HAL Id: jpa-00245484
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00245484
Submitted on 1 Jan 1986
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Les matériaux supraconducteurs : problèmes et perspectives d’utilisation. Nouvelles orientations des
recherches
Jean Etourneau
To cite this version:
Jean Etourneau. Les matériaux supraconducteurs : problèmes et perspectives d’utilisation. Nouvelles
orientations des recherches. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1986,
21 (11), pp.649-657. �10.1051/rphysap:019860021011064900�. �jpa-00245484�
Les matériaux supraconducteurs : problèmes et perspectives d’utilisation.
Nouvelles orientations des recherches
J. Etourneau
Laboratoire de Chimie du Solide du CNRS, Université de Bordeaux I, 351, cours de la Libération, 33405 Talence
Cedex,
France(Reçu
le 18 mars 1986, révisé le 26 mai,accepté
le 27 mai1986)
Résumé. - Les matériaux
supraconducteurs déjà
utilisés ou en voie dedéveloppement
dans l’industrie(applications
en courant fort et enmicroélectronique)
fontl’objet
d’une étudecritique :
lesalliages
Nb-Ti et lescomposés
A-15. Lesproblèmes
et lesperspectives
d’utilisation desphases
de Chevrel sont abordés. On montre que les idées nouvelles et lesphénomènes
nouveaux résultent des études conduites dans quatre secteurs :(1)
coexistencemagnétisme-supraconductivité (supraconductivité
deparois
dans lesferromagnétiques, supraconductivité
induite par lechamp magnétique, (2)
recherche de lasupraconductivité
de type p outriplet (composés
à fermions lourds etcomposés ferromagnétiques itinérants), (3) supraconductivité
et onde dedensité de
charge
dans lescomposés
de basse dimensionalité,(4)
lessupraconducteurs organiques.
Abstract. 2014 In a first part of this review are summarized advances in
superconducting
materialsconcerning
their
developments
in both research andindustry (conductors
forsuperconducting
magnets,Josephson junction
devices inmicroelectronics) :
Nb-Ti solid solutionalloy
and A-15 typecompounds.
Theproblem
ofChevrel
phases
is discussed in view of theirapplication
inhigh
fieldsuperconducting
magnets. In a second part it is shown that thestudy
ofsuperconducting
materials isproducing
a stream of new ideas in different ways :(1) interplay
ofsuperconductivity
andmagnetism : superconducting
Bloch-wall inferromagnets ; magnetic
field induced
superconductivity, (2)
p-wave ortriplet superconductivity : heavy
fermionsuperconductors,
itinerant
ferromagnetic superconductors, (3) interplay
ofsuperconductivity
andcharge density
wave,(4) organic superconductors.
Classification
Physics
Abstracts74.70P
1. Introduction
La
supraconductivité
sous tous sesaspects
fonda-mentaux et
appliqués
nepeut
sedévelopper
quegrâce
au caractèreinterdisciplinaire
des recherches.Pour
juger
lespossibilités
d’améliorer lespropriétés supraconductrices
desmatériaux,
il faut serappeler
que même si la théorie
microscopique
de la supra-conductivité, proposée
parBardeen, Cooper
etSchrieffer
(BCS)
en 1957 a connu ungrand
succès eninterprétant
et formulant lesphénomènes,
le pro- blème parexemple
du calcul de latempérature critique (Ter)
d’un matériau donné demeure encoreaujourd’hui
très difficile. Cette difficultéprovient
dufait que la
supraconductivité dépend
de détails fins dans la structureélectronique, qui
nepeuvent
êtresaisis
quantitativement
dans des matériauxcomplexes.
Une théorie dessupraconducteurs
paropposition
à une théorie de lasupraconductivité
devrait débuter par des
prédictions
apriori
de lastructure
cristalline,
ce que personne ne sait fairejusqu’à présent.
Il faut doncsouligner
que les résultats obtenus dans la recherche de matériauxsupraconducteurs (hautes températures critiques,
propriétés
de fermionslourds...)
n’ont été biensouvent que le fait du hasard ou bien ont découlé d’une
approche empirique
à travers des observations à caractèrecristallographique, atomique
et métallur-gique
dans des séries de matériaux.Deux
préoccupations
doivent motiver les recher- ches :(1)
améliorer les matériauxexistants,
tantpour ceux
qui
sont utilisés pour lesapplications
que pour ceuxqui
sont lesupport
d’études fondamentales(2) préparer
de nouveauxcomposés (formes
métas-tables de matériaux
existants, compositions
et struc-tures
nouvelles)
pour mieuxcomprendre
la supra-conductivité et tenter d’élever
Ter’
pour rechercher d’autrestypes
decouplages
électron-électron autre que celui faisant intervenir lesphonons,
pour étudier l’interaction de lasupraconductivité
avec lemagné-
tisme ou les ondes de densité de
charges
parexemple.
Après quelques rappels généraux
sur les supracon- ducteurs une étudecritique
sera faite concernant les matériauxdéjà
utilisés ou en voie dedéveloppement
dans l’industrie
(applications
en courant fort et enmicroélectronique) ; problèmes
de mise en forme(multifilaments, rubans,
couchesminces) ;
rôle desArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019860021011064900
650
interfaces dans les
systèmes composites ;
influencede la
composition,
des instabilités structurales et de la microstructure surTer’ H,,, (champ critique)
etJer (courant critique).
On montrera par ailleurs que les recherches dans le domaine des matériaux
supraconducteurs qui
peuvent
être source d’idées nouvelles et dephéno-
mènes nouveaux s’orientent dans les directions sui- vantes :
(1)
coexistencemagnétisme-supraconducti-
vité
(2)
recherche de lasupraconductivité
detype
pou
triplet (3) supraconductivité
et onde de densité decharge
dans lescomposés
de basse dimensionalité(4)
lessupraconducteurs organiques.
2.
Rappels généraux
sur lessupraconducteurs
Lors du refroidissement d’un
supraconducteur
au-dessous d’une certaine
température Ter’ appelée température critique,
la tension nécessaire pour faire passer un courant continu donnés’annule,
cequi
confère au matériau lacapacité
de conduire le courant sansdissipation d’énergie.
Le
comportement
desmatériaux supraconducteurs
en
présence
d’unchamp magnétique
extérieur per- met de les classer en deuxcatégories.
2.1 LES SUPRACONDUCTEURS DE PREMIÈRE ESPÈCE OU DE TYPE I. -
Lorsqu’un matériau, susceptible
de devenir
supraconducteur,
est soumis à unchamp magnétique
H et que l’on mesure l’inductionmagné- tique
B( H )
créée dans le matériau on constate que(a)
pour HHc ( T ) ,
l’induction est nulle dans lematériau, qui
secomporte
comme undiamagnétique parfait,
c’est l’effet Meissner(b)
pour H >He ( T ) ,
l’induction
magnétique. pénètre complètement
dansle matériau et ce dernier repasse
brusquement
àl’état normal. La
supraconductivité
est donc détruiteau-delà d’une valeur du
champ critique He qui
croîtlorsque
latempérature
diminue.2.2 LES SUPRACONDUCTEURS DE DEUXIÈME ESPÈCE OU DE TYPE II. -
Reprenant
la mêmeexpé-
rience que
précédemment,
onpeut
constater lecomportement
suivant dans un trèsgrand
nombre dematériaux et notamment dans les
composés
binaireset ternaires
(a)
pour HHcl,
B = 0 l’effet Meissner est observé(b)
pourHel (T) H Hc2 (T)
leconducteur est dans un état
mixte,
cequi signifie
que l’inductionmagnétique pénètre
par tubes de fluxquantifiés 00
=h
dont le nombre va enaugmentant
avec lechamp magnétique extérieur ;
cet état
disparaît
au-delà deHc2.
Deux
champs critiques Hcl
etHc2, qui augmentent lorsque
latempérature décroît,
caractérisent lessupraconducteurs
detype
II.Cette classification des matériaux
supraconduc-
teurs
peut
se retrouver en faisantappel
à d’autresparamètres qui
résultent des travauxthéoriques
deGinzburg-Landau,
Frôlhlich en 1950[1] qui
ontconduit à l’élaboration de la théorie
microscopique
de la
supraconductivité
parBardeen-Cooper-
Schrieffer en 1957
[2].
Universellement reconnue,cette théorie repose sur la formation dans l’état
supraconducteur
depaires
d’électrons despins
et demoments
opposés
ditespaires
deCooper.
L’interac-tion attractive électron-électron s’effectue par l’inter- médiaire du
réseau,
donc desphonons.
La com-paraison
de deuxlongueurs caractéristiques permet
dedistinguer
lessupraconducteurs
de classe 1 et de classe II :- la
longueur
decohérence § ( T) :
c’est ladistance moyenne sur
laquelle
existent des corréla- tions entreélectrons ;
elle caractérise les modula- tionsspatiales
duparamètre d’ordre,
- la
longueur
depénétration
À( T) :
dansl’expérience simple
d’undemi-espace supraconduc-
teur et d’un
champ magnétique parallèle
à lasurface,
l’induction
magnétique
B à l’intérieur du supracon- ducteur varieexponentiellement
avec une constantede décroissance À.
On définit alors le
rapport
deGinzburg-Landau
K
= T .
Pour K2
lessupraconducteurs
sont de
type
I. Pour K >2
lessupraconducteurs
sont de
type
II.Le caractère
supraconducteur
d’un matériaudispa-
raît au-delà de valeurs
critiques
de latempérature Tcr.
duchamp magnétique He (type I), Hc2 (type II)
et de la densité de courant
Jer’
traversant le matériau.On définit alors dans une espace à trois dimensions
(Ter., He
etJer)
une surface de transition pourchaque supraconducteur.
Quelles
que soient lesapplications
de la supracon-ductivité,
il seratoujours
tentant d’utiliser les maté- riauxqui présenteront
latempérature critique
laplus
élevée. La
chronologie
des recherches montre quedepuis plus
de douze ans aucunsupraconducteur
n’aété découvert avec une
température critique supé-
rieure à
23,2 K,
cellecorrespondant
àNb3Ge [3, 4].
Selon la théorie
classique
lestempératures critiques
sont d’autant
plus
élevées que l’interaction électron-phonon
et la densité d’états au niveau de Fermi NEF
sontplus
fortes. Ainsi à travers l’interactionélectron-phonon
semble se manifester l’aversion de la nature pour les réseaux cristallins très instablessusceptibles d’engendrer
de hautestempératures critiques.
3. Problèmes et
perspectives
d’utilisation des maté- riauxsupraconducteurs
Ce sont les
températures,
lechamp
et la densité de courantcritiques qui
détermineront le domained’application
dessupraconducteurs.
Ondistinguera (a)
lesapplications
en courant fort : encontinu, régime
variable ou alternatif(électrotechnique, champs magnétiques intenses), (b)
lesapplications
en
microélectronique (Tableau 1).
3.1. LES APPLICATIONS EN COURANT FORT.
3.1.1 Problèmes
métallurgiques.
- Lesapplications
en courant fort nécessitent des
champs
et densité deTableau 1. -
Applications
des matériauxsupraconducteurs
encourant ,fort
et enmicroélectronique.
MATÉRIAUX UTILISÉS
NbTiMATÉRIAUX UTILISÉS
Nb3Sn Pb, Nb,
NbNV3Ga
’ ,
MARCHÉ
EXISTANT*1
courant
critiques élevés,
ce sont donc les supracon- ducteurs detype
IIqui
seront utilisés. Du fait de leurgrande ductilité,
lesalliages
Nb-Ti de structurec.f.c.,
sous forme de monofilament ou de multifila- ments, sont lesplus
commercialisés.Cependant
d’autres matériaux tels que
Nb3Sn
etV3Ga ayant
une structure
isotype
de celle dutungstène /3, appelés
encorecomposés A-15,
connaissent actuelle- ment undéveloppement
industriel sous forme de multifilaments et de rubans. Bien que découverts il ya
plus
de trente ans, lescomposés
A-15 ont vu leurindustrialisation retardée du fait de difficultés métal-
lurgiques
pour leur mise enforme ; mécaniquement fragiles
ils sont peu ductiles.Pour
comprendre
lesétapes
desprocédés
métallur-giques
utilisés et les difficultés rencontrées pour la fabrication d’aimantssupraconducteurs,
il suffit dese
rappeler
que lessupraconducteurs
detype
II dans l’état mixte sontpénétrés partiellement
par l’induc- tionmagnétique
sous forme d’un réseau de canauxentourés des
supracourants appelés
vortex. L’ensem-ble
ligne
deflux-vortex, appelé fluxoïde,
soumis à uncourant se
déplace
sous l’action des forces deLorentz,
cequi peut engendrer
un échauffement local et provoquer le retour dusupraconducteur
àl’état normal.
Lorsque
lesupraconducteur
est traversé par un courant alternatif la situation estbeaucoup plus
défavorable en raison des
pertes hystérétiques qui
nesont autres que celles
engendrées
par ledéplacement
des vortex,
imposé
par la nature variable duchamp magnétique
et la variationinduite
de B dans le matériau. Par ailleurs des causesdiverses
telles quedes actions
mécaniques, électriques
ou deschamps pulsés produits
par desimpulsions
de courant peu- vent conduire à desdéplacements
des fluxoïdes.Pour
pallier
ces inconvénientsplusieurs
solutionssont utilisées :
a)
Les fils ou rubans d’un aimantsupraconducteur
par
exemple
sontnoyés
dansu e gaine
de cuivrequi
accroît la résistance
mécanique
des bobines etjoue
le rôle de stabilisant
cryostatique. Lorsqu’il
y a652
transition de l’état
supraconducteur
à l’étatnormal,
la chaleur
qui
en résulte est dérivée dans le cuivre dont la conductivité estplus grande
que celle dessupraconducteurs
à l’état normal.b)
Pour limiter lespertes hystérétiques
enrégime
variable ou
alternatif,
on est conduit à réduire le diamètre dusupraconducteur puisque
cespertes
sont
proportionnelles
à son diamètre. Lespertes
hystérétiques,
par unité de volume desupraconduc-
teur, sont données en
première approximation
par larelation
dans
laquelle Jcr
est la densité de courantcritique
dusupraconducteur,
J est la densité du courant trans-porté
par les filaments et d le diamètre de cesderniers. On voit que cette relation conduit à rechercher des filaments de diamètre le
plus
faiblepossible [5]. Cependant
la doublepréoccupation
detransport
de courant élevé(donc
sectionimportante
du
supraconducteur)
et la difficulté d’utilisation de monofilaments de faible diamètre a conduit à une structure multifilamentaire dusupraconducteur.
Avec une telle
configuration
detype
multifilamen- tairesurgit
une autredifficulté,
celle de laprésence
de courants de Foucault au sein de la matrice de
cuivre, qui
sedissipent
en chaleur. Ceproblème
aété résolu d’une
part
par unenrobage plus
résistifdes filaments
(utilisation
ducupro-nickel)
et d’autrepart
par untorsadage
aussi serré quepossible
desfilaments. En
effet,
lespertes
par courants induitsdépendent
du pas de torsion des filaments À et de la résistivité transversaleéquivalente
de la matrice p M. Par unité de volume du brin on a :où K est un facteur sans dimension
dépendant
de lastructure multifilamentaire
[5].
c) Enfin,
mis àpart
lesproblèmes
dedissipation d’énergie
l’attention sera focalisée sur lacapacité
detransport
du courant dans les filaments. Il faudra doncrechercher,
pour obtenir deschamps magnéti-
ques
intenses,
des densités de courantcritique
aussiélevées que
possible.
L’aptitude
des filamentssupraconducteurs
à trans-porter
un courant de forte intensité sera condition- née par leurcapacité
àpiéger
les fluxoïdes. Cepiégeage, qui dépend
très fortement desimperfec-
tions
chimiques
et structurales des filaments supra- conducteurs donc de leurmicrostructure,
influe directement sur la valeur des densités de courantcritique.
La recherche de la microstructure la
plus
favorablesera le fait d’une combinaison
judicieuse
de traite-ments
thermiques
etmécaniques
des filaments. Cesera donc en allant vers une
approche empirique
duproblème
que sedégagera
la meilleure solution[5-7].
Toutes ces
généralités peuvent
être illustrées parquelques exemples.
Ainsi dans lesalliages
Nb-Tiactuellement les
plus
utilisésindustriellement,
c’estla
présence
deprécipités
d’unephase
riche en titanequi,
pour unespacement
et une taille biencontrôlés,
assurent le meilleur ancrage
possible
des fluxoïdes et parconséquent permettent
l’obtention de courantscritiques
élevés[5, 7, 8].
Même dans lecomposé Nb3Sn
il a été démontré que la densité de courantcritique
est d’autantplus grande
que lesjoints
degrains, qui
sont despièges
pour lesfluxoïdes,
sontplus
nombreux et parconséquent
que la taille desgrains
estplus
faible[9].
Il semblerait en être de même pourNb3Ge [10].
Notons que la
présence
dejoints
degrains
n’estpas seulement
responsable
del’ancrage
des fluxoï-des,
l’introductiond’impuretés
ou laprésence
dephases parasites peuvent jouer
le même rôle. Ainsiavec
1.000 ppm
d’azote et1.000 ppm d’oxygène,
ladensité de courant
critique
est presque doublée dans lesalliages
Nb-Ti[5].
Demolliens a montré récem- ment que pourNb3Ge préparé
sous forme deruban,
le courant
critique
leplus
élevé est observé dans les échantillons contenant environ 10 % en masse de laphase parasite Nb3Ge5 [10].
Les
impuretés présentes
dans les matériaux supra- conducteurspeuvent jouer
un rôle autre que celui depiéger
les fluxoïdes. Ellespeuvent
en diminuant le libre parcours moyen des électrons 1 et par consé-quent
lalongueur
de cohérencee,
contribuer àaugmenter
la densité de courantcritique
en élevantle
champ critique.
Pour cela il suffit de serappeler
d’une
part
que lechamp critique
est relié à lalongueur
de cohérence par la relationet d’autre
part
que03BE03B1 F l (V F
= vitesse desélectrons au niveau de
Fermi).
La raisonphysique
de la relation entre
H,,2 et e
est que la dimension ducoeur du fluxoïde est de
l’ordre e
et que parconséquent plus e
serapetit plus
le matériau accep- tera delignes
de flux et aura donc unchamp critique
élevé. Le fait que la
longueur
de cohérence soitpetite implique
un faible parcours moyen pour les électrons et une résistivité élevée pour le matériau.Ainsi une
augmentation
de la résistivité deNb3Sn
par
dopage
avec desimpuretés métalliques (Ti,
Taou Ni +
Zn)
accroît lechamp critique
et la densité de courantcritique
sans toutefois affecter notable- ment latempérature critique [9].
Il est
important
de noter que enplus
desproblè-
mes de microstructure
qui
ont étéévoqués,
ceuxconcernant la
diffusion
auxinterfaces
entre lesfilaments et la matrice
d’enrobage
ont une influenceimportante
sur les densités de courantcritique
et lespropriétés mécaniques
des structures multifilamen- taires. Laprécipitation
decomposés
non ductilescomme
Ti2Cu
à l’interface filamentNb-Ti//matrice-
Cu
[7]
ou bien la contamination de la matrice de cuivre par l’étain dans la fabrication des filaments deNb3Sn
par latechnique
du « bronze »peuvent
être éliminées par l’insertion de barrières antidiffusion.3.1.2
Perspectives
d’utilisation. - Engénéral
pour desapplications
nécessitant deschamps magnétiques
allant
jusqu’à
9-10T, l’alliage
Nb-Ti est utilisé. Pourl’obtention de
champs supérieurs compris
entre 9 et14
T, Nb3Sn
sera choisi et pour deschamps plus
élevés mais néanmoins inférieurs à
30 T,
onpeut
faireappel
àV3Ga.
Les travaux de Demolliens sur laproduction
de rubans deNb3Ge
partransport
chimi-que en
phase
vapeur, semblentprometteurs puisque
des courants
critiques
de1,6
x104 A/cM2
à4,2
K et2,1
x104 A/cm2
à1,8
K sous 20 T ont été obtenus[10].
Notons par ailleurs les efforts réalisés par Als-
thom-Atlantique
et les laboratoires de laCompa- gnie
Générale d’Electricité pourdévelopper
desmultifilaments
de hautesperformances
enalliage
Nb-Ti ; -. des brins de 15 000 filaments de
0,6 03BCm
J,,, -
2 x1f/cm2-5 T-4,2 K) pouvant supporter
des
impulsions
de 1 000 T/s sontdisponibles ;
desbrins de 250 000 filaments de
0,08
>m et0,02
03BCm sont en cours dedéveloppement [11-13].
L’année 1983
peut
être considérée àplusieurs
titres comme une
étape
notable dudéveloppement
industriel des
applications
de lasupraconductivité (régulateur
depuissance
àstockage magnétique,
accélérateurs de
particules, remnographes médicaux, cryoalternateurs,
bobinessupraconductrices
à fré-quences
industrielles...).
On voit doncbrusquement apparaître
lesapplications
de lasupraconductivité
dans de nombreux domaines
après
20 années de recherche etdéveloppement.
La tendance sera depoursuivre
les efforts vers des matériauxayant
deschamps critiques
deplus
enplus
élevés. Ces maté-riaux
existent,
ce sont lesphases
dites de Chevreldécouvertes à Rennes en 1971
[14].
Avec unetempérature critique
de 15 K environ pourPbMo6Ss,
le
champ critique
avoisinant 50-60 T à4,2 K,
estenviron deux fois
plus
élevé que celui deNb3Sn
etplus
dequatre
foisplus grand
que celui desalliages
Nb-Ti.
Sergent,
Chevrel et al. ont réalisé en collabo- ration avec divers laboratoires universitaires etindustriels
(CGE, Alsthom, CEA, CENG)
un brinde 6 filaments de 65-120 >m et d’une
longueur
de300 m
[15].
La densité de courantcritique (Jcr
=107-1OS A/m2-5 T-4,2 K; Jcr = 1,5-2,5
x107 A/CM2_
9
T-4,2 K)
demeure encore relativementfaible,
maisles résultats obtenus sont
comparables
à ceuxpubliés
par les chercheurs
suisses,
américains oujaponais [16-18].
Enfin, signalons
que descomposés appartenant
à la famille desphases
deLaves, V2 (Hf, Zr)
élaboréssous forme
multifilamentaire, pourraient
concurren-cer
largement
descomposés
A-15(ho2 >
20 T à4,2 K)
surtout pour l’insensibilité de leurspropriétés supraconductrices
aux contraintesmécaniques
et àl’irradiation par les neutrons
[19].
_3.2 APPLICATIONS EN MICROÉLECTRONIQUE. - Les matériaux
supraconducteurs envisagés
actuelle-ment pour les
applications
enmicroélectronique
doivent satisfaire aux critères
qu’imposent
laphysi-
que des barrières tunnels et la
technologie
desjonctions.
Les orientations de recherche sont les suivantes : - Pour les électrodes
supraconductrices.
Utilisation de matériaux à hautes
Ter.
Le but estde réaliser des
jonctions
dont la densité de courant varie peu avec les fluctuations detempérature
et depouvoir
utiliser desmicroréfrigérateurs
fonctionnant autour de 10 K. Les effortsportent
surNb,
NbN etquelques composés
detype AIS (V3Si, Nb3Sn, Nb3Ge ... ) [20, 21].
- Pour les barrières tunnels.
Utilisation de matériaux de faible constante diélec-
trique
et parconséquent
de faiblecapacité.
Lesétudes concernent les barrières
d’oxydes
natifs résul- tant del’oxydation
de l’électrodesupraconductrice
elle-même et les barrières tunnels artificielles semi- conductrices
(le
siliciumamorphe
ou legermanium) qui
sont utiliséeslorsque
l’électrodesupraconduc-
trice ne forme pas un
oxyde
natif de bonnequalité
comme dans le cas des
composés A-15, Nb3Ge
parexemple.
Les barrières semi-conductrices en siliciumamorphe
ont une faible constantediélectrique
et lefait
qu’elles
aient uneépaisseur plus grande,
conduità des
jonctions
de faiblecapacité [22].
Notons que se
développent également
les barrièresmulticouches
oxydées qui
mettent enjeu
les effetsde
proximité responsables
de lasupraconductivité
d’une couche très mince de métal normal
déposée
sur un film
supraconducteur [22].
C’est dans les
applications
enmicroélectronique
que les
supraconducteurs
detype
1 trouvent une de leurs raresapplications,
leplomb
parexemple
comme électrode
supraconductrice
dans lesjonctions Josephson
ou l’indium pour des détecteurs de neutri-nos
[23].
4. Nouvelles orientations des recherches
Les nouveautés
qui apparaissent
actuellement ensupraconductivité
ne résultent pasuniquement
del’étude du
comportement
desupraconducteurs
bienconnus sous l’action de
perturbations
extérieuresqui
ont
permis
parexemple
la découverte duQuiteron
(combinaison
de deuxjonctions
tunnels supracon- ductrices où des effets horsd’équilibre
conduisent razl’apparition
d’un fonctionnement detype transistor).
Grâce à la recherche
systématique
de nouveauxcomposés supraconducteurs
les études sedévelop- pent
actuellement dansplusieurs
directions pour montrer parexemple
que leferromagnétisme
et lasupraconductivité
ne sont pas desphénomènes qui
s’excluent mutuellement et
qu’il peut
exister untype
de
supraconductivité (état triplet)
autre que celuiqui
est à la base de la théorie
microscopique
de BCS(état singlet).
Par ailleurs l’étude des conditions d’existence de lasupraconductivité
dans des maté- riaux de basse dimensionalité(compatibilité
avec les654
ondes de densité de
charge)
et dans lescomposés organiques
faitl’objet
de nombreux travaux.4.1 COEXISTENCE MAGNÉTISME-SUPRACONDUCTI- VITÉ. - La coexistence du
magnétisme
et de lasupraconductivité
met en confrontation deuxphéno-
mènes
collectifs,
cequi
donne naissance à de nouvel- lespropriétés.
Les travauxthéoriques
deGinzburg
en 1957
[24]
et de Abrikosov et Gor’kov en 1961[25]
montrent que les
impuretés magnétiques
en intera-gissant
fortement avec les électrons itinérants détrui- sent lespaires
deCooper
et parconséquent
lasupraconductivité.
Les travauxexpérimentaux
deMatthias et al.
[26]
en 1958 confirment les résultatsthéoriques.
Il est utile de
rappeler
que lespaires
deCooper peuvent
être détruites par deux effets :(a)
unediffusion par les
impuretés magnétiques (effet
dusecond
ordre), (b)
laprésence
d’unchamp d’échange (effet
depremier ordre)
résultant de l’existence d’unchamp magnétique
extérieur ou biende l’établissement d’un ordre
magnétique.
L’hamiltonien de l’interaction
d’échange
entre lespin
del’impureté magnétique
S et celui des élec-trons de conduction s est donné par
l’expression : Jecx
= -jSs où j
est leparamètre
de l’interactiond’échange.
Quel que soit l’ordre
magnétique, antiferromagné- tique
ouferromagnétique qui
entrera encompétition
avec la
supraconductivité,
il seraindispensable que j
soit faible pour observer la coexistence des deux
phénomènes.
4.1.1 Coexistence
supraconductivité-antiferromagné-
tisme. - La coexistence
supraconductivité-antifer- romagnétisme
a été observée pour lapremière
foisdans les
phases
de ChevrelREMo6S8 (RE
=Gd, Tb, Dy, Er), REMo6Se, (RE
=Gd, Tb, Er)
et lesborures ternaires
RERh4B4 (RE
=Nd, Sm, Tm) [27].
Les électrons itinérants 4dqui
résultent de laprésence
d’amas de métaux de transitionMo6
pour les
phases
de Chevrel etRh4
pour lesborures,
sont faiblement
couplés
aux ionsmagnétiques
deterres
rares; |j|~0.01 eV
pour lesphases
deChevrel
[27].
4.1.2 Coexistence
supraconductivité-ferromagnétis-
me. - Sans
préjuger
de la naturemicroscopique
dela
supraconductivité, Ginzburg [24] prévoyait
dès1957 la très
grande
difficultéqu’il
y aurait à découvrir des matériaux où coexisteraient leferromagnétisme
et la
supraconductivité.
L’induction créée par l’aimantationspontanée peut
atteindre 20 kG et ainsi détruire lasupraconductivité
de toutcomposé
àfaible
champ critique.
Ilprédisait
queferromagné-
tisme et
supraconductivité
nepourraient
coexisterque :
(a)
dans descomposés ayant
unchamp critique plus grand
que l’inductionspontanée, (b)
dans lesrégions
d’un échantillon où l’inductionmagnétique
est considérablement réduite.
Pour démontrer les idées de
Ginzburg
ilparaissait
naturel d’étudier des matériaux dans
lesquels
leferromagnétisme
et lasupraconductivité
avaient étéobservés,
soit descomposés
àsupraconductivité
réentrante
qui
s’ordonnentferromagnétiquement
àtempérature plus
basse que celle oùapparaît
latransition
supraconductrice.
Ce serait donc dans les
parois
de Bloch des domainesferromagnétiques,
aimantés alternative- ment dans un sens et dans l’autre quepourrait apparaître
lasupraconductivité.
Trois
composés
àsupraconductivité
réentranteont été étudiés
[28] : ErRh4B4
de structurequadrati-
que
type CeCo4B4
caractérisé par unplan
de facileaimantation, HoMo6S8
desymétrie rhomboédrique présentant
un axe de facile aimantation[111]
etSn (1) Er ( 1 ) Er (2 ) Rh Sn
1- x (x) 4 ..1.() lys de structurequadrati-
que.
Des mesures de résistivité
électrique
ou de suscep- tibilité alternative ont été réalisées sur des monocris- taux descomposés signalés précédemment.
Unerésistance
nulle,
caractérisant un étatsupraconduc-
teur a été observée
lorsque
les contactsélectriques
sont
disposés parallèlement
auxparois
de Bloch soit dans la direction de l’axe de facile aimantation pourHoMo6s8
et dans leplan
de facile aimantation pourErRh4B4.
Une résistancepratiquement égale
à cellede l’état normal a été observée
perpendiculairement
aux
parois
de Bloch.4.1.3
Supraconductivité
induite par unchamp magnétique
extérieur. - Aussisurprenant
que celapuisse paraître
àpremière
vue, lasupraconductivité peut
être induite par unchamp magnétique
extérieurdans certains
composés
de terres rares.4.1.3.1
Supraconductivité
induite enchamp
intensedans le
composé paramagnétique EuxSn, _ x Mo6Sg [29].
- Pour x =0,8
et T 1 K la supracon- ductivitédisparaît
pour unchamp
très faible(0,6-1 T)
pourréapparaître
àplus
hautchamp
vers8 tesla et
disparaître
à nouveau au-delà de 20 tesla.L’apparition
de lasupraconductivité
entre 8 et20 tesla résulte tout
simplement
du fait que lechamp d’échange
interneHech
et lechamp
extérieurHext
sont
opposés
parceque j
0. Les électrons de conduction ne voient alors que la différenceHech - Hext
et parconséquent
nepeuvent
s’associeren
paires
deCooper
que pour une certaine valeur faible duchamp magnétique résultant,
c’est l’effet Jaccarino-Peter. Cetype
dephénomène
n’a pu être observé que dans descomposés
àchamp critique
élevé et donc caractérisés par une faible
longueur
decohérence e.
4.1.3.2
Supraconductivité
induite enchamp
faibledans un
composé ferromagnétique.
- Des mesuresde résistivité sur des monocristaux de
HoMo6S8
ontmontré que la
supraconductivité apparaissait lorsque
le
champ magnétique
extérieurappliqué Hext
étaitopposé
à l’aimantationrémanente(Hext ~ 0,1
T à25
mK) [28].
4.2 A LA RECHERCHE DE LA SUPRACONDUCTIVITÉ
TRIPLET OU DE TYPE
p. - La
découverte de l’hélium 3superfluide
a conduit à rechercher un nouveautype
desupraconductivité
dans les solidesautres que celui
proposé
par BCS(état singlet).
Supraconductivité
etsuperfluidité
sont deuxproprié-
tés
jumelles
de la nature. Lapremière
concerne lesmétaux,
la seconde les gaz ouliquides
neutres. Lesatomes
d’3He,
pour devenirsuperfluides,
ont besoinde s’associer par
paires
comme les électrons dessupraconducteurs.
On sait que dans l’un de leurs étatssuperfluides,
lespaires d’3He
sontanisotropes (spins
nucléairesparallèles) [30].
Ceci a conduit à sedemander,
paranalogie
avec3He superfluide,
pour-quoi
il n’existerait pas un nouveautype
de supracon- ductivitéqui
serait caractérisé pas despaires
d’élec-trons à
spins parallèles (état triplet
ou detype p).
Les recherches se sont naturellement orientées
vers des
composés
dont lecomportement
de la chaleurspécifique
à très bassetempérature présen-
tait des
analogies
avec celui de l’hélium 3 : variationnon
exponentielle
de la chaleurspécifique
en dessousde
Tcr,
variation en lois depuissance (en T2
parexemple)
de la conductivitéthermique,
de l’atténua- tion desultrasons,
dupouvoir thermoélectrique...
Par ailleurs des travaux
théoriques
montrentqu’une supraconductivité
detype
ppeut
être induite dans descomposés proches
dumagnétisme présen-
tant des fluctuations de
spins (paramagnons) «
pres- que »ferromagnétiques
ou « presque » antiferroma-gnétiques.
Laprésence
de paramagnons est favora- ble àl’apparition
de lasupraconductivité triplet
etdéfavorable à l’existence de la
supraconductivité
detype
BCS(état singlet) [31].
Notonségalement
quel’appariement
detype
p des électrons est facilement contrarié par laprésence d’impuretés magnétiques
ou non
magnétiques [32, 33].
Toutes ces
propriétés
semblent se manifester dans descomposés présentant
un très fort terme y dechaleur
spécifique électronique
que l’onappelle
actuellement
composés
à « fermions lourds ». Ce sont soit descomposés
binaires ou ternaires conte-nant du cérium ou de l’uranium comme par exem-
ple : CeAl3, CeCu6, UPt3, UBel3, CeCU2S’2’
Parmiles
exemples
cités seuls les trois dernierscomposés
deviennent
supraconducteurs respectivement
à0,54 K, 0,9
K et0,5
K[34].
Letype
desupraconduc-
tivité
auquel appartient
chacun de cescomposés
n’est pas encore bien défini. La variation
thermique
de leur chaleur
spécifique
à bassetempérature
n’estpas
exponentielle
en dessous deTcr;
des lois depuissance
notamment en7’
sont observées pour un certain nombre depropriétés
deUPt3 :
conductivitéthermique,
chaleurspécifique, pouvoir
thermoélec-trique
et atténuation des ultrasons[35].
PourUBel3
bien en dessous de
Tcr,
la chaleurspécifique
varie enT3
et la conductivitéthermique
enT2 [34, 35].
Toutes ces
propriétés
semblentindiquer
que lasupraconductivité pourrait
être detype p
dansUBel3
etUPt3.
Deplus
pourUPt3,
au-dessus deTcr,
la
présence
d’un termeT3ln
T dans la chaleurspécifique, qui
est une manifestation de fluctuation despins,
renforce l’idée d’unesupraconductivité
detype
p[34, 35].
La situation est nettement moins claire pourCeCU2S’2
pourlequel
des mesures récen-tes de courant tunnel en fonction d’un
champ magnétique
extérieur seraientplutôt
en faveur d’unesupraconductivité
detype
s(état singlet).
Bien
qu’il
y ait de fortesprésomptions
d’observerune
supraconductivité
detype
p dans lescomposés
àfermions
lourds,
il n’existe pas encore de preuves vraiment décisives. En fait la démonstration claire de l’existence d’unesupraconductivité
detype
p ne pourra se faire quegrâce
à la découverte de maté- riauxsupraconducteurs ferromagnétiques
itinérantsdans
lesquels
les mêmes électrons seront responsa- bles à la fois dumagnétisme
et de lasupraconducti-
vité. Il semblerait que le
composé ErRh4B3,8E]0,2,
desymétrie quadratique
et de structuretype LuRu4B4, possède
cettepropriété [37].
4.3 SUPRACONDUCTIVITÉ ET MATÉRIAUX DE BASSE DIMENSIONNALITÉ. - De nombreux
composés
àdimensionnalité restreinte tant bidimensionnels
qu’unidimensionnels présentent
des transitions struc- turales à bassetempérature
dites transitions de Peierls. Ces instabilités structurales ne seproduisent
que dans la mesure où une déformation du cristal est nécessaire pour bénéficier d’un
gain d’énergie
élec-tronique
via une modulation de la densité électroni- queappelée
onde de densité decharge (ODC).
L’étude de
NbSe2 (bidimensionnel)
etNbSe3 (unidimensionnel) qui présentent
une ODC et despropriétés supraconductrices
apermis
de montrer lelien entre ces deux
phénomènes qui,
tous lesdeux,
font intervenir l’interaction
électron-phonon.
Soumis à une
pression, NbSe2
voit satempérature critique
s’élever alors que l’ODC estprogressive-
ment
supprimée [38]. NbSe3 unidimensionnel, pré-
sente deux
ODC ;
il n’est passupraconducteur
à lapression
normale au-dessus de 7 mK. Il devientsupraconducteur sous-pression lorsque disparaît
l’ODC
[39].
L’ODC est donc unpoison
de la supra- conductivité.5. Conclusions
Malgré
les difficultés de la théoriemicroscopique
dela
supraconductivité
de faire desprédictions
detempérature critique,
elle fait néanmoins clairementapparaître
lesprincipaux paramètres qui gouvernent
lephénomène :
densité d’état au niveau deFermi, spectre
dephonons
et interactionélectron-phonon.
Le chercheur
qui
observe lescaractéristiques physi-
ques des
supraconducteurs
en vue de les améliorer estconduit,
en dehors de la nécessité depréparer
des matériaux purs, à
agir
sur letype
de réseau cristallin et la stoechiométrie. Il estplus
aiséd’agir
dans le sens de la dernière
proposition
que de suivre lapremière
dans la mesure où lesaspects
structurauxprévisionnels
restent encore peu maîtrisables.Dispo-
sant donc d’un modèle
structural,
il sera alors assezfacile de modifier d’une manière contrôlée le nombre de