Présentation
La programmation neurolinguistique (PNL) a été créée dans les années 70 par les Américains John Grinder et Richard Bandler. À la suite de l'observation de personnes considérées comme des modèles d'excellence dans leur domaine, ils ont « décortiqué » les comportements
spécifiques qui permettaient à ces personnes d'atteindre l'excellence. Ils ont ensuite développé des outils pour décrire avec précision ces types de comportements. Enfin, ils ont mis au point des techniques pour permettre à d'autres personnes de s'approprier ces modèles de
comportement, d'installer des changements durables en eux, de faciliter l'accès à leurs ressources personnelles et d'améliorer leurs stratégies internes. La programmation neurolinguistique était née.
La PNL se préoccupe avant tout du « comment faire pour que ça fonctionne bien » plutôt que du « pourquoi ça ne fonctionne pas ». L'approche est basée au départ sur la communication : avec les autres et avec soi-même. Elle propose de reconnaître nos comportements spécifiques quand nous communiquons, puis d'opérer des changements si on le désire.
Voici deux petits exemples qui illustrent les possibilités de la PNL. Le premier décrit une technique qui permet de mieux comprendre nos modes de communication. Le second présente un des outils que la PNL propose pour instaurer des changements durables en soi.
Premier exemple, la position des yeux. Elle permettrait de savoir dans quel « mode de
pensée » on se situe. La plupart du temps, un droitier qui regarde vers le haut à droite imagine une situation : de quoi aurais-je l'air avec des cheveux rouges? En haut à gauche, il se rappelle une situation : qu'est-ce que j'ai reçu en cadeau à ma fête? En bas à droite, il retrouve une sensation corporelle : ah! la douceur du soleil sur ma peau, étendu sur la plage.
En décodant des signes comme ceux-là, associés à des dizaines d'autres, la PNL permet de mieux comprendre ses propres processus de communication et d'enrichir notre compréhension de ce que les autres nous communiquent, verbalement et non verbalement. On comprend facilement que la PNL soit particulièrement utilisée dans les domaines de la vente, de la négociation et des communications interpersonnelles.
Second exemple, l'ancrage. On sait depuis longtemps que l'être humain relie inconsciemment de multiples sensations entre elles. L'odeur de la terre au printemps vous ramène
invariablement au petit chalet de votre enfance; la vue d'une araignée provoque des frissons et vos mains deviennent moites; une certaine chanson vous tire des larmes de bonheur ou alors vous fait cruellement revivre la gêne de ce premier slow...
En utilisant ce phénomène, la PNL prétend associer des sensations ou des ressources qui, en certaines circonstances, font notre force (calme, détermination, patience, courage, etc.) à un point particulier du corps. On y parvient en visualisant et revivant des situations passées de calme, de courage, de patience... tout en exerçant, par exemple, une pression sur un poignet.
Subséquemment, si on a besoin de ces ressources, la stimulation de « l'ancrage » du poignet nous remettrait en contact avec celles-ci.
Est-ce que ça marche?
La PNL utilise toutes sortes de techniques similaires (dissociation, recadrage, etc.) pour aider à changer ou à améliorer des comportements ou des attitudes. Depuis des années, on l'emploie dans l'optimisation des performances, que ce soit en sport, en vente, en gestion ou en relations humaines, en psychothérapie ainsi que dans le traitement des comportements compulsifs et des phobies.
Pourtant, aucune étude scientifique n'a établi hors de tout doute son efficacité. L'Université de Bielefeld en Allemagne a recensé et classifié la majorité des études faites sur la PNL jusqu'en 1998. Le site (http://www.nlp.de/research/info.html) en compte près de 200. Beaucoup font état des divergences concernant les méthodologies de recherche. De très nombreuses concluent que l'efficacité ou les prémisses de base de la PNL (position des yeux, modalités visuelle, auditive et kinestésique, etc.) sont loin d'être démontrées. Par contre, plusieurs études démontrent que la PNL s'est avérée efficace, par exemple pour traiter des phobies1-2, des cas d'anxiété3 ou des problèmes psychologiques4. D'autres concluent que l'endroit où on place ses yeux peut améliorer la mémorisation5, que des praticiens entraînés peuvent effectivement déceler la « modalité » des sujets en observant le mouvement de leurs yeux6 et que la technique de l'ancrage peut bel et bien avoir des effets concrets7. Enfin, une des conclusions qu'on retrouve le plus souvent est qu'il serait souhaitable de poursuivre les recherches, la PNL étant une approche encore très jeune.
Pour obtenir plus de détails sur l'histoire de la PNL, ses multiples usages et ses applications thérapeutiques, voyez l'article « Qu'est-ce que la programmation neurolinguistique? ».
Applications thérapeutiques
Les premières applications de la programmation neurolinguistique concernaient la
communication interpersonnelle et les processus de changement des individus. Rapidement, on y a décelé un potentiel intéressant en relation d'aide, ce qui a donné naissance à la
psychothérapie neurolinguistique. Inspirée des thérapies brèves, cognitives et
comportementales, la PNL propose une démarche pratique et fonctionnelle. Grâce à une panoplie d'exercices, de visualisations et de mises en situation, le thérapeute aide son client à changer ses comportements, et à intervenir sur ses capacités, ses croyances et son identité profonde.
La PNL vise particulièrement les peurs ou les blocages « irrationnels » : « Je n'y peux rien, ça a toujours été ainsi, c'est plus fort que moi... ». Le but n'est pas spécifiquement d'éliminer des comportements, mais plutôt d'avoir un maximum de choix valables face à n'importe quelle situation, de façon à ne pas devoir agir de façon inappropriée simplement parce qu'on ne voit pas d'autres solutions de rechange.
Les champs d'application privilégiés de la psychothérapie neurolinguistique sont l'épuisement professionnel, la dépression, l'affirmation personnelle, les dépendances, les phobies, les difficultés relationnelles, les troubles alimentaires, les problèmes d'ordre sexuel, les difficultés d'apprentissage et le trouble du déficit d'attention.
La PNL s'adresse particulièrement à ceux qui cherchent à obtenir des résultats rapides face à des problèmes ponctuels spécifiques. Elle peut également servir de complément à des thérapies en profondeur de plus longue haleine.
En pratique
On peut suivre une formation en PNL pour devenir un communicateur plus efficace, mieux maîtriser ce qui se rattache aux communications interpersonnelles, expérimenter des modèles de changement ou développer une plus grande flexibilité comportementale.
Plusieurs écoles offrent des formations d'initiation ou des ateliers thématiques qui peuvent durer une ou deux fins de semaine au prix d'environ 350 $ (250 euros) par fin de semaine.
La formation de base complète, permettant de maîtriser les principaux outils de la PNL, conduit à l'obtention d'une attestation de « praticien ». Cette formation s'étend généralement sur une vingtaine de jours échelonnés sur quelques mois et coûte environ 2500 $ ou 2000 euros. La formation de maître praticien, qui suit la précédente et permet d'acquérir de nouvelles techniques, est d'une durée et d'un coût similaire. Il existe aussi des formations postmaître spécialisées dans divers domaines : psychothérapie, affaires, vente, gestion des conflits, etc.
En ce qui concerne les applications thérapeutiques, divers professionnels de la relation d'aide incluent la PNL dans leurs outils d'intervention. Au Québec, les membres de l'Association des intervenants en psychothérapie neurolinguistique offrent des consultations privées au tarif de 60 à 85 $ l'heure. Une consultation d'une heure comprend généralement une période de discussion pour préciser ses objectifs et des d'exercices pratiques permettant d'enclencher et d'enraciner les changements désirés. Un traitement comprend souvent d'une à trois rencontres, rarement plus d'une dizaine.
En Europe, l'Association européenne pour la psychothérapie neurolinguistique accrédite les thérapeutes. Le prix des consultations est de 50 à 60 euros l'heure.
Formation
Le titre d'enseignant en PNL n'est pas un titre réservé. Il existe toutefois des associations nationales et internationales qui ont des normes strictes de certification. Cependant, celles-ci ne s'entendent pas toujours entre elles.
Ainsi, avant d'entreprendre une formation, obtenez des références d'anciens clients, vérifiez quelle est la reconnaissance officielle de l'école ou de l'intervenant et quelle expérience ils possèdent. Sans que cela constitue une garantie absolue, quelqu'un qui réussit à vivre de sa pratique depuis plusieurs années a de bonnes chances d'être compétent.
Au Canada et en Europe, la plupart des formations d'intervenant en psychothérapie neurolinguistique durent plus de 1000 heures (théorie, pratique et supervision
professionnelle). Elles comprennent la formation de base en PNL, les formations praticien et maître praticien en PNL et une spécialisation postmaître en psychothérapie neuro linguistique.
Réparties sur trois ans, leur coût total représente environ 10 000 $ ou 7500 euros.
Livres, etc.
Voici quelques titres intéressants parmi les dizaines de livres qui traitent de PNL.
Cayrol, Alain et de Saint Paul, Josiane. Derrière la Magie, Paris, InterEditions, 1984, 230 p.
C'était, en 1984, le premier livre écrit en français traitant prioritairement de l'utilisation psychothérapeutique de la PNL. Il demeure aujourd'hui pratique, clair et fort pertinent. Un classique.
David, Isabelle. Être au coeur de la PNL, Éditions Québécor, Canada, 1999.
Un guide pratique pour découvrir ou approfondir la PNL, et atteindre ses objectifs personnels et professionnels.
Bandler, Richard et Grinder, John. Les secrets de la communication, Montréal, Le Jour, 1982.
Traduction de Frogs into Princes, un des premiers livres des créateurs de la PNL. L'ouvrage constitue encore une excellente introduction à cette technique. Édité à partir des transcriptions d'un séminaire, il restitue l'esprit naturel et divertissant de leurs présentations.
Bandler, Richard et Grinder, John. Le Recadrage, Paris, InterEditions, 1999, 247 p.
Comment voir différemment, se placer d'un autre point de vue et prendre en compte de nouveaux facteurs. Un livre récent, écrit par les pères de la PNL, qui permet de mettre rapidement en pratique une des techniques privilégiées de la PNL.
Bandler, Richard. Un cerveau pour changer, Paris, InterEditions, 1990, 230 p.
Bandler part de la prémisse que, s'il nous est impossible de changer un événement qui ne dépend pas de nous, il n'appartient qu'à nous de le vivre avec plus ou moins de bonheur. Les techniques et les exercices proposés pour y parvenir sont présentés avec clarté et simplicité.
Dilts, Robert avec Hallbom, Tim et Smith, Suzi. Croyances et santé, Paris, La Méridienne, 1994, 216 p.
Le champ d'application de la PNL s'élargit au domaine de la santé. Les auteurs dépassent les
« trucs comportementaux » et tentent de nous faire voir les liens entre les schémas
inconscients de notre personnalité et notre état de santé. Ils nous proposent ensuite des outils pour transformer ces schémas inconscients qui sont souvent à la base de nos croyances.
Vous pouvez aussi consulter la section librairie du Centre québécois de PNL qui comporte une rubrique Psychothérapie très étoffée et qui offre une description détaillée des livres et de leurs auteurs. www.boutiquescanada.com/Boutiques/cqpnl/
La bibliographie du site de Patrick Merlevede regorge également de livres en anglais et en français, commentés de manière critique. http://users.pandora.be/merlevede/patrick.htm Enfin, le catalogue thématique de la bibliothèque de Proteus vous fournira d'autres références.
Recherche et rédaction : Léon René de Cotret.
Références
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Il est possible qu'un lien devienne introuvable. Veuillez alors utiliser les outils de recherche pour retrouver l'information désirée.
Notes
1. Einspruch, Eric L.; Forman, Bruce D. Neurolinguistic Programming in the treatment of phobias. Psychotherapy in private practice, 6(1), 1988, p.91-100. [Consulté le 11 juin 2002].
http://www.nlp.de
2. Liberman, Marla Beth. The treatment of simple phobias with Neurolinguistic Programming techniques. Dissertation Abstracts International, 45(6), St. Louis University, 1984, p. 86 [Consulté le 11 juin 2002]. http://www.nlp.de
3. Konefal,Janet; Duncan, Robert C.; Reese, Maryann. Neurolinguistic programming training, trait anxiety, and locus of control. Psychological Reports, June Vol 70(3, Pt 1), 1992, p. 819- 832. [Consulté le 11 juin 2002]. http://www.nlp.de
4. Genser-Medlitsch, Martina; Schtz, Peter. Does Neuro-Linguistic psychotherapy have effect?
New Results shown in the extramural section, 1997, Vienne, Autriche, Étude non publiée.
[Consulté le 11 juin 2002]. http://www.nlp.de
5. Loiselle, Francois. The effect of eye placement on orthographic memorization. 1985, Étude non publiée, Université de Moncton. [Consulté le 11 juin 2002] .http://www.nlp.de
6. Buhr, Kai-Olaf. An experiment testing the eye movement hypothesis of NLP by presenting visual stimuli and measuring reaction times. 1997, Étude non publiée, Université de Bielefeld.
[Consulté le 11 juin 2002]. http://www.nlp.de
7. Brandis, Alan D. A neurolinguistic treatment for reducing parental anger responses and creating more resourceful behavioral options, Dissertation Abstracts International. 47(11), California School of Professional Psychology, 1986, p. 161 [Consulté le 11 juin 2002].
http://www.nlp.de
