HAL Id: hal-00896062
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Submitted on 1 Jan 1993
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Performances des vaches laitières en alpage : effet du niveau de la complémentation en aliment concentré(1)
Agnès Hauwuy, A. Bornard, J.B. Coulon, L. Haltel
To cite this version:
Agnès Hauwuy, A. Bornard, J.B. Coulon, L. Haltel. Performances des vaches laitières en alpage : effet
du niveau de la complémentation en aliment concentré(1). INRA Productions Animales, Paris: INRA,
1993, 6 (4), pp.289-295. �hal-00896062�
Agnès HAUWUY,
A. BORNARD*J.B. COULON* L. HALTEL GIS-SUACI
Alpes
du Nord,11 rue
Métropole,
73000Chambéry
*
CEMAGREF-INERM,
Domaine Universitaire,
BP 76, 38402 St Martin d’Hères
.
** INRA
Laboratoire
Adaptation
des Herbivoresaux Milieux
Theix,
63122 St GenèsChampanelle
Performances des vaches laitières
en alpage : effet
du niveau de la
complémentation en
aliment concentré (1)
L’alpage est
unephase importante de la conduite des troupeaux laitiers
enmontagne. Les vaches disposent d’une herbe jeune de bonne qualité
permettant
uneproduction laitière à moindre coût. Dans quelle
mesurela
distribution d’aliment concentré permet-elle d’améliorer les performances
animales ?
Les
alpages
laitiers ont encoreaujourd’hui
une
grande importance
pourl’agriculture
demontagne
desAlpes
du Nord. En Savoie etHaute-Savoie,
21 000 vaches laitières mon-tent en
alpage chaque
été. Lessystèmes d’exploitation
laitiersayant
recours àl’alpage
basent leur alimentation estivale sur l’utilisa- tion
quasi-exclusive
del’herbe, qui présente
demultiples
intérêts :l’étagement
de lavégé-
tation
permet
dedisposer pendant
une bonnepartie
de l’été d’herbejeune
etriche,
et delimiter ainsi les
apports
d’alimentscomplé-
mentaires. L’estive est une
phase importante
pour ces
systèmes,
dans la mesure où elle doitpermettre
uneproduction
de lait à moindrecoût et la reconstitution des réserves corpo- relles des animaux. Dans le massif des
Alpes
du
Nord, l’alpage
des vaches laitières est aussi unecomposante importante
del’image
des
fromages ;
le Beaufortproduit
surl’alpage
bénéficie par
exemple
d’uneréputation parti-
culière, qui
se traduit par une rémunération du laitplus
élevée.Or,
pour lamajorité
desalpages
laitiersdes
Alpes
du Nord(altitude comprise
entre1500 et 2400
m),
lavégétation
est fortementdépendante
des conditions du milieu (rochemère, sol, régime hydrique, exposition,
altitu- de...) et, dans une moindre mesure, des pra-tiques pastorales (pression
depâturage
etrépartition
desdéjections organiques).
Les évolutions récentes de
l’agriculture
demontagne (augmentation
de laproductivité
individuelle des vaches laitières de 50
kg
parannée,
étalement des dates devêlage)
ren-dent de
plus
enplus
difficile la conduite des animaux enalpage (marche,
variations desapports
selon lestypes
devégétation)
etimposent aujourd’hui d’aménager
les modesde conduite de
l’alpage
pour valoriser les atouts et maîtriser les contraintes du domai-ne
pastoral.
Parallèlement aux travauxentrepris
sur la traite mobile (Troxler et al 1992) et lepâturage
nocturne (Costa et al1990),
ceci nécessite dedévelopper
des tra-vaux sur la conduite alimentaire des ani-
maux. Contrairement aux zones de
plaine
oude
demi-montagne
(Hoden et al1975,
Garelet Hoden
1985,
Hoden et al1987),
cetaspect
a été peu étudié en zone de
montagne (Hagger 1979, Zemp
et al 1989).L’objectif
de cette étude a été de comparerau cours de la
période
estivale lesperfor-
mances des vaches laitières en
alpage complé-
"’ Etude réalisée dans le cadre du programme de
Recherche-Développement des Alpes du Nord (SUACI,
11 rue du Métropole, 73000
Chambéry).
Résumé
Soixante dix-neuf vaches de race Tarentaise ont été utilisées au cours d’un essai de
complémentation à l’alpage conduit 2 années consécutives. Au cours de la
période
estivale, tous les animaux pâturaient sur unalpage
desAlpes
du Nord, d’altitude comprise entre 1650 et 2200 m, conduit en pâturage rationné (renouvellement des parcs 2 fois par jour). Chaque année, au cours de l’ensemble de la période d’alpage, 2lots ont été constitués : les vaches du lot Haut recevaient en moyenne 1,5 kg/j de
concentré de plus que celles du lot Bas. L’effet du niveau des apports de concentré a
été identique au cours des 2 étés : les vaches du lot Haut ont produit en moyenne
1,1
kg/j
de lait de plus que celles du lot Bas (P<0,01), leur tauxprotéique
a été légèrement plus élevé (+ 0,8 g/kg) et elles ont repris plus de poids vif (+ 6 kg) et d’état corporel (+ 0,4 point d’état) que celles du lot Bas. La reconstitution des réservescorporelles
a été particulièrement faible chez les vaches du lot Bas en début de lactation à la montée à l’alpage. Ces résultats ont été comparés à ceux obtenus enzone de plaine, de demi-montagne ou sur d’autres alpages des Alpes du Nord.
Tableau 1. Caractéristiques générales de l’exploitation.
L’expérimentation
s’est déroulée au cours des étés 1986 et 1987 surl’alpage
del’exploitation
du GAEC desKatengais.
Cetalpage
est situé sur la commune de StFrançois - Longchamp (Savoie),
au col de la Madeleine. D’unesuperficie
totale d’environ360
ha, il
estétagé
de 1650 à 2200 ni d’altitude. La fertilisationorganique
estassurée
par
les restitutions des animaux aupâturage,
aucunecomplémentation
minéraleou
organique
n’étantapportée.
L’alpage
reçoitchaque année,
de la mi-juin à laEn-septembre, l’ensemble
du troupeau del’exploitation,
soit 90vaches
laitières de raceTarentaise et 100 génisses. Le lait est collecté en bidons 2
fois
parjour par
lacoopérative
de Moutiers, où il est transformé en Beaufort d’été.Le niveau de
production
laitière dutroupeau
est d’en
moyenne
3820kg
de lait par vacheet par
an,
à 40,3 et 31,6g/kg de
taux butyreux etprotéique
(résultats du Contrôle Laitier 1988). Lapériode
devêlage
est assezétalée,
40% ayant lieu à l’automne (dont lesprimipares),
20%en
hiver, 40°lo auprintemps (jusqu’à
la montée en estive).L’âge
au premiervêlage
est d’en moyenne 36 mois.Le
siège
del’exploitation
est situé prèsd’,Àlbertville,
dans la vallée de laTarentaise,
à 70 km de
l’alpage.
Pendant lapériode hivernale,
les animaux sont en stabulation libre. L’alimentation hivernale est composée de foin ventilé de 2è et 3ècycle
et de betteravesfourragères, récoltés autour
del’exploitation.
Les vachesreçoivent
un concentré fermier (céréalesaplaties
et tourteau desoja).
Auprintemps,
la mise àl’herbe s’effectue vers le 15 avril (soit environ 45
jours
avant la montée enalpage),
sur des
prairies
temporaires situées autourde l’exploitation
etqui
seront fauchées par la suite. Aupâturage,
les vaches sontcomplémentées
au dessus de 18 kg de lait par jour. ,mentées de
façon plus
ou moins abondante enaliment concentré. Elle a été
réalisée,
au cours des étés des années 1986 et1987,
sur unalpa-
ge
privé
desAlpes
duNord,
dont lesprinci- pales caractéristiques
sontprécisées
dans letableau 1.
1 / Conditions expérimentales
l.i / Animaux
etalimentation
Chaque été,
toutes les vachesayant
vêléavant la montée en
alpage
etayant
une pro- duction laitière à cettepériode supérieure
àrespectivement
16 et 13kg/j
pour les multi- pares et lesprimipares,
ont étéutilisées,
soit88 vaches au total pour les 2 années. Les ani- maux, de race
Tarentaise,
étaient en moyenneau 4ème mois de lactation à la montée en
alpa-
ge
(respectivement
5ème et 3ème mois pour lesprimipares
et lesmultipares).
Les dates demontée en
alpage
ont été les 13 et 18juin,
etcelles de descente le 29
septembre
et le 7octobre, respectivement
pour les années 1986 et 1987.Ainsi,
la durée de lapériode
estivale aété de 120 et 104
jours.
Au cours de la
période estivale,
les ani-maux ont
pâturé
les différentsquartiers
del’alpage
(5 autotal),
selon le mode de condui- te dupâturage pratiqué
habituellement parl’alpagiste.
Ilcorrespond
à unpâturage
ascen-dant
jusqu’à
la mi-août (de 1700 à 2200 md’altitude), permettant
de suivre ledévelop- pement
de lavégétation, puis
à un retour surles
quartiers
inférieurs (1700 à 1900m),
les animaux consommant les repousses et l’herbenon
prélevée
aupremier
passage. Surchaque quartier,
les animaux ont été conduits enpâturage rationné,
avecdéplacement
du filavant 2 fois par
jour.
Ils étaient traits surplace,
2 fois parjour, grâce
à une salle detraite mobile.
A la montée en
alpage
(lère année) ouaprès
lepâturage
dupremier quartier
(soit 8jours après
la montée enalpage,
2èmeannée),
les vaches ont étéréparties
en 2 lots sur la basede leur rang de
lactation,
de leur date de vêla- ge et de leurproduction
laitière deréférence,
estimée par la moyenne des 2 derniers contrôles laitiers
précédant
la montée enalpa-
ge la
première
année et par la moyenne de laproduction
laitière sur lepremier quartier
laseconde année.
Le
plan
decomplémentation
a étéprédé-
terminé individuellement pour toute la
pério-
de estivale de la
façon
suivante : laproduc-
tion laitière attendue des animaux a été cal- culée en
appliquant
unepersistance
hebdo-madaire de
respectivement
98 et97,5%
pour les vachesprimipares
etmultipares.
La cou-verture des besoins des vaches par l’herbe
seule,
déduite de travaux antérieurs sur lesalpages
laitiers desAlpes
du Nord(Blanchet 1983, Philippot 1985),
a été estimée à18, 13,5
et 10
kg/j
de laitrespectivement
à lami-juin
et aux débuts des mois d’ août et de sep- tembre. Ces niveaux ont été diminués de 3
kg/j
pour les vachesprimipares.
Les vachesdes lots haut (H) et bas (B) ont été
complé-
mentées à
partir
d’uneproduction
attenduerespectivement
inférieure etsupérieure
de2,5 kg/j
parrapport
à cesniveaux,
à raison de1
kg/j
d’un concentré detype production (0,96
UFL et 120 g PDI parkg
brut) par tranche de2,5 kg
de lait. Les vaches du lot H ont donc reçu, à mêmeproduction
laitière deréférence,
environ 2
kg
de concentrés deplus
que celles du lot B. Aim que les vaches ne recevant pas de concentré neperturbent
pas le déroule- ment de latraite,
du son(0,88
UFL et 100 g de PDI parkg
brut) a été distribuée à tous les animaux à raison de 400 et 200 g par traiterespectivement
lapremière
et la secondeannée. Un
complément
minéral (12P,
12Ca)
enrichi enoligo-éléments
et riche en sel a étéoffert en libre service dans les parcs de
post-
traite.
1.
2 / Mesures
Les
quantités
de laitproduites
ont étépesées
individuellement tous lesjours,
matinet
soir, grâce
à unsystème
de contrôle laitier automatisé sur site (Montalescot et Camus 1985). Les tauxbutyreux
etprotéique
et lanumération cellulaire ont été déterminés une
fois par semaine sur un échantillon individuel
prélevé
sur 2 traites consécutives.Les vaches ont été
pesées
3 fois : audébut,
en milieu et en fin de
période
estivale.Simultanément,
leur étatcorporel
(noté de 0 à 5)a été
apprécié
par observationvisuelle, d’après
la
grille proposée
par Bazin(1985).
Des échantillons d’herbe ont été
prélevés
toutes les semaines afin d’estimer la
quantité
d’herbe
disponible
et de déterminer sa compo- sitionchimique
(matièresminérales,
matièresazotées totales et cellulose brute) et la
digesti-
bilité de la matière
organique
(méthode enzy-matique
de Aufrère et Michalet-Doreau (1983)). On en a déduit sa valeur nutritive.1.
3 / Analyse des données
L’analyse
des résultats a été effectuée à l’échelle de l’ensemble de lapériode
estivale (PT)et de trois
sous-périodes, correspondant respecti-
vement aux
périodes
depâturage
des 2ème et3ème
quartiers
de lapartie
inférieure del’alpage
(altitude <1900 m,
Pl),
des 2quartiers supé-
rieurs
(altitude >1900m,
P2) et au deuxièmepassage sur les
quartiers
inférieurs (P3).Les données ont été traitées par
analyse
devariance en introduisant les facteurs
lot, année,
rang de lactation(primipare
et multi-pare),
et en covariable laproduction
laitière aucours de la
période
de référence. Les interac- tions lot*année etlot * rang
de lactationn’ayant jamais
étésignificatives,
elles n’ont pas été introduites dans lesanalyses
définitives.2 / Résultats
Neuf vaches ont été éliminées en raison de mammites graves ou de tarissement
précoce.
Soixante-dix-neuf vaches ont donc été retenues dans
l’analyse
définitive(respectivement
43 et36 au cours des 2 étés
successifs),
dont 30% deprimipares.
En moyenne pour les 2 années et les 2
lots,
les vaches ont
produit 19,3 kg/j
de lait à la mise en lot et14,5 kg/j pendant
lapériode expérimentale
d’une durée de 103jours,
avecun
apport
de concentré de2,0 kg/j (dont 0,6 kg
de son). La
persistance
hebdomadaire de laproduction
laitière (96%) a été inférieure auxprévisions ayant
servi à l’élaboration duplan
de
complémentation.
Sur l’ensemble de la
période estivale,
la pro- duction laitière des animaux a étésupérieure
la 2ème année(+2,3 kg/j, P<0,01).
Cet écart n’est pas dû à une différence de niveau de pro- duction à la montée enalpage (respectivement 19,3
et18,8 kg/j),
mais à une diminutionrapi-
de de la
production
laitière en débutd’alpage
la
première année, qui s’accompagne,
à cettepériode,
d’une moindrereprise
d’étatcorporel (P<0,01) (+0,2 point
d’état lapremière
annéecontre
+0,6
laseconde).
Cette diminution nesemble pas
pouvoir
êtreexpliquée
par la quan- tité et laqualité
de l’herbeofferte, légèrement supérieures
lapremière
année(respectivement
54
kg
MSofferte/animal/j
et0,84 UFL/kg
MScontre 39
kg MS/j
et0,81 UFL/kg
MS au coursdes 7
premières
semainesd’alpage)
(tableau 2).L’effet du niveau des
apports
de concentréayant
étéidentique
au cours des 2années,
seuls les résultats moyens serontprésentés.
2.
1 / Production
etcomposition
du lait
Sur l’ensemble de la
période expérimentale,
les animaux du lot H ont
produit
en moyenne1,1 kg/j
de lait deplus
que ceux du lot B(P<0,01)
(tableau 3). Cet écart a étéimportant
dès le début de
l’expérimentation (1,6 kg/j
aucours des 3
premières semaines) ;
il s’estlégère-
ment réduit en début de deuxième
période (1,0 kg/j)
et s’est à nouveau accentué en fin dedeuxième
période (1,6 kg/j) (figure
1). Enmoyenne, l’écart de
production
entre les 2 lotsd’animaux a
cependant
été relativement stableau cours des 3
périodes (respectivement +1,1, +1,1
et+1,4 kg/j
en faveur du lot H) (tableau 3).Cet écart a été un peu
plus élevé,
mais de manière nonsignificative,
chez lesmultipares (+1,2 kg/j
contre+1,0
chez lesprimipares).
Il aété
plus important
chez les animaux lesplus
forts
producteurs : +1,6 kg/j
chez les vaches lesplus
fortesproductrices
à la montée enalpage (22,1 kg/j)
contre+0,8 kg/j
chez lesplus
faiblesproductrices (16,6 kg/j).
Ce résultatpeut s’expli-
quer en
partie
par l’écartd’apport
de concentréentre les 2
lots, plus important
chez les vaches lesplus
fortesproductrices,
de sorte que l’effica-cité du concentré n’a
pratiquement
pasdépendu
du niveau de
production
des animaux(0,8 kg
delait par
kg
de concentrésupplémentaire
chez lesvaches les
plus
fortesproductrices
à la montéeen
alpage
contre0,7
chez lesplus
faibles pro- ductrices). Cette efficacité aété,
en moyennesur l’ensemble de la
période d’alpage,
de 0,7kg
de lait par
kg
de concentrésupplémentaire,
etn’a pas varié au cours des 3
périodes.
Elle a étéidentique
chez lesmultipares
et lesprimipares.
Sur l’ensemble de
l’alpage,
les tauxbuty-
reux et
protéique
ont été en moyenne ’de36,9
et
31,7 g/kg.
Le tauxbutyreux
a sensiblement diminué au cours de lapremière période
et aaugmenté
par la suite(figure
1). Il n’a pas été influencé par le niveaud’apport
de concentré(tableau
3). Le tauxprotéique
a été stable aucours des deux
premières périodes
et a forte-ment
augmenté
au cours de la troisième(+1,8 g/kg
entre les semaines 12 et 15)qui
cor-respond
au retour des animaux sur les quar- tiers inférieurs(figure
1). Il a étélégèrement supérieur
chez les animaux du lotH,
enparti-
culier au cours de la 2ème
période (+0,9 g/kg, P<0,05).
Lesproductions
de matières grasseset surtout de matières
protéiques
ont donc étéplus
élevées dans le lot H(respectivement
+37et +46
g/j,
soit +7 et +10%). Le taux de cellules du lait a été relativement faible (78% despré-
lèvements ont été inférieurs à 300 000/ml) et similaire pour les 2 lots.
2.
2 / Poids vif
etétat corporel
Sur l’ensemble de la
période d’alpage,
lesanimaux ont
gagné
en moyenne 12kg
depoids
vi£ Ce
gain
depoids
s’est effectué en totalité au cours de lapremière
moitié del’alpage, jusqu’à
la mi-août. En moyenne, les
gains
depoids
vifont été
plus importants,
mais de manière nonsignificative (P>0,05),
pour lesprimipares
quepour les
multipares (respectivement
+20 et+10
kg).
Ils n’ont pas été liés au niveau de pro- duction des animaux à la montée enalpage,
mais ont été moins élevés chez les vaches en
début de lactation à la montée en
alpage
(+1kg
chez celles
ayant
moins de 70jours
de lactation à la montée enalpage,
contre +17kg
chez cellesayant plus
de 70jours) (figure
2).L’état
corporel
n’a pas varié en moyenne entre le début et la fin de lapériode estivale ;
l’amélioration observée au cours de la
première
moitié de
l’alpage (+0,4 point)
a été suivied’une
perte équivalente
au cours de la deuxiè-me moitié. Comme pour les variations de
poids vif,
iln’y
a pas eu de liaison entre les varia- tions d’étatcorporel
et le niveau deproduction
des animaux en début
d’alpage.
Les animaux du lot H ont eu des
gains
depoids
vif et d’étatcorporel supérieurs
à ceux dulot B
(respectivement
+6kg (P>0,05)
et+0,4 point
d’état(P<0,01)) (tableau
3). Les écarts degain
depoids
vif ont été surtoutmarqués
aucours de la
première
moitié del’alpage (respec-
tivement +6
kg (P<0,05)
contre +1kg (P>0,05)
au cours de la deuxième moitié de
l’alpage),
alors que ceux d’état ont été similaires au cours des deux
périodes.
En moyenne, les vaches en début de lacta- tion recevant un faible
apport
en concentré ontperdu
dupoids
vif et de l’étatcorporel
au coursde
l’alpage (respectivement
-9kg
et-0,8 point
d’état).3 / Discussion
L’efficacité
marginale
du concentré observéedans cette étude sur la
production
laitière a étérelativement
faible,
mais tout à fait compa- rable à celle obtenue sur despâturages
deplai-
ne (Hoden et al 1987) ou de
demi-montagne
(Garel et Hoden 1985) avec des animaux pour- tant d’un niveau de
production plus
élevé. Enmoyenne, cet effet a été similaire au cours des 2 étés
consécutifs,
bien que les conditions depâturage
(ressourcesfourragères
et conditionsclimatiques)
aient étédifférentes,
mais vrai-semblablement
jamais
limitantes.Cependant,
comme le
soulignent
Hoden et al(1987),
lesapports
de concentrépeuvent parfois
per- mettre d’atténuer les variations de laproduc-
tion laitière liées aux aléas
climatiques
et/ouaux variations des ressources
fourragères.
Parexemple,
au cours du secondété,
laproduction
laitière des animaux du lot B a chuté de manière
importante
en débutd’alpage,
dufait,
en
partie,
des conditionsclimatiques
défavo-rables à cette
période (précipitations
élevées :150 mm au cours de la
première quinzaine d’alpage),
alors que celle des animaux du lot H restaitstable,
ceci étant d’autantplus
net que les animaux avaient un niveau deproduction
élevé
(figure
3).Cette
réponse
limitée de laproduction
laitè-re au concentré
s’accompagne
d’uneréponse positive
du tauxprotéique.
A l’échelle de lapériode d’alpage,
les animaux du lot H ont ainsiproduit près
de 5kg
deprotéines
enplus
par animal que ceux du lot
B,
pour unapport supplémentaire
de concentré d’environ 160kg.
Cet écart n’est pas
négligeable, compte
tenu de la forte valorisation de cesprotéines
par leur transformation enfromage
de Beaufort.Enfin,
la
complémentation
en concentrépermet
aussi d’améliorerlégèrement
lareprise
depoids
vifet d’état
corporel
des animaux. La reconstitu- tion des réservescorporelles
au cours del’alpa-
ge, semblable à celle observée sur d’autres
alpages (Zemp
et al1989),
acependant
été enmoyenne limitée et bien inférieure à celle obte-
nue en zone de
demi-montagne (Garel
etHoden
1985),
même sur des animaux de mêmerace (Coulon et al non
publié).
Chez les vachesen début de lactation à la montée en
alpage,
elle a même été
nulle,
voirenégative.
Cesrésultats sont cohérents avec le fait que la per-
sistance de la
production laitière, comparable
àcelles couramment observées en
alpage (Sabin 1987, Zemp
et al1989,
Troxler et al 1992) est restée inférieure à celle obtenue enplaine (Hoden
et al 1987) ou endemi-montagne (Garel
et Hoden 1985). Lesquantités
d’herbeoffertes par animal sur
l’alpage
étaient pour- tantlargement supérieures,
même lors dupâturage
despelouses
les moinsproductives
oudu deuxième passage sur les
quartiers
infé-rieurs,
à cellesdisponibles
dans les essais deHoden et al (1987) et Garel et Hoden (1985).
Ainsi,
lacompensation
de la faibleproductivité
des
prairies
par la diminution duchargement journalier
ne semble pas être suffisante pour maintenir laproduction
laitière des animauxau cours de
l’alpage.
On sait en effet que lesquantités ingérées
aupâturage
diminuentlorsque
laquantité
d’herbeprésente
à l’hectaredevient inférieure à une valeur
comprise
entre1100 et 2800
kg
MS(Hodgson
1977). Ce fac-teur
pourrait
aussiexpliquer
enpartie
lesplus
faibles niveaux de
production
laitière durant l’année 1986 au cours delaquelle
lesquantités
d’herbe
présente
à l’hectare étaient inférieures à celles de l’année 1987.En
pratique,
lepâturage
des vaches lai- tières sur cetalpage
apermis
d’obtenir enmoyenne, et sans
dégrader
l’état desanimaux,
une
production
laitière relativementimportan-
te (1500
kg
de lait par vache en 100jours
d’estive en
moyenne)
avec unapport
de concen-tré limité (140
g/kg
de laitproduit),
inférieur àcelui
pratiqué
dans certainsalpages
desAlpes
du Nord pour des
productions comparables
(Coulon et al 1990). Cette
production résulte,
entre autre, de conditions et
pratiques pasto-
Le
supplément
deconcentré a
permis d’augmenter
laproduction
laitièrede
1,1 kglj
et letaux
protéique
de0,8 glkg.
L’apport supplémentaire
deconcentré
permet
d’atténuer une chute deproduction,
dueici au
climat,
et ced’autant
plus
quele niveau de
production
est élevé.rales favorables (forte
proportion
depelouses
riches en très bonnes
graminées fourragères, pâturage rationné,
utilisation d’une salle de traite mobile...), qui permettent
de couvrir par l’herbe seule uneproduction
laitièrejournaliè-
re d’environ 19
kg/j
en début depériode
estiva-le,
soit une valeur assezproche
de celles com-munément retenues pour des
pâturages
bien conduits dedemi-montagne (Garel
et Hoden 1985). Si ces résultats sont difficilement extra-polables
à l’ensemble desalpages
desAlpes
duNord,
ilssuggèrent
toutefois l’existence d’une marge deprogrès
intéressante pour un bon nombre d’éleveurs (Valleix1986,
Sabin 1987).Ils montrent que
l’apport
de concentré enalpa-
ge
peut
sejustifier
si l’on tientcompte
de ses effets sur l’ensemble desperformances
des ani-maux. Ils montrent aussi que, même sur des
alpages
bienconduits,
la conduite d’animauxen début de lactation pose des
problèmes spéci- fiques.
Ils fournissent ainsi des élémentsobjec-
tifs de réflexion pour l’utilisation des
alpages
en fonction des
caractéristiques
des animaux(périodes
devêlage,
niveau deproduction)
etde l’alimentation
(apport
de concentré).Remerciements
Nous tenons à remercier la famille Perold d’avoir accepté les contraintes de cette expérimentation, ainsi que nos
collègues du CEMAGREF d’Antony (J.B. Montalescot, G. Camus et J.L. Vigneau) qui ont mis à notre disposition
les compteurs automatiques à lait, ceux du CEMAGREF de Grenoble (J. Barbagin, P. Mathieu et Y. Valleix) pour les pesées et notations des animaux, Y. Page pour la communication des données climatiques, et le personnel du
Contrôle Laitier de la Savoie pour la gestion régulière des
échantillons de lait.
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Summary
Dairy
cowperformance
in mountain pasture : .’effect of concentrate supplementation
level.Seventy-nine
Tarentaisedairy
cows were used in asupplementation
trial conducted over 2 years in mountainpastures. During
the summer, all ani- malsgrazed
from a NorthernAlps pasture
at alti- tudes between 1650 and 2200 m(strip grazing).
Each year and over the whole mountain
pasture
season, 2 groups were formed : the cows from the
High
group weregiven
1.5kg/day
more concentra-te than those of the Low group, on average. The effect of the
supplementation
level was identicalduring
both summers : theHigh
group cows pro- duced 1.1kg/day
more milk than those of the Lowgroup
(P<0.01),
theirprotein
content wasslightly higher
(+ 0.8g//kg)
andthey gained
more live-weight
(+ 6kg)
andimproved
theirbody
scoreby
0.4
points
more than those of the Low group.Body
reserve restoration was
particularly
low in theLow group cows in
early
lactation atturning
topasture.
These results werecompared
with thoseobtained in
plains, highlands
or other NorthernAlps
mountainpastures.
HAUWUY
Agnbs,
BORNARDA.,
COULONJ-B.,
HAL-TEL
L.,
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ge : effet du niveau de la
complementation
en alimentconcentr6. INRA Prod.