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Au Mené, la transition est devenue réalité!

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Academic year: 2022

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Au Mené, la transition est devenue réalité !

Le 7 novembre dernier, un car d’élus en provenance d’Ille-et-Vilaine a débarqué à Saint Gilles du Mené (22). Dans cette petite commune de 500 habitants, la transition est sur toutes les lèvres. En effet, l’initiative « Le Mené en transition » rassemble sept communes voisines dans un programme énergétique ambitieux. Objectif : devenir un territoire à énergie positive d’ici 2025-2030.

Naissance d’une mobilisation

10h, dans la mairie de St Gilles du Mené. Réuni autour d’une table, un groupe d’élus est arrivé d’Ille et Vilaine afin de découvrir le Mené en transition. Les participants suivent avec attention le récit du maire Jacky Aignel. Tout a commencé dès les années 60, alors que se réunissent des milliers de personnes inquiètes pour l’avenir de la commune.

« On s’est dit que si on ne se bougeait pas dans nos petits territoires ruraux, on allait mourir », retrace Jacky Aignel. Les agriculteurs sont notamment mobilisés avec la volonté de défendre leur profession, face aux scandales environnementaux de plus en plus nombreux. Ils se regroupent dans les années 90 pour former l’association Mené Initiatives Rurales (MIR). « On voulait lutter contre la métropolisation et la mondialisation qui nous étouffaient », témoigne Jacky Aignel, agriculteur de profession.

Paul Houée, sociologue, retrace l’histoire du Mené

En 1999, les membres du MIR s’envolent pour le

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Danemark. Objectif : découvrir la gestion des déchets dans un pays en avance sur son temps. « On a découvert la méthanisation », explique Jacky Aignel,

« et on s’est dit qu’on avait raté une étape ».

C’est le début d’une réflexion qui se veut globale.

Le groupe de militants découvre ainsi, étude à l’appui, que l’importation d’énergie coûte chaque année neuf millions d’euros au territoire du Mené.

Comment relocaliser cet argent ? La décision est p r i s e d e l i s t e r l ’ e n s e m b l e d e s r e s s o u r c e s disponibles localement sur le territoire du Mené, composé de sept communes. Et de monter un projet pour chacune de ces ressources.

De nombreux projets solaires et éoliens

Les élus d’Ille et Vilaine découvrent avec attention l’état des lieux du Mené et les nombreux projets mis en place. Céline Blaison, chargée de développement durable du Mené, détaille les différentes sources d’énergie répertoriées sur le territoire. Le Mené en transition a par exemple choisi d’utiliser la ressource solaire. Des panneaux photovoltaïques ont ainsi été installés chez des particuliers, mais aussi chez un agriculteur, sur une surface de toiture de 300m2. Le même dispositif recouvre également les toits de bâtiments publics : école de Plessala, plateformes bois-énergie du Gouray, de Saint Gouëno et de Langourla. « Mais si on veut atteindre l’autonomie énergétique, il faut réduire de moitié les dépenses de chauffage », prévient Céline Blaison. Dans cette optique, un programme solaire thermique a été lancé, avec la construction de 35 maisons solaires : celles-ci ne nécessitent aucune dépense de chauffage.

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Une éolienne (image d’illustration)

Par ailleurs, la ressource éolienne a été valorisée s o u s u n e f o r m e o r i g i n a l e : u n p a r c é o l i e n participatif a vu le jour en 2013. Il est détenu à 30 % par 147 ménages du territoire réunis en Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et L o c a l e d e l ’ É p a r g n e S o l i d a i r e ( C I G A L E S ) . L’initiative fait réagir : dans la salle, les q u e s t i o n s d e s é l u s f u s e n t . E n t ê t e d e s préoccupations des visiteurs, la question de l’acceptabilité sociale. Jacky Aignel les rassure.

« L’éolien ne fait pas le même bruit quand on a participé financièrement », plaisante-t-il. Pour autant, il conseille d’être raisonnable. « Il ne faut pas en mettre partout, ça n’est pas notre intention », explique-t-il, « mais pour arriver à l’autonomie énergétique sur un territoire, c’est un outil très performant ». « C’est le mélange de

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p l u s i e u r s é n e r g i e s d i f f é r e n t e s q u i e s t intéressant », approuve un élu dans la salle.

Valoriser la biomasse

La suite de la journée est consacrée aux visites. A l’honneur : la biomasse, dans tous ses états. Le groupe se rend tout d’abord sur le site de Geotexia, une unité de méthanisation inaugurée en 2011 à Saint Gilles du Mené. La visite suit le parcours des effluents, de leur arrivée à l’usine jusqu’à leur transformation en biogaz puis en électricité. Les installations, impressionnantes, permettent à 35 agriculteurs regroupés en coopérative (CUMA) de traiter leurs lisiers. L’unité de méthanisation est é g a l e m e n t u t i l i s é e p a r d e s e n t r e p r i s e s agroalimentaires locales. Casques vissés sur la tête et gilets jaunes de sécurité sur le dos, les élus bretillien écoutent les explications de Céline Blaison. Ils découvrent ainsi la partie de l’usine réservée au traitement de l’eau. Une fois le processus achevé, ce sont 58000m3 d’eau propre qui sortent de Géotexia. Cette eau sert à alimenter des plantations de taillis à très courte rotations, destinés à fournir en bois les chaufferies collectives.

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Les élus en visite à Géotexia

C’est sur la visite de l’une de ces chaufferies que se conclut l’après-midi. A Collinée, une chaudière communale collective à été installée en 2013.

Changement d’atmosphère pour les élus en visite : la chaleur du local confiné remplace la fraicheur extérieure. Reliée à 1km de réseau, la chaudière alimente bâtiments publics et particuliers, grâce à la combustion de bois local. Un approvisionnement de proximité encore difficile à stabiliser. Pour le pérenniser, le Mené en transition a choisi de favoriser le reboisement : un programme de plantation de 40 hectares de taillis a été mis en place, et 17km de haies ont d’ores et déjà été replantées chez des agriculteurs. Un chiffre à faire progresser. Pour cela, le Mené en transition cherche encore à mobiliser. « On aimerait être plus nombreux », souligne Jacky Aignel, « les politiques

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sont juste un maillon de la chaîne et il n’y a pas forcément besoin d’être élu pour agir ».

Les élus découvrent le remplissage de la chaudière collective

L’Archinaute, le bateau qui avance contre vents et marées

Depuis deux ans, Charles-Henri Viel, un ancien ingénieur installé dans le Morbihan, travaille sur un bateau propulsé grâce à une voile tournante.

Cette sorte éolienne fournit l’énergie au bateau. Il

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espère convaincre les professionnels de la mer d’utiliser son bateau.

Verra-t-on bientôt de drôle de bateau, surmonté d’un éolienne ? C’est en tout cas le pari de Charles-Henri Viel.

Cet ancien ingénieur développe actuellement l’Archinaute, un bateau propulsé grâce à une voilure tournante. « La voilure tournante est utilisée comme source d’énergie principale. Elle permet d’alimenter un moteur ou un groupe froid, de fournir de l’électricité au bateau… », précise-t-il.

L’Archinaute fonctionne sur le principe de l’éolienne. Celle- ci va produire de l’électricité qui sera ensuite utilisé avec un moyen de propulsion classique. « C’est une énergie propre et renouvelable ! », se réjouit déjà Charles-Henri Viel.

Il espère que son invention trouvera des applications dans quatre domaines : le transport maritime, la pêche, la recherche scientifique et la plaisance. « Le plus important, c’est la navigation professionnelle. C’est elle qui navigue le plus et qui a la consommation la plus importante », explique- t-il.

« Il faut sortir des énergies fossiles »

Charles-Henri Viel travaille sur l’Archinaute depuis deux ans.

En 2014, il a créé un démonstrateur pour prouver que son appareil pouvait avancer face au vent. Il a aussi fabriqué un deuxième prototype, de 40 cm de long, qui lui sert d’outil de communication afin d’illustrer le principe de la propulsion.

« Le principe de conception est maîtrisé. Nous sommes maintenant en recherche de financement et de client. Le but est d’avoir un bateau de taille réelle rapidement », détaille- t-il.

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Grâce à l’Archinaute, Charles-Henri Viel espère pouvoir, sans modifier les infrastructures portuaires, changer radicalement les habitudes de consommation du monde marin. « Il faut sortir des énergies fossiles. L’Archinaute est une initiative de transition énergétique avec une finalité écologique », conclut-il.

Reste à savoir si la marine professionnelle est prête à le suivre dans cette transition.

Pour aller plus loin www.archinaute.fr

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Cap sur l’énergie pour le pays de Morlaix !

Le pays de Morlaix a signé mardi 27 septembre une convention de partenariat avec Héol, l’agence locale de l’énergie et du climat du Pays de Morlaix. L’objectif : développer des projets énergétiques innovants sur le territoire.

Depuis 2001, Heol œuvre à la réduction des dépenses énergétiques et à la diminution des émissions de gaz à effets de serre. Membre fondateur de la Fédération des Agences Locales de Maîtrise d’Énergie (FLAME), l’agence conseille les particuliers en matière d’économies d’énergie, par le biais d’un Espace Info Énergie. Elle apporte également son expertise aux collectivités qui le souhaitent, sur divers sujets tels que les agendas 21, les Plans Climat Énergie Territoriaux, les programmes de rénovation, etc. Le pays de Morlaix a décidé de faire appel à cette expertise dans le cadre d’un contrat de partenariat passé avec l’Europe et la région Bretagne. Celui-ci vise à subventionner, grâce à une enveloppe de 11 millions d’euros, des projets de territoire sur diverses thématiques. L’une d’elles, majeure, concerne l’énergie.

Signature de la convention par Jean Luc Fichet et Véronique Pereira

L e p a r t e n a r i a t a v e c H é o l p e r m e t t r a a u P a y s d e Morlaix de disposer d’un accompagnement technique et d’une prestation de conseil concernant les projets émergeant sur son territoire, mais aussi d’entraîner l’apparition de nouveaux projets. « Leur expertise et leurs compétences nous sont nécessaires », souligne Jean Luc Fichet, président du Pays de Morlaix. Afin de mener à bien leur mission, les deux nouveaux partenaires ont déjà identifié différents acteurs à

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mobiliser : les intercommunalités, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, mais aussi la Chambre d’Agriculture, le Réseau d’Échange et de Services aux Associations du pays de Morlaix, ainsi que l’Association de Développement de l’Économie Sociale et Solidaire du Pays de Morlaix. « On est ravis de pouvoir contribuer au Développement Durable sur le Pays de Morlaix », a commenté Véronique Pereira, présidente d’Héol, lors de la signature de la convention. « On espère que ce partenariat sera fructueux », a-t-elle ajouté.

Idée sortie. La Faites des énergies à Commana

Samedi 17 septembre, c’est la troisième édition d’Ecommana alternatives – Faites des énergies, à Commana. De nombreuses animations, des conférences, des films… sont proposés pendant toute la journée. Tout le monde y trouvera son compte !

Pour la troisième année consécutive, Commana accueille la Faites des énergies. Toute la journée, samedi 17 septembre, le bourg de Commana va s’animer.

Dès 10h, des stands et des ateliers permettront aux visiteurs de découvrir des associations, des collectifs et des entreprises de la région. Dès 11h, ils pourront voir des films comme Libres ! le dernier film de Jean-Paul Jaud. Dès 13h30, et toute l’après-midi, les badauds pourront assister à des conférences sur l’informatique et l’écologie, Linky ou l’agriculture de demain.

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Il y aura aussi du théâtre de rue, des jeux bretons pour petits et grands, des ateliers pour les enfants autour de l’énergie et de la fabrication d’objet à partir de matériaux de récupération ou encore de la musique. À partir de 20h45, un fest-noz se déroulera en intérieur avec une chanteuse et des musiciens.

L’événement est organisé par l’association Commana dit non à la centrale. « On espère susciter l’engagement et le passage à l’action d’un plus grand nombre, en présentant des leviers concrets pour construire une société plus écologique, plus sociale et plus humaine », explique le collectif.

Plus d’infos :

Ecommana alternatives – Faites des énergies. Samedi 17 septembre, à partir de 10h, à Commana. Participation libre.

Les îles du Finistère en route vers la transition énergétique

La transition énergétique passe aussi par les îles bretonnes, notamment celles du Finistère. Mardi dernier, un programme de grande ampleur à été présenté en ce sens sur l’île Molène (29).

Objectif : viser à l’horizon 2030 une alimentation électrique issue à 100% d’énergies renouvelables, pour les îles non raccordées au réseau électrique continental, tout en réduisant également les consommations énergétiques.

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Molène. Située à environ 15 kilomètres au large du Conquet, elle est l’île principale d’un archipel du m ê m e n o m . C o m m e s e s c o n s o e u r s é g a l e m e n t finistérienne Ouessant et Sein, elle fait partie des

« Iles du Ponant », ainsi que de l’association du même nom. Et comme elles deux également, elle n’est pas raccordée au réseau électrique continental. Dans ces territoires, la production d’énergie se fait donc grâce à des centrales au fioul. Ce qui entraîne par conséquent un bilan carbone important pour ces îles. Par exemple, le facteur d’émission de gaz à effet de serre de Molène est 13 fois plus élevé que sur les îles connectées et le continent ! Le contexte s’avère donc favorable pour impulser des actions en faveur de la transition énergétique. En 2015, l’Association des Iles du Ponant a été lauréate de l’appel à projet de la Région Bretagne

« Boucle Energétique Locale » pour les îles de Molène, Sein et Ouessant. Elle a été également retenue la même année pour l’appel à projet national

« Territoires à énergie positive pour la croissance verte », pour le compte cette fois de cinq îles finistériennes : Batz, Molène, Ouessant, Sein et Saint-Nicolas des Glénans.

« Diminuer de 37% des émissions de Co2 »

Au menu de ses deux programmes, qui ont été officiellement lancés le 6 septembre sur l’île Molène : réduction de l’utilisation des énergies fossiles, développement des énergies renouvelables, mise en place de nouveaux modes de consommation de l’énergie, proposition d’actions de maitrise de l’énergie dans les bâtiments, notamment les bâtiments publics…

Ainsi, le programme « Boucle Energétique Locale », baptisé « Energ’Enez « , prévoit un contrat

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d’objectifs et de moyens sur trois ans, afin d’aboutir à une forte réduction des consommations d’énergies fossiles, en s’appuyant sur cinq leviers : la réduction des consommation (suivi des habitants volontaires, enquêtes, programme d’amélioration de l’habitat), la production locale à partir d’énergies renouvelables (photovoltaïque, hydroliennes…), le pilotage, la gestion intelligente et le stockage de l’énergie (optimisation des heures creuses avec les compteurs Linky, synchronisation des consommations avec les moments de productions des énergies renouvelables…), la sensibilisation et la participation des usagers (organisation du « mois de l’énergie »…), et actions de prospections. « On a pour objectif de diminuer de 37% les émissions totales de CO2 sur les trois îles », souligne Denis Bredin, directeur de l’Association des Iles du Ponant.

Production d’énergies renouvelables, mais aussi réduction des déchets

Le programme « Territoire à énergie positive pour la croissance verte », sera axé quant à lui sur les économies d’énergie, la production d’énergies renouvelables, et la gestion des ressources naturelles. Ainsi par exemple, les appareils électroménagers énergivores de type frigo pourront être remplacés chez les particuliers grâce à une aide financière ; des ampoules à Led seront distribués pour l’ensemble des habitations; des kits

« poulaillers » seront diffusés auprès des particuliers dans une optique de réduction des déchets ; l’éclairage public sera modernisé grâce au recours aux lampes à Led ; le Zéro Phyto sera adopté sur Ouessant…Sur l’archipel de Molène, des anciennes cabanes de l’îlot Ledenez Vras seront restaurées et

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équipées d’un générateur photovoltaïques, afin d’en faire notamment un « refuge de mer ». «Le potentiel en énergies renouvelables existe sur les îles, et il est à développer », assure Denis Bredin. « Ce sont des territoires propices à l’innovation, et de très b o n n e s a m b a s s a d r i c e s p o u r l a t r a n s i t i o n énergétiques », poursuit-il. « On essaie de passer d’un grand retard, à une grande avance, et ce en quelques années. On sort aussi d’une logique de sécurité à une logique de projets, en impliquant également les habitants », estime quant à lui Denis Palluel, le maire de Ouessant. Une avancée qui permettra peut-être d’atteindre l’objectif ambitieux des 100% d’alimentation en énergies renouvelables visés pour 2030 par les différents acteurs du projets (Etat, Région, Département du Finistère, Ademe, Enedis, Sabella…), et qui pourrait faire éventuellement des émules sur d’autres territoires,y compris, pourquoi pas, sur le continent !

Plus d’infos

http://www.iles-du-ponant.com/

Références

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