LES PROTÉINES DE L’HÉMOLYMPHE CHEZ L’ABEILLE
III. — COMPARAISON DU SPECTRE
PROTÉIQUE
DES OUVRIÈRES DE DIFFÉRENTES RACES
Die Proteine der Bienenhämolymphe
III.
-Vergleich des Proteinspektrums
der Arbeiterinnen verschiedener Rassen
Michel BOUNIAS
Madame F. PARIS
Station Expérimentale d’Apiculture
et Laboratoire de Biochimie Centre de recherches d’Avignon, I.N.R.A.
84140
Montfavet
SUMMARY
THE PROTEINS OF THE HONEYBEE
(Apis mellifica L.)
HAEMOLYMPHIII. - PROTEIN SPECTRA OF WORKER BEES OF DIFFERENT RACES
Analysis
of the haemolymph protein-spectra ofmellifaca,
caucasica,ligustica
and carnicaworker bees was
performed
bypolyacrylamide-gel electrophoresis
at the larval,nymphal
and wintering-adult stages.The
haemolymph
of these 4 races contain the same qualitative fractions, but quantitativedifferences could be observed and significant comparisons carried out on samples of 5 indi- viduals of each strain.
One fraction of the protein spectrum is 3 times more concentrated in the
haemolymph
of caucasica wintering-workers than in other races : in that case, samples of only 1 or 2 indi-
viduals were required for significative comparison, and caucasica hybrids could be clearly
marked.
Evidence is then given for quantitative inter-relations between some proteic fractions
of the spectrum : the 4 races can be classified by this means, and their linear relative distances calculated
along
the regression curve.RÉSUMÉ
Les spectres protéiques de l’hémolymphe d’Abeilles ouvrières de race mellif ca, caucasica,
ligu.stica
et carnica ont été analysés aux stades de larves, nymphes et adultes hivernantes parélectrophorèse en gel de polyacrylamide.
Les races étudiées présentent toutes le même spectre qualitatif, mais quelques différences
quantitatives ont cependant été observées : les écarta les plus importants sont généralement
significatifs
à partir d’échantillons de 5 individus.La protéinémie des ouvrières hivernantes de la race caucasica se distingue de celle des autres races par la concentration 3 fois plus élevée d’une des fractions du spectre, ce qui per- met une identification formelle à partir de 1 à 2 individus et favorise l’analyse des hybrides.
Enfin, la mise en évidence d’inter-relations quantitatives entre certaines fractions pro-
téiques du spectre a permis d’effectuer un classement des différentes races deux à deux sous
forme de distances relatives calculées le long des droites de régression correspondantes.
INTRODUCTION
Chez différents ordres
d’Insectes, l’analyse
des spectresprotéiques
a per- mis de mettre en évidence des variationssignificatives inter-spécifiques (L
OUGHTON
etW EST , 1965, LA MY , 1969)
etintra-spécifiques (MA RT Y
etZA LTA , 1967).
Chez
l’abeille,
les travaux lesplus récents,
faisantappel
àl’électrophorèse
en
gel
depolyacrylamide (P OPA
etC RISAN , 1971, L ENS xY, 1971)
ont étéappli- qués
à l’étude de races isolées. Lespremières comparaisons
entre races ont étéébauchées au moyen de
l’électrophorèse
surpapier
par LENSKY(1968),
etL ENS ti
Y et ALUMOT
(1969) qui
ont observé entre la race italienne et la racesyrienne
une différence de concentration au niveau de l’une des trois fractionsséparées.
Au cours de récents travaux, une détermination
quantitative portant
surplus
de 15 fractionsséparées
parélectrophorèse
engel
depolyacrylamide
a étéeffectuée à
partir
del’hémolymphe
d’abeilles noiresfrançaises (Apis mellifica mellifica L.)
aux différents stades dudéveloppement (B OUNIAS ,
1975 a etb).
Ces recherches sont maintenant étendues à des souches
italiennes,
cauca-siennes et
carnioliennes,
dans le but de déterminer avecquelle
sensibilité la distinction entre racespourrait
êtrepossible
sur la base des critèresprotéiques.
Quelques
observationspréliminaires
effectuées aux stades de larves et denymphes
seront suivies d’une étudeplus approfondie
chez les abeilles d’hiver dechaque
race ainsi que del’analyse
d’une colonied’hybrides.
MATÉRIEL ET TECHNIQUES
Les Abeilles de race mellifica, caucasica, ligustica et carnica proviennent des élevages de la
Station expérimentale d’Apiculture de l’I.N.R.A. à Montfavet. La dernière souche carnica
disponible sur place ayant été croisée naturellement peu après le début de nos travaux, le
mmbre de mesures effectuées sur cette race a été limité dans l’exposé aux cas présentant de
suffisantes garanties de pureté.
Les techniques de prélèvement de l’hémolymphe dans le vaisseau dorsal, d’électrophorèse
en gel de polyacrylamide (pH 8,5, 7,5 % d’acrylamide), ainsi que d’enregistrement quantitatif
des photographies de gels, sont en tous points identiques à celles décrites précédemment (B
OUNIAS
, 1972 a et b). Chaque tube de gel reçoit l’hémolymphe d’une seule Abeille.
Au cours de la présentation des résultats, les abréviations suivantes ont été utilisées : Mel.
= mellifica, Lig. =
ligustica,
Cau. = caucasica, Car. = carnica.RÉSULTATS
Les abeilles ouvrières des différentes races ont été
comparées
aux stades delarves,
denymphes
et d’adultes hivernantes. Dans les trois cas, les résultatsnumériques indiqués
au cours del’exposé
ont été limités à ceux obtenus aucours d’une même
époque
pour les 4 races.1. -
Comparaison
de laproteinémie
des larvesLes résultats
figurant
dans le tableau 1 ont été obtenus àpartir
de l’hémo-lymphe
de larves de chacune des racesprises
en fin de 5estade,
peu avantl’oper-
culation.
Qualitativement,
lespectre protéique comporte
les mêmes fractions pourchaque
race, la limite de détection étant la seule cause des absences de mesures(traces).
Une étroite
parenté
decomposition
est observée d’unepart
entremellifica
et
ligustica
et d’autrepart,
entre caucasica et carnica sauf en cequi
concerne legroupe
A,
moins concentré chez carnica.Les fractions
A,
B2,
D 2 et E 2présentent
des différencessignificatives
d’une race à l’autre. Le tableau 2
précise
dansquelles
conditions la distinctionest
possible
entre les racesprises
deux à deux àpartir
d’échantillons dont les effectifscorrespondent
au tableau 1.2. -
Comparaison
de laprotéinémie
desnymphes
Le tableau 3
présente
lesspectres protéiques
desnymphes prises
à unstade moyen de leur évolution : yeux
violets,
corpsorangé-clair (de
N 3à N 4).
La
comparaison
aporté,
dans ce cas, sur 3 races, lalignée ligustica
n’étantpas accessible à
l’époque
desexpériences.
La race caucasica
possède
laplus
forte concentration au niveau du groupeA,
et laplus
faible pour laplupart
des autres fractions.Mellifica
se situe en tête pour les groupes
B, C,
D et carnica pour E et F sans que les différences soientsignificatives
àpartir
d’échantillons depetite
taille.D’autre
part,
la teneur enprotéines
del’hémolymphe
desnymphes pré-
sente des variations
quantitatives
au cours dudéveloppement (Bounias,
1971
a)
et ce stade n’est donc pasparticulièrement
favorable auxcomparaisons.
Il en est de même pour les Abeilles naissantes dont le
spectre protéique,
à
l’exception
des fractions du groupeA,
n’est pastoujours
résolu avec suffi-samment de netteté.
3. -
Comparaison
de laprotéinémie
des ouvrières hivernantesChez les abeilles
adultes,
lespectre protéique
del’hémolymphe présente
une meilleure stabilité à
l’approche
de l’hiver(B OUNIAS ,
1975b).
Le tableau 4présente
donc un ensemble de résultats obtenus àpartir
de lots d’Abeillesprélevées
enposture
d’hivernation au cours d’une mêmepériode (novembre).
Les résultats montrent que certaines fractions
protéiques présentent
desvariations
significatives
d’une race àl’autre,
enparticulier
le groupeA,
les fractions BII, (C 2 + C 2 ), D 2 , E 2
etF 1 .
Lesprincipaux
résultats decomparai-
son des races deux à deux sont
présentés
dans le tableau 5.A
l’exception
demellifica
etcarnica,
dont lesspectres protéiques
d’hiversont très
voisins,
toutes les racespeuvent
êtredistinguées
les unes des autresà
partir
d’échantillons de 5 individus. Deplus,
la race Caucasienne sedistingue
très nettement par une concentration environ 3 fois
plus
élevée de la fraction BIl-1, qui
constitue un critèresignificatif
avec un échantillon de 2 individus seulement.Une classification des races
peut
êtreeffectuée,
parailleurs,
suivant une échelle basée sur les relationsquantitatives
observées entre certaines fractions duspectre.
Ainsi,
au sein du groupeA,
les fractions A 1 et A II et lerapport A 1 / A Il
sont en forte corrélation
positive
avec la somme A 1-f-
A II etpermettent
de classer les races dans l’ordre des valeurs croissantes :Car., Mel., Lig.,
Cau.(fig. 1).
Par contre la corrélation estplus
faible entre A 1 et A II. Leséquations
de
régression
et les coefficients de corrélationrespectifs
calculés danschaque
cas à
partir
de l’ensemble des races, ont les valeurs suivantes :D’autre
part,
le groupe(C, !- C 2 )
varie en sens inverse du groupe A(fig. 2a)
de même que la fractionF, qui
se trouve donc en forte corrélationpositive
avec C(1 + 2) (fig.
2b).
Les
équations
derégression
et coefficients de corrélation sont les suivants :Le classement des races s’effectue alors dans le même ordre que
précé-
demment,
mais dans un sens différent.Lorsque
la corrélation estétroite,
lespoints représentant
les moyennes dechaque
races’alignent
auvoisinage
de la droite derégression :
il est alorspossible
de définir un indice d’ <céloignement »
entre deux races en calculantla distance entre leurs
points
médiansrespectifs.
Si les deuxpoints
ont pour coordonnéesrespectives (x,, y,)
et(x 2 , y,),
la distancedg s’exprime :
Le tableau 6 montre
quelques
distancesgraphiques (dg)
ainsi calculéesen utilisant les corrélations illustrées par les
fig.
1 et 2.Les résultats montrent une bonne concordance entre les indices calculés.
Les races les
plus voisines,
selon cescritères,
sontligustica
etmellifica
tandisque les
plus éloignées
sont caucasica et carnica. Cette méthodeprésente,
pourprincipal intérêt,
de fournir un classement linéaireobjectif.
D’autre
part,
certainesfractions,
enparticulier F l ,
subissent au coursde l’année des variations de nature vraisemblablement
physiologique,
dontl’étude est en cours. Il s’avère ainsi d’autant
plus important
que les compa- raisons entre colonies soientopérées
non seulementsur
des abeilles de mêmeâge,
mais sur des individusprélevés
exactement en même temps.ÉTUDE PRÉLIMINAIRE D’UNE COLONIE HYBRIDE
Un lot d’ouvrières hivernantes
provenant
de la fécondation artificielle d’une reineligustica
par des mâles caucasica a faitl’objet
d’unepremière
analyse.
Lesprélèvements ayant
eu lieu à unepériode plus tardive,
les concen-trations de certaines fractions du
spectre (A
1 etF,)
ontdéjà présenté
uneévolution réduisant leur
efbcacité,
en valeurabsolue,
comme critères de com-paraison.
La stabilité de la fraction la
plus caractéristique :
B II-1 acependant permis
l’identification des individus. Apartir
d’un lot de 8Abeilles,
les valeursont été
réparties
de lafaçon
suivante :Moyenne théorique
entreligustica
et caucasica : B 11-1 =7,07
pour cent.L’échantillon
analysé
secomporte
ainsi de deux sous-groupessignifi-
cativement distincts dont le
premier
s’identifie autype ligustica
et le secondcoïncide avec la valeur moyenne entre les
parents,
c’est-à-dire letype hybride
proprement
dit.La colonie
comportait
donc des Abeilles deplusieurs générations.
L’étudeparticulière
de différentstypes d’hybrides
obtenus dans des conditions arti- ficiellesrigoureusement
déterminées feral’objet
d’une étude ultérieure.DISCUSSION ET CONCLUSIONS
Les résultats de ce travail
appellent
différentes remarques, selonqu’ils
sont considérés sous
l’aspect
de leursapplications
à lacomparaison
des racesou du
point
de vue de leursignification physiologique.
a)
Intérêt desprotéinogrammes
pour lacomparaison
des racesLes
comparaisons morphométriques
nécessitentgénéralement l’analyse
de 10 à 30 individus de
chaque
souche et nepermettent cependant
pastoujours
de
dégager
des différencessignificatives
entre des colonies assezéloignées (K
EPENA
, 1975).
L’étude des variationsquantitatives
duspectre protéique
de
l’hémolymphe pourrait
doncprésenter
un réel intérêtpuisque
des différencessignificatives
entre races ont pu être observées dans le cas deplusieurs
frac-tions à
partir
d’échantillons de 5 individusprélevés
au même moment et dansles mêmes conditions.
Les corrélations observées entre les concentrations de certaines fractions
permettent,
d’autrepart,
deprocéder
au classement des colonies lelong
d’unedroite et
d’assigner
une valeurnumérique
à laparenté
des racesprises
deux àdeux.
Ces
résultats, quoique positifs,
neparaissent
pas encore entièrement satisfaisants.b)
Inconvénients de la méthodeD’une
part,
peu de fractionsprésentent
des variationssignificatives
aussicaractéristiques
que celles de B 11-1 chez les hivernantes.D’autre
part,
bien que les concentrations moyennes de certaines fractionsprésentent
des écartsimportants
d’une race à une autre, les variancespeuvent
atteindre des valeurs assezélevées,
enparticulier
du fait de lajuxtaposition
des erreurs introduites à chacune des
étapes
successives :prélèvement,
électro-phorèse
et résolution duspectre,
colorationquantitative, photographie
etenregistrement photométrique.
Lapartie
laplus
délicate du travail consiste à identifier et classer les fractions sur les clichéspuis
sur lesenregistrements.
L’inconvénient
majeur paraît
doncplutôt
se situer dans lalongueur technique
de laméthode,
et différentes améliorationspourraient
lui êtreapportées.
c) Quelques
améliorationspossibles
Au niveau de la
technique d’électrophorèse,
la résolutionpeut
être amélio- rée parl’emploi
degels plus longs
et deplus
faibles diamètres.(L’introduction
de
gels
avecgradient d’acrylamide,
en augmentant le nombre de fractionsséparées complique
lerepérage).
Lesphotographies gagneraient
en repro- ductibilité avecl’emploi
d’unappareil automatique : l’enregistrement
quan- titatif restesubordonné, quant
àlui,
auxqualités techniques
del’appareil
utilisé.
Une amélioration considérable au niveau de la sensibilité
pourrait
ensuiteêtre
apportée
au stade del’exploitation
des donnéesnumériques
par l’utili- sation simultanée de toutes les fractionsprotéiques :
cela adéjà
été mis aupoint
pour les critèresmorphométriques
avecl’analyse
multivariationnelle(D ALY
, 1975)
etl’analyse
discriminantequi
aboutit à une classification sta-tique
des colonies sous forme dedendrogrammes (C ORNUET
etal., 1975).
Ces méthodes accroissent la
portée significative
des mesures, mais l’im-portance
des moyenstechniques
à mettre en œuvre(ordinateurs)
limite leurdiffusion.
d)
Incidencesphysiologiques
L’étude de races relativement
éloignées
apermis
de mettre enévidence, grâce
àl’amplitude
des variationsobservées,
certaines corrélations entrefractions
protéiques.
Le mêmetype
de relationpourrait
êtreétudié,
au seind’une race
isolée,
àpartir
d’un nombreplus
élevé d’individus(20
à30) :
iln’est pas
certain, alors,
que lesparamètres
deséquations
obtenues soient les mêmes pourchaque
race. Ce processus n’offriraitguère d’avantages
commecritère de discrimination
compte-tenu
de la taille deséchantillons,
mais pour- raitprésenter plus
d’intérêt d’unpoint
de vuephysiologique
etbiochimique :
ainsi les
protéines
du groupe A 1 ont unpoids
moléculaire sensiblement deux foisplus
élevé que celui des fractions C(1 + 2)
etquatre
foisplus
que celui deF i :
dans cesconditions,
les relations illustrées par lafig.
2pourraient
tra-duire un
phénomène
réversible depolymérisation.
Une étudeparticulière
esten cours, à ce
sujet,
chez les Abeilles de race noire.e)
Conclusions etperspectives
S’il est
possible
de conclure que la méthoded’analyse
«protéinométrique
»apporte
un réelprogrès
surl’analyse morphométrique, principalement
par lapetite
taille deséchantillons,
il semble que son utilisation courante dans le domaine de la sélection soit subordonnée à une amélioration de sa facilitéd’emploi.
Nos travaux sepoursuivent
d’unepart
dans cebut,
et d’autrepart
pour rechercher si d’autres méthodes
biochimiques
basées enparticulier
surla
comparaison
de certaines activitésenzymatiques,
ne fourniraient pas de meilleurs critères. Lesprogrès
réalisés devraientpermettre,
au cours des pro- chainesétapes,
de faire lepoint
successivement sur la caractérisation deshybrides puis
celle desécotypes,
à la faveur d’une confrontationgénérale
des différentes
techniques
mises en oeuvre.Reçu pour publication en mai 1976.
Eingegangen
im Mai 1976.ZUSAMMENFASSUNG
Die quantitative Bestimmung der hauptsächlichen Fraktionen des Proteinspektrums der Hämolymphe von Bienenarbeiterinnen wurde an Maden des fünften Stadiums, an Puppen und
überwinternden Adulten der Rassen mellifica, caucasica,
ligustica
und carnica durchgeführt.Die
qualitative
Zusammensetzung des Spektrums erwies sich in allen untersuchten Fällen als identisch. Bei den Maden und den überwinternden Adulten wurdenjedoch auffällige
Konzentrationsunterschiede beobachtet und zwar — von Rasse zu Rasse - bei gewissen
Fraktionen (häufiger unter denen mit hohem
Molekulargewicht)
von Proben ab fünf einzelnanalysierten Individuen.
Bei Apis caucasica unterscheidet sich eine der Fraktionen von den übrigen durch ihre hohe Konzentration, die dreimal so hoch ist wie bei den anderen Rassen. In diesem Falle genügt eine Probe von 1-2 Individuen zur Identifikation des Stammes. Dieses charakte- ristische Protein liefert zudem ein zum Studium der Hybriden geeignetes Kriterium.
Schliesslich konnten lineare Korrelationen zwischen mehreren Proteinfraktionen des
Spektrums festgestellt werden, und ihre graphische Darstellung erlaubte eine Rassen-Klassi-
fizierung durch die Berechnung der relativen Abstände der entsprechenden Regressionskurven.
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