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Causerie présentée au congrès annuel de la Fédération Québécoise de la Faune, Québec, le 28 novembre 1969.

Par Austin Reed

De façon générale, les problèmes reliés à la sauvagine n'ont pas été discutés è cette réunion. Généralement, ce sujet a été traité en détails aux réunions du Comité de Liaison dés Oiseaux Migrateurs.

Pour cette raison, plusieurs d'entre vous n'ont pas eu a faire face directement aux pro dèmes concernant nos canards et nos oies. Ce que j'aimerais faire ici aujourd'hui, c'est vous parler de nos

popu—

lations de canards et de leur exploitation; vous décrire brièvement ce qui s'est produit ces dernières années, ce qui se passe aujourd'hui et ce è quoi l'on peut s'attendre dans l'avenir.

Premièrement, regardons ce qui se passe chez les chasseurs.

Nous avons des données précises sur le nombre de chasseurs de canards, seulement depuis 1966, soit depuis l'apparition du Permis canadien concernant la chasse aux oiseaux migrateurs. Avant cette date, nos statistiques étaient incomplètes. Néammoins, je crois qu'il est évident pour tous et chacun que le nombre de chasseurs a augmenté dramatiquement durant les dix dernières années. Nous avons tous noté aussi une diminution des terrains de chasse. Dernièrement, certaines parties du lac St—Louis et du Bassin de Laprairie ont été fermées à la chasse par les autorités municipales. Le remplissage et le drainage ont détruit plusieurs marécages — mais nous reviendrons sur cet aspect de disparition un peu plus loin. Il suffit de dire que chaque année, un nombre croissant de chasseurs doit s'accomoder d'une superficie de plus en plus restreinte.

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Qu'en est—il des canards, maintenant?... Même dans les meilleures conditions, il est extrêmement difficile de dénombrer les canards. Dans l'est du Canada, cette tâche est pire que partout ailleurs. Malgré cela, nous pouvons nous tenir à date sur les chan—

gements dans l'abondance de la plupart des espèces de canards. Nos

"outils" consistent en des inventaires locaux au printemps, à l'été et l'automne; des informations fournies par le chasseur; le bagua—

ge et les retours de bagues; les recensements hivernaux faits aux

Etats—Unis, et enfin, d'une grande impôrtance, "l'inventaire des ailes".

Les informations provenant de ces méthodes démontrent que plusieurs espèces de canards sont moins abondantes qu'il y a une décade. Les canards des prairies, notamment le morillon a tête rouge, le morillon à dos blanc et le malard (dont plusieurs migrent à travers notre pro—

vince) ont souffert de la sécheresse qu'ont connue les provinces de l'ouest depuis quelques années. Mais ici, dans l'est, où la séche—

resse est à peu près inconnue, les canards noirs ont diminué depuis les années 1954-56, et plusieurs autres espèces paraissent moins nombreuses. D'autres espèces, cependant, maintiennent leurs popula—

tions, tandis que dans quelques cas, les populations augmentent.

Quels sont donc les facteurs qui règlent ou déterminent l'a—

bondance d'une espèce/ Comme vous savez, les canards, comme les autres oiseaux de nos régions, nichent et élèvent leurs couvées cha—

que printemps, et ainsi augmentent leurs nombres. A l'automne, les chasseurs en prélèvent ou "récoltent" Un certain nombre. De plus, au cours de l'année, certaines causes naturelles, comme la prédation, les épidémies, le manque de nourriture, éliminent d'autres individus.

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et aux causes naturelles doivent se balancer pour que la population demeure stable. Mais ces trois facteurs sont influencés par d'autres circonstances.

La production de jeunes et les morts naturelles sont aussi affectées par les conditions atmosphériques, l'abondance de prédateurs et la qualité de nourriture disponible (pour les parents avant la ponte, pour les jeunes après l'éclosion et pour tous durant les mois critiques de l'hiver). Le nombre de canards abattus par le chasseur dépend du nombre de chasseurs, des conditionS'atmosphériques et d'au—

tres faCtéurs.

L'influence dd ces facteurs change, parfois drastiquement, d'une année à l'autre, de sorte qu'ils sont imprévisibles.

Il existe toutefois un facteur dominant qui limite l'abondan—

ce de toute espèce de sauvagine — c'est l'ESPACE VITAL. Durant la saison de reproduction, les canards ont besoin d'espace pour nicher et pour élever leurs jeunes en paix; les canards en migration ont besoin de sites de repos et de territoires où renouveler leurs réser—

ves de nourriture; durant l'hiver, ils ont aussi besoin d'espaces riches en nourriture pour survivre aux temps froids.

Les canards ne peuvent pas être entassés indéfiniment — au contraire 1 Au—delà d'une certaine densité, leurs nombres seront ré—

duits par la maladie, un taux de - production inférieur, voire même la famine. Donc, le nombre maximum de canards est déterminé par la disponibilité de l'habitat. De plus, on peut s'attendre à des fluc—

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tuations plus' ou moins grandes suivant l'opération des facteurs.

comme la :température, la nourriture et la prédation.

'Quelle est donc la situation ici, au Québec, concernant cet aspect important de l'habitat?

Depuis l'arrivée de Louis Hébert, nous sommes en compétition avec la sauvagine pour la terre et l'eau qui sont nécessaires pour leur survie. Les basses terres fertiles du St—Laurent étaient — et sont encore aujourd'hui — nos régions les plus riches en canards.

C'est une région utilisée par des milliers de canards pour la repro—

duction et aussi par des milliers de migrants. Ces mêmes terres basses ont également attiré l'homme. C'est ici qu'il a changé le visage de la terre avec sa hache et sa charrue; avec ses maisons, villages villes, complexes industriels, ponts, etc. C'est ici que la pollution, causée par ses activités, est la. plus évidente. Donc,, au Québec, nous faisons une. concurrence totale aux- canards pour les rives, les marécages et lesoeux du, St—Laurent.

Je n'ai pas besoin de- vous dire qui est en train de gagner Depuis quelques années 'l'expansion de..l'agriculture, de l'in—

dustrie,et- du développement urbain a sévèrement réduit l'habitat de.

la sauvagine. Pensez aux marécages del,aprairie,.perdus avec la cone, truction de la Voie Maritime-, -les îles prés de l'île Ste—Hélne,

encore récemment-un terrain propice.à la nidification du canard — ,occupées maintenant par Terre 'des Hommes;. l'îledes.:Soeurs,!où nichait

grand nombre de canards noirs , Hde- pilets et de sarcelles —maintenant site eUn complexé résidentiel. leme ici, -.sur la.côte de Beaupré;.

plusieurs milliers d'âcres de marécages ont été perdus.ou-le s.eropt

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complexe industriel qui l'accompagnera.

Il se passe cependant des choses plus encourageantes. Depuis quelques années le Service Canadien de la Faune a mis sur pied un programme d'acquisition et de conservation de l'habitat d'importance

vitale pour la sauvagine. Le Service a déjà acquis deuX territoires de grande jmportance — les Iles —de—la Paix, dans le Lac St. Louis, et Cap Tourmente — et il est en train de négocier plusieurs autres acquisitons. Le Service de la Faune du Ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pèche étudie la possibilité d'entreprendre un programme similaire. Si nous continuons à progresser

en ce sens, nous verrons la majorité des principales terres marécageuse conservées pour le canard et le chasseur.

Il est à espérer qu'au furet à mesure que l'opinion

publique appuiera ce programme de conservation de l'habitat,des gains :substentiels en résulteront. Quand les industries et le commerce

accepteront le fait que la conservation de la faune et de la récréation qui en résulte sont essentiels au bien—être de- notre société, ils

choisiront pour leur expansion des terrains moins critiques pour la faune. Des Associations de Chasse et Pêche — comme celles que vous représentez— exercent déjà une pression dans cette ligne de pensée et jouent un rôle très important comme "chiens de garde"

de nos terrains marécageux. Dans l'avenir, plusieurs de vos associations joueront, peut—être, un r.ôle encore plus grand, en acquérant ou en prenant la respOnsabilité de certains terrains

valables — comme le font déjà quelques Sociétés d'Histoire Naturelle.

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Dans le Grand Nord Québécois, il n'y e pas de menace immédiate quant ê l'habitat du canard. Cette région produit moins de canards l'acre que la Vallée du St—Laurent, mais l'immensité du territoire ajoute considérahlement ê nos populations automnales de canards,

En ce qui concerne le problme d'espace, nous devons accepter que l'habitat de la sauvagine aille en diminuant, mais nous arrivons rapidement au point où nous pourrons exercer 'un meilleur contrôle, i.e. que nous perdrons de moins en moins detrrains . inutiIement‘

J'ai mentionné, il y e quelques minutes, que certains facteurs, comme les conditions atmosphériques, etc., influengaient l'abondance des panards, provoquant des fluctuations d'une année ê•

Regardons maintenant comment on pourrait profiter de ces fluctuations. Beaucoup de ces facteurs Sont- omprévisibles

aujourd'hui, mais â mesure que la recherehe comblera . le vide de..

nos connaissances, plusieurs de ces facteursueViendrônt prévisibles.

De plus, avec une amélioration de nos méthodes elnVentaires,

e

t avec la coopération accrue des chasseurs' danSles."inventaires d'ailes" les questionnaires, les retours de bagues nous serons capables de déceler rapidement, eut—êtrè même de prédire, les changements d'abondance chez les espèces les pliis importances:.

De lê, nous serons capables de profiter de ces changements en faisant certaines modifications dans leS rbglements pour encourager' le

chasseur ê diriger ses efforts vers les espces les plus abondantes, pour ainsi réduire la pression de chasse sur les espbces menacées.

Ce genre d'aménagement se pratique déjê sur une base réduite, mais nul doute• qu'il devra être amplifié s dans l'avenir.

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Par exemple, on croyait que les morillons et les garrots pouvaient sabir un plus grand effort de chasse alors on a accordé un "bonus" de deux canards additionnels par jour pour ces espèces.

Quand il est devenu évident, il y a quelques années, que le canard huppé était en danger, la limite a été bas baissée â un canard

huppé par jour, sans changer la limite générale. i,vec le "retour"

de ce canard, nous enlevons graduellement cette restriction.

Alors, que peut-on prédire pour l'avenir de la chasse aux canards dans le Québec/

Avec moins d'habitat et plus de chasseurs,•il y ara, en général, moins de canards â partager. Cependant, par•- une manipulation minutieuse des règlements, nous pourrions exploiter nos populations dé canards plus efficacement, et ainsi éliminer la nécessité_de fairecbs restrictions sévères.

Il est probable que, pour quelques années encore, les plongeurs-. morrilons, garrots, eider, macreuses, kakawi-

nécessiteront très Peu de changements dans lés règlements.

Cependant, notre canard noir a diminué considérablement depuis les années 195456 jusqu' 1967, et n'a enregistré que de légers gains depuis. Si leur nombre n'augmente pas sensiblement d'ici quelques années, des restrictions seront nécessaires La limite journalière pourrait étre réduite, la date d'ouverture retardée, ou les heures légales de chasse modifiéds, selon l'efficacité de l'un ou de l'autre de ces moyens. Gec'J_ n'est qu'un bref exemple de ce que - l'avenir réserve au chasseur de sauvagine. Peut-être co

vos questions nous. permettront-elles d'examiner d'autres possibilités.

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Nous ne pouvons plus nous permettre de chasser les canards comme si toutes les espèces étaient égales. Si nous continuons a' le faire, nous verrons certaines espèces drastiquement réduites par une trop forte exploitation et d'autres"gaspillées", par une sous—exploitation. Si nous voulons profiter pleinement de nos ressources,..nous'devons exploiter shaque espèce suivant son habileté â remplacer ses pertes.

L'amenaçement"par espèce" est donc une des clefs de l'avenir de la chasse aux'canards. Mais notre succès dépendra grandement de la coopération du chasseur. Si cette méthode doit roussir, il faudra que le chasseur soit capable d'identifier â peu près une douzaine d'espèces de canards — et souvent avant de tirer. Ceci est un défi qu'aucun autre groupe de chasseurs n'a â relever.

Mes contacts avec des chasseurs ces dernières années m'ont convaincu qu'un nombre toujours croissant est fier de son habilité

identifier Tes canards, Ce faisant, ils augmentent le plaisir qu'ils retirent de leur sport. Ils profitent pleinement de chaque canard.

Mais tous et chacun doivent accepter le.-défi et reconnaître le délicat équilibre sur lequel l'avenir de la chasse repose. f.

ce moment—lâ, et seulement lâ, nous assurerons la perpétuité de ce sport stimulant.

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