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L histoire d une petite fille

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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«Nous sommes tous tiraillés entre deux besoins : le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arra- chement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement et de l’identité. Les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre, jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.»

- Mythe mélanésien de l 'île du Vanuatu

L’histoire d’une petite fille

Dounia a 6 ans. Elle va à l’école dans un petit village du Québec. Elle a de grands yeux rêveurs et des cheveux denses comme une nuit pleine d’étoiles. Comme toutes les petites filles, elle aime la vie, jouer, apprendre et découvrir. Mais malgré son sourire, il y a une pointe de tristesse dans ses yeux.

Dounia est une petite réfugiée

qui apporte tout un monde avec elle

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une histoire

de migration

Sa maison, c’est le monde

Synopsis

Dounia (monde, en arabe) raconte l’histoire d’une petite syrienne qui perd sa maison et effectue un périple à travers différents pays pour finalement découvrir que sa maison, c’est le monde.

Forcés de quitter leur ville détruite par la guerre, Dounia, son grand-père Jeddo et sa grand-mère Téta Mouné, prennent la route des migrants. Mais avant de quitter Alep, Dounia cache quelques graines de nigelle dans sa poche. Elle a l’espoir qu’elle seront utiles, puisqu’on lui a toujours dit que les graines de la “Baraka” étaient magiques.

Au long du chemin et face aux difficultés, Dounia fera bon usage de ses précieuses graines. Puisant dans la magie de la culture de Dounia, chacune des graines libérera une force qui permettra aux personnages de surmonter l’un des nombreux obstacles du périple.

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Contexte 7

Un habitant de la terre sur sept est un migrant

Depuis la fin du XXe siècle, le nombre de migrations a explosé. Aujourd’hui, on estime qu’un humain sur trente a quitté son pays de naissance. Pour des raisons économiques, politiques, climatiques... Il n’existe plus un endroit sur terre qui n’est pas concerné.

Ces mouvements de population suscitent de nombreux débats dans les pays d’accueil.

La guerre en Syrie a déclenché la plus grave crise humanitaire depuis la seconde guerre mondiale. Plus de cinq millions de syriens sont devenus des réfugiés.

Ils constituent ainsi la plus importante population de réfugiés du monde.

Un pays dévasté, une culture menacée

La Syrie est un pays de 22 millions d’habitants, avec une histoire de plus de 12 000 ans d’occupation humaine, composée d’une variété de 19 communautés confes- sionnelles, avec une population pluriethnique. Sa ca- pitale, Damas, a été habitée sans interruption depuis 7 000 ans ; sa capitale économique était Alep (habitée depuis 12 000 ans, ce qui en fait la plus vieille ville du monde continuellement habitée), et la ville d’Ougarit a

vu naître le premier alphabet complet du monde.

Dounia et ses compagnons de voyage incarnent l’es- sence de ce peuple si vieux qui doit tout recommencer, comme un enfant qui s’éveille à la vie.

Dans leur exil, ils apprendront du monde qu’ils décou- vriront en même temps qu’ils partageront avec leurs nouveaux amis la richesse de leur culture d’origine et sa grande tradition d’hospitalité et de diversité.

Un thème universel, un enjeu international

Les thèmes de la migration, de l’identité, du dialogue des cultures, de l’inclusion et du vivre-ensemble, sont au coeur de la démarche du projet Dounia.

Les récentes études prouvent à quel point il est crucial pour les jeunes enfants migrants de se voir représentés à l’écran et dans les médias. Désorientés et déraci- nés, iIls ont besoin qu’on leur donne parole et existence pour arriver à faire sens de leur traumatismes, et à s’intégrer dans leur nouveau monde.

Pourtant, et même à l’international, le monde de la création de contenus jeunesse reste peu actif en ce do- maine et très peu d’offres intéressantes s’adressent aux enfants sur ce sujet. C’est précisément ainsi que Dounia se distingue, rendant l’histoire personnelle universelle.

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"Ses cheveux errants, insensés voyagent dans le monde entier."

Dounia (de l’arabe : monde) est une petite syrienne haute comme trois pommes, pleine de joie, qui avance dans la vie à petits bonds, en chantant et en dansant.

Malgré les traumatismes qu’elle a connus et les mo- ments difficiles du voyage, elle est optimiste comme le sont les enfants et découvre le monde avec émerveille- ment.

Parce qu’on dit qu’elles sont belles “comme la lune”, les filles syriennes ont plein d’étoiles dans les cheveux.

Dounia a hérité des cheveux de sa maman, magiques comme le ciel étoilé. Dans l’histoire, les cheveux de Dou- nia vont exprimer ses émotions. Ses cheveux, denses et dansants, symbolisent toute sa différence et sa culture qu’elle balade partout avec elle, jusqu’au Québec, où ils seront souvent cachés dans sa tuque.

Dounia a perdu ses parents, et au début de l’histoire elle vit avec ses grands-parents, dans leur belle et vieille maison du vieil Alep.

Jeddo, quand est-ce qu’on arrive ?

Le personnage de Dounia est proche des enfants : C’est une petite fille espiègle, vive, parfois impatiente et rêveuse, à laquelle les enfants occidentaux s’identifient facilement et qui présentera aux enfants réfugiés, un modèle de référence positif. Dounia incarne l’avenir.

Dounia

Nizar Qabbani, poète syrien.

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“Téta”, en arabe du Levant, est le mot le plus courant pour dire “Grand-Maman”

Mouné Téta

Téta Mouné est la grand-mère de Dounia. “Mouné”, en syrie, signifie toutes les provisions de nourriture : pâte de tomate et de piments, épices, confitures de toutes sortes, fromages, marinades, noix, etc.

Téta Mouné est une femme toute ronde avec des grands yeux bleus qui font comme les petits poissons de la fontaine de la maison. Elle a une fesse de menton, et toujours quelque délice à vous faire goûter. Elle connaît les secrets des saisons, des plantes, des fruits et des fleurs.

Yiiiiii ! C’est la catastrophe… je n’ai plus de graine de baraka !

Théâtrale et émotive, elle se catastrophe d’un rien. Elle a une sacrée peur des “mauvais yeux”, Ay et Choum, qui peuvent surgir à tout moment du dessous de sa robe et lui lancer des mauvais sorts. Quand cela arrive, elle tape du pied et fait gigoter sa robe pour les chasser.

Maman de la maman de Dounia, elle a sous son petit voile, comme toutes les femmes de la famille, des cheveux magnifiques...mais blancs comme la neige !

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“Jeddo” signifie “Grand-papa”

en arabe du Levant. .

Jeddo Darwich

La maman de Dounia avait les cheveux les plus somptueux d’Alep, et quand elle enlevait son voile, on disait qu’ils se déroulaient comme les vagues de la nuit..

On ne sait pas grand chose des parents de Dounia, sauf qu’ils étaient tous deux des activistes, impliqués dans le soulèvement populaire. Son papa a été emprisonné par les forces de l’ordre et sa maman a été enlevée.

Téta Mouné, qui pense que les enfants ne peuvent pas comprendre ces choses-là, raconte à Dounia que sa ma- man marchait au bord de la mer, quand un taureau avec des ailes l’a enlevée et emmenée avec lui. Cette histoire, que Téta raconte à Dounia à chaque fois qu’elle lui demande de lui parler de sa maman, est inspirée de la légende grecque de la princesse phénicienne Europe, enlevée par Zeus transformé en taureau, et considérée comme la mère de tous les européens.

Cette légende démontre que la migration est vieille comme l’origine du monde, en plus d’évoquer très subti- lement l’un des drames de la guerre, l’enlèvement et le rapt des femmes.

Les parents

Dounia

Jeddo est le grand-père de Dounia. Darwich (nom arabe pour Derviche) est son prénom, mais aussi un qualifica- tif qui signifie simple et candide.

Jeddo est un bonhomme un peu gringalet, joyeux et optimiste. Jeddo a une minuscule boutique dans le Souk, tout en bas de la citadelle. Il y vendait des savons d’Alep, des petites boîtes en bois et en nacre et des éponges de mer gigantesques.

Mais la passion de Jeddo, c’est la musique. Il allumait son chicha, mettait son vieux tourne-disque en marche et faisait jouer du Tarab ( forme musicale arabe qui procure un sentiment de transe). Quand il écoutait de la musique, l’oiseau chantait dans sa cage, le vieux chat ronronnait et la fontaine de la maison se réjouis- sait. Il ne voit plus très bien, il a d’épaisses lunettes à quadruple foyers, par contre, il a l’une des oreilles les plus fines d’Alep, qui détectent une fausse note un quart de seconde avant qu’elle ne se produise.

Dounia, ta vraie maison, c’est toi !

Jeddo est un sage et il a toujours le mot pour rassurer Dounia. Il sait que la musique est un langage universel.

Il sait que notre vraie maison, c’est la terre, et que rien n’existe sauf le présent. Et, son secret, c’est qu’il est derviche tourneur. Dounia découvrira le talent caché de son grand-père quand il dansera, au cours du voyage.

de

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Les compagnons de

Dounia, Jeddo et Téta Mouné seront accompagnés dans leur périple vers une terre d’accueil d’un groupe de réfu- giés syriens, aux origines ethniques et sociales diverses.

Il y aura Jan, le jeune musicien kurde et ses parents, Oum Jan et Abou Jan, Lina, la jeune et jolie chanteuse aux cheveux rouges et bouclés, ainsi que Layla et Ali, un jeune couple et leur petit, bébé Shams.

Ensemble, ils vivront les grandes étapes du voyage et se serreront les coudes pour traverser les obstacles. Leur diversité est un rappel de la diversité ethnique, religieuse et sociale du peuple syrien, et de leur solidarité envers et contre la guerre et ses divisions.

voyage

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Ay : Choum, je vais m’effriter.

Choum : En 5000 ans tu n’as pas pris une ride. 3 ans de guerre et tu veux nous ficher la honte mondiale ?

Ay (Aie ! en syrien) et Choum (Honte ! en syrien) sont inspirés des antiques idoles sumériennes (statues avec des yeux surdimensionnés trouvées dans le nord-est de la Syrie, et attribuées à l’an 3000 avant J-C-). Ces deux étranges et surréalistes personnages les accompagnent tout au long de l’histoire.

Ay et Choum ont le rôle du choeur grec, ce “spectateur idéal” qui, dans l’ancien théâtre grec, exprimait au public tout ce que les personnages principaux ne pouvaient pas dire, tels que leurs peurs et leurs secrets.

À mesure que les personnages sillonnent le monde à la recherche d’un refuge, Ay et Choum apparaissent à différents moments. Ils surgissent habituellement d’en dessous de la robe de Téta Mouné et - expriment souvent avec un humour absurde - les plus grandes peurs inconscientes des réfugiés.

Ay et Choum agissent de manière absurde, mais leurs expressions sont percutantes, souvent philosophiques et pleines de sens cachés. Ils incarnent cette dialectique entre désespoir et espoir que vivent tous les réfugiés.

Choum Ay et Rosalie est la première amie de Dounia au Québec. Rosalie est une petite fée, le visage plein de taches de rousseur.

Elle a l’intelligence du coeur et parle avec le sourire.

Rosalie est une petite québécoise de 7 ans. Un tout petit peu plus âgée que les autres enfants de sa classe, parce qu’elle a redoublé sa première année, en raison de son léger trouble d’apprentissage. Rosalie a de la difficulté à l’école, malgré sa vivacité d’esprit.

Oh, c’est une graine de ton pays ? On va la planter dans ta nouvelle maison.

Elle est la fille de la famille d’accueil de Dounia et ses grands- parents. Son papa est un artiste qui joue du ukulélé, et qui viendra faire de la musique avec Jeddo, mélangeant les sonorités de leurs régions du monde.

Elle est un peu comme Dounia, puisqu’elle est une enfant “différente”, un peu extraterrestre. Ensemble, elles s’inventent un nouveau langage, fait de français, d’arabe, de mots mélangés et mal articulés, mais à la sonorité surprenante, poétique et colorée.

Mais la relation entre Rosalie et Dounia sera surtout explorée en saison 2.

Rosalie 17

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Les graines de nigelle

« La graine de la Baraka éloigne le mal du mal ! » Téta Mouné

5 petites graines de nigelle dans la poche de sa veste.

C’est tout ce qui reste à Dounia de sa maison, de son pays. Elle les garde précieusement dans sa poche, les serre, les compte et les recompte dans sa main.

La nigelle, que l’on appelle aussi cumin noir, est une plante aromatique qui donne de belles fleurs bleues.

Ses graines noires sont comestibles. Utilisée en cuisine au moyen-orient comme épice, elle possède également de nombreuses vertus médicinales, connues ancestralement. En Syrie, on l’appelle La graine de la Baraka (Baraka voulant dire bénédiction, abondance et chance) et elle est connue pour soigner toutes les maladies, sauf la mort.

Obstacles, magie et imagination

Le périple des réfugiés est semé d’embûches de toutes sortes. Les frontières fermées, la mer à traverser dans un canot de fortune, les malfaiteurs en chemin, le froid, la peur, les moments de doute et de désespoir.

Surmontés grâce à la magie des graines de nigelle, et à l’imagination de Dounia, les obstacles deviendront autant d’étapes du voyage et les symboles incarnés de son odyssée.

Au bout du voyage, quand elle arrivera enfin à sa nouvelle maison, Dounia pourra planter la dernière petite graine de nigelle, qui poussera et donnera une magnifique fleur bleue, pleine de nouvelles graines et de nouvelles promesses.

La graine de nigelle représente la culture d’origine de Dounia, ses racines, riches et merveilleuses, contenues dans de toutes petites choses, qui lui permettront de puiser en elle les ressources pour se propulser. Elle est donc, à la fois, l’arbre et la pirogue du mythe mélanésien.

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Format

Multiplateforme, le projet Dounia s’adresse aux enfants de 6 à 9 ans et à leurs familles, et décline la propriété en plusieurs volets ; un volet animation, un livre papier et un livre numérique interactif sur tablettes et une série à écouter en baladodiffusion.

Le volet animation se décline en deux versions :

Spécial : Court métrage de 28 min, en plusieurs chapitres.

Websérie : Les chapitres de l’histoire en mode solo, 6 x 5 min.

Structure des chapitres

Les deux premiers chapitres servent à installer les personnages et l’intrigue. Les quatre suivants, quand à eux, sont des étapes différentes dans le chemin qui amènera Dounia de la Syrie au Québec. À chaque étape du chemin, un enjeu spécifique sera exploré, incarné par un obstacle majeur et le dépassement de cet obstacle, grâce la magie libérée d’une graine de nigelle.

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Chapitre 1

du haut, un jasmin qui grimpe le long du mur. L’oiseau de Jeddo piaille dans sa cage, et au centre, la fontaine chante.

Aujourd’hui, c’est la grosse pagaille : Téta et ses copines font le fromage tressé.

Soudain, Téta Mouné s’écrit

Yiii ! C’est la catastrophe, je n’ai plus de graines de baraka !

Les femmes poussent toutes un cri, consternées. Comment peut-on finir la préparation du fromage sans la graine de Baraké ?

Cours vite m’en chercher de chez Abou Abdo ! demande Téta à Dounia. Dounia saute chez Abou Abdo l’épicier et lui demande de la graine de Baraka, parce que sinon, le mal va tout manger le fromage. Abou Abdo rit de bon coeur en lui soupesant un sac et le lui donne. En sortant de chez Abou Abdo, elle prend quelques graines qu’elle enfouit dans la poche de sa veste.

Puis elle court à la maison. Téta jette une poignée de graines de nigelle dans la préparation du fromage. Les femmes, ainsi que Dounia, surveillent la préparation, au dessus du chaudron, comme des sorcières. Une odeur magnifique s’en dégage, remplit la maison, fait sortir les têtes des voisins de leurs maisons.

Dounia

Nous sommes dans un petit village québécois, une épaisse couche de neige couvre le paysage. Une petite fille court vers la maison. Elle ouvre la porte, se précipite à l’intérieur. Elle enlève vite ses bottes, ses mitaines et son habit de neige et court vers la fenêtre du salon, une plante en pot trône sur le bord de la fenêtre.

C’est un bouton de fleur, sur le point d’éclore. Dounia a les yeux qui s’illuminent. Nous plongeons dans les yeux de Dounia qui brillent, nous suivons une étincelle, et survolons le monde pour arriver au dessus d’une ville blonde et brillante de soleil, où des volées des pigeons font des tours dans le ciel, autour des minarets et des clochers d’église. C’est Alep. La ville d’origine de Dounia.

Nous descendons tranquillement, vers le coeur de la ville, jusqu’aux dédales de la vieille ville et du souk, jusqu’à arriver devant une minuscule boutique, celle de Jeddo.

Jeddo est avec Dounia et ils ferment la boutique pour aller déjeuner à la maison. C’est une maison tradition- nelle du vieil Alep. Une cour intérieure ombragée par un arbre fruitier, un escalier qui monte aux chambres

Il est temps maintenant, de faire des tresses avec le fromage. Les femmes sont prêtes, et prennent des boules de fromage chaud qu’elles manipulent pour faire des tresses qu’elles jettent dans de gros bocaux de saumure.

Puis, le travail fini, ces dames prennent le café autour de la fontaine. La voisine lit dans la tasse de Téta Mouné, dit qu’un grand voyage les attend…La tasse de Dounia est toute blanche, avec une petite goutte de café noir au fond.

Mais ce sont tes cheveux Dounia, dans un monde tout blanc !

Le soir venu, Jeddo écoute la télévision avec attention.

Des images des combats dans les autres villes de Syrie sont montrées. Jeddo dit à Téta que ça va commencer à Alep. La jupe de Téta remue. Ay pointe le bout de sa tête.

Téta donne un coup de pied au sol pour qu’il se cache.

Elle demande à Jeddo de se taire et de ne pas faire peur à la petite, que tout est écrit, de toutes façons.

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Chapitre 2

Sur le chemin du retour, Dounia et Jeddo passent chercher Téta Mouné de chez la couturière. Un gros bruit d’explosion. Fumée au loin, cris, panique dans les ruelles. Ça semble être du côté de la maison ! Ils pressent le pas, le coeur entre les jambes. Ay et Choum, les suivent en marmonnant des pensées catastrophes.

L’obus est tombé sur leur maison. La maison est détruite.

Les vitres sont en poussières. La fontaine est écroulée, l’arbre incendié, la cage de l’oiseau est tombée par terre et celui-ci est mort. Dounia éclate en sanglot.

Téta Mouné se donne des claques sur le visage, Jeddo s’appuie sur un mur. Les voisins arrivent pour les soutenir.

Le tourne-disque, par terre, entre les ruines, joue une chanson.

La guerre

La guerre s’est installée à Alep. Les rues deviennent dangereuses, les barrages se multiplient et les gens commencent à quitter. Un obus détruit la maison de Dounia.

Ce soir, la lune est pleine. Téta, qui fabrique des confitures d’aubergine, demande à Dounia de monter avec elle sur le toit pour les faire confire à la lueur de la lune. Téta explique à Dounia que la pleine lune augmente l’effet du sucre. Dounia se dit que c’est magique, comme les graines de nigelle.

Tout à coup, un projectile traverse le ciel et tombe au loin dans un nuage de fumée.

Le lendemain, Jeddo part au souk pour ouvrir la bou- tique. Il passe à côté de chez Abou Abdo, l’épicier, qui lui dit que les affaires vont très mal, qu’il n’arrive plus à s’approvisionner et que ses enfants partent un à un.

La grande mosquée du souk a été détruite, les gens sont inquiets.

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Chapitre 3

Téta fait les valises. Elle veut prendre toute la mouné (provisions) qui lui reste. Elle essaye de faire rentrer ses pots dans sa vieille valise fleurie.

Ay et Choum lui racontent qu’elle n’arrivera jamais à faire entrer tout ça dans sa valise, et que de toutes façons, ils ont tout perdu, et que maintenant ils vivraient comme des mendiants sur le bord des routes.

Téta Mouné panique et fait gigoter sa robe pour les chasser.

Téta habille Dounia pour le voyage : sa veste verte avec ses poches et son capuchon. Elle a des petites bottes aux pieds, on ne sait jamais.

Ils traversent la ville à pied d’un barrage à l’autre. Ils quittent Alep, on les voit tous petits face à la plaine qui s’ouvrent devant eux, à vol d’oiseau. Dounia marche devant. Ils arrivent enfin aux jardins oliviers, qu’ils traversent, jusqu’à un cours d’eau. Leur guide leur dit que s’ils arrivent à traverser la rivière, ils seront en Turquie.

Ils ont faim. Téta Mouné sort quelques unes de ses provisions. Dounia regarde le torrent d’eau. Elle plonge la main dans sa poche...Elle découvre qu’au fond de sa poche, elle a des graines de nigelle !

Aussitôt, une vieille bohémienne arrive pour cuire son pain au bord de la rivière. Téta Mouné lui offre de

En route !

Ils décident de prendre la route des migrants. Il faut partir, marcher vers le Nord. Mais pour quitter la Syrie, il faut traverser une rivière.

Alep est grise. Les nouvelles de la guerre sont écoutées partout.

Jeddo ne va plus au souk, c’est trop dangereux. Téta déprime. Il n’y a plus beaucoup d’eau, ils doivent utili- ser l’eau d’un bidon et être très économes. Le pain est rare.

Jeddo reçoit quelqu’un, qui lui parle de partir. Jeddo trace le chemin avec l’homme : Ils marcheront jusqu’à la Turquie, ils prendront un bateau jusqu’à l’Europe.

Ce voyage, leur seule option, s’appelle le voyage de la mort.

Dounia entend. Et ça l’effraie... Jeddo la prend dans ses bras et lui dit qu’ils iront quelque part où il n’y a pas la guerre, où les oiseaux ne meurent pas, et où même...il y a de la neige en hiver, comme dans les dessins animés !

garnir ses galettes de pain and du thym et du fromage.

La vieille se met à faire plein de galettes.

Dounia pose discrètement une graine de nigelle sur l’une des galettes qui cuit

La graine provoque une réaction magique, la pâte gonfle, gonfle, gonfle, puis s’étend...Le vent souffle et fait s’envoler la galette géante sur l’eau, celle-ci fait comme une planche flottante.

Dounia, Jeddo et Téta Mouné marchent sur la galette comme sur un pont. Les voici de l’autre côté de la rivière, en Turquie.

Ils sont maintenant de vrais réfugiés.

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Chapitre 4

que le bateau va se retourner Ay et Choum. claquent des dents et tremblent, l’un contre l’autre, complètement paniqués, et répètent d’une voix tremblante

C’est la fin, c’est la fin, c’est fini !

Courageuse, Dounia glisse sa main dans sa poche et prend une graine de nigelle. Elle fait un bisou à la graine et en y mettant tout son coeur, la lance à la mer.

La graine fait des étincelles sur l’eau, des milliers de petites étoiles apparaissent autour du petit bateau...

Sa maman surgit tranquillement de l’eau comme une géante, elle porte la barque dans ses mains et chante une berceuse. Puis, comme elle ramassait ses cheveux épars et les cachaient dans son foulard, elle ramasse les vagues et range la mer, qui se calme.

Et alors que le soleil se lève à l’horizon, Dounia ouvre les yeux et voit la rive !

Ils débarquent les pieds dans l’eau jusqu’au bord.

À partir de la rive, Dounia regarde la mer. Une mer bleue ensoleillée, un ciel clair, des collines pleines de maisons blanches et des moulins. C’est la Grèce.

La mer.

Pour voir l’aube, il faut traverser la nuit. La mer médi- terranée est déchaînée, Dounia et ses compagnons de voyage sont à bord du naufrage.

Dounia, Jeddo et Téta Mouné traversent la Turquie et après douze heures de voyage, leur bus s’arrête en haut d’une colline au bord de la mer. Ils rencontrent leurs compagnons de voyage. Il y a Ali, Layla et leur tout petit bébé Shams, Jan le musicien kurde et ses parents et Lina, une jeune et jolie jeune fille aux cheveux rouges et bouclés.

Leur passeur leur distribue des gilets de sauvetage.

Les valises ne montent pas sur le bateau. Ils doivent les laisser derrière eux.

Ils embarquent, la peur au ventre. Jeddo rassure Dounia en lui disant que la mer ne fait pas peur, puisque

La mer, c’est la maman du monde

La mer est calme au départ, mais les choses se gâtent...

Les vagues sont de plus en plus hautes et bientôt, leur canot est malmené par une mer déchaînée. Chaque fois qu’ils sont face à une grosse vague ils ont l’impression

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Chapitre 5

Dounia sort une graine de nigelle et la donne à bébé Shams dans l’espoir de le guérir. Celui-ci la jette immédiatement au feu.

Oh non ! Mais la graine, magique, fait grandir le feu, qui devient multicolore et plein d’étincelles, comme un feu de joie.

Oum Jan se met à battre des mains, Jan joue un morceau, Lina chante, et Abou Jan sort une percussion.

La musique gagne les autres groupes de réfugiés ; ils sortent leurs instruments. C’est la fête improvisée autour du feu magique.

Une dabké part au camp. Les gens se tiennent la main et exécutent des pas rythmés en tournant en ronde.

Jeddo se lève, se met au centre du groupe, et tourne, tourne, tourne sur lui même ! Jeddo est un derviche tourneur qui avait bien gardé son secret...

Bientôt, même les gardes à la frontière macédonienne se laissent gagner par la fête, et entraînés par la danse, ils cèdent à la beauté humaine et ouvrent la frontière.

La frontière fermée .

La frontière entre la Grèce et la Macédoine est fermée, les migrants sont bloqués et ne peuvent plus avan- cer. Dounia expérimente la fermeture qui existe dans le monde entre les humains.

La troupe a marché longtemps, dans les collines en Grèce, puis le long d’un chemin de fer, traversé Athènes, pour rejoindre la frontière avec la Macédoine. Bébé Shams fait ses premiers pas en chemin, Dounia est émerveillée de le voir grandir.

Ils arrivent finalement à la frontière avec la Macédoine.

Plusieurs groupes de réfugiés, comme eux, campent de- vant la frontière. Des hommes armés et des barbelés ferment le chemin. Tout le monde crie

Ouvrez la frontière ! Open the border !

Mais la frontière demeure fermée et les gardes arrêtent toute personne qui essaye de s’en rapprocher.

Les gens dorment par terre ou partagent des tentes.

Oum Jan et Abou Jan font un feu avec des bouts de bois et de tissu. Jan fait des yeux doux à Lina en jouant quelques notes sur son instrument. Bébé Shams a l’air malade, sa mère n’a pas de médicaments pour lui.

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Chapitre 6

C’est alors qu’un oiseau vient dans sa main picorer une graine de nigelle. Puis il s’envole. Elle crie à l’oiseau de revenir. Il s’est posé sur une branche. Et bientôt, la graine de nigelle fait effet...L’oiseau s’illumine et vole vers un autre oiseau, lui gazouille quelque chose à l’oreille, cet oiseau devient alors lumineux, et vole plus loin, vers un autre oiseau, qui siffle quelque chose à un pigeon qui part dans le ciel le transmettre à un pigeonnier sur un toit de Damas qui fait un téléphone, puis un message sur Facebook est lancé, puis une femme, sous un érable aux feuilles jaunes et rouges, reçoit un coup de fil et répond en français.

Quelqu’un appelle Jeddo au téléphone, une dame qui vit au Québec et qui a entendu parler d’eux. Elle connaît justement un village québécois qui cherche une famille à faire venir. Le Canada ? Ils n’y avaient jamais pensé.

La demande est faite et leurs papiers arrivent quelques temps après, avec trois billets d’avion.

Ils prennent l’avion, c’est le ciel, Dounia s’endort.

Quand elle se réveille, elle voit le Canada du hublot de l’avion. C’est vaste, tout rouge et bleu.

Ils sont attendus à l’aéroport par leur famille d’accueil, un couple de québécois et leur petite fille, Rosalie. Ils leur offrent des tuques en laine. Dounia est intimidée, mais souriante. Elle sort la dernière graine de nigelle de sa poche et la regarde.

Le ciel !

Dounia et ses grands-parents attendent leur droit d’asile en Allemagne qui ne vient pas. La graine de nigelle initie un bouche-à-oreille magique qui va jusqu’au Québec où une famille les fait venir.

Abou Jan, Oum Jan et Lina, sont partis vers la Suède rejoindre une partie de leur famille. Ali, Layla, bébé Shams, Dounia et ses grands-parents partent pour l’Allemagne, où ils comptent demander asile. Ils font le voyage clandestinement, cachés à l’arrière d’un camion de livraison, jusqu’à Mannheim.

Arrivés, ils font leurs procédures pour demander asile.

Ils n’ont pas le droit de sortir du camp de réfugiés tant que leur demande d’asile n’est pas acceptée. Le temps passe, la vie n’est pas facile dans ce camp, et l’attente est longue. Tous les jours, ils ont l’espoir que leur demande sera acceptée, et tous les jours, ils sont déçus.

Un jour que Dounia est assise sur un banc, elle sort les graines de nigelle de sa poche et compte combien il lui en reste. Deux. Ay et Choum se glissent à ses côtés.

Ils se font l’écho de toutes ses peines. Son papa lui manque, elle a peur de ne jamais retrouver de maison.

Elle éclate en sanglots.

Rosalie, un tout petit peu plus vieille que Dounia, s’approche et lui dit en français, dans une langue inconnue pour Dounia

“Oh, c’est une graine de ton pays ? Nous allons la planter dans ta nouvelle maison”.

Ils les emmènent dans leur voiture, à travers le paysage d’automne, jusqu’au petit village où ils habitent.

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Epilogue

Dounia est dans sa nouvelle école de village au Québec.

C’est l’heure de la récréation, elle s’habille devant son casier avec Rosalie. Elles enfilent habits de neige, bottes, manteau et mitaines. Rosalie aide Dounia à faire rentrer tous ses cheveux dans sa tuque, c’est difficile parce que les cheveux n’arrêtent pas de s’échapper de tous les côtés.

Elles rient ensemble. Elles courent dehors, dans la cour d’école. Il neige.

Un flocon tombe sur le nez de Dounia, puis est emporté par le vent.

On suit le flocon de neige. Il est enlevé vers le ciel, il passe devant chez Dounia.

De l’autre côté de la fenêtre, la fleur de nigelle vient d’éclore dans son pot.

Le flocon de neige est porté vers le ciel et nous survolons le monde pour arriver au dessus d’Alep, détruite par la guerre...Le flocon de neige se pose sur l’une des pierres chaudes de la citadelle et fond.

L’histoire de Dounia se termine sur la chanson “Le grand cerf-volant” de Gilles Vigneault, avec des notes arabisantes.

Dounia entourée de ses nouveaux compagnons de classe québécois

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Lieux principaux

Alep, Syrie

Alep, l’antique, la merveilleuse, la chargée d’histoires et de secrets, avec ses murs en pain d’épice et ses balcons de pâte d’amande, ses maisons avec leurs cours intérieures pleines de vie, est d’abord le lieu de sécurité, de douceur de vivre et d’origine, comme le ventre d’une maman.

La guerre y sera évoquée par contraste avec la douceur de vie antérieure plutôt que par des images violentes ou choc, trop vues dans les médias.

Le chemin

Entre les deux lieux principaux ; Dounia et ses compa- gnons traversent des champs d’oliviers, une mer d’un bleu éclatant en Grèce, des forêts et des chemins de fer, des autoroutes et des villes d’Europe.

Le voyage se fera en alternant nuit et jour, moments effrayants et difficiles et moments de paix.

Le village québécois

Dounia découvre au Québec un monde nouveau, avec des couleurs et des formes qu’elle n’avait jamais vues avant:

les arbres rouges et oranges en automne, les vastes étendues de neige étincelante, des fruits étranges comme les bleuets et elle verra un écureuil pour la première fois !

Le petit village tout simple sous la neige, avec ses habitants si gentils dans lequel elle atterrit avec ses grands-parents, représente la promesse d’une vie nouvelle où tout est à écrire.

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Direction artistique

Dounia, le monde

Dounia, signifie le monde en arabe, mais aussi, dans son sens plus profond, la vie terrestre.

Comme un jeune enfant, solidement ancré dans ses sens et dans le présent, Dounia s’enracine dans le monde. Couleurs, textures, sons, odeurs, êtres vivants, animaux, son rapport au monde est total et entier.

Traitement général

Les visuels sont portés par le trait simple et expres- sif de l’auteure, Marya Zarif, qui retransmet toutes les émotions et sensations de l’Alep de son enfance, ain- si que ses impressions de petite fille qui découvrit le monde. Remarquée pour ses illustrations et créations d’affiche, Marya signe avec Dounia son premier récit animé.

L’auteure-illustratrice se met à hauteur d’enfant, et transmet dans son trait, les formes choisies et les proportions, le monde vu par la petite Dounia : Téta Mouné n’est pas juste ronde, mais gigantesque, Jeddo est long long long, la ville d’Alep est sculptée dans le pain d’épices, les vagues de la mer ressemblent à la chevelure de sa maman et le Québec, c’est un grand nuage blanc sur lequel on peut gambader.

La direction artistique et la narration font honneur au monde et aux petites choses qui font la vie, malgré le côté dramatique de l’histoire des migrants.

Traitement des décors

Les décors sont minimalistes et impressionnistes. L’idée est de ressentir les lieux et les ambiances, comme dans les yeux d’un enfant, plutôt que de refléter la réalité de manière réaliste.

Le récit se fera en alternant nuit et jour, rêve et réalité, pour emporter les enfants dans un voyage sensoriel et émotif.

Langue

La narration et les dialogues se font principalement dans la langue du diffuseur, à l’exception de certains moments choisis (par exemple, scènes de la vie quoti- dienne à Alep, ou comptine de Dounia avec Jeddo) qui se feront en arabe ou dans les langues des pays de passage.

Ce léger basculement de repères poussera les enfants à se questionner sur le déracinement, sur ce que signifie de perdre ses repères dans un monde nouveau.

Musique

La trame sonore de Dounia est conçue dans une continuité, comme un fil de base qui s’enrichit d’apports, de rencontres, et de paysages, pour refléter le monde.

Les musiques utilisées dans l’oeuvre reflètent le par- cours des migrants d’Alep au Québec et puisent dans un répertoire traditionnel et contemporain provenant du Moyen-Orient (dont Alep est la capitale musicale), mais aussi de tous les pays qu’ils traversent.

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La baladodiffusion Le livre et l’application

numérique

Mon amie Dounia

En pré-lancement de la série d’animation, un feuille- ton-audio de 7 épisodes, intitulé «Mon amie Dounia»

écrit et réalisé en arabe et en français, sera diffusé avec la collaboration de l’émission Radio-Dodo.

Les jeunes auditeurs feront connaissance avec la petite Dounia et pourront suivre ses aventures en grande pri- meur, par l’intermédiaire de la complicité de l’auteure, qui raconte elle-même l’histoire en ondes.

Une opportunité de participation pour les enfants

Le feuilleton-audio en baladodiffusion sera conçu et écrit avec la participation des jeunes enfants réfugiés, constituant une opportunité pour qu’ils participent au discours les concernant. La participation est un des fondements de la charte des droits de l’enfant. Ceci incluent les questions de représentation et média.

Permettre aux enfant d’avoir un mot à dire sur comment ils sont représentés et exprimer leurs expériences de leur point de vue est fondamental.

Le livre de Dounia

L’histoire de Dounia est interprétée, sous la forme d’un album illustré, à destination des enfants à partir de 5 ans (coeur de cible 6 à 9 ans), accompagné d’une application pour smartphone ou tablette iOS et Android. Le duo propose une histoire qui mêle lecture sur papier et animations digitales.

Le livre de Dounia reprend l’essentiel de l’histoire de Dounia, de la guerre à l’arrivée dans sa nouvelle maison, de manière écrite et illustrée. Le livre papier peut vivre de manière indépendante ; c’est à dire se lire sans avoir à recourir à l’application pour apprécier l’histoire.

La boîte magique de Dounia

Le duo livre + application est complémentaire et travaille de pair pour créer un vrai moment magique.

L’application est un complément à valeur ajoutée au

« Dounia a l’opportunité de devenir un agent vers le respect des droits de l’enfant par rapport à un thème surmédiatisé mais très souvent en excluant la voix des principaux intéressés. Le projet Dounia devrait tendre la main et ouvrir la fenêtre pour que l’on soit attentifs à ces voix ». -Andrea Zarif, experte en droits de l’enfant

livre, puisqu’elle transforme le livre en objet-support à la magie en plus d’offrir du contenu supplémentaire.

Ainsi, le livre contient quelques pages cartonnées à sa fin, que les enfants pourront découper et manipuler pour fabriquer la boîte magique de Dounia, un petit théâtre d’ombre. Lorsque la tablette ou le smartphone sont braqués face au théâtre, les décors et personnages apparaissent, comme des marionnettes d’ombres, s’animant et/ou réagissant sous les effets tactiles du lecteur. Des bruitages et une narration sont activés, avec la vraie voix des personnages, avec le choix de la langue.

Des arts populaires revisités

Ainsi, le duo livre + app devient une une version actualisée, moderne et accessible de la Boîte de Dounia (sandouq al’dounia), une sorte de théâtre de marionnettes ambulant, que baladaient jadis les conteurs au moyen-orient et qui était très populaire auprès des enfants des siècles derniers.

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Partenaires

L’équipe

Télé-Québec

La développement de la série animée a été effectué avec le soutien du diffuseur canadien Télé-Québec, qui suit le projet depuis ses tout débuts.

Radio - Dodo

Radio-Dodo aide les enfants en zones de guerre, en Syrie et au Mali, et les réfugiés canadiens à faire de beaux rêves en leur offrant un moment de trêve avant de s’endormir.

L’émission est diffusée au Québec sur le site web, sur le podcast syrien basé en Turquie Radio Rozana et sur la Radio Djekafo au Mali.

L’émission s’adresse aux enfants de 3 à 7 ans, est trilingue (français - anglais - arabe). Le feuilleton-audio «Mon amie Dounia» sera diffusé sur Radio-Dodo.

Owlkids

Pour l’édition du livre, un partenariat avec Owlkids Books, filière de Bayard Canada, est présentement en développement. Depuis 1976, Owlkids publie des livres et des magazines originaux, divertissants et de grande qualité, qui développent le potentiel des enfants et leur

L’auteure - Marya Zarif

Créatrice multidisciplinaire (storytelling, écriture, interac- tivité, illustration, peformances, installations et.. voix !), Marya a développé une expertise de conceptrice-scéna- riste multiplateformes et cumule 10 ans d’expériences en contenu jeunesse.

Née en Syrie, Marya a grandi à Alep. Elle connaît très bien la ville natale de Dounia et les différents enjeux que vivent les syriens depuis le début de la guerre. À l’instar de nombreux syrien(ne)s aux quatre coins du monde, dont un grand bassin de créateurs avec les- quels elle entretient plusieurs liens, le grand drame que vit son pays natal l’a poussée à s’engager.

En 2013, elle co-crée La maison de la Syrie, en hommage à la culture syrienne. Sous sa direction, La maison de la Syrie a présenté plusieurs installations narratives et performances artistiques dans l’espace public dont “La maison syrienne” (Festival Orientalys, 2013), Fleur de jasmin (Festival Orientalys, 2015), La Big Arada (Festival Orientalys, 2016) et “L’heure bleue”

un spectacle-surprise participatif qu’elle a imaginé et mis en scène avec son ami le chef d’orchestre André Pappathomas (Coup de cœur francophone 2006 pour le concert Concert SOUFFLES). En octobre 2018, La inspirent le goût de lire et d’apprendre. Avec de nombreux

livres et ses trois magazines couvrant différents groupes d’âge, les publications d’Owlkids atteignent plus d’un million de jeunes et leurs parents chaque année.

La fondation Je veux jouer

La fondation Je veux jouer, dont l’auteure de Dounia est l’une des cofondatrice, agira comme partenaire du projet Dounia. Grâce à la Fondation et à ses partenaires internationaux, nous nous assurerons que des exemplaires du livre de Dounia en arabe soient distribués dans les camps de réfugiés syriens, ainsi que dans les centres d’ac- cueil dans les pays voisins à la Syrie, où se trouve le plus grand nombre d’enfants syriens.

maison de la Syrie a reçu la Médaille de la Paix du YMCA, dans la catégorie “organisme”.

Marya co-fonde en 2015 « Je veux jouer », une fondation qui a l’ambition de transformer la vie des enfants syriens réfugiés à travers le jeu. La fondation, qui construit des parcs de jeux dans les camps de déplacés en Syrie, a été récipiendaire de la médaille YMCA pour la paix en 2016.

Tobo est un studio de création numérique situé à Montréal, spécialisé dans les contenus pour les enfants.

Créé en 2012 par 3 mamans bénéficiant de plus de 15 ans d’expérience dans le domaine, Tobo compte aujourd’hui plus de 30 collaborateurs et se distingue avec des prix et récompenses nationaux et internationaux.

Tobo a créé plus de 60 jeux et expériences interactives pour enfants, basées sur des propriétés jeunesse du monde de la télé (producteurs et télédiffuseurs) ou de l’édition, en Amérique du Nord et en Europe avec des clients prestigieux tels que PBS Kids, The Jim Henson Company, Télé-Québec, Radio-Canada. Tobo a entre autres réalisé Bayam, la nouvelle offre numérique jeunesse de l’éditeur Bayard qui est un partenaire d’affaires privilégié.

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Notes d’intention de l’auteure

Mon peuple est un peuple de paix, de café, de musique que j’espère vous savourerez un jour, de roses, dont j’espère qu’un jour le parfum vous parviendra.

Khaled Khalifa, écrivain syrien.

Un conte philosophique à hauteur d’enfant

Sans sensationnalisme, sans apitoiement sur elle- même, avec le courage, la candeur et la joie de vivre d’un enfant de 6 ans, Dounia raconte, avec ses yeux d’enfants, ce qu’être un migrant signifie.

Dounia est un projet très fortement ancré dans l’ac- tualité, inspiré des histoires vraies des syriens, depuis le début de la guerre en Syrie, qui dure depuis presque 8 ans. Les personnages, les lieux et les intrigues sont des métaphores imaginaires d’émotions et d’histoires que m’inspirent les vrais réfugiés, dispersés aux quatre coins du monde.

Avec humour, tendresse et poésie, Dounia raconte l’his- toire de tous les migrants, apatrides et exilés du monde.

La parole aux enfants de la guerre

Dounia donne la parole aux enfants qui ont vécu la guerre et la situation de réfugiés et leur offre un mo- dèle de référence positif et qui leur ressemble, qui va les aider à dépasser leurs traumatismes et à se posi- tionner autrement, c’est à dire comme des petits hu- mains qui appartiennent pleinement au monde, auquel ils ont beaucoup à offrir et à partager.

Bien qu’inspirée d’histoires vraies, Dounia et son his- toire sont une fiction d’animation, ce qui permet une distanciation nécessaire à une plus forte identification - donc empathie - de la part du public, surtout des enfants. Parce qu’il utilise l’imaginaire, la poésie et la fiction pour aborder ce sujet grave, le projet Dounia s’inscrit dans une démarche de respect envers la dignité des enfants victimes de catastrophes humaines ou na- turelles.

Créatrice syrienne, née et élevée à Alep, j’y apporte mon approche personnelle et incarnée.

Dounia, dans sa forme, dans son ton, dans sa richesse visuelle et imaginative est une déclaration d’amour à mon peuple et au monde qui leur ouvre les bras.

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MERCI

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