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C+ Novembre 2012 c c c c c b c Stable Valide jusqu à octobre 2013

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(1)

Crédit Mutuel du Sénégal, Sénégal

Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) est une société coopérative d’Epargne et de Crédit qui a démarré ses activités en 1988 dans la région de Kaolack. En juillet 2000, le CMS reçoit son agrément en tant que Fédération des Caisses de Crédit Mutuel du Sénégal (FCCMS) par le Ministère de l’Economie et des Finances. Le réseau de la FCCMS est composé de 90 caisses agréées qui opèrent en milieu rural et urbain avec 204 points de vente proposant des services de crédit, d’épargne et de transfert d’argent. Au 30 juin 2012, la FCCMS avait un encours de crédit de 96 026 M FCFA (146,4 M EUR) pour 114 555 emprunteurs actifs et un encours d’épargne de 100 646 M FCFA (153,43 M EUR) pour 458 116 épargnants.

Rating Smart GIRAFE

Rating Date G I R A F E +CP Notation précédente:

α

, Octobre 2005 Microrate

C+ Novembre 2012 c c c c c b c

Stable Valide jusqu’à octobre 2013 Distribution des ratings

Indicateurs de performance

M EUR Déc. 2011 Jun. 2012

Actif 214,8 220,2

Encours de

crédit 143,9 146,4

Emprunteurs

actifs 108 002 114 555

ROA 0,9% 2,1%

CES 30 + r 5,6% 6,2%

Rendement du

portefeuille 18,5% 19,8%

Contact Planet Rating Edouard Sers

esers@planetrating.com +221 33 825 7540 Contact IMF Mouhamed Ndiaye mndiaye@cms.sn +221 33 869 4848 REF: ES/210212

Eléments-clés de la notation

 Les dysfonctionnements constatés par les organes de supervision fin 2011 dans la gouvernance du CMS ont résulté au recentrage des activités du CMS, au remplacement début 2012 des dirigeants élus et en la réorganisation de l’équipe de direction. Ces changements, sous le leadership du nouveau Directeur Général, ont déjà permis au CMS d’appliquer de nombreuses recommandations des organes de supervision afin d’améliorer sa gouvernance et ses contrôles internes. Les dirigeants élus font preuve d’implication mais doivent encore prouver leur capacité à guider et superviser une institution de l’envergure du CMS.

 L’efficacité du contrôle interne est significativement impactée par les faiblesses du système d’information et l’insuffisante ségrégation des tâches qui ne favorisent pas suffisamment le respect des procédures et la prévention des fraudes.

 L’institution dispose d’un personnel opérationnel compétent qui applique de façon satisfaisante une méthodologie de crédit qui reste toutefois basique pour les principaux produits de prêt. Le CES 30+r atteint 6,2% à fin juin 2012 et suit une légère tendance à la hausse depuis 2010.

 Le ratio d’adéquation des fonds propres de base est de 16,4% à fin juin 2012, et reste faible compte tenu du niveau de provisions supplémentaires demandées par la mission conjointe DRS-SFD/BCEAO qui abaisse ce ratio bien en deçà des exigences réglementaires.

 Sur les cinq dernières années, le CMS a enregistré une rentabilité positive et le ROA atteint 2,1% à Juin 2012. L’institution dispose d’une bonne qualité de revenus grâce à une vaste gamme de produits, sa position de leader, et au réseau le plus étendu au niveau national. Le CMS a par ailleurs su maintenir sa notoriété grâce aux efforts de communication déployés dans le réseau.

 Le niveau de respect des principes de protection de la clientèle doit encore être amélioré, notamment en termes de prévention du surendettement, de transparence et de traitement des clients. Les initiatives nécessaires à une amélioration dans les deux premiers domaines dépendent fortement du secteur dont le CMS est un des principaux acteurs.

Tendance

La note a été octroyée avec une tendance « stable » pour les douze prochains mois grâce au maintien attendu de la performance financière et aux résultats progressifs des initiatives du CMS destinées à améliorer sa gouvernance et ses contrôles internes qui ne devraient toutefois porter leurs fruits qu’à moyen terme.

D C-

C C+

C++

B- B

B+

B++

A- A

CMS 1er quartile

2è quartile

3è quartile

4è quartile

(2)

Profil du CMS

Crédit déc. 2009 déc. 2010 déc. 2011 juin. 2012

% emprunteurs femmes n/d n/d n/d 41,3%

% emprunteurs en zone rurale n/d n/d! 44,5% 41,5%

% emprunteurs sans garantie réelle 0,0% 0,0% 0,0% 0,0%

% emprunteurs avec une assurance vie-crédit n/d n/d n/d n/d

% crédits destinés aux activités agricoles n/d n/d n/d n/d

% crédits en monnaie locale 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Objet du crédit Méthodologie Garantie Fréquence de paiement

Micro-entreprise  Groupe solidaire  Garantie de groupe  Hebdomadaire 

PME  Banque villageoise  Garant  Bimensuel 

Agriculture  Groupe d’entraide  Biens mobiliers  Mensuel 

Découvert  Individuel  Hypothèque  Flexible 

Education 

Consommation  Montant (% du PIB par habitant) Terme (en mois) TEG1

Logement  Min 18,7% Min 3,0 Min 18,3%

Carte de crédit  Moyenne 133,7% Moyenne - Moyenne 21%

Autre  Max 9 369,6% Max 60,0 Max 25,1%

-

Epargne

Compte courant 

Epargne volontaire  Montant (% du PIB par habitant) Terme (en mois) TEG

Epargne à terme  Min 0,4% Min 6,0 Min n/d

Epargne à objet spécifique  Moyenne 41,2% Moyenne n/d Moyenne n/d

Facilitation d'épargne  Max n/d Max 60,0 Max n/d

-

Assurance Services de paiement Services non financiers

Type d'assurance Type de service Thème Sensibilisation Formation Services

Crédit-vie  Carte de débit  Services d’appui aux entreprises   

Vie  Chèque  Education, Santé   

Logement  Carte de crédit  Emancipation de la femme   

Agricole  Paiement via mobile  Démocratie et droit de l’homme   

Santé  Transfert de revenus  Environnement   

invalidité  Paiement de services 

1 En prenant en compte l’épargne obligatoire, le TEG varie entre 25% et 39%.

- 20 000 40 000 60 000 80 000 100 000 120 000

12-06 03-07 06-07 09-07 12-07 03-08 06-08 09-08 12-08 03-09 06-09 09-09 12-09 03-10 06-10 09-10 12-10 03-11 06-11 09-11 12-11 03-12 06-12

Millions

Evolution du portefeuille de prêts

Gross loan portfolio Disbursed loan portfolio Outstanding savings balance

39% 35% 37% 41% 38% 41%

16% 15% 18% 13% 14% 14%

22% 28% 23% 19%

15% 15%

10%

8% 7% 9%

7% 9%

12%

14% 15% 18%

25% 22%

- 20 40 60 80 100

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Milliards de FCFA

Portefeuille de prêt par produit

Crédit Aménagement Equipement Social Crédit Fonds de Roulement

Crédit Conventionné Crédit d'Investissement Pro

Autres produits de prêt

8.2%

10.3%

13.5%

13.6%

13.9%

18.9%

21.7%

Saint-Louis Sud-Ouest Kaolack Sud-est Dakar Banlieue Thies Dakar Centre

Encours du portefuille par région - Juin.

2012

20% 20% 24% 24% 25% 24%

54% 48%

45% 44% 38% 38%

16% 19%

17% 15%

17% 18%

7% 8%

6% 6%

7% 7%

4%

5%

5% 5%

5% 5%

0%

0%

3%

6%

7% 7%

- 20 40 60 80 100 120

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Milliards de FCFA

Portefeuille d'épargne par produit

Comptes à vue Epargne sur livret Comptes à terme Dépôts à terme Plan épargne projet Autres

Note : Le portefeuille de prêts déboursés en déc. 2008 n’est pas disponible.

(3)

Secteur de la microfinance

Avec l’appui des bailleurs de fonds et opérateurs techniques internationaux, les premières institutions de microfinance (IMF) ont vu le jour au Sénégal à la fin des années 80.

Depuis, le secteur s’est fortement développé et enregistrait 238 Systèmes financiers décentralisés (SFD)2 fin 2011 qui desservaient 2,4 millions de bénéficiaires pour un encours de crédit de 221 MM FCFA (336 M EUR) et un encours d’épargne de 174 MM FCFA (265 M EUR)3. L’encours d’épargne et de crédit du secteur a ainsi plus que doublé en cinq ans et a été multiplié par cinq depuis 2002. Selon les statistiques de la BCEAO, le taux de bancarisation est estimé à 6% au Sénégal fin 2010 tandis que le taux de pénétration des SFD est estimé à 13,15%4 au 30 juin 2012 par la Direction de la Microfinance. Le taux de pénétration des SFD varie fortement d’une région à une autre avec un maximum enregistré pour la région de Dakar (24,8%) et un minimum pour la région de Matam (3,3%) en juin 2012. La région de Dakar représente ainsi 45% de l’encours total d’épargne et 44% de l’encours de crédit du secteur au 30 juin 20125. Le secteur de la microfinance sénégalais est fortement concentré. Ainsi le SFD leader sur le marché, le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) cumule 46,2% de l’encours total du secteur et 64,8% de l’encours d’épargne.

En outre, les 3 SFD leaders (CMS, UM-PAMECAS et ACEP) totalisent à eux seuls plus de 80 % de l’encours de crédit et d’épargne. Trois SFD ont également connu une forte croissance au cours des dernières années (Microcred, U-IMCEC et CAURIE-MF) et représentent près de 15% et 11% de l’encours de crédit et d’épargne respectivement.

Dans les années 90, dans un contexte de crise du système bancaire qui a entraîné la disparition des institutions nationales de financement du développement, les autorités de l’UEMOA ont entrepris une réforme de la politique de la monnaie et du crédit visant à diversifier le paysage financier et bancaire. Ce processus a résulté en l’adoption en décembre 1993 par le Conseil des ministres de l’UEMOA de la « Loi portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit » (communément appelée loi Parmec6) qui a été adoptée au Sénégal en janvier 1995. La mise en œuvre de la réglementation Parmec a permis une croissance rapide du secteur mais n’a pas empêché l’apparition de défaillances tant au niveau des SFD (non respect des dispositions réglementaires et des ratios prudentiels, augmentation du risque de crédit, problèmes de

2 Les institutions de microfinance (IMF) sont plus couramment appelées Systèmes financiers décentralisés (SFD) dans la zone UEMOA.

3 Evolution des indicateurs des SFD de l’UEMOA à fin déc. 2011, BCEAO.

4 Formule de calcul du taux de pénétration des SFD : nombre de membres- clients des SFD / population totale du Sénégal.

5 Rapport sur la situation globale du secteur au 30 juin 2012, Direction de la Microfinance du Sénégal.

6 Projet d’Appui à la Réglementation des Mutuelles d’Epargne et de Crédit.

gouvernance, faiblesse des contrôles internes, etc.) que des autorités de contrôle (forte augmentation du nombre d’autorisations d’exercice accordées à des institutions non- pérennes, insuffisance des contrôles réalisés, etc.).

Face aux difficultés rencontrées par le secteur, les autorités de l’UEMOA ont entrepris une révision du cadre réglementaire qui a résulté en l’adoption de la « Loi portant réglementation des systèmes financiers décentralisés » par le Conseil des ministres de la zone UEMOA en 2007. La loi a été promulguée le 3 septembre 2008 au Sénégal et vise à assainir, renforcer et professionnaliser le secteur. Les principaux changements par rapport au cadre réglementaire précédent sont : (1) l’instauration d’un régime unique d’autorisation d’exercice quelle que soit la forme juridique des SFD7; (2) l’élaboration d’un nouveau référentiel comptable adapté aux SFD ; (3) l’établissement de normes prudentielles plus strictes8 et le renforcement des dispositifs de sanction ; (4) le renforcement des pouvoirs des autorités de surveillance (Ministère de l’Economie et des Finances, BCEAO). Par ailleurs, la nouvelle réglementation prévoit la mise en place d’une centrale des risques au niveau régional qui devrait être opérationnelle fin 2014 même si la plupart des acteurs s’accordent pour dire que cette échéance sera difficile à respecter. En outre, il n’existe pas à ce jour au Sénégal de dispositif formel d’échange d’informations entre les principaux SFD. En raison de la croissance rapide du secteur et d’une concurrence accrue entre les SFD, le niveau d’endettement croisé est en forte croissance et est supposé élevé notamment dans les centres urbains.

Le développement du secteur de la microfinance au Sénégal est confié à la Direction de la Microfinance (DMF) sous la tutelle du « Ministère de la Femme, de l’Enfant et de l’Entreprenariat féminin ». Elle a pour mission de mettre en œuvre et d’élaborer la stratégie de développement du secteur de la microfinance. La direction de la réglementation et de la supervision des SFD (DRS-SFD) sous tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances assure l’encadrement du secteur. Elle veille au suivi et à l’application des règlements, à l’amélioration du cadre juridique, comptable et financier des SFD. La DRS-SFD réalise régulièrement des missions d’inspection. En 2011, elle a effectué 138 missions de contrôle sur place, dont 4 effectuées conjointement avec la BCEAO. Les axes prioritaires de développement du secteur ont été définis dans la Lettre de Politique Sectorielle 2005- 2010 qui a été mise à jour pour la période 2008-2013.

7 Auparavant, seules les mutuelles ou coopératives d’épargne et de crédit pouvaient obtenir un agrément avec une durée illimitée, les SFD opérant sous une autre forme juridique devaient signer une convention quinquennale avec le Ministère de l’Economie et des Finances. Avec l’adoption de la nouvelle réglementation, les Groupements d’Epargne et de Crédit (GEC) ne sont plus autorisés à exercer et devaient donc se transformer dans un délai de deux ans après l’adoption de la nouvelle réglementation, ce qui a entrainé une baisse du nombre de SFD au Sénégal depuis 2010.

8 La BCEAO a publié de nouvelles normes prudentielles en août 2010.

(4)

SFD Encours

%

Empr.

actifs

Encours d’épargne

(M EUR) %

(Déc. 2011)

de crédit (M EUR)

CMS 143,9 46,2% 108 002 149,1 64,8%

PAMECAS 51,8 16,6% 88 806 41,1 17,8%

ACEP 50,6 16,2% 39 617 9,7 4,2%

Microcred 26,7 8,6% 21 756 14,9 6,4%

U-IMCEC 11,6 3,7% 15 612 6,9 3,0%

CAURIE-MF 6,4 2,1% 47 204 3,1 1,3%

MEC FEPRODES 1,5 0,5% 8 352 0,7 0,3%

DJOMEC 0,8 0,3% 4 532 0,9 0,4%

Autres 18,5 5,9% 26 377 3,6 1,1%

Total 311,8 100% 375 619 242,6 100%

Sources : MIX décembre 2011, Planet Rating pour CMS, l’UM- PAMECAS, Microcred et Caurie-MF, Direction de la Microfinance du Sénégal pour la ligne « Total ». Note : le nombre d’emprunteurs par SFD est donné à titre indicatif (certains SFD comptabilisent 1 groupe comme 1 emprunteur tandis que d’autres chaque membre comme 1 emprunteur.

La révision de la réglementation s’inscrit dans le cadre plus global du Programme régional d’appui à la finance décentralisée (PRAFIDE) qui a pour objectif la modernisation du secteur de la microfinance dans la zone UEMOA. Une partie de la mise en œuvre du PRAFIDE a été confiée au Programme AFR/017 piloté conjointement par la BCEAO et Lux Development qui poursuit deux objectifs : 1) adapter et renforcer la supervision de la microfinance en zone UEMOA dans le nouveau cadre réglementaire et 2) renforcer les SFD dans la production et le contrôle de l’information financière. Dans le cadre du Programme AFR/017, un certain nombre de projets ont été réalisés au cours des dernières années tels que l’organisation de formations sur le nouveau référentiel comptable et la publication de guides sur le contrôle interne et externe.

La révision du cadre réglementaire et les différents programmes mis en œuvre au cours des dernières années ont permis de renforcer le secteur de la microfinance.

Cependant, des efforts sont encore nécessaires afin d’améliorer les systèmes de contrôle et d’audit interne et la qualité des informations produites par les SFD, de baisser le niveau du risque de crédit, de renforcer la supervision des SFD et de lutter contre l’endettement croisé. La BCEAO a fixé à 27% le taux d’usure du secteur de la microfinance.

Plusieurs initiatives ont été lancées au cours des dernières années pour renforcer la transparence sur la tarification appliquée par les SFD. Tout d’abord, depuis 20109, les SFD sont tenus de communiquer leurs conditions tarifaires par voie d’affichage y compris leur taux effectif global (TEG) selon une formule définie fin 2011 par la BCEAO10. En outre, le Sénégal est un des premiers pays d’Afrique à avoir créé un Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) en octobre 2008.

9 Décision n°397/12/2010 portant règles, instruments et procédures de mise en œuvre de la politique de la monnaie et du crédit de la BCEAO du 6 déc.

2010 et Instruction n°003/03/2011 sur la transmission des informations liées aux conditions de banque dans l'UEMOA du 18 mars 2011.

10 La formule de calcul du TEG retenue par la BCEAO ne prend pas en compte l’épargne obligatoire ni les impôts et taxes.

Environnement politique et économique

Les dépenses d’infrastructure tirent la croissance Après un net ralentissement dû à la sécheresse en 2011, l’activité économique s’est raffermie en 2012, tirée par la hausse des investissements publics dans les infrastructures et la reprise de la production agricole. L’accélération des grands projets d’infrastructure et d’exploitation minière devrait favoriser un renforcement de la croissance en 2013.

Les dépenses d’infrastructure, financées par l’émission en 2011 d’un emprunt obligataire de 500 millions de dollars à 10 ans, et l’amélioration progressive de la fourniture d’électricité, grâce aux mesures prises dans le cadre du plan Takkal adopté la même année, devraient largement compenser les effets d’un environnement extérieur devenu moins porteur. L’inflation a été ramenée bien en deçà de la norme de 3% édictée par l’UEMOA grâce à la reprise de la production agricole et aux subventions.

Des déficits publics et extérieurs en hausse

Les exportations, qui se dirigent pour moitié vers le Mali, la zone euro et l’Inde et sont concentrées sur les produits pétroliers raffinés, l’acide phosphorique, les produits de la mer, l’or et le ciment n’ont pratiquement pas augmenté en 2012. Le déficit courant a continué à se creuser sous l’effet de la hausse des importations de carburants, de produits alimentaires et de biens d’équipement. Les ventes de marchandises et plus encore les remises des travailleurs expatriés et les recettes du tourisme restent dépendantes de l’évolution de la conjoncture dans les pays occidentaux. Les comptes publics se sont également dégradés ces dernières années, en réponse aux différents chocs, au poids des subventions et à la hausse des dépenses d’équipement. La dette publique s’est ainsi sensiblement accrue, retrouvant en 2012 son niveau de 2006, quand elle fit l’objet d’une annulation de dette dans le cadre de l’initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM). Le risque de surendettement reste contenu mais cette évolution est à surveiller ainsi qu’un éventuel recours à l’endettement non concessionnel.

Des réformes structurelles à poursuivre

Des progrès ont été accomplis dans la restructuration des branches clés. Les Industries Chimiques du Sénégal ont redressé leur situation financière et la Société nationale d’électricité a révélé, en octobre 2012, qu’elle avait produit plus d’énergie que le pays n’en avait consommé, ce qui lui a permis d’exporter l’excédent vers les pays riverains.

L’entreprise demeure cependant très endettée et des lacunes sont toujours constatées tant en ce qui concerne le transport et la distribution de l’électricité que la diversification des sources d’approvisionnement et l’amélioration de la gouvernance du secteur. L’élévation du potentiel de

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croissance du pays repose sur l’accélération des réformes, y compris celle du secteur énergétique, et l’amélioration de l’environnement des affaires, à même d’encourager le développement du secteur privé et de renforcer l’attractivité du pays aux yeux des investisseurs. Les autorités comptent notamment sur la stabilité politique pour promouvoir le secteur minier (zircon, or, minerai de fer, phosphates) mais la révision annoncée des contrats miniers pourrait créer, à court terme, une incertitude.

Une stabilité politique confortée mais d’importants défis économiques et sociaux à relever

Après les tensions provoquées par la candidature controversée de M. Wade pour un 3ème mandat, le pays a finalement connu une transition politique paisible à la suite de l’ample victoire, en mars 2012, de M. Sall à l’élection présidentielle. Le président a conforté cette victoire en juillet 2012, sa coalition remportant une large majorité aux élections législatives. Le chef de l’Etat dispose donc d’un mandat fort même s’il lui faut composer avec les courants disparates de sa majorité. Cependant, les défis économiques et sociaux restent importants. Le gouvernement ne devra pas décevoir les attentes de la population tant en ce qui concerne l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption que la réduction de la pauvreté, la fourniture de services de base et la baisse du coût de la vie. Par ailleurs, les tensions séparatistes en Casamance (sud du pays) perdurent et la situation au Mali voisin est source d’inquiétude.

Note pays Coface : B – Les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes. Le contexte politique peut connaître de fortes tensions. L’environnement des affaires peut présenter d’importantes lacunes. La probabilité moyenne de défaut des entreprises se situe à un niveau assez élevé.

Note de l’environnement des affaires Coface : B – La fiabilité et la disponibilité des bilans d’entreprise sont très variables. Le recouvrement de créances est souvent difficile.

Les institutions présentent des fragilités. L’environnement des affaires est instable et peu performant.

2010 2011 2012(e) 2013(p)

Croissance économique (%) 4,1 2,6 2,0 3,9

Inflation (%) 1,2 3,4 1,5 1,6

Solde public/PIB (%) -7,8 -8,9 -8,8 -7,6

Solde Courant/PIB (%) -4,4 -6,1 -7,6 -7,1

Dette extérieure/PIB (%) 35,7 40,0 45,0 46,8

Source: COFACE Country Risk Rating Guidebook 2012. (e) Estimation (p) Prévision ; Fonds Monétaire International (FMI) pour l’inflation ; Données reproduites avec l’autorisation de la Coface, actionnaire de Planet Rating.

Présentation de l’institution

Mission sociale

La mission sociale du CMS est de participer à l’amélioration du niveau de vie et à la promotion du bien-être des populations, toutes catégories confondues.

Statut juridique et supervision

Anciennement dénommé Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit (CPEC), le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) est une société coopérative d’Epargne et de Crédit, régie par la loi n° 2008-47 du 03 septembre 2008, qui a démarré ses activités en 1988 dans la région de Kaolack. En 1991, le CMS étend ses activités aux régions de Tambacounda et de Kolda et en 1993, les CPEC deviennent le Crédit Mutuel du Sénégal dont le siège est transféré à Thiès. De 1995 à 1999, le CMS s’installe dans la région de Ziguinchor, amorce une phase d’informatisation de l’ensemble du réseau et en parallèle transfère sa Direction Générale à Dakar. La Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal (FCCMS) qui regroupe l’ensemble des caisses locales reçoit son agrément le 12 juillet 2000. En 2003, le réseau étend sa présence aux régions de Saint-Louis et de Louga. Enfin, en 2007, le réseau de la FCCMS s’étend sur tout le territoire national. La FCCMS crée, en collaboration avec Jemeni (Mali), la Confédération des Caisses Mutualistes d’Afrique de l’Ouest (CCMAO) qui reçoit son agrément le 25 Septembre 2003. Elle regroupe la FCCMS11, l’Union des caisses JEMENI du Mali, l’UNACOOPEC de Côte d’Ivoire et l’IDH Microfinance du Togo.

Le CMS est placé sous l’autorité de la Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés (DRS/SFD). Celle-ci effectue en collaboration avec la BCEAO des missions de contrôle.

Suite à la mission d’octobre 2008, des actes de mauvaise gestion ayant été constatés, un blâme a été infligé par le Ministre de l’Economie et des Finances en janvier 2010 aux dirigeants élus de la FCCMS ainsi qu’à l’ex DG et à l’ex Secrétaire Général de la Fédération. Au cours de la mission d’inspection conjointe de la DRS-SFD/BCEAO réalisée en octobre 2011, la mission a constaté la mise en œuvre de 83,3% des recommandations antérieures. En revanche, les effets escomptés de la sanction disciplinaire de 2010 ont été considérés comme insuffisants. Il en a résulté une suspension des prérogatives des dirigeants élus pour une année avec pour conséquence la démission des membres du Conseil d’Administration et du Conseil de Surveillance. En

11 La dénomination CMS fera référence à la FCCMS dans la suite du rapport.

(6)

tant qu’acteur majeur de la microfinance de la zone UEMOA, le CMS est également sujet à la supervision de la commission bancaire (BCEAO) dont la première visite a été effectuée du 10 septembre au 19 octobre 2012. Le rapport de supervision n’est pas encore disponible.

Groupe CMS

A partir de 2010, le CMS a entamé un processus de transformation en groupe avec la création du Groupe CMS le 11 mai 2010, regroupant la Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal, 12 Caisses de base affiliées et TMS.

Suite aux conclusions de la mission d’inspection de la DRS- SFD/BCEAO, le développement du Groupe a été interrompu et la mission auparavant confiée à TMS est désormais dévolue à la Direction du Système d’Information restaurée à cet effet. Le Groupe CMS a cependant été maintenu dans le but de poursuivre le développement des activités du CMS à long terme. Le Groupe CMS dont le capital social est fixé à 135 000 000 FCFA (205 806 EUR) comprend :

 La FCCMS qui regroupe 90 Caisses affiliées (51% du capital social)

 La filiale Technologies Mutualistes du Sénégal (TMS) (7,4% du capital social) créée en avril 2009 avec l’absorption de l’ancienne Direction des Systèmes d’Information (DSI) qui fournissait des services de maintenance du parc informatique, de la gestion du logiciel bancaire et du matériel informatique au CMS.

 Et 12 caisses affiliées à la FCCMS (41,5% du capital).

Par ailleurs, le CMS détient les participations suivantes : Participations, en M FCFA Déc. 10 Déc. 11 Déc. 12

THIARE FINANCE 10 10 10

SIMEC 80 80 80

BIMAO 1 300 1 300 1 815

TMS 10 10 10

SIMUS 0 3 174 15

Groupe CMS 0 135 135

 La Société Immobilière Mutualiste du Sénégal (SIMUS) créée le 01 Août 2011 par la FCCMS et 28 de ses caisses de base a pour but l’administration de l’ensemble des biens immobiliers du réseau. SIMUS a été recapitalisée en septembre 2012 à hauteur de 10 M FCFA et est en phase de restructuration depuis Novembre 2012.

 La Banque des Institutions Mutualistes de l’Afrique de l’Ouest (BIMAO) créée en 2005.

 La Confédération des Caisses Mutualistes d’Afrique de l’Ouest (CCMAO) agréée en 2003 en tant que société coopérative à capital variable.

 THIARE FINANCE créée en 2008 sous la forme d’une Société Anonyme dont l’objet est de permettre aux dirigeants de la FCCMS de prendre des participations dans le capital de la BIMAO.

Audit

L’exercice comptable du CMS suit l’année calendaire (du 1er janvier au 31 décembre) et les états financiers du CMS sont audités et certifiés par le cabinet SYNERGIES Audit &

Conseils, cabinet d’audit local agréé par l’Etat. Le cabinet SYNERGIES est partenaire du CMS depuis près de 9 ans, 6 ans en tant qu’auditeur externe et depuis 3 ans en tant que Commissaire Aux Comptes. Le contrat de commissariat aux comptes a été signé pour 6 ans, conformément à la réglementation. Pour l’exercice 2011, l’auditeur a validé les comptes avec cependant des réserves portant sur 1) l’absence de convention explicite sur la nature juridique des avances faites à la CCMAO et à THIARES FINANCES ; 2) les modalités imprécises de recouvrement des créances sur SIMUS SA et GROUPE CMS et 3) la non régularisation du compte « écarts de consolidation »12. D’autres points ont été soulevés, dont la non automatisation des états financiers de synthèse, le déclassement non automatique des crédits en souffrance, les corrections passées en ajustement des comptes en raison du déversement de SAARI paie vers V- BANK, ainsi que le non respect de la norme prudentielle de limitation des prêts aux dirigeants et au personnel. Lors de son audit des comptes 2011, SYNERGIES Audit & Conseils a également produit un rapport détaillé sur le contrôle des comptes.

Propriété

En tant que coopérative d’épargne et de crédit, la structure faîtière et les caisses de base appartiennent à leurs membres.

Le réseau est découpé en 7 secteurs13 afin de faciliter l’organisation interne. Au niveau des caisses et de la Fédération, les membres des organes sont élus par les sociétaires pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois lors des Assemblées Générales annuelles.

 Le Conseil d’Administration (CA) de la Fédération supervise et oriente la stratégie. Il se compose de 18 membres élus aux AG des secteurs. Les AG des secteurs sont composées des élus des caisses du secteur et le CA d’un secteur est composé d’un PCA, un VPCA et un secrétaire. Les 4 secteurs qui obtiennent les meilleurs résultats disposent d’un représentant supplémentaire au CA de la Fédération.

 Le Conseil de Surveillance (CS) de la Fédération contrôle et surveille la régularité des opérations, le fonctionnement des autres organes et du contrôle de

12 Les écarts de consolidation notés à l’actif et au passif à fin décembre 2011 sont de 3,4 MM FCFA (5 M EUR) et 1,9 MM FCFA (2 M EUR) respectivement.

13 Les secteurs n’ont pas d’existence légale

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gestion. Au niveau de la Fédération, il se compose de 7 membres élus par l’AG des secteurs14.

 Le Comité de Crédit (CC) a pour compétence de statuer sur les demandes de crédit des membres. Les 7 membres du CC sont élus parmi les membres du CA au moment des AG de secteurs pour la Fédération ou des AG locales pour les caisses. Le personnel technique est par ailleurs toujours représenté et impliqué dans les CC, aussi bien au niveau des caisses de base que de la Fédération.

En juin 2012, les dirigeants de la Fédération suspendus ont été remplacés par les Vice-PCA de leur caisse de base respective. Les prochaines élections auront lieu au mois de juin 2013, date du renouvellement des organes. Depuis le 14 Juillet 2012, M. Mamadou Badji Vice-PCA du secteur de Ziguinchor a remplacé M. Seydou Sané.

Subventions

Le CMS a reçu entre 2004 et 2006 une subvention d’investissement de DINA pour une valeur de 263,9 M FCFA (402 297 EUR) ; entre 2007 et 2008 deux subventions d’exploitation provenant de l’Agence Française de Développement (AFD) d’un montant respectif de 14 M FCFA (21 342 EUR) et 4 M FCFA (6 097 EUR) ; et en 2012, une subvention d’un montant de 324 M FCFA (493 939 EUR) du Fonds d’Equipement des Nations Unies (FENU) et du Programme d’Appui à la Lettre de Politique Sectorielle (PALPS) destinée à l’accroissement des offres de services financiers dans le milieu rural.

Composition du financement

A fin juin 2012, la structure de financement du CMS est constituée à 22% de fonds propres, à 8% d’emprunt et à 70%

d’épargne. Les emprunts sont constitués majoritairement d’emprunt à long terme (LT) et de 9% d’emprunt à court terme (CT). L’épargne est composée à 72 % d’épargne à CT dont 86% d’épargne à vue, à 10% de dépôt de garantie et à 4% de dépôts à CT. Tous les emprunts sont libellés en monnaie locale (FCFA) et le taux d’intérêt appliqué est le taux directeur de la BCEAO.

Fraude

Des cas de fraude impliquant des employés ont été détectés entre 2011 et 2012 pour un montant total de 162 M FCFA (247 K EUR). En 2011, les missions de contrôle interne effectuées par l’inspection ainsi que les contrôles à distance ont permis de détecter plusieurs cas de fraudes, notamment des retraits frauduleux sur le compte des sociétaires, des

14 Les membres des comités de secteur sont élus par les représentants (CA) des caisses membres de la FCCMS lors de l’AG des secteurs qui précède l’AG de la FCCMS.

comptabilisations partielles de leurs versements et des déblocages fictifs de crédit. Le montant de ces fraudes s’élevait à 69 M FCFA (105 K EUR) et l’institution a été en mesure de récupérer 29 M FCFA (44 K EUR). En 2012, les mêmes types de fraude ont été constatés pour un montant de 93 M FCFA (142 K EUR) dont seulement 13 M FCFA (20 K EUR) ont pu être récupérés. La région du Sud-Est est la plus touchée et regroupe 66% des fraudes du réseau. Les cas de fraude sont systématiquement sanctionnés par le licenciement quel que soit le montant du préjudice.

Equipe de direction

Après deux réorganisations successives, en mars 2012 et juin 2012, l’équipe de direction du CMS a été de nouveau restructurée au mois de novembre 2012, pour passer de 9 à 6 directions. La nouvelle organisation est composée de la Direction des Affaires Juridiques (DAJ), de la Direction Administrative et Financière (DAF), de la Direction de l’Inspection, du Secrétariat Général (SG) (auquel sont rattachées : la Direction du Système d’Information (DSI), la Sous-direction de la vie du mouvement et la Direction des Ressources Humaines), et enfin de la Direction des Risques et des Engagements (DRE) qui regroupe désormais la Direction des Engagements et la Sous-direction de la Conformité. Les Directions Régionales (DR), auparavant rattachées à un Directeur Réseau, sont désormais rattachées directement au Directeur Général (DG). Le Directeur Général Mr. Mouhamed Ndiaye a rejoint le CMS en 2008 et a été nommé par le CA au mois de mars 2012 après avoir occupé précédemment les postes de Directeur Marketing et Commercial et de Directeur Marketing et Stratégie.

Organisation

Jusqu’en novembre 2012, la FCCMS dont le siège est basé à Dakar était composée d’une direction générale qui comprenait 10 directions centrales et 7 directions régionales rattachées au directeur du réseau. En novembre 2012, suite à une restructuration visant à améliorer l’efficacité de la direction, le nombre de directions centrales a été réduit à 6.

Les caisses de base et les agences sont chargées des opérations de crédit et d’épargne et depuis le mois de Juillet 2012, le CMS a mis en place des guichets mobiles qui viennent en appui aux caisses en période d’événement et selon leurs besoins. Des comités de crédit statuent sur l’octroi de crédit en fonction des montants accordés par la Commission Nationale d’Attribution des Côtes de Crédit (CNACC) de la FCCMS : la Commission Locale et la Commission de l’Agence (de 15 000 FCFA - 22 EUR - à 1,5 M FCFA - 2 290 EUR), la Commission Régionale (de 15 000 FCFA à 6 M FCFA, soit 9 160 EUR), la Commission Nationale (> 6 M FCFA) et la Commission Technique (>10 M FCFA, soit 15 267 EUR) dont les membres sont choisis par le Directeur Général après avis du CA. Les

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conditions d’attribution aux différentes commissions sont prévues par les statuts des caisses et reposent sur des éléments tels que l’ancienneté de la caisse, l’ancienneté ou la compétence des membres de la commission et la qualité du portefeuille. Les habilitations sont réévaluées 1 fois par an en fonction de la qualité du portefeuille des caisses. Les déboursements et remboursements de prêts se font au niveau des caisses. Les agents de crédit sont cependant régulièrement amenés à récupérer des remboursements directement sur le terrain lors du recouvrement.

Depuis 2009, le CMS utilise le logiciel intégré et centralisé V-Bank (fourni par Vivéo et récemment racheté par Temenos) pour la gestion des opérations de crédit et d’épargne, la comptabilité et le système décisionnel. Les caisses sont interconnectées au siège via un réseau hybride ADSL et VPN sécurisé avec connexions cryptées. La migration vers V-Bank s’est déroulée de 2008 à 2010 et a coïncidé avec la mise en place de la filiale Technologie Mutuelle du Sénégal (TMS, voir ci-dessus). Depuis le mois de mars 2012, l’infogérance de l’application V-bank et de l’ensemble du système d’information de la FCCMS, sont de nouveau gérés par la Direction du Système d’Information de la FCCMS. Les écarts de consolidation générés suite à la migration sont en cours d’apurement par une équipe rattachée à la DAF. A fin décembre 2011, les écarts de consolidation avaient été réduits à 3,4 MM FCFA (5,2 M EUR) à l’actif et à 1,9 MM FCFA (2,8 M EUR) au passif.

Pénétration du marché

Le CMS est la 1ére institution de microfinance au Sénégal avec 90 caisses agréées dont 6 agences en attente d’agrément. Le réseau couvre l’ensemble du territoire, et compte 204 points de vente dont 63 en zone urbaine, 44 en milieu semi-urbain et 97 en zone rurale. Selon les données disponibles à fin 2011 (Mixmarket), sa part de marché est de 64,8% en termes d’encours des dépôts et de 46,2% en termes d’encours de crédit. Le sociétariat est passé de 597 818 en 2011 à 644 544 en juin 2012 soit une évolution de 7,2%. A Juin 2012, les emprunteurs actifs sont composés de 55,8

% d’hommes, de 41.3% de femmes et de 2,9% de personnes morales et sont situés à hauteur de 41,5% en zone rurale et 58,5% en zones urbaine et semi-urbaine.

Produits et services

Le CMS offre des produits d’épargne et de crédits (individuel ou groupe) ainsi que divers services financiers.

Pour devenir membre il est nécessaire d’adhérer à une caisse en versant 3 000 FCFA (4,57 EUR) de part sociale et 5000 FCFA (7,62 EUR) de frais d’adhésion.

Le CMS propose 8 produits d’épargne dont les 3 principaux suivants :

Le Compte d’Epargne est destiné aux personnes physiques ou morales. Il nécessite un solde minimum de 2 000 FCFA (3,04 EUR) avec une cotisation mutualiste de 1 500 FCFA (2,28 EUR) par an. En Juin 2012, ce produit représente 38,1% de l’encours d’épargne.

Le Compte courant est un compte de base ouvert à toute personne physique ou morale lors de son adhésion.

C’est un produit d’épargne à vue non rémunéré dont la disponibilité est immédiate, il constitue 23,9% du portefeuille d’épargne à fin Juin 2012.

Le Compte A Terme (CAT) est un compte bloqué indisponible sur une période donnée qui requiert un dépôt minimal de 20 000 FCFA (30,50 EUR) pour les CAT à CT et de 100 000 FCFA (152,44 EUR) pour les CAT à MT (16,8% du portefeuille d’épargne). Les intérêts sont versés au terme du contrat (4 % pour un placement de 6 à 12 mois et 6% pour un placement de plus de 13 mois). Le membre a la possibilité de rompre le contrat au bout de 6 mois avec des frais de rupture de 2%.

En plus des comptes épargne, courant et à terme, le CMS propose le plan d’épargne projet, le plan d’épargne logement, le dépôt à terme et la Part B. La Part B est un contrat par lequel le sociétaire s'engage à verser sur son compte un montant minimum de 500 K FCFA (762,24 EUR) qui est indisponible sur une période minimale de 24 mois reconductibles tacitement sur 10 ans avec un taux d’intérêt de 6%.

Le CMS propose 4 produits de crédits principaux:

Le Crédit Aménagement Equipement Social (CT, MT&LT) est consenti au sociétaire pour le financement d’objets pouvant améliorer son niveau de vie économique ou social. La durée de remboursement est inférieure à 12 mois pour le CT et entre 13 et 66 mois pour le MT & LT. Le taux d’intérêt mensuel est de 1,5%

sur le capital restant dû. Le TEG est compris entre 20%

et 25,2% sans dépôt de garantie et entre 30,6% et 38,2%

avec dépôts de garantie et épargne obligatoire. En Juin 2012, ce produit représente 40,9% du portefeuille de crédit.

Le Crédit Fonds de Roulement (CFR) sert à financer des besoins d'exploitation ponctuels. La durée maximale est de 12 mois et le taux d’intérêt est de 18% sur le capital restant dû. L’encours maximal est fonction des mouvements des comptes et de la rentabilité du projet (< ou ≥ à 10 M FCFA, soit 15 244 EUR). Le TEG est compris entre 24,1% et 25,2 % sans dépôt de garantie (sans hypothèque) et entre 26,5% et 30,8% avec dépôts

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de garantie. En Juin 2012, ce produit représente 13,5%

du portefeuille de crédit.

Le Crédit Conventionné est caractérisé par une convention entre le CMS et le sociétaire. Les caractéristiques de ce type de prêt sont déterminées par les termes de la convention et diffèrent de celles dites standards d’octroi de crédits. En Juin 2012, ce produit représente 14,8% du portefeuille de crédit.

Le Crédit d'Investissement Pro (CEI) est destiné aux financements professionnels. Le montant minimal est de 10 M FCFA (15 244 EUR). La durée du prêt est de 5 ans maximum et le dépôt de garantie est compris entre 5 et 20% du montant. Le taux d’intérêt mensuel nominal est de 1,5% sur le capital restant dû. Le Taux Effectif Global (TEG) varie entre 20% et 25,1% sans dépôt de garantie et épargne obligatoire (sans hypothèque) et entre 21,9% et 39,1% avec dépôts de garantie et épargne obligatoire.

En plus de ces quatre produits de crédit, le CMS propose entre autres: le crédit automatique, le crédit PEP (adossé à une épargne), le crédit d’urgence, le crédit spot (opération commerciale court terme) et le crédit Siggil Jiggen (sociétariat féminin). Les frais de dossier varient selon les types de crédits. Pour les CEI et CFR ils s’élèvent à 3% du montant et sont plafonnés à 500 000 FCFA sans hypothèque ou 2% avec hypothèque pour les crédits supérieurs à 10 M FCFA. Pour les crédits inférieurs à 10 M FCFA et le crédit PEP, les frais sont de 1,5% du capital sans hypothèque ou de 1% avec hypothèque. Concernant le Crédit Aménagement Equipement Social, les frais de dossier sont de 1,5% pour un crédit inférieur à 1 500 000 FCFA (2 287 EUR) ou 1% pour un montant supérieur à 1 500 000 FCFA. Les dépôts de garantie varient entre 5 et 20% du montant du crédit. Les TEG incluent les frais de fonds de garantie (1% du capital) et les frais d’assurance vie-crédit (0,5% du capital). Les frais d’hypothèque n’ont pas été inclus dans les TEG. Les types de garantie demandés pour un prêt comprennent les garanties personnelles (caution solidaire), les garanties mobilières (nantissement et gage) et immobilières (hypothèque).

Le CMS propose aussi d’autres services financiers comme les transferts d’argent (Western Union, Yoban’tel, Money Gram et Money Express et Wari), la domiciliation de salaires et l’encaissement de chèques.

Réseaux et affiliations

Le CMS est affilié à l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Sénégal (AP-SFD) et référencé sur le Mix Market.

Gouvernance

Gouvernance et prise de décision est noté « c »

Alignement des intérêts

La définition et le partage de la mission sociale doivent encore être renforcés afin d’assurer l’alignement des intérêts des parties prenantes. La Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal (FCCMS) a défini l’objet de son activité dans ses statuts et mentionne une mission sociale dans son rapport annuel 2011 qui n’est toutefois pas détaillée ni spécifiquement mise en valeur. Un certain nombre d’objectifs sociaux ont été associés à la mission (performance sociale, portée rurale, diversification des produits) mais ceux-ci sont encore peu discutés avec l’ensemble des parties prenantes.

Le développement du groupe CMS entre 2008 et 2011 a notamment été marqué par la multiplication des activités non conformes à l’objet (gestion d’immobilier avec SIMUS et de services informatiques avec TMS), une tendance qui a été inversée en 2012 suite à la mission d’inspection conjointe de la BCEAO/DRS-SFD réalisée en octobre 2011. La FCCMS a du recentrer sa vision sur sa mission initiale de services financiers aux membres et procéder au remplacement des élus des organes de gouvernance de la Fédération par leur vice-président respectifs15. Par ailleurs, afin de lutter contre les cas potentiels de conflits d’intérêts, un rappel à l’ordre des élus dont les crédits étaient en souffrance a été effectué.

Il n’existe plus de crédit en retard au niveau des élus à fin 2012 contrairement aux années précédentes.

Il subsiste toutefois un besoin de renforcement des systèmes de gouvernance afin de limiter le risque de divergence des intérêts. Les règles et la transparence relatives à la rémunération des parties prenantes doivent encore être clarifiées. Les états financiers audités ne présentent pour le moment pas la rémunération de l’équipe dirigeante16 ni le niveau d’indemnisation des élus. Le CMS n’a par ailleurs pas défini de limite sur l’écart entre le salaire minimum et le salaire maximum. Cet écart est aujourd’hui de x6917 et atteint jusqu’à x114 en prenant en compte les primes de performance à fin Juin 2012. Cet écart reflète l’écart entre le salaire mensuel minimum au Sénégal (très bas : 60 000 FCFA soit 91 EUR) et le niveau de salaires des dirigeants qui semble aujourd’hui avoisiner ceux du secteur bancaire au Sénégal.

15 Voir présentation institutionnelle pour plus de détails.

16 Le nombre d’annexes aux états financiers audités est limité.

17 La rémunération annuelle des 5 employés les mieux payés représente 69 fois la rémunération annuelle des 5 employés les moins payés.

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Prise de décision

Malgré les efforts de formation des élus depuis plusieurs années, le processus de décision au sein de la FCCMS n’a pas permis aux dirigeants élus précédents de jouer efficacement leur rôle de supervision. Les nouveaux membres des organes de gouvernance ont fait preuve de suffisamment d’implication depuis leur nomination mais doivent encore démontrer leur capacité à guider et superviser la FCCMS de manière indépendante. Les élus font preuve d’un bon niveau d’appropriation de la mission du réseau et les nouveaux organes ont répondu présent suite à la destitution des anciens, cependant ceux-ci doivent encore mieux comprendre leur rôle et renforcer significativement leurs capacités. Le département Vie du Mouvement planifie régulièrement des formations aux élus (96% des élus formés en 2011) toutefois un diagnostic des compétences des nouveaux élus est encore à réaliser.

Le processus de décision a permis une gestion de la crise efficace du fait de la délégation de pouvoir au DG. Le processus de mutation du CMS est mené par le DG, nommé en mars 2012, qui a de fréquents contacts avec l’Etat et la tutelle. Son influence semble encore importante sur les décisions, mais des efforts sont effectués par ce dernier pour impliquer au maximum les élus dans les décisions. Une information suffisante est transmise aux élus avant la tenue des CA/CS/CC même si le contenu pourrait encore être amélioré avec par exemple un contrôle budgétaire systématique ainsi que des ratios de performance plus analytiques et comparés aux normes. La tenue des CA/CS/CC est régulière et la formalisation des PV est satisfaisante bien qu’encore perfectible, notamment en matière de suivi des décisions des réunions précédentes et des idées échangées.

La structure de gouvernance de la FCCMS fonctionne selon des règles édictées dans ses statuts et a été validée par un arrêt administratif. Cette structure est relativement lourde car elle comprend une Fédération, ses 9018 caisses agréées, et l’ensemble des organes de gouvernance qui en découlent.

Afin de faciliter son fonctionnement, la fédération est découpée en sept secteurs, regroupant chacun des caisses, et représentés au niveau de la fédération selon des règles de rotation et de performance (voir présentation institutionnelle). Les secteurs n’ont toutefois pas d’existence légale et leurs procédures d’élection gagneraient à être davantage formalisées, celles-ci n’étant pas régies par le cadre règlementaire. Au niveau des caisses, des demandes d’agréments auprès de la DRS-SFD sont actuellement en cours pour six d’entre elles.

18 La FCCMS a allégé sa structure de gouvernance entre 2011 et 2012 avec la suppression de 41 caisses (131 caisses en juin 2011).

Stratégie et planification

Suite aux changements de gouvernance, le CMS s’est concentré en 2012 sur l’application des recommandations de la mission conjointe DRS/SFD-BCEAO. Les plans d’action à court terme suivent notamment les recommandations de cette mission. La stratégie à plus long terme (2013-2015) est en cours de redéfinition. Les axes stratégiques du plan d’affaires précédent (2012-2014) ont été revus suite à l’intervention de la mission conjointe DRS/SFD-BCEAO pour se concentrer davantage sur les activités de microfinance, le renforcement du contrôle interne et de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), la portée rurale et la gestion des caisses déficitaires.

Son contenu n’a toutefois pas encore été revu par le CA et n’a pas encore été testé et affiné à travers l’élaboration de projections financières et un plan opérationnel correspondant. Par ailleurs, l’analyse des performances passées et de l’environnement externe de l’institution (SWOT) doit être mis à jour en prenant en compte les principales recommandations d’amélioration de la mission conjointe afin de guider l’institution vers les meilleures pratiques en termes de gouvernance et de contrôle interne.

Les hypothèses de croissance calculées sont globalement raisonnables (taux de croissance annuel visé de l’encours de crédit de 14%) mais doivent davantage prendre en compte le niveau de saturation par zone, en particulier à Dakar centre et banlieue, où le CMS concentre 35% de son portefeuille et où la compétition est plus élevé. Etant donné l’absence de centrale des risques au Sénégal, le risque d’endettement croisé y est important.

Le processus initié de redéfinition de la stratégie a été participatif avec l’organisation d’ateliers avec les élus et les équipes techniques. Les projets à mettre en œuvre par département sont identifiés (plans d’action en ligne avec le CAP 2015) cependant les projections financières ne sont pas encore prêtes pour 2015, la révision des précédentes projections étant en cours. Un suivi budgétaire complet est analysé par le CODIR trimestriellement, cependant celui diffusé au CA est moins complet et se concentre uniquement sur les charges de fonctionnement et d’investissement.

Equipe de direction

L’équipe de direction, composée de directeurs et sous- directeurs ayant déjà de nombreuses années d’expérience au CMS, a été redéfinie récemment suite à une réflexion concertée avec les autorités et les élus. Le dynamisme du nouveau DG (auparavant Directeur Marketing et Stratégie du CMS), les sanctions prises envers l’ancien DG, et le suivi rapproché des autorités devraient favoriser l’émergence d’une équipe efficace œuvrant dans le meilleur intérêt du CMS. Depuis mars 2012, cette dernière a appliqué de nombreuses recommandations de la DRS mais doit encore

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