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Ravin sous lacustre du Rhône

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Ravin sous lacustre du Rhône

DUPARC, Louis

DUPARC, Louis. Ravin sous lacustre du Rhône. Archives des sciences physiques et naturelles , 1892, vol. 3e période, t. 27, p. 350-353

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109095

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.ExTRAIT nEs .À.rchiv"es des Sciences physiques et naturelles

Troisième période, t. XXVII. - Mars 1892, p. 350.

M. le prof. L. DuPARC dit quelques mots de l'origine pro- bable, selon lui, du ravin sous-lacustre du Rhdne. Celui-ci a été décrit et étudié d'une manière aussi consciencieuse que détaillée par M. le pt'of. Forel1 Cherchant à en explique!' l'origine, M. Fore! émet trois hypothèses examinées tour·

toul'. Le ravin sous-lacustre est-il une rigole creusée par érosion dans le cône d'alluvion f Doit-on le rattacher à un fait orographique~ Faut-il au contl'aire le considérer comme résultant d'un dépôt d'alluvion sur des digues latérales~

C'est cette dernière hypothèse que pl'éfère M. Forel. Pom·

lui, les eaux du Rhône, plus lourdes que celles du lac, coulent sur Je talus d'alluvion, suivent la ligne de plus grande pente, et forment un comant avec remous sur les bords, suivi de dépôt d'alluvion créant deux digues latérales.

M. Duparc préfère la première hypothèse pour les motifs suivants : La similitude des ravins du Rhône et du Rhin, dit M. Fore!, exclut la possibilité d'accidents locaux, nécessaü·ement différents d'un cas à l'autt'e, c'est, dit-il, l'at'- gument le plus décisif. Pour M. Duparc, au contrait'e, ces deux ravins proviennent d'une similitude de conditions. Les lacs de Genève et de Constance sont situés à l'extrémité de deux grandes vallées coudées, ayant eu vraisemblablement des cassures pour origine. M. Dauhrée l'a du reste déjà fait remarquer pom la vallée du Rhône. En j etànt les yeux sur une carte, on peut constater que ces deux vallées, ainsi que ces deux lacs, sont sur deux alignements bien mal'qués plus

1 Le. ravin sous-lacustre du Rhône, Bulletin de la So.;iété vau- doise, t. XXIII 1887.

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SÜC!ÊTÊ DJ<; PHYSlQùll:

ou moins perpendiculaires entre eux, et rentrant tout à fait dans les types de cassures étudiées par M. Daubrée. Dès lors la présence d'une cassure dans l'axe de ces deux lacs devient probable. D'autre part, ces deux lacs seuls sont dans les con- ditions précitées; mais ce sont précisément les seuls aussi qui présentent des ravins sous-lacustres.

Les lacs des Quatre-Cantons, Brienz, Majeur, etc., n'en ont pas, et cependant leurs conditions physiques sont identiques, ils reçoivent tous un affinent glaciaire, charriant un même type d'alluvion; si donc le ravin sous-lacustre était aHribua- ble à une action générale, il devrait nécessairement se rencon- trer dans ces lacs.

Une autre objection élevée contre l'idée d'une cassure, est le fait du plus grand ct·eusement elu ravin et de la suréléva- tion maxima des digues dans le voisinage de l'embouchme.

Ceci paraît cependànt assez natureL A l'embouchme, le fleuve posstlc]e une force vive, suffisante pom· empêcher le dépôt d'alluvion sur le fond, peut-être même pour éroder celui-ci;

tandis que c'est près de l'embouchure que le frottement laté- ral est le plus considérable, or, comme c'est aussi dans cette région que l'eau est la plus chargée d'alluvion, il doit y avoir abondante précipitation latérale. Du reste M. Forellui-même admet à la fin de son travail, qu'à l'embouchure du Rhône le courant puisse éroder le talus du cône d'alluvion. De plus, M. Forel pense que l'alluvionnement est trop puissant dans cette région du lac pour qu'un détail quelconque du relief puisse encore subsister. En réalité, le fond du lac n'est pas d'une uniformité absolue, et de plus, nous connaissons plu- sieurs autres ~acs dans lesquels l'alluvionnement est rapide, et où cependant les détails du relief se font encore sentit· •

. Un autre fait digne de remarque est la différence de pro- fondeur des ravins du Rhône et du Rhin. Celui elu Rhône est à peu près au niveau du plafond du lac; c~lui elu Rhin est notablement au-dessous. Peut-on rattaçher ce fait à une érosion directe produite par le courant sur un long espace?

Celà paraît difficile; car même en admettant l'existence de ce courant, on ne saurait lui accorder une intensité suffisante pour cela, et du reste comment se pourrait-il alors qu'au lac

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ET D'HISTOIRE NATURELLE DE GENÊVE. 3 de Constance où le ravin ne se poursuit que sur quatre kilo- métres, celui-ci soit plus profond que celui du Léman accusé sur neuf kilomètres. Il paraît logique d'admettre que plus un courant se fait sentir au loin, plus son pouvoir érosif doit être considérable, dés lor·s c'est l'inverse qui devrait avoir lieu. Enfin, en dernier ressort, peut-on facilement concevoir un courant sous-lacustre d'une intensité relativement grande résultant d'une aussi faible différence de densité des eaux du fleuve et de celles du lac, et s'écoulant pour ainsi dire tout d'urre pièce sm le talus du lac sans diffusion latérale (car· il est évident qu'à l'origine, avant de s'être endigué !ni-même, le courant s'est trouvé dans ces conditions)~ Cela paraît bien difficile. M. Duparc "n'a pas étudié la question pour le Rhône, mais les résultats qu'il a obtenus sur la dissémination de l'allu- vion torrentielle dans le lac d'Annecy, ne sont pas en faveur d'un courant de ce genre. ll est vrai que les torrents ne sont point complétement homologuables à une rivière comme le Rhône, mais ils charrient beaucoup d'alluvion, surtout pendant les crues. L'étude des modifications apportées à l'alluvion lacustre par· celles du torrent, montre clairement que les eaux de ce dernier, à partir d'un point voisin de l'embou- chure, se diffusent dans toutes les directions en éventail, et ne donnent pas naiss,ance à un courant rectiligne spécial.

En résumé, M. Duparc croit que les ravins sous-lacustres sont d'anciennes cassures comblées à des degrés divers, et dans lesquelles continuent à s'écouler, sur une certaine lon- gueur, les eaux du fleuve, qui, étant ainsi dirigées, conser- vent une plus grande somme de force vive, et peuvent con- tinuer· un cer·tain temps leur écoulement sous l'eau. Cet écoulement est peut-être légèrement facilité par la différence de densité mentionnée par l\1. Fore!. Quant à la formation des digues latérales, 1\I. Duparc admet pleinement l'explica- tion de M. Forel.

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