Daniel ALIBERT
Étude locale des fonctions dérivables. Développements limités
Objectifs :
Savoir chercher si une fonction d'une variable réelle est dérivable en un point. Calculer sa dérivée, et dans certains cas ses dérivées d'ordre supérieur.
Pour les calculs de limites, savoir utiliser, et quand utiliser, les techniques suivantes : fonctions dérivées, développement limité.
Savoir interpréter graphiquement les premiers termes d'un développement limité.
Savoir utiliser un logiciel de calcul (Maxima) pour atteindre les objectifs précédents.
Organisation, mode d'emploi
Cet ouvrage, comme tous ceux de la série, a été conçu, dans son format comme dans son contenu, en vue d'un usage pratique simple.
Il s'agit d'un livre d'exercices corrigés, avec rappels de cours.
Il ne se substitue en aucune façon à un cours de mathématiques complet, il doit au contraire l'accompagner en fournissant des exemples illustratifs, et des exercices pour aider à l'assimilation du cours.
Ce livre a été écrit pour des étudiants de première et seconde années des Licences de sciences, dans les parcours où les mathématiques tiennent une place importante.
Il est le fruit de nombreuses années d'enseignement auprès de ces étudiants, et de l'observation des difficultés qu'ils rencontrent dans l'abord des mathématiques au niveau du premier cycle des universités :
- difficulté à valoriser les nombreuses connaissances mathématiques dont ils disposent lorsqu'ils quittent le lycée,
- difficulté pour comprendre un énoncé, une définition, dès lors qu'ils mettent en jeu des objets abstraits, alors que c'est la nature même des mathématiques de le faire,
- difficulté de conception et de rédaction de raisonnements même simples, - manque de méthodes de base de résolution des problèmes.
L'ambition de cet ouvrage est de contribuer à la résolution de ces difficultés aux côtés des enseignants.
Ce livre comporte quatre parties.
La première, intitulée "A Savoir", rassemble les définitions et résultats qui sont utilisés dans les exercices qui suivent. Elle ne contient ni démonstration, ni exemple.
La seconde est intitulée "Pour Voir" : son rôle est de présenter des exemples de toutes les définitions, et de tous les résultats de la partie précédente, en ne faisant référence qu'aux connaissances qu'un étudiant abordant le chapitre considéré a nécessairement déjà rencontré (souvent des objets et résultats abordés avant le baccalauréat). La moitié environ de ces exemples sont développés complètement, pour éclairer la définition ou l'énoncé correspondant. L'autre moitié est formée d'énoncés intitulés
"exemple à traiter" : il s'agit de questions permettant au lecteur de réfléchir de manière active à d'autres exemples très proches des précédents. Ils sont suivis immédiatement d'explications détaillées.
La troisième partie est intitulée "Pour Comprendre et Utiliser" : des énoncés d'exercices y sont rassemblés, en référence à des objectifs. Ces énoncés comportent des renvois de trois sortes :
(☺) pour obtenir des indications pour résoudre la question, ( ) lorsqu'une méthode plus générale est décrite,
( ) renvoie à une entrée du lexique.
Tous les exercices sont corrigés de manière très détaillée dans la partie 3 - 2. Au cours de la rédaction, on a souvent proposé au lecteur qui souhaiterait approfondir, ou élargir, sa réflexion, des questions complémentaires (QC), également corrigées de façon détaillée.
La quatrième partie, "Pour Chercher", rassemble les indications, les méthodes, et le lexique.
Certains livres d'exercices comportent un grand nombre d'exercices assez voisins, privilégiant un aspect "entraînement" dans le travail de l'étudiant
en mathématiques. Ce n'est pas le choix qui a été fait ici : les exemples à traiter, les exercices et les questions complémentaires proposés abordent des aspects variés d'une question du niveau du L1 L2 de sciences pour l'éclairer de diverses manières et ainsi aider à sa compréhension.
Le lecteur est invité, à propos de chacun d'entre eux, à s'interroger sur ce qu'il a de général (on l'y aide par quelques commentaires
Table des matières
1 A Savoir ... 7
1-1 Dérivation des fonctions d'une variable réelle 7 1-2 Dérivations successives des fonctions ... 10
1-3 Développements limités ... 12
1-4 Développements asymptotiques ... 15
1-5 Étude locale des fonctions ... 16
2 Pour Voir ... 20
2-1 Dérivation des fonctions d'une variable réelle20 2-2 Dérivations successives des fonctions ... 28
2-3 Développements limités ... 31
2-4 Développements asymptotiques ... 40
2-5 Étude locale des fonctions ... 43
3 Pour Comprendre et Utiliser ... 57
3-1 Énoncés des exercices ... 57
3-2 Corrigés des exercices ... 72
3-3 Corrigés des questions complémentaires .... 121
4 Pour Chercher ... 129
4-1 Indications pour les exercices ... 129
4-2 Méthodes ... 136
4-3 Lexique ... 139
1 A Savoir
Dans cette partie, on rappelle rapidement les principales définitions et les principaux énoncés utilisés. Vous devrez vous référer à votre cours pour les démonstrations.
Vous trouverez des exemples dans la partie 2*Pour Voir.
1-1 Dérivation des fonctions d'une variable réelle
Définition
Soit x0 un réel, et f une application définie sur un intervalle ouvert centré en x0, à valeurs dans R.
On dit que f est dérivable en x0 si le quotient : f (x)−f ( x0)
x−x0
admet une limite lorsque x tend vers x0, en restant différent de x0. Cette limite est la dérivée de f en x0, notée f'(x0).
Une autre notation usuelle pour la dérivée de f en x0 est df dx
( )
x0 . Une formulation équivalente est la suivante : il existe un réel a, et une application définie sur un intervalle ouvert centré en 0, tendant vers 0 en 0, notée ε, telles que l'égalité suivante soit vérifiée, pour |x – x0| assez petit :f(x) = f(x0) + (x – x0) a + (x – x0) ε(x – x0).
Le réel a est la dérivée de f en x0.
On dit souvent, par abus, que "l'expression f(x)" est dérivable.
Si f est définie sur un intervalle de la forme ]t , x0], on dit que f est dérivable à gauche en x0, si le quotient f (x)−f ( x0)
x−x0 admet une limite lorsque x tend vers x0, avec x < x0.
Cette limite est la dérivée à gauche de f en x0, notée fg' (x0).
On définit de manière analogue la dérivée à droite.
Si f est dérivable pour tout x d'un ensemble I, on dit que f est dérivable sur I. L'application qui à x de I associe f'(x) est l'application dérivée de f, ou la dérivée de f.
Proposition
Si f est dérivable en x0, alors f est continue en x0.
Proposition
Soient f et g des fonctions dérivables en x0.
1) Pour tout couple de réels (α, β), la combinaison linéaire α.f + β.g est dérivable en x0, et :
(α.f + β.g)'(x0) = α.f'(x0) + β.g'(x0).
2) Le produit f.g est dérivable en x0, et :
(f.g)'(x0) = f'(x0)g(x0) + f(x0)g'(x0).
Proposition
Soit f une application définie au voisinage de x0.
Soit g une application définie au voisinage de f(x0), composable avec f.
Si f est dérivable en x0, et g dérivable en f(x0), alors l'application composée g o f est dérivable en x0, et :
(g o f)'(x0) = g'(f(x0))f'(x0).
Proposition
Soient I et J, des intervalles de R, et f : I --. J une application continue bijective. On note f−1 l'application réciproque, de J dans I.
Si f est dérivable en x0, élément de I, et si f
'
(x0) est différent de 0, alors f−1 est dérivable en f(x0), et sa dérivée en f(x0) est :f−1
( )
'(
f x( )
0)
= f' x1( )
0 .Les dérivées des fonctions usuelles sont à connaître, ainsi que leur domaine de définition :
fonction dérivée domaine
x → xn, n ∈ Z x → n.xn-1 si n < 0, x ≠ 0 si n ≥ 0, R x → log(x)
(logarithme naturel) x →1
x x > 0
x → ex x → ex R
x → sin(x) x → cos(x) R
En application de ce tableau et des résultats précédents (dérivation d'une fonction composée), on obtient un autre tableau de formules de dérivation à connaître :
forme des fonctions dérivée
u v
u' v−uv' v2
log(u) u'
u
eu u' eu
ax, a > 0 log(a)ax
x → xα, α ∈ R x → α.xα−1, x > 0 si α ∈ N
1-2 Dérivations successives des fonctions
Définition
Soit f une fonction définie et dérivable sur un intervalle ouvert I.
Soit f' sa fonction dérivée, également définie sur I.
Soit a un point de I. Si f' est dérivable en a, on dit que f est deux fois dérivable en a, et la dérivée de f' en a est la dérivée seconde de f en a, notée f"(a).
On définit ainsi de proche en proche la dérivée n-ième de f au point a par :
f( n)(a)=
( )
f(n−1) '(a).Autre notation : dnf dxn
( )
x0 .Noter que l'existence de la dérivée n-ième en a suppose l'existence des dérivées d'ordre inférieur sur un intervalle ouvert centré en a, et pas seulement en a.
Si la dérivée n-ième d'une application existe sur un intervalle ouvert I, on dit que f est n fois dérivable sur I. Si de plus la dérivée n-ième est continue sur I, on dit que f est n fois continûment dérivable sur I, ou de classe Cn sur I. On écrira souvent f ∈ Cn(I).
Si la fonction f est n fois dérivable sur I, quel que soit n, on dit qu'elle est indéfiniment dérivable, ou encore de classe C∞.
La dérivée n-ième d'une somme de fonctions est la somme des dérivées n-ièmes de chacune.
Proposition
Formule de Leibniz.
Soient f et g des fonctions n fois dérivables en x0. Le produit fg est dérivable n fois également et :
( )
fg ( n)( )
x0 = Cnkf( k)
( )
x0 g(n−k )( )
x0 k=0k=n
∑ .
Dans cette formule, on convient que f(0) désigne f.
Rappel. Le symbole Cnk désigne le coefficient du binôme : Cnk = k!(n−k)!
n! .
1-3 Développements limités
Théorème
Formule de Taylor-Young.
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I.
Soit x0 un élément de I. On suppose que la dérivée n-ième en x0 existe.
Il existe une fonction h → ε(h), définie sur un intervalle ouvert centré en 0, tendant vers 0 lorsque h tend vers 0, telle que l'égalité suivante soit vraie, pour x appartenant à un intervalle ouvert centré en x0 contenu dans I :
f(x)=f x
( )
0 +(
x−x0)
kk! f( k)
( )
x0k=1
∑n +
(
x−x0)
nε(
x−x0)
.Définition
Soit I un intervalle ouvert, et x0 un élément de l'adhérence de I, c'est-à-dire un point de I ou une de ses extrémités. Soit f : I → R, une fonction.
On dit que la fonction polynôme de x :
P(x – x0) = a0 + a1(x – x0) + … + an(x – x0)n
est un développement limité à l'ordre n de f en x0 si l'expression f(x) – P(x – x0) est de la forme (x – x0)nε(x – x0), la fonction h ∞ ε(h) tendant vers 0 lorsque h tend vers 0.
P est la partie régulière du développement, et (x – x0)nε(x – x0) en est le reste, ou terme complémentaire.
La formule de Taylor-Young fournit un développement limité pour les fonctions qui en vérifient les hypothèses.
Proposition
Si P existe, il est unique.
Proposition
Si f et g admettent des développements limités à l'ordre n en x0, de parties régulières P et Q, alors :
1) Pour tout couple de réels, (α, β), la combinaison linéaire α.f + β.g admet un développement limité à l'ordre n en x0, dont la partie régulière est la combinaison linéaire α.P + β.Q des parties régulières des développements de f et de g.
2) Le produit fg admet un développement limité à l'ordre n en x0, dont la partie régulière s'obtient en tronquant au degré n le produit PQ.
(C'est-à-dire en ne conservant que les monômes en (x – x0)k, k ≤ n).
Proposition
Si f admet un développement limité en x0, de partie régulière P, et
y0 = lim(f(x)) en x0, et si g est une fonction composable avec f qui admet un développement limité en y0, de partie régulière Q, alors on obtient un développement limité de gof en x0 en substituant P(x – x0) à y dans Q(y – y0), et en tronquant le polynôme obtenu au degré convenable (c'est- à-dire significatif compte tenu des termes complémentaires)
Proposition
Soit f : [a , b]→ R, continue.
On suppose que f admet en x0 ∈ [a , b] un développement limité à l'ordre n, de partie régulière P(x – x0).
Soit F : [a , b] → R une primitive de f. Alors F admet un développement limité à l'ordre n + 1 en x0, dont la partie régulière est obtenue en calculant la primitive de P(x – x0) égale à F(x0) en x0.
formulaire
Les développements suivants en 0 sont à connaître parfaitement.
On figure ci-dessous la partie régulière de chaque développement limité.
fonctions développements ordre
x → (1 + x)α (ci-dessous deux cas
particuliers)
1+ xk
k!α(α– 1)…(α −k+1)
k=1
∑n
n
xa 1 1+x
1−x+x2 +…+(−1)nxn n xa 1+x 1+1
2x−1 8x2 + 1
16x3− 5
128x4 4
x → sin(x)
x−x3 3! + x5
5! +…+(−1)p x2p+1 (2 p+1)!
2p + 2 x → cos(x)
cos( x)=1−x2 2! +x4
4!+… +(−1)p x2 p (2p)!
2p + 1 x → ex
1+x+x2
2! +…+ xn n!
n x → log(1 + x)
x−x2
2 +…+ −1
( )
n+1xnn
n
1-4 Développements asymptotiques
Il s'agit de généraliser l'écriture de développements limités à différents cas :
Fonction non bornée au voisinage de x0. Développement au voisinage de l'infini.
Définition
Soit x0 un réel et f une fonction définie sur un voisinage épointé ( ) de ce point, non nécessairement bornée sur ce voisinage épointé.
On appelle développement asymptotique d'ordre n de f au voisinage de x0 une fonction rationnelle de la forme ai
(
x−x0)
ii=p i=n
∑ , où p et n sont des entiers relatifs (p ≤ n), vérifiant :
xlim−>x0 f(x )− ai
(
x−x0)
ii=p i=n
∑
(
x−x0)
−n
=0.
Définition
Soit f une fonction définie sur un intervalle non borné.
On appelle développement asymptotique d'ordre n de f à l'infini une fonction rationnelle de la forme aix−i
i=p i=n
∑ , où p et n sont des entiers relatifs (p ≤ n), vérifiant (cas de +∞) :
x−>+∞lim f(x)− aixi
i=p i=n
∑
xn
=0.
1-5 Étude locale des fonctions
La dérivée permet dans certains cas de résoudre des problèmes de limites (on en a vu un exemple dans le volume 3, à propos de la recherche d'équivalents).
Proposition
Règle de l'Hôpital
Soit a un réel, et soient f et g des fonctions définies sur un intervalle ouvert centré en a, continues en a. On suppose f et g dérivables sur un voisinage épointé ( ) de a, g non nulle sur un voisinage épointé de a, enfin :
f(a) = g(a) = 0.
Alors si le rapport :
f' (x) g' (x ) a une limite finie en a, le rapport :
f(x) g(x) a également une limite finie, et :
x−>a x≠a
lim f( x) g(x)
=
x−>a x≠a
lim f' (x) g' (x)
.
Corollaire
Si f est continue en a, dérivable sur un voisinage épointé ( ) de a, et si f' a une limite finie en a, alors f est dérivable en a, et :
x−>a x≠a
lim f' (x)
( )
= f' (a)).La dérivée en un point donne également des informations sur le comportement d'une fonction au voisinage de ce point (étude locale).
Dans un calcul de limite, on peut toujours remplacer une fonction par son développement limité s'il existe au point considéré.
Le premier terme non nul du développement limité d'une fonction, s'il existe, est un équivalent de la fonction.
Cela permet d'obtenir des informations géométriques sur le graphe de la fonction.
Proposition
Soit f : R→ R, dérivable en x0, admettant en x0 un maximum local ou un minimum local. Alors f
'
(x0 ) = 0 .Soit f une application définie sur un intervalle I.
On rappelle que le graphe G de f (ou courbe représentative) est le sous- ensemble du plan R2 formé des couples (x , f(x)), x étant un point quelconque de I.
Soit x0 un point de I, et M(x0) le point de G d'abscisse x0. Une droite passant par M(x0) a une équation de la forme :
y = f(x0) + a.(x – x0),
a désignant le coefficient directeur. Notons cette droite D(a).
Définition
Soit M(x) le point de G d'abscisse x. On dit que D(a) est tangente à G si la fonction :
x ∈ I, x→ distance(M(x), D(a)) est négligeable devant la fonction :
x→ distance(M(x), M(x0)) quand x tend vers x0 dans I.
M(x)
M(x0)
x0 x
Proposition
Soit f une fonction dérivable en un point x0. La droite D(f'(x0)) est la tangente à G en x0.
Proposition
Soit f une fonction admettant un développement limité au voisinage d'un point x0.
1) Si ce développement est à l'ordre 1 :
f(x) = a0 + a1 (x – x0) + (x – x0)ε(x – x0)
la droite d'équation y = a0 + a1 (x – x0) est la tangente au graphe de f au point d'abscisse x0.
2) Si ce développement est à l'ordre 2 :
f(x) = a0 + a1 (x – x0) + a2(x – x0)2 + (x – x0)2ε(x – x0) la position du graphe est donnée par le signe de a2 (si a2 ≠ 0).
Si a2 > 0, le graphe est au-dessus de sa tangente.
Si a2 < 0, la courbe est au-dessous de sa tangente.
Définition
Une droite D est asymptote à G lorsque x tend vers l'infini si, quand x tend vers l'infini, la distance du point de G d'abscisse x à la droite D tend vers 0.
Proposition
Soit f une fonction admettant un développement asymptotique en +∞ de la forme suivante : f(x)=a−1x+a0 +a1
x + ε(x ) x .
La droite d'équation y=a−1x+a0 est asymptote à la courbe représentative.
Si a1 > 0, la courbe est au-dessus de son asymptote.
Si a1 < 0, la courbe est au-dessous de son asymptote.
Les mêmes considérations s'appliquent également en –∞.
2 Pour Voir
Dans cette partie, on présente des exemples simples des notions ou résultats abordés dans la partie précédente. Ils sont suivis de questions très élémentaires pour vérifier votre compréhension.
2-1 Dérivation des fonctions d'une variable réelle
"On dit que f est dérivable en x0 si le quotient f(x)− f(x0) x−x0
admet une limite lorsque x tend vers x0, en restant différent de x0."
exemple 1
Si f est l'application définie par :
f(x)=x3−x+2,
on vérifie facilement qu'elle est dérivable en 1, et même en tout point a : f(x)−f(1)
x−1 =x3−x+2−2 x−1
=x(x−1) x−1
=x, (ce calcul est fait pour x ≠ 1), donc :
x→1 x≠1
lim f (x )−f (1) x−1
=1.
Plus généralement : f(x)−f(a)
x−a
=x3−x+2−a3+a−2 x−a
=x3−a3−x+a x−a
=(x−a)(x2+ax+a2)−(x−a) x−a
=x2+ax+a2−1, d'où :
x→a x≠a
lim f (x )−f(a) x−a
=3a2−1.
On voit que le calcul est long, même dans un cas simple, d'où l'intérêt de méthodes et de formules générales.
exemple 2 (à traiter)
Soit g l'application "valeur absolue". Est-elle dérivable en 0, en 0,5 ?
# réponse
En 0.
Il s'agit d'étudier la limite de l'expression x
x , quand x tend vers 0, en étant différent de 0. On distingue deux cas :
si x > 0, x
x = 1, donc la limite à droite existe et vaut 1, si x < 0, x
x = – 1, donc la limite à gauche existe et vaut – 1.
Ces deux limites partielles étant différentes, on conclut que g n'est pas dérivable en 0.
En 0,5, et plus généralement en a ≠ 0.
Dans ce cas, pour étudier la limite de x −a
x−a , on peut supposer x du même signe de a, puisque x – a peut être supposé aussi petit que l'on veut.
On conclut que g est dérivable, de dérivée 1 si a > 0, et de dérivée – 1 si a < 0.
"Une formulation équivalente est la suivante : il existe un réel a, et une application définie sur un intervalle ouvert centré en 0, tendant vers 0 en 0, notée ε, telles que l'égalité suivante soit vérifiée, pour |x – x0| assez petit :
f(x) = f(x0) + (x – x0) a + (x – x0) ε(x – x0)."
exemple 3
Prenons l'exemple de l'application définie par f ( x)= x2+x+1.
Étudions la dérivabilité en 0 :
f(x)−f(0)= x2+x+1−1
=
(
x2+x+1−1) (
x2+x+1+1)
x2 +x+1+1
( )
= x2 +x+1−1 x2+x+1+1
( )
=x 1
x2+x+1+1
( )
+x2(
x2+1x+1+1)
.Or 1
x2+x+1+1
( )
tend vers 12 en 0, d'où :
f(x)−f(0)=x1
2+x 1
x2 +x+1+1
( )
−12+(
x2+xx+1+1)
.
Le deuxième terme du second membre :
x 1
x2+x+1+1
( )
−12 +(
x2+xx+1+1)
est bien de la forme voulue, x ε(x), avec ε tendant vers 0 en 0, donc f'(0) = 1
2. exemple 4 (à traiter)
Il est parfois plus pratique d'utiliser cette propriété pour démontrer la dérivabilité d'une fonction et calculer sa dérivée.
Vérifier, de cette manière, que l'expression suivante est dérivable en 0 : 2x−3+x2+x cos(x)−x
x2+x+4 et calculer sa dérivée.
# réponse
On forme d'abord la différence entre l'expression et sa valeur en a (ici, a = 0) :
2x−3+x2+x cos(x)−x
x2+x+4 −(−3)=2x+x2+xcos(x)−x x2+x+4
puis on essaie de mettre x – a (ici, simplement x) en facteur : 2x+x2+x cos(x)−x
x2 +x+4 =x 2+ x+cos(x)−1 x2+x+4
. On étudie maintenant la limite en 0 du terme en facteur de x :
2+x+cos(x)−1 x2+x+4 →2.
Si cette limite existe, l'expression est dérivable, et la limite est la dérivée.
(Comparer avec un calcul utilisant les formules usuelles de dérivation !) On peut, plus directement, distinguer dans l'expression une "partie affine", 2x – 3, et une partie où x est en facteur d'une expression tendant vers 0,
xx+cos(x)−1 x2+x+4
. On conclut alors que – 3 est la valeur en 0, et 2x la partie linéaire, donc 2 la dérivée.
Ce n'est d'ailleurs que lorsque ce "repérage" formel est simple qu'on pourra se dispenser du calcul usuel de la dérivée. On y reviendra plus tard dans le cas des fonctions de plusieurs variables.
"Si f est définie sur un intervalle de la forme ]t , x0], on dit que f est dérivable à gauche en x0, si le quotient f(x)− f(x0)
x −x0
admet une limite lorsque x tend vers x
0, avec x < x 0."
exemple 5
Reprenons l'exemple 2.
L'application valeur absolue n'est pas dérivable en 0, comme on a vu, mais elle est dérivable à gauche, de dérivée – 1, et à droite, de dérivée 1.
exemple 6 (à traiter)
Soit r l'application définie par :
r (x )=(x−1) x−1.
Elle est définie pour x ≥ 1. Montrer qu'elle est dérivable à droite en 1.
Calculer la dérivée à droite en 1.
# réponse
Il suffit d'écrire :
(x−1) x−1=0+0(x−1)+(x−1) x−1, ce qui prouve la dérivabilité, puisque r(1) = 0. La dérivée est 0.
"Si f est dérivable en x0, alors f est continue en x0."
exemple 7
En particulier, si une application n'est pas continue, elle n'est pas dérivable.
Ainsi, l'application "partie entière" n'est dérivable en aucun point de Z.
Elle est toutefois dérivable à droite, de dérivée 0, en ces points.
exemple 8 (à traiter)
Inversement, une application peut être continue en x0 sans y être dérivable.
On a vu la valeur absolue en 0 (exemple 1).
Déterminer pour quelles valeurs de α, réel, l'application Lα, définie par les expressions :
Lα(x)=x−1+xαlog x
( )
Lα(0) = 0, est continue, respectivement dérivable, en 0.
# réponse
Si x tend vers 0, log(|x|) tend vers – ∞, x – 1 tend vers – 1. Le produit xαlog( x ) tend vers 0 si et seulement si α > 0, et n'a pas de limite si α ≤ 0.
Conclusion : l'application Lα est continue pour α > 0.
Si on factorise Lα(x) + 1 – x par x, on obtient : Lα(x)+1−x=x x
(
α−1log( x ))
.Si α > 1, l'expression en facteur de x a bien une limite, sinon, elle n'a pas de limite.
Conclusion : l'application Lα est dérivable en 0 pour α > 1, et L'α(0) = 0.
"Si f est dérivable en x0, et g dérivable en f(x0), alors l'application composée g o f est dérivable en x
0, et :
(g o f)'(x0) = g'(f(x0))f'(x0)."
exemple 9
Il se peut que g o f soit dérivable en un point sans que f le soit : ainsi l'application "valeur absolue" n'est pas dérivable en 0, mais si g est l'application "élévation au carré", l'application composée g o f :
xa x a
( )
x 2, est égale à g, donc dérivable en 0.exemple 10 (à traiter)
Il se peut également que g o f soit dérivable sans que g le soit. Essayer de construire un exemple.
# réponse
On peut penser à composer les deux applications précédentes : (f o g)(x) = |x2| = x2, donc f o g = g est dérivable en 0.
Ici, f est dérivable à droite en 0, et g prend ses valeurs à droite de 0, justement.
"Soient I et J, des intervalles de R, et f : I →J une application continue bijective. Si f est dérivable en x0, élément de I, et si f
'
(x0) est différent de 0, alors f -1 est dérivable en f(x0), et sa dérivée en f(x0) est( )
f−1 '(
f x( )
0)
= f' x1( )
0 ."exemple 11
Il n'est pas nécessaire de connaître l'expression de la réciproque de f en fonction de la variable pour appliquer ce résultat.
Soit f définie sur [0 , +∞[ par :
f(x)=x4+x3+x2+1.
Elle est continue, et bijective (car strictement croissante), de [0 , +∞[ sur [1 , +∞[. Elle est dérivable et sa dérivée ne s'annule pas. Sa fonction réciproque est donc dérivable. Par exemple, au point 4 = f(1) :
f−1
( )
'(4)= f' (1)1 = 4+13+2 = 19.exemple 12 (à traiter)
Vérifier que l'application g définie par g(x) = x |x| est continue et bijective de R sur R. Son application réciproque est-elle dérivable sur R ? Quelle est sa dérivée, lorsqu'elle existe ?
# réponse
En effet pour x > 0, g(x) = x2, donc est dérivable, et g'(x) = 2x n'est pas nul. De même pour x < 0, g(x) = – x2, et g'(x) = – 2x. Comme g(0) = 0, on voit que g est continue, et strictement croissante (signe de la dérivée), donc bijective. Si on ne veut pas utiliser ce résultat, qui sera rappelé dans un prochain volume, on peut procéder directement : si x et y vérifient x |x| = y |y|, alors x et y ont le même signe, ou sont nuls tous les deux. Dans le premier cas, supposons par exemple x et y positifs, on a x2 = y2, et x =
y toujours à cause du signe. On raisonne de même si x et y sont négatifs.
Donc g est injective.
Si z est un réel positif, il a une racine carrée positive, soit x, d'où g(x) = z.
Si z est un réel négatif, on raisonne de même, avec – z. On trouve que g est bien surjective, donc bijective.
Enfin g est continue, comme on a vu plus haut, et dérivable pour x ≠ 0.
En 0, g est également dérivable, de dérivée 0 : g(x)−g(0)
x−0 =x x x = x.
Donc g-1 est dérivable en dehors de g(0), soit 0 : g−1
( )
'(y)= 2 y1 , si y > 0, g( )
−1 '( y) =2 1−y, si y < 0.2-2 Dérivations successives des fonctions
Soit a un point de I. Si f' est dérivable en a, on dit que f est deux fois dérivable en a, et la dérivée de f' en a est la dérivée seconde de f en a, notée f"(a). On définit ainsi de proche en proche la dérivée n-ième de f au point a par f(n)(a)=
(
f(n−1))
'(a).exemple 13
La fonction f définie par :
f ( x)= 1 1+x2 est indéfiniment dérivable sur R.
En effet elle est dérivable, car quotient de fonctions dérivables, et : f'(x)= −2x
1+x2
( )
2.On écrira cette égalité sous la forme :
f'(x)= −2x×f(x)2.
Il en résulte, par récurrence, que f est dérivable à l'ordre n pour tout n.
En effet, c'est vrai pour n = 1, comme on l'a vu, et si f est n fois dérivable, f' aussi d'après la relation ci-dessus, donc f est n + 1 fois dérivable.
exemple 14 (à traiter)
Vérifier que, dans l'exemple ci-dessus, on a la relation : (1+x2)f'(x)+2x×f(x)=0 et en déduire une relation entre f"(x), f'(x), f(x).
Calculer f"(0).
# réponse
La première relation est facile à déduire de l'expression de f'(x). On peut la dériver :
(1+x2)f (x)′ ′ +4xf (x)′ +2f(x)=0.
On trouve f"(0) = – 2f(0) = – 2.
"Soient f et g des fonctions n fois dérivables en x0. Le produit fg est dérivable n fois également et :
( )
fg (n)( )
x0 = Cnkf(k)
( )
x0 g(n−k)( )
x0 k=0k=n∑ ."
exemple 15
Les fonctions exponentielle et cosinus sont indéfiniment dérivables, donc leur produit également, et la formule ci-dessus donne :
exp(x) cos(x)
( )
( n) = Cnkexp(x)(k )cos(x )(n−k)
k=0 k=n
∑ ,
soit :
exp(x) cos(x)
( )
( n) = Cnkexp( x) cos( x +(n - k)π 2)
k=0 k=n
∑ ,
exp(x) cos(x)
( )
( n) =exp(x) Cnkcos( x+ (n - k)π 2)
k=0 k=n
∑ .
exemple 16 (à traiter)
Déterminer la valeur en 0 de la dérivée d'ordre n de la fonction g définie par :
g(x)=ex2.
On calculera g'(x) en fonction de g(x), puis on utilisera la formule de Leibniz.
# réponse
Pour la dérivée :
′
g (x)=2xex2 =2xg(x).
D'où :
g( n+1)(x)=
(
2xg(x))
( n),=2 Cnk(Id )(k )
( )
x g( n−k)( )
x,k=0 k=n
∑
=2 xg( n)
( )
x +2ng(n−1)( )
x.Pour la valeur en 0, il vient :
g( n+1)(0)=2ng( n−1)
( )
0 . Donc :Si n est impair, g(n)(0) = 0, puisque g'(0) = 0.
Si n est pair, n = 2p, g(2p)(0) = 2(2p – 1)g(2p – 2)(0), d'où :
g( 2p)(0)=2(2 p−1)g(2 p−2)
( )
0=2(2 p−1)2(2p−3)g(2 p−4)
( )
0=2p(2 p−1)(2p−3)…3.1.g(0)
=2p(2 p−1)(2p−3)…3.1.
2-3 Développements limités
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I. Soit x0 un élément de I. On suppose que la dérivée n-ième en x0 existe. Il existe une fonction h ∞ ε(h), définie sur un intervalle ouvert centré en 0, tendant vers 0 lorsque h tend vers 0, telle que l'égalité suivante soit vraie, pour x appartenant à un intervalle ouvert centré en x0 contenu dans I :
f(x)= f x
( )
0 +(
x−x0)
kk! f(k)
( )
x0k=1
∑
n +(
x−x0)
nε(
x−x0)
.exemple 17
Pour les fonctions polynômes, la formule de Taylor, à un ordre supérieur ou égal au degré du polynôme, conduit à une égalité (sans terme ε(h)) :
f(x)=f x
( )
0 +(
x−x0)
kk! f( k)
( )
x0k=1
∑n .
exemple 18 (à traiter)
Écrire la formule de Taylor en 0, à l'ordre 6, pour la fonction g de l'exemple 16.
# réponse
A partir de la valeur des dérivées successives en 0, on trouve : ex2 =1+x2
2 .2+x4
4!.22.3+x6
6! 23.5.3+x6ε(x),
=1+x2+x4 2 +x6
6 +x6ε(x).
On dit que la fonction polynôme de x : P(x – x
0) = a 0 + a
1(x – x
0) + … + a n(x – x
0)n est un développement limité à l'ordre n de f en x
0 si l'expression f(x) – P(x – x
0) est de la forme (x – x0)nε(x – x0), la fonction h --. ε(h) tendant vers 0 lorsque h tend vers 0."
exemple 19
Si f est définie par :
f(x)=1+x+x2+x2(cos(x)−1) 1+x2
,
alors 1+x+x2 est son développement limité à l'ordre 2 en 0.
En effet, il est clair que (cos(x)−1) 1+x2
tend vers 0 quand x tend vers 0.
exemple 20 (à traiter)
Vérifier, dans l'exemple précédent, que 1+x+x2 est également le développement limité à l'ordre 3.
# réponse
Il faut s'assurer que l'on peut "mettre x3 en facteur" dans le terme : x2(cos(x)−1)
1+x2
l'autre facteur tendant vers 0. C'est-à-dire vérifier que (cos(x)−1) x 1+x2
tend vers 0 quand x tend vers 0. Or le quotient (cos(x)−1)
x a pour limite la dérivée de cos en 0, c'est-à-dire – sin(0), qui vaut bien 0.
"Si P existe, il est unique."
exemple 21
Ainsi, si la formule de Taylor s'applique à une fonction, les coefficients du développement limité sont égaux aux coefficients de la formule de Taylor, ce qui donne un calcul de la valeur des dérivées successives de cette fonction au point considéré.
Si f est la fonction étudiée à l'exemple 13, f(x)= 1
1+x2, le développement limité en 0 est le suivant (formulaire) :
1
1+x2 =1−x2+x4+… +(−1)px2p+x2pε(x).
Comme cette fonction est indéfiniment dérivable, on déduit les valeurs de ses dérivées en 0 :
f(2p+1)(0) = 0, f( 2p)(0)=(−1)p(2p)!
Le calcul est ici nettement plus facile par cette méthode que par un calcul des dérivées successives de f.
exemple 22 (à traiter)
Attention toutefois que ce raisonnement suppose la formule de Taylor utilisable. Il ne permet pas de démontrer l'existence d'une dérivée d'ordre supérieur à 1. Vérifier que la fonction définie par :
h (x)=2−x+x2−x3sin 1 x
, si x≠0, h(0) = 2,
a un développement limité à l'ordre 2 en 0, mais n'est pas dérivable deux fois en 0.
# réponse
On voit bien que 2−x+x2 est le développement limité à l'ordre 2, puisque le terme x3sin 1
x
est bien de la forme x2ε(x), ε(x) tendant vers 0 en 0.
La fonction h est dérivable en 0 : h(x)−h(0)
x = −1+x−x2sin 1 x
,
′
h (0 )= −1.
Elle est également dérivable en dehors de 0 :
′
h (x)= −1+2x−3x2sin 1 x
−x3 −1 x2
cos 1 x
= −1+2x−3x2sin 1 x
+x cos 1 x
. En 0, h' n'est pas dérivable :
′
h (x )− ′ h (0 )
x =2−3xsin 1 x
+cos 1 x
,
et cette expression n'a pas de limite en 0, puisque les deux premiers termes ont une limite et le troisième n'en a pas.
"Pour tout couple de réels, (α, β), la combinaison linéaire
α.f + β.g admet un développement limité à l'ordre n en x0, dont la partie régulière est la combinaison linéaire α.P + β.Q des parties régulières des développements de f et de g."
exemple 23
Le développement limité à l'ordre 4 de cos(x + 1) en 0 s'écrit de la manière suivante :
cos(x+1)=cos(x)cos(1)−sin(x)sin(1),
=(1−x2 2 + x4
4! +x4ε(x)) cos(1)−(x−x3
3! +x4ε(x ))sin(1),
=cos(1)−x sin(1)−x2
2 cos(1)+x3
3!sin(1)+ x4
4!cos(1)+x4ε(x).
Remarquer sur cet exemple l'abus d'écriture usuel qui consiste à noter de la même manière les différents termes complémentaires (ε(x)), abus qu'il faut s'entraîner à utiliser. Remarquer également l'écriture du DL (développement limité) de sin(x) à l'ordre 4 à partir de la formule standard.
exemple 24 (à traiter)
Écrire le DL à l'ordre 3 en 0 de ex+1.
# réponse
Il suffit de remarquer que ex+1 = e.ex, d'où : ex+1=e(1+x+x2
2 +x3
6 +x3ε(x))
=e+ex+ex2 2 +ex3
6 +x3ε(x).
"Le produit fg admet un développement limité à l'ordre n en x0, dont la partie régulière s'obtient en tronquant au degré n le produit PQ."
exemple 25
Il faut s'entraîner à ne pas écrire les termes superflus.
Écriture du DL de l'expression exsin(x) à l'ordre 3 : ex =1+x+x2
2 +x3
6 +x3ε(x), sin(x)=x−x3
6 +x3ε(x), exsin(x)= 1+x+ x2
2 +x3
6 +x3ε(x)
x−x3
6 +x3ε(x)
=x+x2 −x3 6 +x3
2 +x3ε(x)
=x+x2 +x3
3 +x3ε(x).
Remarquer que, comme le DL de sin(x) est divisible par x, on aurait pu se contenter d'écrire le DL de ex à l'ordre 2.
exemple 26 (à traiter)
Écrire le DL de l'expression cos( x)
1−x en 0, à l'ordre 4.
# réponse
C'est un produit : cos(x)
1−x =cos(x) 1 1−x
= 1−x2 2 + x4
4! +x4ε(x)
(
1+x+x2+x3+x4+x4ε(x))
=1+x+x2 1−1 2
+x3 1−1 2
+x4 1 24 −1
2+1
+x4ε(x)
=1+x+x2 2 +x3
2 +13x4
24 +x4ε(x).
"Si f admet un développement limité en x0, de partie régulière P, et y0 = lim(f(x)) en x0, et si g est une fonction composable avec f qui admet un développement limité en y0, de partie régulière Q, alors on obtient un développement limité de gof en x0 en substituant P(x – x
0) à y dans Q(y – y
0), et en tronquant le polynôme obtenu au degré convenable."
exemple 27
Écriture du développement limité en 0 à l'ordre 4 de l'expression : 1
1−sin(x).
En préliminaire, on écrit les DL de sin(x), et de 1
1−x. (formulaire) : sin(x)=x−x3
6 +x4ε(x), 1
1−x =1+x+x2+x3+x4+x4ε(x).
On substitue la partie régulière du DL de sin(x) dans le DL de 1 1−x.
On obtient : 1
1−sin(x) =1+ x−x3 6
+ x− x3 6
2
+ x−x3 6
3
+ x−x3 6
4
+x4ε(x).
On développe et on ordonne, en n'écrivant que les termes de degré au plus 4 :
1
1−sin(x) =1+x−x3
6 +x2−2xx3
6 +x3+x4+x4ε(x).
On obtient enfin : 1
1−sin(x)=1+x+x2+5x3 6 +2x4
3 +x4ε(x).
exemple 28 (à traiter)
Cela s'applique au cas où une fonction est un polynôme.
Écrire le DL à l'ordre 3 en 0 de 1+x+x2+x3.
# réponse
Un DL préliminaire :
1+x =1+1 2x−1
8x2+ 1
16x3+x3ε(x).
D'où :
1+x+x2+x3 =1+1
2
(
x+x2+x3)
−18(
x+x2+x3)
2 +161 x3+x3ε(x).1+x+x2+x3 =1+1 2x+1
2x2+1 2x3−1
8x2−1
82x3+ 1
16x3+x3ε(x), 1+x+x2+x3 =1+1
2x+3
8x2 + 5
16x3+x3ε(x).
Remarquer qu'il est utile de savoir calculer des expressions comme (a + b +c)2, (a + b)3…
"On suppose que f admet en x0 ∈ [a , b] un développement limité à l'ordre n, de partie régulière P(x – x0). Soit F : [a , b] --. R une primitive de f. Alors F admet un développement limité à l'ordre n + 1 en x0, dont la partie régulière est obtenue en calculant la primitive de P(x – x0) égale à F(x0) en x0."
exemple 29
Écriture du DL à l'ordre 4 de Arctan(x).
La dérivée est 1
1+x2, dont le DL à l'ordre 3 est facile à calculer : 1
1+x2 =1−x2+x3ε(x), d'où :
Arc tan(x)=Arctan(0)+x− x3
3 +x4ε(x),
=x−x3
3 +x4ε(x).
En effet, Arctan(0) = 0.
Bien noter qu'en intégrant on gagne un ordre.
exemple 30 (à traiter)
Écrire un DL à l'ordre 5 de log(1+x2).
# réponse
En dérivant on obtient 2x
1+x2. Le DL à l'ordre 4 s'obtient en multipliant par 2x le DL à l'ordre 3 de 1
1+x2. Ensuite il suffit d'intégrer :
2x 1 1+x2
=2x 1
(
−x2+x3ε(x))
,=2x−2x3+x4ε(x), log(1+x2)=x2−x4
2 +x5ε(x).
Bien entendu, on peut aussi substituer x2 à x dans le DL de log(1 + x) à l'ordre 3 en 0, puis tronquer à l'ordre 5.
2-4 Développements asymptotiques
"Soit x0 un réel et f une fonction définie sur un voisinage épointé de ce point, non nécessairement bornée sur ce voisinage épointé. On appelle développement asymptotique d'ordre n de f au voisinage de x0 une fonction rationnelle de la forme ai
(
x−x0)
ii=p i=n
∑
où p et n sont des entiers relatifs (p ≤ n), vérifiant
x−>x0
lim f(x)− ai
(
x−x0)
ii=p i=n
∑
(
x−x0)
−n
=0."
exemple 31
Écriture d'un développement asymptotique de 1
x2−3x+2 à l'ordre 1 au voisinage de x0 = 1. On multiplie par (x – 1) pour obtenir une fonction développable au sens usuel, que l'on développe à l'ordre 2 :
x−1
x2−3x+2 = 1
x−2 = −1
1+(1−x) = −
(
1−(1−x)+(1−x)2+(1−x)2ε(x−1))
.x−1
x2−3x+2 = −1+(1−x )−(1−x)2 +(1−x)2ε( x−1).
On obtient donc le développement asymptotique à l'ordre 1 : 1
x2 −3x+2 = − 1
x−1−1−(x−1)+(x−1)ε(x−1).
exemple 32 (à traiter)
Écrire le développement asymptotique en 0, à l'ordre 2, de 1 x+x2.
# réponse
On met 1
x en facteur, puis on développe de manière usuelle : 1
x+x2 = 1 x × 1
1+x =1
x
(
1−x+x2−x3+x3ε(x))
,d'où :
1 x+x2 = 1
x −1+x−x2+x2ε(x).
On appelle développement asymptotique d'ordre n de f à l'infini une fonction rationnelle de la forme aix−i
i=p i=n
∑ où p et n sont des entiers relatifs (p ≤ n), vérifiant (cas de +∞) :
x−>+∞lim f(x)− aixi
i=p i=n
∑
xn
=0.
exemple 33
Il suffit de poser h =1
x, et de développer par rapport à h, pour h tendant vers 0 (à droite si x --. +∞, à gauche si x --. – ∞).
Écriture du développement asymptotique d'ordre 1 en +∞ de : x2+1− x2−1.
Ici h =1
x est positif :
x2+1− x2−1= 1
h2 +1− 1 h2 −1
= 1
h×
(
1+ h2 − 1−h2)
= 1
h× 1+ h2
2 −1+h2
2 +h2ε(h)
=h+hε(h)
= 1 x+1
xε 1 x
.
exemple 34 (à traiter)
Écrire le développement asymptotique de la fonction précédente en – ∞.
# réponse
Ici, h =1
x est négatif, donc h2 = −h.
Le développement est donc :
x2+1− x2−1= −1 x +1
xε 1 x
.
2-5 Étude locale des fonctions
"Soit a un réel, et soient f et g des fonctions définies sur un intervalle ouvert centré en a, continues en a. On suppose f et g dérivables sur un voisinage épointé de a, g non nulle sur un voisinage épointé de a, enfin f(a) = g(a) = 0. Alors si le rapport f'(x)
g' (x)
a une limite finie en a, le rapport f(x)
g(x)
a également une limite finie, et
xlim−>a f(x) g(x)
=
x−>a
lim f'(x) g' (x)
."
exemple 35
On utilisera cet énoncé quand le rapport des dérivées est plus simple que celui des fonctions.
Étude du rapport :
log(x) x−1, lorsque x tend vers 1, par valeurs supérieures.
Les conditions sont vérifiées, donc on peut regarder le quotient des dérivées :
1 x 1 2 x−1
=2 x−1
x .
Ce quotient a pour limite 0 en 1.
Donc la limite de log(x)
x−1 en 1 existe et vaut 0.