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Couailhac, Louis Les tribulations d'un employé

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Academic year: 2022

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(1)

lo

-T-

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=CM

100 =o

Couailhac, Louis

Les tribulations d'un

employé

(2)
(3)

CtrvvaA^M- i't o.cwvoWIyv

.

i^ WWWW> AW twvWuyH^

\W,

(4)
(5)

LES

TRIBULATIONS

D'UI>ï EMPLOYÉ,

VAUDEVILLE EN «N ACTE.

Par MM. L. COUAILUAG et E. SANDRIN,

Représenté, pour la première fois, sur le théâtre du Panthéon, le 29 avril 1837,

PRIX

: SIX SOUS.

^'

MORAIN, LIBRAIRE-EDITIIUU

RUE DU FAUBOURG SAINT

-

MARTIN

, N' l\S, KV COIN DU PASSAGE DE l'iNDUSTRIE.

1837.

(6)

PERSONNAGES. ACTEURS.

M.

BONTEMPS,

employé duministèrederinstrnclion

publique.

MM.

Dcboohjau

EDOUARD DURAND

, étudiant en droit. Lansoy.

FILOREAU,

maître d'armes. Klopp.

UN HUISSIER.

RoGBB.

BOSALBA

, danseuse delaGailè. TVÏesd-Herfort.

Mad.

GRINCHARD,

portière. Philibebj.

SUZANNE,

sanièce. Eusa.

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A"

**"*»«

f^ieKPÏ^h^

dansl'appartement deM. Bontemps.

*/

"^^^

AUG0 6t869

CilLTf-

Imp. deJ.-H.MBra.i,pa„age duCaire,54.

M»ui.,,

k j

(7)

LES TKIBULATÏOr\S

D'UN EMPLOYÉ.

Le théâtre représente une chambrede garrontenue avec ordre; à la

gauche de l'acteur, surlesecondplan, un cabinetdontl'intérieur est vi- sibleet quicommuniqueavec tacoulisseparune secondeporteinlérienre;

uneporte au fond;à ladroitede l'acteur,unefenêtremansardée. *

SCE1\E

I.

M AD. GRINCHARD,

seule.Ellefait le

ménage

de

M.

Bontemps.

Voilà-t-y

un ménage

soigné!... on peut s'y mirer...

quand M. Bontemps

va revenirde iaire fairesabarbe, il trouveral'ou- vragefaite...c'est qu'il

aime

l'ordre et la régularité,

M. Bon- temps

; quel

hoaime

angélique!... c'est

rangé,

tranquille, rentrant toujours à la

même

heure allant tous les jours à la

même

heure dans les

bureaux

de l'instiuction publique ous'qu'il est employé... Et des

mœurs

..ah!fautvoir .. quoi- qu'il soit garçon , je ne lui ai jamais

connu une

faiblesse de tempérament... et il ne souffrepas le pluspetit

mot pour

rire!

voila

un

être quiferaitle

bonheur

d'une créature de

mon

sexe.

Air:El voilàcommetouts'arrange,

IIaplusd'nnequalité, Et, ce quin'est pas ordinaire, Poursontravaililest cité

Danslesbureaux duministère;

Pièâdesafemni'qu'ilaitseul'ment Lamoitié d'nnaussibeauzèle, F.t l'onpourra sanscompliment

Oui,l'onpourrasan.^compliment, L'iippelorun marimoi!él«. (614.)

C'est

un mari comme

celui-làqu'il

me

faudrait

pour ma

nièce... cette

pauvre

petite Suzanne... elle qui a été si bien élevéepar défunt

mon

pauvre frère, de son vivant,gardiengé- néraldessingesetoiseaux au Jardindes Plantes... etqui

main-

tenantse trouvesans père ni mère... sans fortune... elle n'a

"Les indicationssetjonvent entCtede chaquescène, et sontprisesà la droitedel'acteur.

(8)

nîusque mol,

que sa tanteGrinchard, mais elle n'en serapas plus

mal pour

cela... oui(là! j' veux qu'elle suit toujoursaussi bien

mise,

aussijolie qu'avant, qu'cHe ait de belles robes...

(l'beaux bijoux enchrisocale... cl qu'elleconserve sonpiano...

^quand j' devraisn' plus prendre

mon

café 1' matin etrenoncer

au

tabac... (Elleprend uneprise.) Cette chèreenfant .. ellede-

meure

(Montrant lecabinet à gauche.) depuis

que

j'aiete obli-d' la retirer d' sa pension... elle est tout près de

M. Bon-

temps... il n'y a qu'une porte quilaséparede ce cabinet,et

une

porte quine ferme qu'au verrouencore.

Ah!

sic'étaitpas

M.

Bontemps...

un homme

primitif... y aurait

du

danger...

mais

aveclui c'est différent... je n'crainsrien, ilne pense pas àaul*

chose qu'à son

bureau; mais

j'entends quelqu'un. . justement

c'est lui...

SCENE

II.

BONTEMPS, MAD. GRINCHARD.

M.Bonleuipsestenhoupelandeet alatêteconvcrted'un bonnet desoie noire;

ilquittesahoupelande etsonbonnetdèsle

commencement

delascène cl s'habille àmesure quelascèiiemarche;son habitetlesdivers autres accessoirsdesa toilettesont disposés çaet surdeschaises.

BONTEMPS.

Brrr! brrr!... il faitfroid dehors...

mais

jevais aller

me

chauffer

âu

poêlé de l'administration. (//ôte sa houpe- lande.) Voilàl'heure...

voyons, ma

cravatte...

est

donc ma

cravatte?...

Quand on

estpressé,

on

est toujourssûr de neja-

mais

trouver ce que l'oncherche.

MAD. GRINCHARD.

Voilà ce

que

c'est

que

de rester garçon...

si vous étiez marié, cela n'arriverait pas... vous trouveriez toutesvospetites affaires prêtes...

BONTEMPS. Madame

Grinchard... si vous voulez que

nous

vivions en

bonne harmonie,

ne

prononcez

jamaiscemot-làde- vantmoi... marié!... je neleserai jamais.

Dieu

merci!

non madame

Grinchard, le

mariage

n'estpas dans

mes

goûts, par

principeetpar économie.

MAD. GRINCHARD. Ah

! VOUS croyez que vous ne seriezpas vingtfoisplus

heureux

si vous aviez

une

petite

femme

quivous soignerait.... vous migeoterait... vous câlinerait.,, vous dor- lotterait.,. qui le matin vous ferait votre caféet le soir

vous

bassinerait votre lit.

BONTEMPS,

Assez, assez!

madame

Grinchard, vous

me

blés-

(9)

seï... vous ne savez pas quels terribles orages vous soulever dans

mon

cœur... j'ai renoncé i\celle passion

que

l'on appelle l'amour, depuisque... (Triste souvenir de

mon

ardente jeunes- se!)

une femme

victime desa sensibilité etde la mienne...etau

moment ou

je croyais l'épouser...

un

autre obtint sa

main

et cependant... ah!j'avaisdes droits...

mais

ne parlonsplusde cela... ce qui est passé est (// s'essaye lesyeux.)

Tenez, madame

Grinchard, vous venez de rouvrir

une

blessure dans

mon

cœur, el de troubler laquiétudedont jejouissais depuissi

longtemps

!

UNE VOIX EN DEHORS. Madame

Grinchard...le facteur... trois sous.

MAD.

GRIIMCHARD.

On

y va... on y va... quel

dommage...

j'auraispourtantbienvoulu

OlV

APPELLE DE NOUVEAU. Madame

Grinchard!

MAD.

GKIIWGIIARD.

On

y va...

On

y va...

Madame

Grincliaid sorlparlaportedufund.

scEJvi: m.

BONTEMPS,

seul.

Me

marier! moi... allons

donc! quand

jen'en serais pas dé- tourné par

mes douloureux

souvenirs ,

maintenant mes

goûts s'yopposent... prendre

une femme

qui ne seraitjamais

con-

lenlede

toutceque mes

facultés... pécuniaires

me

permettraient de faire

pour

elle... qui

me

ruinerait par sa toilette... et qui

pour

contenter ses goûts,

m'empêcherait

d'aller lesairaucafé prendre

ma

demi-tasseetfaire

ma

partie de dominos... ab! fi

donc... ne suis-jepas plus

heUreux comme

je suis... pasd'en- nuis... pasde tourmens... toujoursle

même

traindevie,..?ive

le céliljat,

morbleu

!

Ail :Ali!quel plaisir d'être soldai!

Ail1quelplaisird'cJregarçon! (his)

On

a l'cspiiltranquille,

On

vitsansgèneetsans façon,

Et jamais sur sonfrontfertile

On

nevoitgermerde...,bouton.

.\li! quelplaisir{1er)d'Otregarçon1

(10)

6

Voyeicri

homme

pâleclblèmt;

Queriiynienretientsousses lois.

Chaquejourau diablelui-même Usedonneplus de vingtfois.

Entendez-vous Là bas,bas,

Entcndez^vou»cescris,ces reprochesî C'estlaIcmm', ce sontlesmioches Quifonttoutce bacchanol.

Mon

Dieu!

mon

DienIquelaffreuxbaccliiiiial :;

Quelsabbatinfernal!

Quelaffreux bacchaïKil1 Quelsabbatinfernal!

Quelaffreuxbacchanal! Àhlahl ah!

Ah1quelplaisir, etc.

IVlaisje m'oublie... et

mon

bureau...

voyons, me

voici prêt, partons... ah! et

mon

parapluie... pleut-il... {Il ouvrelafenêlre et étendla

main

pourvoir s'il pleut;

Edouard

se précipitepar danslachambre et tombe dans sesbras.)

Ah! mon

Dieu! au se- cours.

SCÈWE VI.

EDOUARD, BONTEMPS.

EDOUARD. Won^ieur,

je vous ensupplie,par grâce, Thospi-

talité...ne serait-cequ'uninstant!

BOKTEMPS.

Mais,

monsieur, vous me

permettrez de

vous

dire

que

vous avez

une

singulière

manière de

vous introduire chez les gens... vous

m'avez

fait

une

frayeur... {^/é pari.)J'en tremble encore...

EDOUARD.

Mille pardons,

monsieur, mais quand

vous sau- rez

mon

aventure... J'avais fait

une

lettre de

change que

jen'ai

pu

payer...

une

prise de corps a été obtenue contre moi... ce

matin comme

je sortais, quatierecors

m'ont

entouré... je

me

suisdébarrassédeleursmoius...je

me

suissauvé en courant....

je

suIsmonlédaDScelte

maison,puis...

AiH : Amis,voici tariantesemaine.

Pour échapper, redoublant decourage,

Enquatresaiit.sj'aifranchil'escalier;

Mai»vains (iToits!car d'étage en étagr

(11)

Mou

eonenii

me

suitjusqu'au dernîeri

A

sesregardsalors pourdisparaître, J'atteinsles tuitssanscraindrelesfauxpas.

Montrantlafenêtre.

Puisje

me

suis jetéparlafenêtre..,.

Heureusementjetombedausvosbras.

Voilà, monsieur,

pourquoi

je

me

suis introduitsi

brusquement

chez vous.

BONTEMPS.

Et

que

prétendez-vous faire à présent?

ÉDOUAKD. Ah! monsieur, en

m'écoutant avec autantd'inté- rêt,en voulant bien

me donner

l'hospitalité

que

je réclamais,

vous m'avez

déjà

rendu un grand

service;

vous pouvez m'en

rendre

un

bien plus grandencore...

BONTEMPS.

Parlez, (y^part.) Je nesais,

mais

ce jeune

hom- me

m'intéresse.

EDOUARD.

Si jedescends eacfr

moment,

je seraide nouveau^

poursuivi parlesrecors.

BONTEMPS.

C'est probable...

EDOUARD. Demain

, ce serala

mêïne

chose.

BONTEMPS.

C'estencoreprobable...

EDOUARD.

Après

demain,

la

même

chose...

BOMTEMPS.

C'est plus

que

probable...

EDOUARD. Pour que

je n'aille pasenprison, ilfaut

que

celte affaire soitarrangée...

voyez mon

créancier.. je

vous en

prie,

.

voyez-le, il

demeure

tout prèsd'ici...

BONTEMPS.

Mais...

EDOUARD.

Je

VOUS

en supplie!...

BONTEMPS,

àpart. Je suistoutému... {Haut.) J'y consens, jeune

homme,

je le verrai...demain...cesoir...

EDOUARD. Ce

soir...

mais

en attendant

que

devenir?... ah!

voyez-leàl'instant,

demandez-lui

seulement

un

répit de trois

ou

quatreheures; d'ici-là,je trouverai sansdoute de quoile sa- tisfaire.

BONTEMPS.

Je nepuis en ce

moment.

{Ilregarde samontre.)

Onze

heures!

{A

pari.)

mon

Dieu! et

mon bureau

!

EDOUARD. Vous

voulez

donc ma

perte?

BONTEMPS. Ah

! jeune

homme, que

dites-vouslà ?

{A

part.)

Sa physionomie me

frappe...

EDOUARD. Car

vous ne savez pas toutencore!

apprenez,mon^

:''icur, qtie j'aime,

que

je suis fou d'une jeune personne char-

(12)

mante.... ah!

monsieur, un

tvésor,

un

ange... Ses parens l'a- vaient mise Jans

une

pension séparée seulement par

nu mur

de rhôtel garni

jedemeurais... c'est là

que

je lavis... jene pus

la voirsans l'aimer, et j'eus le

bonheur

de ne pasluiêtreindil- lerent... Bientôt il s'établitentre nous

une

correspondance par signaux, puisparlettre». Déjà nos

cœurs commençaient

à s'en- tendre, lorsqueje cessaidela voir... qu'est-elledevenue,hélas!

jusqu'àprésentje n'ai

pu

le savoir...

comprenez-vous ma dou-

leur P.... ah ! s'il faut qu'on m'arrête dans ce

moment pour

me

jeter au fond d'une prison, je

me

briserai la têtecontre les

murs

BONTEMPS,

effrayé.

Le malheureux!

EDOUARD. Oui,

je

me

taerais,

monsieur,

je

me

tuerais, et t'est

vousqui

seriez cause de

ma

mort...

BONTEMPS. Moi,

jeune

homme...

ah! grand Dieu!..

ÉDOLARD. Vous

nevoudriezpas, j'ensuis sûr,avoir

un

tel re-

proche

à vous faire;

oh

î

non,

car vousêtes

un honnête hom- me,

vous, carvous avez

un

trop

bon

cœur...

BONTEMPS

, d part. Jepleure d'attendrissement.

EDOUARD. Ah! monsieur,

voyez

mon

créancier.

BONTEMPS.

Allons...

ou

dcmeure-t-il

?

EDOUARD,

lairemettantun^car/f.Voicil'adresse... allez,

mon-

sieur,

mon

sort estentrevos

mains,

j'attends votre retour avec impatience.

BONTEMPS.

J'y cours.

[A

part.)

Mon bureau

î

mon bureau

!..

Ilsort,reconduit jusqu'àlaporte par Edou.trd

^uile piciSf.

SCKi\E V.

EDOUARD,

!ieul.

Jel'ai é<jhappé i)eHe...

ma

foi, sije devaism'attendreàquel- que chose,ce n'était certainementpas à ee qui m'arrive...

mais

bien plutôt à

me

casser bras et

jambes

en

tombant du

toit de cette

maison

danslarue.

Quel heureux

hasard f ... rencontrer

un homme

aussi

humain,

aussi complaisant...

on

a bienraison de dire qu'il est

un Dieu pour

les atnoureux.... Mais

Suzanne, où

peut-elle être?.,

comment

la retrouver... peut-être est-elle

perdue

à jamafs

pour

moi... ne plus la revoir...

oh

! cette

pen-

sée. [Icion entendSuzannechanter(farts la coulisse un refrainde romance.) Qu'cn(cnds-je?..

une

voix df! femme... c.«t-cc

une

il-

(13)

9

hision?... celle voix, c'est celle de

Suzanne

celte

romance,

c'estsa

romance

favorite... serait-ilpossible! ah!

mon

Dieu!..

Suzanne!., il faut

que

jela voie... (// entre dans te cabinet.)

Quand

je devraisbriser cette porte..

.

liébranlelaportedecommunicationquitient innl etdisparaitparlacoulisse.

SCÈIVE VI.

BONTEMPS

, seul.

-//accourttout essouflé.

Du

coi:rage, jeune

homme, du

couraiçe; eh bien!

est-il donc!., monsieur...tiens,il estparti... l'étourdi! sans douteil

n'aura plusvu sesrecors enbas,etil aura voulu profiter de ce

moment

deliberté

pour

courir après sa belle... j'aurais cepen- danteu bien

du

plaisirà lui

donner

la réponse... elle est

bonne

heureusement... soncréancierabienvouluconsentirà

un

cours délai de quatre heures il est vrai

que

ça n'a pas été sans peine il

m'a

fallu, répondre de lui

Mais

c'est c'estassez

m'occuper

des affairesdecejeune

homme...

allonsà

mon

bureau... jamaisje n'ai été aussi enretard.

AiH du premier prix.

Grâceà

ma

grandeexactitude,

Etquijamaisuesedément, Là-bas on

me nomm'

d'habitude Lamontredel'établiss'ment.

Prèsdes chefscelafait

ma

gloire;

Maisaujourd'hui,malheureuxsort!

Mesenvieux diront:Victoire!

Ilaperdusongrandressort,

La monlr'n'aplussongrandressort,(bis.)

Ah!

si

mon

ministrelesavait! ah!mais. .j'oubliais...

madame

Grinchard vient de

me

remettre

une

lettre,

voyons

port payé... Parfait... c'est de

ma

ville natale... de

ma sœur

sans doute (Après avoir regardé la signature. )

Que

vois- je ? ( Il lit. ) «

Monsieur,

après vingt ans de

ma-

«riage et de silence,

vous concevez

qu'il faut

une

circons-

« tance bien impérieuse

pour que

je

prenne

la

plume pour

vous

'iécrire: j'aidansla capitale

mon

filsaîné Edouard... unenfant

«qui

ne peut pas vousêtre indifférent. > llélas!... «

Ce

jeune

M

homme aune

vivacité de sang qui ne

dément

pas son ori-

«ginc!.. {Botilcinps pousse un soupir.) Il paraît qu'il afait des

"folies il Paris; il m'écrit(pi'il est

vivement

pnursiiivi par des

(14)

«créanciers... jeprends à l'instant ladiligence

pour

aller le ti-

«rer deli... mais avant

que

je ne n'arrive, veuillez faireen sa

«'faveurquelquesefforts qu'il a peut-être, hélas.'le droitderé-

«clamer...

{Nouveau

soupir de Boniemps.) Il

demeure

rue des

«

Maçons Sorbonne

n° 8, hôtel dela Paix,

chambre

n°86, au

«sixième an-dessus de l'entresol; j'oseespérer, monsieur,

que

«vous agirez

pour

cetenfant

comme

si c'était... je n'ose

ache-

uver [Boniempssemble en proie à uneviveémotion.)

Signé

«femme Durand,

autrefois

pour vous

Athénaï^ Clapuseau. » (// s'essaye les yeua-^)

Ah! mon

Dieu! je suis tout boule- versé... quellenouvelle!quis'y seraitattendu! il

y

a

longtemps que

je n'avais

éprouvé une

pareilleémotion...Allons...aufait...

soyez

donc un peu homme, W.Bontemps.

Certainement

que

je fe- rai

pour

mon...

pour

cet enfant... cequ'Athéna ce

que ma- dame Durand me

demande... Quelle journée,

bon

Dieu!... je viens d'en sauver

un

il faut courir au secours d'un autre....

mais

an

moins

celui-là

Ah!

jamais je n'aurai étéaussi oc- cupé... je v.iisallerdece pas...

grand

Dieu!.. et

mon

bureau..

.

décidémentil faut

que

j'y aille,etcesoir,après quatreheures,je voleraiau secours de mon... decetenfanl...{Regardant

samon-

<r«.)Diable!.. déjà

une

heure!.. courons... ah! si

mon

ministre le savait!

11va poursortir;Edouardentre au

même

ins- tantparlaportedufond.

SCENE VII.

BONTEMPS, EDOUARD.

UONTEMPS. Ah! VOUS

voilà, monsieur... eh bien, j'ai

ob^

tenu

EDOUARD. Ah!

monsieur!..

BONTEMPS. On

vous accorde quatreheures...

EDOUARD.

Jesuis sauvé!., jamaisje n'oublierai...

BONTEMPS,

faisant minede sortir.

Quant

à

moi,

j'ai trop

ou-

blié

mon

bureau...

EDOUARD. Ah!

motîsieur,

vous pouvez compter

surlarecon- naissance éternelle

d'Edouard Durand.

BOîiTEMPS,

frappé desurprise.

Edouard Durand!

répétez ce

nom,

jeune

homme,

répétez...

EDOUARD. Eh

bien, oui...

Edouard Durand,

deVitry-le-Fran- cais

BONTEMPS

.-Edouard

Durand!

{/lpn'i.) c'est luijc'est

mon...

(15)

J<;Aii>EMBLE.

AiB -.Jereconnais ce militaire.

BONTEMPS, dpart.

ÈOQVhRV,

àpart.

Celte aventureestétonnante, Quesasurpriseestétonnante!

Vraimentjen'en puis revenir; Vraimentjen'enpuisrevenir;

Ma

position estgênante, Quelle tournure étourdissante!

Comment

pouvoir

me

contenir? (Riant)

Comment

pouvoir

me

contenir?

BONTEMPS.

Eh

bien!vousditesidonc,jeune

homme

,

Que vous vous appelezDurand? ÉDOVABD.

Oui,c'est ainsiquel'un

me nomme.

Qu'adoncceladesurprenantF

Reprise det'ensemble.

BONTEMPS,

avec onction.

Jeune homme

! il faut être sage

il fautsonger à arranger vosaffaires...

EDOUARD. Mes

affaires!., ah! grâce à vous,

monsieur,

elles vont

mieux que

jen'avais osél'espérer... vous savezbiencette jeune

personne

dont je

vous

parlais...

que

jecherchais... je l'ai retrouvée... elleestici...

BONTEMPS.

Ici!...

EDOUARD. Oui, monsieur,

ici...

BOIKTEMPS.

cela? .

EDOUARD,

mo7ilrant la seconde porte

du

cabinet.

Dans

celte

chambre

àcôté...

BONTEMPS. La

niècede

madame

Grinchard!..

EDOUARD. Elle-même

!.. et

comme

ilm'est impossible de vi- vre sans elle, 6

mon

sauveur.... ô

mon

véritable père.... {Ici

Bonlemps

fait une grimace expressive.) Faites à

madame

Grin- chard la dematîde dela

main

de sa nièce

pour

moi...

BONTEMPS. Vous

n'ypensez pas, jeune

homme

!

EDOUARD.

Je ne pense qu'àcela... ne

me

refusez pas.... je

vousdevrai la vie cl lebonheur... jevous en supplie...

.

Suzannequiestentrée parlaportedufondpendantlesdernier»mois de celte scène, s'approche de Rontempset

luiprendlamaindel'autre côté.

(16)

SCEI\E VIII.

SUZAI^NE, liONTEMPS, EDOUARD.

SUZANNE. Ah! M. BoiUemps,

consentez,laisser-vous fléchir...

COBITEMPS.

Vous

aussi,

mademoiselle

Suzanne!..

SUZANNE. Oui

,

monsieur

, j'aime

Edouard

etje

me

joins àlui

pour vous

prierde vouloir bienintercéder

pour nous

auprès de

ma

tante...

EDOUARD. Vous

feft'z

deux

heureux.

BONTEMPS,

t'mw.

M.

Edouard...

mademoiselle Suzanne, mes

cnTans... eh bien,oui, je vous promets... ah! jene pourrai ré- sister àtant d'éinolioiis, j'enperdrailatête, c'est»<ûr. {^4part.) C'étaitbien la peine de lU' pas

me

marier!..

(On

enlend

du

bruit dans Cescalier.) Voici

madame

Grinchard qui monte...je recon- naisson pasléger... laissez-moifaire... vous,

mademoiselle Su-

zanne,rentrezchezvous,etvous,

M. Edouard,

cachez-vous dans 00 cabinet

Su^atMie sojt par Ifcfuiid après avoir jelé à

Edouard un coup d'oeil d'iiitelligencç ;

Edouardoutredanslecabinet,fermela pre- mièrepoite!>Hrluietdisparaitbientôtparla portede couuminicalioi).

SCENE

I.\.

3UD. GRINCHAUD, BOMEiVlPS.

BONTEMPS. Comment entamer

la conversation?., l'aflaireest délicate à traiter; enfin j'ai

promis

à cesenfans de m'intéresseï à leurbonheur...

(Madame

Grinchardentre. )Voyons...

madame

Grinchard... j'ai à

vous

parler...

MAD. GRINCHABD. Comment nous

n'êtes pasencore à votre bureau,

M.

Bontemps...

BONTEMPS.

Jevaisy aller... je vaisy aller, c'estbon...

(D'an

ion plus douœ.)

Madame

Grifjchàrd,

vous

avez

une

nièce qui est jolie...

MAD GRINCHARD.

Jo4ie!.. et

bonne

donc, ah!

bonne comme

tout...elpuisc'estqu'ellea de^lalens,

ma

Suzanne...ellechante

comme

àl'Opéra. . elle joue du piaiio

comme un

ange...

dam,

c'est fpi'elle a élc

proprement

élevée tlan.* .^a pension; tenez ,

^

(17)

c^estpas parce quec'est

ma

nièce, iM.

Bontemps,

mais

on

peut

ben

dire

que

c'est

un

vrai bijou qu'c't' enfant là.... (y/part.) Mais ous qu'il veut

donc

en venir,baiqui n'parlejamais desin- dividusde not' sexe...

BONTEMPS.

Et quel âgea-t-elle?.

.

MAD. GRINCHARD.

Elleaura dix-huit ansau

terme

prochain.

BONTEMPS.

Dix-huitans...

MAD. GRINCHARD

,àpar^ Est-cequ'ilaurait faitdes réflexions sur not'conversationd'à c' matin...

BONTEMPS.

Songez-

vous

àlamarier?..

MAD. GRINCHARD,

à part.

Bon

..

nous

y voilà... [Haut.) Si j'y songe,

M. Bontemps,

çan'

me

quittepasc'tidée là...

mais pour

ça,voyez-vous,]'

veux un homme

qui

m'

conviennebien,

quelqu'und'

comme y

faut...

BONTEMPS. Eh

bien! j'ai

un

parti à

vous

proposer...

MAD. GRINGHARD.

Sorait-ilpossible!., vous,

M Bontemps!

BONTEMPS.

Sans doute!..

MAD. GRINGHARD. Comment

vous voudriez bien. .

BONTEMPS.

Oui,

madame

Grinchard.

MAD. GRINGHARD. Vous me

faitesbien del'honneur.

BONTEMPS.

Je

veux

faire le

bonheur

de votre nièce..

.

MAD GRINCOARD. Vous

êtessibon... qu'on n'peut

manquer

d'être heureuîc avec vous...

BONTEMPS. En

ce cas, jevousfaisla

demande

de la

main

de

mademoiselle

Suzanne..

.

MAD. GRINGHARD. Pour

voijs ..

BONTEMPS.

Je nem'explique pas d'avantage; voyezsi

ma

pro- position vous convient... et venez

me

rendre réponseà quatre heures,à

mon

retour

du

bureau..

MAD. GRINCHARD. Ça

sujDTit,

M.

Bontemps... àquatre heures.

{A

part.) Il sera

mon

neveu...

{Haut.)

Adieu

M.

Bontemps...

à quatre heures... adieu ,

mon

nev...

{A

part.)

Ah!

qu'est-ce

que

j'allaisdire!ilfaut attendre

un

peu.

BONTEMPS.

C'e.<tconvenu...

MAD. GRINGHARD. Convenu...

ah!

que

ce sera bien!.,voyez- vous,

M. Bontemps,

ilfaudradescendred'un étage...

BONTEMPS.

Laissez-moi

donc

tranquille!..

MAD. GRINGHARD.

Il faudra avoir

un

joli mobillier bleucé-

leste....

(18)

i4

BONTEMPS.

Vt)uloz-?ou<» bien

me

laisser tranquille!

MAD.

GhlNClIARD.

Ne

pasêtre rcgardanlj»ourla loileUo sui- tout, parcequ'alors

une

l'emme...

dam,

ças'est vu.

BONTEMPS.

Allezau diable?..

MAD. GRINCHARD.

D'ailleurs, jevous donnerai

mes

conseils..

.

allons, àquatreheures..

.

ENSEMBLE.

AiB : Travailles,mesdemoiselles.

MAD. OBINCnABD. BONTEMPS.

Oui,j'vousdonnerai réporse J'attendrai votreréponse, Et n'vousferaipaslanguir, Ne

me

faitespas languir ;

Ohlça n'pès'ra pasuneonce. Heureusementtouts'annonce.

{Apart.) {Apart.)

Ils'ra

mon

n'veu,quelplais'r! Pourcesc-nfansquelplaisir!

MAD. UBINCBARD, à part.

A

quatre heur'sdevant

ma

loge

Quandje leverraipasser

,

Sansattendr'qu'ilm'interroge

,

Jecourrairit'l'embrasser, [Parlé.)

Ça

le flatterajoliment,

Reprise de ^ensemble.

Madame

Grinchardsort .

SCENE X.

BONTEMPS,

seul.

Allons! voilàencore

une

corvée de faite; jamais je n'aurais cruêtreobligé àen faire desemblables... conçoit-on cela?

moi

garçonetqui ai juré de l'être toujours, faire

une demande

en mariageet

pour un

autre...elle s'estûgurée,la

mère

Grinchard, qu'il s'agissaitdemoi...il sera toujoursassez

temps

de la désa- buser. {Ilregarde samo7itre.)

Une

heureetdemie!.,

une

heure et

demie

1 déjà

une

heureetdemie!.. ah! si

mon

ministrelesa- vait!.. enfin!allons délivrer

mon

jeune

homme

etpartons.

Ilvaversiaporte ducabinet,lorsque Filoreau seprésenteet seplace entreluietlaportedu cabinet.

(19)

î5

SCENE XI.

BOlNTEMPS, filoreau.

FILOREAU. M.

Bontemps... c'est ici?..

BONTEMPS. Oui,

monsieur...

FILOREAU. Ah!

c'est

vous

qui êtfts?..

BONTEMPS.

ftloi-même!..

FILOREAU. Vous

êtes seul?..

BONTEMPS.

Seul... à

peu

près.

FILOREAU.

Alorsj'attendrai...

Il s'asiedSans façon.

BONTEMPS. Pardon, monsieur,

maisje suis pressé il faut

que

jesorte...

FILOREAU,

d^une voixforte.J'attendrai,

vous

dis-je.. .

BONTEMPS. Que

signifie?.,

monsieur,

il fauts'expliquer...

FILOREAU. Non

monsieur, non...desexplications,morbleu..

.

ellessont maintenantimpossibles... leschoses ontétépoussées trop loin... il

me

faut

une

réparation...

BONTEMPS,

étonné.

Une

réparation!..

FILOREAU.

Réparation complette... l'insultea été trop grave.

BONTEMPS. Une

insulte!., je ne

me

souvienspas... j'ai

beau

chercher...cependantil sepourrait... dans cecas,monsieur,je vousfaistouteslesexcuses...

mais

puis-je savoiràquij'ail'hon- neur deparler..

.

FILOREAU.

Alcibiade Filoreau...

demeurant

depuishuit jours dans cettemaison, au troisième.

Iltire desa poche unpapier qu'il présente à Bontemps.

Air:Desommeillerencor,

ma

chère.

Tenez, monsieur,Usercette pancarte,

EtTOUS verrez qu'onest

homme

decœur;

C'est

mon

brevet...danslatierce etlaquarte,

Sans

me

vanter,jesuis bonprofesseur.

Dansun combat,c'est pilié dontj'enrage,

De

voirdes gens massacrés au hasard;

Maisavecmoivous aurez l'avantage D'être tuédanslesrèglesdel'art. (àis.)

(20)

iG

C'est

comme

j'ai riionncur de v^u.s le dire ..

COXTEMPS. Ah! monsieur dcmearc

dans la maison.. .

FILOREAU.

Oui, monsieur...

BOXTEMPS.

Maiscela ne m'explique pas...

FILOREAU. Vous

êtes lerépondant

du

jeune

homme BONTEMPS. Quel

jeune

homme?..

FILOREAU. Eh

bien! lejeune

homme?

BONTEMPS.

Mais quel jeune

homme

enfln?

FILOREAU.

Allons

donc!

ne faites

donc

pasl'étonné.

BONTEMPS.

Je vous assure...

FILOREAU.

Bref... voilà la chose...

un

petit jeune

homme

\ientde m'insultergrièvement dansl'escalier, sousprétexte

que

je regardais de trop près

mademoiselle

Suzanne... ]c lui ai de-

mandé

raison de son offense...

une

rencontre doit avoir Heu...

ilest sorti

pour

chercher despistolets... mais n'étantpas

connu

dansla maison, il

vous

a

donné comme

répondant.

BONTEMPS

C'est cela,il faut

que

je

réponde

desso4.tisc&des autres...je n'yconsenspas, monsieur.

FILOREAU.

C'estpourtant bieniciqu'il

m'a

dit...chez

M. Bon-

tcmps...

Edouard

Durand...

BONTEMPS. Edouard Durand

! oui,c'estbien ici. (Regardant

lecabinet.) Parlezplus bas, je vousprie... [Réfléchissant.) Mais

y

a-t-illongtemps...

FILOREAU. La

scène vient d'avoirlieu... oh! je ne laissepas refroidir

une

offense,moi...

BONTEMPS,

à part. C'estcela...il sera sorti par la porte de

communication.

{Allant au. cabinet et

y

jetantles yeux.) *Plus dedoute!...

FILOREAU.

Iltardebien avenirlepetitmonsieur... se serait-

on

joué depioi... ah! sije lesavais.. .

BONTEMPS.

Monsieur.

FILOREAU.

Je

commence

à perdre patience...

BONTEMPS.

Monsieur...

FILOREAU.

Côrbleul...

BONTEMPS. Monsieur,

auriez-vousle courage detuer ce jeu- neétourdi?

FILOREAU,

arec force. Oui. .

BONTEMPS,

avecémotion,

De1e

i'aVïra

Tamonr

d'une mère...

d'unpère...

' Filoreau, Bontenips.

(21)

«7

flLOREAtJ, d'une voix de tonnerre. Oui...

BONTEMPS. Comment

yous auriezcettebarbarie...ali!

mod-

sieur! la colèrevous aveugle...

FILOREAU. Que vous

importe?...

mais

trêvede bavardage...

ilnevientpas... il

me

faut

un

but... unfelà...

une

là... c'est à vous

que

je

m'en

prendrai.

BOMTEMPS.

A moi...

FILOREAU.

CetaffrotitnepeUlselaverque dansle sang.

BONTEMPS. Ah

!

mon

Dieu!

FILOREAU.

Et je le déclare ; si je ne

peux

pas tuerl'autre,

ilfaut

que

je vou.stue.

BONTEMPS,

effraye.

Me

tuer...

mais monsieur,

ce n'est pas moi...

FILOREAU,

agitant la badinequ'ilporte àlamain. Silencej

ou

jevous passe

mon

épée autravers

du

corps... allons,

marchons,

monsieur.

BONTEMPS

, tremblant. Je n'ai plus

une

goutte desang dans les veines...

MAD. GRINGHARD,

appelant

du

dehors.

M.

Filoreau!

un

jeune

homme

esten basqui vous

demande.

FILOREAU.

c'est

mon jeunehomme

enfin! (Aprèsavoirregardé partafenêtreetd part.)

Oui,

ilestbienlàdanslacour avec desar- mes, diable!. .(je radoucissantethaut.) J'avais tortde douter...

pardon, M.

Bonlemps... je

vous

ai ditdes choses

un peu du-

res...

mais quand on

est

en

colère... etpuis je suis tellement susceptiblesurlepoint d'honneur...

quand on

est

comme moi

professeur d'escrime... expertassermenté...

BONTEMPS.

Iln'yapas

de

quoi...

MAD. GRINGHARD,

appelant encore.

M.

Filoreau... descendez donc... vot' jeune

homme

s'impatiente; il dit qu'il va

montei

vouschercher..

.

FILOREAU,

à

madame

Grinchard.J'y vais ..j'y vais...

(J

Bon-:

temps.)

Vous me

pardonnez,n'est-ce pas,monsieur...

(A

part.)

Me

voilà bien... (Haut.)

Adieu, M.

Bônténips... à l'avantage de vousrevoir...

quand vous

aurez besoin de

moi,

ne

m'ou-

bliez pas... Alcibiade Filoreau... professeur d'escrime, expert assermenté... à l'avantagede vousrevoir...

Il sort.

(22)

SCÈI\E XII.

BONTEMPS,

s^ul.

\ l'avantage de ne jamaiste revoir,

maudit homme...

ah1 si

toutle

monde me

ressemblait, iln'auraitguère d'occupation...

Mais,

mon

Dieu, j'y pense!...il estsorti

pour

se battre... avec Edouard... le

malheureux

enfant,., ah!

comment empêcher

ce duel... j'y cours..

.

MAD. GBINCIIARD, Uu

dehors.

M.

Bontemps...

un

garçon de l'instruction publiquevient vous chercher

de

lapart devotre bureau...

BONTEMPS. Mon

bureau... j'allais l'oublier, et

on m'envoie

chercher... quellefatalité!...

comme

si je n'avais pas assez de tousles

tourmens que

j'éprouve depuis ce matin...

lacan- ionnade.) C'est bien,

madame

Grinchard...répondez

que

je

m'y

rendsà l'instant... (// tire sa montre.)

Deux

heures!...

que

va- t-on dire... je suis

un homme perdu

deréputation...

deux heu-

res!... ah! si

mon

ministrele savait! de quelcôté

donner

dela tête?

mon

bureau... cet enfant...affreuse journée...

dépêchons-

nous...

{On

frappe trois légers coups d la porte.)

Encore

quel- qu'un... c'est

donc une

malédiction... je ne resterai pas, fût-ce le diable en personne... tJEntre Rosalba.)

Une femme!.,

c'est bien pis...

SCENE XIH.

BONTEMPS, ROSALBA.

ROSALBA. Ah!

c'est ici qu'il doit être l'infâme!

ROSALBA.

L'infâme! ce n'est pas

moi,

sansdoute, que vous cherchez...

ROSALBA.

Vous... non...

mon

brave

homme...

c'est

un

jeu- neet joligarçon...

vous voyez

bien

que

cen*estpasvous...

BONTEMPS.

Alors,

madame,

permettez...

ROSALBA. Un

instant,

homme

d'âge...

tous

n'ignorçïpaa qui je cherche.

BONTEMPS.

Je

veux

être

damné

si...

ROSALBA.

Allons

donc!

ne dissimulezpas,

mon

vieux... ce n'est pas

quand on

est danseuse hlaGaîtéqu'on se laisse

mon-

(23)

terdeces couleurs-là... Rosalbaest trop fine,

voyçz-voâs;

il

<îst ici,

vous

dis-je, le

monstre

qui

m'a

trahie...

BONTEMPS. Qui donc

enfin?...

ROSALBA.

Edouard.

BONTEMPS,

à part.

A*ons,

encore

une

tribulatian poiiFlui.

ROSALBA. Voua

ne leconnaissez peut-êtrepas...

BONTEMPS.

Je ne dis pas cela...

M. Edouard

est au con- traire de

mes

amis...et...

ROSALBA, Ah!

il l'avoue, le tentateur aux rares

chereux

gris

pommelés

! oui.ilest de vosamis... joli

ami que

tousfai- tes, agent

du

vice... c'est

pour

ça

que

vous lancez ce jeune

homme

dans lelibertinage,

que

par vosconseils

vous

lui faites fairele mtilheur d'unepauvre

femme

sensible , trop sensible, hélas! qui atout sacrifié àsou amour...

homme immoral que vous

êtes? vous ne rougissezpas devotre conduite?aupoint de maturité

vous êtes parvenu...

quand

onn'a presqueplusde dents... ah! c'estindécent... c'estindigne!.., perdre

un

garçon

si gentil... en faire votre

compagnon

d'orgies échevelées.., c'est

comme

cela

que vous

l'avez arraché de

mes

bras... anti- quitéambulante!...individu gothique...

BONTEMPS. Ah!

mais! ah! mais! ah! mais! dans quel

guê-

pier

me

suis-je

donc

fourré!., je

vous

prie decroire,

madame,

que

mon bureau me donne

assezd'occupation, sans

que

j'aille

encore

me

mêler de votre amour... c'est

un

sentiment auquel

)c prétendsresterétranger par principeetpar

économie.

ROSALBA.

II necessera de mentir

comme un

vieux charla- tan qu'il e*t...

Ed&vard

est ici,

voua

dis-je... j'ai

vu

ce matin son créancier, qui

m'a donné

cette adresse.

BOSraPBMPS. Je

vous

assurequ'iln'y apersonne dé cachéici.,,

voyez

vous-mêiïie.

ROSALBA,

allant aucabinet. J'usede lalicence. (Après avoir

regardé.) Il n'y estpas .. mais

où donc

esl-il,Ite.«scélérat...

que

je lui arrachelesyeusi,

que

je Itdévisage... il faut

absolument

que je passe

mon

onvie sur quclqu'wB*^. laii}«Bz-morvous àë*

visagor, vieillardi... jo' ^

BOKTEMPS. Ah!

bien par exemple...

BOSAI.BA.

Eh

bien,alors,

vouftallfimocondaire

vers lui...

BONTEMPS. Où

vouIez-TOus queje

voua

conduise...

ROSALBA. Où

il e.st... je ne vousquitte pas... je m'incruste

àTOUS... vous allez

me

conduire... je le veux... obéissez,

ou

je

TOUS

fais^

une

scène.

(24)

20

BONTEMPS. Une

scène.... ilne

manquerait

plus quecela...

apprenez

que

jamaisil n'y a eu de scènes ici...

ROSALBA. Eh

bien... ce sera lapremière...voulez-vous l'é- viter...

en

ce cas... venez...

vous

jouirezde

mon

bras.

BONTEMPS,

àpart.

Son

bras!... grand merci de la faveur...

etinaréputation!

voyez-vous Un employé

de l'instruction

pu-

blique,divisiondès Cultes, rencontré bras dessus bras dessous avec... ah!si

mon

ministrele savait!

B0SAL6A. Venez donc, ou

je

commence

ladanse...

BONTEHPS. Non, non, non,

mille fois

non,

je

ne vénx

pas

me compromettre.

ROSALBA. Vous

compromettre... insolent...c'est

bon,

je vais surlecarrévous traiter

comme vous

leméritez.

BONTEMPS. Ah

I

mon

Dieu! de l'éclat...

du

bruit... c'était bien lapeine de

ne

pas

me

marier.,

.

SCENE XÏV.

SUZANNE, BONTEMPS, ROSALBA.

'SUZANNE,entrant.

M.

Bonteiiips...

BONTEMPS,

d part.

Ah! mon Dieu

! Suzanne...

que

faire ?si cette

femme

parle,

Suzanne

va toutsavoir;

Edouard

estperdu.,

que

faire?allons,encore

un

sacrifice

pour

mon...

pour

cet en- fant!illefaut.

ROSALBA.

Quelleestcettepetite?... Bncore

une de

vos vic- timesàtous deux...

BONTEMPS,

àRosalba. Silence,mademoiselle.

Suzanne.)

Ne

faitespasattention,jevousprie,mademoiselle...cette

fem-

me

, ce n'est rien...

ROSALBA. Hein?

BONTEMPS. Ah! mon Dieu

! jene saisplus ce

que

je dis... je perds latête... quelle situation!., c'étaitbien la peine de ne pas

me

marier... {j4Rosalba.) \enei... venez...partons,

madame.*.

ROSALBA. Ah! VOUS

savez

donc où

ilest... voici

mon

bras...

BONTEMPS,

dpart.

Au premier

coin de rue, jem'esquivei^i, etj'iraià

mon

bureau..

.

Ilsortavec Rosalba.

(25)

SCEI\JE XV.

SUZANNE,

5eu/e.

GeJtte

dame

a

une

tournure bien originale... elle n'avaitpas

l'airdese gêner

beaucoup

avec

M. Bontemps.

-. qu'est-ce

que

cela peut être?., luiqu'on disait si tranquille...si sage... avoir depareillesconnaissances... jamais je n'aurais cruceladelui;

fiez-vous

donc

aux apparences...

ma

tante qui avaitdece

M.

Bontemps une

si

bonne

opinion...ahI

mon

Dieu!

comme nous sommes

toujours dupes de ces vilains

hommes, nous

autres

femmes.

Ail :Lerefraindumarin, (de MlleThévenard.) Jeune

homme

aubeaulangage.

Vousjurequetoujours Sansfin etsans partage Vousserezsesamours.

Maisbientôtlevolage

Cliercbeailleursde beauxjours^

Et vousjetteau passage

Un

matin Cerefrain:

Ob!pauvre

femme

,

Non

sur

mon

âme

,

A

nosprojet»

Necroisjamais.

Ah,ah,ah, ab!

Mais

monsieur Edouard,

c'estbien différent... il

m'aime

lui,, j'en suis sûre...

SCËiK£ XVI.

SUZANNE, BONTEMPS.

BONTEMPS,

rentre furieux.

Ouf!

!! jen'en puis plus...

SUZANNE. Qu'avci-vous

donc,

M. Bontemps?

vous êtes tout

pâle..-

BONTEMPS.

C'est bon... r'cstbon,., laissez-mot.

l

(26)

AiB :

Du

Dieu etlaBayadcrc.

ENSEMBLE.

B0WTEMP5. SUZANSE.

Quelle horrible aventure! Quelle horrible avonluicI Jen'en puisreveiiii; 11

nVn

peut revenir;

Uélagl

ma

perleestnfire, El»quoi!saperteest sûre.

Jeij'aiplus qu'à mourir,

H

n'a plus qu'à mourir.

BONTEMPj.

Ciiconstance funeste Ali!c'enest faitîleinoii Wnl espoirne

me

reste;

Jeperdrai

mon

emploi.

licprisedel'cnsemOte,—Sutanuciovl.

SCENE XVII, BONTEMPS,

seul.

Suis-je né sous

une

déplorable constcllalioii...

ou

la luiic serait-elle

pour moi

dans

un mauvais

quartier? voyez encore ce qui vient de m'arrivertoutà l'heure... à peine suis-je dehors, ayanttoujours à

mon

brascelle

maudite tVmme,

cettedanseuse

delà

Gaîté,

que

le ciel confonde...

que mon

chef de division passe près de

moi, nous nous

trouvons nezànez... impossible de

me

cacher, del'éviter... quelsregards il

m'a

lancés! j'enai ressenti

un

tel

coup que

jene pouvais ni avancerni reculer...

mes jambes

fléchissaientsousmoi... j'ai vule

moment ou

sans lesecoursde la danseuse,je serais

tombé

au milieu

du

ruisseau.

quelle chute! j'enfrémis encore...

heureusement que madame

Rosalba,fatiguée de

me

soutenir, aenfin

abandonné mon

bras ;

alorsje

me

suis

échappé,

je suis accouru toutd'un trait \n?i- C(a"ic\...[Douloureusement.) etsans aller

àmon

bureau!., j'aieu lesoin de

recommander

à

madame Grinchardde

nelaisser

mon-

ter

aucune femme

.. je sens

que

dans ce

moment

la

vue

d'une

femme me

tuerait... quelles tribulations! et tout cela

pour un

cnfanlqui...ah!

mon

Dieu... ilse bal sans doute en ce

moment

avec ce

M.

Piloreau, avec cet

homme

si terrible! je ressens,

un

trouble qui m'étaitinconnu...s'il allait

succomber?

ahl

mon

Dieu!

mon

Dieu!c'est singulier...

malgré moi

de^ larmes vicn- lioMi mouiller

mes

v<'ux;.

(27)

AiBdeRenauddeMontauban.

Gui,je lesensau troublede

mon

cœur, Pourcetenfant dontj'adorailamère

,

Ceffue j'éprouve,est-cedelafrayeur?

Ah!c'estla tendressed'un père.

C'estbiencela...carmalgrélesavis

De

Filoreau,qui jamais nefaitgrâce, J'iraiscombattreetmouiirà saplace...

Vraimentjel'aime

cumme

unfils.

Oui, jerainie

comme mon

fils.

Je

me

sensbienmal... cependantje vais... {Itse lève.) Mais, j'entendsquelqu'un .. peut-être vient-on

m'annoncer un mal-

heur... Edouard... cecherenfant !

Ilretombesur sa chaire.

SGEIME XVIII.

liOiNTEMPS, EDOUARD.

BONTEMPS,

ie lecant lorsqu'ilvoitEdouard. Il est sauvé!;...

( // seprécipite vers

Edouard

et Le serresur son cœur.)

Mon

en- fant!

que

je suis

heureux

de vousrevoir!., j'étaisdans destran- sesépouvantables... ceduel...

EDOUARD. Comment vous

saviez...

DONTEMPS,

Oui,

mon

ami,

M.

Filoreau

m'a

tout appris.

EDOUARD. Le

faquin!., siu- le terrain il

m'a

fait ses excuses etl'affaires'estainsi terminée..

.

BONTEMPS,

essuyant une larme. Je suis enchanté!..

{Après

s'être remis et d part.)

Un peu

de

morale

àprésent; ça ne fera pas mal. (Haut.)Savez-vous bien quec'est très

mal

ce

que

vous avez faitlà,

M.

Edouard...

EDOUARD. Comment

donc?..

BONTEMPS. Oui

monsieur, votreconduiteest trèsblâmable...

aller ainsi exposer vos jours.

EDOUARD. Ne

fallait-il paschfaiercetinsolent?

BONTEMPS,

avec chaleur. Et si vous aviez

succombé

dans ce combat..

EDOUARD,

rtrtH<. Mais,

monsieur,

àvous cntcndir

sermonner

ainsi, on vous prendrait vraiment

pour mon

père...

(28)

a4

BONTEMPS,

avec emolion et lui prenant la main.

Mon

cher ami... jugez de l'iiUérèt

que

je vousporte...

AiB : Dansceltemaisonà (/uinsc ans.

Quandje vousvois,jesens au cœitr

Une

secrètejouissance.

Pourvous sauver de toutmalheur, Jedonnerais

mon

existence;

Enfin,sij'avaisdel'argent.

J'iraisde

mon

pasleplusleste

De vosdetl'spayerlemoulant... {bis.)

Oui,

voilàce

que

jeressens

pour

vous,jeune

homme

;car. .

Ah

1daignezm'épargncrlereste, (bis.)

BrJsQus-ld, jeune

homme...

EDOUARD,

d part. Il est vraiment prodigieux.-

mais

je ne

comprends

pas...

SCENE XIX,

B0NTEWPS,UNHUISS1ER,ED0UARD,

Reçois dans Je fond.

BONTEMPS. Que

désirent ces messieurs?..

l'huissier. Le délai estexpiréet

nous

venons....

EDOUARD. Vous

fairepayer, n'asi-cepas ?

l'huissier.

Ou vous

appréhender aucorps... telle estralter- native.

Etes-vous en mesure.'..

BONTEMPS.

Pas encore, messieurs,

un peu

de patience...

l'huissier.C'estimpossible,

nous

ne pouvotisattendre.

BOi\TEMPS..

Vous

ne voudriez pasm'yflliger,affliger

un

brave jeune

homme...

vousêtes trop honnêtes gens

pour

cela...

EDOUARD. Honnêtes

gens... àquicroyez-vous

donc

parlée?.

.

l'huissier.

Monsieur on

peut

empoigner

vingt

ou

trente foispar joursans cesser d'être

un

fort

honnête homme...

il

nous

faut de l'argent...

nous

voulons être payés à l'instant

même.

(J

Bontemps.)

Vous, monsieur,

qtiiêtesle

répondant du

débi- teur payez-nous...

BONTEMPS.

Messieurs, je ne suis point

un

millionnfrire.... je ne

ga^ne que

iSOft francsà

mon

ministère...

(29)

35

l'huissier. Qu'est-ce

que

cela

nous

fail...payez-nous,

\ous

dis-je...

ou nous

allons saisir chezvous... tesmeubles...

BONTEMPS.

Saisir

mes

meubles'., l'ai-jebien entendu... sai- sir

mes

meubles!., ilfallaitce dernier

coup pour

m'achever.,..

saisir

mes

meubles!., c'est impossible... tuez-moi plutôt, oui tuez-

moi,

messieurs, mais ne pous.sezparla barbarie jusqu'à

me

saisir

mes meubles, me

séparer de

mes meubles

avec les- quelsjevisdepuisvingtansdanslameilleurintelligence...

Vous

voulez

donc que

j'aille coucher engarni,

que

je

me

ravaleà lo- ger à la nuit

comme un

paria,

comme un

prolétaire... moi....

un homme

établi au quatrième,

un

citoyen

avantageusement connu

desa fruitière etde son commissaire depolice,

un

plu- mitif

du gouvernement!.,

oh! horreur... j'aimerais

mieux m'é-

tendre surle

pavé

de la rueetreposer à labelle étoile...

l'huissier.

Eh

bien!alors,payez-nous.

BONTEMPS.

Ilest fatigant ce

monsieur,

avec sonéternelre- frain...

ÉDOU.'VBD,s'avançantvers ta fenêtre. Messieurs

vous

allezêtre payés.*

BONTEMPS,

dEdouard. Auriez-vous de quoi les satisfaire...

EDOUARD,

ouvrantlafenêtre. Plusqu'ilsnel'espèrent... lais- sez-moifaire...

BONTEMPS

y effrayé.

Que

prétendez-vous?..

EDOUARD.

Les jeter par la fenêtre... ces messieurs

peuvent

biensortir par

je suis entré...

BONTEMPS,

arrêtant

Edouard.

Voilà qui est logique,

mais

fort brutal...

mon

jeuneami...

modérez-vous, vous

m'effrayez, (y^ part.) C'étaitbien lapeine de ne pas

me

marier...

EDOUARD. Aidez-moi

seulement à les jeter àlaporte.

L'Huissieretlesreeorsse mettentsurladéfensitre.

BONTEMPS.

Pas de violence,Edouard... pas deviolence...

on

ne

gagne

rieu de

bon

avec cela; cen'estpas dans

mon

carac- tère; quelleesclandre!

ah

! si

mon

ministrelesavait!..

ENSEMBLE.

Air de Wallacc.

I;BI;IS9IEB et BEGORS. BONTEMPS, ÉDOUABD.

1 . Messieurs, messieurs,degrâce,

Pavei, pavei,deerace

,

Mtoi. »~ , i e

Ou

votre mobilier

Ah

1que^^^ mobilier

Vaquittercelte place Nequitte paslaplace

l'tfurgaguerl'escalier. Pour gagnerl'escalier.

"

Edouard, Bontcmps, l'Huissier,Retors.

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