SYNTHÈSES PROTÉIQUES IN VIVO
DANS DIVERS TISSUS DU RAT EN CROISSANCE SOUMIS A UNE RÉDUCTION
DE L’APPORT ÉNERGÉTIQUE DE LA RATION
M. ARNAL G. FAUCONNEAU Renée PECH
Évelyne
AUROUSSEAUStation d’Étude des Métabolismes,
Centre de Recherches de Clevmont-Fevvand, I. N. R. A., 63 - Saint-Genès-Champanelle
RÉSUMÉ
Après injection intrapéritonéale de L-lysine-14C (U) à des rats témoins nourris ad libitum permettant un gain de 6 g/j ou soumis à une réduction de 50 p. 100de l’apport énergétique de
la ration (2,2 g/j de gain de poids), la radioactivité de la L-lysine-1°C est mesurée à des temps
variables de 3o à 1 soo mn après l’injection dans les fractions acides aminés libres et protéiques des
6 compartiments suivants : sang, muscles des membres postérieurs, appareil digestif, contenu digestif, peau et carcasse. Les synthèses protéiques ont été appréciées dans le muscle, la peau et
l’appareil digestif.
En comparaison des rats témoins de même poids (200 g), les rats carencés en énergie pré-
sentent les modifications suivantes :
- la teneur en lysine libre est augmentée dans chacun des compartiments ;
- l’évolution de la radioactivité spécifique de la lysine-&dquo;C libre est identique à celle des témoins
excepté au temps 240mn où elle est plus élevée ;
- la quantité de radioactivité dégagée sous forme de 14C08est 3 fois plus élevée au bout de 8 heu-
res, ce
qui
indique une utilisation des chaînes carbonées de la lysine à des fins énergétiques ;- la vitesse d’incorporation de la L-lysine-14C est diminuée dans le muscle, la peau et le sang ;
- dans les muscles, la peau et l’appareil digestif, la valeur des synthèses protéiques représente respectivement 60 p. 100, 50 p. 100et 200p. 100de celle des témoins ;
- les radioactivités des fractions acido-soluble et insoluble du contenu digestif sont beaucoup plus importantes.
INTRODUCTION
La mise au
point
de MUrrRO(i 9 6 4 )
et les travaux de WANNemAcimp,(1965)
met-tent en évidence chez le rat la très bonne corrélation existant entre les
pertes
de pro- téines et d’acideribonucléique (ARN)
dans lefoie,
le muscle et la peau sous l’influence d’unrégime protéiprive.
Dans le cas d’animaux en croissance soumis à une carence azotée
qualitative :
déficit en certains acides aminés
indispensables (lysine,
thréonine ettryptophane) (D
URAND
etFAUCONNEAU, I g66;
VANDep.=F.Rs-PIREC etCHRISTOPIi!, I g6q.),
unediminution des teneurs en acides
désoxyribonucléiques (ADN),
ARN etprotéines
estobservée dans la carcasse, le foie et l’intestin
grêle.
Lerapport A DN
un des cri-tères de l’activité
cellulaire,
esttoujours
diminué.A poids égal
desanimaux,
les cellules de ces organes sont moinsnombreuses, plus grandes
etgénéralement plus
riches enprotéines
chez les animaux carencés que chez les témoins. Le rôle de l’ARN dans le mécanisme de lasynthèse protéique
est bien connu et l’onpourrait
conclurequ’une
diminution de la teneur en ARN entraînerait un ralentissement des
synthèses
pro-téiques. Or, l’emploi
d’acide aminé radioactif commeprécurseur
dans le cas derégime protéiprive (G AETANI
etal., 19 6 3 )
à bas niveauprotéique ( WaT!x!,ow
etS T E PHEN , I
g68),
carencé en un acide aminéindispensable :
thréonine(S IDRANSKY
etW AGLE, 19
6 9
;
SIDRANSKYetVE RN E Y , 1970 )
ou enplusieurs
acides aminés :lysine,
thréonineet
tryptophane (V AND E RM EE R S
etVA ND nRi% M n R s-Pi R uT, I g6 7 ),
apermis
de montrerque, au
contraire,
lessynthèses protéiques appréciées
parincorporation
de leucine- 14C étaient
augmentées
dans le foie ainsi que dans lepancréas (VAl‘rD!Raz!ER5
et VAN-D U RM eF, R S-P IR
ET, I9 67). La plupart
de ces auteurs démontrent par la mêmeméthode, qu’au
niveau du muscle il y a bien un ralentissement del’incorporation
de l’acide aminé radioactif.Cependant,
la carence ou l’absence d’un élément nutritifindispensable
provoqueune diminution de
l’appétit
de l’animal cequi
entraîne une réduction de la consomma-tion totale d’acides aminés
indispensables,
deprotéine
etd’énergie.
La carence étudiéeest donc la résultante de ces trois causes. Comme nous venons de le voir
ci-dessus,
les carences en
protéines
et en acides aminésindispensables
ont été étudiées par divers auteurs.L’influence
d’une diminution de la teneur enénergie
de la ration sur la croissance du foie et du muscle du rat a faitl’objet
de peu d’études : DURAND et FAUCONNEAU( I g6 7
)
ontmontré,
encomparant
des rats témoins et des rats restreints de mêmepoids,
que la concentration en
protéines
estaugmentée
tandis que celle d’ARN est diminuée.Le but du
présent
travail est d’étudier à l’aide d’un acide aminémarqué,
lasynthèse protéique
in vivo dans différents tissus du rat en croissance soumis à une réduc- tion del’apport énergétique
de la ration. Dans uneprécédente publication (A RNA r,
etFAUCONNEAU, I9 7 I ) ,
lessynthèses protéiques
des différents tissus ont étédéjà analysées
chez le rat nourri ad libitum.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
I
. - Matériel animal
Des rats mâles de souche « Wistar » sont élevés dans des locaux éclairés pendant i2 heures
par jour, maintenus à une température de 220C et à un degré hygrométrique contrôlé (60p. 100).
Ils sont sevrés vers 70 g, puis reçoivent jusqu’à IIO-I20g un aliment du commerce. Ils sont alors nourris ad libitum avec le régime témoin (ARNALet FAUCONNEAU, I<]7I% jusqu’à 160 g environ.
2
. - Régime, consommation alimentaire et croissance
A partir de ce poids, les animaux reçoivent un régime contenant 24 p. 100de MA (N x 6,25)
par rapport à la matière sèche (tabl. i) Après une période d’adaptation à la restriction énergéti-
que, les quantités ingérées en fonction du poids vif sont celles décrites par DURAND et FAUCON-
NEAU
, i96!), De ce fait, les rats « restreints » reçoivent chaque jour à 14 heures en un seul repas (le
repas étant très vite consommé : 20 mn environ), les mêmes quantités de protéines, de vitamines et de minéraux que les animaux témoins mais seulement la moitié des aliments uniquement éner- gétiques (glucides et lipides). La croissance moyenne obtenue est de 2,2g/jour.
3
. -A dministration du traceur - Abattage et prélèvement
Au poids de 200g obtenu à l’âge de 75-80j, les rats reçoivent une injection intrapéritonéale
de 10yci et L lysine 14C (U) (activité spécifique 128,4 mCiimM), i heure après le debut du repas.
Ces animaux sont ensuite abattus à des temps variables après l’injection, à raison de trois ani-
maux par point expérimental. Deux autres lots de rats servent à la mesure de la radioactivité excrétée dans l’urine et le gaz carbonique. Un autre lot est sacrifié sans injection de radionucléide.
Chaque rat reçoit, un quart d’heure avant l’abattage, une injection intrapéritonéale de nembu-
tal. Le sang est prélevé par ponction intra-cardiaque. La cavité abdominale est ouverte, le tube
digestif (du cardia au rectum) est prélevé et lavé par 100ml d’acide trichloracétique io p. 100. Le reste de l’appareil digestif est enlevé de la cavité abdominale ainsi que les reins. Ces derniers, le foie et la rate, sont morcelés dans du sérum physiologique à o°C afin d’éliminer le maximum de sang. Foie, reins, tube digestif vide et glandes annexes constituent le compartiment « appareil digestif ».
Le rat est entièrement dépouillé, les muscles des membres postérieurs sont disséqués. Il reste
alors ce que nous appelons « la carcasse ».
Excepté le sang et le contenu digestif, chaque compartiment est congelé dans l’azote liquide
et conservé en sachets plastiques à - 20°C.
4
. - Méthodes analytiques et mesure des synthèses protéiques
L’ensemble de ces méthodes a déjà été décrit (ARNALet FAUCONNEAU, 1971).
Les méthodes analytiques utilisées permettent la mesure de la radioactivité de la lysine-19C libre ou protéique dans chaque compartiment. Les agents d’extraction des acides aninés libres sont l’éthanol 820 pour le sang et l’acide trichloracétique 10p. 100pour les autres tissus.
La méthode de mesure des
synthèses
protéiques est celle décrite par VANDERMEERS et VAN- DERMEERS-P
IRET(1967). La vitesse de synthèse des protéines est d’ordre zéro alors que la vitesse de
dégradation
et d’exportation est d’ordre I, ce qui permet d’écrire qu’à tout instant t :N = radioactivité des protéines d’i g de tissu au temps t exprimée en
DPM/g.
a(t) = radioactivité spécifique du précurseur
(lysine
libre) au temps texprimée
en DPM/mg.Kg = constante de vitesse d’incorporation du précurseur (mg de lysine incorporée dans les pro- téines d’i g de tissu par unité de temps)
K E+D
N = constante de vitesse d’exportation et de dégradation.
Si le temps t auquel on considère l’incorporation est court, le terme KE.FDN de l’égalité (1) est
faible et peut être négligé d’où la nouvelle égalité :
si l’on intègre de o à t : --
Compte tenu des restrictions
déjà
énoncées (ARNAL et FAUCONNEAU, 1971), connaissant la teneur en lysine du tissu, il est aisé de connaître la quantité de protéines synthétisées. La teneur enprotéine
du tissu rapporté à la quantité synthétisée par unité de temps nous donne le temps derenouvellement.
La quantité de protéines synthétisées dans l’ensemble d’un compartiment (peau par exemple) rapporté à la quantité totale de protéines contenues dans ce compartiment conduit à la vitesse de
remplacement.
RÉSULTATS
I
. -
Ex!ression
des résultatsTrois modes
d’expression
sont utilisés :- le pour cent de la dose
injectée.
- le
rapport
entre lesdésintégrations
par minute(DPM),
par gramme de tissu frais et la radioactivitéinjectée (en DPM)
par gramme depoids
vif( ! .-,,―). (RAI/gp) -Ce rapport
est
multiplié
par 100, il est aussiappelé
formule de B!,ncx(A RNAL
etFAUCONNEAU, I97I ) .
- la radioactivité
spécifique (RAS), qui
est lerapport
entre la formule de BLACK et la teneur enlysine (mg/g
detissu)
de la fraction considérée.Ce rapport
estmultiplié
par I ooo.
Le bilan entre la radioactivité
injectée
et la somme de celle retrouvée dans les diverscompartiments
étudiés(carcasse,
muscles despattes postérieures,.peau, appareil digestif,
contenudigestif,
sang, urine et gazcarbonique)
est effectué pourchaque point expérimental.
Il estexprimé
en p. 100de la radioactivitéinjectée.
La radioactivité contenue dans les os despattes postérieures
et leslipides
n’a pas été mesurée. Chez les animauxtémoins,
ce bilan estcompris
entre 75 et8 5
p. 100 de la doseinjectée.
Uneplus grande
variabilité est obtenue chez les animaux restreints et nous avons effectué pour 4points expérimentaux :
60mn,4 8 0
mn, 800mn, I 100 mn,des
transformations de données enutilisant
lescoefficients respectifs
suivantso, 77 , I , 33 , I,35.
1,41 pour comparerles
résultats des diverspoints expérimentaux
avec des bilanshomogènes
de radioactivité..
2
. - Teneuy en
lysine
libre desdifférents compa y timents
Dans les
quatre
tissus ou organes étudiés et enparticulier
pour le sang etl’appa-
reil
digestif,
la teneur enlysine
libre estaugmentée
par la carenceénergétique.
3
. -
Évolution
de la radioactivitéincorporée
dans laL-lysine- i ’C
li bredes
différents compartiments (tabl. 3 )
L’évolution
de la radioactivité de laL-lysine-&dquo;C
libre tissulaire n’est passignifi-
cativement différente pour les deux
catégories
d’animaux.Toutefois,
autemps
240mn,la valeur de la formule de Black est
plus
élevée dans les divers tissus ou organes chez les animaux restreints que chez les témoins : environ 2,5, 2,5, 3,5 et i,5 foisplus,
res-pectivement
pour le sang, lemuscle,
la peau etl’appareil digestif.
La
quantité
deL-lysine- 14 C
libre par gramme de tissu esttoujours beaucoup plus
élevée dans le muscle que dans le sang, 4fois
plus
environ autemps
60mnaprès
l’in-jection.
La radioactivité
spécifique
de laI,-lysine-l’C
libre estplus
faible 30 mnaprès l’injection
chez les rats restreints que chez les témoins de 20p. ioo, i5 p. ioo , i5 p. 100 et 40 p. 100respectivement
pour le sang, lemuscle, la
peau, etl’appareil digestif,
cequi est lié à la dilutionde la lysine injectée
par uneplus grande quantité
delysine
libre nonmarquée.
Les diverses remarques notées chez les témoins concernant l’évolution de la radioactivitéspécifique (ARNAi.et FAUCONNEAU, 1971 )
restentvalables;
eneffet,
lesdécroissances de la RAS de
l’appareil digestif
et de la peau sontplus rapides
que celles du sang et du muscle. Comme les valeursexprimées
avec la formule deBlack,
les RASsont
plus élevées
240 mnaprès l’injection
chez les restreints que chez les témoins dans les différentscompartiments.
Lalysine
libre n’a pas étéséparée
dans les fractionsacidosolubles des contenus
digestifs.
4
. - Catabolisme de la
L-lysine- 14 C a)
Catabolismeoxydatif
La
quantité
de radioactivitédégagée
sous forme de14 C0 2
8 heuresaprès l’injec-
tion est
égale
à 25,7p. 100 de la doseinjectée. elle
est environ 3 à 4foissupérieure
à celle obtenue chez les témoins
pendant
le mêmetemps ( 7
p. 100 de la dose in-jectée).
b)
Radioactivité de l’urineLa radioactivité excrétée dans l’urine est faible et ne
représente
que 3,25p. 100 de la doseinjectée
unjour après l’injection.
Cette valeur est assez voisine de celle trouvée chez les témoins( 2 , 7
p. 100de la doseinjectée). L’analyse radiochromatogra- phique
met en évidence de nombreuxcomposés
radioactifs que nous n’avons pas identifiés. Comme chez lestémoins,
l’urine ne contient que des traces delysine
non dosables.5
. -
L-lysine- 14 C incorporée
dans lesProtéines a) Sang (fig. i)
L’incorporation
de lalysine- 14 C
dans lesprotéines sanguines
est très ralentie chezles restreints. 30 mn
après l’injection,
la concentration enlysine-&dquo;C
desprotéines sanguines
n’est que la moitié de celle des rats témoins(fig. i).
Dès 240mn, la
concentra-tion en
lysine-l’C
semble avoir atteint unplateau
relativement stablejusque
versles 1 500mn
après l’injection.
Ce maximumd’incorporation
est atteintbeaucoup plus
tôt que chez les témoins
(q.8o
mnaprès l’injection),
la concentration enlysine-&dquo;C correspondant
à ceplateau
n’atteint que les 35p. 100 de celle des témoins.b)
Muscle(fig. 2 )
Les mêmes constatations
peuvent
être formulées pour lesprotéines
musculaires.On observe une diminution de la vitesse
d’incorporation
chez les animaux restreintset le maximum de concentration en
lysine- 14 C
est atteintplus
tôt que chez les témoins.La
quantité
de radioactivitéincorporée
dans la masse musculaire totale estégale
à 10p. 100de la dose
injectée
chez les restreints et 2$ p. 100chez les témoins 700mnaprès l’injection.
c)
Peau(fig. 3)
L’évolution
del’incorporation
de lalysine- l ’C
dans lesprotéines
de la peau reste semblable à cellequi
a été décrite ci-dessus pour le sang et le muscle.d) A!pareil digestif (fig. 4 ).
30mn
après l’injection, les
concentrations delysine- &dquo; C
dans lesprotéines
del’appa-
reil
digestif
sontidentiques
chez les témoins et chez les restreints.Jusqu’au temps
240mn, les
concentrations delysine- 14 C
dans lesprotéines
ne sontpas
significativement
différentes. Apartir
de4 8 0
mn, laquantité
delysine-1gC
incor-porée
dans lesprotéines augmente
chez les témoins et continue à décroître chez les res-treints. Au
temps
i 500 mn, les concentrations delysine-&dquo;C
ne sontplus significa-
tivement différentes.
Cependant,
comme lesprotéines
del’appareil digestif
ont un« turnover »
rapide,
des variationsimportantes
de radioactivitéincorporée peuvent
se
produire
en destemps
très courts ; il estpossible
que le choix de nospoints expé-
rimentaux nous conduise à formuler ce résultat.
e)
Contenudigestif (fig. 5)
L’évolution
de la radioactivité de la fraction acido-insoluble du contenudigestif
des animaux restreints est caractérisée par deux maxima atteints
4 8 0
et i 100 mnaprès l’injection.
Ilsreprésentent respectivement
9,5 et 6 p. 100de la doseinjectée.
Chez les
témoins,
il existe un seulmaximum,
obtenuplus tôt, (au temps
240mn)
etsa valeur n’est
égale qu’au
tiers du maximumcorrespondant
des restreints.La radioactivité totale
captée
par l’ensemble du contenudigestif
et del’appareil digestif (fig. 6)
estplus
élevée chez les restreintsayant
reçu le repas i heure avantl’injection,
que chez les témoins entre lestemps
120etq.8o
mn(!--
35P. 100 autemps
240mn)
bien que chez les restreintsl’appareil digestif
soitplus petit (g, 5
p. 100 dupoids
vif contre xx p. 100pour lestémoins).
6. -
Temps
de renouvellement(tabl. 4 )
Chez les animaux
restreints,
lestemps
de renouvellement desprotéines
dumuscle et de la peau sont
plus
élevés(multipliés
par 2,1et 2,5respectivement)
alorsque celui de
l’appareil digestif
est diminué de moitié.7
. - Protéines
synthétisées (tabl. 5 )
Chez les
restreints,
lessynthèses
réelles dans lesmuscles,
la peau etl’appareil digestif, représentent respectivement 6 0 , 5 o
et 200p. 100 de celles obtenues chez les témoins.Pour l’ensemble des
compartiments étudiés,
lasynthèse
réelle totale est voisine dans les deuxcatégories
d’animaux. Mais laquantité
deprotéine
fixée étantplus
fai-ble chez les carencés en
énergie,
lerapport
desprotéines synthétisées
auxprotéines figées est 2,5
foisplus
élevé chez ces animaux.DISCUSSION
I
. -
Critique de la
méthodeLes limites de la méthode utilisée ont été
analysées précédemment (A RNA r,
etFAUCONNEAU, 1971).
Comme l’ont très bien décrit VANDERMEERS et VANDERMEERS-PIRET
( 19 67),
lecalcul de la vitesse de
biosynthèse
fournit une valeur constantelorsqu’il
est effectuéen utilisant les valeurs de radioactivité
protéique
et libre obtenues à diverstemps après l’injection,
à condition que cetemps
ne soit pastrop long.
Il doit être inférieur à 20mndans le cas du
foie, d’après
ces mêmes auteurs. La même constatation est effectuée pour les vitesses debiosynthèses
dechaque compartiment,
comme le montre letableau 6.
!e
temps
de renouvellement obtenu àpartir
de la vitesse desynthèse
desprotéines (voir méthode)
suit la mêmerègle
de validité. Le tableau 7montre,
que chez les ani-maux
témoins,
les estimations dutemps
de renouvellement desprotéines
musculairesne sont pas
significativement
différentesjusqu’au temps q.8o
mnaprès l’injection ;
chez les
restreints,
une valeur constante nepeut
être obtenue quependant
60 mn.De même pour la peau, une valeur de l’ordre de 3
jours peut
être calculéejusqu’au temps
i2o mn
après l’injection
chez les témoins alors que chez lesrestreints,
dès 60mn, une valeur double de celle dutemps
30mn estdéjà
calculée. La même remarquepeut
être effectuée pourl’appareil digestif.
Il est doncpossible
que lepremier point expérimental
choisi 30 mn
après l’injection
soitdéjà
untemps trop long
et que chez les animaux carencés enénergie
les valeurs de6, 4
et0 , 5 6 jours
pour la peau etl’appareil digestif
soient élevées.
Le
comportement
alimentaire très différent des animaux témoins et restreints doit être considéré dansl’interprétation
des résultats. Les animaux restreintsingèrent
en une
vingtaine
de minutes unequantité
d’alimentégale
à la moitié environ de celle que consomment en unejounée
les animaux témoins.Or,
chez les animaux carencés enénergie, l’injection
delysine-l’C
est effectuéependant
unepériode d’apport
massifde nutriments ce
qui peut
entraîner un fonctionnement très accéléré du métabolismeprotéique
dans les organesrégulateurs
des viscères abdominaux. Deplus, d’après
lestravaux de RoGERS et HARPER
(t 9 66),
lavidange
stomacale est ralentie chez le rataprès ingestion
d’un repasimportant,
d’où unapport
de nutriment étalé dans letemps.
Ces deux
conséquences
ducomportement
alimentairepeuvent expliquer
le fait que, d’unepart,
au niveau del’appareil digestif
la décroissance de la radioactivité de lalysine l’C
desprotéines
entre lestemps
60et 240mnaprès l’injection
est moinsrapide
chez les animaux restreints que chez les
témoins,
et d’autrepart,
que dans le contenudigestif
le maximum de radioactivité rencontré autemps
240mn chez les témoinsse situe
plus
tard chez les animaux carencés enénergie,
autemps 4 8 0
mn.2
. - Teneur en
lysine
libre etpénétration de
lalysin!-1!C
libredans les divers
compartiments
Les teneurs élevées de
lysine
libre du muscle et du sang chez les animaux carencésen
énergie
sont à relier avec lapropriété particulière
de cet acide aminé que constituesa
possibilité
d’accumulation sous forme libre dans ces deux tissus(le
tissu musculaireen
particulier) lorsque
la teneur enlysine
de la rationaugmente (P AWLAK
etPION, i
9
68). Cependant, compte
tenu d’unepart
que,comparée
aux résultats de ces mêmes auteurs, 27,9mg delysine
par 100g de muscle obtenus avec une consommation de 225 mg delysine
parjour,
et d’autrepart
que les animaux témoins et restreints ontingéré approximativement
la mêmequantité
delysine
soit 214 et 204 mg parjour respectivement
aupoids
de 200g, la teneur enlysine
du muscle desrestreints,
30,2mg par 100g demuscle, représente
une faibleaugmentation.
Les besoins pour les
synthèses protéiques,
dans les tissus ou organesétudiés, qui représentent
68 p. 100 dupoids
du corps, sontlégèrement plus
élevés pour les restreints(tabl. 5 ).
Trois àquatre
foisplus
delysine
environ est utilisée à des finsénergétiques
chez les restreints comme entémoigne
laquantité
de gazcarbonique marqué dégagée
en 8 heures. Pour relier ces faits à une teneurplus
élevée delysine
dans tous les
tissus,
onpeut
supposerqu’un
des mécanismesd’adaptation
à la réduc-tion
énergétique
estidentique
à celui décrit par STEPHENet WATER!,OW( 19 66)
dansle foie de rat recevant un
régime
à faible taux azoté. Il y aurait uneaugmentation
de la réutilisation des acides aminés dans
l’appareil digestif ;
eneffet,
c’est la valeur élevée dessynthèses protéiques
dans cecompartiment qui
compense la diminution dessynthèses
dans le muscle et dans la peau(voir
discussionci-dessous).
Le manque
d’énergie
ne semble pas affecter lapénétration
de lalysine-l’C
dansle
principal
réservoir d’acides aminés libresqu’est
le muscle. 60mnaprès l’injection,
la réserve de
lysine-&dquo;C
libre musculairereprésente
dans les deuxcatégories
d’ani-maux 22 p. 100de la dose
injectée.
Enrevanche,
elle semble y resterplus longtemps puisque
240 mnaprès l’injection,
la RAS et la formule de Black ont des valeursplus
élevées chez les restreints que chez les témoins. La concentration enlysine dépendant
de la vitesse d’entrée et desortie,
d’unepart,
et de l’anabolisme et ducatabolisme,
d’autrepart,
il est difficile de savoirlequel
de cesquatre
facteurs estresponsable
de ceséjour plus
élevé de lalysine
dans le muscle.I/effet
de la carenceénergétique
est différent de celui de la carenceazotée,
GA ET
ANIet al.
( 19 6 3 )
montrent eneffet,
que chez des rats recevant unrégime protéi- prive,
la vitesse depénétration
de lalysine-&dquo;C
est diminuée dans le foie et le musclegastrocnémien,
le foie étantplus
affecté que le muscle. Le critère utilisé est la valeur durapport
entre la radioactivitéspécifique
de lalysine-&dquo;C
libre dans le tissu et celle du même acide aminé dans leplasma.
Ces auteurs observent unrapport plus petit
chez les animaux en carence azotée que chez les témoins.
3
. -
Incorporation de
laL-lysine- 14 C
dans lesProtéines
des divers
compartiments
’La distribution de la radioactivité dans les
protéines
des différentscomparti-
ments est très affectée par la réduction
énergétique (fig.
i, 2, 3,4 ) :
alors que les quan- tités delysine- 14 C incorporées
dans le muscle et la peau sont fortement diminuées(
50
p. 100environ),
celles del’appareil digestif
ne sont pas différentespendant
240mn pour les deuxcatégories
de rats.Cette
prédominance
du marquage desviscères,
et enparticulier
dufoie,
lors del’emploi
d’acides aminésradioactifs,
a été montrée chez le rat nourri avec unrégime
à faible taux
protéique (6
p. 100 decaséine)
par Wn2!xr,ow et STEPHEN( 19 66).
G AE T AN1
et al.
( 19 6 3 )
avec unrégime protéiprive
montrent que l’activitéspécifique
des
protéines
du foie des rats carencés est 3 foisplus
élevée que celle des témoinsune heure
après l’injection
de 10,Ci
de DI,lysine- 14 C
par 100g depoids
vif tandisque celle des
protéines
musculaires estégale
à 75 p. 100de la valeur obtenue chez les témoins. De même SIDRANSKYet WAGI,!(zg6 9 ),
chez des rats nourris paringestion
forcée d’une ration sans
thréonine,
trouventqu’une
heureaprès injection
intra-péritonéale
de leucinel’C,
la radioactivitéspécifique
desprotéines hépatiques
est37 p. 100
plus
élevée que chez les témoins recevant de la même manière unrégime complet
mais que,pendant
la mêmedurée,
lesprotéines
musculaires ontincorporé
moins de leucine-&dquo;C
(―
33 p.1 00).
Les effets d’une carence
énergétique
ou azotée(qualitative
ouquantitative)
sur la distribution de la radioactivité dans
l’organisme après injection
d’un acideaminé
marqué
sont semblables.4. -
Synthèse protéique a)
MuscleL’anabolisme
réel des muscles est diminué de 40 p. 100 par la carenceénergé- tique.
Comme le muscle estplus
riche enprotéines (D URAND
etFAUCONNEAU, i 9 6 7 ),
la
synthèse
desprotéines
est encoreplus
diminuéelorsqu’elle
estexprimée
pargramme de tissu
(― 45
p.100 ). Aussi,
letemps
de renouvellement desprotéines
musculaires double à la suite de la réduction de
l’apport énergétique
de la ration.C’est aussi la constatation de WnT!xr,ow et STEPHEN
(ig68),
dans le cas d’uneinfusion continue de
I,-lysine-14C
à des rats recevant unrégime
à faible taux pro-téique.
Le catabolisme des
protéines, apprécié
par la différence entre lesprotéines
réel-lement
synthétisées
et lesprotéines fixées,
accuse une baisse moinsimportante
que lasynthèse (―
25 p.ioo). Malgré cela,
le rendement de fixation desprotéines (rap- port
entre l’anabolismeapparent
et l’anabolismeréel), qui
était de 34 p. 100chez lestémoins,
n’estplus
que de 24 p. 100 chez les restreints. La carenceénergétique
adonc abaissé le rendement de fabrication des
protéines
musculaires de 30 p. 100 environ.La
confrontation de ces résultats avec les teneurs en acidesnucléiques, (D URAND
et
FAUCONNEAU, 19 6 7 ),
montre que la carenceénergétique
entraîne une diminutionde la
synthèse protéique
de 40 p. 100 associée avec une diminution de laquantité
d’ARN par unité d’ADN de 26 p. 100, alors que la
quantité
totale d’ADN est 20p. 100plus
faible et que 19 p. 100 deprotéines
enplus
sont obtenus par unité d’ADN.Dans
l’expérience
de ces auteurs, il est à noter que les rats étaient soumis à uneréduction
énergétique depuis
lepoids
de 70gjusqu’à
200g.La carence
énergétique agirait
donc au niveau du musclebeaucoup plus
parun ralentissement de la
synthèse
que par uneaugmentation
du catabolisme.b)
Peau’
La
synthèse
desprotéines
de la peau est encoreplus
affectée que celle dumuscle,
elle est
égale
chez les animaux restreints à la moitié de celle obtenue chez les témoins.La carence
énergétique
a desrépercussions identiques
sur l’anabolisme et le catabo- lisme dans ce tissu. Letemps
de renouvellement desprotéines
esttriplé
car, commedans le
muscle,
la teneur enprotéines
est de 20 p. 100 environsupérieure
à celledes témoins.
Ces résultats sont à
rapprocher
du fait que lesprotéines
de la peau, tissurepré-
sentant 25 à 30 p. 100 de l’azote total chez le
rat,
sont facilement mobilisables en cas de carenceénergétique (D URAND
etPE NOT , ig6g).
Laparticipation
de la peauà la
perte
totaled’azote,
due àl’apport
d’unrégime
carencé enprotéines (6
p. 100decaséine) pendant
5 à 8semaines,
à des rats, est de34 ,5
p. 100, alors que celle-ci est de 25,9 p. 100 pour les muscles eti4,5
p. 100pour les viscères(WATE R i.OW
etSTn PH t N ,
19 66).
c) Ap!areil digestif
A
poids
d’animalégal, l’appareil digestif
tel que nous l’avons défini(voir méthode)
est
plus léger
chez les restreints(―
15p.100 ).
Ceci est en bon accord avec les résul- tats de DURAND et FAUCONNEAU( 19 6 7 ) qui
trouvent que le foie des rats restreintsen
énergie depuis
lepoids
de 70gjusqu’à
200g, a unpoids
inférieur de 29p. 100. Al’opposé
desphénomènes
observés dans le muscle et la peau, lessynthèses protéiques
sont doublées dansl’appareil digestif
et l’anabolismeprotéique rapporté
au gramme de tissu est fortement
augmenté (+ 6 7
p.ioo).
Il en est de même pour le catabolisme. Lerapport
desprotéines
fixées sur lesprotéines synthétisées
atteintdes valeurs très faibles : o,i p. 100chez les restreints contre 6 p. 100chez les témoins.
En
conséquence,
la carenceénergétique
diminue de moitié letemps
de renouvelle- ment desprotéines
de cecompartiment.
Des
augmentations
de cet ordre degrandeur
ont été trouvées par VANDER- MEER
S et VANDERMEERS-PIRET
( 19 67)
à la suite d’une carence en trois acides aminésindispensables :
lalysine,
la thréonine et letryptophane
chez le rat(régime gluten).
Ces auteurs
signalent
desaugmentations
desynthèses protéiques respectivement
de 41et 101 p. 100dans le foie et le
pancréas
de ces animaux.La carence azotée et la carence
énergétique ont, semble-t-il,
des effetsanalogues
sur la
synthèse
desprotéines
au niveau des viscères abdominaux.Pour étudier la réutilisation des acides aminés dans différents
tissus,
ST!PH!Iset WATW u.ow
( 19 66)
ont utilisél’arginine marquée
sur le carbone-i et lecarbone-6,
et GAETANI et al.
( 19 6 4 )
ont déterminé les concentrationsd’enzymes
activateurs des acides aminés dans le foie de rat soumis à une carence azotée. Ces auteurs ont trou- vé uneaugmentation
de la réutilisation des acides aminés aux sites desynthèses.
Ainsi un acide aminé libre tel que la
lysine- 14 C provenant
du catabolismeprotéique
a une
probabilité plus
élevée d’êtreréincorporé
dans lesprotéines,
chez les animauxrestreints en
énergie
d’où uneaugmentation
de la vitesse de renouvellement.d)
Protéinessynthétisées
dans l’ensemble descompartiments
étudiés -La
quantité
deprotéines synthétisées
dans l’ensemblemuscle,
peau etappareil digestif (qui représente
le mêmepourcentage
dupoids vif,
environ6 7
p. 100dans lesdeux
catégories d’animaux)
estlégèrement plus
élevée chez les restreints que chez les témoins(6, 7
g parjour
contre6, 1 g).
Iln’y
a pas de réduction de lasynthèse protéique
au cours de la carenceénergétique
dans l’ensemble des tissus considérés.PicoU et
T AY I, OR -R OB E R T S ( 19 6 9 )
par infusionintragastrique
deglycine-’ b N
chezl’enfant sous-alimenté trouvent des résultats
analogues : 6, 5
g deprotéines/kg/jour
chez les témoins contre
6, 2
gprotéines/kg/jour
chez les enfants souffrant de malnu- trition.Le rendement des
protéines
fixées parrapport
auxprotéines synthétisées est,
parcontre,
très diminué par la carenceénergétique,
il passe de 13 p. 100à 5 p. 100,ceci étant lié au rendement très bas dans
l’appareil digestif (i
p.ioo).
e)
Contenudigestif
La
quantité
de radioactivité apparue dans les fractions acido-soluble et inso- luble du contenudigestif
est trèsimportante.
Les sommes des radioactivités de cesdeux fractions sont
approximativement égales
dans le contenudigestif
etl’appareil digestif :
m,5 et 10,7 p. 100 de la doseinjectée respectivement
autemps 4 8 0
mn.Pour ce même
temps,
laquantité
de radioactivité ducompartiment
musculaire n’est que 7,7p. 100 de la doseinjectée.
En utilisant le même moded’expression
des résul-tats,
lafigure
6 montre que l’ensemble del’appareil digestif
et du contenudigestif
a
capté
unequantité
delysine-14C plus
élevée chez les restreints que chez les témoins entre lestemps
60et 700mn(-!-
35p. 100autemps
240mn).
Ces résultats sont en faveur d’une
participation plus importante
de l’azoteendogène
dans larégulation
du métabolismeprotéique
lors d’une carence enénergie
au moins dans la
phase qui
suit le repas.CONCLUSION
Il existe un certain nombre
d’analogies
dans les mécanismesd’adaptation
del’animal à la carence azotée et à la carence
énergétique,
peuétudiée, qui
faitl’objet
de ce travail.
I,a carence en
énergie,
enprésence
d’un excès deprotéines
dans laration,
entraîneune utilisation
énergétique
de l’azote durégime;
ainsi unepart importante
de lalysine,
acide aminé
indispensable, pourtant
peucatabolisable,
a été utilisée à cette fin.I,es
quantités
totales deprotéines synthétisées
par l’animal ne sont pas affectées par le manqued’énergie. Mais,
lapart
due àchaque compartiment
met en évidencele rôle
régulateur
trèsimportant
del’appareil digestif qui,
par uneaugmentation
des
synthèses,
contrebalance les diminutions observées dans la peau et le muscle.I,a carence
énergétique
entraîne une élévation dutemps
de renouvellement desprotéines
du muscle et de la peau tandis que celui desprotéines
del’appareil digestif
est diminué.
La
plus grande quantité
de radioactivité apparue dans les contenusdigestifs indique
uneparticipation plus
élevée de l’azoteendogène digestif
à larégulation
du métabolisme
protéique
en cas de carenceénergétique.
Ce résultatapparaît
clai-rement
lorsque l’injection
delysine- 14 C
est effectuéeaprès
le repas.Reçu pour publication en juillet 19i1.
REMERCIEMENTS
Nous remercions vivement J. PRUGNAUD pour les analysas
radiochromatographiques
de Lysine-14 C.
SUMMARY
PROTEIN SYNTHESIS IN VIVO IN DIFFERENT TISSUES OF GROWING RATS SUBJECTED TO REDUCTION
OF ENERGY SUPPLIED BY THE RATION
Two groups of rats weighed about 160 g at the start of the experiment. Control groups
were fed to appetite on a balanced diet with 14 p. cent crude protein (N X 6,z$).
Restricted groups received a low energy diet with 24 p. cent crude protein (N X 6,25).
This group was rationed so that daily intakes of protein, vitamines and minerals were the same
of control group but energy was only half as much.
Daily gain was 6.o g in controls and 2.2g for the restricted rats. At 200g body weight 10o yci L-lysine-’°C was injected intraperitoneally and the rats were killed at different intervals after
injection.
The rats were dissected into 6 compartments, blood, muscles of the hind limbs, digestive
tract (empty digestive tract from cardia to rectum and abdominal viscera including kidneys),
.contents of digestive-tract, skin and carcass. Radioactivity of the lysine-’4C was measured in the free amino acid and protein fractions of the different compartments. Protein synthesis was studied