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Cinétique de guérison des défauts diélectriques de LiF
Jacqueline Petiau
To cite this version:
Jacqueline Petiau. Cinétique de guérison des défauts diélectriques de LiF. Journal de Physique, 1963,
24 (7), pp.564-566. �10.1051/jphys:01963002407056401�. �jpa-00205527�
564
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CINÉTIQUE DE GUÉRISON DES DÉFAUTS DIÉLECTRIQUES DE LiF
Par JACQUELINE PETIAU,
Laboratoire de Minéralogie-Cristallographie.
Faculté des Sciences de Paris.
Résumé. 2014 Des cristaux de LiF chauffés et refroidis brusquement présentent
undomaine de
relaxation diélectrique attribué
auxcomplexes dipolaires formés par l’association d’une lacune de lithium et d’un cation d’impureté divalente. Par recuit, à
unetempérature inférieure à 250 °C
cescomplexes dipolaires se transforment
en unautre type de défauts qui
nedonnent lieu à aucune dis-
persion électrique entre 102 et 105 Hz.
Cette transformation présente
uneénergie d’activation de 0,75 eV et l’ordre de
sacinétique est
voisin de 3.
Abstract.
2014LiF crystals heated and then quenched present
adomain of dielectric relaxation which is attributed to dipolar complexes formed from the association of
alithium vacancy and
adivalent impurity cation. After annealing at
atemperature below 250 °C, these dipolar complexes
aretransformed in another type of defect wich does not give rise to any electric disper-
sion between 102 and 105 cycles/s.
The activation energy of this transformation is 0.75 eV and its order is in the neighbourhood
of 3.
LE
JOURNAL
DEPIIYSIQUC
TOME24,
JUILLET1963,
Lorsque des cristaux de I,iF sont trempés à partir d’une température supérieure à 150 OC, il apparait un domaine de relaxation diélectrique
attribué aux complexes dipolaires formés par l’asso-
ciation, dans deux sîtes cationiques voisins, d’une
lacune de lithium et d’un cation d’impureté diva- lente, essentiellement Mg++ [1]. L’amplitude de l’absorption diélectrique décroît au cours du temps après la trempe sans qu’apparaisse de nouveau
domaine de relaxation entre 50 Hz et 100 kHz. Le
complexe dipolaire Mg++ Li se transforme donc, par recuit, en un autre type de défauts,
vraisemblablement non dipolaire.
Nous avons étudié la cinétique de cette transfor-
mation de la façon suivante : le cristal est chauffé à 300 °C et refroidi rapidement jusqu’à la tempé-
rature à laquelle nous voulons réaliser le recuit.
Il est maintenu à cette température dans la cellule
où nous suivons, au cours du temps, la variation
de la dispersion électrique et de la conductivité en
courant continu.
Chaque point d’une courbe de cinétique est
obtenu en mesurant la partie imaginaire s" de la
constante diélectrique pour diverses fréquences du champ électrique appliqué et en traçant le,spectre
e,"
=f(v). La concentration en défauts dipolaires
se déduit de la valeur de E" au centre du spectre de relaxation par une expression qui résulte des cal- culs de Lidiard [2] :
eo
=constante diélectrique du vide ;
k = constante de Boltzmann ;
T = température absolue ;
p
=moment dipolaire-du complexe en supposant
la lacune Li+ et le cation divalent en
position de plus proches voisins.
Un chauffage de vingt minutes à 300 OC suffit pour créer le nombre maximum de complexes dipo-
laires disponibles dans un échantillon donné. Ce nombre peut atteindre un dipôle pour 104 atomes de lithium et est du même ordre que la concen- tration totale présumée en magnésium des échan-
tillons étudiés.
Les courbes qui décrivent les cinétiques de recuit
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002407056401
565
réalisées à 55 °C pour différentes concentrations initiales en complexes dipolaires se déduisent les
unes des autres par des translations parallèles à
l’axe des temps ( fig. 1). On peut donc définir un
ordre n pour la transformation. Ce calcul donne
n ~ 3. L’ordre calculé le long d’une seule courbe est aussi constant et voisin de 3 au début de la
cinétique pour H E0max 0,4 à 55 t’C
FIG. 1.
-Variation
enfonction du temps écoulé après la trempe, de la partie imaginaire e" de la constante diélec-
trique
aucentre du pic de relaxation pour différentes concentrations initiales
encomplexes dipolaires. Les recuits
sont réalisés à 55 OC.
E E maximum
autemps
tE0 E maximum
aussitôtaprès
latrempe
Les expériences de recuit faites à cinq tempé-
ratures entre 55 et 110 OC, pour des concentrations initiales égales en dipôles, montrent que la trans- formation semble conduire à un équilibre entre
défauts dipolaires et non dipolaires (fig. 2). Il n’est
pas possible de réaliser des trempes ayant exac-
tement la même efficacité en production de dipôles,
mais nous nous ramenons à des concentrations initiales égales en déplaçant légèrement l’instant 0
de la cinétique.
Dans la région où les courbes sont parallèles et
où l’existence d’un équilibre n’intervient donc pas,
on peut calculer l’énergie d’activation de la trans-
formation dipôles ~ défauts non dipolaires. Sa
FIG. 2.
-Variation
enfonction du temps de la partie
imaginaire de la constante diélectrique .au centre du pic
de relaxation à cinq températures comprises entre 55
et 105 °C. Les cinq recuits sont réalisés pour
unemême concentration initiale
encomplexes dipolaires
corres-pondant à
undipôle pour 1,7 X 104 ions lithium dans le cristal.
FIG. 3.
-Comparaison de la cinétique de guérison des
pertes diélectriques et de la diminution simultanée de la
conductivité électrique
encourant continu
aucours d’un
même recuit.
566
valeur est 0,75 ± 0,05 eV. On peut la comparer
,
aux énergies d’activation connues des mouvements de défauts dans LiF : l’énergie associée au dépla-
cement des lacunes Li+ est 0,65 eV et l’énergie
de liaison de ,Li+ au cation divalent est 0,70 eV.
J. S. Dryden [3] a observé une guérison iden- tique des défauts dipolaires dans NaCI et dans KCI.
Il en a conclu qu’au cours du recuit, les cations
divalents d’impuretés et les lacunes de cations s’associent en groupements plus gros que les paires dipolaires.
Nous avons mesuré, en même temps que la varia- tion des pertes diélectriques au cours du temps après la trempe, la variation de la conductivité en
courant continu (fig. 3). Ces deux grandeurs varient
de f açon très semblable, sauf pendant la première
heure du recuit. Or, aux températures auxquelles
sont réalisés les recuits, la conductivité est due essentiellement au déplacement des lacunes libres
Li+ qui proviennent de la dissociation des
complexes. On admet en effet qu’il existe un équi-
libre thermodynamique entre les paires dipolaires,
les cations divalents et les lacunes libres : com-
plexe Me
+Li+ -> Mg+
++ Li+ .
La variation de la conductivité semble donc prouver que, dans les défauts non dipolaires obte-
nus par recuit, les lacunes Li+ 1ne sont pas libé-
rables dans les mêmes conditions que dans les paires dipolaires.
BIBLIOGRAPHIE 1] CURIEN (H.) et PETITJEAN (C.), C. R. Acad. Sc., 253,
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[4] DRYDEN (J. S.), International conference
oncrystal
-
lattice defects, Kyoto, 1962, Comm. n° II C 6.
ÉTUDE DE DÉFAUTS DANS LE FLUORURE DE LITHIUM PAR LA MÉTHODE DE LANG Par A. AUTHIER, C. MALGRANGE, et J. F. PETROFF,
Laboratoire de Minéralogie-Cristallographie, 1,
rueV. Cousin, Paris-5e.
Résumé. 2014 On
aobservé par la méthode de Lang des lamelles de fluorure de lithium et étudié des images
enforme de doubles parenthèses. Elles sont dues
enmajorité à des défauts superficiels,
mais aussi à des
amasde défauts ponctuels, situés dans l’intérieur du cristal.
Abstract.
2014Thin crystals of lithium fluoride have been studied by Lang’s method and paren- thesis shaped figures have been observed. They
aremostly due to surface defects, but
some areattributed to clusters of point defects inside the crystal.
LE JOURNAL DE