Séminaire Équations aux dérivées partielles – École Polytechnique
G. L EBEAU
L. R OBBIANO
Contrôle exact de l’équation de la chaleur
Séminaire Équations aux dérivées partielles (Polytechnique) (1994-1995), exp. no7, p. 1-11
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EQUATIONS AUX DERIVEES PARTIELLES
CONTRÔLE EXACT DE L’EQUATION
DE LA CHALEUR
G. LEBEAU et L. ROBBIANO CENTRE
DE
MATHEMATIQ UES
Unité de Recherche Associée D 0169
Séminaire 1994-1995
ECOLE POLYTECHNIQUE
F-91128 PALAISEAU Cedex
(FRANCE)
Tél.
( 1 ) 69
33 40 91Fax
(1)
69 33 3019 ;
Télex 601.596 FCONTRÔLE
EXACT DEL’ÉQUATION
DE LA CHALEURG. Lebeau
Université de
Paris-Sud, Département
deMathématiques,
Bât.425,
91405
Orsay Cedex,
FRANCE.L. Robbiano *
Université de Paris-Val de
Marne,
UFR de Sciences Av. du Général De Gaulle94010 Créteil
Cedex,
FRANCE1. - Introduction et résultats
Soit M une variété riemanienne
C’ , compacte,
connexe à bord 9M(avec
éventuellement aM =
0)
et A leLaplacien
sur M.On note
~e~~~
une base orthonormale deL2(~l ), orthogonale
dansde fonctions propres réelles de
(-A; Dirichlet)
Pour T > 0 on pose
problème
d’évolutionpossède
dansL2(M~~
uneunique
solution* Université de Paris-Sud, Département de Mathématiques, 91405 Orsay Cedex, France
VII-2
(v
est solution dePour on posera
On note
.KT l’opérateur
continu de . M par_ 0
Soit par ailleurs Q C
XT
un ouvert non vide vérifiant Q M.Notre résultat
principal
de contrôlabilité exacte pourl’équation
de la chaleur est alors :Théorème 1. Il existe un
opérateur
continu S de dans telque
On en déduit les deux corollaires suivants.
Corollaire 2. Il existe
en
> 0 tel queEn
effet,
pour le corollaire1,
il suffit de poser g =S(uo - vo),
et pour lecorollaire
2,
d’utiliser l’identité(5)
avec g = on obtient pour tout,..,... ,..,.. - ~ . - 1-p - -’~ ~. .
d’où
l’inégalité (9)
avec vT = w pour l’ouvert Q’ =1(t, ~); (T - t, x)
EQI.
Lorsque
DM est nonvide,
on a un résultatanalogue
de contrôlabilité exacte frontière.Pour uo E
L2 (NI ), h
EC~ (~0,
leproblème
d’évolutionpossède
dansL2 (M»
uneunique
solutionu(t, x) (si
H est unrelèvement de h dans vérifie
(2)
avecdonnées
Uo et 9 == 2013(~ 2013 A) H).
On poseraPour tout VT E
~~ (~l ~,
on a l’identitéanalogue
à(5),
obtenue parintégration
parparties
Soit alors r un ouvert non vide de vérifiant F
T[x8M.
Théorème 2. Il existe un
opérateur
continuSa
deL2(M)
dansCo(r)
telque
Comme
précédemment,
on en déduit(en
utilisant(12)
pour le corollaire4)
les corollaires :
Corollaire 3. Pour tous Uo, Vo E existe h E tel que
KdT(u0,h) = eTAv0.
Corollaire 4. Il existe
Cr
> 0 tel queLa
question
du contrôle exact del’équation
de la chaleur nous a étéposée
par E.
ZUAZUA,
à la suite de son travail sur la contrôlabilitéapprochée
dusystème
de lathermoélasticité ~ ~Z~ ).
La contrôlabilitéapprochée
del’équation
VII-4
de la chaleur linéaire est une
conséquence
des résultats d’unicité dans le casparabolique (voir [M]
et(S.S~
pour l’unicité et[F.P.Z]
pour le casplus général d’équations
de la chaleursemi-linéaire).
Leproblème
du contrôle exact a été étudié par D. RUSSELL dans(Ru~,
où il estprouvé qu’un
résultat de contrôle exact pourl’équation
des ondes entraîne le contrôle exact del’équation
dela
chaleur ;
or leproblème
du contrôle exact des ondes est maintenant biencompris (voir [B.L.R])
etimplique
enparticulier
lapropriété
de contrôlegéométrique.
Le théorème 1 ci-dessus montre que dans le casparabolique,
il
n’y
a aucune contraintegéométrique
sur larégion
decontrôle,
cequi
estnaturel.
La méthode que nous utilisons ici
s’inspire
directement du travail de D. Russell.Toutefois, plutôt
que d’utiliser des estimations surl’équation hyperbolique at - A,
nous utilisons des estimations surl’équation elliptique
ai
+~,
1 déduites desinégalités
de Carleman. Ceci nouspermet
de prouverun résultat de contrôle
approché
bassefréquence
pour lachaleur,
danslequel
la fonction de coût est bien estimée en fonction de la
fréquence
de coupure et dutemps
de contrôle(voir
laproposition 1~.
Lepoint
essentiel ici est quesi y
est lafréquence
de coupure, la fonction de coût est auplus exponentielle
en M. Un
argument simple
utilisant le caractèreparabolique
del’équation
permet
alors de conclure à la contrôlabilité exacte. Nous ne détaillons ici que la preuve du théorème 1.2. - Preuve du théorème 1
Sur
Rt
xM,
soitQ l’opérateur elliptique
du second ordre àsymbole
_
o
Soit U un ouvert non vide de X tel que U
~’~ ( x
M. Lesinégalités
0
de Carleman entraînent que pour
tout p
E0,
il existeC > 0 et v
C]0,1[ [
tels quepour tout v
EH2(X)
vérifiantv(t,X)/XE8M
= 0on ait
(Nous
renvoyons à l’article[L.Rj
pour desprécisions
sur cepoint.)
On
adopte
la convention suivante : si 8M= ~
lespectre
est10
= oeoW2 ~ ...}
et si lespectre
est10 Wl :5 c~2 ... ~ . Pour y
> 1on pose
J~ _ y 1.
La formule deWeyl
entraîne~J~, cte Jldim(M).
On note
In
EZ; Inl
EJ~,~
et pour n Elit
on posei3n =
On note
E,
l’ensemble des suites a = et pour a EE,
on poseon a
Il existe donc
Cl
> 0 tel que pourtout Il 2
1 et tout a EE~
on aitOn a aussi
Si à > a est
fixé,
il existe doncC2
> 0 tel que pourtout I-l 2:
1 et touta E
E~,
on ait~ ==
0 la somme necomporte qu’un
seulterme)-
’ ’
o
e
c- (] 0, To [ x
0 estdonné, d’après (1), (3)
et(4),
il existeD > 0 tel que pour tout M
>
1 et tout a eE,
on aitoù
L.
est la matrice hermitienneVII-6
(On
a donc La matriceL,Jl
est donc inversible et||L-103BC|| DeDu.
Pour k E
J, (donc
k >0),
soit 1. Il ... ,~ 1 - 1 "1 J-
On pose
On a alors
Suivant RUSSELL
[Ru],
on introduitD’après (9), (10),
estholomorphe
en T eC,
C°° en x àsupport
o
compact
dansM,
et vérifie des estimationsPour 1~ e
J~
on pose pour z E E MAlors o
Q~(T~)
estholomorphe
en T EC,
C(X) en ~, àsupport compact
dansM,
et vérifie les estimationsDe
plus, (8),
et(13) impliquent
pour tout eJ~,
En
reprenant
la construction de RUSSELL[Ru],
nous allons déduire de la constructionprécédente
le résultat de contrôleapproximatif
suivant.0
Proposition
1. Soit V un ouvert non vide de Met ~
> 1. Il existe une constanteDl
> 0 et pour tout > 0 des constantes tels que pour 1 et tout T existe unopérateur
linéaireS/Jb
deL2(M)
dansCOCJ(lRt
xM)
vérifiantPREUVE. Dans la construction
précédente,
on choisit0. On a donc
Pour (7 ==
2 - 1 GJ1,2[,
choisissons une fonctione(t)
dans la classe deGevrey G’,
àsupport
dans t E[0,1],
avec 0e(t)
1pour t E]0, 1[ (
vérifiant les
estimations,
avecPar
exemple,
la fonctionconvient,
avecles constantes ci étant
positives.
PosonsVII-8 On a alors
support (
D’après (22), (23)
et le théorème dePaley-Wiener [H,
th.15.1.5],
on aà
support
dans t e[0, ~’~, x
E V et vérifieOn a
, donc par la méthode du col
D’après (15), (21),
on a aussi EJ,
D’après
leparagraphe
1(4)
et(27)
si pourpose
l’identité (17)
estsatisfaite ; ( 16)
résulte desupport
C[0, T]
X Vet (18)
est
conséquence
de(25), (26), puisque
la formule deWeyl
entraîne pour unB > 0
On remarquera que la formule
(21)
n’est autre queê( -iT Àk) ~~ _
T~(ï) ~ ,~’-1 (Q~ ~ qui exprime G~, ~
comme la convolutiond’une
fonctionGevrey GU, rI G]l,2[,
àsupport
dans[0,T]
avec l’ultradistributionqui d’après (14)
est dansl’espace
dual(G 2)’
et àsupport l’origine,
donccomme un
opérateur
différentiel d’ordre infiniappliqué d Fin de la
preuvedu théorème 1.
On
peut
supposerla, b~
x V cQ,
avec0 a b T, V
étant un ouvert0
non vide de 11~. On
fixe,
> 1 et p tels quePour £ =
1, 2, ...
on pose y£ -2l, Tl
=A2-P£
où la constante A > 0 est1 on définit par récurrence les
et
d’après
leparagraphe
1(3)
et(18)
donc avec
on obtient
VII-10
D’après
le choix(30)
de p, il existeBl, B2
> 0 tels quedonc et
plus précisément,
il existeB3, B4
> 0 tels queet il suffit de définir
S(uo)
parEn
effet, d’après (18),
on a pour toutj, s >
0d’après (34)
et(30),
doncS(uo)
e(et
uo HS(uo)
est continu deL2(M)
danset,
parconstruction,
ona Iib(uo, S(uo))
=0,
donc afortiori, S(uo)
étant àsupport
dans tb, KT(uo, S(uo))
=0,
cequi
achèvela preuve du théorème 1.
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