• Aucun résultat trouvé

La France, 70 ans de mutations

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "La France, 70 ans de mutations"

Copied!
28
0
0

Texte intégral

(1)

sa m ed i et di m an ch e

Rencontre Christine Lazerges,

vigie des droits de l’homme

P. 8-9

Spiritualité Cinq pistes pour un été spirituel

P. 12-15

Culture

« Motown », la comédie musicale

P. 20

133e année- ISSN/0242-6056.

Imprimé en France Belgique : 1,90 € ; Canada : 5,60 $ ; Espagne : 2,30 € ; Grèce : 2,30 €;

Italie : 2,60 € ; Luxembourg : 1,90 € ; Maroc : 27 MAD ; Portugal (Cont.) : 2,30 € ; Suisse : 3,5 CHF ; Zone CFA : 1 800 CFA ; DOM : 2,50 € samedi 30 avril 2016 — Quotidien n° 40481 — 1,80 €

Photo Michel Gaillard/RéA

La France,

70 ans de mutations

Depuis sa création en avril 1946, l’Insee multiplie les enquêtes.

Elles reflètent l’évolution profonde de la société française

P. 2-6

(2)

Événement

1946 - 2016, comment la

France a changé

Un couple à Ons-en-Bray, dans l’Oise, en juillet 2011. Stéphanie Lacombe/Picturetank

1950 2016

Centenaires

200 20 000

t

Cent fois plus de centenaires

En soixante-dix ans, la pro- portion de Français de 60 ans est passée de 16 % à 24 % de la population totale. Dans le même temps, le nombre de centenaires a été multiplié par 100, grim- pant de 200 en 1950 à plus de 20 000 aujourd’hui. En cause : la hausse rapide et continue de l’espérance de vie après la Seconde Guerre mondiale. En 1946, l’espérance de vie à la nais- sance ne dépassait guère 60 ans pour les hommes et 65 ans pour les femmes. Soixante-dix ans plus tard, elle s’établit res- pectivement à 79 ans pour les hommes et plus de 85 ans pour les femmes.

« La grande nouveauté, c’est la baisse de la mortalité aux âges élevés qui ne s’observe qu’à par- tir des années 1950 », analyse le démographe Gilles Pison (Ined).

Jusque-là, les progrès de l’espé- rance de vie à la nais-

sance étaient dus pour l’essentiel à la chute specta- culaire de la

mortalité infantile. « La baisse de la mortalité infantile s’est pour- suivie tout au long du XXe siècle mais a commencé dès la fin du XVIIIe siècle », précise Gilles Pi- son. En revanche, la mortalité aux âges adultes n’a baissé que récemment : en 1950, l’espé- rance de vie à 60 ans était encore proche de son niveau de 1850.

Mais les progrès dans la lutte contre les cancers et les maladies vasculaires – qui touchent les po- pulations adultes et âgées – vont changer la donne. « La morta- lité due aux maladies du cœur et des vaisseaux a fortement dimi- nué depuis un demi-siècle grâce aux progrès de la prévention et des traitements, analyse Gilles Pison. La mortalité par cancer, qui avait augmenté, - mainte- nant grâce aux diagnostics plus précoces et au recul des compor- tements à risque comme le taba- gisme et l’alcoolisme ». Le phé- nomène est mondial. Les plus de 65 ans devraient représenter

près de 17 % des ha- bitants de la pla-

nète d’ici à 2050 contre

8,5 % au- jourd-

hui.

La loi de finances du 27 avril 1946 a créé l’Institut national de la statistique et des études économiques pour la métropole et la France d’outre- mer. Le rôle de l’Insee ? Produire, analyser et publier les statistiques officielles en France.

L’institut organise et exploite les données du recensement, mène des enquêtes d’intérêt général auprès des ménages et des entreprises et mesure

les indicateurs économiques

stratégiques tels que le produit intérieur brut ou le taux de chômage. Autant de marqueurs dont l’évolution montre combien le visage de la France a changé en soixante-dix ans.

Un dossier d’Emmanuelle Réju

(3)

La Croix - samedi 30 avril 2016

Événement 3

Une famille pose devant sa Peugeot 203, en France, en 1954. LAPI/Roger-Viollet

Un couple à Ons-en-Bray, dans l’Oise, en juillet 2011. Stéphanie Lacombe/Picturetank Suite page 4. P PP

1957 2016

Nombre

de supermarchés

1 12 500

1955 2012

Emplois dans l’agriculture

26 % 2,9 %

t

Les

« rurbains » remplacent les paysans

Le sociologue Henri Mendras l’avait annoncé en 1967 dans un livre proclamant La Fin des pay- sans. Et les statistiques de l’Insee lui ont donné raison. Amorcé dès la seconde moitié du XIXe siècle, le déclin du monde rural s’ac- célère après la Seconde Guerre mondiale, sous l’effet de la mo- dernisation à marche forcée de l’agriculture. Alors que cette der- nière représente encore 26 % des emplois en 1955, elle n’en assure plus que 2,9 % en 2012. Dans le même temps, le nombre de trac- teurs a été multiplié par dix.

La production agricole fran- çaise n’a pas pour autant dis- paru, non plus que les surfaces cultivées qui atteignent encore en 2013 un peu plus de 27 mil- lions d’hectares (33,3 millions en 1948). Mais l’agriculture française a changé de visage en soixante-dix ans, les paysans cédant la place aux chefs d’ex- ploitation au gré du remembre- ment des terres, de la mécanisa- tion intensive et de l’adoption de la politique agricole commune (PAC) en 1962. Ainsi, la propor- tion des exploitations de plus de 50 hectares explose entre 1955 et 2010, passant de 4 % à plus de 37 %.

Les petites exploitations de moins de 10 hectares, encore majoritaires en 1955, ne repré- sentent plus soixante ans plus tard que le tiers des exploita- tions. Leur nombre a été divisé par dix et atteint un total de 163 000 en 2010. La production agricole, elle, s’est envolée, fai- sant de la France une nation ex- portatrice.

Corollaire de cette évolution : la population française s’urbanise.

Plus des trois quarts des Français vivent désormais en ville, contre un peu plus de la moitié en 1946.

Ces trente dernières années, les sociologues s’intéressent à une nouvelle catégorie de Français : le

« rurbain », qui ne vit ni à la cam- pagne ni en ville. Entre 1982 et 2011, cette France des lotisse- ments est celle qui a en- registré la plus forte croissance dé- mographique : près de 20 % des Français sont désor- mais des

« périur- bains ».

t

Adieu la petite épicerie, bonjour la grande surface !

Au propre comme au figuré, le supermarché s’est imposé dans le paysage à partir des années 1960.

On en comptait 1 en 1957, ils sont désormais 10 500, auxquels s’ajou- tent 2 000 hypermarchés dont le premier est apparu en France en 1963. Parallèlement, le nombre d’épiceries a été divisé par 6, pas- sant de 87 000 en 1966 à seule- ment 14 100 en 2006.

Une véritable révolution du commerce qui accompagne les bouleversements de ces soixante- dix dernières années… ou en ré- sulte. Faire son plein de courses au supermarché une fois par se- maine ne se conçoit que si le mé- nage est équipé d’une voiture…

et d’un réfrigé-

rateur. Or, au fur et à mesure que les grandes surfaces poussent en zone périurbaine, le taux d’équi- pement des ménages en automo- bile passe de 21 % en 1953… à plus de 80 % aujourd’hui ; quant au

« frigo », il trône désormais dans toutes les cuisines (voir ci-après).

La grande surface et sa diver- sité de produits correspond par ailleurs aux besoins d’une po- pulation de plus en plus urbaine et d’une société qui a vu le taux d’activité des femmes grimper de 39 % en 1946 à 67 % en 2015.

L’émergence de la grande dis- tribution sera l’instrument privi- légié de l’accès à la consomma- tion de masse de Français qui, à la faveur des Trente Glorieuses, voient leur capacité d’accéder à de nouveaux biens augmenter, à mesure que leur revenu s’accroît.

Témoin de cette évolution : l’in- dice des prix de l’Insee est calculé à partir de 295 articles en 1970…

contre 34 en 1946. En soixante- dix ans, la répartition du budget des Français a considérablement évolué : les parts réservées à l’ali- mentation et à l’habillement se sont nettement réduites, au profit notamment du logement et des transports, de la santé, de la com-

munication et des loisirs. Globa- lement, les services – y com-

pris les loyers – prennent dorénavant une part pré-

pondérante dans le bud- get des ménages, bien

plus importante qu’en 1960.

(4)

Événement

Suite de la page 3.

P P P

t

Le confort enfin dans les habitations

Un logement sans W.-C.

intérieur ? Ce qui paraît ini- maginable aujourd’hui était la norme en 1946. À l’époque, un quart seulement des résidences principales bénéficiaient de toilettes privatives. Et seuls 10 % des logements disposaient d’une douche ou d’une bai- gnoire. Des pourcentages qui frôlent désormais les 100 %.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le parc de lo- gements est non seulement en partie détruit mais aussi ancien et vétuste. Il va se transformer à marche forcée, sous l’impul- sion des pouvoirs publics qui soutiennent massivement les efforts de construction. Le parc de logements va ainsi dou- bler en cinquante ans, entre 1950 et 2000. De 1954 à 2002, 356 000 logements sortent de terre chaque année. « L’effort de construction a porté d’abord sur les immeubles collectifs jusqu’au milieu des années 1970 puis a privilégié les maisons indivi- duelles », relève Alain Jacquot, chef de la division logement de l’Insee, dans une note de 2006. Au passage, les Français

devien- nent mas- sivement proprié- taires : 35 % d’entre eux pos- sédaient leur ré- sidence principale en 1954, ils sont dé- sormais 58 % dans ce cas.

Les résidences principales devien- nent non seulement plus grandes mais plus confortables grâce à l’accrois- sement des revenus qui carac- térise les Trente Glorieuses.

Dotées de sanitaires, elles s’équipent de tout le confort moderne : 100 % des ménages possèdent désormais un réfri- gérateur et 96 % un lave-linge, contre respectivement 7,5 % et 8,4 % en 1954.

La télévision s’est imposée dans 97 % des foyers, contre 1 % en 1954. L’ordinateur fait son apparition dans les tableaux de l’Insee en 1995 : 17 % des ménages sont alors équipés. Ils seront 45 %

en 2004 et 77 % en 2013. Une évolution qui suit la progres- sion de l’accès à Internet, dont bénéficient désormais trois mé- nages sur quatre. Les « seniors » ne sont pas en reste : depuis le début des années 2000, les mé- nages de 60 à 74 ans ont vu leur taux d’équipement en ordina- teur progresser deux fois plus rapidement que les ménages plus jeunes.

1965 2015

Taux de chômage

1,7 % 10,3 %

1948 2013

Étudiants dans le supérieur

155 000 2 400 000

t

L’installation durable du

chômage de masse

Un chiffre à faire pâlir d’en- vie tous les ministres du travail de ces trente dernières années : en 1965, le taux de chômage en France culmine à… 1,7 % de la population active ! « Jusqu’en 1973, le taux de chômage reste frictionnel », assure l’écono- miste Bertrand Martinot (Ins- titut Montaigne). Les Trente Glorieuses assurent le plein- emploi et font presque oublier le chômage de masse qui avait frappé, déjà, dans les années 1930.

Le premier choc pétrolier de 1973 signe la fin de la paren- thèse enchantée. Le taux de chômage pro- gresse de manière quasi continue à partir de 1976 et ne redes- cendra jamais sous la barre des 7 %. Le seuil du mil- lion de chô- meurs est dépassé en 1977, celui des 2 millions en 1984. Quelques améliorations conjoncturelles, à la fin des années 1980 et au début des années 2000 voient la courbe du chômage s’infléchir légèrement, mais le chômage de masse s’installe du- rablement. « Depuis la moitié des années 1980, le taux de chômage moyen se situe aux alentours de 9 %, à un niveau structurellement élevé, analyse Bertrand Marti- not. Ceci dit, les fluctuations au- tour de ce niveau moyen restent faibles. » Le fonctionnement du marché du travail en France – sa rigidité, selon certains – amoin- drit l’impact des récessions…

mais aussi des épisodes de re- prise économique. « En France, contrairement à la Grande-Bre- tagne par exemple, on ne voit pas le taux de chômage exploser d’un coup, mais on ne le voit pas non plus baisser fortement », pour- suit Bertrand Martinot.

Ce taux de chômage global

masque des changements pro- fonds dans la composition du marché du travail, qui sont dé- crits par d’autres séries statis- tiques. Ainsi, la désindustriali- sation de la France se lit dans la marginalisation de l’ouvrier qui fut « pendant plus d’un siècle la grande figure de notre société », relève une note de l’Insee de 2010. Le nombre d’ouvriers augmente après la Seconde Guerre mondiale, culmine à 8,2 millions en 1982 avant d’amorcer une lente décrue. En 2010, ils représentent moins de 25 % de la population active, contre 39 % en 1962. Entre- temps, l’emploi s’est féminisé, tertiarisé et urbanisé.

1954 2016

Foyers avec un réfrigérateur

7,5 % 100 %

t

Étudiant, un nouvel âge de la vie

À la rentrée de 2013, 2,4 mil- lions d’étudiants étaient ins- crits dans les filières de l’ensei- gnement supérieur. Un record.

Ils n’étaient qu’un peu moins de 155 000 en 1948. « La popu- lation des étudiants va s’im- poser à partir des années 1960 comme un nouveau groupe so- cial », assure l’historienne Em- manuelle Picard.

La massification du monde étudiant commence au début des années 1960 à la faveur de deux phénomènes : l’augmen- tation du nombre de jeunes liée au baby-boom de l’im-

médiat après-guerre et la ré- forme de l’enseignement se- condaire qui impose en 1959 la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans. « Le phénomène va se répéter après 1985 avec l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat, explique Emmanuelle Picard.

Dès qu’on augmente le nombre de bacheliers, on augmente aussi le nombre d’étudiants. » L’enseignement supérieur français, assez peu sélectif et peu onéreux, ouvre en ef- fet grand les portes aux nou- veaux bacheliers, d’autant que la France se dote d’un grand nombre d’universités, répar- ties sur tout le territoire. « Il y a désormais moins de 30 km

entre deux implan- tations universi- taires en France », relève Em- manuelle Pi- card. Signe des efforts consentis par la nation au déve-

loppement de l’enseignement : le budget de l’éducation na- tionale dépasse celui de la dé- fense depuis la fin des années 1950.

« Ces dernières décennies ont vu ainsi apparaître un nouvel âge de la vie, analyse Emmanuelle Picard. Ce n’est

plus le moment de l’enfance et de la soumis- sion à la famille, et pas encore celui de l’autonomie. » La jeunesse – consacrée par le mouvement de 1968 – devient un groupe à part entière, avec ses habitudes de consomma- tion, son mode de vie et sa ca- pacité de mobilisation, scrutée de près par les gouvernements.

(5)

La Croix - samedi 30 avril 2016

Événement 5

1954 2016

Foyers avec un réfrigérateur

7,5 % 100 %

repères

70 ans de recensement L’Insee est chargé du recense- ment de la population fran- çaise – instauré en 1801 – depuis 1946.

Huit recensements généraux ont eu lieu depuis cette date : 1946 ; 1954 ; 1946, 1954, 1962, 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999.

Théoriquement, l’opération devait avoir lieu tous les six ans, mais a été régulièrement retardée pour des raisons budgétaires.

La méthode change en 2004 : le recensement se déroule désormais chaque année, mais sur une partie seulement de la population.

20 % des communes de moins de 10 000 habitants sont visitées chaque année par des agents recenseurs. Au bout de cinq ans, l’ensemble de ces communes aura été recensé de manière exhaustive.

Pour les communes de plus de 10 000 habitants, un échantillon de 8 % de la population des grandes villes est recensé chaque année, soit 40 % de la popula- tion au bout d’une période de cinq ans. Les modèles statistiques de l’Insee livrent ensuite une estimation de la population totale.

Les questions du recensement évoluent peu, afin de rendre pertinentes les comparaisons au fil du temps. Cependant, quelques nouveautés apparaissent :

– Nouvelle nomenclature des professions dans le recense- ment de 1954 (les catégories socioprofessionnelles).

– Nouvelles questions sur la nationalité antérieure et la possession d’une automobile en 1962.

– Question sur la surface du logement en 1999 et sur la possibilité de garer son véhicule.

–Introduction du Pacs dans le recensement de 2015 et du vélo comme moyen de transport domicile-travail.

LA CITOYENNETÉ, ÇA NOUS REGARDE ! Monsieur le Président,

Les Aveugles de France sont inquiets et déçus.

Inquiets parce que depuis plus d’un an maintenant, la société que vous présidez ouvre des gares et met en place des services qui sont inaccessibles aux personnes aveugles et défi- cientes visuelles.

Ainsi, la gare de Montpellier a été mise en service après sa rénovation sans que les travaux de mise en accessibilité sur lesquels vous vous étiez engagés soient achevés.

Aussi, le renouvellement du matériel roulant se fait dans le non-respect de la législation en vigueur, puisque les nouvelles rames commandées ne prévoient toujours pas d’espace sous les sièges pour les chiens-guides d’aveugles.

Enfin, les services low cost tels « oui go » ou « oui bus » sont totalement inaccessibles aux personnes aveugles puisque les applications informatiques, seuls moyens pour y accéder, ne répondent pas aux règles d’accessibilité numérique.

S’ils sont inquiets, les aveugles de France sont déçus puisque les relations fructueuses nouées jadis avec la CFPSAA* et qui avaient permis de vraies avancées dans de nombreux dossiers semblent aujourd’hui au point mort.

C’est pourquoi, en cette journée internationale de l’accessibilité, nous faisons personnelle- ment appel à vous par le canal de cette lettre afin que le dialogue puisse reprendre avec les représentants légitimes des personnes aveugles dans le seul souci de faire progresser l’acces- sibilité dans cette belle maison qu’est la SNCF.

Rejoignez-nous sur :

www.aveuglesdefrance.org

Association reconnue d’utilité publique

6 rue Gager-Gabillot - 75015 Paris / Tél. : 01 44 42 91 91

À VOUS, MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

DE NOUS FAIRE ENCORE PRÉFÉRER LE TRAIN.

À MONSIEUR GUILLAUME PÉPY,

PRÉSIDENT DE LA SNCF

SAMEDI 30 AVRIL 2016

JOURNÉE INTERNATIONALE

DE L’ACCESSIBILITÉ

PUBLICITÉ

- 04/2016

* Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes

Publicité

(6)

Événement

Emmanuel Didier

Sociologue, coauteur de Benchmarking. L’État sous pression statistique, avec Isabelle Bruno, éd. La Découverte, 2013.

Chiffres du chômage,

comparaisons internationales, comment expliquer une telle inflation de statistiques dans la sphère publique ? Emmanuel Didier : Personne n’a jamais compté… les nombres ! Il est donc impossible d’établir une croissance ou une décrois- sance de leur présence publique au fil du temps. En revanche, la nature des nombres utilisés et leurs usages politiques ont changé. Prenons l’exemple de la comptabilité nationale. Chaque branche de l’économie envoie des informations à l’Insee, qui établit un tableau économique d’ensemble. Cette comptabilité nationale a été pendant les an-

nées 1950-1960 l’outil privilégié des politiques keynésiennes de re- lance de l’activité économique. Les gens chargés de cette comptabilité

étaient un peu les « seigneurs » de l’institut. La comptabilité natio- nale existe toujours mais elle n’est plus la discipline reine de l’Insee.

Quelles sont les statistiques désormais privilégiées ? E.D. : Les expérimentations

« randomisées » – sur le mo- dèle de ce qui se pratique dans le domaine médical – sont très à la mode. Le but de ces statis- tiques est d’évaluer l’efficacité d’une politique publique. Par exemple, on fait une enquête auprès de gens qui ont bénéfi- cié du revenu de solidarité ac- tive (RSA) et on compare leur taux de retour à l’emploi avec un échantillon de population « non traitée ». Les chiffres ne servent plus seulement à compter mais à évaluer. Ils sont donc par es- sence plus ambigus, car une évaluation est déjà une valeur.

Comment par exemple définir la population non traitée dans le cas du RSA ?

Les chiffres ne sont-ils pas utilisés comme une garantie d’objectivité ?

E.D. : L’ambition des fondateurs de l’Insee était de faire des chiffres des outils d’objectivité et d’indé- pendance. On se souvient ainsi de l’indépendance chatouilleuse d’Edmond Malinvaud, qui a dirigé l’Insee de 1974 à 1987, capable de raccrocher au nez d’un ministre.

L’indépendance de l’Insee est régulièrement remise en ques- tion. C’est oublier que le pay- sage de la statistique publique a considérablement évolué depuis les années 2000, avec la création de l’autorité de la statistique pu- blique, qui est la garante de l’in- dépendance de l’Insee, et le rôle renforcé du Conseil national de l’information statistique (Cnis) qui est le lieu d’échanges entre l’Insee et la société civile.

Comment ces échanges ont-ils fait évoluer la statistique publique ? E.D. : Prenons par exemple la mesure des inégalités. L’Insee calculait les variations des inéga- lités sociales en France en com- parant les déciles, c’est-à-dire les 10 % de Français les plus riches et les 10 % de Français les plus pauvres. En procédant de cette façon, les inégalités en France ap- paraissaient stables. Les écono- mistes Thomas Piketty et Camille Landais ont montré pour leur part

que si l’on se concentrait sur les 1 % de Français les plus riches, les inégalités explosaient. Grâce à un débat intense mené dans le cadre du Cnis, l’Insee produit dorénavant ses chiffres en prenant en compte ce « 1 % ». De même, une réflexion est engagée en interne pour renou- veler le calcul du produit intérieur brut (PIB), qui prendrait mieux en compte la valeur de la nature et du bien-être.

Les gouvernants sont-ils les seuls acteurs de la sphère publique à consommer autant de chiffres ? E.D. : Depuis quinze ans, les techniques d’évaluation quantita- tives se sont largement diffusées dans le monde du travail. Les po- liciers ont dû rendre des comptes sur le nombre de PV établis, le nombre de personnes arrêtées, etc. Dans certains journaux, on compte le nombre de lecteurs qui ont « cliqué » un article sur le site Internet… Résultat : les statistiques ont désormais une influence palpable sur la vie quotidienne.

Ce phénomène produit un double effet. De plus en plus de gens se sentent directement concernés par les chiffres.

Mais ils découvrent aussi que les chiffres peuvent être mani- pulables. Quantifier l’activité en- gendre de la triche, phénomène connu du management. L’asso- ciation « chiffre-objectivité » se fissure. Cette prise de conscience permet de rappeler à chacun que les statistiques doivent faire l’objet, elles aussi, d’une lecture critique.

Recueilli par Emmanuelle Réju Suite de la page 5.

entretien

« Il faut avoir une lecture critique des statistiques »

Photo Éditions La Découverte

Les chiffres ne servent plus

seulement à compter mais à évaluer.

Ils sont donc

par essence plus

ambigus, car

une évaluation est

déjà une valeur.

(7)

La Croix - samedi 30 avril 2016

Regards 7

Déjà-vu

n’est pas « déjà vu »

La chronique de Geneviève Jurgensen

U

n sentiment de

déjà-vu et, en an- glais, « a feeling of déjà vu », sont deux choses diffé- rentes. En français, ça veut dire quelque chose comme « c’est pas nouveau ». En anglais, l’ex- pression évoque cette impres- sion d’avoir déjà vu ça… mais quand ? D’avoir déjà été là…

mais où ? D’avoir ressenti cela…

mais quoi ? Sans doute dans ce qu’on appelle « une vie anté- rieure ». Une vie qui fut loin- tainement la nôtre. La vie de quand nous étions jeunes, cette vie qui s’est enfuie sans que nous mourions pour autant, une vie que même les jeunes portent en eux, et même les très jeunes, comme ce petit de 3 ans qui, la semaine dernière, se souvenait avec gravité de ce qu’il faisait chez moi « quand il était petit ». Et « il », justement, c’était lui, un lui qui pourtant n’existait plus.

Depuis le début des protes- tations contre le projet de loi sur le travail, j’avais un senti- ment net de déjà-vu, et plus d’une fois. Déjà-vu sur le fond, déjà-vu sur la forme, cette der- nière étant évidemment ce qui me lassait le plus. Sur le fond, la réflexion s’impose, on n’est jamais sûr d’être assez compé- tent. Mais sur la forme… Le gros braillard qui pénètre dans la salle de fac en plein cours et qui corne à la face des étudiants et à celle du professeur : « C’est fini ! Y a plus cours ! Tout le monde dehors ! », c’est déjà vu et revu.

Ainsi que le découragement des étudiants qui protestent si fai- blement avant de sortir comme l’ordonne le braillard. Sans par- ler du professeur qui, fataliste, replie son classeur en silence.

Que faire d’autre, à lui seul ? Jusqu’à ce qu’un autre pro- fesseur, le philosophe Alain Finkielkraut, se fasse insulter, bousculer et même cracher des- sus un samedi soir, place de la République à Paris, où avec son épouse il était venu voir ce qui

se passait pendant une Nuit debout (1). La scène est cho- quante, d’autres avant moi l’ont exprimé clairement, y compris parmi des fans de ces rassemblements.

Pour ma part je la trouve même tragique, comme le trai- tement réservé à un autre phi- losophe, un autre universitaire, Paul Ricœur, à Nanterre en 1969. Il avait voulu, lui, dialo- guer, composer avec ceux qui le conspuaient, dont l’un finale- ment lui avait mis une poubelle sur la tête. Nous sommes en France, la pensée, la recherche, l’échange, le savoir, l’univer- sité ne sont pas seulement ce que nous avons de meilleur, ils sont à mes yeux ce que nous sommes. Mais Finkielkraut, qui n’a pas comme Ricœur les res- ponsabilités d’un doyen et était bousculé sur la voie publique par des anonymes, finalement se retourna vers une harpie qui le pourchassait et, de rage, lui jeta à la figure un « gna-gna- gna-gna-gna » ponctué d’un « pauvre (censuré) » qui fera date.

C’est sur ce « gna-gna-gna- gna-gna » que la petite voix an- glaise s’est mise à me chucho- ter à l’oreille. Avec insistance.

De l’avis général, Finkielkraut, penseur, académicien, n’aurait jamais dû se laisser aller à cette riposte. D’ailleurs, n’était-ce pas aussi mon avis ? Pourtant la petite voix me disait « enfin ! », elle me disait « bravo ! », elle me

disait « merci ! ». Pourquoi ? Où est la victoire quand un in- tellectuel soudain parle comme un abruti ?

On célèbre le 400e anniver- saire de la mort de Shakespeare, et « gna-gna-gna-gna-gna », c’est tout ce que j’ai en guise de déli- cieux frissons de déjà-vu ? Il faut rester humble et l’admettre : Finkielkraut qu’on a tous vu si patient face à l’adversité, si construit dans son argumen- tation, par cet instant de vérité triviale m’a rappelé tous ceux où j’ai préféré me taire parce que, à court terme, cela me causait moins d’ennuis. Parce que, à court terme, transiger, modérer mon argumentation, permettait de rester incluse dans le groupe.

Pourquoi Finkielkraut a-t-il rompu avec ces bonnes ma- nières ? On l’entend l’énoncer tel quel à l’homme du service d’ordre qui l’éloigne du groupe et lui demande de se taire. Fin- kielkraut se tourne vers lui et rappelle en un cri : « Je me fais insulter, je peux répondre ! Je suis quand même un être hu- main ! » Oui, le fond est là, il est des vérités qu’on ne doit pas oublier. Le frisson qui passe, c’est celui de notre humanité.

(1) Le 16 avril 2016 http://urlz.fr/3sCW

De l’avis général, Finkielkraut, penseur, académicien, n’aurait jamais dû se laisser aller à cette riposte.

D’ailleurs, n’était-ce pas aussi mon avis ?

Lundi

Économie&entreprises La transition énergétique reste chaotique en Europe, bien que la part des énergies renouvelables progresse.

Mardi

Sciences&éthique À la Cité des sciences à Paris, l’exposition « Mental désordre » bouscule les idées reçues sur les personnes atteintes de troubles psychiques.

Mercredi

Parents&enfants Comment devenir mère…

sans trop ressembler à la sienne ? Entre souvenirs de l’enfance et imitation du modèle maternel, les femmes s’interrogent sur un défi essentiel : comment devenir mère « à sa façon » ? Samedi-dimanche Religion&spiritualité Mon adolescent ne veut pas faire sa confirmation. Enquête.

cette semaine dans les suppléments

Drôles d’oiseaux Par Serge Bloch

25 mars > 1er novembre ouvert tous les jours

9h30 > 18h tél : 02 32 51 28 21 www.claude-monet-giverny.fr

La maison et les jardins

Monet

à Giverny

FOnDATiOn

CLaude

Publicité

(8)

Rencontre

A

lire son curriculum vitae, on imagine une personnalité fort sage. Un brin conformiste même. Agrégée de droit, professeur à l’université d’Assas, dé- putée, vice-présidente de l’Assemblée nationale, etc. Il y a chez Christine Lazerges un côté « bonne élève »…

qu’elle n’est pas. Ou plus. Matignon la juge bien indisciplinée en tout cas.

Nommée il y a quatre ans à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), la juriste se révèle volontiers frondeuse.

Son institution peut en effet parfois

tirer à boulet rouge sur l’action des pouvoirs publics. On se souvient, notamment, de ses avis très sévères sur la pérennisation de l’état d’ur- gence ou ceux sur le sort réservé aux migrants de Calais ou plus générale- ment aux Roms.

Christine Lazerges avait pourtant prévenu en prenant ses fonctions en 2012. « Militer en faveur des droits de l’homme à l’étranger c’est bien, mais regardons ce qui se passe chez nous… » En haut lieu, on ne pensait sans doute pas qu’elle prendrait autant à cœur son rôle de vigie. Et qu’elle martèle- rait, dès qu’elle en a l’occasion, que

« les droits de l’homme sont universels, indivisibles et interrogeables, et ce quel que soit le contexte ou les individus concernés ». Qu’importe les procès en angélisme faits parfois à la CNCDH, sa présidente persiste et signe. Son man- tra : « Rester ferme, toujours, sur les droits fondamentaux. »

Une conviction qui lui vient de loin. De son éducation protestante.

Des regards malveillants dont il fallait protéger son petit frère trisomique.

De ses premiers engagements d’ado- lescente en faveur de l’indépendance de l’Algérie. De son début de carrière en Côte d’Ivoire où elle a constaté, impuissante, l’entre-soi des expatriés occidentaux.

Sa conscience aiguë des injustices ne lui enlève aucunement sa gaieté.

Jouer les Cassandre, très peu pour elle. Il y a quelque chose d’infiniment enjoué chez Christine Lazerges, un

enthousiasme tiré de son « enfance formidable » entourée de parents hu- manistes issus tous deux de la haute bourgeoisie intellectuelle (un grand- père sénateur, l’autre ministre). De son bonheur d’être mère de quatre enfants et neuf fois grand-mère. Au- cune obligation professionnelle ne lui ferait d’ailleurs rater un moment de complicité avec ses petits-enfants : quand elle n’en accompagne pas un à son tournoi de foot, elle fait répéter au second son piano ou emmène le troisième au musée. « Je jongle sans difficulté entre impératifs familiaux et obligations professionnelles. De toute façon, je ne suis pas de celles qui peu- vent faire du droit huit heures d’affi- lée… », s’amuse-t-elle.

Et elle « jongle » depuis toujours.

Notamment lorsque, dans les années 1970, il fallait mener de front études et grossesse. À l’époque, elle visait l’agrégation de droit – obtenue après deux tentatives infructueuses. Elle alternait d’une année sur l’autre « un concours, un enfant, un concours, un enfant… C’était sportif ! ». Le pres- tigieux sésame en poche, restait à obtenir une affectation. On lui pro- pose alors un poste en coopération à Abidjan (Côte d’Ivoire). On lui donne 24 heures pour se décider. Elle ac- cepte et part avec sa famille sous le bras. Elle a encore en mémoire les réactions médusées des collègues de son époux, ingénieur, ne revenant pas qu’un homme puisse suivre ainsi…

sa femme. « Mon mari fait beaucoup pour la cause des femmes. Un vrai fé- ministe ! », savoure l’intéressée.

Après quatre ans en Afrique (1975- 1979), la famille s’installe à Montpel- lier. Et rêve de nouveauté. Ça tombe bien, l’alternance politique se profile.

À peine encartée au PS, Christine Lazerges se fait happer par Georges Frêche, maire de la cité. « Il se mo- quait de mon statut d’agrégée des fa- cultés de droit. Pour lui, je présentais l’avantage d’être à la fois femme, mère de quatre enfants et protestante. Il cherchait à avoir une liste représen- tant bien la diversité de la ville », ra- conte-t-elle, plus amusée que vexée.

Christine Lazerges,

vigie des droits de l’homme

coups de cœur

L’atoll de Tikehau, en Polynésie française

« J’ai souvent eu l’occasion avec mon mari de visiter la Polynésie française et cet atoll m’a particulièrement marquée.

C’est à la fois une petite miette au milieu du Pacifique et, en même temps, un paysage époustouflant. Ce lieu fait parfaitement écho à notre condition d’homme, à la fois minuscule et empreint de gran- deur. Cet atoll m’a très profondé- ment marquée. »

« Mata Mua » (« Autrefois »), de Paul Gauguin

« Je suis une inconditionnelle de Gauguin. Et de ce tableau en particulier. J’en ai d’ailleurs une reproduction chez moi.

Il m’évoque la beauté du monde, un monde apaisé, l’harmonie entre les êtres et la nature dans sa splendeur. »

Madrid, Musée Thyssen-Bornemisza.

DeAgostini/Leemage

Tour à tour professeur de droit puis

députée, l’actuelle présidente de la

Commission nationale consultative

des droits de l’homme a fait de

la défense des droits fondamentaux

sa marque de fabrique. Elle rend,

ce lundi, un rapport très attendu

sur le racisme en France.

(9)

La Croix - samedi 30 avril 2016

Rencontre 9

Elle dit oui, se prend au jeu et en- chaîne trois mandats d’adjoint au maire.

Elle se pique surtout de politique, troquant avec aisance les amphis pour les marchés. « Il y a quelque chose d’addictif dans les campagnes électorales », chuchote-t-elle sur le ton de l’aveu. La suite, elle le recon- naît, est une succession, pour elle- même, de coups de chance. La disso- lution de l’Assemblée nationale par Jacques Chirac en 1997 lui offre l’op- portunité de se présenter aux législa- tives ; le maintien de deux candidats de droite face à elle au second tour lui offre la victoire. La 3e circonscrip- tion de l’Hérault, a priori imprenable, bascule dans le camp socialiste. Voilà Christine Lazerges propulsée dépu- tée, vice-présidente de la commission des lois et peu de temps après… vice- présidente de l’Assemblé nationale.

Elle y porte des textes importants, notamment la loi sur le renforce- ment de la présomption d’innocence (2000) en tant que rapporteuse. Un texte qui permet de faire appel des verdicts d’assises, encadre la déten- tion provisoire ou interdit la diffu- sion de photos présentant des préve- nus menottés. Elle rend à la même époque deux rapports remarqués.

L’un sur la justice des mineurs, où elle s’oppose frontalement au tour de vis sécuritaire réclamé contre les

« sauvageons » par Jean-Pierre Che- vènement, lorsqu’il était ministre de l’intérieur. Un second sur la traite des êtres humains en France, qui eut le mérite de révéler l’ampleur d’un phé- nomène considéré jusque-là comme circonscrit aux pays en développe- ment. Son mandat achevé, elle re- prend le chemin des amphis d’Assas pour y superviser de nombreuses re- cherches en droit pénal.

C’est à cette époque qu’elle affronte le drame de sa vie : la perte de son fils Erwan. Son « petit dernier » disparaît

à 27 ans, emporté par une occlusion intestinale. À son évocation, Christine Lazerges, si volubile et si gaie, s’arrête.

Elle sourit, mais son regard se perd au loin. Comme si elle oscillait entre la douceur du souvenir d’Erwan et la douleur de l’arrachement. Elle se res- saisit et lâche simplement : « Perdre un enfant, c’est terrible. Comme un tsu- nami dans une vie. » Elle revient sur le parcours d’Erwan « le rebelle », lui qui s’était refusé à suivre la voie royale de ses frères et sœurs (chirurgien, avocat, magistrat). Lui avait choisi d’être mo- niteur de ski. « Il est très, très présent

aujourd’hui dans nos vies : je m’étonne d’ailleurs de la force de sa présence mal- gré l’absence », dit sa mère avec ten- dresse. Et d’évoquer René Char : « Avec celui que nous aimons, nous avons cessé de parler, et ce n’est pas le silence. »

Christine Lazerges n’est pas de ceux qui croient en la résurrection. « Je n’imagine pas retrouver ceux que j’ai- mais dans l’au-delà. » Elle n’a toute- fois pas renié l’éducation chrétienne de son enfance. Et tente même de la transmettre. « Je me retrouve pleine- ment dans toute une partie des Évan- giles, notamment les prises de position

révolutionnaires du Christ. Elles font sens ici-bas. » Autre inspiration : la parabole des talents : « Nous inciter à faire au mieux, ici et maintenant avec ce que nous sommes, quel plus bel impératif ? »

Voilà qui guide son action quoti- dienne. Et explique peut-être son indéfectible optimisme. Car tout en regrettant vivement « la mise à mal des libertés, la remise en cause de l’état de droit face à la menace terroriste et la montée de l’intolérance à l’égard des musulmans », elle ne baisse pas les bras. « L’atmosphère est délétère, mais nous avons traversé des périodes bien plus sinistres dans l’histoire. Et puis, rien n’est inéluctable. Je me refuse à le penser en tout cas. » Question de posture, donc. Comme son mentor, René Cassin (1), elle se décrit comme une « utopiste pragmatique ».

Marie Boëton

(1) Ce juriste, diplomate et homme politique français (1887-1976), était l’un des auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

En 1968, il a reçu le prix Nobel de la paix.

« Mon mari fait beaucoup pour la cause des femmes.

Un vrai féministe ! »

Résolument optimiste malgré les épreuves de la vie, Christine Lazerges ne baisse jamais les bras.

bio express

1943. Naissance à Clermont- Ferrand.

1975. Agrégée des facultés de droit (droit privé et sciences crimi- nelles).

1975-1979. Professeur à l’Université nationale de Côte d’Ivoire.

1979. Nommée professeur à l’université de Montpellier 1.

1983-2001. Conseillère

municipale puis ajointe au maire de Montpellier.

1997. Élue députée de l’Hérault.

2000. Première vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Rapporteuse de la loi renforçant

la présomption d’innocence.

2001. Rapport sur l’esclavage aujourd’hui en France.

2003. Nommée professeur à l’uni- versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

2012. Nommée présidente de la Commission nationale consul- tative des droits de l’homme (CNCDH).

(10)

Sport

Le bateau qui a rendu célèbre Éric Tabarly en 1964 sera à nouveau le 2 mai au départ de « The Transat », la nouvelle version de la transatlantique anglaise. À la barre, Loïck Peyron, triple vainqueur de l’épreuve, prend la mer pour rendre hommage au maître.

R

ien n’est jamais sûr en voile. Mais on peut affirmer sans grand risque que le triple vainqueur de la tran- sat anglaise, dernier vainqueur de la Route du Rhum (la transat française), ne remportera pas une quatrième victoire à New York, qui a remplacé Newport comme port d’attache de la transat an- glaise. Loïck Peyron prendra bien le 2 mai la barre au milieu de 25 autres concurrents. Mais il sera dans le cockpit du bateau le plus lent, Pen Duick II, le deux- mâts de 13,60 m à bord duquel un jeune officier de marine totale- ment inconnu surgit de la brume de Newport le 19 juin 1964.

Éric Tabarly accéda immé- diatement, ce jour-là, à une im- mense notoriété qui ne s’est ja- mais démentie jusqu’à sa mort en mer en 1998. Le célèbre ketch noir portant le numéro 14 est l’un des plus illustres bateaux de course français. Sa victoire en 1964 au nez et à la barbe des Bri- tanniques, considérés jusqu’alors comme les rois de l’océan, avait révélé le talent manœuvrier de son capitaine. Elle avait surtout révélé les compétences architec- turales de celui qui a tout inventé ou presque dans la course en haute mer : les multicoques, les bateaux en aluminium, les voiliers volants dits hydrofoils et tant d’autres innovations.

« La participation de Pen Duick II est un merveilleux hom- mage à Éric qui m’avait confié avant sa mort qu’il souhaitait plus que tout que ses bateaux ne cessent jamais de naviguer », ex- plique Gérard Petipas, président délégué de l’Association Éric-

Tabarly, créée quelques mois après sa disparition pour faire vivre les dernières volontés du plus célèbre marin français (lire ci-contre). « C’est pourquoi nous avons sauté sur la proposition de Loïck Peyron de faire la transat sur Pen Duick II, d’autant que les conditions juridiques étaient réunies. »

Ce point est loin d’être anodin dans le contexte complexe de la succession du marin. Deux de ses anciens bateaux, ce Pen Duick II et Pen Duick V, sont propriété de l’École nationale de voile de Quiberon pour le premier, et du ministère de la marine pour le second. Ils sont donc assez dispo- nibles pour l’association, car l’État

trouve son intérêt à valoriser ses propriétés en les lui confiant. Mais les trois autres encore en activité, le Pen Duick des origines (sans numéro, mais que d’aucuns ap- pellent I par commodité) comme le III et le VI, appartiennent à Jac- queline et Marie. Respectivement épouse et fille unique du marin, les deux femmes se font tirer l’oreille pour laisser naviguer leurs bateaux, qui ont pourtant été, selon Gérard Petipas, restaurés et entretenus grâce à l’argent de l’association (1).

Toutes voiles dehors, les cinq Pen Duick ont pris la mer pour Saint-Malo à la mi-avril afin d’ac- compagner Loïck Peyron dans une première étape, avant Ply- mouth, point de départ d’une aventure qu’il a voulu symbo- lique. « Naviguer sur Pen Duick II, c’est pour moi à la fois un bonheur et un honneur incroyables parce que je suis un héritier de tout ce qui s’est passé depuis ce bateau-là qui a marqué la voile française

comme mondiale, la course au large comme la plaisance », ex- plique le triple vainqueur de la transat anglaise (en 1992, 1996, 2008), qui n’en est pas à sa pre- mière tentative historique.

Il avait prévu de courir la der- nière Route du Rhum en 2014 à bord d’une réplique de Olym- pus, le petit trimaran jaune de Mike Birch qui avait gagné la Route du Rhum en 1978. Mais la mauvaise fortune du skippeur de Banque populaire, Armel Le Cléac’h, blessé avant le départ, avait changé ses plans, puisque Banque populaire, propriétaire du bateau et mécène principal de l’Association Éric-Tabarly, lui avait demandé de remplacer Armel Le Cléac’h. Ce qu’il avait accepté avec le succès que l’on sait, puisqu’il a remporté la course.

C’est une tout autre ambition qu’il poursuivra la semaine pro- chaine à bord de Pen Duick II, approcher le temps d’Éric Ta- barly en 1964 (27 jours, 3 heures, 56 minutes). Dans des conditions les plus proches possible de celles du printemps 1964, car l’essentiel des équipements électroniques modernes installés, depuis, sur le bateau, a été démonté.

Jean-François Fournel (1) Le seul manquant à l’appel, Pen Duick IV, avait été vendu à Alain Colas qui a ensuite fait naufrage à son bord.

Le retour de « Pen Duick II » sur la Transat

Loïck Peyron à l’entraînement sur Pen Duick II au large de l’île de Groix, le 15 avril. Jean-Marie Liot/DPPI/AFP

« Naviguer sur Pen Duick II, c’est pour moi à la fois un bonheur et un honneur

incroyables parce que je suis un héritier de tout ce qui s’est passé depuis ce bateau-là. »

Naviguer sur les « Pen Duick » pour moins de 100 € par an

Les 800 membres de l’Association Éric-Tabarly bénéficient d’un privilège rare pour des amateurs de voile. Leur cotisation an- nuelle, entre 35 et 70 €, leur ouvre le pont d’un des cinq Pen Duick que l’association s’attache à faire vivre lors de diverses manifes- tations. Une centaine de cotisants seulement profitent effective- ment de l’aubaine. Il reste donc de la place pour les amateurs de navigation, comme pour les simples admirateurs terriens d’Éric Tabarly souhaitant honorer sa mémoire en payant une cotisation.

Association Éric-Tabarly : rue de Keroman, 56100 Lorient. Tél. : 02.97.83.72.64.

Site Internet : www.asso-eric-tabarly.org.

(11)

La Croix - samedi 30 avril 2016

11 le billet

Anne-Marie Gérard

Réfugiés

T

rop de massacres et trop de haine : il leur faut partir.

Juste le temps de prendre le nécessaire. Il leur faut passer de l’autre bord, le temps que tout se calme, le temps que tout s’apaise.

Et affronter la mer. Certains y res- tent… Une larme se fracasse sur l’espérance de la fraternité, la larme d’un enfant échoué sur les rivages de l’inhumanité. Beaucoup de pleurs inconsolés le long de cet exode. Des larmes, comme le der- nier ressort de l’humanité désar- mée confrontée à son infinie vulnérabilité.

Pour beaucoup, l’avenir est in- certain : pour les uns, les barbe- lés ; pour d’autres, l’hospitalité. Un avenir à la mesure de l’humanité de cette terre habitée. Les uns vocifè- rent la haine, la peur et le refus de l’autre ; d’autres, indécis, ne savent que penser. D’autres encore répon- dent aux cris des pauvres. Et, pour les disciples de Jésus ? Tout se joue là : l’hospitalité pour l’advenue du Règne, l’advenue de ce Royaume de justice et de paix. Ainsi, se dit et se vit leur foi en Jésus-Christ, une foi nourrie par la lecture des Écritures.

Trop de haine, le massacre est imminent. Ils sont passés en Égypte, l’homme, la femme et l’en- fant. Juste le temps de prendre le nécessaire. Et les voici sur d’autres terres. Hérode a mis à mort tous les enfants de moins de deux ans.

Alors, du fond des âges, une voix se fait entendre : « Pleur et longue plainte, c’est Rachel qui pleure ses enfants : et elle ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. » Ils sont passés en Égypte, l’homme, la femme et l’enfant. Enfin une terre d’accueil. Et les voici qui repartent.

Hérode n’est plus. D’Égypte, le Sei- gneur appelle son Fils, comme il a appelé son Peuple, un peuple qui a gravé sur son cœur : « L’étranger qui réside avec vous… tu l’aimeras comme toi-même. Car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. »

Impossible de revenir en Judée, le fils d’Hérode y règne. Ils trou- vent refuge en Galilée. On appel- lera l’enfant le Nazaréen, le Fils du Très Haut. Lorsqu’Il viendra dans sa gloire, Il dira à ceux qui ont pris soin de Ses frères, « ces plus petits » :

« Venez les bénis de mon Père…

J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ».

Contempler.

« La Montée au calvaire », de Giambattista Tiepolo

P. 16

Vivre. Six « marches

pour les vocations » dans les diocèses de Normandie

P. 18

Religion & spiritualité

Cinq voies pour un été

spirituel

P. 12 à 15

Retraite en mer au large de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée. Eleonore Henry De Frahan/Argos/Picturetank

(12)

Religion&spiritualité

Cinq voies à emprunter

pour vivre un été spirituel

L

a période des vacances estivales offre le temps dont on a si souvent l’impression de man- quer pendant le reste de l’année. Il existe de nom- breuses façons de lui donner une saveur particulière et de le mettre au service de la quête de Dieu, à tous les âges.

Certains voudront prendre le grand air des sommets ou de la pleine mer pour méditer.

Ils seront aussi nombreux à remplir la voiture familiale pour gagner les grands rassem- blements ; tandis que d’autres s’accorderont au contraire quelques précieux jours à deux.

Les jeunes se rendront pour beaucoup aux Journées mon- diales de la jeunesse qui auront lieu à Cracovie à la fin du mois de juillet, dans les groupes dio- césains ou accompagnés par un mouvement ou une commu- nauté. Les artistes sillonneront quant à eux le pays à la re- cherche de lieux où l’on célèbre Dieu par la beauté du chant, de la peinture et des arts du spectacle.

L’été sera aussi pour certains l’occasion de se mettre au service des autres, en donnant quelques jours aux personnes seules ou touchées par le handicap.

Avant la rentrée de septembre, voilà enfin le temps de se pencher sur l’année à venir,

de se préparer à une décision ou à des responsabilités, et de se former aux questions qui traversent l’Église et la société.

Marie Malzac

A l’intention de ceux qui souhaitent donner aux mois

d’été une dimension spirituelle, « La Croix » a rassemblé un grand nombre de propositions.

Prier avec le cœur et le corps

Du 28 août au 3 septembre, L’Arche de Noé organise une semaine de dialogue et de prière dans le hameau de Kergallic, en plein cœur de Belle-Île-en- Mer. Dans cette institution où se croisent spiritualité, art et nature, Sœur Catherine Aubin et Frère Alberto Fabio Ambrosio proposeront de travailler sur le thème : « Prière du corps, prière du cœur ». Spécialiste reconnu de l’histoire du soufisme turc, ce frère dominicain parlera de l’exercice spirituel du Dhikr (la répétition du nom de Dieu, NDLR) et des derviches tourneurs, pour qui le corps tient une place importante.

« Dans une perspective interreligieuse, je ferai ainsi le lien entre ces pratiques et les mystiques chrétiens tels que Maître Eckhart », précise-t-il.

De son côté, Sœur Catherine Aubin, dominicaine de la congrégation de Saint- Dominique à Rome,

appréhendera les 9 manières de prière de saint Dominique auquel elle a consacré sa thèse, afin de « comprendre comment mettre son corps en mouvement dans la prière ».

Blandine Garot Tarif : 270 € par personne

Rens. : www.kergallic.org ou L’Arche de Noé, 222 rue Saint-Honoré, 75008 Paris.

se retrouver

Deux séjours vacances pour tous au sein des Mariapolis (Focolari)

Ressourcement, détente et fraternité, pour « expérimenter la présence de Dieu au milieu des hommes ».

Dates et lieux : au Lioran (Cantal), du 11 au 16 juillet ; à Ploërmel (Morbihan), du 29 juillet au 3 août.

Rens. : 04.72.44.93.76 (Lioran) ou mariapolis.lioran@focolari.fr ou mariapolis.ploermel@focolari.fr ou 06.98.57.46.53 (Ploërmel).

« Lourdes à mon rythme » Pèlerinage accompagné par les religieuses de l’Assomption et les laïcs du Centre Assomption de Lourdes. Prendre du temps pour soi, mettre ses pas dans ceux de sainte Bernadette, prier.

Lieu : Lourdes (Hautes-Pyrénées).

Date :du 1er au 5 août.

Rens. :05.62.94.39.81 ou assomption-lourdes. com

Sessions du Jubilé

de la miséricorde pour tous, organisées par la

communauté de l’Emmanuel

Lieu : Paray-le-Monial (Saône-et-Loire).

Dates : du 4 au 7 juillet, du 7 au 10 juillet, du 12 au 17 juillet pour les 25-35 ans, cé- libataires, couples et jeunes familles, du 18 au 21 juillet, du 21 au 24 juillet spécial Forum ados 15-17 ans, du 26 au 30 juillet, du 1er au 4 août, du 4 au 7 août, du 9 au 12 août, du 12 au 15 août, du 17 au 21 août.

Rens. : www.sessions-paray.com

Retraite « Laudato si’, mi Signore ! », organisée par les Foyers de charité Temps consacré à « l’écologie chrétienne intégrale » telle qu’elle est développée dans l’encyclique du pape François sur le thème de la protection de la planète, animé par le P. Jean-Claude Lenain.

Lieu : Foyer de charité Maria Mater – Roquefort-les-Pins (06).

Date : du 25 au 31 juillet.

Rens. : accueil@mariamater.org ou 04.92.60.30.00

Session « Ton nom : miséricorde infinie », organisée par les Béatitudes Des journées consacrées à la miséricorde, ouvertes à tous, adultes, jeunes et enfants, cha- cun ayant sa session spécifique.

Lieu : sanctuaire de Lisieux.

Date : du 1er au 5 août.

Rens. : lisieux.session@beatitudes.org et 06.08.03.03.79.

Rassemblement de jeunes à Taizé

Une semaine spéciale pour permettre à des jeunes adultes (18-35 ans) qui partagent une même situation de vie ou une même expérience professionnelle de se rencontrer et échanger sur leur avenir à la lumière de la foi.

Lieu : Taizé (Saône-et-Loire).

Date : du 28 août au 4 septembre.

Une semaine à Taizé avec Charles de Foucauld sera également pro- posée dans le cadre du cente- naire de la mort du bienheureux, du 21 au 28 août, précédée d’une marche conviviale à partir du 16 août entre Mâcon et Taizé.

Rens. : www.taize.fr

Festival marial international

Rencontrer Dieu par Marie, grâce à des interventions et des ateliers.

Date et lieu : du 19 au 24 août au sanctuaire Notre-Dame-du-Laus (Hautes-Alpes).

Rens. : 04.92.50.30.73

Festival de Sablonceaux, organisé par le Chemin-Neuf Les 14-18 ans sont conviés à un festival combinant

« joie, jeux, partage, prière, rencontres ».

Date et lieu : du 11 au 16 juillet à l’abbaye de Sablonceaux (Charente-Maritime).

Rens. : Marion Poujade au 06.61.61.02.72.

Pèlerinage national Lourdes 2016L’association Notre-Dame-de-Salut et la famille de l’Assomption inter- viennent au 143e Pèlerinage natio- nal, présidé par Mgr Barbarin, sur le thème « Soyez miséricordieux comme le Père » (Lc 6, 36).

Date : du 11 au 16 août.

Rens. : pelerinage-national.org et 01.58.36.08.75.

(13)

La Croix - samedi 30 avril 2016

Religion&spiritualité 13

Construire sa vie, son couple, sa famille

Retraite « Faire le point » Pour les 20-35 ans qui se posent des questions sur leur avenir, les bénédictins proposent une retraite à l’école de la sagesse monastique, pour unifier sa vie et découvrir sa mission.

Lieu : abbaye bénédictine Notre-Dame de Maylis (Landes).

Date : du 23 au 29 juillet.

Rens. : www.abbayedemaylis.org ou 05.58.97.68.12.

S’aimer et construire son couple

Session coorganisée par Fondacio et la Fondation La cause, ouverte à tous les couples, mariés ou non, familles recomposées, croyants ou non, pour se détendre et trouver des voies positives face aux difficultés, refaire le plein d’énergie.

Date et lieu : du 12 au 16 juillet au sanctuaire Notre-Dame de Garaison, à Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées).

Rens. : www.fondacio.fr

Deux retraites pour couples

– « Couple et ennéagramme » : découvrir l’originalité du couple liée aux deux personnalités.

Date : 2 juillet de 9 heures à 18 heures.

– « Stop ! Comment je t’aime ? » : un temps de pause et de réflexion pour faire le point sur le couple sur différents plans – communi- cation, sexualité, projets…

Lieu : Centre spirituel du Hautmont à Mouvaux (Nord).

Date : les samedi 2 et dimanche et 3 juillet.

Rens. : contact@hautmont.org ou 03.20.26.09.61.

Camps des équipes Espérance,

avec le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ)

Temps de vacances et de spiritua- lité pour les jeunes de 15 à 17 ans,

selon plusieurs modalités.

Des animateurs de 18 à 30 ans sont également recherchés, pour vivre une expérience humaine et spirituelle exceptionnelle.

Lieux :

– Camp au service de la cité Saint-Pierre à Lourdes « De Lourdes à Loyola ».

– Camp sur l’île de Wight (Angleterre) à l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Quarr.

– Camp « Tro breizh », en itinérance au cœur de la Bretagne armoricaine.

Date : du 12 au 28 juillet.

Rens. : www.mej.fr ou 01.40.71.70.00.

Séjours de discernement à Assise (Italie)

pour les 18-35 ans

Cinq jours dans la ville de saint François d’Assise pour y voir plus clair dans sa vie.

Enseignements, visites des sanctuaires, temps de prière et de service pour se poser les bonnes questions, avec des clés de discernement apportées par les franciscains et les clarisses.

Lieu : monastère Sainte-Colette à Assise (Italie).

Dates : « Clartés d’Assise », parcours avec sainte Claire, du 26 juin au 2 juillet ; du 15 au 19 août.« Assise & Life », parcours avec saint François du 9 au 14 juillet.

Rens. : clarisse@santacolette.com

Camp biblique avec les religieuses de l’Assomption

Une semaine pour transmettre aux enfants la parole de Dieu et leur proposer des activités ludiques et de loisirs portées par cette dynamique.

Cette année, le thème sera :

« Habiter la terre avec les juges d’Israël ».

Date et lieu : du 11 au 17 juillet à la paroisse Saint-Augustin de Bondy/

Pavillons-sous-bois (Seine Saint Denis).

Rens. : contacter Sœur Théonisa, par mail theonisa@yahoo.fr ou par téléphone au 06.85.03.21.08.

Chaque été, une trentaine de couples missionnaires se don- nent rendez-vous à Lyon pour cinq jours de ressourcement, de formation, de partage et d’exhortation pour mieux évangéliser… à deux.

C’est l’objectif des sessions estivales de la Communion Priscille et Aquila. Cécile et Hervé Riols sont engagés de- puis de nombreuses années

dans la vie de leur diocèse, à Cergy-Pontoise. Il y a sept ans, le couple a fait la connaissance d’Alex et Maud Lauriot-Pré- vost, fondateurs de Priscille et Aquila. « Nous nous sommes pleinement retrouvés dans les objectifs de la Communion et dans leur approche de l’évan- gélisation », témoignent-ils.

Depuis, chaque année ils parta- gent leur expérience de couple

missionnaire de terrain. Les couples recevront, le matin, un enseignement sur l’évangé- lisation, axé sur la dimension conjugale de la mission et le ké- rygme, tandis que l’après-midi, des ateliers pratiques seront organisés. Pour son fondateur,

« Priscille et Aquila est tour- née vers l’évangélisation de de- main, nous aidons les couples à trouver leur charisme mission- naire ».

Blandine Garot

Date et lieu : Session Priscille et Aquila 2016, du 26 au 30 juillet, à Lyon. Rens. : contact@communion-priscille-aquila.com

L’évangélisation, une affaire de couple

Balade en famille sur le chemin Berthe-Morisot à Maurecourt dans le Val-d’Oise. Cyril Badet/Ciric

« Dans une perspective interreligieuse, je ferai le lien entre les pratiques soufistes

et les mystiques chrétiens tels que Maître Eckhart. »

Références

Documents relatifs

déhiscence d’une suture de l’anneau aortique, des ostia coronaires ou encore à partir des anastomoses proximales et distales du tube prothétique...

Quels sont les éléments permettant de rattacher ce document à la situation des classes moyennes à cette époque?. En quoi ces éléments nous aident-ils à définir la catégorie

Ce taux est bien plus faible concernant la complémentarité avec les interventions de l’AFD, 37% des répondants indiquent qu’il y a une bonne complémentarité entre le FUH et les

Cette situation me préoccupe beaucoup, et j’engage votre gouvernement à libérer Roberto Quiñones Haces immédiatement et sans condition car il s’agit d’un prisonnier

Dans le cas où le moteur ne dispose pas de BàB mais des fils en sortie, nous recommandons d’ajouter l’option raccordement avec un interrupteur M/A ou une BdJ afin

Et mercredi, c’est à l’unanimité que l’ACG s’est prononcée en faveur d’une contribution d’un million de francs à la Ville de Genève pour contribuer

Dans ces années soixante-dix, en Angleterre apparaît une mode, le PUNK, qui aurait, sous une forme édulcorée, une profonde influence sur les arts graphiques, la mode et la

Aussi, Echenoz, comme tous ces jeunes écrivains, reprend le goût du récit et nous trouvons dans ces romans une histoire cohérente, des péripéties, des personnages bien conçus et