systématique – un traitement

régulier aidera les enfants

à se prémunir contre les

effets les plus néfastes de

l’infection.

(2)

COMMENT ATTRAPE-T-ON DES VERS ET QUI EST LE PLUS TOUCHÉ ?

Pour survivre les SCHISTOSOMESont besoin d'une eau douce et calme. On les trouve donc dans des communautés vivant au bord de lacs, autour d'infrastructures de développement des resources en eau, comme les barrages hydrauliques par exemple, et partout où la population est en contact avec de l'eau infestée dans le cadre de l'hygiène quotidienne, des loisirs ou de tra- vaux d'irrigation des cultures. Étant donné que l'eau doit être présente, les schistosomes ne se propagent que dans certaines zones spécifiques, et non sur l'ensemble du territoire d'un pays donné. Quelles sont les catégories de personnes les plus touchées ? Les enfants sont presque toujours les plus infectés parce qu'ils passent des heures à jouer et à nager dans l'eau et qu'ils

ne sont pas encore pour- vus de l'immunité relative, développée progressive- ment par les adultes.

Certaines catégories pro- fessionnelles, comme les personnes qui travaillent dans l'irrigation ou les pêcheurs, sont également particulièrement vulnéra- bles dans la mesure où elles sont constamment en contact avec de l'eau infectée.

HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL (ANKYLOSTOMES, ASCARIS ET TRICHOCÉPHALES). Si la présence de l'eau est indispensable au développement des schistosomes, les helminthes transmissibles par le sol, quant à eux, ont besoin d'un sol humi- de. Ainsi, contrairement aux schistosomes, ces parasites ne sont pas répartis de manière ciblée, mais se développent partout où règne un manque d'hygiène sanitaire et un climat tropical. En règle générale, là où sévit la schistosomiase, les vers intestinaux prolifèrent également.

La route d'infection des helminthes transmissibles par le sol commence par la présence d'œufs dans les matières fécales humaines qui vont conta- miner le sol. L'infection se produit par ingestion de ces œufs proliférant sur des aliments ou des mains non lavés – ou dans le cas des ankylo- stomes qui pénètrent sous la peau – en mar- chant pieds nus ou par

tout autre contact direct avec un sol infesté. Les enfants sont susceptibles d'être infectés dès l'instant où ils commencent à marcher à quatre pattes; ils risquent en permanence d'être réinfectés tout au long de leur vie. Pour les adultes, les trichocéphales et les ascaris repré- sentent un moindre danger grâce à un meilleur respect des règles d'hygiène, mais le risque d'ankylostomiase persiste au fil des ans.

AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS

SCHISTOSOMES ZONES GÉOGRAPHIQUES Schistosomes intestinaux

1. S. mansoni Afrique/Amérique latine/Moyen-Orient 2. S. intercalatum Afrique

3. S. japonicum Asie

4. S. mekongi Asie

Schistosomes urinaires

5. S. haematobium Afrique/Moyen-Orient HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL

1. Ankylostomes

2. Ascaris pratiquement tous les pays 3. Trichocéphales en développement

2 3 4

GÉNÉRALITÉS TRANSMISSION

ENFANTS D'AGE PRÉSCOLAIRE

ENFANTS D’ÂGE SCOLAIRE

FEMMES EN ÂGE D’AVOIR DES ENFANTS

MÉTIERS SPÉCIFIQUES

Les enfants d'âge préscolaire sont en général trop jeunes pour nager; de ce fait, ils sont moins exposés au risque de schistosomiase. Par contre, les helminthes transmissibles par le sol sont d'ores et déjà un problème. A cet âge un enfant doit être exempt de toute maladie pour bien grandir et se développer. Il apparaît de plus en plus clairement que même un faible niveau d'infection grève inutilement les ressources de l'enfant, réduit son bien-être et entrave inévitablement une bonne croissance. Parmi toutes les tranches d'âge, ce sont les enfants d'âge scolaire – entre 6 et 15 ans – qui souffrent le plus. Étant le plus exposés aux risques d'infection, leur organisme héberge un nombre élevé de vers. Ces enfants se trouvent à un moment crucial de leur croissance et de leur scolarisation. Les verminoses successives viennent aggraver le problème de la malnutrition et de l'anémie qui retardent la croissan- ce et rendent l'enfant plus vulnérable à d'autres maladies – ce qui complique la situation dans son ensemble. En termes de scolarisation le constat est le suivant: un enfant infecté sera malade plus souvent, ce qui se traduira par un absentéisme plus important en classe. Et même lorsqu'il sera pré- sent à l'école, il ne sera pas en mesure d'apprendre aussi bien. Il est important de traiter ce groupe pour une autre raison: les dommages occasionnés par une verminose au début de la vie seront répercutés à l'âge adulte. Autrement dit, un enfant qui aura souffert d'infections persistentes et sévères sera susceptible de contracter plus tard une maladie chro- nique irréversible comme une fibrose hépathique, un cancer de la vessie ou une insuffisance rénale. On estime à 70 millions le nombre de personnes souffrant actuellement en Afrique de schistosomiase urinaire et chez qui la présence de sang dans les urines témoigne d'une atteinte de la vessie ou du système urinaire. En l'absence de traitement, cet état entraînera une lésion rénale durable. Dans les pays en développement les femmes sont susceptibles d'être enceintes ou d'allaiter durant une bonne moitié de leur vie reproductive2. L'anémie représente donc une menace mortelle. Si l'on y ajou- te une alimentation ne fournissant pas les apports nécessaires en fer et les verminoses qui aggravent l'anémie, le statut nutritionnel des femmes, d'ores et déjà précaire, n'en devient que plus hasardeux encore. Le traitement est donc crucial – à la fois pour le nouveau-né dans la mesure où l'anémie a un effet négatif sur le poids à la naissance, et pour la mère afin d'assurer un accouchement sans risque. Les pêcheurs, les hommes et les femmes participant aux travaux d'irrigation dans les rivières et les lacs sont infectés en permanence par les schistosomes. Au même titre, les mineurs ou les personnes char- gées de la cueillette du thé, en contact avec des sols infectés, portent une charge parasitaire très lour- de, notamment en ankylostomes. En plus de l'impact sur la santé mentionné ci-dessus, la productivité économique s'en trouve elle aussi sévèrement affectée.

1Cf. Rapport annuel 1999 de l'Organisation mondiale de la santé, Genève, Organisation mondiale de la santé, 1999

2Rapport de la consultation informelle organisée par l'OMS sur l’infection par ankylostomes et l'anémie chez les jeunes filles et les femmes.

WHO/CTD/SIP/96.1. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 1994.

« Trois cents millions de personnes sont

sévèrement atteintes par ces parasites, et parmi elles, plus de 50%

sont des enfants d’âge scolaire ».

COMBIEN DE PERSONNES SOUFFRENT DE VERMINOSE ?

Le nombre total de personnes atteintes de schistosomiase (ou bilharziose) et de verminose intestinale (helminthes transmissibles par le sol) est stupéfiant. Près de 2 milliards de personnes sont touchées par ces infections; en d'autres termes, les vers parasitaires contaminent plus d'un tiers de la population mondiale. On dénombre trois cents millions de personnes gravement malades souffrant d'une verminose ; parmi elles plus de 50% sont des enfants d'âge scolaire.

En 1999, l'OMS a estimé que la schistosomiase et les helminthes transmissibles par le sol étaient responsables de plus de 40% de la charge de morbiditéde toutes les maladies tropicales hormis la malaria, et que les maladies infectieuses et parasitaires – dont la plu- part peuvent être prévenues et traitées – représentaient la principale cause de mortalité dans le monde entier.1 En réalité, une infection parasitaire est rarement mortelle mais, en raison du nombre élevé de personnes atteintes de par le monde, le nombre de décès imputables aux suites de cette maladie est considérable. Rien qu'en Afrique il serait de l'ordre de 200 000 chaque année. Ceci dit, la mise en péril chronique à long terme, et souvent insidieuse, de la santé des personnes infectées est encore plus préoccupante.

5 SCHISTOSOMES DIFFÉRENTS, 3 VERS INTESTINAUX COURANTS

Plus de 300 espèces de vers parasitaires infectent les êtres humains.

Parmi elles, cinq types de schistosomes et trois types d'helminthes transmissibles par le sol comptent parmi les plus fréquemment répandus et les plus préoccupants en termes de santé publique. Ce qui les différencie ce sont leurs routes de transmission, les différentes maladies qu'ils engendrent et les régions du monde où ils sévissent.

L'IMPACT D’UNE VERMINOSE AUX DIFFÉRENTS STADES D’UNE VIE

Combien de vers un organisme humain peut-il supporter et quel est l'impact de ces parasites sur notre santé ? La réponse est simple : un nombre restreint de vers causera peu de dommage à votre santé. Mais, lorsque leur nombre augmente, votre « charge parasitaire » – pour reprendre l'expression consacrée – s'aggrave progressivement et la maladie devient chronique et de plus en plus irréversible

.

IMP ACT

© WHO/Pierre Guillet © WHO/TDR/Crump© The Trustee of The Wellcome Trust, London, 1998© WHO/TDR/Crump © WHO/Pierre Guillet

Photo:WHO © WHO © WHO/TDR/Crump © WHO/TDR/Crump

Les individus infectés contaminent l'eau avec leur urine ou leurs matières fécales contenant des œufs de schistosomes.

Dans l'eau, les miracidia sortent des œufs et

contaminent des escargots (hôtes intermédiaires); par la suite les escargots libèrent un grand nombre de cercaires.

Les cercaires contaminent les individus en contact avec l'eau.

Un individu infecté contamine le sol avec ses matières fécales contenant des œufs d'helminthes. Ces œufs se développent dans le sol.

D'autres individus sont infectés soit en ingérant des œufs présents dans les aliments ou sur des mains sales, soit par des larves pénétrant sous leur peau.

Chez les individus infectés, les œufs ou larves se développent pour donner des vers adultes qui à leur tour produisent des œufs.

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COMMENT ATTRAPE-T-ON DES VERS ET QUI EST LE PLUS TOUCHÉ ?

Pour survivre les SCHISTOSOMESont besoin d'une eau douce et calme. On les trouve donc dans des communautés vivant au bord de lacs, autour d'infrastructures de développement des resources en eau, comme les barrages hydrauliques par exemple, et partout où la population est en contact avec de l'eau infestée dans le cadre de l'hygiène quotidienne, des loisirs ou de tra- vaux d'irrigation des cultures. Étant donné que l'eau doit être présente, les schistosomes ne se propagent que dans certaines zones spécifiques, et non sur l'ensemble du territoire d'un pays donné. Quelles sont les catégories de personnes les plus touchées ? Les enfants sont presque toujours les plus infectés parce qu'ils passent des heures à jouer et à nager dans l'eau et qu'ils

ne sont pas encore pour- vus de l'immunité relative, développée progressive- ment par les adultes.

Certaines catégories pro- fessionnelles, comme les personnes qui travaillent dans l'irrigation ou les pêcheurs, sont également particulièrement vulnéra- bles dans la mesure où elles sont constamment en contact avec de l'eau infectée.

HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL (ANKYLOSTOMES, ASCARIS ET TRICHOCÉPHALES). Si la présence de l'eau est indispensable au développement des schistosomes, les helminthes transmissibles par le sol, quant à eux, ont besoin d'un sol humi- de. Ainsi, contrairement aux schistosomes, ces parasites ne sont pas répartis de manière ciblée, mais se développent partout où règne un manque d'hygiène sanitaire et un climat tropical. En règle générale, là où sévit la schistosomiase, les vers intestinaux prolifèrent également.

La route d'infection des helminthes transmissibles par le sol commence par la présence d'œufs dans les matières fécales humaines qui vont conta- miner le sol. L'infection se produit par ingestion de ces œufs proliférant sur des aliments ou des mains non lavés – ou dans le cas des ankylo- stomes qui pénètrent sous la peau – en mar- chant pieds nus ou par

tout autre contact direct avec un sol infesté. Les enfants sont susceptibles d'être infectés dès l'instant où ils commencent à marcher à quatre pattes; ils risquent en permanence d'être réinfectés tout au long de leur vie. Pour les adultes, les trichocéphales et les ascaris repré- sentent un moindre danger grâce à un meilleur respect des règles d'hygiène, mais le risque d'ankylostomiase persiste au fil des ans.

AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS

SCHISTOSOMES ZONES GÉOGRAPHIQUES Schistosomes intestinaux

1. S. mansoni Afrique/Amérique latine/Moyen-Orient 2. S. intercalatum Afrique

3. S. japonicum Asie

4. S. mekongi Asie

Schistosomes urinaires

5. S. haematobium Afrique/Moyen-Orient HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL

1. Ankylostomes

2. Ascaris pratiquement tous les pays 3. Trichocéphales en développement

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GÉNÉRALITÉS TRANSMISSION

ENFANTS D'AGE PRÉSCOLAIRE

ENFANTS D’ÂGE SCOLAIRE

FEMMES EN ÂGE D’AVOIR DES ENFANTS

MÉTIERS SPÉCIFIQUES

Les enfants d'âge préscolaire sont en général trop jeunes pour nager; de ce fait, ils sont moins exposés au risque de schistosomiase. Par contre, les helminthes transmissibles par le sol sont d'ores et déjà un problème. A cet âge un enfant doit être exempt de toute maladie pour bien grandir et se développer. Il apparaît de plus en plus clairement que même un faible niveau d'infection grève inutilement les ressources de l'enfant, réduit son bien-être et entrave inévitablement une bonne croissance. Parmi toutes les tranches d'âge, ce sont les enfants d'âge scolaire – entre 6 et 15 ans – qui souffrent le plus. Étant le plus exposés aux risques d'infection, leur organisme héberge un nombre élevé de vers. Ces enfants se trouvent à un moment crucial de leur croissance et de leur scolarisation. Les verminoses successives viennent aggraver le problème de la malnutrition et de l'anémie qui retardent la croissan- ce et rendent l'enfant plus vulnérable à d'autres maladies – ce qui complique la situation dans son ensemble. En termes de scolarisation le constat est le suivant: un enfant infecté sera malade plus souvent, ce qui se traduira par un absentéisme plus important en classe. Et même lorsqu'il sera pré- sent à l'école, il ne sera pas en mesure d'apprendre aussi bien. Il est important de traiter ce groupe pour une autre raison: les dommages occasionnés par une verminose au début de la vie seront répercutés à l'âge adulte. Autrement dit, un enfant qui aura souffert d'infections persistentes et sévères sera susceptible de contracter plus tard une maladie chro- nique irréversible comme une fibrose hépathique, un cancer de la vessie ou une insuffisance rénale. On estime à 70 millions le nombre de personnes souffrant actuellement en Afrique de schistosomiase urinaire et chez qui la présence de sang dans les urines témoigne d'une atteinte de la vessie ou du système urinaire. En l'absence de traitement, cet état entraînera une lésion rénale durable. Dans les pays en développement les femmes sont susceptibles d'être enceintes ou d'allaiter durant une bonne moitié de leur vie reproductive2. L'anémie représente donc une menace mortelle. Si l'on y ajou- te une alimentation ne fournissant pas les apports nécessaires en fer et les verminoses qui aggravent l'anémie, le statut nutritionnel des femmes, d'ores et déjà précaire, n'en devient que plus hasardeux encore. Le traitement est donc crucial – à la fois pour le nouveau-né dans la mesure où l'anémie a un effet négatif sur le poids à la naissance, et pour la mère afin d'assurer un accouchement sans risque. Les pêcheurs, les hommes et les femmes participant aux travaux d'irrigation dans les rivières et les lacs sont infectés en permanence par les schistosomes. Au même titre, les mineurs ou les personnes char- gées de la cueillette du thé, en contact avec des sols infectés, portent une charge parasitaire très lour- de, notamment en ankylostomes. En plus de l'impact sur la santé mentionné ci-dessus, la productivité économique s'en trouve elle aussi sévèrement affectée.

1Cf. Rapport annuel 1999 de l'Organisation mondiale de la santé, Genève, Organisation mondiale de la santé, 1999

2Rapport de la consultation informelle organisée par l'OMS sur l’infection par ankylostomes et l'anémie chez les jeunes filles et les femmes.

WHO/CTD/SIP/96.1. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 1994.

« Trois cents millions de personnes sont

sévèrement atteintes par ces parasites, et parmi elles, plus de 50%

sont des enfants d’âge scolaire ».

COMBIEN DE PERSONNES SOUFFRENT DE VERMINOSE ?

Le nombre total de personnes atteintes de schistosomiase (ou bilharziose) et de verminose intestinale (helminthes transmissibles par le sol) est stupéfiant. Près de 2 milliards de personnes sont touchées par ces infections; en d'autres termes, les vers parasitaires contaminent plus d'un tiers de la population mondiale. On dénombre trois cents millions de personnes gravement malades souffrant d'une verminose ; parmi elles plus de 50% sont des enfants d'âge scolaire.

En 1999, l'OMS a estimé que la schistosomiase et les helminthes transmissibles par le sol étaient responsables de plus de 40% de la charge de morbiditéde toutes les maladies tropicales hormis la malaria, et que les maladies infectieuses et parasitaires – dont la plu- part peuvent être prévenues et traitées – représentaient la principale cause de mortalité dans le monde entier.1 En réalité, une infection parasitaire est rarement mortelle mais, en raison du nombre élevé de personnes atteintes de par le monde, le nombre de décès imputables aux suites de cette maladie est considérable. Rien qu'en Afrique il serait de l'ordre de 200 000 chaque année. Ceci dit, la mise en péril chronique à long terme, et souvent insidieuse, de la santé des personnes infectées est encore plus préoccupante.

5 SCHISTOSOMES DIFFÉRENTS, 3 VERS INTESTINAUX COURANTS

Plus de 300 espèces de vers parasitaires infectent les êtres humains.

Parmi elles, cinq types de schistosomes et trois types d'helminthes transmissibles par le sol comptent parmi les plus fréquemment répandus et les plus préoccupants en termes de santé publique. Ce qui les différencie ce sont leurs routes de transmission, les différentes maladies qu'ils engendrent et les régions du monde où ils sévissent.

L'IMPACT D’UNE VERMINOSE AUX DIFFÉRENTS STADES D’UNE VIE

Combien de vers un organisme humain peut-il supporter et quel est l'impact de ces parasites sur notre santé ? La réponse est simple : un nombre restreint de vers causera peu de dommage à votre santé. Mais, lorsque leur nombre augmente, votre « charge parasitaire » – pour reprendre l'expression consacrée – s'aggrave progressivement et la maladie devient chronique et de plus en plus irréversible

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IMP ACT

© WHO/Pierre Guillet © WHO/TDR/Crump© The Trustee of The Wellcome Trust, London, 1998© WHO/TDR/Crump © WHO/Pierre Guillet

Photo:WHO © WHO © WHO/TDR/Crump © WHO/TDR/Crump

Les individus infectés contaminent l'eau avec leur urine ou leurs matières fécales contenant des œufs de schistosomes.

Dans l'eau, les miracidia sortent des œufs et

contaminent des escargots (hôtes intermédiaires); par la suite les escargots libèrent un grand nombre de cercaires.

Les cercaires contaminent les individus en contact avec l'eau.

Un individu infecté contamine le sol avec ses matières fécales contenant des œufs d'helminthes. Ces œufs se développent dans le sol.

D'autres individus sont infectés soit en ingérant des œufs présents dans les aliments ou sur des mains sales, soit par des larves pénétrant sous leur peau.

Chez les individus infectés, les œufs ou larves se développent pour donner des vers adultes qui à leur tour produisent des œufs.

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COMMENT ATTRAPE-T-ON DES VERS ET QUI EST LE PLUS TOUCHÉ ?

Pour survivre les SCHISTOSOMESont besoin d'une eau douce et calme. On les trouve donc dans des communautés vivant au bord de lacs, autour d'infrastructures de développement des resources en eau, comme les barrages hydrauliques par exemple, et partout où la population est en contact avec de l'eau infestée dans le cadre de l'hygiène quotidienne, des loisirs ou de tra- vaux d'irrigation des cultures. Étant donné que l'eau doit être présente, les schistosomes ne se propagent que dans certaines zones spécifiques, et non sur l'ensemble du territoire d'un pays donné. Quelles sont les catégories de personnes les plus touchées ? Les enfants sont presque toujours les plus infectés parce qu'ils passent des heures à jouer et à nager dans l'eau et qu'ils

ne sont pas encore pour- vus de l'immunité relative, développée progressive- ment par les adultes.

Certaines catégories pro- fessionnelles, comme les personnes qui travaillent dans l'irrigation ou les pêcheurs, sont également particulièrement vulnéra- bles dans la mesure où elles sont constamment en contact avec de l'eau infectée.

HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL (ANKYLOSTOMES, ASCARIS ET TRICHOCÉPHALES). Si la présence de l'eau est indispensable au développement des schistosomes, les helminthes transmissibles par le sol, quant à eux, ont besoin d'un sol humi- de. Ainsi, contrairement aux schistosomes, ces parasites ne sont pas répartis de manière ciblée, mais se développent partout où règne un manque d'hygiène sanitaire et un climat tropical. En règle générale, là où sévit la schistosomiase, les vers intestinaux prolifèrent également.

La route d'infection des helminthes transmissibles par le sol commence par la présence d'œufs dans les matières fécales humaines qui vont conta- miner le sol. L'infection se produit par ingestion de ces œufs proliférant sur des aliments ou des mains non lavés – ou dans le cas des ankylo- stomes qui pénètrent sous la peau – en mar- chant pieds nus ou par

tout autre contact direct avec un sol infesté. Les enfants sont susceptibles d'être infectés dès l'instant où ils commencent à marcher à quatre pattes; ils risquent en permanence d'être réinfectés tout au long de leur vie. Pour les adultes, les trichocéphales et les ascaris repré- sentent un moindre danger grâce à un meilleur respect des règles d'hygiène, mais le risque d'ankylostomiase persiste au fil des ans.

AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS

SCHISTOSOMES ZONES GÉOGRAPHIQUES Schistosomes intestinaux

1. S. mansoni Afrique/Amérique latine/Moyen-Orient 2. S. intercalatum Afrique

3. S. japonicum Asie

4. S. mekongi Asie

Schistosomes urinaires

5. S. haematobium Afrique/Moyen-Orient HELMINTHES TRANSMISSIBLES PAR LE SOL

1. Ankylostomes

2. Ascaris pratiquement tous les pays 3. Trichocéphales en développement

2 3 4

GÉNÉRALITÉS TRANSMISSION

ENFANTS D'AGE PRÉSCOLAIRE

ENFANTS D’ÂGE SCOLAIRE

FEMMES EN ÂGE D’AVOIR DES ENFANTS

MÉTIERS SPÉCIFIQUES

Les enfants d'âge préscolaire sont en général trop jeunes pour nager; de ce fait, ils sont moins exposés au risque de schistosomiase. Par contre, les helminthes transmissibles par le sol sont d'ores et déjà un problème. A cet âge un enfant doit être exempt de toute maladie pour bien grandir et se développer. Il apparaît de plus en plus clairement que même un faible niveau d'infection grève inutilement les ressources de l'enfant, réduit son bien-être et entrave inévitablement une bonne croissance. Parmi toutes les tranches d'âge, ce sont les enfants d'âge scolaire – entre 6 et 15 ans – qui souffrent le plus. Étant le plus exposés aux risques d'infection, leur organisme héberge un nombre élevé de vers. Ces enfants se trouvent à un moment crucial de leur croissance et de leur scolarisation. Les verminoses successives viennent aggraver le problème de la malnutrition et de l'anémie qui retardent la croissan- ce et rendent l'enfant plus vulnérable à d'autres maladies – ce qui complique la situation dans son ensemble. En termes de scolarisation le constat est le suivant: un enfant infecté sera malade plus souvent, ce qui se traduira par un absentéisme plus important en classe. Et même lorsqu'il sera pré- sent à l'école, il ne sera pas en mesure d'apprendre aussi bien. Il est important de traiter ce groupe pour une autre raison: les dommages occasionnés par une verminose au début de la vie seront répercutés à l'âge adulte. Autrement dit, un enfant qui aura souffert d'infections persistentes et sévères sera susceptible de contracter plus tard une maladie chro- nique irréversible comme une fibrose hépathique, un cancer de la vessie ou une insuffisance rénale. On estime à 70 millions le nombre de personnes souffrant actuellement en Afrique de schistosomiase urinaire et chez qui la présence de sang dans les urines témoigne d'une atteinte de la vessie ou du système urinaire. En l'absence de traitement, cet état entraînera une lésion rénale durable. Dans les pays en développement les femmes sont susceptibles d'être enceintes ou d'allaiter durant une bonne moitié de leur vie reproductive2. L'anémie représente donc une menace mortelle. Si l'on y ajou- te une alimentation ne fournissant pas les apports nécessaires en fer et les verminoses qui aggravent l'anémie, le statut nutritionnel des femmes, d'ores et déjà précaire, n'en devient que plus hasardeux encore. Le traitement est donc crucial – à la fois pour le nouveau-né dans la mesure où l'anémie a un effet négatif sur le poids à la naissance, et pour la mère afin d'assurer un accouchement sans risque. Les pêcheurs, les hommes et les femmes participant aux travaux d'irrigation dans les rivières et les lacs sont infectés en permanence par les schistosomes. Au même titre, les mineurs ou les personnes char- gées de la cueillette du thé, en contact avec des sols infectés, portent une charge parasitaire très lour- de, notamment en ankylostomes. En plus de l'impact sur la santé mentionné ci-dessus, la productivité économique s'en trouve elle aussi sévèrement affectée.

1Cf. Rapport annuel 1999 de l'Organisation mondiale de la santé, Genève, Organisation mondiale de la santé, 1999

2Rapport de la consultation informelle organisée par l'OMS sur l’infection par ankylostomes et l'anémie chez les jeunes filles et les femmes.

WHO/CTD/SIP/96.1. Genève, Organisation mondiale de la Santé, 1994.

« Trois cents millions de personnes sont

sévèrement atteintes par ces parasites, et parmi elles, plus de 50%

sont des enfants d’âge scolaire ».

COMBIEN DE PERSONNES SOUFFRENT DE VERMINOSE ?

Le nombre total de personnes atteintes de schistosomiase (ou bilharziose) et de verminose intestinale (helminthes transmissibles par le sol) est stupéfiant. Près de 2 milliards de personnes sont touchées par ces infections; en d'autres termes, les vers parasitaires contaminent plus d'un tiers de la population mondiale. On dénombre trois cents millions de personnes gravement malades souffrant d'une verminose ; parmi elles plus de 50% sont des enfants d'âge scolaire.

En 1999, l'OMS a estimé que la schistosomiase et les helminthes transmissibles par le sol étaient responsables de plus de 40% de la charge de morbiditéde toutes les maladies tropicales hormis la malaria, et que les maladies infectieuses et parasitaires – dont la plu- part peuvent être prévenues et traitées – représentaient la principale cause de mortalité dans le monde entier.1 En réalité, une infection parasitaire est rarement mortelle mais, en raison du nombre élevé de personnes atteintes de par le monde, le nombre de décès imputables aux suites de cette maladie est considérable. Rien qu'en Afrique il serait de l'ordre de 200 000 chaque année. Ceci dit, la mise en péril chronique à long terme, et souvent insidieuse, de la santé des personnes infectées est encore plus préoccupante.

5 SCHISTOSOMES DIFFÉRENTS, 3 VERS INTESTINAUX COURANTS

Plus de 300 espèces de vers parasitaires infectent les êtres humains.

Parmi elles, cinq types de schistosomes et trois types d'helminthes transmissibles par le sol comptent parmi les plus fréquemment répandus et les plus préoccupants en termes de santé publique. Ce qui les différencie ce sont leurs routes de transmission, les différentes maladies qu'ils engendrent et les régions du monde où ils sévissent.

L'IMPACT D’UNE VERMINOSE AUX DIFFÉRENTS STADES D’UNE VIE

Combien de vers un organisme humain peut-il supporter et quel est l'impact de ces parasites sur notre santé ? La réponse est simple : un nombre restreint de vers causera peu de dommage à votre santé. Mais, lorsque leur nombre augmente, votre « charge parasitaire » – pour reprendre l'expression consacrée – s'aggrave progressivement et la maladie devient chronique et de plus en plus irréversible

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IMP ACT

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Les individus infectés contaminent l'eau avec leur urine ou leurs matières fécales contenant des œufs de schistosomes.

Dans l'eau, les miracidia sortent des œufs et

contaminent des escargots (hôtes intermédiaires); par la suite les escargots libèrent un grand nombre de cercaires.

Les cercaires contaminent les individus en contact avec l'eau.

Un individu infecté contamine le sol avec ses matières fécales contenant des œufs d'helminthes. Ces œufs se développent dans le sol.

D'autres individus sont infectés soit en ingérant des œufs présents dans les aliments ou sur des mains sales, soit par des larves pénétrant sous leur peau.

Chez les individus infectés, les œufs ou larves se développent pour donner des vers adultes qui à leur tour produisent des œufs.

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MARS 2003 NUMÉRO 1

BULLETIN PPC

LA FONDATION BILL ET MELINDA GATES Nous voudrions remercier la Fondation Bill et Melinda Gates pour leur contribution financière généreuse

permettant l’édition de ce bulletin d’information.

AGIR CONTRE LES VERS AGIR CONTRE LES VERS

www .who.int/wor mcontrol

LA STRA TÉGIE

AUJOURD’HUI, LA STRATÉGIE RECOMMANDÉE EST BEAUCOUP PLUS SIMPLE – POURQUOI ?

Trois changements significatifs ont fait passer la lutte contre les vers au premier plan et ont permis la mise en œuvre d'une stratégie largement simplifiée.

1. LE COÛT DES MÉDICAMENTS

Le prix des vermifuges permettant de lutter contre la schistosomiase et les helminthes transmissibles par le sol, a chuté de manière très sensible. Il y a seulement deux ou trois ans, l'albendazole3 (l'un des quatre médicaments recommandés pour lutter contre les helminthes transmissibles par le sol) coûtait 0.20 USD; aujourd'hui son prix est infé- rieur à 0.02 USD. Avant la levée du brevet déposé pour le praziquantel (le vermifuge recommandé pour combattre la schistosomiase), ce médicament coûtait environ 3 USD; aujourd'hui un comprimé revient à moins de 0.07 USD.

A elle seule, cette chute des prix a largement contribué à révolutionner la stratégie de lutte contre les vers et ouvert la porte à une approche amplement simplifiée. A l'époque où les médicaments étaient coûteux, on examinait chaque personne pour constater si elle était infectée avant de lui administrer le traitement. Aujourd'hui le diagnostic individuel de l'infection coûte environ quatre à dix fois plus cher que le traitement lui- même, et il est désormais possible – puisque les vermifuges sont sans danger, même pour les personnes non infectées – de traiter des groupes à risque entiers, comme les enfants d'âge scolaire par exemple.

2. TRAITER, TRAITER ET ENCORE TRAITER

Il y a vingt ans, toute stratégie de lutte contre les vers se fixait comme objectif de limiter le nombre de personnes infectées. Le problème avec cette approche est que, à moins d'améliorer les conditions d'hygiène dans la région concernée, on assistait à une ré-infection constante, si bien que les chiffres absolus mettaient rarement en évidence un recul au long terme. En Afrique par exemple, en dépit des efforts déployés dans les années 80 pour lutter contre les vers, le pourcentage estimé de personnes atteintes de verminose n'a pas chuté.

METTRE A CONTRIBUTION LE PERSONNEL NON-MÉDICAL

Le déparasitage ne nécessite aucune formation poussée. Il n'implique aucune injection, aucune discipline compliquée à res- pecter lors de la prise des médicaments. Les vermifuges se pré- sentent en monodose, ce qui permet de les administrer en toute sécurité et facilement. En d'autres termes : du personnel non-médi- cal, comme les enseignants par exemple, est tout à fait à même de distribuer les médicaments après avoir reçu une formation de base. Une telle approche offre deux avantages immédiats.

Premièrement, elle soulage la pression exercée sur le personnel médical local qui doit faire face à une charge de travail élevée.

Deuxièment, les enseignants étant souvent des membres de la communauté que l'on respecte et à qui l'on fait confiance, ils sont extrêmement bien placés pour se charger de telles activités.

5 6

AGIR CONTRE LES VERS

QUE POUVEZ-VOUS ATTENDRE DE NOUS ?

Ce premier numéro répond à plusieurs questions clés: quel est le nombre de personnes infectées par les vers parasitaires? Comment les attrape-t-on? Jusqu'à quel point vous rendent-ils malades?

Et, le plus important, ce premier numéro explique pourquoi il serait bon d'investir dans la lutte contre les vers, et comment procéder.

Chaque nouvelle édition sera consacrée à un sujet spécifique. Comment, par exemple, organiser une journée de déparasitage à l'école, intégrer le déparasitage dans les activités sanitaires exis- tantes, toucher les enfants d'âge scolaire qui ne fréquentent pas l'école? Ou encore, quels sont les outils disponibles pour mener des enquêtes sur le terrain et quel est leur coût? Nous vous tiendrons également informés des dernières avancées techniques, en les présentant de manière simplifiée sous forme de messages réalistes, directement utilisables dans le cadre de programmes sur le terrain.

A QUI S’ADRESSE Agir contre les vers ?

Quiconque s'intéresse aux moyens d'endiguer la contami- nation par ces parasites. Il intéressera tout particulièrement les décideurs nationaux et, comme nous l'espérons, saura persuader et convaincre les donateurs et les gouverne- ments. Ce bulletin d'information est destiné aux personnes d'ores et déjà actives dans la lutte contre les verminoses, comme à celles qui n'ont peut-être pas encore pris conscien- ce de l'ampleur du problème ou de la simplicité de la solu- tion à apporter. Il s'adresse aussi au personnel des Ministères de la Santé et de l'Éducation ou d'ONG actives dans le domaine de la nutrition, de l'approvisionnement en eau, de l'action sanitaire et de l'éducation, aux partenaires PPC, au personnel sanitaire et enseignant des communau- tés locales dont le travail est la clé du succès des pro- grammes de lutte contre les maladies parasitaires.

BIENVENUE !

Agir contre les vers – le seul bulletin d'information à vous fournir des rapports réguliers sur la manière dont les différents pays s’attaquent au problème que représentent ces parasites – vous sou- haite la bienvenue en tant que lecteur/lectrice. Ce bulletin qui vous est proposé par le PPC (Partners for Parasite Control) se veut pratique, concis et informatif. Il se concentrera sur les deux types de vers parasitaires les plus répandus: les schistosomes et les vers intestinaux communs.

3. PRISE EN CHARGE AU LONG TERME

Il est évident que l'application régulière de programmes de traitement est à même de faire reculer la maladie de manière spectaculaire. Or, dans le passé, la plupart des programmes ne s'inscrivaient pas dans la durée, et ce pour deux raisons fondamentales :

• Ils étaient financés par une source extérieure pour une durée limitée.

• Des structures parallèles et verticales ont été installées pour leur mise en œuvre.

Les programmes efficaces à ce jour sont ceux qui ont été planifiés et finan- cés dans une perspective à long terme. Ceci nous amène à l'un des prin- cipes directeurs de la nouvelle approche: le déparasitage peut et doit être pris en charge par les réseaux existants. Non seulement cette façon de procéder permet de réduire radicalement les frais de distribution, mais elle rend aussi, de manière intrinsèque, le programme plus stable et plus durable. Certains systèmes sont particulièrement propices à l'intégration de programmes de déparasitage. Trois exemples suivent.

• RECOURS AU MILIEU SCOLAIRE

Le système scolaire est l'un des moyens les plus efficaces pour toucher les enfants d'âge scolaire. Il offre par ailleurs d'autres avantages évidents:

• Après un minimum de formation, les enseignants sont capables d'organiser des journées de déparasitage et d'administrer les vermifuges en toute sécurité.

• Même lorsque le taux de fréquentation de l'école est faible, il existe des moyens de toucher les enfants non scolarisés qui ont besoin du traitement;

• Un déparasitage régulier améliore la santé des enfants, augmente leur taux de scolarisation et de fréquentation de l'école, réduit le nombre de redoublements et améliore les résultats scolaires. Les plus grands bénéficiaires sont les enfants les plus désavantagés : les filles et les plus pauvres.

• La mise en œuvre de programmes de déparasitage en milieu scolaire offrent le meilleur rapport efficacité-coût pour traiter régulièrement l'un des principaux groupes à haut risque.

• RECOURS AUX SERVICES DE SANTÉ EXISTANTS

Un malade doit pouvoir avoir accès à un traitement près de chez lui. Ce qui veut dire que les vermifuges doivent être disponibles dans les centres de santé locaux et que - le diagnostic n'étant pas indispensable – dans les régions à forte endémie l'administration d'un traitement peut se faire tout simplement sur la base de certains symptômes. Des programmes de santé préventive comme les cliniques de santé pour la mère et l'enfant, les campagnes de vaccinations ou les activités du planning familial sont autant d'activités offrant d'excellentes opportunités pour le déparasitage.

• RECOURS À DES CAMPAGNES SPÉCIFIQUES DE PROMOTION DE LA SANTÉ

Les campagnes de promotion de la santé organisées sur une large échel- le offrent l'opportunité de toucher des milliers de gens, et ce de manière très efficace. Citons en particulier les journées natio-

nales d'immunisation, les programmes d'apport en vitamine A, les programmes de nutrition ou encore les initiatives d'approvisionnement en eau et d'assai- nissement.

LIENS UTILES ET DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE POUR LA PRÉSENTE ÉDITION :

Report of the Secretariat 54th WHA May 2001

http://www.who.int/gb/EB_WHA/PDF/WHA54/ea5410.pdf WHA Resolution WHA54.19 22 May 2001

http://www.who.int/gb/EB_WHA/PDF/WHA54/ea54r19.pdf Prevention and Control of Schistosomiasis and Soil-Transmitted Helminthiasis:

Report of a WHO Expert Committee: WHO Technical Report Series 912. WHO 2002 Schistosomiasis and soil-transmitted helminth infections: forging control efforts. Savioli L, Stansfield S, Bundy D et al. Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene (2002) 96, 577-579.

Evaluation of staff performance and material resources for integrated schistosomiasis control in Northern Senegal. Van der Werf M et al. Vol 7. No. 1. January 2002. 70-79

SOMMAIRE DE CETTE ÉDITION :

• Bienvenue !

• Combien de personnes souffrent de verminose ?

• Comment attrape-t-on des vers ?

• Impact sur votre santé

• Aujourd’hui la stratégie recommandée est beaucoup plus simple – Pourquoi ?

3Les vermifuges recommandés pour lutter contre les helminthes transmissibles par le sol sont l'albendazole, le mebendazole, le levamisole ou le pyrantel.

4Prevention and Control of Schistosomiasis and Soil-Transmitted Helminthiasis: First report of the Joint WHO Expert Committees, WHO, Geneva, 2002;

Helminth control in school-age children: a guide for managers of control programmes, WHO, Geneva, 2002.

• Ces deux types de vers prolifèrent là où règnent la pauvreté, la malnutrition, des conditions d'hygiène inadéquates et où les soins sanitaires et la connaissance des règles d'hygiène sont réduits à un minimum.

• Les groupes à haut risque exposés à ces deux infections se recoupent largement.

• Ces groupes peuvent être facilement atteints par les mêmes canaux d'ores et déjà en place.

• En ce qui concerne ces deux infections, l'objectif premier consiste à endiguer la maladie plutôt qu'à prévenir la ré-infection.

Il est logique d'appliquer une stratégie de lutte conjointe à la fois contre la schistosomiase et les vers intestinaux cou- rants.

Ce document n'est pas une publication officielle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Tous droits de reproduction réservés. Toutefois, ce document peut être librement modifié, résumé, reproduit et traduit, partiellement ou en entier. Il ne peut être vendu ou utilisé à des fins commerciales. © Organisation mondiale de la santé 2003.

Aujourd'hui, l'approche est radicalement différente. Il apparaît désormais clairement qu'il est vital pour la santé des malades de réduire le nombre de vers hébergés par chaque individu plutôt que de limiter le nombre de personnes atteintes. Cette approche reconnaît implicitement qu'une ré-infection est inévitable tant que les conditions ne seront pas réunies pour un appro- visionnement en eau vraiment salubre et la mise en place d'équipements sanitaires. Ces deux aspects sont extrêmement impor- tants, mais leur mise en œuvre prend du temps. D'un autre côté, si les groupes à haut risque sont régulièrement traités, l'in- fection n'aura aucune chance d'atteindre le stade critique d'une pathologie grave. En outre, elle n'affectera pas sévèrement tous les aspects du développement d'un enfant au point de compromettre ses chances de devenir un adulte en bonne santé.

COÛT PAR ENFANT

En ayant recours au déparasitage systématique en milieu scolaire, le coût annuel pour le traitement d'un enfant est généralement inférieur à 0.50 USD, et ce dans les régions touchées à la fois par la schistosomiase et les vers intestinaux cou- rants. Lorsque seuls ces derniers sont en cause, le coût annuel se voit même réduit à moins de 0.25 USD par enfant. Ce mon- tant couvre le coût des vermifuges, leur distribution, l'équipement nécessaire, le matériel d'éducation pour la santé, la for- mation du personnel chargé d'administrer le traitement, le suivi et une évaluation.4

EN RÉSUMÉ:

Le “package” de lutte contre les vers

• Assurez-vous que les médicaments vermifuges sont bien disponibles dans les services de santé au niveau local

• Traitez régulièrement les groupes à haut risque

• Ayez recours aux infrastructures et réseaux existants

• Éduquez les communautés pour qu'elles modifient leur comportement

• Assurez la promotion de l'approvisionnement en eau salubre et de l'hygiène

AGISSEZ MAINTENANT !

Différents facteurs font que nous nous trouvons aujourd'hui à un stade vital de la lutte contre les vers :

Cela ne coûte pas cher :les vermifuges préconisés ont vu leur prix chuter de manière radicale et ils peuvent être distribués par des réseaux existants

Cela vaut la peine : Quelques centimes de plus peuvent faire toute la différence.

C'est facile : le nouveau 'package' de lutte contre les vers est facile à mettre en œuvre.

Tout le monde peut le faire !Si toutes les personnes travaillant dans les zones à endémie intégraient le déparasitage à leurs activités de routine, il ne faudrait pas longtemps pour que les maladies imputables aux vers ne soient plus qu'un mauvais souvenir.

© WHO/Pierre Guillet

© WHO/Carlo Urbani

Nous espérons vivement que le bul- letin d'information Agir contre les verssera à la fois agréable à lire et instructif. Si vous avez des commentaires à faire sur les numé- ros parus ou des suggestions concernant des sujets que vous aimeriez voir traités à l'avenir, n'hé- sitez pas à nous contacter par e- mail à l'adresse suivante: worm- control@who.int

N'attendez pas une

amélioration en matière

d’assainissement avant de

commencer un déparasitage

systématique – un traitement

régulier aidera les enfants

à se prémunir contre les

effets les plus néfastes de

l’infection.

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