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EVALUATION DES SYSTEMES D'ALERTE PRECOCE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE AU NIGER

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ORGANISATION DES NATIONS UNIES REPUBLIQUE DU NIGER

POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

EVALUATION DES SYSTEMES D'ALERTE PRECOCE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE AU NIGER

Projet GCP/INT/758/EC-RAF-l : EVALUATION DE SYSTEMES D'ALERTEPRECOCE SUR . LA SECURITE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE DE L'OUEST

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RAPPORT PROVISOIRE (A NE PAS CITER) '.

DrSambaLY ,

Consultant National

Mai 2005

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INTRODUCTION

La "Sécurité alimentaire" (SA) est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine" (définition du SICIA V suite au Sommet mondial de l'alimentation). Le Comité permanent Inter- Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), qui comprend neuf (9) pays sahéliens dont le Niger, a pour mandat de "S'investir dans la recherche de la Sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets' de la sécheresse et de la désertification, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel". Dans les pays membres, les crises alimentaires auxquelles font face les populations sont devenues désormais plus chroniques et localisées. Des groupes précis ou des zones précises connaissent chaque année une insécurité alimentaire due aux mauvaises récoltes ou à une insuffisance de revenus pour accéder convenablement à l'alimentation. Cela s'est traduit sur le plan politique par un changement d'orientation. En effet, en lieu et place d'autosuffisauce alimentaire céréalière, on parle beaucoup plus de sécurité alimentaire, de libéralisation des marchés et surtout de lutte contre la pauvreté et de meilleure accessibilité des populations aux denrées alimentaires. A l'instar de l'ensemble des pays africains au sud du Sahara, la diffusion d'informations fiables sur la situation alimentaire des populations est demeurée, depuis les années 1970, au centre des priorités des Etats membres du CILSS et de leurs partenaires au développement. Ainsi, après les dispositifs de veille agro-météorologique des années 70, le CILSS a mis en place, à la fin des années 1980, des dispositifs d'enquête agricole, des systèmes d'information sur les marchés (SIM) et des systèmes d'alerte précoce (SAP), chaque dispositif devant répondre régulièrement à des besoins d'informations précis et spécifiques.

Les systèmes d'alerte précoce (SAP), mis en place au milieu des années 1980 dans les pays du CILS S, ont eu pour rôle le suivi permanent de la situation alimentaire dans les pays sahéliens. Mais, selon les pays, les SAP ne sont pas au même stade d'évolution et n'utilisent pas les mêmes approches méthodologiques dans l'identification et le suivi des zones à risque et des populations vulnérables. Les différences (pas forcément des divergences) entre ces systèmes sont nombreuses. On peut citer entre autres:

• Les concepts utilisés;

• Les dispositifs de collecte de données primaires et secondaires;

• Les méthodes de collecte et corroboration des données qualitatives et quantitatives;

• Les méthodes d'analyse;

• Les méthodes de caractérisation des zones à risque;

• Les méthodes de définition des classes de vulnérabilité;

• Les méthodes de mesures de la vulnérabilité;

• Les méthodes d'identification des groupes vulnérables et l'estimation des besoins, etc

Le Sommet Afrique Europe, tenu au Caire en avril 2000 sous l'égide de l'Union Africaine (UA) et l'Union Européenne (UE), a reconnu que la performance

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économique et l'éradication de la pauvreté sont fortement liées à la sécurité alimentaire. Pour résoudre ce problème, il a été jugé nécessaire d'améliorer l'accès à l'alimentation et la disponibilité des denrées alimentaires, ainsi que d'assurer la qualité nutritionnelle adéquate. Dans le cadre du Plan d'action du Caire, les Chefs d'état et de gouvernement des pays africains et de l'Union européenne ont décidé de coopérer dans la formulation et la mise en œuvre des politiques de sécurité alimentaire, l'un des huit thèmes prioritaires. Concernant ce thème, l'assistance en matière de systèmes d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire est reconnue comme l'une des nombreuses actions identifiées par les parties concernées à la réunion du Groupe conjoint organisé à Lomé, Togo en juin 2001. A la quatrième réunion conjointe tenue à Bruxelles en octobre 2001, les parties concernées sont parvenues à un accord d'effectuer une étude conjointe pour évaluer les SAP existants. Un accent particulier a été mis sur la nécessité d'évaluer la possibilité d'une rationalisation et harmonisation des systèmes en place, et sur la diffusion et l'échange d'expériences aux niveaux local, national, et régional. En novembre 2002, la sixième réunion ministérielle conjointe Afrique Europe tenue au Burkina Faso a convenu qu'une équipe d'action conjointe, d'Afrique et d'Europe, devait être mise en place pour effectuer une évaluation des SAP sur la sécurité alimentaire en Afrique. La présente étude, qui s'inscrit dans le cadre de "l'évaluation de systèmes d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest", porte sur le cas des systèmes d'alerte précoce au Niger, l'un des trois pays retenus dans cette sous-région. Cette évaluation, diligentée par l'Union Africaine, l'Union Européenne et la FAO, a pour objectif principal d'avoir une meilleure compréhension de l'efficacité et de l'impact des systèmes d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire existants au Niger. Comme objectifs spécifiques, il s'agira d'une part d'évaluer de façon critique (points forts et points faibles) les principales activités des SAP sur la sécurité alimentaire et d'autre part faire des recommandations sur les différentes alternatives (technique, institutionnelles et financières) pour renforcer la capacité du pays et des organisations régionales associées. Le présent document fait l'économie des principaux résultats de cette étude. Il est structuré en quatre (4) chapitres.

Dans le premier chapitre, il est question d'une description succincte du contexte nigérien de sécurité ou d'insécurité alimentaire. Le deuxième chapitre abordera l'év~luation du système d'alerte précoce étatique en vigueur au Niger, alors que le troisième chapitre portera sur les systèmes d'alerte précoce non étatiques au Niger.

Les conclusions et les recommandations seront développées dans le quatrième chapitre.

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I. LE CONTEXTE GENERAL

Le Niger est un pays enclavé de 1.267.000 km2, dont la frontière la plus méridionale est à plus de 600 km de la mer, le Golfe de Guinée. Il est limité au Nord par l'Algérie et la Libye, à l'Est par le Tchad, au Sud par le Nigéria et le Bénin et à l'Ouest par le Burkina Faso et le Mali. L'environnement naturel, austère est marqué par un régime climatique caractérisé par une pluviométrie faible, variable dans l'espace et dans le temps, et des températures élevées qui ont tendance à accentuer son aridité. Le Niger est un pays à la fois saharien, sahélien et soudanien. Ce sont les conditions climatiques et pluviométriques particulières à chacune de ces zones, qui déterminent largement leurs potentialités agricoles et les espaces ruraux correspondants. Le territoire national peut être ainsi divisé en cinq (5) "zones" définies à partir d'une pluviométrie croissante du Nord au Sud (carte nOI). Il s'agit de:

1. la zone saharienne, qui occupe la partie septentrionale du Niger, soit 65%

du territoire. La pluviométrie annuelle est inférieure à 200 mm. C'est une zone occupée essentiellement par le désert, mais l'on y rencontre des oasis avec une végétation essentiellement constituée de dattiers et de quelques cultures maraîchères;

2. la zone Nord sahélienne, qui représente 12% du territoire et reçoit en moyenne entre 200 et 300 mm de pluies par an. C'est une zone essentiellement d'élevage et l'agriculture est seulement possible dans les cuvettes inter dunaires ;

3. la zone sahélienne, qui couvre également 12% du territoire et reçoit 300 à 400 mm de pluie par an. C'est une zone où se pratiquent les cultures pluviales et l'élevage;

4. la zone sud sahélienne, qui couvre 10% du territoire et reçoit 400 à 600 mm de pluies par an. Les cultures pluviales y dominent;

5. la zone Nord soudanienne, dans l'extrême Sud du pays, qui ne représente que 1 % du territoire national, est la plus arrosée avec plus de 600 mm de pluies par an.

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+

+

+

Carte nOl : Les zones agro climatiques du Niger

Source: Abdoul Karim TRAORE (2004)

Zone Sllharienn.: .

o 200 400 800 KilometelS

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La population, estimée en 2001à 11.300.000 habitants, croît au taux moyen de 3,1%

par an pour la période 1988-2001, l'un des taux les plus élevés d'afrique. La densité de population est en moyenne de 8,5 habitants/km2, avec des extrêmes de 0,05 hbtslkm2 dans le département de Bilma et 114,5 hbtslkm2 dans le département de Madarounfa. Ceci illustre un déséquilibre de peuplement qui va en s'accentuant au fil des ans. En effet, 97,4% de cette population vit sur moins du 113 de la superficie du pays dans la bande sud agricole.

Malgré ces contraintes naturelles, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l'économie nationale. Sa contribution à la formation du PlB (41 % en 2001) et aux recettes d'exportation (44%) en fait le premier secteur d'activités. En outre il est le premier pourvoyeur d'emploi, occupant 83,8% de la population totale du pays.

L'économie rurale est caractérisée par une grande diversité de spéculations agro- sylvo-pastorales, correspondant aux potentialités du milieu des différentes régions du pays. Elle repose essentiellement sur des structures de productions de type familial et des techniques traditionnelles et peu productives.

Les principales espèces végétales cultivées en agriculture pluviale sont les céréales (mil, sorgho, riz, fonio, maïs) et des cultures de rente (niébé, arachide, voandzou, sésame, oseille, souchet, coton). La taille moyenne des exploitations est de 5 hectares pour environ 6 actifs agricoles. Les pratiques culturales sont caractérisées par un faible niveau d'intensification et restent très majoritairement manuelles et

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rudimentaires. La faiblesse de la fertilisation des sols, la réduction des jachères et l'extension des terres de culture par le défrichage de terres marginales favorisent le développement de l'érosion hydrique et éolienne et ne permettent plus d'assurer la reproduction de la fertilité des sols. On estime que moins de 4% des superficies en agriculture pluviale reçoivent de l'engrais. Les cultures irriguées sont généralement pratiquées sur des petites superficies. Les parcelles sur les périmètres irrigués ont Les céréales sont la bàse de l'alimentation au Niger. Le mil, avec plus de 70% des quantités totales de céréales consommées, occupe la première place, suivi du sorgho, du riz, du maïs et du blé. Les céréales fournissent plus de 80% des calories chez les sédentaires en milieu rural et 65% chez les nomades et les citadins. Avec les fréquents déficits céréaliers que connaît le pays, les racines et tubercules (manioc et patate douce), les légumes comme les choux, les salades etc ... sont de plus en plus produits et consommés comme repas principaux. Les légumineuses sont incluses également dans les sauces. Les études menées en 2000 dans le cadre de la faisabilité du bilan alimentaire ont montré que 5 groupes d'aliments dominent aujourd'hui le régime alimentaire des nigériens:

~ Les céréales, 60% des apports (231 kg/pers/an) dont mil/sorgho (212 kg/pers/an) ; Riz (12 kg/pers/an) ; blé (7 kg/pers/an)

~ Les légumes 10% ; (44 kg/pers/an)

~ Les produits animaux 14% (53 kg/pers/an) ;

~ Les racines et tubercules 6% (21 kg/pers/an)

~ Et les huiles, les condiments et autres produits divers 4% (15 kg/pers/an) Avec un indice de développement humain des plus faibles au monde, le Niger est l'un des pays aux plus faibles revenus et au déficit vivrier quasi chronique. La situation nutritionnelle s'est détériorée de façon continue depuis 1992. En effet, selon diverses études et enquêtes, notamment l'enquête démographique et de santé (1998), l'enquête nationale sur la prévalence de la carence en iode en milieu scolaire (1998) et l'enquête des indicateurs multiples (2000), 'la malnutrition protéino-énergétique, la carence en vitamine A, la carence en fer et les troubles dus à la carence en iode sont les principaux problèmes nutritionnels. La situation se caractérise par :

~ Des taux de malnutrition protéino-énergétique très élevés chez les enfants de moins de 5 ans (20,7% de malnutrition aigue, 41,1 % de malnutrition chronique et 49,6% d'insuffisance pondérale) ;

~ Des taux de malnutrition aigue chez les femmes en âge de procréer (IMC<18,5) de 21 % ;

~ 16% des nouveaux-nés ont un poids inférieur à 2,5 kg à la naissance;

~ Des niveaux de cécité nocturne liée à une carence en vitamine A à 1 % (2,6%) ;

~ Une prévalence globale de goitre atteignant 35,8% avec un taux de goitre visible de 5,7% ;

~ Des taux d'anémie très élevés, respectivement de 57% chez les enfants 6 à 59 mois et 61 % chez les femmes enceintes.

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La prévalence de ces carences est accentuée par une production insuffisante d'aliments riches en nutriments particulièrement en période de soudure, la faiblesse du pouvoir d'achat, un manque d'information et d'éducation nutritionnelles de la population mais également la prévalence d'un certain comportement nutritionnel ancré dans les mœurs (par exemple certains aliments interdits aux femmes. enceintes).

Le déséquilibre alimentaire et nutritionnel pèse négativement sur la capacité de travail des producteurs ruraux, donc sur le niveau de production. Un autre constat tient dans la différence modeste perceptible entre la situation nutritionnelle de la population totale et celle des 2/3 de la population vivant en dessous du seul de pauvreté. Les populations pauvres présentent évidemment des fréquences de carences plus importantes pour tous les nutriments, du fait d'une alimentation moins abondante et moins diversifiée.

Au Niger, 80% de la population souffrent d'insécurité alimentaire, 61 % vivent dans la misère, deux tiers des nigériens vivent dans. la pauvreté absolue. Ces indicateurs, qui sont d'actualité, font constater qu'une grande partie de la population est touchée par l'insécurité alimentaire. Cette situation est récurrente et a toujours préoccupé aussi bien les populations que l'Etat. En effet, sur les 42 dernières années, 14 ont été déficitaires, soit une année sur trois. L'insécurité alimentaire au Niger comporte deux dimensions étroitement liées à savoir:

>-

l'insécurité alimentaire structurelle (chronique), qui résulte essentiellement du caractère massif de la pauvreté. Elle est d'autant plus poignante que le secteur agro-pastoral, qui emploie plus de 80% de la population active, est confronté à de fortes contraintes et que la richesse créée par les autres secteurs est peu importante et inégalement répartie;

>-

l'insécurité alimentaire conjoncturelle (courante), qui correspond aux difficultés alimentaires qui affectent périodiquement certaines catégories de la population et dont l'intensité est variable (des pénuries limitées dans le temps et l'espace aux crises généralisées). Les populations les plus vulnérables à ce risque de pénurie sont les ménages ruraux vivant des zones où la production agricole est incertaine et où les sources alternatives de revenus sont limitées.

Toutes ces deux dimensions sont toutes liées à la pauvreté qui accentue la vulnérabilité des populations. Les crises alimentaires auxquelles font face les populations nigériennes, à l'instar de toutes les populations sahéliennes, sont devenues désormais plus chroniques et localisées. Des groupes précis ou des zones bien localisées connaissent chaque année une insécurité alimentaire suite aux mauvaises récoltes ou à une insuffisance de revenus pour accéder convenablement à l'alimentation. Pour faire face à ce phénomène, l'Etat s'est beaucoup investi dans la recherche de la sécurité alimentaire. Très récemment encore, un certain nombre de politiques et stratégies ont été conçues et des structures gouvernementales ont été mises en place pour lutter contre l'insécurité alimentaire. En termes de ·politiques, le Gouvernement a adopté en août 2001 la Stratégie Opérationnelle de Sécurité Alimentaire (SOSA) avec deux objectifs généraux:

>-

améliorer de façon durable la sécurité alimentaire;

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>-

prévenir et atténuer les crises alimentaires. La SOSA concerne spécifiquement la sécurité alimentaire. Dans ce document d'orientation, la sécurité alimentaire des populations nigériennes constitue un service public.

En 2002, le Gouvernement a adopté la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). L'un des objectifs poursuivis dans ce domaine qui occupe le rang prioritaire notamment le développement rural est d'assurer la sécurité alimentaire. Tout récemment le Gouvernement a adopté le document portant sur la Stratégie de Développement Rural (SDR). Il sert de cadre de référence pour toutes les actions dans le secteur rural. L'un des axes stratégiques retenus est la sécurisation des conditions de vie des populations à travers la gestion durable des ressources naturelles et l'amélioration de la sécurité alimentaire.

L'Etat a donc fait de la sécurité alimentaire des populations, au regard de tous les documents de politique et de stratégies, une préoccupation majeure et un objectif prioritaire de lutte contre la pauvreté au Niger. Face à cette situation quasi permanente, la volonté de disposer d'un outil d'aide à la prise de décisions est clairement exprimée par les pouvoirs publics. A cela, il faut ajouter la nécessité de créer un cadre de partenariat fécond entre l'Etat et les Donateurs. Du fait du caractère récurrent des situations d'insécurité alimentaire et des incertitudes à chaque campagne agricole (risques alimentaires) l'Etat s'est doté d'un Système national de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (SNPGCA). C'est ainsi que des structures ou cadres de concertation ont été crées dans le cadre de la gestion des crises alimentaires.

Ces structures ou cadres de concertation ont conduit à la création du système d'alerte précoce (SAP) étatique.

Parallèlement aux actions de l'Etat du Niger, des structures non étatiques ont également mis en place des systèmes d'alerte précoce, soit à couverture nationale, soit à couverture localisée. Il s'agit du réseau du système d'alerte précoce contre la famine ou FEWS NET (Farming Early Warning Systems Network, en anglais) et les systèmes communautaires d'alerte précoce et de réponses aux urgences (SCAP-RU) de CARE International, Niger. Cette action s'inscrit dans le cadre du programme

"Initiative Sécurité alimentaire au Niger" (ISAN) du consortium d'ONG américaines exerçant au Niger (CARE, CRS, HKI et AFRICARE), créé en 2000.

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TI LES OUTILS DE PREVENTION ET DE GESTION DES CRISES ALIMENTAIRES AU NIGER

2.1. La Cellule de Coordiuation du Système d'Alerte Précoce

La Cellule de Coordination du système d'alerte précoce en sécurité alimentaire (CC/SAP), l'actuelle structure technique d'alerte précoce étatique, est née·d'un besoin pressant du Niger de disposer d'un outil d'aide à la décision en matière d'informations sur la sécurité alimentaire. Cet outil est né suite à un processus de plus d'une dizaine d'année:

~ 1968-1974, la création d'un comité composé des représentants des Ministères techniques d'encadrement du monde rural. Ce comité était rattaché à la Présidence de la République et est chargé de proposer les solutions à la résolution de la famine qui prévalait;

~ 1974-1982, la création d'un département ministériel chargé de "l'Economie Rurale, de la Climatologie et de l'Aide aux populations" (ordonnance n074-02 du 22 avril 1974). Ceci pour marquer l'intérêt que le Gouvernement attachait à cette politique de l'aide aux populations. Ce département ministériel fut remplacé un an plus tard par un Comité Interministériel de Suivi de la Campagne Agropastorale et de Coordination de l'Aide Alimentaire (arrêté W26/CMSIPM du 10 septembre 1984);

~ 1984-1989, à la faveur de la sécheresse de 1984, le Comité fut re-dynamisé et prit le nom de Groupe Technique Pluridisciplinaire (GTP) de Suivi et de Coordination de l'aide alimentaire sous la tutelle du Ministre du Commerce, de l'Industrie et des Transports (arrêté N°O 12IPM de 2 novembre 1987). C'est surtout la sécheresse de 1984 qui va donner le déclic aux réflexions sur la création et l'ancrage institutionnel d'un Système permanent d'Alerte Précoce.

Parallèlement se développaient les mêmes préoccupations chez partenaires, notamment le CILS S, la FAO et l'USAID. Le premier projet de création d'un SAP au Niger date précisément de 1988, projet présenté lors de la table ronde sur le développement rural. Cette consultation a été minutieusement préparée par les cadres nationaux émanant de tous les Ministères concernés. Tous étaient unanimes qu'il fallait une structure souple placée à un niveau hiérarchique adéquat pour' assurer une meilleure coordination des actions.

C'est donc au terme de ce processus que fut créé le SAP auprès du Cabinet du Premier Ministre, par décret N°89/0030IPM du 23/09/89 ;

~ 1995, par décret W95-0811PM du 31/05/95, le SAP a ensuite été modifié en complétant la mission d'alerte avec celle de gestion des catastrophes, devenant ainsi SAP/GC.

~ 2002, le SAP/GC a été modifié à nouveau par Arrêté n00070IPM du 03 Septembre 2002 au terme duquel le SAP prend la dénomination de Cellule de Coordination du Système d'Alerte Précoce (CC/SAP), en délaissant la gestion des catastrophes, bien que théoriquement, car la CC/SAP est encore sollicitée en cas de besoin sur le sujet. Cette dernière modification, ayant entraîné la création de la CCA, a eu pour objectif de mettre fin à la situation où le SAP/GC était à la fois juge et partie, en ce sens qu'il identifiait les situations de crises alimentaires, identifiait, mettait en œuvre et évaluait les actions d'atténuation des crises alimentaires.

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Le SAP est un dispositif à couverture nationale, relevant du Cabinet du Premier Ministre, qui rassemble et traite les données produites par d'autres systèmes d'information sur la sécurité alimentaire. La prise en compte des informations relatives à différents paramètres de la sécurité alimentaire (production agricole, marchés, santé .... ) est sensée être réalisée successivement au niveau des 36 départements et 9 communes urbaines (cellules sous-régionales du SAP) des régions (ceIJules régionales du SAP) et au niveau du pays (Groupe de Travail Interdisciplinaire).

La CC/SAP, sous l'autorité du Directeur de Cabinet du Premier Ministre, est chargée:

~ de colJecter, de traiter et de diffuser les informations pertinentes relatives aux risques de crises alimentaires qui pourraient toucher certaines zones du pays;

~ et du suivi de l'évolution de la situation dans ces zones.

A ce titre, la CC/SAP exerce en colJaboration avec les structures concernées, entre autres, les attributions suivantes:

~ Rassembler et analyser, dans le cadre du SAP, toutes les données dans les domaines alimentaire, sanitaire, nutritionnel et socio-économique,

~ Assurer le secrétariat exécutif du Groupe de Travail Interdisciplinaire (GTVSAP)

~ Assurer l'échange d'information et la large diffusion à temps des données relatives à la vulnérabilité des populations et des analyses produites par le SAP sous les formes appropriées, notamment auprès des décideurs publics et de la Commission mixte de concertation Etat donateurs;

~ Assurer l'évaluation de l'impact des actions conduites pour l'atténuation des crises alimentaires, notamment ceIJes coordonnées par le Groupe de Travail pour la gestion des crises alimentaires (GTVCCA) ;

~ Constituer un pôle de référence technique dans ses domaines de compétence

~ Participer à la mise en place d'un plan national d'assistance alimentaire d'urgence qui définit la politique du Niger en matière de crises alimentaires.

Ce document cadre, qui est à finaliser d'ici la fin de l'année par le comité ad hoc mis en place à cet effet, définira à partir d'une typologie des situations conjoncturelles d'insécurité alimentaire le rôle des différentes structures du dispositif. Pour l'instant, les parties sur l'état des lieux et le cadre stratégique sont disponibles. Il reste les parties sur le plan de contingence et les critères de mobilisation des ressources.

Pour remplir sa mission, la CC/SAP s'appuie sur ses Unités, le Groupe technique interdisciplinaire du système d'alerte précoce (GTVSAP) et les comités régionaux et sous-régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires. Ces comités regroupent généralement les représentants des démembrements au niveau régional et départemental de toutes les structures membres du GTVSAP et les autorités

administratives à ces deux niveaux. Pour l'instant très peu de comités régionaux et sous-régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires intègrent dans leur équipe les ONG et les projets de développement intervenant dans leurs entités

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administratives malgré les nombreux rappels à la mise en œuvre de la décision d'impliquer les structures de la société civile dans lesdits comités.

La CC/SAP comprend quatre (4) Unités, dont trois sont techniques et la quatrième, chargée des affaires administratives et financières (voir organigramme CC/SAP en annexe). Nous alIons examiner une à une les unités techniques en passant en revue quelques unes de leurs attributions: .

A. L'Unité d'Alerte est chargée, entre autres, de :

>

colIecter, centraliser et analyser les données mises à sa disposition par les structures membres du GTI, les comités sous-régionaux et

régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires;

>

organiser des études complémentaires sous formes d'enquêtes rapides ou d'enquêtes spécifiques, afm de diagnostiquer les situations

probables et/ou effectives de crise et de donner l'alerte à temps;

>

suivre l'évolution de la vulnérabilité des régions;

>

proposer des mesures appropriées conformément aux résultats du diagnostic réalisé;

>

assurer l'échange d'informations et les diffusions à temps des données relatives à la vulnérabilité des populations et des analyses produites;

>

coordonner la recherche méthodologique en matière d'alerte précoce;

>

coordonner et superviser l'analyse approfondie de la vulnérabilité conjoncturelIe et/ou structurelIe des zones à risque et des groupes vulnérables.

Cette unité est sous la responsabilité d'un agronome assisté par un sociologue. Ces deux personnes sont chargées de l'exécution des tâches incombant à l'Unité d'alerte.

Cette unité, au vu de ses attributions, a la responsabilité des principales fonctions attendues d'un système d'alerte précoce en sécurité alimentaire. Cette unité est en réalité le centre névralgique de la CC/SAP. Mais, vu l'étendue du territoire et des aspects couverts par la sécurité alimentaire, et aussi vu la délicatesse et les exigences de l'alerte précoce (informations fiables et pertinentes fournies en temps opportun), l'effectif de cette unité est très réduit. Le fait de dépendre en grande partie de plusieurs systèmes d'information sur la sécurité alimentaire exige de ces cadres d'avantage d'efforts d'analyse approfondie des informations fournies par les différents membres du GTIISAP. En cas de crise alimentaire presque généralisée, comme c'est le cas avec la campagne agricole 2004-2005, la pression y est très forte.

B. L'Unité de Suivi est chargée, entre autres, de :

>

sélectionner les projets d'atténuation reçus des régions et sous-régions;

>

analyser les programmes sectoriels et opérations d'urgence menées dans les zones à risque;

>

assurer l'évaluation de l'impact des actions conduites pour l'atténuation des crises alimentaires;

>

recenser les méthodes et capacités d'adaptation des populations face aux crises et les diffuser;

>

augmenter par la sensibilisation et la formation, les capacités des populations à prévoir les crises alimentaires et à y faire face.

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Cette unité est également dirigée par un autre agronome, assisté par un économiste. Pour les mêmes raisons évoquées pour l'Unité d'alerte, l'effectif semble ne pas être en adéquation avec les tâches attendues.

C. L'Unité Informatique et Statistique est chargée, entre autre, de :

~ centraliser et analyser toutes les données mises à sa disposition par les unités de Suivi et d'Alerte;

~ apporter un appui technique aux structures nationales, régionales et sous-régionales chargées de la collecte et de l'analyse de l'information dans le cadre du SAP;

~ constituer et gérer des banques de données sur tous les domaines d'intervention du SAP;

~ analyser les études et enquêtes menées dans les zones à risque ou sinistrées pour contribuer à la réflexion sur la problématique de la vulnérabilité alimentaire;

~ élaborer les instruments de collecte des données.

Un informaticien a la responsabilité de cette unité. Il a l'avantage d'être à ce poste depuis la création du SAP. Ceci constitue un atout pour non seulement constituer la banque de données du SAP, mais également pour bien exploiter son contenu. Mais, nous n'avons pas pu rencontrer l'intéressé pour savoir si effectivement la banque existe et dans le cas échéant des informations sur son contenu et sur les possibilités d'utilisation. Certains interlocuteurs ont évoqué l'éventualité d'exploiter les séries de données qui devraient exister à la CC/SAP pour faire une analyse structurelle de la vulnérabilité. Par exemple, lors de la réunion annuelle de janvier 2005, les participants ont fait ressortir, je cite "la nécessité de travailler sur les séries longues pour dégager des telldances structurelles afin de pouvoir faire ressortir les situations conjoncturelles et juger du degré de gravité des crises et du type d'actions à elltreprendre (urgence ou développement)", fin de citation.

A cet effectif, il faut ajouter le Coordonnateur de la CC/SAP, un statisticien démographe et l'Assistant Technique de l'Union Européenne qui vient aussi en appui aux systèmes d'information en sécurité alimentaire.

Le rôle de suivi de la situation alimentaire, sanitaire et nutritionnel est assuré à travers deux activités majeures qui sont:

Le suivi annuel: Chaque année, la vulnérabilité de chaque département/CU est estimée, à travers un indice de vulnérabilité calculé à partir des données de plusieurs paramètres contenu dans la «fiche d'identification des zones vulnérables». La dernière version améliorée de cette fiche date 2001. Elle est remplie deux fois par an, en octobre/novembre sur la base des résultats provisoires de la campagne et en février/mars avec les résultats définitifs de cette dernière. L'objet de la réunion, organisée par le CNPGCA, est de fournir au CNPGCA, aux Autorités nationales et aux partenaires au développement des informations fiables sur la situation alimentaire du pays. Parmi les points qui y sont examinés, il y a la "discussion et la validation des résultats de l'analyse des fiches d'identification des zones vulnérables, la proposition de celles devant bénéficier du suivi permanent", et la "proposition pour ces zones

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d'actions d'atténuation des crises alimentaires". Les résultats des travaux de chacune de ces deux réunions sont consignés dans un rapport.

L'indice de vulnérabilité, qui va de zéro à cent points, permet de classer les département/CU en quatre classes:

~ une note de vulnérabilité, de 76 à 100 points, une entité en état de famine;

~ une note de vulnérabilité, allant de 51 à 75 points, une entité extrêmement vulnérable;

~ une note de vulnérabilité, allant de 26 à 50 points, une entité vulnérable;

~ une note de vulnérabilité, allant de 0 à 25 points, une entité modérément vulnérable.

Les paramètres observés dans la nouvelle «fiche d'identification des zones vulnérables» sont au nombre de 10 groupes de variables:

1. La situation pluviométrique (hauteurs de pluies cumulées, durée de la saison des pluies, périodes de rupture, écoulement des eaux) est notée sur 9 points.

Les informations sont contenues dans le bulletin agro-hydro-météorologique élaboré par la direction de la météorologie nationale;

2. la situation des cultures vivrières (phénologie, déprédateurs, productions, bilan céréalier) notée sur 50 points auxquels on applique un coefficient de pondération (CP) suivant la zone écologique: dominante agricole (56%);

dominante agropastorale (36%) et dominante pastorale (6%) ;

~ la situation des cultures de rente (phénologie, déprédateurs, productions) notée sur 50 points auxquels on applique un coefficient de pondération suivant la zone écologique écologique: dominante agricole (18%); dominante agropastorale (12%) et dominante pastorale (6%) ;

~ la situation pastorale (bilan fourrager, santé animale, points d'eau, pâturage, mouvement animaux) notée sur 50 points auxquels on applique un coefficient de pondération suivant la zone écologique écologique: dominante agricole (6%);

dominante agropastorale (32%) et dominante pastorale (60%) ;

~ les sources de revenus secondaires (non agricoles) notées sur 50 points auxquels on applique un coefficient de pondération suivant la zone écologique écologique:

dominante agricole (20%); dominante agropastorale (20%) et dominante pastorale (28%) ;

~ L'état des marchés noté sur 10 points:

a) céréaliers dominante agricole (75%) ; dominante agropastorale (50%) et dominante pastorale (25%) ;

b) à bétail dominante agricole (25%) ; dominante agropastorale (50%) et dominante pastorale (50%) ;

c) de consommation) 2 points quelque soit la zone écologique

~ la situation sanitaire et nutritionnelle notée sur 6 points;

~ les éléments d'alerte (situations sur les marchés, mouvements et comportements inhabituels) notés sur 5 points;

~ capacités d'ajustement (stratégies d'adaptation, possibilités d'intensification, solidarité sociale)

~ Le diagnostic (indice) de l'année précédente notée sur 10 points.

l

(14)

Le total global est de 100 points après application de coefficient de pondération, là où c'est prévu (voir tableau en annexe). Il pennet à cet effet de déterminer les zones les plus vulnérables pour lesquelles un suivi permanent est nécessaire en cours d'année.

Les zones vulnérables représentent des cantons, des secteurs (des grosses agglomérations au sein d'un canton) ou des groupements).

Il faut souligner que les paramètres sur la situation nutritionnelle et les éléments d'alerte liés aux comportements inhabituels sont sous notés alors qu'ils sont les preuves palpables d'une situation d'insécurité alimentaire profonde. En effet, dans les zones marginales où le déficit alimentaire est structurel, on peut observer le cumul des effets de l'insécurité alimentaire chronique et ceux de la mauvaise campagne agricole. Le fait que ces éléments n'aient pas suffisamment de poids, ils vont très peu infiéchir l'analyse finale. Cela pose l'épineuse question de la non distinction des contraintes structurelles de celles conjoncturelles. Concernant la malnutrition au Niger, il paraît que l'ONG "Médecins Sans Frontière" (MSF) est la seule structure à avoir les données, car les districts sanitaires du pays (cases de santé, centre de santé intégrée, hôpitaux) qui devaient nonnalement les fournir n'ont pas les moyens nécessaires pour les collecter, traiter et analyser. Ceux qui arrivent à le faire de temps en temps, les données ne sont ni complètes ni fiables.

Il n' y a pas de typologie suffisamment précise des situations d'insécurité alimentaire.

Le fait de ne pas distinguer de façon claire dans le dispositif de prévention l'insécurité conjoncturelle de l'insécurité chronique affaiblit fortement les actions d'atténuations des crises. Le SAP ne donne pas d'information permettant de dire si l'on a affaire à des difficultés conjoncturelles ou chroniques. Ainsi les actions d'atténuation ne peuvent être ciblées correctement, donc pas adaptées. Il s'avère tout à fait nécessaire de parvenir à construire une typologie plus précise des situations d'insécurité alimentaire, afin d'améliorer la pertinence et l'efficacité des réponses apportées dans le cadre du dispositif

Le suivi mensuel: Le suivi mensuel est destiné aux zones en état de famine, les zones extrêmement vulnérables et moyennement vulnérables retenues lors de l'identification des zones vulnérables. Il pennet de suivre l'évolution de ces populations des zones classées vulnérables, qui sont représentées par les cantons, les groupements ou les secteurs les plus soumis au risque d'insécurité alimentaire. Cette méthode s'applique à un niveau plus réduit que le département ou la commune urbaine. Ce suivi permanent est fait à travers le remplissage par l'équipe du comité sous-régional du SAP de la "fiche de suivi permanent des zones vulnérables" autour de quatorze (14) paramètres.

Le principal moyen de diffusion et de communication des informations sur les situations alimentaire, socio-économique, sanitaire, et nutritionnelle, est le "BIIlletin mensllel d'information". En principe les informations contenues dans ce bulletin sont les infonnations d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire. Ce bulletin est élaboré à partir des infonnations fournies par les systèmes d'information sur la sécurité alimentaire, membres du GTI/SAP (leurs bulletins mensuels), et celles collectées par des agents de terrain de tous les services techniques. Les infonnations sont d'abord vérifiées et complétées par les comités du système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire au niveau des départements/communes urbaines et au niveau des régions.

Puis elles sont mensuellement acheminées à la CC/SAP par les voies les plus

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- - ---- ---",'1

appropriées et rapides (message radio présidence, fax, téléphone, messagerie de l'auto gare, etc .... ). Le bulletin est structuré principalement de la manière suivante:

~ Une présentation synthétique de la situation agro-pastorale dans les différentes composantes de la sécurité alimentaire à partir des indicateurs les plus significatifs de la période;

~ Une analyse approfondie de la situation alimentaire mensuelle des zones vulnérables tirée de l'exploitation des fiches de suivi permanent des zones vulnérables reçues au niveau de la CC/SAP ;

~ Une rubrique d'actualités qui traite de toutes les activités des différents partenaires (missions, colloques, séminaires, etc .... ).

Ce bulletin paraît chaque mois dans la première quinzaine de celui-ci. Le nombre de tirage par mois n'est pas précisé. Ce bulletin, qui est à son nOIOO en mai, est destiné aux décideurs de la CMC Etat-Donateurs et aux partenaires au développement non signataires de l'Accord-cadre, aux techniciens du CRC, à la Cellule Crise alimentaire, à la communauté nationale et internationale, aux membres du GTIISAP et GTIICCA.

Depuis l'an dernier, la CC/SAP publie un "bulletin Flash", dont le nOOOO est apparu le 13 août 2004. Le dernier, le n0009 est apparu le 15 mai 2005. Ce bulletin Flash est sensé faire la synthèse de la situation alimentaire dans les zones vulnérables à partir du bulletin mensuel à l'intention des décideurs.

Evaluation du bulletin mensuel d'information

Ce bulletin mensuel est sensé fournir les informations d'alerte précoce, mais plusieurs utilisateurs des ces informations sont unanimes à reconnaître que les informations qui y sont contenues sont de faible qualité et elles ne sont pas diffusées à temps. Nous n'avons pas la prétention d'avoir analysé tous les 100 numéros parus et même de les avoir tous vu. C'est pourquoi, nous avons juste analysé les quelques numéros que nous avons pu disposer (n086, 91 et 100) de ce bulletin. En lisant les trois numéros, le premier constat positif à mettre à l'actif du GTI/SAP, c'est une nette amélioration du contenu en passant du plus ancien numéro au plus récent. On a senti le souci de fournir assez d'informations. Mais c'est justement là où le bas blesse. En effet, la partie relative à la situation agro-pastorale, telle qu'elle est développée dans les différentes composantes, contient certes d'informations, mais par contre ne contient pas assez, voire pas du tout d'information d'alerte précoce. On a l'impression d'être enface d'un rapport d'activités ou d'un rapport de mission d'un service technique et dans lequel tout ce qui a été constaté ou réalisé est relaté. On a tout mis en exergue sauf l'information d'alerte précoce. La majorité des informations sont des moyennes, des tendances très souvent agrégées à l'échelle d'une région, de plusieurs régions ou bien à l'échelle nationale. Alors que ces informations seraient plus parlantes au niveau des zones vulnérables suivies.

Les sources de ces informations sont les notes de synthèse mensuelle, une compilation des situations décadaires des différents systèmes d'informations, membres du GTUSAP. Mais ces notes de synthèse sont tirées comme telles des bulletins de ces structures. Sûrement, elles sont adaptées à de tels bulletins, qui sont des bulletins d'informations techniques. L'insertion de telles informations dans un bulletin d'information d'alerte précoce exige au préalable une sélection minutieuse et une analyse plus fine des informations disponibles pour les adapter à la nature du bulletin

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d'alerte précoce. En réalité, la CC/SAP, plutôt que de prendre comme telles les informations contenues dans les bulletins des services techniques, devait les analyser comme des données secondaires en les rapprochant au mieux des zones vulnérables qui font l 'objét de suivi permanent (sinon du département abritant les zones) à travers les informations contenues dans les fiches de suivi permanent.

S'agissant des informations du suivi de la situation alimentaire, la non réception chaque mois des fiches de suivi de l'ensemble des zones vulnérables suivies constitue une contrainte mqjeure à une analyse temporelle de l'évolution de la situation de chaque zone vulnérable. En effet, il arrive que la situation d'une zone soit décrite dans un mois quelconque, alors qu'elle ne l'a pas été le mois précédent, ou vis versa.

Mieux, même si les deux situations sont disponibles et avec une évolution dans un sens ou un autre, il n

y

a pas d'explication à cet état de fait. C'est juste le constat qui est décrit. Alors qu'en poussant l'analyse à l'explication, on pourrait mieux apprécier si les actions d'atténuations des crises alimentaires ont eu des effets ou pas. Les indicateurs pour classer les zones selon le degré de gravité de la situation alimentaire ne sont pas hiérarchisés selon le degré de gravité. Par exemple, la consommation inhabituelle d'aliments de pénurie (produits de cueillette ou fouille de fourmilières) versus les changements de comportement pour fait d'insécurité alimentaire. Cette nécessité de hiérarchiser les indicateurs a été vivement exprimée par les participants à la première réunion annuelle du SNPGCA tenue en janvier 2005.

La troisième partie du bulletin, relative aux actualités de tout genre n'a vraiment pas sa place dans un bulletin d'information d'alerte précoce. De telles informations n'intéressent nullement des décideurs plutôt friands d'informations d'aide à la prise rapide de décisions pour atténuer les souffrances d'une frange de la population.

Compte tenu de ce qui précède, nous concluons que ce bulletin, dans le fonds, ne met pas en exergue les informations d'alerte précoce. Il ne doit pas être la compilation des synthèses des différents rapports techniques, dans la mesure où leurs objectifs et leurs groupes cibles ne sont pas identiques avec ceux du bulletin d'information d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire. Dans la forme, ce bulletin est monotone, car il est presque entièrement en format texte, pas de carte ni d'image, seulement quelques graphiques qui viennent d'ailleurs en duplication du texte.

Compte tenu de la forte dépendance de la CC/SAP en informations d'alerte précoce vis à vis des structures techniques, membres du GTI/SAP, et du fait qu'elle n'a aucun contrôle quant à la fiabilité de ces informations, des risques du dysfonctionnement du système existent, et les raisons peuvent en être multiples. Comme illustration, nous allons évoquer ce que plusieurs des personnes que nous avons rencontrées ont observé au début de la campagne 2004-2005. En effet, la première réunion annuelle du SPGCA, qui devait se tenir en novembre/décembre 2004, ne l'a été qu'en mi-janvier 2005, à cause du retard dans la publication des résultats provisoires de l'EPER. Il faut souligner aussi le hiatus lors de la réunion du PREGEC à Banjul entre les chiffres sur le déficit céréalier donnés par l'EPER et l'appréciation que faisaient les autres participants du Niger sur la situation alimentaire, d'où un retard dans la publication des résultats provisoires de la campagne agricole 2004-2005. La conséquence directe de ceci, c'est le retard dans la tenue de la première réunion annuelle du système de prévention et de gestion des crises alimentaires, qui est en principe la seule instance étatique habilitée à fournir des informations sur la situation alimentaire du pays. Mais

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d'aucuns ont dit que la léthargie momentanée de l'administration du fait des élections générales au Niger a eu aussi sa part d'effet sur un tel dysfonctionnement. Ainsi, il a fallu la deuxième décade de janvier 2005, pour tenir ladite réunion, alors que la situation alimentaire du pays est demeurée préoccupante avec le déficit hydrique et l'invasion acridienne enregistrés. Il faut cependant souligner que les pouvoirs publics ont débuté dans le cadre du DNPGCA l'opération d'urgence dès novembre 2004 par la vente de céréales à prix modéré dans certaines zones vulnérables. La sévérité de la crise alimentaire au Niger à cause du déficit pluviométrique et des attaques acridiennes en 2004 et la hausse généralisée des prix des céréales sur les différents marchés du pays auraient certainement été des indices assez suffisants pour la mise en œuvre de l'opération d'urgence.

D'autres points faibles, non moins importants, du SAP étatique sont:

~ L'insuffisance de ses ressources humaines au niveau de la CC/SAP au vu des attributions de chacune des Unités la composant et au vu des attentes des utilisateurs des informations d'alerte précoce qui sont de plus en plus exigeants par rapport à la pertinence, à la fiabilité et à la qualité analytique et visuelle des informations produites. En effet, la crédibilité de tout SAP est liée en premier lieu à l'information crédible diffusée en temps opportun;

~ Le problème de pérennisation des activités du SAP lié à l'insuffisance des ressources financières. L'engagement de l'Etat, non seulement n'est pas à la hauteur des attentes vis à vis du SAP mais les fonds ne viennent pas à temps.

~ la méthodologie présentement utilisée est plus basée sur le bilan céréalier, quand bien même des améliorations sont à noter depuis la réforme sur la diversification des composantes de la sécurité alimentaire. Mais il faut cependant déplorer que cette diversification ne soit pas pleinement exploitée.

Cette situation ne permet pas une bonne appréciation de la vulnérabilité;

~ Les problèmes de transmission en temps opportun des données exhaustives du terrain à la portion centrale à Niamey. Ceci a pour conséquence décalage de la publication du bulletin, donc le risque de générer tardivement et/ou partiellement des informations d'alerte précoce;

~ Un problème de communication avec l'extérieur. En interne, toutes les personnes intéressées par le sujet sont plus ou moins informées. Cependant les personnes externes au dispositif ne sont pas suffisamment bien informées et en temps opportun. A l'ère de la mondialisation et des NTIC, il ne faut pas oublier ces groupes cibles potentiels qui sont à l'extérieur du Dispositif et surtout du pays.

Il faut souligner aussi les problèmes des fournisseurs d'informations à la CC/SAP qui jouent sur la fiabilité des informations fournies. Il s'agit des problèmes de :

~ collecte de données à la base pour des questions de méthodologie. Les informations sont le plus souvent agrégées au niveau département, qui est généralement une entité administrative hétérogène à tout point de vue;

~ ressources humaines: elles sont en quantité réduite et ne sont pas souvent assez outillées en techniques d'enquête et d'analyse statistique;

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~.

1

,

~ moyens matériels: les moyens de transport vue l'étendue du pays et ceux de traitement et d'analyse de données;

~ moyens financiers qui sont insuffisants et pas souvent disponibles à temps.

Il faut relever qu'il y a aussi des points forts dans tout ce qui a été développé plus haut:

~ Le fait d'être l'un des bras techniques de ce dispositif, c'est à dire du Gouvernement et des partenaires au développement est une position avantageuse pour la CC/SAP dans l'accomplissement de sa mission;

~ L'ancrage institutionnel de la CC/SAP au niveau du Cabinet du Premier Ministre a un avantage certain, dans la mesure où il permet de transcender les éventuels clivages et incompréhensions entre départements ministériels que si elle était sous la tutelle d'un seul département ministériel quelconque. Cet ancrage facilite également l'information et la sensibilisation rapides des décideurs nationaux au plus haut niveau de même que les partenaires au développement. Cependant, l'autre revers d'un tel ancrage pourrait être les situations où un consensus des techniciens sur une situation donnée pourrait ne pas être accepté comme tel par le politique malgré sa pertinence;

~ La CC/SAP, depuis les réformes intervenues en 2001 et après, a fait également des progrès appréciables dans ses tentatives:

a) d'accélérer la transmission des données du terrain vers la cellule de coordination (envoi par la radio présidence, là où c'est possible) ; b) de diffusion rapide des informations. La coordination s'est imposée de

publier le bulletin mensuel et le bulletin flash au plus tard le 15 du mois suivant;

c) et sa disponibilité à reconnaître ses propres insuffisances et à s'ouvrir aux autres (les SAP non étatiques, la société civile) quand bien même le second aspect reste encore timide. Par exemple, les analyses sur les situations alimentaires des SAP non étatiques et des ONG ne sont pas prises en compte dans les bulletins de la CC/SAP. L'implication de la société civile dans la composition des comités régionaux ou sous régionaux du SAP n'est toujours pas effective dans l'ensemble des régions et des départements

~ Le fait que le SAP étatique ne soit pas un projet. En effet, l'appui financier qu'i! reçoit de l'Union européenne s'inscrit dans le cadre de l'aide budgétaire que cette institution européenne apporte au Niger. Et la part qui va à la CC/SAP, comme d'ailleurs toutes les structures étatiques qui reçoivent ce type d'appui, est chaque année inscrite au budget national en même temps que la part du Niger sous forme de ligne sécurisée. Cette formule, selon plusieurs personnes, cette formule permet de pérenniser le financement même si l'Union européenne arrêtait son appui financier au SAP, l'Etat du Niger pourrait faire fonctionner le SAP sur fonds propres pourvu que la volonté politique y soit.

En termes de perspectives pour le SAP étatique, il y a l'appui que le projet portant sur le recensement général de l'agriculture et du cheptel (RGAC) en cours apportera SAP étatique. Il s'agit du module lié à la sécurité alimentaire qui fait partie des activités dudit projet. Après les premiers échanges sur la question entre le projet RGAC et la CC/SAP, l'idée évolue normalement. Le module (méthodologie et questionnaires)

î

(19)

sera élaboré avec l'appui de consultants internationaux d'ici la fin de l'année 2005 et sa mise en œuvre interviendra en 2006.

2.2. Le Groupe technique interdisciplinaire du système d'alerte précoce (GTI/SAP)

Les dispositifs nationaux de collecte d'informations primaires dans le cadre du système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire au Niger comprennent plus d'une dizaine de structures techniques de l'Etat, qui sont membres du GTI/SAP. Le GTIISAP, composé de treize (13) structures étatiques, a pour rôle de soutenir la Cellule de Coordination du SAP dans sa mission d'analyse et de détection de crise et de faire des propositions de correction nécessaires.

Il s'agit de:

~ Direction de la Météorologie Nationale;

~ Direction de la Protection des Végétaux;

~ Services des Statistiques du Ministère de l'Agriculture;

~ Direction du Commerce Intérieur et de la Concurrence;

~ Direction de la Santé animale du Ministère chargé de l'Elevage;

~ Système d'information sur les marchés de bétail ;

~ Système d'information sur les marchés agricoles;

~ Direction de la Statistiques et des Comptes Nationaux;

~ Direction de la Surveillance et du Contrôle Epidémiologique ;

~ Direction des Programmes et Plan;

~ Direction de la Promotion Sociale et de la Solidarité Nationale;

~ Direction des Ressources en eau;

~ Direction de la Production Animale et de la Promotion des Filières.

Chaque groupe est dirigé par un chef de file et s'occupe de suivi d'un groupe d'indicateur déterminé. Il se réunit chaque fois que c'est nécessaire sous l'autorité de la CC/SAP. Il est chargé entre autres de :

~ veiller à la collecte et au traitement des informations relatives à la situation alimentaire dans le pays;

~ veiller à la transmission régulière d'informations fiables par les structures chargées de fournir les éléments d'analyse à la CC/SAP (ministères techniques, comités régionaux et sous-régionaux de prévention et de gestion des crises alimentaires) ;

~ apprécier la pertinence et l'efficacité de la méthodologie utilisée dans le cadre du SAP;

~ soumettre au CNPGCA, sur proposition de la CC/SAP les éléments d'informations sur la situation alimentaire.

Les structures membres de ce groupe, chargées de collecter les informations nécessaires à l'analyse de la vulnérabilité sont tenues de transmettre à la CC/SAP les données utiles selon les conditions et la périodicité définies par le GTIISAP. Nous allons ici faire cas des structures dont les informations portant sur leurs domaines

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respectifs d'intervention paraissent régulièrement dans le bulletin mensuel d'information du SAP.

Il s'agit:

~ du service des statistiques agricoles dans sa composant "Enquête prévision et estimation des récoltes" (EPER) ;

~ du système d'information sur les marchés agricoles (SIMA) ;

~ du système d'information sur les marchés à bétail (SIM bétail) ;

~ de la Direction de la protection des végétaux (DPV) ;

~ de la Direction de la Météorologie nationale (DMN).

2.2.1. Le Service des statistiques agricoles

L'Enquête prévision et estimation des récoltes (EPER), est placée sous la responsabilité de la Section "Suivi et Méthodologies des Enquêtes" du Service des Statistiques Agricoles du Ministère du Développement Agricole (MDA). Sur le terrain, l'exécution de ,'EPER est confiée aux Directions régionales du développement agricole (DRDA) et aux Services du Développement agricole au niveau départemental. Le personnel d'enquête est constitué essentiellement par les encadreurs des Districts du Développement. Agricole. L'EPER, initiée en 1975, est devenue depuis lors une activité permanente du service des statistiques agricoles. Par rapport aux premières éditions de cette enquête, le dispositif d'évaluation de la campagne agricole, avant de revêtir sa forme actuelle connue sous le nom d'EPER, a subi de nombreuses mutations. Grâce à l'appui technique et financier de la FAO (projet TCPINER/4554) il a été procédé à la révision de la méthodologie de l'EPER, et de nouveaux documents techniques conformes à la nouvelle méthodologie ont été conçus et testés depuis lors.

L'EPER, une enquête par sondage aléatoire, couvre 35 départements du Niger, à l'exception du département d'Agadez, où les cultures pluviales sont marginales, et 08 communes urbaines, et les aménagements hydro-agricoles de l'Office national des aménagements hydro-agricoles (ONAHA). Toutefois, les productions en hivernage et en saison sèche estimées par l'ONAHA, sont prises en compte pour l'estimation de la production agricole totale nationale. La base de sondage de l'EPER est composée d'un échantillon de 821 unités primaires (villages) et d'un échantillon de 4105 unités secondaire (exploitations agricoles). Le dernier relevé conduit aux résultats définitifs de la campagne, publiés en mars/avril. Ces résultats servent à préciser les pronostics d'octobre et à fournir à la comptabilité nationale les données sur le volume de la production agricole.

L'EPER vise essentiellement à fournir pour chaque campagne agricole des informations relatives:

~ aux prévisions de récolte et aux stocks céréaliers paysans pour répondre aux besoins du bilan céréalier prévisionnel et à ceux du système d'alerte précoce sur la sécurité alimentaire. Le relevé d'août est utilisé pour la prévision du niveau des récoltes qui est publiée en octobre;

(21)

»

à la production et la diffusion de données conjoncturelles sur les exploitations agricoles à savoir: les superficies emblavées, les rendements et les productions des principales spéculations pluviales.

Deux méthodes de prévision de récoltes sont appliquées:

1. la première consiste à déterminer un rendement prévisionnel à appliquer à la superficie mesurée. Pour ce faire, au niveau de chaque exploitant échantillon on prélève 5 kg d'épis ou de panicules de la campagne précédente, ce qui permet de déterminer le poids brut et net par épi ou panicule en grammes. On procède au comptage des épis ou panicules potentiels à l'intérieur du carré de rendement, que l'on multiplie par le poids net déterminé ci-dessus pour estimer le rendement prévisionnel du carré en kg/ha.

2. la seconde méthode consiste en une estimation qualitative, à partir de l'opinion des agriculteurs selon la campagne en cours. Cependant, cette information n'est pas utilisée dans la prévision de récoltes. Elle est juste transmise à la CC/SAP pour se faire une idée.

L'estimation des stocks paysans céréaliers est basée sur la déclaration faite par le responsable de l'unité de stockage du nombre d'unités de mesure locales (UML) utilisé pour les céréales détenues. Au niveau de chaque exploitant échantillon on a, auparavant estimé le poids moyen de chaque UML.

Le dispositif de collecte de données se compose de d'agents de terrain des directions régionales de l'agriculture:

»

252 agents enquêteurs, les chefs de districts ou de postes agricoles, qui s'occupent en même temps de plusieurs autres activités;

»

41 contrôleurs, les responsables départementaux ou communaux du développement agricole) qui effectuent une seule sortie de contrôle sur le terrain par mois;

»

9 superviseurs (7 responsables des statistiques agricoles au niveau des Régions et 2 au niveau central) qui effectuent une seule sortie de supervision sur le terrain tous les deux mois.

La collecte des données dure environ sept (7) mois, dont une première phase pour les données prévisionnelles (du le, juin au 30 septembre) et une deuxième phase pour les résultats définitifs (octobre à décembre). La saisie et le traitement des données sont centralisés à Niamey. Néanmoins, l'idée de décentraliser la saisie de ces données au niveau des régions a été envisagée. Mais par manque de moyens semble t-il, ce projet n'a pas encore vu le jour. L'un des goulots d'étranglement dans l'EPER c'est la remontée à temps des questionnaires remplis et le temps de saisie. La saisie des données se fait au moyen du logiciel IMPS et le traitement au moyen des logiciels SPSS et Excel. Les résultats prévisionnels sont ainsi publiés à la fin du mois d'octobre et les résultats définitifs au cours du mois de mars. Mais durant la campagne agricole, l'EPER publie la situation des cultures dans le bulletin décadaire du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP) coordonné par la direction de la météorologie nationale. Les activités de l'EPER reçoivent un financement conjoint Etat du Niger (14.000.000

,

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FCFA) et Union européenne (11.000.000 FCFA), soient 25.000.000 FCFA par an, non compris la masse salariale des agents cadres impliqués dans lesdites activités.

Outre les carences graves relatives à la saisie et au traitement des données ci-dessus mentionnés, l'unanimité est faite autour de la très faible qualité des données provenant du terrain et du retard dans leur transmission à la portion centrale. Cette situation est essentiellement due au manque de moyens suffisants en ressources humaines et en ressources financières et matérielles. En perspectives, le projet Recensement général de l'agriculture et du cheptel (RGAC) compte apporter un appui à l'EPER en vue d'améliorer la méthodologie et la démarche de collecte des données sur les statistiques agricoles. Cet appui qui consiste à réaliser des enquêtes agricoles dans les ZD du RGAC et les villages agricoles de l'EPER, démarrera simultanément dès la présente campagne agricole.

2.2.2. Le système d'information sur les marchés agricoles L'actuel Système d'Information sur les Marchés Agricoles (SIMA) du Niger est un service spécialisé de l'Etat créé en 1989 sous l'appellation de SIM céréales. Depuis l'an 2000, suite à la restructuration de l'OPVN, le SIM céréales a été également restructuré avec l'élargissement de son mandat aux prix des autres produits agricoles, d'où sa nouvelle appellation de SIMA. Le SIMA, sous la tutelle du Ministère du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion du Secteur Privé depuis la réforme, est chargé de collecter, traiter et diffuser toutes informations relatives aux prix des produits agricoles (céréales, légumineuses, tubercules et cultures de rente). Il a une couverture géographique nationale et régionale avec ses 58 marchés dont 52 marchés nationaux et 6 marchés transfrontaliers (1 au Burkina Faso, 1 au Bénin et 4 au Nigéria). Chaque département est représenté par au moins un marché. L'effectif du SIMA est composé de deux (2) statisticiens, un (1) économiste à la portion centrale à Niamey et de huit (8) contrôleurs régionaux et cinquante huit (58) enquêteurs sur le terrain. Tous les contrôleurs régionaux sont des statisticiens, ce qui est atout pour disposer de données de qualité sur les prix.

Le marché constitue l'unité statistique où l'enquêteur se rend aux heures de pointe, une fois par semaine, afin de collecter les données en remplissant trois (03) fiches (questionnaires). L'enquêteur garde une fiche avec lui, et envoie les deux dernières au contrôleur régional qui les contrôle. Après les avoir contrôlé, il transmet l'une des fiches à l'équipe centrale, à Niamey.

Pour la transmission des données collectées on utilise deux types de transmission:

)0 par téléphone, pour les données destinées à la diffusion par la radio;

~ via une société de transport voyageurs (SNTV), les fiches remplies et vérifiées sont transmises à l'équipe centrale. En effet, chaque contrôleur régional rassemble chaque semaine les fiches de son entité administrative et les fait acheminer à l'équipe centrale sous forme de pli fermé par la SNTV.

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