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Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret, De la convivialité. Dialogues sur la société conviviale à venir

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02470693

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02470693

Submitted on 7 Feb 2020

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Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret, De la convivialité. Dialogues sur la société

conviviale à venir

Arnaud Mège

To cite this version:

Arnaud Mège. Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret, De la con-

vivialité. Dialogues sur la société conviviale à venir. Lectures, Les comptes rendus, 2011,

http://journals.openedition.org/lectures/1297. �hal-02470693�

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CAILLE Alain, HUMBERT Marc, LATOUCHE Serge, VIVERET Patrick, De la convivialité.

Dialogues sur la société à venir, Paris, La découverte, Coll "Cahiers libres", 2011.

Par Arnaud Mège, doctorant en sociologie, GRESCO, Université de Poitiers.

A l'heure où l'on assiste à la résurgence et à la multiplication des analyses se réclamant de la critique de la « société de consommation », telles que celles émises par les pensées anti-utilitariste, anti-développementiste, antiproductiviste et plus récemment de la décroissance, il apparaissait nécessaire de questionner la possibilité de globaliser ces idées afin de tendre vers un projet politique alternatif capable de regrouper sous une même bannière ces différents courants de pensée. C'est ce que propose de mettre en œuvre cet ouvrage collectif sous le titre De la convivialité. Dialogue sur la société à venir.

Cette publication collective à laquelle ont contribué Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche et Patrick Viveret fait suite au colloque qui s'est tenu les 10 et 11 juillet 2010 à la maison Franco-Japonaise de Tokyo. Ce colloque, à l'initiative de Marc Humbert, proposait sous le titre

« Vers une société de convivialité avancée? » d'explorer la possibilité de créer les conditions d'existence d'une « bonne société » (p. 99). Une société du « bien vivre », capable d'en finir avec

« le mal vivre » (p.25) généré par un système qui ne sait s'accepter dans ses propres limites et dont la conséquence est la production d'un enchainement de catastrophes, écologiques, sociales et financières qui démontrent un peu plus chaque jour « l'insoutenabilité du modèle dominant » (p. 32). Si cette publication collective reprend le titre d'un ouvrage publié en 1973 par Ivan Illich

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c'est avant tout pour mettre en évidence la filiation qui s'exprime entre la tenue de ce colloque et les prémices de la critique des modes d'organisation des sociétés dites de consommation élaborés entre autres par le théoricien de la contre-productivité.

Bien que le contexte soit différent de celui dans lequel Ivan Illich proposait son analyse de la nécessité de produire des « outils conviviaux » capables de libérer les hommes de l'aliénation provoquée par « les machines », force est de constater que la pensée Illichienne n'a rien perdu de sa pertinence et semble à même de proposer des ré-orientations dans nos manières de penser nos sociétés dans un monde globalisé. Si les constats liés à « l'insoutenable démesure » (p. 25) ne manquent pas d'interpeller l'opinion publique, les actions entreprises par les politiques semblent bien loin de pouvoir répondre aux grands enjeux de société à venir. Aussi les quatre auteurs de cet ouvrage en appellent à un retour du politique capable de mettre en œuvre un principe de commune humanité (p. 19) afin d'éviter la double catastrophe qui guette l'humanité à brève échéance : « celle de la dégradation dramatique et irréversible de l'environnement naturel et celle du déchainement de la guerre de tous contre tous » (p. 24). Ainsi, les différents textes s'accordent à proposer une vison d'un monde souhaitable, débarrassé tout à la fois de ses présupposés utilitaristes, de sa vison économiciste et de sa conception du bonheur fondé sur « l'avoir ». Le but est de proposer « une théorie dont l'objet sera de permettre le bien-vivre dans l'équité, par la création et le partage des ressources qui y pourvoient. » (p. 116).

L'ouvrage qui se divise en quatre chapitres permet aux quatre auteurs de proposer une réflexion qui s'articule autour des analyses proposées par Ivan Illich. Ainsi, la problématique centrale qui relie l'ensemble de ces textes fait émerger la nécessité tout en questionnant la possibilité « de fabriquer une société plus vivable, plus conviviale en cessant de placer une confiance absolue dans les grands appareils techniques de la modernité – de moins en moins efficaces et conviviaux, de plus en plus contreproductifs –, en se déprenant de l'espoir que la croissance économique puisse résoudre miraculeusement tous nos problèmes » ( p. 11).

1 ILLICH Ivan, La convivialité, Paris, Le Seuil, 1973.

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Patrick Viveret montre de quelle manière s'élabore le cercle vicieux alimenté de manière permanente par la démesure et le mal être tout en proposant le principe d'autolimitation comme seul moyen de briser les rouages de ce mécanisme destructeur. Serge Latouche quant à lui, propose au travers de son engagement pour la décroissance, de remettre en cause le bien fondé de la recherche du bonheur dans l'acte de consommation et invite le lecteur à « sortir de l'économie » (p. 63) en s'adonner à la « frugalité conviviale » (p. 60). Alain Caillé prend l'initiative de proposer un nouveau projet idéologique qui puisse être « clairement situé comme héritier légitime des meilleurs aspects des idéologiques politiques modernes, libéralisme, communisme, socialisme » (p. 75). Toutefois il précise la nécessité aujourd'hui de subordonner l'idéal progressiste, qui consiste à vouloir changer le monde, « au soucis désormais prioritaire de préserver le monde » (p. 97). Enfin, Marc Humbert, tente une synthèse habilement menée qui donne à lire les grandes lignes de ce que pourrait être

« une société du bien vivre » débarrassée de l'économie de marché et fondée sur le principe de convivialité.

Ainsi, loin d'une juxtaposition de textes sans lien, cette publication tente d'impulser une dynamique permettant une convergence autour d'une nouvelle bannière idéologique : le « convivialisme ». C'est sans doute tout l'intérêt de cette publication. En effet il ne s'agit pas uniquement d'une énième ouvrage visant à pointer les défaillances d'un système qui produit plus de misère qu'il ne créé de satisfaction, mais bien d'un ouvrage qui permet de faire une sorte de proposition collective en capacité de réunir le champ de la contestation. La convergence des analyses des différents auteurs nous donne bien évidemment à voir, les divergences qui semble s'opérer – notamment sur la question des indicateurs de richesse alternatifs ou encore sur la possibilité d'une décroissance généralisée -, mais fait avant tout ressortir ce qui pourrait être des pistes pour l'élaboration d'une pensée à la fois commune et globale. En effet, avec cet ouvrage la critique semble s'enrichir conceptuellement, lui donnant ainsi une dimension plus globale au travers du projet qu'est le

« convivialisme ».

Toutefois, si la proposition apparaît comme une avancée dans la construction d'une pensée

alternative à la société de consommation, elle n'en demeure pas moins à l'état de chantier. Un

chantier qui semble pouvoir faire émerger des pistes de réflexion unificatrices ouvrant un espace de

dialogues favorable à la rencontre de ceux qui veulent en finir avec le diktat de l'économie.

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