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Des «hommes en blanc» au «Dr House» (1)

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678

Revue Médicale Suisse

www.revmed.ch

23 mars 2011

actualité, info

Information professionnelle abrégée de Ciclopoli ® vernis à ongles

C : Vernis à ongles avec 80 mg/g de ciclopirox. I : Infections fongiques des ongles, légères à modérément importantes, provoquées par des dermatophytes et/ou d’autres champignons sensibles au ciclopirox, dans lesquelles la matrice unguéale n’est pas touchée. P/ME : Pour application topique sur les ongles des doigts, les ongles des pieds et les zones de peau voisines (périonyx, hyponychium). Appliquer une fois par jour en une couche mince. CI : Hypersensibilité au ciclopirox ou à un des autres composants du médicament. En- fants de moins de 6 ans. Préc : En cas de survenue d’une réaction d’hypersensibilité le médicament doit être arrêté. L’alcool cétylstéarylique peut provoquer des réactions cutanées locales telles que par exemple une dermite de contact irritative. Grossesse et allaitement : l’utilisation n’est pas conseillée, à moins que cela ne soit absolument indispensable. EI : Très rarement : rougeur, desquamation, brûlures et démangeaisons de la zone traitée. Prés : 3,3 ml et 6,6 ml. Liste : B, admis par les caisses-maladie. Avant la prescription, consulter le Compendium Suisse des Médicaments. Mise à jour de l’information : mai 2009.

Astellas Pharma SA, Grindelstrasse 6, 8304 Wallisellen. 1005544

?

en marge

Combien de médecins, combien d’infirmières, se souviennent au- jourd’hui du Dr André Soubiran ? On peut poser la question autre- ment : combien sont-ils (dans l’espa ce francophone) à avoir été poussés à faire le choix profes- sionnel de soigner autrui après avoir croisé quelques-uns des écrits de ce «médecin-écrivain»

plus que prolifique ? André Soubiran (1910-1999) connut un succès considérable ; un succès d’autant plus para- doxal que cet homme semble avoir disparu, ou presque, de la mémoire collective contempo- raine. Céline ne goûtait guère ce double confrère qui glorifiait souvent au premier de- gré la pratique de la mé- decine quand Des- touches ne cessait, lui, d’en jouer, de s’y brûler avant d’y retrouver une raison d’écrire sinon de vivre (Revue médicale suisse du 23 février et du 2 mars.).

Le Dr André Soubiran ? Quand il suscite encore certains échos mémo- riels, son nom renvoie immanquablement à une époque qui semble fixée pour l’éternité en noir et blanc. Noire, la maladie démoniaque ; blanche, la médecine

salvatrice. Une médecine hospita- lière que la France trico lore perce- vait alors souvent drapée de la prestigieuse cape bleu-sombre (col presque toujours relevé, re- gards ombrageux, démar che altiè- re) privilège du toujours séduisant

«interne-des-hôpitaux-de-Paris».

L’affaire, on le sait, dépassait de

loin les frontières de la capitale française et de l’Hexagone.

L’humanité occidentale commen- çait à prendre pied dans la se- conde moitié de son XXe siècle.

Médecins et infirmières allaient bientôt sauver de plus en plus de vies ; le progrès antibiotique tam- bourinait aux portes des services et des blocs. Pour autant, on accep tait encore (dans l’ombre complice des salles communes) quelques flacons de «vin méde- cin» et des infirmières mariées au Dieu catholique. Personne n’ima- ginait qu’émergerait un jour le double spectre du principe de précaution et du corsetage des budgets hospitaliers. Ce n’était

certes pas le bonheur mais – bien au-delà des miasmes et des pleurs, des déchets opératoires et des cadavres formolés – il y avait comme l’émergence d’un espoir collectif ; le partage de cette im- pression commune laissant espé- rer que tout risquait, dans le futur, d’aller mieux que par le passé.

Et c’est dans ce paysage qu’André Soubiran sut, durablement, tracer son sillon. Ses titres en témoi- gnent autant que les chiffres, miri- fiques, des ventes. Ainsi la série (1949-1958) intitulée «Les Hommes en blanc» : «Tu seras médecin» ;

«La nuit de bal» ; «Le grand mé- tier» ; «Un grand amour» ; «Le témoi gnage» ; «Au revoir, docteur Roch !». On pourrait certes presque rire. Ce serait oublier le

«Journal d’une femme en blanc»

publié plus de dix ans avant la dépénalisation, en France, de la pratique de l’interruption volon- taire de grossesse.

André Soubiran ? Sous la plume de Florence Noiville, il fut ainsi enterré le 3 août 1999 dans les colon nes du Monde.

«Le Dr André Soubiran, journa- liste et écrivain, est mort jeudi 29 juillet à son domicile parisien, le jour de ses quatre-vingt-neuf ans.

Né le 29 juillet 1910 à Paris, il étu- die la médecine à la Faculté de Toulouse, puis de Paris, et sou- tient sa thèse de doctorat en 1935.

La même année, il publie son pre- mier livre sur le médecin et philo- sophe d’origine iranienne Ibn Sina, connu sous le nom d’Avi- cenne ("Avicenne, prince des mé- decins"). Mais c’est la guerre qui l’incite surtout à continuer d’écrire. Mobilisé en 1939, il parti- cipe à la campagne de France

dans un escadron de chars. Après la retraite, et pour porter témoignage du courage de ses camarades, il déci- de de relater la vie de son régiment.

"J’étais médecin avec les chars", pré- facé par Georges Duha mel, paraît en 1943 et obtient l’an-

née suivante le prix Renaudot.»

Et encore : «C’est à la fin des années 40 qu’il se lance dans sa fameuse saga sur le monde médi- cal, "Les Hommes en blanc".

Enco re une fois, ce Toulousain volu bile et chaleureux, veut corri- ger des idées fausses et témoigner en faveur des médecins. Publiés entre 1947 et 1975, les cinq tomes des Hommes en blanc (éditions Segep) sont un immense succès de librairie : un million et demi d’exemplaires vendus dès le mi- lieu des années 60 pour les deux

premiers volumes. Dans le troi- sième, "Journal d’un médecin de campagne", Soubiran exalte l’abné gation de son héros, Jean Nérac, qui soigne les paysans, souvent sans se faire payer. Les

"Hom mes en blanc" ont contribué à installer l’opinion très prisée d’un corps médical pétri d’huma- nisme et de bons sentiments, entiè rement dévoué à sa mission, proche des malades et des gens simples.»

Les temps, bientôt, allaient chan- ger. Le Dr House pointait, déjà, à l’horizon.

(A suivre)

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

Des «hommes en blanc»

au «Dr House» (1)

André Soubiran (1910-1999) D.R.

Les «hommes en blanc» ont contribué à installer l’opinion très prisée d’un corps médical pétri d’humanisme et de bons sentiments

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