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La Plateforme Uraía Catalogue de Pratiques Inspirantes. Projet de transformation du gaz d enfouissement en énergie Johannesburg, Afrique du Sud

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La Plateforme Uraía

Catalogue de Pratiques Inspirantes

Projet de transformation du gaz d’enfouissement en énergie Johannesburg, Afrique du Sud

TITRE DU PROJET

Projet de transformation du gaz d’enfouissement en énergie : collecter et brûler le gaz d’enfouissement pour produire de l’énergie verte, une initiative SMART de la ville de Johannesburg, Afrique du Sud.

PROFIL DE LA VILLE

Population : 3.8 million d’habitants et 787,000 habitations.

RÉSUMÉ DU PROJET

Johannesburg, une ville de 3.8 millions d’habitants, gère plus d’1.6 millions de tonnes de déchets annuelles, et supervise huit sites de décharges, qui nuisent à l’environnement et aux communautés voisines. En outre, la municipalité fait face à de grandes difficultés concernant l’approvisionnement en énergie et notamment le délestage électrique des charges. Dans ce contexte, la municipalité a lancé en 2007 un projet de transformation du gaz d’enfouissement en énergie. Le projet utilise des turbines de gaz pour extraire le méthane causé par la dégradation de composés bio organiques des sites de décharge et générer de l’énergie renouvelable pour le réseau municipal, compensant ainsi l’électricité largement dérivée du charbon. Le projet, qui devrait être opérationnel fin 2015 a été développé à travers un PPP établit avec l’entreprise anglaise EnerG Systems sur un contrat de 20 ans. Pour accéder à des ressources financières supplémentaires, la municipalité a lancé un processus de Mécanisme de Développement Propre (MDP) en novembre 2012, et signé un Contrat de Vente d’Energie avec la compagnie d’électricité nationale, Eskom, afin de vendre l’énergie produite sur les sites de décharge. Depuis 2011, des forages pour extraire et incinérer les gaz d’effet de serre et des

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générateurs d’énergie ont été construits sur les cinq sites de décharge sélectionnés pour le projet. La commercialisation de l’énergie est en cours depuis début 2015. La prévision est de produire 19MW par an à partir de 2016 sur cinq sites de décharges, ce qui devrait être suffisant pour fournir de l’énergie à 12,500 foyers. Début 2014, le projet a diminué la pollution et le bruit pour les communautés voisines, produit 137,888 Réductions d’Emissions Certifiées (REC) et détruit 18,288,457 Nm3 de gaz de décharge.

INFORMATIONS DE CONTEXTE SUR LA GESTION DES DÉCHETS ET LA PRODUCTION D’ÉNERGIE À JOBURG

En 2012, la Ville de Joburg gérait plus de 1.6 millions de tonnes de déchets par an et supervisait huit sites de décharge. En conséquence, la municipalité dépense des sommes importantes en coûts de transport, ce qui contribue aussi à augmenter la pollution de l’air et les Gaz à Effet de Serre (GES) à cause des émissions des camions de transport de déchets (les émissions per capita à Joburg sont de 6.4 tonnes par an). Pikitup, une entreprise municipale chargée de la gestion des déchets et créée en 2001, couvre une aire de 1,625 km². Afin de résoudre le problème d’espace limité pour la création de sites d’enfouissement supplémentaires, la municipalité a lancé une opération de gestion intégrée des déchets qui comprend des initiatives de séparation des déchets à la source, de création de décharges pour les déchets liés au jardinage et de centres de compostage. La municipalité cherche aussi à user de nouvelles technologies pour gérer les déchets à mesure que les sites d’enfouissement se remplissent. Les possibilités incluent l’incinération et la pyrolyse ou le compostage de déchets. Une autre problématique importante que les villes sud-africaines rencontrent a trait à la provision d’énergie, rendue difficile à cause de la forte dépendance envers le charbon. Aussi, la municipalité explore de nouvelles possibilités de produire de l’énergie à partir des sites d’enfouissement existants.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE DU PROJET Objectifs

Les objectifs du projet de transformation du gaz d’enfouissement en énergie de la Municipalité de Johannesburg sont :

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1. Extraire et éliminer les gaz à effet de serre nocifs émis par la décomposition des déchets dans les sites d’enfouissement qui polluent actuellement l’environnement et qui ont des conséquences négatives pour la santé et la sécurité et qui dégagent des odeurs nauséabondes affectant notamment les communautés qui entourent les sites d’enfouissement.

2. Produire de l’énergie renouvelable, accroitre la provision d’énergie et l’efficience urbaine, et assister Eskom à faire face à la pénurie d’électricité. Le projet vise à produire 19MW d’électricité en 2016 à partir de ses cinq sites d’enfouissement grâce à une technologie SMART qui produit de l’énergie avec la combustion des déchets. Les 19MW d’électricité produits à partir des cinq sites d’enfouissement fait partie d’un plan de moyen terme de la municipalité de produire 300MW de sources énergétiques alternatives, énergie solaire comprise.

3. Garantir des sources de revenus additionnels pour la municipalité :

 Le processus de Mécanisme de Développement Propre (MDP) en accord avec les exigences du Protocole de Kyoto. Ce revenu provient de la vente de Réductions d’Emissions Certifiées (REC) – crédits carbone – émis par la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).

 La vente de l’électricité produite par les fournisseurs d’énergie locaux et nationaux (City Power et Eskom).

4. Assurer la conformité environnementale avec les réglementations nationales et régionales et la correspondance avec les objectifs stratégiques de long-terme de la municipalité d’atteindre une économie à faible carbone présentés dans la Stratégie de Croissance et Développement Joburg 2040.

Comment le projet fonctionne-t-il ?

Gaz d’enfouissement. Les gaz d’enfouissement sont inconnus pour la majorité des citoyens, mais les odeurs causées par ces gaz sont des signes apparents de leur présence. Les gaz d’enfouissement sont produits par la décomposition organique des déchets. La plupart des gaz d’enfouissement sont composés à 50% de méthane, 50% de dioxyde de carbone et une petite quantité d’autres composantes organiques, dont certains toxiques. Aussi bien le méthane que le dioxyde de carbone sont des gaz à effet de serre. Le méthane est 21 fois plus nuisible à l’environnement que le dioxyde de carbone. Cela signifie que réduire les gaz d’enfouissement est important pour réduire les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Par ailleurs, le méthane est fortement combustible, augmentant le risque d’incendies. Maintenir ces gaz sous contrôle est un des principaux problèmes opérationnels des sites d’enfouissements.

La situation antérieure au projet. Jusqu’à présent, la municipalité agit sur les sites d’enfouissement à travers les actions suivantes : premièrement, le site est couvert d’enduit imperméable pour protéger l’eau du sol. Ensuite, à mesure que les ordures sont déposées sur le site d’enfouissement, elles sont couvertes de 150mm de terre pour réduire l’odeur et réduire la quantité de vers et de mouches. L’eau qui s’écoule du site est canalisée et évaporée. Le site d’enfouissement est aussi aspergé de désinfectant pour éviter la pollution de l’air.

Les activités du projet. Une façon de gérer les gaz d’enfouissement est de les transformer en énergie propre. Le projet a deux activités complémentaires : (1) La collection et la destruction de méthane à travers l’incinération et/ou l’utilisation des gaz à travers la combustion de ceux-ci en énergie grâce à des unités de production afin de convertir le méthane en CO2 et ainsi réduire les gaz à effet de serre. (2) Déplacement d’énergie : la production et provision d’électricité au réseau de l’entreprise nationale ou locale d’énergie, permettant ainsi de réduire l’énergie fossile.

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Le processus technique. Le méthane passe par une combinaison de tuyaux horizontaux et verticaux jusqu’à un système de captage où il est brûlé et relâché en tant que dioxyde de carbone qui est moins nuisible à l’atmosphère. Le processus d’extraction des gaz d’enfouissement commence avec le forage de puits de gaz, rattachés à des tuyaux d’extraction horizontaux qui sont installés et connectés à des collecteurs. À partir de là, le gaz circule dans le système de captage où il est mixé à de l’oxygène afin d’être nettoyé. Puis, le gaz est incinéré pour être ensuite relâché en tant que dioxyde de carbone. L’étape finale du processus est l’installation de générateurs à travers lesquels le gaz est canalisé pour la production d’électricité. L’énergie renouvelable est ensuite exportée des générateurs vers le réseau de distribution municipal en collaboration avec Eskom (le fournisseur national d’électricité) ou City Power (le fournisseur d’électricité de Johannesburg). L’usage de gaz riche en méthane pour produire de l’énergie renouvelable est une tendance globale et est considéré une technique de commerce viable et rentable.

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Portée du projet. Des analyses détaillées des sites d‘enfouissement de la ville ont indiqué qu’à peine cinq des huit cibles initiales du projet étaient faisable, puisque certaines auraient produit moins d’1MW. Les cinq sites d’enfouissement sélectionnés pour l’installation de systèmes actifs de capture de gaz sont : Robinson Deep, Marie Louise, Linbro Park, Goutkoppies, et Ennerdale. Quatre des cinq étaient actifs, excepté Linbro Park qui était fermé par manque d’espace. Le système total, une fois complété, couvre 26ha sur les cinq sites (dont 10ha pour Robinson Deep). Selon Dave Harris, directeur général des sites d’enfouissement à Pikitup, il y a suffisamment de gaz pour maintenir le projet actif pour 15 ou 20 ans. Cependant, le niveau de production de gaz est influencé par plusieurs facteurs, et notamment l’âge et la composition des déchets et la température et humidité du contenu de chaque site.

Mise en œuvre du projet. Les études de faisabilité ayant montré que le site Robinson Deep contenait la plus grande quantité de gaz de méthane, la municipalité a pris la décision de commencer par celui-ci. Robinson Deep est un des sites d’enfouissement les plus anciens de Johannesburg : construit en 1930, il occupe 124 acres, a 80 mètres de hauteur et une espérance de vie de 7 ans. Les registres antérieurs à l’engagement de Pikitup en 2001 n’étant pas disponible, il est impossible de connaitre la composition des couches les plus profondes.

Par ailleurs, Robinson Deep est un site actif qui reçoit quotidiennement plus de 300 camions de livraison d’ordures, ce qui pose des défis opérationnels puisque les camions et l’équipement peuvent entrainer des dégâts aux tuyaux. Une cartographie initiale du méthane a été conduite pour déterminer le potentiel maximum des puits. Comme indiqué dans le diagramme ci- dessous, les tuyaux ont été installés dans plusieurs endroits dans le site selon les conditions opérationnelles et d’autres exigences précisées par le prestataire de service.

La mise en œuvre du projet a commencé sur le site d’enfouissement de Robinson Deep en février 2011 avec la construction de 68 puits et l’installation de pipelines et l’incinération des gaz de méthane a débuté en mai 2011. L’installation de quatre générateurs a été réalisée en octobre 2014. Ils sont opérationnels depuis début 2015. Chacun coûte R10million (USD 760 000) et doit produire 1MW par an. Ce site d’enfouissement produit actuellement environ 1.400m³ de gaz par jour, détruit par un système d’incinération. Lorsqu’il opérera à plein rendement, le site produira

environ 3.000 m³ par jour. Cette quantité de gaz d’enfouissement peut être convertie à 5MW d’énergie renouvelable après l’installation de la seconde phase de générateurs qui devrait permettre de fournir de l’électricité renouvelable pour 4.000 ou 5.000 ménages.

Lorsque le système opérera à plein régiment, la réduction de

gaz à effet de serre sera équivalente à environ 149.000 tonnes de Co2 par an.

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Sur le site de Marie Lousie, 28 tuyaux de gaz d’extraction ont été construits et l’incinération a commencé en février 2012. Les constructions sur les trois autres sites (Goudkoppies, Ennerdale et Linbro Park) ont commencé en 2014. Les opérations sur les cinq sites sont actives depuis 2015.

L’investissement total sur les cinq sites est de R276million (USD 21 million). Le projet a une espérance de vie de 20 ans. Une fois que les cinq sites d’enfouissement seront opérationnels, ils constitueront le plus grand programme de transformation de gaz d’enfouissement en énergie du pays et produiront environ 19MW d’énergie, suffisamment pour approvisionner 12500 ménages par an.

DESCRIPTION DETAILLEE DE LA MISE EN PLACE DU PROJET PAR UN PPP Phase de conception 2001- 2006 :

La ville de Johannesburg a initié les discussions pour lancer un projet de gestion des gaz d’enfouissement en 2001, mais la municipalité rencontrait des limites financières et manquait d’expérience. En 2005, la municipalité a identifié les cinq sites d’enfouissement qui bénéficieraient du projet. En 2006, le Département de l’Environnement, Infrastructure et Services (EISD) a choisi de financer et gérer le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie à travers un Partenariat Public-Privé (PPP) et a initié un processus de recherche de partenaire privé avec lequel signer un contrat pour la conception, le développement et l’exécution du système.

Les raisons qui ont mené la Municipalité de Joburg à développer ce projet à travers un PPP sont :

 Un PPP offre des financements externes pour de gros projets d’infrastructure. Le coût prévu de développement du projet était de 10 milliards de Rands (USD 765 million), ce qui était inabordable par la municipalité elle seule.

 Le PPP apporte l’expertise que la municipalité n’a pas, est un outil pour faciliter et améliorer la qualité de la prestation du service public en utilisant les capacités et expertise des institutions du secteur privé et d’assister avec la prestation de service, et en étant un catalyseur pour des solutions efficientes et de bons rapport qualité-prix.

 Le PPP permet de partager les responsabilités et risques entre chaque partenaire selon leur capabilités. Dans ce projet spécifique, la négociation a permis à la municipalité d’être propriétaire des infrastructures et pour le partenaire privé de construire et opérer mais ne pas prendre en charge le risque de la demande puisque son rôle est de transformer les gaz en énergie mais non d’assurer l’approvisionnement à la population.

 Un PPP aide la municipalité à affronter les difficultés avec les usagers. La plupart des villes dans les pays en développement ont des expériences ou défis en lien avec la propriété collective concernant les services qui sont fournis par le secteur public ou privé. Ceci inclus : le vol et le vandalisme d’infrastructures d’eau, électricité et déchets ou autres actifs public ; le commerce illégal d’actifs publics ; la culture du non-paiement pour les services municipaux ; etc.

 Conduire la mise en place d’initiatives SMART à travers l’approche PPP garantira que toutes les parties prenantes soient impliquées de façon constructive dans le développement de solutions qui soutiendront les clients des entreprises et domestiques d’une façon bénéfiques pour tous.

 Le cadre législatif et institutionnel sud-africain est adapté à la mise en œuvre de PPP. Le gouvernement sud-africain a mis en œuvre une série de politiques publiques et réformes législatives et institutionnelles pour créer un environnement favorable aux PPP pour la

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gestion municipale, à titre d’exemple, en 1999 le Cabinet Sud-Africain a soutenu l’adoption d’un Cadre Stratégique. Plus tard, les principes des PPP ont étés adoptés par de nombreux gouvernements et institutions dont City Power, une entreprise de services de la Municipalité de Johannesburg. Par ailleurs, la municipalité de Joburg offre une assistance technique à ses institutions à travers la faisabilité de projets, la gestion et la commande publique, en promouvant un environnement favorable aux PPP à travers un cadre réglementaire sûr et clair, l’élaboration de guides de bonnes pratiques, en offrant des formations, la diffusion d’information fiable et en promouvant l’empowerement économique noir dans les PPP.

Selon l’ancien Chef de Projet Palesa Mathibeli, « Nous avons préféré choisir un processus averse au risque et établir un partenariat avec une entreprise privée pour investir et développer le projet sans coût supplémentaire pour la municipalité ». Il est clair pour la municipalité qu’une solution de ville SMART ne peut être développée rapidement qu’à travers l’usage des PPP, que ce soit en principe ou légalement, à cause de l’ampleur du projet et du besoin d’engagement de la communauté.

Étapes du processus de PPP pour le projet de transformation du gaz d’enfouissement en énergie :

 Conception du projet – lancement du projet après approbation du Conseil des Maires

 Appel à Manifestation d’Intérêt et réception des candidatures

 Réalisation des études de faisabilité – conduites et complétées en accord avec le PPP

 Vision et Recommandations du Trésor National

 Consultation publique et prise de décision du Conseil des Maires

 Approbation du Conseil obtenue

 Désignation d’un Chef de Projet Senior

 Élaboration des Termes de Référence pour la Demande de Qualification

 Vision et Recommandations du Trésor National

 Publication de la Demande de Qualification

Phase de préparation et négociation 2007-2009

Processus d’appel d’offre et choix du partenaire privé. Le processus d’appel d’offre a permis l’identification de plusieurs prestataires de services, mais EnerG Systems avait mis en place des systèmes semblables dans plusieurs pays dont l’Afrique du Sud, et avait l’expertise, la capabilité et le savoir-faire nécessaire pour les projets d’extraction de gaz d’enfouissement.

Le Consortium EnerG Systems a gagné l’appel d’offre en 2007, mais le contrat n’a été signé avec la municipalité qu’en 2009 parce que le partenaire privé avait présenté à la municipalité un contrat inadéquat qui a nécessité des négociations intenses. Les négociations avec le prestataire de services ont été difficiles et se sont prolongées et les parties prenantes ont dû se

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mettre d’accord sur chacune des clauses. Le contrat a été signé en 2009 pour construire et opérer le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie sur une période de 20 ans. L’accord a aussi donné à EnerG Systems les droits exclusifs pour exploiter le gaz et produire de l’électricité sur les cinq sites d’enfouissement.

Études et Analyses. Avant le lancement du projet, une étude de faisabilité a été réalisée sur les sites d’enfouissement entre 2007 et 2009. WSP Environmental South Africa a été désignée par EnerG Systems pour réaliser l’évaluation environnementale, l’évaluation des répercussions environnementales et rédiger le Plan de Gestion Environnemental, afin de convertir le projet en Mécanisme de Développement Propre. Suite à la réalisation des évaluations des répercussions environnementales sur chaque site, la municipalité a reçu en 2010 les licences sous le « Waste Management Act » pour mettre en œuvre le projet sur chaque site.

Expertise externe. Afin de renforcer ses compétences de négociation et son expertise pour la mise en place d’un PPP en général et pour le projet d’extraction des gaz en spécifique, la Municipalité a embauché, en 2008, un cabinet de conseil externe spécialisé sur la négociation de projets d’extraction de gaz d’enfouissement, l’entreprise nord-américaine, Lee International.

Pendant un an, les consultants ont mis à disposition des experts financiers, légaux et environnementaux qui ont conseillé la municipalité sur chaque aspect du projet et du contrat.

Outre les experts internationaux, le Chef de Projet a consulté le Trésor National, qui à l’époque avait un expert qui assistait les municipalités dans leurs projets de PPP. Ce consultant a aidé la municipalité dans les négociations avec le partenaire privé lorsque celui a demandé des modifications dans le contrat. Lorsque le partenaire privé a été choisi, il a présenté à la municipalité une première version du contrat tout en lui assurant qu’un contrat semblable avait déjà été signé par une autre municipalité. L’expert du Trésor National a alors eu un rôle crucial en montrant à la municipalité que le contrat était unilatéral et qu’il ne bénéficiait pas à la partie publique. Renégocier le contrat et en signer un nouveau compréhensible a duré plus d’un an.

Cadre législatif. La gestion des gaz d’enfouissement n’est pas si complexe, mais la législation et les exigences du Protocole de Kyoto 2002 ainsi que d’autres exigences législatives et processus légaux rendent le projet très complexe. La conformité avec la législation nationale et régionale est essentielle pour garantir le succès du projet et une due diligence intensive a été réalisée pendant plus de quatre ans afin que la municipalité soit certaine de respecter toutes les exigences légales et financières nécessaires au lancement du projet. Plusieurs accords, questions législatives, appels d’offres et autres documents légaux ont des répercussions sur le succès d’un projet d’extraction de gaz d’enfouissement. Une compréhension de chaque élément aura des impacts sur le calendrier, les produits, les coûts et les résultants, et peut aider à renforcer une équipe de projet et clarifier les défis. Le Chef de Projet actuel, Simphiwe Mbuli, du Département Environnement, Infrastructure et Services (EISD) a identifié plusieurs éléments réglementaires qui ont eu des répercussions sur le projet de Jobourg, les principaux sont :

i. L’Evaluation des Répercussions Environnementales a été réalisée sur chaque site de décharge en 2008.

ii. Les autorisations pour mettre en œuvre les projets sur chaque site, reçues en 2010.

iii. La signature du Contrat d’Achat d’Electricité entre le Département National d’Affaires Environnementales (DOE), la municipalité et le prestataire de service en qualité de Producteur Indépendant d’Energie (PPP) en 2013.

iv. Un accord pour la transportation de l’électricité et une Demande de Raccordement ont été signés entre le prestataire, City Power et Eskom en 2014 pour permettre l’utilisation des infrastructures nationales et connecter les réseaux de distribution d’énergie à la production dans les sites de décharge.

v. Fin 2012, après un processus de deux ans et demi, la municipalité a reçu l’autorisation pour vendre des RECs, selon le processus de Mécanismes de Développement Propres de l’UNFCCC et le Protocole de Kyoto de 2002.

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Phase de mise en œuvre 2009 – présent : INFORMATION FINANCIÈRE

Budget Global 10 Milliards South African Rands (USD 764 millions) Financement de Court

Terme

200 Millions à 2 Milliards (Planification et Conception ou Déploiement à petite échelle) (USD15 millions à USD 153 millions)

Financement de Long

Terme 10 Milliards (Déploiement à grande échelle) (USD 764 millions) Des projets de PPP de cette nature exigent de l’expérience et expertise en matière de gaz d’enfouissement, ce qui est très cher. Tandis que le contrat suppose que le partenaire privé est responsable des coûts de capital et d’entretien, la municipalité doit payer les consultants et les experts pour les assister avec les accords et les exigences légales. La Municipalité de Joburg a investi plus de R200 millions (USD 15 millions) dans le développement du projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie. Le PPP a été conçu pour le projet s’insère dans le budget municipal et un cadre de gestion des risques a été établi. Les coûts d’opération étaient estimés à 10% du coût du capital par an et la sécurité était de 3% de la valeur du contrat, et cela doit figurer dans les budgets futurs et les projections financières du projet.

Le projet a prévu de produire des revenus additionnels pour la municipalité à travers : 1. La vente de crédits carbones sur le marché international et 2. La vente d’énergie à Eskom (fournisseur d’électricité national).

1. Processus de vente des Crédits-Carbone :

En 2009, la Municipalité de Johannesburg a initié le processus de candidature pour enregistrer les projets comme Mécanisme de Développement Propre (MDP) sous la Convention Cadre des Nations Unies sur le Climat (UNFCCC) pour réduire les émissions de gaz. Le registre a été finalisé en décembre 2012 et la collection de Réduction Volontaire d’Emission (VER) a commencé en mai 2012.

En 2002, le gouvernement sud-africain a signé le Protocole de Kyoto sur le Changement Climatique Mondial, un compromis juridiquement contraignant des pays développé pour réduire l’émission de gaz à effet de serre et pour la mise en œuvre de projets de Mécanisme de Développement Propre dans les pays en développement. L’adoption de la convention UNFCCC qui encadre l’action des pays membres du Protocole de Kyoto pour la période de 2008 à 2012, a été un pas important pour faire face au problème du réchauffement climatique. Le protocole a créé un mécanisme où les pays développés et en développement peuvent effectuer des transactions en utilisant des crédits carbones comme monnaie pour être conforme aux obligations de l’UNFCCC. Lorsque les pays en développement initient un projet MDP, les crédits pour réduire les émissions carbones sont connus comme Réduction d’Emission

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Volontaires (VER). L’incinération de méthane des sites d’enfouissement est un exemple de projet de MDP. Le projet doit suivre un processus intense pour être reconnu comme projet MDP, et à partir de là, les VER qui ont été accumulés depuis le début, deviennent des CER (Réduction d’Emissions Certifiées) qui sont connues comme des crédits carbones. Ceux-ci peuvent être vendus et achetés en marché ouvert et constituent une source de financement pour les pays en développement tout en composant les exigences de carbone pour les pays développés dans le cadre du Protocole de Kyoto.

Étant donné que le projet s’étendait sur plusieurs années, la faisabilité de vente de crédits carbone comme une source de revenu n’était pas suffisante pour financer le projet. Par ailleurs, comme le Protocole de Kyoto expirait en 2012, les coûts des crédits carbones ont commencé à décliner et les banques ont requis des ressources additionnelles. Alors que le prix du crédit carbone était assuré à €11 et qu’un acheteur avait été identifié, cela dépendant aussi du registre du projet auprès de l’UNFCCC, qui devait être complétée fin 2012. La Municipalité a alors retenu le prestataire de service au calendrier sur lequel ils s’étaient accordés pour exécuter le projet. Depuis 2012, le projet a produit 137,888 Réduction d’Émission Certifiées (REC).

2. Vente de l’énergie produite sur les sites d’enfouissement

Les constructions sur les différents sites d’enfouissement ont poursuivi trois phases : 1.

Installation des systèmes d’extraction et de collection des gaz et mise en service des gaz torchères au sein d’équipements localisés sur les sites d’enfouissement. 2. Installation des moteurs à gaz qui seront utilisés pour produire de l’électricité en utilisant les gaz comme combustible. 3. Production d’énergie.

Un des aspects les plus difficiles des projets de transformation de gaz d’enfouissement en énergie est d’assurer les flux de financement. Même si le prestataire de service est responsable de capter les fonds, sans capital externe, le prestataire peut rencontrer des difficultés pour exécuter le contrat. Aussi, la banque avec laquelle EnerG Systems travaillait, la Nedbank, a exigé que la Municipalité et EnerG Systems signent un Accord de Vente d’Energie pour la vente de l’énergie extraite des sites d’enfouissement, avant qu’elle libère le financement pour développer la troisième phase du projet. Aussi, la Municipalité et EnerG Systems ont commencé, en mai 2012, à faire les démarches pour trouver un acheteur à l’énergie produite dans les sites et se sont candidatés à un nouvel appel d’offre dans le cadre du programme de commande publique Producteurs Indépendants d’Energie (IPP) du Département National d’Energie (DOA)1. En octobre 2013, le département national de l’énergie a approuvé le projet et a signé un Power Purchase Agreement (PPA) avec Eskom pour une contribution de 19MW comme part du programme Renewable Energy Independent power Producers. Un producteur indépendant est une institution qui n'est pas une institution publique d’électricité mais qui est propriétaire et opère des infrastructures qui produisent de l’énergie qui sont alors vendues à une institution spécialisée, au gouvernement central et aux usagers finaux. Les parties prenantes se sont mises d’accord pour vendre l’électricité à Eskom à un prix de 94c/kWh. Le revenu de la vente de l’énergie à Eskom représentera R800 million par an (USD 61 millions).

Une portion de cela sera payée à la municipalité sous forme de redevances, ce qui sera utilisé pour entretenir les sites.

GOUVERNANCE DU PROJET

La Municipalité de Johannesburg a mis en œuvre un processus de gestion resserré. La Municipalité a :

1http://www.ipprenewables.co.za/

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- Etablit un Comité de Pilotage composé : des Départements des Finances et de l’Environnement de la Province du Gauteng, des Départements Juridiques et de la Conformité et de l’Environnement de la Municipalité de Joburg, City Power, Pikitup et le prestataire de service EnerG Systems. Le comité se réunissait tous les quinze jours pour superviser le projet et des comptes rendus détaillés de suivi étaient rédigées. Des actualisations régulières étaient présentées au Conseil des Maires, ce qui assurait au Chef de Projet d’être au courant des activités.

- Établit une Équipe Technique composée des membres de EISD, Pikitup et EnerG Systems. Elle se rencontrait tous les mois pour faire le suivi du calendrier, vérifier le progrès du projet et identifier les problématiques à adresser.

- Désigné un Chef de Projet Senior qui a géré les résultats des équipes et la communication avec des rapports détaillés.

La Municipalité de Joburg a aussi souligné qu’un groupe multidisciplinaire consultatif sur les transactions peut être utile pour le suivi d’un PPP puisque le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie était le premier de la municipalité et celle-ci n’avait donc pas d’expertise interne à l’époque.

Membre du Comité de

Pilotage Rôle et Responsabilités Pikitup

A commence à faire les recherches en 2001 sur la possibilité de développer un projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie. A lance les discussions sur le projet en 2005.

EISD Le Directeur Exécutif de l’EISD a décidé de sélectionner un prestataire de service du secteur privé en 2006.

Municipalité de Joburg

A organisé l’appel d’offre pour sélectionner le partenaire privé en 2007.

A registré le projet en tant que Mécanisme de Développement Propre auprès de l’UNFCCC afin de permettre la vente de crédits carbones.

EnerG Systems

A apporté l’expertise sur l’extraction de gaz des sites d’enfouissement ainsi que le capital et le financement pour acheter l’équipement pour les puits, l’extraction et l’incinération de gaz et pour faire le lien avec le réseau électrique.

Le Département de l’Environnement de la Province de Gauteng

A assure la supervision de l’impact environnemental.

A adopté un Nouvel Acte pour les Déchets et l’Environnement, résultant dans la définition de nouveaux processus pour la soumission des projets.

A conduit en 2008 les Évaluations d’Impact Environnemental et autorisé le projet en 2010.

City Power

En 2013, la municipalité a signé le Power Purchasing Agreement avec Eskom et l’Accord de Circulation avec City Power afin de permettre que le gaz soit dirigé dans leur réseau électrique.

Le Département des Finances de la Province du Gauteng

Responsable pour la supervision financière des PPP

RÉSULTATS

Ce projet innovant est le premier et plus important d’Afrique du Sud et a plusieurs accomplissements, et notamment :

La construction sur les sites d’enfouissement (puits, tuyaux, générateurs d’énergie).

Par exemple, le site de Robinson Deep est composé de 68 puits d’extraction de gaz et quatre générateurs d’énergie, a produit 137,888 Réduction d’Emissions Certifiées (REC) et détruit 18,288 457 Nm3 de gaz d’enfouissement, dans l’atmosphère. Le site de Marie

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Louise a 28 puits. Le total d’énergie potentielle produite par le projet est de 19MW, comparable à l’usage d’électricité de 12,500 ménages.

Contribution à délester les charges. L’Accord d’Achat d’Énergie (PPA) que City Power a signé avec Eskom pour vendre l’énergie produite sur les sites contribuera à délester les charges puisqu’il bénéficiera la ville à travers les canaux suivants : la réduction des déchets déposés sur les sites (500 000 tonnes déplacées), la production d’énergie renouvelable (potentiel de 35 à 60 MW), revenus issus de la vente de produits bio (bioénergie, chauffage et recyclables).

Le registre du projet en tant que MDP auprès de l’UNFCCC pour vente de crédits carbones dans le cadre du Protocole de Kyoto. L’extraction de gaz est comptabilisée sous forme de crédits carbones vendus sur le marché ouvert depuis son enregistrement en novembre 2012. Cela a permis à la municipalité d’accumuler un bilan pour des revenus futurs. En février 2014, un total de 19042 REC ont été accumulés, correspondant à 3157656 Nm³ de gaz d’enfouissement détruits depuis mai 2012.

Produire des revenus additionnels pour la municipalité. Le revenu issu de la vente de l’énergie à Eskom doit atteindre R800 million par an (USD 61 millions).

Réduction des odeurs. L’équipe du Département de Géographie, Archéologie et Sciences Environnementales de l’Université de Witwatersrand a mesuré une réduction considérable des odeurs nauséabondes issues de la concentration du gaz méthane sur les sites d’enfouissement.

Assurer la conformité avec les réglementations nationales environnementales et notamment les plans de gestion des déchets nationaux, régionaux et municipaux.

Contribue à construire la cohésion sociale et réduire les actes de vandalisme et la culture de non-paiement des services publics. Gérer le projet à travers un PPP a aidé la municipalité à renforcer la cohésion sociale et réduire la quantité d’actes de vandalisme et à diminuer la culture de non-paiement des infrastructures publiques municipales à cause du niveau de chômage et d’analphabétisme. Le projet, à travers une surveillance et participation accrue de la communauté, a contribué à la réduction des crimes liés au mauvais usage des actifs de l’Etat, au vol ou à la fraude. Les communautés deviennent bénéficiaires de la solution. Le projet a pour objectif d’établir un sens de propriété de la part des citoyens à travers le programme Jozi@Work et les Coopératives qui bénéficient directement les membres de la société où les projets sont délivrés et exécutés. Tous les projets sont à présent reliés à Jozi@Work qui stipule que 5% du capital du projet soit alloué aux coopératives ou business locaux où le service est déployé. Cela créée des opportunités d’emploi et promeut la durabilité à travers des partenariats entre les communautés, le gouvernement et les prestataires de services. Cela accroit aussi le sens de propriété et encourage la culture du paiement.

Augmente les opportunités d’emploi dans les aires où le projet est localisé en offrant des opportunités d’emploi de court ou long terme aux populations locales. Les entrepreneurs locaux et les travailleurs seront requis pour la construction et des employés de long terme seront embauchés pour opérer et entretenir le système. Dans ce but, EnerG Systems a établit un Fonds Communautaire d’Education financé par les revenus du projet ; s’est engagé à dépenser 1% du revenu du projet dans des activités soutenant le développement socioéconomique du projet ; s’est engagé à ce que 42% des dépenses réalisées soient locales ; défini des objectifs d’équité dans l’emploi selon lesquelles 84% des employés

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doivent être sud-africains, 65% du total des employés et 50% des employés qualifiés doivent être des personnes noires, et 22% des employés doivent être locaux. Selon la municipalité, le projet a contribué à créer approximativement 400 emplois d’agents de collecte des déchets et 80 emplois de techniciens.

LIMITES ET DIFFICULTÉS

La municipalité de Joburg a identifié les difficultés suivantes lors du développement et la mise en œuvre du projet :

Le processus de PPP est très complexe, cher et chronophage. La municipalité a mis très longtemps à concevoir et mettre en œuvre le projet. Alors que le dialogue pour ce projet a commencé en 2004, la construction de l’équipement a eu lieu en 2011 et le système est devenu opérationnel en 2015. La norme dans l’industrie des gaz d’enfouissement gérés par des prestataires de services du secteur privé dans le monde est de cinq à huit ans. Tout le processus de conversion de gaz d’enfouissement en énergie et crédits carbone est un projet très complexe et cher caractérisé par une multitude de champs de travail qui se déroulent simultanément sur plusieurs années et est ponctué de prises de décisions sur la possibilité de poursuivre ou non le projet. Il est crucial que ces activités soient synchronisées et cartographiées et que cela soit inclus dans le projet. Etant donné que les PPP sont un mécanisme de financement innovant pour des infrastructures qui nécessitent un capital d’investissement important, ils sont sévèrement réglementés et les études de faisabilité doivent être conduites avant de pouvoir entrer dans les phases de commande publique et gestion du projet. Cela conduit à un projet chronophage, et en effet, bien que le projet ait été initié en Mars 2008, l’étude de faisabilité a été complétée en juillet 2010. Le projet est entré formellement dans l’étape de passation de marché en 2011, et l’étape suivante était de lancer une demande de qualifications. Le processus a duré plus de quatre ans, ce qui est une longue période de temps si comparé à une durée d’un an pour les projets financés par la municipalité uniquement. Par ailleurs, les échéances du projet ne sont normalement pas atteintes et ont de sévères impacts sur le budget.

Une réticence à l’innovation dans le secteur de la gestion des déchets est très courante et elle provient souvent des services municipaux.

La Municipalité de Joburg manquait de capacités techniques et compétences. Un projet de cette ampleur ne peut pas être mené par une institution seule, aussi la municipalité doit collaborer avec plusieurs autres acteurs, ce qui inclue le Trésor National et la Corporation de Développement Industriel qui ont collaboré étroitement avec le Département des Infrastructures et Services Environnementaux (EISD) et mis à disposition

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leur expertise. Cela introduit de nouvelles dynamiques d’équipe et a des impacts considérables sur le projet.

Le développement de compétences équivalentes à celles du prestataire de service et le transfert des compétences n’étaient pas garanties dans le contrat. Une limite rencontrée dans la gestion du projet a été le manque d’équilibre dans les capacités de gestion entre Pikitup et le prestataire de service. Un agent municipal a commenté que " Les agents travaillant dans nos décharges devraient être des ingénieurs puisque l'enfouissement est une ingénierie. À Pikitup, l'entreprise municipale de gestion des déchets, il y a deux ingénieurs travaillant dans le secteur d'élimination des déchets et ils sont déjà surchargés. Il est essentiel d'investir dans le renforcement des capacités et compétences. Si le prestataire de service quittait la ville dans l'immédiat, nous ne saurions pas où commencer. Et cela place la municipalité dans une position risquée étant donné le temps et le coût du processus de montage du projet et du partenariat. Le projet continuera pour 15 ou 20 ans, et il est essentiel d'assurer le transfert de compétences. Cela doit être effectué au niveau de la municipalité mais aussi entre le prestataire de service et ses partenaires de ‘Broad-Based Black Economic Empowerement –BBBEE’, ce qui n’est pas le cas à présent." Par ailleurs, le manuel de conformité rédigé spécialement pour le projet par les consultants juridiques externes doit être mis en œuvre dans son intégralité pour capturer les bénéfices et garantir que la conformité aux exigences est maintenue.

Sur le long terme, les changements du cadre réglementaire et législatif ainsi que les dynamiques énergétiques changeantes deviennent des variables critiques qui affectent la faisabilité des projets de gestion de gaz d’enfouissement. Selon M. Cornish du partenaire privé EnerG Systems, le développement du partenariat a été rendu possible grâce au travail pionnier mené de façon conjointe entre l’entreprise et la municipalité de Joburg qui a clarifié ce qui avait jusqu’à présent été des obstacles à la réalisation de projets de production d’énergie à partir des gaz d’enfouissement. Cela était notamment lié aux contraintes de contractualisation définie par le Municipal Public Finance Management Act, qui empêchait la municipalité de se lancer dans des contrats qui avaient une durée de plus de trois ans. Un modèle a finalement été trouvé qui garantissait que le projet puisse être développé sans coûts pour la municipalité tout en lui garantissant une source de revenu continue. Par ailleurs, le Trésor National et le Département de l’Énergie ont réalisé d’importants changements à l’accord d’achat d’énergie (PPA) qui a pris en compte le profil de croissance puis déclin de la production caractéristique des projets de production d’énergie à partir de l’extraction de gaz d’enfouissement et n’a pas limité la définition des résultats à la production initiale.

RÉPLICABILITÉ : ÉLÉMENTS QUI GARANTISSENT LE SUCCÈS DU PROJET

La municipalité de Johannesburg a identifié les éléments clés suivant ayant garanti le succès du projet et les principales leçons apprises de cette expérience :

Choisir le bon prestataire de service et construire un partenariat solide. Le partenaire privé, qui apporte l’expertise et le financement au projet, doit être sélectionné sur la base de ses expériences passées et de ses résultats précédents.

Être certain d’être en conformité avec le cadre législatif national et régional et être capable de s’adapter à d’éventuelles modifications. La municipalité doit avoir une idée claire de comment la législation existante affectera les échanges, le coût et les résultats du projet. Par ailleurs, la municipalité doit être en mesure d’anticiper les changements réglementaires et législatifs. La municipalité doit être en mesure d’anticiper les changements réglementaires et législatifs, normes qui sont particulièrement sujettes à

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évolution dans le cas de projets à haute technologie et dans le cas d’initiatives en lien avec le cadre international des crédits carbones par exemple. Cela est particulièrement important dans le cas de projets dont la durée est supérieure à cinq ans et il peut ainsi être nécessaire d’affecter un membre de l’équipe pour suivre exclusivement les changements de normes.

Construire un modèle de gouvernance robuste et un processus de management resserré composé d’équipes multidisciplinaires et multi-acteurs ayant des mandats clairs. La municipalité doit être certaine de travailler avec tous les départements et services. Une bonne coordination est notamment requise entre les départements chargés de la gestion des déchets et de l’électricité pour l’exécution de ce projet. Les comités de pilotage et équipes techniques du projet ont eu un rôle central pour lancer le projet, notamment dans les phases initiales de celui-ci. Le fait d’être composés de membres issus de différents départements de la municipalité a eu un apport décisif et a résulté en économies de temps importantes.

Garantir un dialogue régulier et transparent entre toutes les parties prenantes. Dans le cas spécifique de ce projet, qui a impliqué de nombreux acteurs ayant des intérêts variés, l’entretien de négociations intenses et d’un dialogue renforcé et transparent concernant le prix de vente de l’énergie a été crucial pour assurer le succès du projet. Un des éléments d’apprentissages du projet a été la nécessité de consulter différents départements concernés au sein de la municipalité pour assurer la qualité du projet. Par exemple, dans ce cas, City Power n’avait pas été contacté avant la définition des tarifs. Lorsqu’EnerG Systems a fait son offre pour l’électricité, un des principaux obstacles a été leur prix initial de 60 cents par kWh, ce qui était bien supérieur aux 38 cents par kWh chargés par City Power. Selon Simphiwe Muli, « City Power a dit législativement qu’il ne pouvait pas proposer une valeur plus élevée à ses usagers », alors les négociations continuèrent.

Cependant, avec le programme de REBID étant publié en ligne à 90 cents par kWh, les sources de revenus semblent être bien plus positives. Avec la venue des programmes de délestage des charges, City Power a regardé cette offre avec plus d’intérêt. Lorsque les ventes de l’électricité dans le réseau d’électricité font partie des sources de revenu, un dialogue précoce pour l’exécution du projet doit être une étape importante dans l’axe de travail pour déterminer la faisabilité. L’équipe a été chanceuse avec les processus de REBID puisque les tarifs ont été augmentés de façon exagérée en fonction des prix attendus, mais cela peut ne pas toujours être le cas. Par ailleurs, avec la hausse des prix de l’énergie annuelle à Johannesburg, au cours des prochaines années, les tarifs de l’énergie traditionnelle peuvent être au même niveau que celle de l’énergie renouvelable.

Cela aiderait le processus d’appliquer la meilleure science et information concernant les tarifs futures espérées, même s’il y a un coût initial associé pour accéder aux études.

Développer de fortes compétences pour la gestion de projet. Le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie suppose un niveau de complexité élevé, ce pourquoi la municipalité doit s’assurer d’acquérir les capacités nécessaires et notamment en termes juridiques et financiers. Pour ce faire, la Municipalité de Joburg a embauché un cabinet de conseil privé et travaillé de façon rapprochée avec le Trésor National. Une autre source importante de renforcement des capacités est le propre prestataire de services impliqué dans le partenariat qui doit garantir le transfert des compétences, qui doit être inscrit dans le contrat. Garantir que le projet soit fortement ‘local’

et qu’il y ait un transfert des compétences à travers des tutorats, des formations des formateurs, des formations professionnelles et des formations formelles en salle de classe.

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Avoir un contrat fort. Lorsque les échéances étaient définies par l’approbation des banques, le prestataire de service devait s’en tenir à des dates par défaut qui étaient construites dans le contrat. Il a été ressenti qu’un contrat fort, bien qu’il prenne un an à négocier, était crucial pour assurer que le projet se maintienne en route.

Construire des partenariats robustes avec une variété d’acteurs. Pour mettre en place le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie, la ville de Jobourg a collaboré avec une variété d’acteurs locaux, nationaux et internationaux, comme par exemple le Trésor National et des cabinets de conseil. Un acteur qui a eu un rôle particulièrement important dans la phase de suivi de ce projet est le département de Géographie, Archéologie et Sciences Environnementales de l’Université locale de Witwatersrand.

S’assurer que le projet ait un impact local. De grosses infrastructures de projet gérées par des PPP doivent s’assurer que le prestataire de service contribue au développement économique local. Cela signifie, en général, que le projet bénéficie les communautés voisines et travaille de façon rapprochée avec les acteurs locaux comme les petites et moyennes entreprises et les organisations de la société civile. La Municipalité de Joburg a obligé EnerG Systems à fournir des opportunités d’emploi à la population locale pour construire et opérer le système.

Anticiper et planifier en avance : ex-ante évaluations et études de faisabilité et construire des échéances et budgets permettant d’anticiper les accords et les appels d’offre. Les Chef de Projets à Joburg ont dû répondre à l’ancien maire de la ville, Amos Masondo, qui décrivait le projet comme ‘mystérieux’ car il avait été présenté en 2007 et a mis cinq ans supplémentaires à être mis en œuvre. Lorsqu'une collectivité rédige un contrat pour un PPP de long terme et notamment un projet d'infrastructures, comme un projet de transformation du gaz d'enfouissement en énergie, il est très important de planifier en avance et définir un calendrier qui propose aussi bien des scénarios optimistes que pessimistes, et anticiper les implications financières des deux scénarios. En effet, dans le cas de projets aussi coûteux en temps et financièrement, il est fondamental de gérer les attentes en anticipant les changements inespérés qui peuvent représenter de nouveaux coûts. Dans le cas du projet de Jobourg, les coûts d'opération étaient estimés à 10% des coûts de capital par an et la garantie à 3% de la valeur du contrat. Ces coûts doivent donc être pris en compte dans les projections budgétaires du projet. Par ailleurs, même si le PPP était conçu dans le sens d'avoir un minimum de coûts pour la municipalité, celle-ci a dû investir plus de R200 millions dans le projet, soit USD15 millions. Ces dépenses, qui souvent ne sont pas prises en considération dans les calculs budgétaires initiaux du projet, incluent notamment le coût des consultants et experts embauchés pour assister la municipalité à être en conformité avec les accords et les exigences légales encadrant le projet. Il convient aussi de noter que les retards dans la mise en œuvre du projet ne sont jamais gratuits, ils représentent du temps et de l'énergie qui pourraient être utilisés sur d'autres projets et activités lucratives, et sont des coûts d'opportunité pour la ville dans son ensemble. De la même façon, les processus légaux devraient être mieux exploités pour améliorer l'efficacité du processus de PPP et réduire les imprévus sur le plan d'action du projet.

S’assurer que le projet de transformation des gaz d’enfouissement en énergie fait partie de politiques intégrées de gestion des déchets et de l’énergie. À Joburg, d’autres programmes complètent ce projet. Pikitup mène une opération de gestion intégrée des déchets qui aide à réduire la quantité d’ordures transportées vers les sites d’enfouissement permettant d’économiser de l’espace et de limiter la production de méthane. Cela inclus : un projet de séparation des déchets à la source (en 2012 cela

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représentait 15 000 tonnes de déchets recyclables qui étaient dérivés des sites d’enfouissement et gérés par les coopératives et petites et moyennes entreprises) ; et la création de sites de décharge d’ordures liées au jardinage. Du côté de l’énergie, afin de faciliter les problématiques de la ville de peu de production et forte consommation, City Power a lancé une initiative de délestage de charge en avril 2015. À travers ce projet, la municipalité prévoit d’installer 65000 compteurs intelligents à travers la ville afin d’identifier les habitations qui excèdent en consommation d’énergie et sera capable de contacter les résidents par sms pour les prévenir du besoin d’éteindre certains appareils.

CONTACTS

Sheena Clarke, Deputy Director: Knowledge Management, Innovation and Knowledge Management Unit, Group Strategy, Policy Coordination and Relations, June 2015

Neville Smith, Disposal Executive, Pikitup Johannesburg, 16 March 2012

Simphiwe Mbuli, Assistant Director for Integrated Waste Management, Environment Infrastructure and Services Department, 26 March 2012

Palesa Mathibeli, Director: Waste Sector, City of Johannesburg Environment Infrastructure and Services Department, 27 March 2012

Shaazia Bhailall, former PhD student at the University of Witwatersrand, Department of Geology, Archaeology and Environmental Sciences, 2 April 2012

REFERENCES

 Joburg 2040: Growth and Development Strategy

 Gauteng Provincial Government Waste Management document

 Presentation, “Making Municipal Carbon Projects Work – Challenges Faced and Overcome”, Carbon Markets & Climate Finance Africa, by Lee International, Ekurhuleni and the City of Johannesburg,25 – 26 January 2011

 Mail and Guardian, “Greening the Future Awards”, 16 – 22 March 2012

 Various references on www.joburg.org.za and www.pikitup.org.za

 Resource papers from Shaazia Bhailall, including:

http://www.sabinet.co.za/abstracts/cleanair/cleanair_v18_n1_a4.html and http://www.sabinet.co.za/abstracts/resource/resource_v13_n1_a10.html

Autres liens:

 http://www.joburg.org.za/index.php?option=com_content&view=article&id=8946:joburg- goes-from-landfill-gas-to-electricity&catid=88:news-update&Itemid=266#ixzz3jvYnh9uW

 http://www.joburg.org.za/index.php?option=com_content&id=5497&Itemid=339#ixzz3jv cFfzEF

 http://www.joburg.org.za/index.php?option=com_content&id=5497&Itemid=339#ixzz3jv cooXzo

 http://www.energy.gov.za/files/esources/kyoto/2011/PDD%20Joburg%20LFG%20to%2 0Energy%20Project%20-%2026%2007%202011%20v6%20CLEAN.pdf

 http://www.ee.co.za/article/johannesburg-introduces-landfill-gas-to-electricity- projects.html

 http://www.mediaclubsouthafrica.com/tech/3941-joburg-to-produce-its-own-electricity- from-landfill#ixzz3jvVoOTcq

 http://www.ujuh.co.za/johannesburg-dump-sites-are-set-to-produce-electrical-power/

 http://www.iol.co.za/news/south-africa/gauteng/joburg-to-power-up-on-trash- 1.1793604#.VdywyiVViko

 http://carbonn.org/uploads/tx_carbonndata/Robinson%20Deep%20Landfill%20Gas%20 to%20Energy%20Project.pdf

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 http://www.engineeringnews.co.za/article/developer-optimistic-18-mw-joburg-project- will-catalyse-nascent-landfill-gas-market-2013-12-02

 http://www.nersa.org.za/Admin/Document/Editor/file/Consultations/Electricity/Presentati ons/Ener%C2%B7G%20Systems%20(Pty)%20LTD.pdf

Références

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