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Évaluation intra-saisonnière de la production fourragère des parcours naturels du Sénégal

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Academic year: 2021

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Évaluation intra-saisonnière de la production fourragère des parcours naturels du

Sénégal

DIOUF A. A. (1), SARR M. A. (1), BA T. (1), TAUGOURDEAU S. (2, 3), DIEYE A. M. (1), SY I. (1), DIOP A. T. (4) 1. Centre de Suivi Ecologique de Dakar, Rue Léon Gontran Damas, BP 15532, Dakar-Fann, Sénégal

2. CIRAD — UMR SELMET, Montpellier France 3. ISRA LNERV PPZS, Dakar Sénégal

4. Consultant, Dakar Sénégal RESUME

L’évaluation du disponible fourrager de fin de saison au Sénégal se fait par régression linéaire entre l'indice de végétation intégré (NDVI) sur la saison de croissance et les données de biomasse végétale de terrain. Compte tenu de certaines limites du NDVI, son utilisation complémentaire avec les produits biophysiques FAPAR et LAI a été étudiée dans le présent travail. Les résultats ont montré que le LAI est plus adapté pour la prévision du stock fourrager dès le début de la saison de croissance alors que NDVI et FAPAR sont respectivement plus indiqués en milieu de saison et en fin de saison. Ainsi, des modèles de régression Exponentielle et Puissance élaborés avec les cumuls progressifs mensuels des trois produits de juillet à octobre ont permis de faire des prévisions assez fiables du disponible fourrager durant la saison de croissance végétale.

Intraseasonal Assessment of Fodder Biomass in Senegalese Rangelands

DIOUF A. A. (1), SARR M. A. (1), BA T. (1), TAUGOURDEAU S. (2,3), DIEYE A. M. (1), SY I. (1), DIOP A. T. (4) 1. Centre de Suivi Ecologique de Dakar, Rue Léon Gontran Damas, BP 15532, Dakar-Fann, Sénégal

ABSTRACT

The assessment of the end-of-season fodder biomass is obtained in Senegal by linear regression between the integrated vegetation index (NDVI-Normalized Difference Vegetation Index) into the growing season and the field biomass data. Given some limitations of the NDVI, its complementary use with biophysical products as the Fraction of Absorbed Photosynthetically Active Radiation (FAPAR) and the Leaf Area Index (LAI) has been studied in this work. The results showed that the LAI is more suited to forecast the forage stock at the beginning of the growing season, whereas NDVI and FAPAR are more suited in mid-season and at the end of the season, respectively. Exponential and Power regression models were developed with monthly cumulating of the three products from July to October and allowed for reliable forecast of the end-of-season forage availability.

INTRODUCTION

Les données de télédétection ont été fortement utilisées ces30 dernières années pour l'estimation de la production fourragère des parcours Sahéliens. L’Indice de Végétation par Différence Normalisée (NDVI en anglais) reste l'utilisation la plus répandue des données d'observation de la Terre dans le Sahel (Mbow et al. 2014).

Cependant, le NDVI est influencé par la réflectance des sols nus dans les zones à faible couverture végétale et par l'effet de saturation dans des zones à forte densité végétale (Myneni and Williams, 1994). Ce qui affecte sa relation avec la masse végétale à la surface du sol. Notre hypothèse est que le NDVI fonctionne mieux en milieu de saison des pluies, lorsque la couverture végétale n'est pas trop faible et les plantes n'ont pas encore atteint leur croissance maximale. Cependant, la Fraction Absorbée du Rayonnement Photosynthétiquement Actif (FAPAR en anglais) et l’indice de surface foliaire (LAI en anglais) répondent différemment aux paramètres tels que la réflectance des sols nus et les propriétés optiques des feuilles (Myneni et Williams, 1994) et pourraient donc être plus adaptés que le NDVI au début et vers la fin de la saison de croissance végétale. Par ailleurs, en comparaison avec la régression linéaire, Diouf et al., 2014 ont montré que les fonctions Exponentielle et Puissance sont les plus appropriées au Sénégal. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude est : i) d’étudier la relation entre le NDVI et les paramètres biophysiques FAPAR et LAI ; et ii) de modéliser la relation entre la masse végétale totale collectée dans les parcours naturels du Sénégal et les cumuls intra-saisonniers des produits NDVI, FAPAR et LAI, en utilisant les fonctions de régression Exponentielle et Puissance.

1. MATERIEL ET MÉTHODES

Les données de biomasse totale (herbacée + foliaire ligneuse) sont issues de la base de données du CSE. Elles ont été collectées de 1999 à 2013, excepté 2004. .

Pour plus

de détails sur la méthode de collecte de ces données sur le terrain, consulter (Diouf et al. 2015).

Les données de télédétection utilisées correspondent à la série temporelle 1999-2013 du FAPAR, du LAI et du NDVI, téléchargeables à partir du site http://land.copernicus.eu/. Il s’agit d’images décadaires avec une résolution spatiale d’environ 1 km. Les images ont été par la suite prétraitées : i) transformation des comptes numériques en valeurs réelles, ii) masquage pour ne garder que la zone pastorale et iii) filtrage des séries annuelles par la méthode SWETS (Swets et al.

1999). Des cumuls mensuels ont été calculés au cours de la saison de croissance, entre juillet et octobre de chaque année. Ce qui a fourni quatre variables pour chacun des trois produits, à savoir les cumuls de Juillet (J), de Juillet à Aout (JA), de Juillet à Septembre (JAS) et de Juillet à Octobre (JASO).

La relation entre les produits NDVI, FAPAR et LAI, a été étudiée par la méthode de régression pixel-par-pixel, et avec leur variable JASO qui couvrent la saison entière de végétation. Par la suite, seuls les pixels qui possèdent un coefficient de corrélation (R) significatif (p-value ≤ 0.05) ont été considérés. Les fonctions de régression exponentielle et puissance ont été utilisées pour modéliser la relation entre la production de biomasse et les produits NDVI, FAPAR et LAI avec le logiciel R. Pour un échantillon global de 263 observations, les modèles de régression ont été calibrés sur environ 80% (n = 213) des données sélectionnées de manière aléatoire. La performance des modèles a été évaluée sur la base de critères statistiques que ont le coefficient de détermination (R²) et les Root

Mean Squared Error, absolu (RMSE en kg.MS/ha) et relatif

(RRMSE en %). Un total de 24 modèles a été obtenu et les quatre meilleurs (pour les quatre périodes de cumul saisonnier des produits satellitaires) ont été sélectionnés après validation avec les 20% des observations restant (n = 50).

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2. RESULTATS ET DISCUSSION

2.1. RELATION ENTRE LES VARIABLES SATELLITAIRES

La Figure 1 montre une corrélation temporelle significative entre le NDVI et les paramètres biophysiques FAPAR et LAI, pour la presque totalité de la zone étudiée. En particulier, la relation linéaire entre le FAPAR et le NDVI déjà soulignée dans de nombreux travaux (Brandt et al. 2014 ; Fensholt et al. 2006), a été confirmée par ces résultats (Figure 1a et 1d). Ceci montre que les trois produits étudiés peuvent être complémentaires pour le suivi de la végétation au Sénégal. Cependant, les corrélations non significatives (pixels masqués) observées vers le sud de la zone d’étude pourraient être liées à la présence de nuages auxquels le FAPAR présente une plus forte sensibilité comparé aux deux autres produits (Figure1a et 1b).

Figure 1 : Relation spatiale et temporelle du NDVI avec

le FAPAR et le LAI

2.2. SELECTION ET VALIDATION DES MODELES

Les modèles sélectionnés montrent que la fonction Puissance est plus appropriée en début de saison (jusqu’en fin aout) alors que la fonction Exponentielle est mieux vers la fin de saison (Tableau 1). Ceci est probablement lié à la croissance de la végétation qui est timide en début de saison de croissance et relativement rapide à partir de septembre. Les résultats montrent également que le LAI (lai_J) est le produit le plus adapté pour la prévision du stock fourrager en début saison. Moins assujetti à l’effet du sol nu en milieu de saison de croissance, le NDVI (ndvi_JA et ndvi_JAS) s’avère être plus approprié pendant cette période, alors que le FAPAR (fapar_JASO) est le plus indiqué vers la fin de la saison de croissance. Il faut noter que la précision des modèles s’améliore au fur et à mesure que l’on avance dans la saison avec les prévisions les plus fiables (R² = 0,74 ; RMSE = 751,05 kg.MS/ha ; RRMSE = 31%) obtenues à la fin du mois d’octobre, avec la variable fapar_JASO (Figure 2).

Tableau 1 : Équations et performances de calibration des

modèles sélectionnés

Figure 2 : Performance des modèles après validation

3. COMMENTAIRES

Les modèles de régression linéaire entre les données de masse végétale et le NDVI sont actuellement utilisés au Sénégal pour l’estimation du disponible fourrager à la fin de la saison de croissance. Les limites NDVI et du modèle de régression linéaires vis-à-vis des fonctions Exponentielle et Puissance ont été relevées par (Diouf et

al. 2014). Ainsi, l’utilisation des produits biophysiques

FAPAR et LAI a permis de tirer profit de leur complémentarité avec le NDVI et de construire des modèles exponentielle et puissance assez fiables pour la prévision du disponible fourrager de fin de saison, à l’issue des mois de juillet, aout, septembre et octobre.

CONCLUSION

Les résultats de cette étude montrent le rôle complémentaire que peuvent jouer le LAI et le FAPAR par rapport au NDVI, notamment en début et en fin de saison, pour le suivi de la végétation en zone Sahélienne. Les modèles de prévision élaborées, à pas de temps mensuel, seront très utiles pour la détection précoce des années de déficit (ou de surplus) de biomasse fourragère dans les parcours naturels du Sénégal, sans nécessairement se rendre sur le terrain.

Cette recherche a été soutenue par le programme européen d'observation de la Terre « Copernicus Global Land ».

Brandt, M., Verger, A., Diouf, A.A., Baret, F., & Samimi, C. 2014. Remote Sensing, 6, 2408-2434

Diouf, A., Brandt, M., Verger, A., Jarroudi, M., Djaby, B., Fensholt, R., Ndione, J., Tychon, B. 2015. Remote Sensing, 7, 9122-9148

Diouf, A.A., Djaby, B., Diop, M.B., Wele, A., Ndione, J.-A., & Tychon, B. 2014. XXVIIe Colloque de l’Association Internationale de Climatologie, 284-289

Fensholt, R., Sandholt, I., Rasmussen, M.S., & Stisen, S. 2006. Remote Sensing of Environment, 105, 173-188 Mbow, C., Fensholt, R., Nielsen, T.T., & Rasmussen, K. 2014. Geografisk Tidsskrift-Danish Journal of Geography, 114, 84-91

Myneni, R.B., & Williams, D.L. 1994. Remote Sensing of Environment, 49, 200-211

Swets, D.L., Reed, B.C., Rowland, J.D., & Marko, S.E. 1999. American Society of Photogrammetric Remote

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