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Mystique, langage, image

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Academic year: 2022

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Département de langue et littérature allemandes Département d’histoire de l’art et de musicologie Centre d’Etudes Médiévales (CEM)

Appel à contribution: Colloque interdisciplinaire Mystique, langage, image : montrer l’invisible

Genève, 17-18 octobre 2019

La journée d’étude promue par le Centre d’Études Médiévales (CEM) de l’Université de Genève et de son Certificat Interdisciplinaire en Études Médiévales (CISEM) le 15 avril 2016 investiguait les multiples rapports entre les langages musicaux et l’indicible. Les spécificités de la musique comme langage, métaphore et moyen sensible pour atteindre l’excessus mentis étaient analysées sous plusieurs angles de vue, de l’histoire de la littérature à la musicologie. Le volume Mystique, langage, musique : exprimer l’indicible dirigé par René Wetzel et Laurence Wuidar pour Scrinium Friburgense (parution au printemps 2019) en est le fruit. Le colloque sur le thème Mystique, langage, image : montrer l’invisible se veut sa suite et déboucherait idéalement sur un deuxième volume.

Mystique, langage, image : montrer l’invisible déplace la perspective. Si les langages musicaux cherchaient à témoigner d’une expérience et d’un objet indicibles, les langages visuels ont, eux-aussi, un mot particulier à dire en ce qui concerne l’invisible. Dans les deux cas, il s’agit de traduire une expérience du divin par essence ineffable. De Dieu, il est possible de dire ce qu'il n'est pas. Affirmer quelque chose sur sa nature n'est qu'utiliser des métaphores. La reconnaissance de son inconnaissance, ce que découvre le mystique dans sa chair, porte à abandonner tout mot, toute métaphore, toute image pour s'approcher de l'essence par la non représentation silencieuse. Et pourtant, malgré ce constat de la voie négative pour parler de Dieu, le langage verbal, musical et pictural cherche toujours à en rendre compte. Le paradoxe du langage musical capable de dire quelque chose de l’indicible se complète par celui du langage pictural tentant de montrer quelque chose de l’invisible. Partant de l’affirmation selon laquelle l’individu à vu Dieu, affirmation répétée à l’envi dans la littérature des récits faits par les mystiques dans leurs livres de révélations ou de dialogues autant que dans leurs visions, la question est de savoir comment cette vision de l’invisible a été transmise et transcrite au cours des siècles.

Autrement dit : que peut apporter l’analyse des représentations littéraires et imagées données dans les récits et dans la littérature mystiques à l’étude des représentations verbales et iconographiques du divin et de l’expérience qui en est faite ? Existe-il une spécificité des représentations verbales et iconographiques de la divinité dans les littératures mystiques ? La réponse viendra de l’analyse concrète d’un matériel à rechercher tant dans le patrimoine littéraire que visuel. Il ne s’agit pas des représentations de Dieu dans l’iconographie au sens large, mais de ses représentations par qui affirme avoir vu l’invisible : c’est là un angle d’approche et d’étude où mystique et représentation, histoire de la théologie, histoire de la littérature et histoire de l’art se rencontrent de manière originale.

Les récits de visions mystiques constituent la première source montrant l’invisible à travers le verbe décrivant l’image intérieure de Dieu. La question est évidemment liée au langage non seulement parce qu’une image intérieure est traduite en mots, mais parce que l’image intérieure est en elle-même un langage. Qu’il suffise de penser à Grégoire le Grand quand, dans les Moralia sur Job, il dit : « Parfois Dieu, se servant du ministère des anges, parle en des images présentées aux yeux du cœur ». Ces récits visionnaires conduisent naturellement à une seconde interrogation relative aux images verbales, à leur utilisation et à leur statut. Au sein des récits visionnaires comme langage qui applique des mots aux images intérieures (de Dieu et reçues par Dieu), les images verbales sont certainement à décoder dans leurs potentialités représentatives propres. Il en va de même des images musicales comme catégorie d’image verbale.

Enfin, mais ces pistes ne sont en rien exclusives, une place peut être réservée aux représentations iconographiques des expériences et visions mystiques. Qu’il s’agisse de la vision de saint Augustin de Carpaccio à S. Giorgio degli Schiavoni (Venise), de l’extase de sainte Thérèse du Bernin à S. Maria della Vittoria (Rome), des tableaux de sainte Marie Madeleine en extase à l’écoute du chant des anges la question est : Comment les arts visuels deviennent-ils langage pour rendre l’expérience mystique figeant l’instant-éclair de l’extase ou de la vision ? Si les récits visionnaires peuvent être sources iconographiques, les dessins mystiques constituent également des sources pour l’histoire de l’art (des dessins des manuscrits du Psalterium decem cordarum de Gioacchino da Fiore à la fin du XIIème siècle à la spatialisation de textes dans le dessin du Monte carmelo de Jean de la Croix en 1587). Représentations iconographiques des mystiques et par les mystiques deviennent deux faces complémentaires.

Un premier volet du colloque sera consacré à l'époque médiévale et renaissante, un second aux XVIème et XVIIème siècles. Chaque intervention étudiera un cas particulier de relations entre mystique, langage et image : des images verbales et musicales aux représentations iconographiques tant dans la tradition mystique occidentale qu’orientale.

Langues de conférence : Français, allemand

Date limite de soumission : 15 mars 2019, avec un résumé en français ou en allemand (3000-5000 signes au maximum) à adresser à laurence.wuidar@unige.ch (français) ou rene.wetzel@unige.ch (allemand).

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