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L'action publique éducative : entre mise en œuvre et mobilisations

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Academic year: 2022

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Journée d’étude

Ecole et Politique.

L’action publique éducative : entre mise en œuvre et mobilisations

Université Paris Dauphine, IRISES 25 juin 2009

L’Ecole est une institution d’une importance considérable car elle contribue à la reproduction de l’ordre social et est placée sous la dépendance plus ou moins directe de l’Etat. Pourtant, si l’on excepte des analyses socio-historiques relatives à son rôle dans la construction de la citoyenneté républicaine1 ou l’abordant du point de vue de la formation des élites2, peu de travaux de science politique se sont intéressés à l’institution scolaire. De son côté, la sociologie de l’éducation appréhende le plus souvent le système éducatif par l’organisation interne des établissements ou sous l’angle des « territoires » tendant ainsi à occulter des aspects proprement politiques de l’institution3.

Partant de ce constat, cette journée d’étude pluridisciplinaire est l’occasion de s’interroger sur certains aspects politiques de l’institution scolaire : en quoi l’Ecole peut constituer une instance de socialisation et de politisation ? Qu’est-ce qui se joue dans l’institution susceptible de produire du politique ? Quelles sont les implications de l’institution scolaire sur l’action et les mouvements publics qui s’organisent autour d’elle et en son sein ? La journée s’articulera autour de deux séances, l’une relative à la mise en œuvre de l’action publique éducative et ses configurations d’acteurs, et l’autre aux mobilisations autour d’enjeux scolaires.

La mise en œuvre de politiques éducatives

Une réhabilitation du politique dans l’analyse de l’Ecole passe par l’appréhension des différents échelons du système éducatif (établissements scolaires, rectorats, IUFM, universités, associations de parents, Ministère, etc.) comme des espaces de mise en œuvre et d’adaptation des politiques d’éducation. Diverses analyses ont souligné que l’action publique concrète pouvait diverger des décisions officielles et que les agents publics

1 Yves Déloye, Ecole et citoyenneté : l’individualisme républicain de Jules Ferry à Vichy : controverses, Paris, Presses de Sciences Po, 1994.

2 Jean-Michel Eymeri-Douzans, La fabrique des énarques, Paris, Economica, 2001.

3 Certains auteurs parlent à cet égard de « sociologie dépolitisée » (Franck Poupeau Une sociologie d’Etat.

L’école et ses experts en France, Paris, Raisons d’agir, 2003, p.149-157).

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2 disposaient de marges de manœuvre dans l’application des textes4. Le domaine de l’éducation ne fait pas exception5, on se propose ici d’étudier la mise en œuvre des politiques éducatives afin de saisir la contribution de l’institution à la production et à l’entretien du politique en son sein ou à ses marges. En ce sens, décloisonner l’analyse des politiques publiques et mobiliser par exemple les travaux consacrés au processus d’intériorisation des contraintes liées à l’institution scolaire ou ceux saisissant les pratiques professionnelles des différents personnels du système éducatif en interaction avec d’autres acteurs6 peut être l’occasion d’observer certains processus de politisation. L’institution scolaire n’impose pas uniquement des usages prescrits mais offre des marges de manœuvre que les acteurs modulent en fonction de leurs dispositions et des contextes dans lesquels ils évoluent. L’analyse de la mise en œuvre de l’action éducative, par exemple au niveau des établissements récemment classés Ambition-Réussite, permet non seulement de saisir le passage du local au national mais aussi d’apporter des éléments sur la formation de l’identité professionnelle et/ou politique des acteurs de l’Ecole - ou gravitant autour d’elle - et donne ainsi l’occasion d’observer des usages différenciés de l’institution scolaire7.

Les mobilisations autour de l’institution scolaire

Le fonctionnement de l’institution et l’action publique éducative suscitent parfois des réactions qui s’expriment dans la mise en œuvre des décisions ou à travers des résistances plus prononcées. Dans la lignée des travaux sociologiques consacrés aux mobilisations au sein de l’Ecole, notamment ceux sur les enseignants8, la journée propose de faire un point sur les mobilisations que génèrent l’institution scolaire qu’elles soient portées par des instances traditionnelles de représentation ou d’autres organisations. Il s’agit de saisir les dimensions politiques des mobilisations autour de l’école, comprendre comment émerge une cause au sein ou à la marge de l’institution, quels sont les groupes qui la portent et l’organisent, quels répertoires d’actions sont mobilisés, etc. Des travaux relatifs à des manifestations lycéennes ou étudiantes, à des occupations parentales d’établissement ou encore aux recours à l’expertise éducative seront par exemple appréciés. Les processus individuels et collectifs qui poussent des individus (personnels de l’Education Nationale, parents, étudiants, etc.) à s’investir ou se désinvestir d’une cause liée à l’institution scolaire seront placés au cœur de l’analyse. La politisation de l’espace scolaire peut être observée à travers l’analyse de différents cas de mobilisations individuelles et/ou collectives autour d’enjeux scolaires. Il paraît aussi pertinent d’analyser

4 Michael Lipsky, Street level bureaucracy. Dilemmas of the individual in Public Services, New York, Russel Sage Fondation, 1980; Vincent Dubois, La vie au guichet. Relation administrative et traitement de la misère, Paris, Economica, coll. Etudes Politiques, 2003.

5 Agnès Van Zanten, L’école de la périphérie. Scolarité et ségrégation en banlieue, PUF, 2001.

6 Howard Becker, «The career of the Chicago public school teacher », American Review of Sociology, n°57, 1952, p.470-477.

7 Annette Lareau, Unequal childhoods: class, race and family life, Berkeley, London, University of California Press, 2003.

8 Bertrand Geay, Profession : Instituteurs. Mémoire politique et action syndicale, Paris, Seuil, « Liber », 1999;

André D. Robert, Jeffrey Tyssens, « Pour une approche socio-historique de la grève enseignante », Education et sociétés, n°20, février 2007, p. 5-17.

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3 les situations où les acteurs de l’Ecole sortent du cadre institutionnel pour remettre en cause ou adapter le fonctionnement de l’institution, sans pour autant négliger les cas où la résistance s’exprime de l’intérieur en dehors de toute dynamique sociale élargie. Une telle approche permet d’observer que l’Ecole n’est pas une institution dépolitisée mais produit et entretient du politique aussi bien en son sein qu’à ses marges.

Chaque proposition de communication soumettra à l’épreuve du terrain un ou plusieurs de ces questionnements. L’accent sera porté sur la pluralité des approches, des terrains, des périodes et des méthodes d’enquête. Si le recours à des analyses macrosociologiques n’est pas exclu, des perspectives de recherches intensives et contextualisées seront privilégiées et les travaux comportant une dimension comparative particulièrement encouragés.

Les propositions (une page, Times 12, interligne simple) sont à envoyer aux adresses suivantes avant le 6 mars 2009 :

aurelie.llobet@wanadoo.fr ; lorenzo.barrault@univ-paris1.fr

Comité scientifique : Eric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault, Dominique Damamme, Yves Déloye, Brigitte Gaïti, Sandrine Garcia, Choukri Hmed, Aurélie Llobet, Agnès Van Zanten.

Comité d’organisation :

Aurélie Llobet, Université Paris Dauphine, IRISES.

Lorenzo Barrault, Université Paris I Panthéon Sorbonne, CRPS.

Calendrier :

- 6 mars 2009 : date limite de réception des propositions de communication - Fin mars 2009 : envoi des réponses de la sélection du comité scientifique

- 1° juin 2009 : envoi des textes de communications (50000 signes, espaces compris et bibliographie incluse)

- Jeudi 25 juin 2009 : journée d’étude à l’Université Paris Dauphine

Références

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