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U ne conférence internationalesur l’ataxie de Friedreich

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Academic year: 2021

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1256 m/s n° 11, vol. 14, novembre 98

U

ne conférence internationale

sur l’ataxie de Friedreich

Le principal centre de recherche aus-tralien sur l’ataxie de Friedreich, le Murdoch Institute à Melbourne, organisait une conférence d’une journée pour faire le point des recherches sur la frataxine, sa fonc-tion, et sur les stratégies thérapeu-tiques pour corriger son anomalie responsable de la maladie, l’expan-sion de triplets GAA [1].

Massimo Pandolfo (McGill, Mont-réal, Canada) a rappelé que les études menées chez la levure démon-trent une accumulation de fer au niveau des complexes enzymatiques de la chaîne respiratoire mitochon-driale en absence de frataxine (m/s

1997, n° 10, p. 1216). Le mécanisme d’action de la protéine n’est pas démontré, mais il serait d’exporter le fer hors de la mitochondrie. L’accu-mulation induirait une toxicité par augmentation de la production de radicaux libres. Les études effectuées chez l’homme confirment la localisa-tion mitochondriale de la frataxine et la diminution considérable de son expression chez les malades (m/s

1998, n° 1, p. 104). Cela est toutefois

spécifique des cellules des tissus cibles de la maladie, système ner-veux, cœur et pancréas, car aucune anomalie du fer n’est détectée dans les fibroblastes à partir de biopsies de peau. Il existe également un déficit marqué des enzymes à fer et soufre du tissu cardiaque, sans anomalie au niveau des muscles squelettiques. Ces enzymes seraient particulièrement sensibles aux radicaux libres (m/s

1998, n° 1, p. 104). En revanche,

l’ADN mitochondrial n’est pas atteint, quel que soit le tissu. Michel Koenig (Inserm U. 164, Strasbourg, France) a ensuite montré que la maladie était caucasienne ; son âge de début et sa sévérité sont, comme dans la plupart des maladies dues à des expansions de triplets, corrélés à

la taille de l’expansion [3], elle-même responsable d’une diminu-tion, mais pas d’une disparition com-plète, de la protéine. Un bilan a été fait des cas où la maladie est liée à une mutation ponctuelle de la fra-taxine (moins de 5 %) et des indica-tions fonctionnelles qui peuvent en être déduites à partir de la corréla-tion entre la mutacorréla-tion et le degré de sévérité de la maladie. En fait, et de façon surprenante, il existe égale-ment de très longues expansions muettes sur le plan clinique. L’avan-cement actuel des travaux sur des souris dont le gène de la frataxine a été délété ou exprimant une expan-sion du triplet GAA, permettront d’établir prochainement des modèles animaux de la maladie.

Des Richardson (Queensland, Mel-bourne, Australie) a présenté des tra-vaux sur l’incorporation du fer dans l’hème dans la mitochondrie, avant son exportation vers le cytosol. Un inhibiteur, la succinylacétone, pré-vient l’incorporation du fer dans l’hème, et provoque une accumula-tion de fer.

Au plan thérapeutique, nous en sommes aux prémisses, sans espoir d’un tranfert rapide vers la clinique. Les traitements antioxydants, vita-mine E par exemple, sont logiques et sans risques, mais leurs effets restent très limités. Erika Becker (Queens-land, Melbourne, Australie) a fait le point des recherches sur les chéla-teurs du fer, le problème des effets secondaires qu’ils induisent, en parti-culier le déficit global en fer et l’impossibilité de les administrer par voie orale. Le chélateur de référence est la desferrioxamine, et le modèle d’étude privilégié analyse la capacité de chélation à partir de mitochon-dries surchargées en fer ou de glo-bules rouges. Mais comment suivre les effets d’un traitement lors des

futurs essais cliniques ? Deux pistes sont explorées, celle de la réson-nance magnétique nucléaire en spec-troscopie, et l’utilisation de protéines liant le fer comme marqueurs biochi-miques tels que la protoporphyrine IX et le malonyl aldéhyde plasma-tique.

Beaucoup de progrès grâce aux connaissances fondamentales récem-ment acquises, beaucoup à faire pour arriver au traitement.

H.C. 1. Koenig M, Campuzano V, Cossée M, Mandel J. Ataxie de Friedreich : les expansions de triplets frappent encore. Med Sci 1996 ; 12 : 431-5. 2. Mandel J. Maladies monogéniques et dysfonc-tions du système nerveux : progrès et perspec-tives. Med Sci 1996 ; 12 (suppl n°10) : 100-8. 3. Imbert G, Saudou F, Yvert G, Mandel J, Cancel G, Brice A. Maladies neurodégénératives par expansion de polyglutamines : le sixième gène cloné (SCA2). Med Sci 1996 ; 12 : 1463.

NOUVELLES

médecine/sciences 1998 ; 14 : 1256

Société de Biologie

16 décembre 1998

Méiose : appariements

et recombinaisons

Institut des Cordeliers

Amphithéâtre Bilski-Pasquier 15-21, rue de l’École-de-Médecine

75006 Paris, France

Renseignements

Secrétariat de la Société de Biologie 3, rue d’Ulm,

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