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Les objets comme objet d'études

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Academic year: 2022

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Appel à communication

Journée « jeunes chercheurs TELEMM e » du 3 mai 2017

Les objets comme objet d’étude.

Comment appréhender la matérialité en sciences humaines et sociales ?

Parmi les tournants épistémologiques qui ont traversé les sciences humaines et sociales, le « material turn » a reçu, depuis les années 1980, un écho particulièrement vif au sein de nombreuses disciplines. Qu'il s'agisse des réflexions autour du concept de « sémiophore » (POMIAN, 1987), des études sur la culture matérielle (ROCHE, 1997), ou encore des « visual studies » où les artefacts sont envisagés comme porteurs de significations, toutes suggèrent de dépasser l'apparente banalité des choses du quotidien.

De telles approches nous engagent à reconsidérer les limites traditionnelles entre entre sujets et objets, autrement dit entre « humains et non humains » (HOUDART, THIERY, 2011). Certains travaux se sont caractérisés par un décentrement radical du regard : les objets y apparaissent en tant qu’acteurs à part entière de la sphère sociale, au point de se prêter à une analyse biographique, à l’instar des parcours de vie individuels (KOPYTOFF, 1986). Inversement, d’autres analyses, influencées par la grille de lecture marxiste ou les gender studies, mettent en lumière des situations de réification des sujets. Cette chosification révèle à la fois une conception totalement passive de l’objet et une vision quantifiable, mercantiliste voire essentialiste de l’individu.

Initier un « voyage dans l’épaisseur des choses », selon la formule de Francis Ponge, n’est donc pas une tâche aisée, tant l’objet — du latin objectum, « ce qui est jeté devant nous, ce que nous avons en vue » — est polysémique en fonction des approches disciplinaires et des contextes d’étude. Forts de ce constat, les jeunes chercheurs du laboratoire TELEMMe (Aix-Marseille Univ - CNRS) souhaitent interroger la notion dans la continuité des précédentes manifestations scientifiques : « Objects From Abroad » (CNRS, FNRS/NYU, 2012); « Matérialité de l'art à l'âge patrimonial XVIIIe- XXe siècle » (CNRS-IHMC, 2014), et plus récemment dans le champ des migrations :

« Le parti pris des choses en sciences sociales » (EFR, 2016), « L'objet de la migration : la construction de la figure de l'exilé par les objets dans l'espace narratif » (INALCO, 2016), « Bagages et objets en migration » (TELEMMIG, 2017). À l’issue de quatre ateliers pluridisciplinaires — dont les compte-rendus sont accessibles en ligne : http://jjctelemme.hypothèses.org/ — les jeunes chercheurs TELEMMe organisent une journée d'étude avec l'ambition de prolonger le questionnement sur la place in

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vivo, in situ et de visu de l’objet en sciences humaines et sociales, à travers trois axes de réflexion :

- Axe 1 : Comment définir l'objet et sa matérialité ? Selon les approches considérées (historique, anthropologique, juridique, philosophique...), l'objet et les nombreux termes qui y sont associés (choses, biens, matérialité...) revêtent des natures, des formes et des usages variés que les participants sont invités à interroger.

- Axe 2 : Quels sont les rapports et/ou les liens qu'entretiennent les individus avec les objets ? Sujet et objet ne sont pas des entités figées : leurs interactions permettent de nuancer la segmentation communément admise entre ces catégories.

- Axe 3 : Quels sens et valeurs attacher à un objet sorti de son contexte ? Comment le décrire, le replacer et le représenter dans son environnement ? Quelles sont les limites de ses représentations ? La symbolique, la perception et la valorisation des objets offrent des pistes d'étude multiples selon les disciplines (histoire de l'art, histoire, sociologie, géographie, archéologie...).

Les propositions devront être envoyées avant le lundi 27 mars à l'adresse suivante : jeunes.chercheurs.telemme@mmsh.univ-aix.fr, et devront comporter un titre, un bref résumé de la proposition (500 mots environ) ainsi qu'une rapide présentation de l'auteur (nom, rattachement administratif, unité de recherche).

La journée d'étude se tiendra le mercredi 3 mai 2017 à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme, 5 rue du château de l'horloge, 13094, Aix-en-Provence, Cedex 2.

Le repas du midi est offert aux contributeurs de la journée d'étude. En revanche les frais de transport et d'hébergement restent à la charge des participants ou de leur institution de rattachement.

Comité scientifique:

Fabien Bartolotti, doctorant en histoire contemporaine, UMR 7303 TELEMMe (AMU- CNRS)

Claire Boër, doctorante en histoire moderne, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS) Virginie Cerdeira, docteure en histoire moderne, chercheuse associée, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS)

Laure-Hélène Gouffran, docteure en histoire médiévale, chercheuse associée, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS)

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Alexandre Mahue, doctorant en histoire des arts, UMR 7303 TELEMMe (AMU- CNRS)

Solène Rivoal, doctorante en histoire moderne, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS) Sergi Sancho Fibla, post-doctorant en histoire médiévale, LabexMed, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS)

Mathilde Vignau, doctorante en géographie, UMR 7303 TELEMMe (AMU-CNRS)

BIBLIOGRAPHIE

BAUDRILLARD J., 1968. Le Système des objets, Paris, Gallimard.

BOURDIEU P., 1979. La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Les Éditions de Minuit.

COQUERY Natacha, 1998. L'hôtel aristocratique. Le marché du luxe à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne.

FERRIÈRES, 2004. Le bien des pauvres. La consommation populaire en Avignon (1600- 1800), Seyssel, Champ Vallon.

FIGEAC M. (dir.), 2014 [1ère édition 2007]. L'ancienne France au quotidien. La vie et les choses de la vie sous l'Ancien Régime, Paris, Armand Colin.

GARABUAU-MOUSSAOUI I., DESJEUX D. (dir.), 2000. Objet banal, objet social. Les objets quotidiens comme révélateurs des relations sociales, Paris, L'Harmattan.

HOUDART S., THIERY O., 2011. Humains, non humains. Comment repeupler les sciences sociales, Paris, La Découverte.

KOPYTOFF, I., 1986. « The cultural biography of thing: commoditization as a process » in Appadurai A. (Ed.), The social life of things. Commodities in cultural perspective, Cambridge, Cambridge University Press, pp. 64-94

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OVERHOLTZER L., ROBIN C., 2015, « The Materiality of Everyday Life : An Introduction », in Archeological papers of the American Anthropological Association, Vol. 26, pp. 1–9.

PARDAILHÉ-GALABRUN A., 1988. La naissance de l'intime. 3000 foyers parisiens, XVIIe-XVIIIe siècles, Paris, Presses Universitaires de France.

POMIAN K., 1987. Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise: XVIe-XVIIIe siècles, Paris, Gallimard.

ROCHE D., 1989. La culture des apparences. Une histoire du vêtement XVIIe-XVIIIe siècle, Paris, Fayard.

ROCHE D., 1997. Histoire des choses banales. Naissance de la consommation XVIIe- XIXe siècles, Paris, Fayard.

WEBER S. (dir.), 2014. « La géographie des objets », Géographie et cultures, n° 91-92.

Références

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