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Les modalités de prise en charge pratique de la polyarthrite rhumatoïde par les rhumatologues au Maroc.

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Les modalités de prise en charge pratique de la polyarthrite rhumatoïde par les rhumatologues au Maroc.

Rheumatoid arthritis management : Rheumatologists practice modalities in Morocco.

Mirieme Ghazi, Anass Kherrab, Radouane Niamane.

Service de Rhumatologie, Hôpital Militaire Avicenne, CHU Mohammed VI. Université Cadi Ayad, Marrakech - Maroc.

Résumé

Introduction : L’objectif de notre travail est d’évaluer les modalités de la prise en charge de la PR par les rhumatologues marocains afin de vérifier leur degré d’adhésion aux recommandations de la société Marocaine de Rhumatologie (SMR).

Matériels et Méthodes : Un questionnaire a été élaboré, validé par un comité d’expert, puis adressé à l’ensemble des rhumatologues marocains. Le questionnaire a été réalisé sur Google forms et envoyé par mail à trois reprises entre octobre et novembre 2015. Le questionnaire comprend des questions à choix multiples et des cas cliniques passant en revue les différents items des recommandations de la SMR. Le degré d’adhésion aux recommandations est évalué sur une échelle d’évaluation.

Résultats : Parmi les 300 rhumatologues exerçant au Maroc, seuls 235 avaient une adresse mail valide. Le taux de participation était de 32,3%.

Le pourcentage de patients qui consultaient à un stade précoce de la PR (moins de 3 mois) était de 26%. Le traitement de fond était immédiatement débuté par 96% des rhumatologues. Le méthotrexate (MTX) était utilisé dans 94,4%

des cas, associé à la corticothérapie par voie orale chez la moitié des patients. La moitié des rhumatologues assuraient le suivi de manière systématique par le DAS 28.

En cas d’échec thérapeutique d’une PR séronégative et non érosive sous MTX, 92.8 % des praticiens optimisaient la dose de MTX jusqu’à 25 mg/j et 64,2% proposaient une association (MTX +SLZ+APS).

En cas d’échec thérapeutique d’une PR sévère active, séropositive et érosive sous MTX, 67,6%

proposaient une biothérapie.

Le pourcentage des patients atteints de PR qui ont eu une biothérapie était de 24%. Dans 64,3%

des cas, le Rituximab était la biothérapie utilisée en première intention. En cas d’échec à un premier anti TNF, 52,6 % des rhumatologues proposaient un autre anti TNF. En cas de rémission persistante, seuls 37%des rhumatologues arrivaient à arrêter la corticothérapie, 81,3% continuaient la prescription du traitement de fond tandis que 60% réussissaient l’arrêt du biologique.

Seuls 38,2 % vaccinaient systématiquement leurs patients recevant les biothérapies.

Mots clés :

Polyarthrite Rhumatoïde (PR);

Recommandations; Enquête.

Abstract

Introduction : The aim of our study was to evaluate the management of RA by Moroccan rheumatologists to verify their degree of adherence to the SMR recommendations.

Materials and Methods : A questionnaire was developed, validated by an expert committee and then sent to all Moroccan rheumatologists. The survey was conducted on Google forms and mailed three times between October and November 2015to all Moroccan rheumatologists. The questionnaire includes multiple choice questions and clinical cases reviewing the different items of the SMR recommendations. The degree of adherence to recommendations is assessed on an evaluation scale.

Results : Among the 300 rheumatologists practicing in Morocco, only 235 had a valid mail address and the turnout was 32.3%. The percentage of patients who consult at an early stage of RA (less than three months) was 26%. The DMARD’s is immediately started by 96% of rheumatologists.

Methotrexate is used in 94.4% of cases associated with oral corticosteroid in half of patients. Half of the rheumatologists ensure systematic monitoring by the DAS 28. In case of treatment failure, 92.8%

of rheumatologists optimize the dose of MTX 25 mg / d; 64.2% offer a combination of DMARD’s in non erosive RA and 67.6% offer a biotherapy in severe, active and erosive RA. the percentage of RA patients who receive a biological therapy was 24%. In 64.3% of cases, Rituximab is the biotherapy used as first line. In case of failure to a first TNF inhibitors, 52.6% of rheumatologists offer another TNF inhibitors. In case of persistent remission, only 37% stopped corticosteroids; 81.3% continued the DMARD’s while 60% manage to stop the biological. Only 38.2% routinely vaccinate their patients receiving biological therapy.

Key words :

Rheumatoid arthritis (RA);

Recommendations; Investigation.

Rev Mar Rhum 2016; 38:38-43

(2)

La polyarthrite rhumatoïde est une affection chronique qui évolue en l’absence de prise en charge optimale vers un handicap sévère[1]. Dans le but de standardiser et homogénéiser la prise en charge de la PR au Maroc, la SMR a élaboré en 2011 des recommandations de bonnes pratiques médicales, mises à jour en 2014 [2].

Ces recommandations servent de référence à l’évaluation des pratiques. Cette évaluation consiste à mesurer, a posteriori, d’éventuels écarts entre la pratique et ces recommandations.

L’objectif de notre travail était d’évaluer la prise en charge de la PR au Maroc.

Il s’agit de la première expérience pour évaluer les modalités de prise en charge pratique de la PR par les rhumatologues marocains et de vérifier le degré d’adhésion aux recommandations de la SMR.

MATéRIELs ET MéThODEs

Nous avons effectué une enquête par questionnaire, auprès des rhumatologues marocains pour évaluer les modalités de prise en charge pratique de la PR.

Le questionnaire a été élaboré et validé par un comité d’experts, puis envoyé par mail à tous les rhumatologues marocains. Il comprend des questions à choix multiples et des cas cliniques établis de façon étroite avec les recommandations de la SMR 2014.

Il comporte quatre parties :

- La première partie vise à recueillir les informations concernant le rhumatologue (secteur d’exercice, ancienneté, titre), le nombre de patients vus par mois, et les caractéristiques de la maladie ( la date du diagnostic, le rythme de la surveillance…).

- La deuxième partie comporte 13 questions à choix multiples : Le 1er item relève les examens complémentaires demandés pour poser le diagnostic d’une PR. Le 2ème, 3ème et 4ème item visent à déterminer les modalités du traitement de fond. Les questions du 5ème au 9ème item précisent les modalités de prescription de la corticothérapie (voie d’administration, la dose thérapeutique, et le sevrage).

La 10ème, 11ème et 12ème question évaluent le suivi des patients (la méthode d’évaluation et le suivi assuré par le médecin généraliste). La dernière question précise le pourcentage des PR en rémission.

- La troisième partie est sous forme d’un cas clinique qui comporte deux items sur l’approche thérapeutique devant une PR en poussée.

- Et La quatrième et dernière partie comporte 11 questions à choix multiples :les 9 premières questions mettent l’accent sur la biothérapie (critères de choix, effets secondaires, durée du traitement et alternative en cas d’insuffisance de réponse).Le 10ème item précise l’approche thérapeutique devant une rémission persistante. La dernière question détermine l’état de vaccination des patients sous biothérapie.

L’enquête a été menée en utilisant l’application Google forms. C’était un simple sondage. En effet, les médecins ont répondu sans consulter les dossiers des patients, sur leur pratique quotidienne concernant la pris en charge de la PR. Cette enquête a été effectuée entre Octobre et Novembre 2015. Un premier envoi électronique a été fait le 14 Octobre 2015, suivi de trois rappels : le 24 octobre, le 08 novembre et le 24 novembre. L’enquête a été clôturé le 29 novembre 2015.L’anonymat des participants a été respecté.

RésuLTATs

Près de 300 rhumatologues sont en exercice au Maroc, 46 n’étaient pas joignables par mail. Sur les 254 mail envoyés, 235 ont été reçus et 19 avaient des mails invalides. Soixante seize rhumatologues avaient répondu, soit un taux de participation de 32,3%. Les questions retournées ont été analysées. Les résultats étaient exprimés en pourcentage. Les réponses incomplètes ont été exclues de l’étude.

La majorité des répondants (41,7%) pratiquaient en secteur libéral, 33,3% en hospitalier et 25% en secteur public. Pour les résultats obtenus sur le nombre d’années d’expérience, 31 % des rhumatologues affirmaient cumuler moins de 5 années d’exercice et 28,2 % plus de 20 années d’exercice. En outre, les participants se retrouvaient majoritairement parmi les spécialistes (71,4

%) alors que 15,7 % étaient des universitaires et 12,9%

étaient des résidents.

Le nombre de patient atteints de PR vus mensuellement en consultation était entre 10 à 20 patients pour 44,4%

des médecins, <10 pour 26,4%, entre 20 à 30 pour 20,8% alors que 8,3% des rhumatologues recevaient plus de 30 PR par mois. D’autre part, le pourcentage de patients qui consultent à un stade précoce de la PR (PR évoluant depuis moins de 3 mois) était de 26%.

Par ailleurs, 95,8% des rhumatologues débutaient le traitement de fond immédiatement après avoir posé le diagnostic de PR. Ce traitement était à base de MTX

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dans 94,4%. Le pourcentage des patients qui recevaient le MTX par voie orale était respectivement de 48% dans le secteur libéral et 38% dans le secteur public.

La corticothérapie par voie orale, chez les patients atteints de PR récente, était prescrite chez plus de 50%

des patients. En moyenne, 71% des rhumatologues prescrivaient une dose inférieure ou égale à 7,5mg/j.

A la phase d’état, le pourcentage de malades qui demeuraient sous corticothérapie au long cours (dans la majorité des cas sous 7 ,5mg/j) était de 66%.

Afin d’éviter de prescrire une corticothérapie orale systématique au moment de la prise en charge d’une PR précoce, 29% des rhumatologues avaient préféré le recours à une seule injection de corticoïde retard en IM tandis que l’option de l’assaut cortisonique a été choisi par 51%.

Parmi les 94,4% des rhumatologues qui assuraient le suivi des patients une fois tous les trois mois, la moitié le faisait de manière systématique par le DAS 28.

Sur l’ensemble des rhumatologues interrogés dans cette enquête, 74% n’avaient pas un médecin généraliste référent qui assure le suivi des malades (par exemple en cas d’éloignement géographique, renouvèlement d’ordonnance….).

Le pourcentage de PR en rémission suivi dans la consultation était en moyenne de 39% (figure1)

En cas d’échec thérapeutique d’une PR séronégative et non érosive sous MTX, 92,8 % des praticiens optimisaient la dose de MTX jusqu’à 25 mg/j et 64,2% proposaient une association ((Methotrexate/

Sulfasalazine/antipaludéens de synthèse) (MTX/SLZ/

APS)). En cas d’échec thérapeutique d’une PR sévère active, séropositive et érosive sous MTX, 67,6% des médecins proposaient une biothérapie.

Le Rituximab était prescrit comme biothérapie de première intention dans 64,3% des cas tandis que le pourcentage de prescription de l’Etanercept, l’Adalimumab et Tocilizumab était respectivement de 15,3%, 8,6%, et 1,4%. Les autres bDMARDs ne sont pas encore commercialisés au Maroc.

Le choix de la biothérapie était guidé dans 80% des cas par l’existence ou non d’une assurance maladie et en second lieu par la meilleure tolérance du traitement, le prix du traitement, la facilité des modalités d’administration et la meilleure efficacité du traitement.

La majorité des rhumatologues (63%) suivaient moins de 25% de malades atteints de PR sous biothérapie.

Sous biothérapie, 19,4 % de cas de tuberculose ont été notés dont 85,7 % sous infliximab.

La grande majorité des patients recevaient une biothérapie pour une durée moyenne de deux ans (figure 2).

En cas d’insuffisance de réponse ou d’échappement à un premier anti TNF, 52,6 % des rhumatologues proposaient un autre anti TNF et 36,8% optaient pour un autre biologique autre que les anti-TNF.

Les anticorps anti-drugs neutralisants (ADA) étaient demandés seulement par 25% des rhumatologues en cas d’insuffisance de réponse ou d’échappement à un premier anti- TNF.

En cas de rémission persistante, seuls 37% des rhumatologues arrivaient à arrêter la corticothérapie, 81,3% continuaient la prescription du traitement de fond tandis que 60% réussissaient l’arrêt du biologique.

Seuls 38,2 % vaccinaient systématiquement leurs patients recevant les biothérapies. Il s’agit dans 90%

des cas du vaccin de la grippe et 70% des cas du vaccin contre le pneumocoque.

Figure 1 : Pourcentage de patients atteints de PR en rémission suivi dans la consultation.

Figure 2 : Durée moyenne de prescription de la biothérapie chez les patients atteints de PR.

(4)

DIsCussION

La PR est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent de l’adulte. Sa prévalence est estimée entre 0,3 et 1 % de la population générale adulte (200 000 patients au Maroc approximativement) [3]. Elle a un impact aussi bien sur le pronostic fonctionnel que vital [1].

Les principaux résultats qui ressortent objectivent globalement un bon degré de concordance avec les recommandations de la SMR dans la prise en charge de la PR (Figure 3).

Le plus haut niveau de concordance (>90%) avec les recommandations a été observé avec plusieurs items:

l’instauration du traitement par les DMARDs dès que le diagnostic de PR est retenu, l’utilisation du MTX comme première stratégie thérapeutique par les rhumatologues marocains chez les patients atteints de PR active, l’optimisation de la dose du MTX jusqu’à 25 mg/j en cas d’échec thérapeutique d’une PR séronégative et non érosive sous MTX, et le « tight control » de la maladie incluant une stratégie thérapeutique dynamique et un objectif clairement défini « Treat to Target » [5-6]

(Figure 3).

Toutefois, il y a des points forts qui restent en discordance

avec les recommandations dans la prise en charge de la PR. Le pourcentage de patients qui consultent à un stade précoce de la PR n’était que de 26%. Ceci s’explique probablement par l’éloignement géographique, l’absence de médecin de famille, et l’utilisation de thérapeutique non médicamenteuse en l’occurrence la médecine traditionnelle. En effet, dans une étude sur l’utilisation de plantes médicinales en rhumatologie, 39% des patients avaient recours aux plantes médicinales avant d’accéder aux soins [14].

Selon les recommandations de la SMR, les corticoïdes à faibles doses peuvent être considérés comme faisant partie de la stratégie thérapeutique initiale (en combinaison avec les csDMARDs) pour une durée maximale de 6 mois, mais ils doivent être arrêtés le plus tôt possible [2-8]. Néanmoins, selon notre sondage, la corticothérapie par voie orale chez les patients atteints de PR récente était prescrite chez plus de 50% des patients et à la phase d’état, le pourcentage de malades qui demeurent sous corticothérapie au long cours était de 66%. Dans ce sens, la SMR a proposé une alternative à la corticothérapie orale quotidienne par la corticothérapie par voie injectable (méthylprednisolone 80 à 120 mg) pour éviter les difficultés de sevrage [2-13].

Figure 3 : Degré de concordance avec les recommandations de la SMR dans la prise en charge de la PR.

DMARDs dès que le diagnostic de PR est retenu

MTX comme première stratégie thérapeutique

Optimisation du MTX

Le « tight control »

Patients PR qui consultent à un stade précoce

Corticothérapie chez les patients atteints de PR récente

Arrêt de la corticothérapie en cas de rémission persistante

Réduction des CsDMARDs en cas de remission persistante

Vaccination des patients PR

0 50 100

(5)

En cas de rémission persistante, seuls 37% des rhumatologues marocains arrivaient à arrêter la corticothérapie. Cet item est le plus controversé. En effet, dans la littérature, près d’un patient sur trois atteint de PR est traité par les corticoïdes au long cours [12]. De même, dans Les recommandations EULAR 2013, la force de la recommandation pour l’arrêt de la corticothérapie n’était que de 8,9±1,2 de niveau d’accord avec un pourcentage de vote de 73% [7].

Chez les patients insuffisamment répondeurs ou intolérants au MTX, et en l’absence de facteurs de mauvais pronostic, il est recommandé d’utiliser une association de traitements de fond synthétiques, telle que la triple association MTX/SLZ/APS [2]. La biothérapie sera prescrite en 2ème lieu si échec de la trithérapie.

Cette attitude permettra d’alléger le cout de la prise en charge de la PR dans notre contexte tout en maintenant les objectifs du traitement. Mais cette recommandation n’est pas largement adoptée par les rhumatologues marocains. Seuls 64% proposaient cette association.

Ceci est probablement dû aux craintes des éventuels effets indésirables majorés par la triple thérapie et aussi la non disponibilité de l’acide folique pouvant diminuer ces effets secondaires et non plus de l’hydroxychloroquine qui est connue par sa meilleure tolérance que la chloroquine qui est commercialisée au Maroc [9-10]. Dans la littérature, en cas d’échec au MTX en monothérapie dans les PR actives, plusieurs travaux ont montré une efficacité supérieure de la trithérapie comparée à la bithérapie (MTX/SLZ ou MTX/APS) et à la monothérapie (MTX ou SLZ seule) avec un profil de tolérance bon [15]. Dans les essais cliniques, le taux de maintien de la trithérapie était bon pouvant atteindre 62% à 5 ans [11]. Aussi, dans une étude multicentrique de non infériorité, les auteurs ont conclu à la non infériorité de la trithérapie par rapport à l’association MTX et Etanercept [9].

En cas d’échec thérapeutique d’une PR sévère, active, séropositive et érosive sous MTX, seuls les 2/3 des rhumatologues proposaient une biothérapie. ceci peut être expliqué par le taux de couverture médicale qui n’était en 2010 que de 33,7% de la population totale, d’après l’Agence Nationale de l’assurance Marocaine. Actuellement, des efforts ont été fait avec une extension à 62% en 2014.

Dans notre étude, le Rituximab était prescrit comme biothérapie de première intention dans 64,3% des cas.

En effet, la SMR propose le Rituximab en première ligne dans sa stratégie de prise en charge de la PR pour son efficacité aussi bien chez les patients naïfs de csDMARDs

que chez les patients qui ont eu une réponse inadéquate aux csDMARDs, son cout le moins cher à l’heure actuelle, et le moins de problème de réactivation tuberculeuse par rapport aux autres biothérapies.

En cas de rémission persistante prolongée, il est précisé que la diminution prudente des csDMARDs peut être considérée [2]. Alors que 81,3% des rhumatologues continuaient la prescription du traitement de fond. Au fait, l’arrêt des csDMARDs chez les patients atteints de PR établies en rémission est suivie par des poussées chez environ 70% des patients[4]. Par conséquent, cette recommandation met le point sur la réduction des csDMARDs plutôt que sur leur arrêt.

En cas d’insuffisance de réponse ou d’échappement à un premier anti TNF, les anticorps anti-drugs neutralisant (ADA) étaient demandés seulement par 25% des rhumatologues du fait de leur introduction récente au Maroc et leur cout cher.

Enfin, la vaccination des patients sous biothérapie devrait être systématique, cependant seuls 38,2% des rhumatologues vaccinaient régulièrement leurs patients recevant un traitement biologique. Dans la littérature et conformément aux nouvelles directives de la CDC (Center for Disease Control), les patients atteints de PR devraient recevoir un vaccin annuel contre la grippe, ainsi que la vaccination anti-pneumococcique [16].

Notre étude a des limites. le taux de participation n’était que de 32% et ne s’agissant que d’une enquête, les résultats pourraient différer de la pratique courante.

Cependant, les données représentent au moins le point de vue des participants et peuvent servir de référence sur les modalités de la prise en charge des patients atteints de PR dans la pratique clinique. Aussi, ces données reflètent l’avis des participants à l’enquête et pas nécessairement l’opinion générale des rhumatologues.

CONCLusION

La prise en charge des patients atteints de PR est un challenge et les recommandations aident à sa standardisation. Au Maroc, les modalités de prise en charge de la PR ont globalement un bon degré de concordance avec les recommandations de la SMR.

Néanmoins, il y a des points importants qui restent en discordance avec ces recommandations. En effet, la corticothérapie reste largement prescrite alors qu’elle doit faire partie de la stratégie thérapeutique initiale (en combinaison avec les csDMARDs)

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pour une durée maximale de 6 mois, et doit être arrêtée le plus tôt possible. Aussi, Chez les patients insuffisamment répondeurs ou intolérants au MTX, et en l’absence de facteurs de mauvais pronostic, il est recommandé d’utiliser la triple association MTX/SLZ/

APS. Sauf qu’elle n’est pas largement adoptée par les rhumatologues marocains. Cette attitude permettra d’alléger le cout de la prise en charge de la PR tout en maintenant les objectifs du traitement. Enfin, l’accès à la biothérapie est encore limité à cause du taux de couverture médicale bas.

DéCLARATION D’INTéRêT

Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt.

RéféRENCEs

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Références

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