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100 =o
Couailhac, Louis
Les tribulations d'un
employé
CtrvvaA^M- i't o.cwvoWIyv
.i^ WWWW> AW twvWuyH^
•\W,
LES
TRIBULATIONS
D'UI>ï EMPLOYÉ,
VAUDEVILLE EN «N ACTE.
Par MM. L. COUAILUAG et E. SANDRIN,
Représenté, pour la première fois, sur le théâtre du Panthéon, le 29 avril 1837,
PRIX
: SIX SOUS.^'
MORAIN, LIBRAIRE-EDITIIUU
RUE DU FAUBOURG SAINT
-MARTIN
, N' l\S, KV COIN DU PASSAGE DE l'iNDUSTRIE.1837.
PERSONNAGES. ACTEURS.
M.
BONTEMPS,
employé duministèrederinstrnclionpublique.
MM.
DcboohjauEDOUARD DURAND
, étudiant en droit. Lansoy.FILOREAU,
maître d'armes. Klopp.UN HUISSIER.
RoGBB.BOSALBA
, danseuse delaGailè. TVÏesd-Herfort.Mad.
GRINCHARD,
portière. Philibebj.SUZANNE,
sanièce. Eusa.i^' \
A"
**"*»«f^ieKPÏ^h^
dansl'appartement deM. Bontemps.*/
"^^^
AUG0 6t869
CilLTf-
Imp. deJ.-H.MBra.i,pa„age duCaire,54.
—
M»ui.,,k j
LES TKIBULATÏOr\S
D'UN EMPLOYÉ.
Le théâtre représente une chambrede garrontenue avec ordre; à la
gauche de l'acteur, surlesecondplan, un cabinetdontl'intérieur est vi- sibleet quicommuniqueavec tacoulisseparune secondeporteinlérienre;
uneporte au fond;à ladroitede l'acteur,unefenêtremansardée. *
SCE1\E
I.M AD. GRINCHARD,
seule.Ellefait leménage
deM.
Bontemps.Voilà-t-y
un ménage
soigné!... on peut s'y mirer...quand M. Bontemps
va revenirde iaire fairesabarbe, il trouveral'ou- vragefaite...c'est qu'ilaime
l'ordre et la régularité,M. Bon- temps
; quelhoaime
angélique!... c'estrangé,
tranquille, rentrant toujours à lamême
heure allant tous les jours à lamême
heure dans lesbureaux
de l'instiuction publique ous'qu'il est employé... Et desmœurs
..ah!fautvoir .. quoi- qu'il soit garçon , je ne lui ai jamaisconnu une
faiblesse de tempérament... et il ne souffrepas le pluspetitmot pour
rire!voila
un
être quiferaitlebonheur
d'une créature demon
sexe.Air:El voilàcommetouts'arrange,
IIaplusd'nnequalité, Et, ce quin'est pas ordinaire, Poursontravaililest cité
Danslesbureaux duministère;
Pièâdesafemni'qu'ilaitseul'ment Lamoitié d'nnaussibeauzèle, F.t l'onpourra sanscompliment
Oui,l'onpourrasan.^compliment, L'iippelorun marimoi!él«. (614.)
C'est
un mari comme
celui-làqu'ilme
faudraitpour ma
nièce... cette
pauvre
petite Suzanne... elle qui a été si bien élevéepar défuntmon
pauvre frère, de son vivant,gardiengé- néraldessingesetoiseaux au Jardindes Plantes... etquimain-
tenantse trouvesans père ni mère... sans fortune... elle n'a"Les indicationssetjonvent entCtede chaquescène, et sontprisesà la droitedel'acteur.
nîusque mol,
que sa tanteGrinchard, mais elle n'en serapas plusmal pour
cela... oui(là! j' veux qu'elle suit toujoursaussi bienmise,
aussijolie qu'avant, qu'cHe ait de belles robes...(l'beaux bijoux enchrisocale... cl qu'elleconserve sonpiano...
^quand j' devraisn' plus prendre
mon
café 1' matin etrenoncerau
tabac... (Elleprend uneprise.) Cette chèreenfant .. ellede-meure
là (Montrant lecabinet à gauche.) depuisque
j'aiete obli- géd' la retirer d' sa pension... elle est tout près deM. Bon-
temps... il n'y a qu'une porte quilaséparede ce cabinet,et
une
porte quine ferme qu'au verrouencore.Ah!
sic'étaitpasM.
Bontemps...
un homme
primitif... y auraitdu
danger...mais
aveclui c'est différent... je n'crainsrien, ilne pense pas àaul*chose qu'à son
bureau; mais
j'entends quelqu'un. . justementc'est lui...
SCENE
II.BONTEMPS, MAD. GRINCHARD.
M.Bonleuipsestenhoupelandeet alatêteconvcrted'un bonnet desoie noire;
ilquittesahoupelande etsonbonnetdèsle
commencement
delascène cl s'habille àmesure quelascèiiemarche;son habitetlesdivers autres accessoirsdesa toilettesont disposés çaetlà surdeschaises.BONTEMPS.
Brrr! brrr!... il faitfroid dehors...mais
jevais allerme
chaufferâu
poêlé de l'administration. (//ôte sa houpe- lande.) Voilàl'heure...voyons, ma
cravatte...où
estdonc ma
cravatte?...
Quand on
estpressé,on
est toujourssûr de neja-mais
trouver ce que l'oncherche.MAD. GRINCHARD.
Voilà ceque
c'estque
de rester garçon...si vous étiez marié, cela n'arriverait pas... vous trouveriez toutesvospetites affaires prêtes...
BONTEMPS. Madame
Grinchard... si vous voulez quenous
vivions enbonne harmonie,
neprononcez
jamaiscemot-làde- vantmoi... marié!... je neleserai jamais.Dieu
merci!non madame
Grinchard, lemariage
n'estpas dansmes
goûts, parprincipeetpar économie.
MAD. GRINCHARD. Ah
! VOUS croyez que vous ne seriezpas vingtfoisplusheureux
si vous aviezune
petitefemme
quivous soignerait.... vous migeoterait... vous câlinerait.,, vous dor- lotterait.,. qui le matin vous ferait votre caféet le soirvous
bassinerait votre lit.BONTEMPS,
Assez, assez!madame
Grinchard, vousme
blés-seï... vous ne savez pas quels terribles orages vous soulever dans
mon
cœur... j'ai renoncé i\celle passionque
l'on appelle l'amour, depuisque... (Triste souvenir demon
ardente jeunes- se!)une femme
victime desa sensibilité etde la mienne...etaumoment ou
je croyais l'épouser...un
autre obtint samain
et cependant... ah!j'avaisdes droits...
mais
ne parlonsplusde cela... ce qui est passé est (// s'essaye lesyeux.)Tenez, madame
Grinchard, vous venez de rouvrirune
blessure dansmon
cœur, el de troubler laquiétudedont jejouissais depuissilongtemps
!UNE VOIX EN DEHORS. Madame
Grinchard...le facteur... trois sous.MAD.
GRIIMCHARD.On
y va... on y va... queldommage...
j'auraispourtantbienvoulu
OlV
APPELLE DE NOUVEAU. Madame
Grinchard!MAD.
GKIIWGIIARD.On
y va...On
y va...Madame
Grincliaid sorlparlaportedufund.scEJvi: m.
BONTEMPS,
seul.Me
marier! moi... allonsdonc! quand
jen'en serais pas dé- tourné parmes douloureux
souvenirs ,maintenant mes
goûts s'yopposent... prendreune femme
qui ne seraitjamaiscon-
lenledetoutceque mes
facultés... pécuniairesme
permettraient de fairepour
elle... quime
ruinerait par sa toilette... et quipour
contenter ses goûts,m'empêcherait
d'aller lesairaucafé prendrema
demi-tasseetfairema
partie de dominos... ab! fidonc... ne suis-jepas plus
heUreux comme
je suis... pasd'en- nuis... pasde tourmens... toujourslemême
traindevie,..?ivele céliljat,
morbleu
!Ail :Ali!quel plaisir d'être soldai!
Ail1quelplaisird'cJregarçon! (his)
On
a l'cspiiltranquille,On
vitsansgèneetsans façon,Et jamais sur sonfrontfertile
On
nevoitgermerde...,bouton..\li! quelplaisir{1er)d'Otregarçon1
6
Voyeicri
homme
pâleclblèmt;Queriiynienretientsousses lois.
Chaquejourau diablelui-même Usedonneplus de vingtfois.
Entendez-vous Là bas,làbas,
Entcndez^vou»cescris,ces reprochesî C'estlaIcmm', ce sontlesmioches Quifonttoutce bacchanol.
Mon
Dieu!mon
DienIquelaffreuxbaccliiiiial :;Quelsabbatinfernal!
Quelaffreux bacchaïKil1 Quelsabbatinfernal!
Quelaffreuxbacchanal! Àhlahl ah!
Ah1quelplaisir, etc.
IVlaisje m'oublie... et
mon
bureau...voyons, me
voici prêt, partons... ah! etmon
parapluie... pleut-il... {Il ouvrelafenêlre et étendlamain
pourvoir s'il pleut;Edouard
se précipitepar là danslachambre et tombe dans sesbras.)Ah! mon
Dieu! au se- cours.SCÈWE VI.
EDOUARD, BONTEMPS.
EDOUARD. Won^ieur,
je vous ensupplie,par grâce, Thospi-talité...ne serait-cequ'uninstant!
BOKTEMPS.
Mais,monsieur, vous me
permettrez devous
direque
vous avezune
singulièremanière de
vous introduire chez les gens... vousm'avez
faitune
frayeur... {^/é pari.)J'en tremble encore...EDOUARD.
Mille pardons,monsieur, mais quand
vous sau- rezmon
aventure... J'avais faitune
lettre dechange que
jen'aipu
payer...une
prise de corps a été obtenue contre moi... cematin comme
je sortais, quatierecorsm'ont
entouré... jeme
suisdébarrassédeleursmoius...je
me
suissauvé en courant....je
suIsmonlédaDScelte
maison,puis...AiH : Amis,voici tariantesemaine.
Pour échapper, redoublant decourage,
Enquatresaiit.sj'aifranchil'escalier;
Mai»vains (iToits!car d'étage en étagr
Mou
eoneniime
suitjusqu'au dernîeriA
sesregardsalors pourdisparaître, J'atteinsles tuitssanscraindrelesfauxpas.Montrantlafenêtre.
Puisje
me
suis jetéparlafenêtre..,.Heureusementjetombedausvosbras.
Voilà, monsieur,
pourquoi
jeme
suis introduitsibrusquement
chez vous.BONTEMPS.
Etque
prétendez-vous faire à présent?ÉDOUAKD. Ah! monsieur, en
m'écoutant avec autantd'inté- rêt,en voulant bienme donner
l'hospitalitéque
je réclamais,vous m'avez
déjàrendu un grand
service;vous pouvez m'en
rendreun
bien plus grandencore...BONTEMPS.
Parlez, (y^part.) Je nesais,mais
ce jeunehom- me
m'intéresse.EDOUARD.
Si jedescends eacfrmoment,
je seraide nouveau^poursuivi parlesrecors.
BONTEMPS.
C'est probable...EDOUARD. Demain
, ce seralamêïne
chose.BONTEMPS.
C'estencoreprobable...EDOUARD.
Aprèsdemain,
lamême
chose...BOMTEMPS.
C'est plusque
probable...EDOUARD. Pour que
je n'aille pasenprison, ilfautque
celte affaire soitarrangée...voyez mon
créancier.. jevous en
prie,.
voyez-le, il
demeure
tout prèsd'ici...BONTEMPS.
Mais...EDOUARD.
JeVOUS
en supplie!...BONTEMPS,
àpart. Je suistoutému... {Haut.) J'y consens, jeunehomme,
je le verrai...demain...cesoir...EDOUARD. Ce
soir...mais
en attendantque
devenir?... ah!voyez-leàl'instant,
demandez-lui
seulementun
répit de troisou
quatreheures; d'ici-là,je trouverai sansdoute de quoile sa- tisfaire.BONTEMPS.
Je nepuis en cemoment.
{Ilregarde samontre.)Onze
heures!{A
pari.)mon
Dieu! etmon bureau
!EDOUARD. Vous
voulezdonc ma
perte?BONTEMPS. Ah
! jeunehomme, que
dites-vouslà ?{A
part.)Sa physionomie me
frappe...EDOUARD. Car
vous ne savez pas toutencore!apprenez,mon^
:''icur, qtie j'aime,
que
je suis fou d'une jeune personne char-mante.... ah!
monsieur, un
tvésor,un
ange... Ses parens l'a- vaient mise Jansune
pension séparée seulement parnu mur
de rhôtel garnioù
jedemeurais... c'est làque
je lavis... jene pusla voirsans l'aimer, et j'eus le
bonheur
de ne pasluiêtreindil- lerent... Bientôt il s'établitentre nousune
correspondance par signaux, puisparlettre». Déjà noscœurs commençaient
à s'en- tendre, lorsqueje cessaidela voir... qu'est-elledevenue,hélas!jusqu'àprésentje n'ai
pu
le savoir...comprenez-vous ma dou-
leur P.... ah ! s'il faut qu'on m'arrête dans ce
moment pour
me
jeter au fond d'une prison, jeme
briserai la têtecontre lesmurs
BONTEMPS,
effrayé.Le malheureux!
EDOUARD. Oui,
jeme
taerais,monsieur,
jeme
tuerais, et t'estvousqui
seriez cause dema
mort...BONTEMPS. Moi,
jeunehomme...
ah! grand Dieu!..ÉDOLARD. Vous
nevoudriezpas, j'ensuis sûr,avoirun
tel re-proche
à vous faire;oh
înon,
car vousêtesun honnête hom- me,
vous, carvous avezun
tropbon
cœur...BONTEMPS
, d part. Jepleure d'attendrissement.EDOUARD. Ah! monsieur,
voyezmon
créancier.BONTEMPS.
Allons...ou
dcmeure-t-il?
EDOUARD,
lairemettantun^car/f.Voicil'adresse... allez,mon-
sieur,
mon
sort estentrevosmains,
j'attends votre retour avec impatience.BONTEMPS.
J'y cours.[A
part.)Mon bureau
îmon bureau
!..Ilsort,reconduit jusqu'àlaporte par Edou.trd
^uile piciSf.
SCKi\E V.
EDOUARD,
!ieul.Jel'ai é<jhappé i)eHe...
ma
foi, sije devaism'attendreàquel- que chose,ce n'était certainementpas à ee qui m'arrive...mais
bien plutôt àme
casser bras etjambes
entombant du
toit de cettemaison
danslarue.Quel heureux
hasard f ... rencontrerun homme
aussihumain,
aussi complaisant...on
a bienraison de dire qu'il estun Dieu pour
les atnoureux.... MaisSuzanne, où
peut-elle être?.,comment
la retrouver... peut-être est-elleperdue
à jamafspour
moi... ne plus la revoir...oh
! cettepen-
sée. [Icion entendSuzannechanter(farts la coulisse un refrainde romance.) Qu'cn(cnds-je?..
une
voix df! femme... c.«t-ccune
il-9
hision?... celle voix, c'est celle de
Suzanne
celteromance,
c'estsa
romance
favorite... serait-ilpossible! ah!mon
Dieu!..Suzanne!., il faut
que
jela voie... (// entre dans te cabinet.)Quand
je devraisbriser cette porte...
liébranlelaportedecommunicationquitient innl etdisparaitparlacoulisse.
SCÈIVE VI.
BONTEMPS
, seul.—
-//accourttout essouflé.Du
coi:rage, jeunehomme, du
couraiçe; eh bien!où
est-il donc!., monsieur...tiens,il estparti... l'étourdi! sans douteiln'aura plusvu sesrecors enbas,etil aura voulu profiter de ce
moment
delibertépour
courir après sa belle... j'aurais cepen- danteu biendu
plaisirà luidonner
la réponse... elle estbonne
heureusement... soncréancierabienvouluconsentiràun
cours délai de quatre heures il est vraique
ça n'a pas été sans peine ilm'a
fallu, répondre de luiMais
c'est c'estassezm'occuper
des affairesdecejeunehomme...
allonsàmon
bureau... jamaisje n'ai été aussi enretard.AiH du premier prix.
Grâceà
ma
grandeexactitude,Etquijamaisuesedément, Là-bas on
me nomm'
d'habitude Lamontredel'établiss'ment.Prèsdes chefscelafait
ma
gloire;Maisaujourd'hui,malheureuxsort!
Mesenvieux diront:Victoire!
Ilaperdusongrandressort,
La monlr'n'aplussongrandressort,(bis.)
Ah!
simon
ministrelesavait! ah!mais. .j'oubliais...madame
Grinchard vient de
me
remettreune
lettre,voyons
port payé... Parfait... c'est dema
ville natale... dema sœur
sans doute (Après avoir regardé la signature. )Que
vois- je ? ( Il lit. ) «Monsieur,
après vingt ans dema-
«riage et de silence,
vous concevez
qu'il fautune
circons-« tance bien impérieuse
pour que
jeprenne
laplume pour
vous'iécrire: j'aidansla capitale
mon
filsaîné Edouard... unenfant«qui
ne peut pas vousêtre indifférent. > llélas!... «Ce
jeuneM
homme aune
vivacité de sang qui nedément
pas son ori-«ginc!.. {Botilcinps pousse un soupir.) Il paraît qu'il afait des
"folies il Paris; il m'écrit(pi'il est
vivement
pnursiiivi par des«créanciers... jeprends à l'instant ladiligence
pour
aller le ti-«rer deli... mais avant
que
je ne n'arrive, veuillez faireen sa«'faveurquelquesefforts qu'il a peut-être, hélas.'le droitderé-
«clamer...
{Nouveau
soupir de Boniemps.) Ildemeure
rue des«
Maçons Sorbonne
n° 8, hôtel dela Paix,chambre
n°86, au«sixième an-dessus de l'entresol; j'oseespérer, monsieur,
que
«vous agirez
pour
cetenfantcomme
si c'était... je n'oseache-
uver [Boniempssemble en proie à uneviveémotion.)
—
Signé«femme Durand,
autrefoispour vous
Athénaï^ Clapuseau. » (// s'essaye les yeua-^)Ah! mon
Dieu! je suis tout boule- versé... quellenouvelle!quis'y seraitattendu! ily
alongtemps que
je n'avaiséprouvé une
pareilleémotion...Allons...aufait...soyez
donc un peu homme, W.Bontemps.
Certainementque
je fe- raipour
mon...pour
cet enfant... cequ'Athéna ceque ma- dame Durand me
demande... Quelle journée,bon
Dieu!... je viens d'en sauverun
il faut courir au secours d'un autre....mais
anmoins
celui-làAh!
jamais je n'aurai étéaussi oc- cupé... je v.iisallerdece pas...grand
Dieu!.. etmon
bureau...
décidémentil faut
que
j'y aille,etcesoir,après quatreheures,je voleraiau secours de mon... decetenfanl...{Regardantsamon-
<r«.)Diable!.. déjà
une
heure!.. courons... ah! simon
ministre le savait!11va poursortir;Edouardentre au
même
ins- tantparlaportedufond.SCENE VII.
BONTEMPS, EDOUARD.
UONTEMPS. Ah! VOUS
voilà, monsieur... eh bien, j'aiob^
tenu
—
EDOUARD. Ah!
monsieur!..BONTEMPS. On
vous accorde quatreheures...EDOUARD.
Jesuis sauvé!., jamaisje n'oublierai...BONTEMPS,
faisant minede sortir.Quant
àmoi,
j'ai tropou-
blié
mon
bureau...EDOUARD. Ah!
motîsieur,vous pouvez compter
surlarecon- naissance éternelled'Edouard Durand.
BOîiTEMPS,
frappé desurprise.Edouard Durand!
répétez cenom,
jeunehomme,
répétez...EDOUARD. Eh
bien, oui...Edouard Durand,
deVitry-le-Fran- caisBONTEMPS
.-EdouardDurand!
{/lpn'i.) c'est luijc'estmon...
J<;Aii>EMBLE.
AiB -.Jereconnais ce militaire.
BONTEMPS, dpart.
ÈOQVhRV,
àpart.Celte aventureestétonnante, Quesasurpriseestétonnante!
Vraimentjen'en puis revenir; Vraimentjen'enpuisrevenir;
Ma
position estgênante, Quelle tournure étourdissante!Comment
pouvoirme
contenir? (Riant)Comment
pouvoirme
contenir?BONTEMPS.
Eh
bien!vousditesidonc,jeunehomme
,Que vous vous appelezDurand? ÉDOVABD.
Oui,c'est ainsiquel'un
me nomme.
Qu'adoncceladesurprenantF
Reprise det'ensemble.
BONTEMPS,
avec onction.Jeune homme
! il faut être sage—
il fautsonger à arranger vosaffaires...
EDOUARD. Mes
affaires!., ah! grâce à vous,monsieur,
elles vontmieux que
jen'avais osél'espérer... vous savezbiencette jeunepersonne
dont jevous
parlais...que
jecherchais... je l'ai retrouvée... elleestici...BONTEMPS.
Ici!...EDOUARD. Oui, monsieur,
ici...BOIKTEMPS.
Où
cela? .EDOUARD,
mo7ilrant la seconde portedu
cabinet.Dans
celtechambre
àcôté...BONTEMPS. La
niècedemadame
Grinchard!..EDOUARD. Elle-même
!.. etcomme
ilm'est impossible de vi- vre sans elle, 6mon
sauveur.... ômon
véritable père.... {IciBonlemps
fait une grimace expressive.) Faites àmadame
Grin- chard la dematîde delamain
de sa niècepour
moi...BONTEMPS. Vous
n'ypensez pas, jeunehomme
!EDOUARD.
Je ne pense qu'àcela... neme
refusez pas.... jevousdevrai la vie cl lebonheur... jevous en supplie...
.
Suzannequiestentrée parlaportedufondpendantlesdernier»mois de celte scène, s'approche de Rontempset
luiprendlamaindel'autre côté.
SCEI\E VIII.
SUZAI^NE, liONTEMPS, EDOUARD.
SUZANNE. Ah! M. BoiUemps,
consentez,laisser-vous fléchir...COBITEMPS.
Vous
aussi,mademoiselle
Suzanne!..SUZANNE. Oui
,monsieur
, j'aimeEdouard
etjeme
joins àluipour vous
prierde vouloir bienintercéderpour nous
auprès dema
tante...EDOUARD. Vous
feft'zdeux
heureux.BONTEMPS,
t'mw.M.
Edouard...mademoiselle Suzanne, mes
cnTans... eh bien,oui, je vous promets... ah! jene pourrai ré- sister àtant d'éinolioiis, j'enperdrailatête, c'est»<ûr. {^4part.) C'étaitbien la peine de lU' pas
me
marier!..(On
enlenddu
bruit dans Cescalier.) Voicimadame
Grinchard qui monte...je recon- naisson pasléger... laissez-moifaire... vous,mademoiselle Su-
zanne,rentrezchezvous,etvous,M. Edouard,
cachez-vous dans 00 cabinetSu^atMie sojt par Ifcfuiid après avoir jelé à
Edouard un coup d'oeil d'iiitelligencç ;
Edouardoutredanslecabinet,fermela pre- mièrepoite!>Hrluietdisparaitbientôtparla portede couuminicalioi).
SCENE
I.\.3UD. GRINCHAUD, BOMEiVlPS.
BONTEMPS. Comment entamer
la conversation?., l'aflaireest délicate à traiter; enfin j'aipromis
à cesenfans de m'intéresseï à leurbonheur...(Madame
Grinchardentre. )Voyons...madame
Grinchard... j'ai à
vous
parler...MAD. GRINCHABD. Comment nous
n'êtes pasencore à votre bureau,M.
Bontemps...BONTEMPS.
Jevaisy aller... je vaisy aller, c'estbon...(D'an
ion plus douœ.)Madame
Grifjchàrd,vous
avezune
nièce qui est jolie...MAD GRINCHARD.
Jo4ie!.. etbonne
donc, ah!bonne comme
tout...elpuisc'estqu'ellea de^lalens,
ma
Suzanne...ellechantecomme
àl'Opéra. . elle joue du piaiiocomme un
ange...dam,
c'est fpi'elle a élc
proprement
élevée tlan.* .^a pension; tenez ,^
c^estpas parce quec'est
ma
nièce, iM.Bontemps,
maison
peutben
direque
c'estun
vrai bijou qu'c't' enfant là.... (y/part.) Mais ous qu'il veutdonc
en venir,baiqui n'parlejamais desin- dividusde not' sexe...BONTEMPS.
Et quel âgea-t-elle?..
MAD. GRINCHARD.
Elleaura dix-huit ansauterme
prochain.BONTEMPS.
Dix-huitans...MAD. GRINCHARD
,àpar^ Est-cequ'ilaurait faitdes réflexions sur not'conversationd'à c' matin...BONTEMPS.
Songez-vous
àlamarier?..MAD. GRINCHARD,
à part.Bon
..nous
y voilà... [Haut.) Si j'y songe,M. Bontemps,
çan'me
quittepasc'tidée là...mais pour
ça,voyez-vous,]'veux un homme
quim'
conviennebien,quelqu'und'
comme y
faut...BONTEMPS. Eh
bien! j'aiun
parti àvous
proposer...MAD. GRINGHARD.
Sorait-ilpossible!., vous,M Bontemps!
BONTEMPS.
Sans doute!..MAD. GRINGHARD. Comment
vous voudriez bien. .BONTEMPS.
Oui,madame
Grinchard.MAD. GRINGHARD. Vous me
faitesbien del'honneur.BONTEMPS.
Jeveux
faire lebonheur
de votre nièce...
MAD GRINCOARD. Vous
êtessibon... qu'on n'peutmanquer
d'être heureuîc avec vous...
BONTEMPS. En
ce cas, jevousfaislademande
de lamain
demademoiselle
Suzanne...
MAD. GRINGHARD. Pour
voijs ..BONTEMPS.
Je nem'explique pas d'avantage; voyezsima
pro- position vous convient... et venezme
rendre réponseà quatre heures,àmon
retourdu
bureau..MAD. GRINCHARD. Ça
sujDTit,M.
Bontemps... àquatre heures.{A
part.) Il seramon
neveu...{Haut.)
AdieuM.
Bontemps...à quatre heures... adieu ,
mon
nev...{A
part.)Ah!
qu'est-ceque
j'allaisdire!ilfaut attendreun
peu.BONTEMPS.
C'e.<tconvenu...MAD. GRINGHARD. Convenu...
ah!que
ce sera bien!.,voyez- vous,M. Bontemps,
ilfaudradescendred'un étage...BONTEMPS.
Laissez-moidonc
tranquille!..MAD. GRINGHARD.
Il faudra avoirun
joli mobillier bleucé-leste....
i4
BONTEMPS.
Vt)uloz-?ou<» bienme
laisser tranquille!MAD.
GhlNClIARD.Ne
pasêtre rcgardanlj»ourla loileUo sui- tout, parcequ'alorsune
l'emme...dam,
ças'est vu.BONTEMPS.
Allezau diable?..MAD. GRINCHARD.
D'ailleurs, jevous donneraimes
conseils...
allons, àquatreheures..
.
ENSEMBLE.
AiB : Travailles,mesdemoiselles.
MAD. OBINCnABD. BONTEMPS.
Oui,j'vousdonnerai réporse J'attendrai votreréponse, Et n'vousferaipaslanguir, Ne
me
faitespas languir ;Ohlça n'pès'ra pasuneonce. Heureusementtouts'annonce.
{Apart.) {Apart.)
Ils'ra
mon
n'veu,quelplais'r! Pourcesc-nfansquelplaisir!MAD. UBINCBARD, à part.
A
quatre heur'sdevantma
logeQuandje leverraipasser
,
Sansattendr'qu'ilm'interroge
,
Jecourrairit'l'embrasser, [Parlé.)
Ça
le flatterajoliment,Reprise de ^ensemble.
Madame
Grinchardsort .SCENE X.
BONTEMPS,
seul.Allons! voilàencore
une
corvée de faite; jamais je n'aurais cruêtreobligé àen faire desemblables... conçoit-on cela?moi
garçonetqui ai juré de l'être toujours, faireune demande
en mariageetpour un
autre...elle s'estûgurée,lamère
Grinchard, qu'il s'agissaitdemoi...il sera toujoursasseztemps
de la désa- buser. {Ilregarde samo7itre.)Une
heureetdemie!.,une
heure etdemie
1 déjàune
heureetdemie!.. ah! simon
ministrelesa- vait!.. enfin!allons délivrermon
jeunehomme
etpartons.Ilvaversiaporte ducabinet,lorsque Filoreau seprésenteet seplace entreluietlaportedu cabinet.
î5
SCENE XI.
BOlNTEMPS, filoreau.
FILOREAU. M.
Bontemps... c'est ici?..BONTEMPS. Oui,
monsieur...FILOREAU. Ah!
c'estvous
qui êtfts?..BONTEMPS.
ftloi-même!..FILOREAU. Vous
êtes seul?..BONTEMPS.
Seul... àpeu
près.FILOREAU.
Alorsj'attendrai...Il s'asiedSans façon.
BONTEMPS. Pardon, monsieur,
maisje suis pressé il fautque
jesorte...FILOREAU,
d^une voixforte.J'attendrai,vous
dis-je.. .BONTEMPS. Que
signifie?.,monsieur,
il fauts'expliquer...FILOREAU. Non
monsieur, non...desexplications,morbleu...
ellessont maintenantimpossibles... leschoses ontétépoussées trop loin... il
me
fautune
réparation...BONTEMPS,
étonné.Une
réparation!..FILOREAU.
Réparation complette... l'insultea été trop grave.BONTEMPS. Une
insulte!., je neme
souvienspas... j'aibeau
chercher...cependantil sepourrait... dans cecas,monsieur,je vousfaistouteslesexcuses...mais
puis-je savoiràquij'ail'hon- neur deparler...
FILOREAU.
Alcibiade Filoreau...demeurant
depuishuit jours dans cettemaison, au troisième.Iltire desa poche unpapier qu'il présente à Bontemps.
Air:Desommeillerencor,
ma
chère.Tenez, monsieur,Usercette pancarte,
EtTOUS verrez qu'onest
homme
decœur;C'est
mon
brevet...danslatierce etlaquarte,Sans
me
vanter,jesuis bonprofesseur.Dansun combat,c'est pilié dontj'enrage,
De
voirdes gens massacrés au hasard;Maisavecmoivous aurez l'avantage D'être tuédanslesrèglesdel'art. (àis.)
iG
C'est
comme
j'ai riionncur de v^u.s le dire ..COXTEMPS. Ah! monsieur dcmearc
dans la maison.. .FILOREAU.
Oui, monsieur...BOXTEMPS.
Maiscela ne m'explique pas...FILOREAU. Vous
êtes lerépondantdu
jeunehomme BONTEMPS. Quel
jeunehomme?..
FILOREAU. Eh
bien! lejeunehomme?
BONTEMPS.
Mais quel jeunehomme
enfln?FILOREAU.
Allonsdonc!
ne faitesdonc
pasl'étonné.BONTEMPS.
Je vous assure...FILOREAU.
Bref... voilà la chose...un
petit jeunehomme
\ientde m'insultergrièvement dansl'escalier, sousprétexte
que
je regardais de trop près
mademoiselle
Suzanne... ]c lui ai de-mandé
raison de son offense...une
rencontre doit avoir Heu...ilest sorti
pour
chercher despistolets... mais n'étantpasconnu
dansla maison, ilvous
adonné comme
répondant.BONTEMPS
C'est cela,il fautque
jeréponde
desso4.tisc&des autres...je n'yconsenspas, monsieur.FILOREAU.
C'estpourtant bieniciqu'ilm'a
dit...chezM. Bon-
tcmps...Edouard
Durand...BONTEMPS. Edouard Durand
! oui,c'estbien ici. (Regardantlecabinet.) Parlezplus bas, je vousprie... [Réfléchissant.) Mais
y
a-t-illongtemps...FILOREAU. La
scène vient d'avoirlieu... oh! je ne laissepas refroidirune
offense,moi...BONTEMPS,
à part. C'estcela...il sera sorti par la porte decommunication.
{Allant au. cabinet ety
jetantles yeux.) *Plus dedoute!...FILOREAU.
Iltardebien avenirlepetitmonsieur... se serait-on
joué depioi... ah! sije lesavais.. .BONTEMPS.
Monsieur.FILOREAU.
Jecommence
à perdre patience...BONTEMPS.
Monsieur...FILOREAU.
Côrbleul...BONTEMPS. Monsieur,
auriez-vousle courage detuer ce jeu- neétourdi?FILOREAU,
arec force. Oui. .BONTEMPS,
avecémotion,De1e
i'aVïraTamonr
d'une mère...d'unpère...
' Filoreau, Bontenips.
«7
flLOREAtJ, d'une voix de tonnerre. Oui...
BONTEMPS. Comment
yous auriezcettebarbarie...ali!mod-
sieur! la colèrevous aveugle...
FILOREAU. Que vous
importe?...mais
trêvede bavardage...ilnevientpas... il
me
fautun
but... unfelà...une
là... c'est à vousque
jem'en
prendrai.BOMTEMPS.
A moi...FILOREAU.
CetaffrotitnepeUlselaverque dansle sang.BONTEMPS. Ah
!mon
Dieu!FILOREAU.
Et je le déclare ; si je nepeux
pas tuerl'autre,ilfaut
que
je vou.stue.BONTEMPS,
effraye.Me
tuer...mais monsieur,
ce n'est pas moi...FILOREAU,
agitant la badinequ'ilporte àlamain. Silencejou
jevous passe
mon
épée autraversdu
corps... allons,marchons,
monsieur.BONTEMPS
, tremblant. Je n'ai plusune
goutte desang dans les veines...MAD. GRINGHARD,
appelantdu
dehors.M.
Filoreau!un
jeunehomme
esten basqui vousdemande.
FILOREAU.
c'estmon jeunehomme
enfin! (Aprèsavoirregardé partafenêtreetd part.)Oui,
ilestbienlàdanslacour avec desar- mes, diable!. .(je radoucissantethaut.) J'avais tortde douter...pardon, M.
Bonlemps... jevous
ai ditdes chosesun peu du-
res...
mais quand on
esten
colère... etpuis je suis tellement susceptiblesurlepoint d'honneur...quand on
estcomme moi
professeur d'escrime... expertassermenté...BONTEMPS.
Iln'yapasde
quoi...MAD. GRINGHARD,
appelant encore.M.
Filoreau... descendez donc... vot' jeunehomme
s'impatiente; il dit qu'il vamontei
vouschercher...
FILOREAU,
àmadame
Grinchard.J'y vais ..j'y vais...(J
Bon-:temps.)
Vous me
pardonnez,n'est-ce pas,monsieur...(A
part.)Me
voilà bien... (Haut.)Adieu, M.
Bônténips... à l'avantage de vousrevoir...quand vous
aurez besoin demoi,
nem'ou-
bliez pas... Alcibiade Filoreau... professeur d'escrime, expert assermenté... à l'avantagede vousrevoir...
Il sort.
1»
SCÈI\E XII.
BONTEMPS,
s^ul.\ l'avantage de ne jamaiste revoir,
maudit homme...
ah1 sitoutle
monde me
ressemblait, iln'auraitguère d'occupation...Mais,
mon
Dieu, j'y pense!...il estsortipour
se battre... avec Edouard... lemalheureux
enfant,., ah!comment empêcher
ce duel... j'y cours...
MAD. GBINCIIARD, Uu
dehors.M.
Bontemps...un
garçon de l'instruction publiquevient vous chercherde
lapart devotre bureau...BONTEMPS. Mon
bureau... j'allais l'oublier, eton m'envoie
chercher... quellefatalité!...comme
si je n'avais pas assez de touslestourmens que
j'éprouve depuis ce matin...{À
lacan- ionnade.) C'est bien,madame
Grinchard...répondezque
jem'y
rendsà l'instant... (// tire sa montre.)Deux
heures!...que
va- t-on dire... je suisun homme perdu
deréputation...deux heu-
res!... ah! si
mon
ministrele savait! de quelcôtédonner
dela tête?mon
bureau... cet enfant...affreuse journée...dépêchons-
nous...{On
frappe trois légers coups d la porte.)Encore
quel- qu'un... c'estdonc une
malédiction... je ne resterai pas, fût-ce le diable en personne... tJEntre Rosalba.)Une femme!.,
c'est bien pis...SCENE XIH.
BONTEMPS, ROSALBA.
ROSALBA. Ah!
c'est ici qu'il doit être l'infâme!ROSALBA.
L'infâme! ce n'est pasmoi,
sansdoute, que vous cherchez...ROSALBA.
Vous... non...mon
bravehomme...
c'estun
jeu- neet joligarçon...vous voyez
bienque
cen*estpasvous...BONTEMPS.
Alors,madame,
permettez...ROSALBA. Un
instant,homme
d'âge...tous
n'ignorçïpaa qui je cherche.BONTEMPS.
Jeveux
êtredamné
si...ROSALBA.
Allonsdonc!
ne dissimulezpas,mon
vieux... ce n'est pasquand on
est danseuse hlaGaîtéqu'on se laissemon-
terdeces couleurs-là... Rosalbaest trop fine,
voyçz-voâs;
il<îst ici,
vous
dis-je, lemonstre
quim'a
trahie...BONTEMPS. Qui donc
enfin?...ROSALBA.
Edouard.BONTEMPS,
à part.A*ons,
encoreune
tribulatian poiiFlui.ROSALBA. Voua
ne leconnaissez peut-êtrepas...BONTEMPS.
Je ne dis pas cela...M. Edouard
est au con- traire demes
amis...et...ROSALBA, Ah!
il l'avoue, le tentateur aux rareschereux
gris
pommelés
! oui.ilest de vosamis... joliami que
tousfai- tes, agentdu
vice... c'estpour
çaque
vous lancez ce jeunehomme
dans lelibertinage,que
par vosconseilsvous
lui faites fairele mtilheur d'unepauvrefemme
sensible , trop sensible, hélas! qui atout sacrifié àsou amour...homme immoral que vous
êtes? vous ne rougissezpas devotre conduite?aupoint de maturitéoù
vous êtes parvenu...quand
onn'a presqueplusde dents... ah! c'estindécent... c'estindigne!.., perdreun
garçonsi gentil... en faire votre
compagnon
d'orgies échevelées.., c'estcomme
celaque vous
l'avez arraché demes
bras... anti- quitéambulante!...individu gothique...BONTEMPS. Ah!
mais! ah! mais! ah! mais! dans quelguê-
pierme
suis-jedonc
fourré!., jevous
prie decroire,madame,
quemon bureau me donne
assezd'occupation, sansque
j'ailleencore
me
mêler de votre amour... c'estun
sentiment auquel)c prétendsresterétranger par principeetpar
économie.
ROSALBA.
II necessera de mentircomme un
vieux charla- tan qu'il e*t...Ed&vard
est ici,voua
dis-je... j'aivu
ce matin son créancier, quim'a donné
cette adresse.BOSraPBMPS. Je
vous
assurequ'iln'y apersonne dé cachéici.,,voyez
vous-mêiïie.ROSALBA,
allant aucabinet. J'usede lalicence. (Après avoirregardé.) Il n'y estpas .. mais
où donc
esl-il,Ite.«scélérat...que
je lui arrachelesyeusi,
que
je Itdévisage... il fautabsolument
que je passemon
onvie sur quclqu'wB*^. laii}«Bz-morvous àë*visagor, vieillardi... jo' ^
BOKTEMPS. Ah!
bien par exemple...BOSAI.BA.
Eh
bien,alors,vouftallfimocondaire
vers lui...BONTEMPS. Où
vouIez-TOus quejevoua
conduise...ROSALBA. Où
il e.st... je ne vousquitte pas... je m'incrusteàTOUS... vous allez
me
conduire... je le veux... obéissez,ou
jeTOUS
fais^une
scène.20
BONTEMPS. Une
scène.... ilnemanquerait
plus quecela...apprenez
que
jamaisil n'y a eu de scènes ici...ROSALBA. Eh
bien... ce sera lapremière...voulez-vous l'é- viter...en
ce cas... venez...vous
jouirezdemon
bras.BONTEMPS,
àpart.Son
bras!... grand merci de la faveur...etinaréputation!
voyez-vous Un employé
de l'instructionpu-
blique,divisiondès Cultes, rencontré bras dessus bras dessous avec... ah!simon
ministrele savait!B0SAL6A. Venez donc, ou
jecommence
ladanse...BONTEHPS. Non, non, non,
mille foisnon,
jene vénx
pasme compromettre.
ROSALBA. Vous
compromettre... insolent...c'estbon,
je vais surlecarrévous traitercomme vous
leméritez.BONTEMPS. Ah
Imon
Dieu! de l'éclat...du
bruit... c'était bien lapeine dene
pasme
marier.,.
SCENE XÏV.
SUZANNE, BONTEMPS, ROSALBA.
'SUZANNE,entrant.
M.
Bonteiiips...BONTEMPS,
d part.Ah! mon Dieu
! Suzanne...que
faire ?si cettefemme
parle,Suzanne
va toutsavoir;Edouard
estperdu.,que
faire?allons,encoreun
sacrificepour
mon...pour
cet en- fant!illefaut.ROSALBA.
Quelleestcettepetite?... Bncoreune de
vos vic- timesàtous deux...BONTEMPS,
àRosalba. Silence,mademoiselle.(À
Suzanne.)Ne
faitespasattention,jevousprie,mademoiselle...cettefem-
me
, ce n'est rien...ROSALBA. Hein?
BONTEMPS. Ah! mon Dieu
! jene saisplus ceque
je dis... je perds latête... quelle situation!., c'étaitbien la peine de ne pasme
marier... {j4Rosalba.) \enei... venez...partons,madame.*.
ROSALBA. Ah! VOUS
savezdonc où
ilest... voicimon
bras...BONTEMPS,
dpart.Au premier
coin de rue, jem'esquivei^i, etj'iraiàmon
bureau...
Ilsortavec Rosalba.
SCEI\JE XV.
SUZANNE,
5eu/e.GeJtte
dame
aune
tournure bien originale... elle n'avaitpasl'airdese gêner
beaucoup
avecM. Bontemps.
-. qu'est-ceque
cela peut être?., luiqu'on disait si tranquille...si sage... avoir depareillesconnaissances... jamais je n'aurais cruceladelui;fiez-vous
donc
aux apparences...ma
tante qui avaitdeceM.
Bontemps une
sibonne
opinion...ahImon
Dieu!comme nous sommes
toujours dupes de ces vilainshommes, nous
autresfemmes.
Ail :Lerefraindumarin, (de MlleThévenard.) Jeune
homme
aubeaulangage.Vousjurequetoujours Sansfin etsans partage Vousserezsesamours.
Maisbientôtlevolage
Cliercbeailleursde beauxjours^
Et vousjetteau passage
Un
matin Cerefrain:Ob!pauvre
femme
,
Non
surmon
âme,
A
nosprojet»Necroisjamais.
Ah,ah,ah, ab!
Mais
monsieur Edouard,
c'estbien différent... ilm'aime
lui,, j'en suis sûre...SCËiK£ XVI.
SUZANNE, BONTEMPS.
BONTEMPS,
rentre furieux.Ouf!
!! jen'en puis plus...SUZANNE. Qu'avci-vous
donc,M. Bontemps?
vous êtes toutpâle..-
BONTEMPS.
C'est bon... r'cstbon,., laissez-mot.l
AiB :
Du
Dieu etlaBayadcrc.ENSEMBLE.
B0WTEMP5. SUZANSE.
Quelle horrible aventure! Quelle horrible avonluicI Jen'en puisreveiiii; 11
nVn
peut revenir;Uélagl
ma
perleestnfire, El»quoi!saperteest sûre.Jeij'aiplus qu'à mourir,
H
n'a plus qu'à mourir.BONTEMPj.
Ciiconstance funeste Ali!c'enest faitîleinoii Wnl espoirne
me
reste;Jeperdrai
mon
emploi.licprisedel'cnsemOte,—Sutanuciovl.
SCENE XVII, BONTEMPS,
seul.Suis-je né sous
une
déplorable constcllalioii...ou
la luiic serait-ellepour moi
dansun mauvais
quartier? voyez encore ce qui vient de m'arrivertoutà l'heure... à peine suis-je dehors, ayanttoujours àmon
brascellemaudite tVmme,
cettedanseusedelà
Gaîté,que
le ciel confonde...que mon
chef de division passe près demoi, nous nous
trouvons nezànez... impossible deme
cacher, del'éviter... quelsregards ilm'a
lancés! j'enai ressentiun
telcoup que
jene pouvais ni avancerni reculer...mes jambes
fléchissaientsousmoi... j'ai vulemoment ou
sans lesecoursde la danseuse,je seraistombé
au milieudu
ruisseau.quelle chute! j'enfrémis encore...
heureusement que madame
Rosalba,fatiguée de
me
soutenir, aenfinabandonné mon
bras ;alorsje
me
suiséchappé,
je suis accouru toutd'un trait \n?i- C(a"ic\...[Douloureusement.) etsans alleràmon
bureau!., j'aieu lesoin derecommander
àmadame Grinchardde
nelaissermon-
ter
aucune femme
.. je sensque
dans cemoment
lavue
d'unefemme me
tuerait... quelles tribulations! et tout celapour un
cnfanlqui...ah!
mon
Dieu... ilse bal sans doute en cemoment
avec ce
M.
Piloreau, avec cethomme
si terrible! je ressens,un
trouble qui m'étaitinconnu...s'il allaitsuccomber?
ahlmon
Dieu!
mon
Dieu!c'est singulier...malgré moi
de^ larmes vicn- lioMi mouillermes
v<'ux;.AiBdeRenauddeMontauban.
Gui,je lesensau troublede
mon
cœur, Pourcetenfant dontj'adorailamère,
Ceffue j'éprouve,est-cedelafrayeur?
Ah!c'estla tendressed'un père.
C'estbiencela...carmalgrélesavis
De
Filoreau,qui jamais nefaitgrâce, J'iraiscombattreetmouiirà saplace...Vraimentjel'aime
cumme
unfils.Oui, jerainie
comme mon
fils.Je
me
sensbienmal... cependantje vais... {Itse lève.) Mais, j'entendsquelqu'un .. peut-être vient-onm'annoncer un mal-
heur... Edouard... cecherenfant !Ilretombesur sa chaire.
SGEIME XVIII.
liOiNTEMPS, EDOUARD.
BONTEMPS,
ie lecant lorsqu'ilvoitEdouard. Il est sauvé!;...( // seprécipite vers
Edouard
et Le serresur son cœur.)Mon
en- fant!que
je suisheureux
de vousrevoir!., j'étaisdans destran- sesépouvantables... ceduel...EDOUARD. Comment vous
saviez...DONTEMPS,
Oui,mon
ami,M.
Filoreaum'a
tout appris.EDOUARD. Le
faquin!., siu- le terrain ilm'a
fait ses excuses etl'affaires'estainsi terminée...
BONTEMPS,
essuyant une larme. Je suis enchanté!..{Après
s'être remis et d part.)
Un peu
demorale
àprésent; ça ne fera pas mal. (Haut.)Savez-vous bien quec'est trèsmal
ceque
vous avez faitlà,M.
Edouard...EDOUARD. Comment
donc?..BONTEMPS. Oui
monsieur, votreconduiteest trèsblâmable...aller ainsi exposer vos jours.
EDOUARD. Ne
fallait-il paschfaiercetinsolent?BONTEMPS,
avec chaleur. Et si vous aviezsuccombé
dans ce combat..EDOUARD,
rtrtH<. Mais,monsieur,
àvous cntcndirsermonner
ainsi, on vous prendrait vraiment
pour mon
père...a4
BONTEMPS,
avec emolion et lui prenant la main.Mon
cher ami... jugez de l'iiUérètque
je vousporte...AiB : Dansceltemaisonà (/uinsc ans.
Quandje vousvois,jesens au cœitr
Une
secrètejouissance.Pourvous sauver de toutmalheur, Jedonnerais
mon
existence;Enfin,sij'avaisdel'argent.
J'iraisde
mon
paslepluslesteDe vosdetl'spayerlemoulant... {bis.)
Oui,
voilàceque
jeressenspour
vous,jeunehomme
;car. .Ah
1daignezm'épargncrlereste, (bis.)BrJsQus-ld, jeune
homme...
EDOUARD,
d part. Il est vraiment prodigieux.- •mais
je necomprends
pas...SCENE XIX,
B0NTEWPS,UNHUISS1ER,ED0UARD,
Reçois dans Je fond.BONTEMPS. Que
désirent ces messieurs?..l'huissier. Le délai estexpiréet
nous
venons....EDOUARD. Vous
fairepayer, n'asi-cepas ?l'huissier.
Ou vous
appréhender aucorps... telle estralter- native.—
Etes-vous en mesure.'..BONTEMPS.
Pas encore, messieurs,un peu
de patience...l'huissier.C'estimpossible,
nous
ne pouvotisattendre.BOi\TEMPS..
Vous
ne voudriez pasm'yflliger,affligerun
brave jeunehomme...
vousêtes trop honnêtes genspour
cela...EDOUARD. Honnêtes
gens... àquicroyez-vousdonc
parlée?..
l'huissier.
Monsieur on
peutempoigner
vingtou
trente foispar joursans cesser d'êtreun
forthonnête homme...
ilnous
faut de l'argent...nous
voulons être payés à l'instantmême.
(J
Bontemps.)Vous, monsieur,
qtiiêteslerépondant du
débi- teur payez-nous...BONTEMPS.
Messieurs, je ne suis pointun
millionnfrire.... je nega^ne que
iSOft francsàmon
ministère...35
l'huissier. Qu'est-ce
que
celanous
fail...payez-nous,\ous
dis-je...
ou nous
allons saisir chezvous... tesmeubles...BONTEMPS.
Saisirmes
meubles'., l'ai-jebien entendu... sai- sirmes
meubles!., ilfallaitce derniercoup pour
m'achever.,..saisir
mes
meubles!., c'est impossible... tuez-moi plutôt, oui tuez-moi,
messieurs, mais ne pous.sezparla barbarie jusqu'àme
saisirmes meubles, me
séparer demes meubles
avec les- quelsjevisdepuisvingtansdanslameilleurintelligence...Vous
voulezdonc que
j'aille coucher engarni,que
jeme
ravaleà lo- ger à la nuitcomme un
paria,comme un
prolétaire... moi....un homme
établi au quatrième,un
citoyenavantageusement connu
desa fruitière etde son commissaire depolice,un
plu- mitifdu gouvernement!.,
oh! horreur... j'aimeraismieux m'é-
tendre surlepavé
de la rueetreposer à labelle étoile...l'huissier.
Eh
bien!alors,payez-nous.BONTEMPS.
Ilest fatigant cemonsieur,
avec sonéternelre- frain...ÉDOU.'VBD,s'avançantvers ta fenêtre. Messieurs
vous
allezêtre payés.*BONTEMPS,
dEdouard. Auriez-vous de quoi les satisfaire...EDOUARD,
ouvrantlafenêtre. Plusqu'ilsnel'espèrent... lais- sez-moifaire...BONTEMPS
y effrayé.Que
prétendez-vous?..EDOUARD.
Les jeter par la fenêtre... ces messieurspeuvent
biensortir paroù
je suis entré...BONTEMPS,
arrêtantEdouard.
Voilà qui est logique,mais
fort brutal...
mon
jeuneami...modérez-vous, vous
m'effrayez, (y^ part.) C'étaitbien lapeine de ne pasme
marier...EDOUARD. Aidez-moi
seulement à les jeter àlaporte.L'Huissieretlesreeorsse mettentsurladéfensitre.
BONTEMPS.
Pas de violence,Edouard... pas deviolence...on
negagne
rieu debon
avec cela; cen'estpas dansmon
carac- tère; quelleesclandre!ah
! simon
ministrelesavait!..ENSEMBLE.
Air de Wallacc.
I;BI;IS9IEB et BEGORS. BONTEMPS, ÉDOUABD.
„ 1 . Messieurs, messieurs,degrâce,
Pavei, pavei,deerace
,
Mtoi. »~ , i e
Ou
votre mobilierAh
1que^^^ mobilierVaquittercelte place Nequitte paslaplace
l'tfurgaguerl'escalier. Pour gagnerl'escalier.
"
Edouard, Bontcmps, l'Huissier,Retors.