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Propriétés électromagnétiques des plasmas
Michel Bayet
To cite this version:
PROPRIÉTÉS
ÉLECTROMAGNÉTIQUES
DES PLASMASPar M. MICHEL BAYET. Laboratoire de Physique de l’E. N. S.
Sommaire. 2014
Après l’examen des hypothèses nécessaires à l’établissement des théories des plasmas telles qu’elles se présentent actuellement, l’on étudie les conditions de propagation d’ondes
électro-magnétîques longitudinales et transversales, en se bornant aux cas où il n’existe pas de champ
magné-tique, mais en tenant compte de la réorientation aléatoire des vitesses des électrons, due aux différents chocs qu’ils subissent. Dans ce but, et en supposant une fréquence de collision constante, on établit la « formule de mobilité » liant le champ électrique à la vitesse moyenne qu’il communique aux électrons, puis les formules de dispersion »
reliant
la longueur d’onde et la fréquence de la perturbation qui sepropage. 1. -
Hypothèses
fondamentales.1. Nous
appellerons
«plasma »
un gaz ionisé enéquilibre,
c’est-à-dire un milieucomposé
demolécules,
d’ionspositifs
etd’électrons,
globalement
neutre etindividuellement
conservatif,
cequi implique qu’il
n’y
a niionisation,
ni désionisation(par
diffusion versles
parois
ou recombinaison dans samasse),
donc enparticulier
que la densitéélectronique
est faible(inférieure
à1012)
et que les dimensions d du milieusont
grandes
vis-à-vis du 1. p. m.(libre
parcoursmoyen) 1
des électrons. Nous supposerons, en outre,que ces derniers restent
libres,
c’est-à-dire que le gazne renferme pas de molécules
susceptibles
de formerdes ions
négatifs (02,
CO,
etc.),
à moins que l’ioni-sation ne soitcomplète.
Cette théorie
s’applique
d’ailleurs engrande
partie
à un « gaz » d’électrons, dont
l’équilibre
estassuré,
non
plus
par un nombreégal
d’ionspositifs,!
mais parun mouvement d’ensemble
imposé;
o’n doit alorsavoir 1 - d.
2. Nous supposerons que les chocs entre
électrons,
de masse m, et les atomes, de masseIII,
sontpurement
élastiques,
cequi exige
quel’énergie thermique
etles
champs
existants soientfaibles,
et l’onnéglige
laperte
d’énergie qui
enrésulte,
par suite de lapeti-tesse du
rapport
~)§ ,
de sortequ’il n’y
a pas detrans-fert
d’énergie
des électrons aux atomes; le seul effet des chocs est une réorientation aléatoire des vitessesélectroniques.
Parsuite,
l’énergie électrique
nécessaireà l’entretien d’un
plasma
est nulle(une décharge
nécessite un
champ
extérieur : i ou 2V/cm
dans lacolonne
positive,
cequi impose
d’ailleurs au milieuune certaine
anisotropie).
3. Nous supposerons que les ions
positifs (et
àplus
forte
raison, d’ailleurs,
lesatomes),
restentimmobiles,
à cause de leur masse, et que leur seul rôle est d’assurerl’équilibre électrique.
Dans unedécharge,
l’ionisa-tion est
généralement
si faible(inférieure
à i pouri oo)
que l’on
peut
négliger
leur rôle vis-à-vis de celui des atoines dans les collisionsélectroniques.
Dans unmilieu
complètement
ionisé(ionosphère),
il n’en estplus
ainsi et ils assurent, à euxseuls,
la réorientation desvitesses
des électrons. Mais nous n’entrerons pasdans le détail du mécanisme de ces chocs,
qui
donnentlieu à l’émission d’un
rayonnement
électromagné-tique
defreinage (« Bremsstrahlung »)
étudié par de nombreux auteurs,depuis
Kramers[1] jusqu’à
Denisse
[2]
et Kwal[3].
4. De
plus, lorsqu’il
existe,
par suite d’unepertur-bation dans la densité
électronique,
unchamp
élec-trique
localvariable,
noues - supposerons quechaque
électron est
placé
dans lechamp
moyen créé par lesautres,
hypothèse analogue
à celle du «champ
selfconsistent » utilisée par Hartree en
Mécanique
quan-tique.
Ceci revient ànégliger
l’interaction individuelledes
électrons,
problème
très difficile et non encorerésolu :
a. Pour des forces de
Coulomb,
la section de choccroît indéfiniment
lorsque
les dimensions du gaz d’électrons croissent indéfiniment(1) (dans
unplasma,
la situation est meilleure du fait que les ions
positifs
font
écran);
il en résulte que les chocs à faible distance sontnégligeables,
le rôle essentiel étantjoué
parl’interaction
éloignée, impliquant
de faibles modifi-cations de la vitesse.Mais,
deplus,
les calculsthéo-riques
de Thomas[4],
Landau[5], Chapman
etCowling [6],
montrent que l’interaction totale esttrès faible : il
faudrait, d’après
Cahn[7],
une densitéélectronique
considérable(11
> pour que l’inter-action soit assezimportante
pourétablir,
dans ungaz ionisé où 1 = 100 1-’-
(ce qui correspond
à unepression
dequelques
millimètresHg),
unedistri-bution maxwellienne des vitesses
électroniques
cor-e) On sait que la section efficace de choc cl est liée au 1. p. m. l par la relation nql = l, n désignant la densité des particules
avec lesquelles l’électron considéré est susceptible d’entrer en collision (ici, c’est la densité électronique), et le terme
« collision » englobant toutes les modifications de vitesse subies par un électron du fait de la présence des autres
élec-trons. Cette modification est d’autant plus faible que les
particules considérées sont éloignées, mais le nombre de
celles-ci croît indéfiniment quand le volume s’accroît indé-finiment et, pour une loi de force inversement proportion-nelle au carré de la distance, le calcul montre que la fréquence
de chocs, ainsi que q, qui lui est proportionnelle, croissent sensiblement comme le logarithme de ct. (En théorie cinétique
classique, où l’on suppose que les particules n’exercent entre
elles aucune force tant qu’elles ne sont pas au contact, auquel cas il y a répulsion infinie, il n’en est évidemment pas ainsi,
et les sections de choc sont indépendantes du volume du gaz.)
LE JOURNAL PHYSIQUE
~~3~
1952,
580
respondant
à la «température »
de 3oooK,
lechamp,
étant de i
V/cm.
,b. Mais
l’expérience
dément cesprévisions :
dansun tube à
décharge,
la distribution maxwellienne des vitesses s’établit pour des densitésélectroniques
beaucoup
plus
faibles,
en destemps beaucoup
plus
brefs et à des distances desparois
beaucoup
plus
courtes que ne le veulent les théoriesprécédentes,
dans des conditions telles
qu’aucun
autre mécanismene
peut
êtreinvoqué;
l’interaction observée est,au
moins,
1000 foisplus
forte que celle que l’onprévoit :
c’est le « Paradoxe deLangmuir
»[8].
Certains
auteurs,
commeHoyaux [9],
en viennentmême à admettre que les électrons
échangent
conti-nuellement de
l’énergie,
du moins tant que larépar-tition de leurs vitesses n’est pas maxwellienne.
c. Gabor
[10]
vient dereprendre
leproblème :
desexpériences
directesentreprises
sous sa directionpar M. Ash
[11]
montrent que l’interaction n’est pasbeaucoup plus
grande
que cellequi
estprévue
par la« loi de Thomas » et, en tout cas, insuffisante pour
expliquer
la distribution maxwellienne desvitesses,
qui
neserait,
selonGabor,
qu’une
apparencemacro-scopique
et non une réalité à l’échellecorpusculaire.
5. On supposera enfin que tant que la vitesse v
des électrons est
négligeable
devant celle de la lumière(v
~c),
cequi
estgénéralement
le cas, dumoins dans les gaz, l’on
peut
négliger
lacomposante
magnétique
de l’interactionélectronique
et que l’onpeut
établir une distinction entre ondeslongitudinales
et ondes transversales. Nous supposerons, en
outre,
qu’il
n’existe pas dechamp
magnétique
extérieur. Gabor[10]
a d’ailleurs montré que les résultats établisci-dessous sont
valables,
dans certainesconditions,
pour un faisceau d’électrons relativistes.6. Dans la
suite,
on tiendrasystématiquement
compte
des chocs subis par lesélectrons,
nonseu-lement parce que l’on obtient ainsi des résultats
plus
généraux
sanscompliquer
énormément lescalculs,
mais aussi parce
qu’ils
fournissent un moyen de tenircompte
de larépartition
désordonnée des vitessesélectroniques, quelque inexplicable qu’elle paraisse.
Ils seront caractérisés par leur
fréquence
f
=2 ,
qui jouera
en somme le rôle d’unparamètre ajustable
pour tenir
compte
de la réorientation desquantités
de mouvement et sur la définition
duquel
nousreviendrons
plus
loin.II. - Coefficient de mobilité.
Tant que le mouvement des électrons
(de
charge
électrique - e)
estpurement désordonné,
la moyenne descomposantes
de leurs vitesses dans une directionquelconque
est nulle à toutinstant,
tandis que la moyenne des carrés de ces mêmescomposantes
v2
1)2
étant la moyenne des carrés des vitesses. Mais dèsqu’il
existe unchamp électrique
dedirec-tion
déterminée,
celui-ciimpose
aux vitesses unedirection
privilégiée,
de sorte que leur moyenne dansune direction non
perpendiculaire
auchamp
n’estplus
nulle. Nousappellerons
« coefficient de mobilité »des électrons le coefficient ji défini par la relation
w étant la vitesse moyenne des électrons dans la
-+
,
direction du
champ 8
= E à un instant donné t. Il en résulte que le « courant de conduction » est donné par1
et que le coefflcient de conductivité est 7 =
Le
déplacement
et, parsuite,
la vitesse moyenne d’un électron dans la direction duchamp, dépendent
de v et de 1 et, parsuite,
deshypothèses
faites surle 1. p. m.
’
1. En théorie
cinétique classique,
le 1. p. m. d’uneparticule
estindépendant
de savitesse,
mais w endépend
etdépend
donc de la « fonction de distri-bution » decelles-ci,
donc del’énergie électronique,
qui
est elle-même affectée par lechamp.
Un calculclassique
dû à Lorentz[12]
montrequ,
lorsque
larépartition
est maxwellienne et que lechamp
nedépend
pas det «(1)
=o),
on av"i et vq étant les vitesses moyenne et
quadratique
moyenne à l’instant où l’on mesure ;~..
Il en résulte que l’on ne
peut
définir un coefficientsde mobilité moyen dans le
temps
que si l’on seplace
dans un état
stationnaire,
oùl’énergie
que lesélec-trons
gagnent
sous l’influence duchamp
estcompensée
par celle
qu’ils perdent
dans les chocs. C’est seulementdans ce cas que aura une valeur
constante,
oupériodique
avec la mêmefréquence
que lechamp
si ce dernier estpériodique;
il eh sera de même alorspour ;a et w. Le calcul a été effectué par
Margenau
[13]
avec ces
hypothèses (chocs élastiques seulement)
et pour unchamp électrique
depulsation
cj ; on retrouvebien la formule de Lorentz pour cf, = o.
Notons, enfin,
queHuxley
[14]
a donné uneexpres-sion
générale
de w sous l’action d’unchamp
élec-trique
sinusoïdal et d’unchamp magnétique
constant,
mais sans déterminer les vitessesélectroniques
corres-pondantes,
dontl’emploi
de ses formules suppose laconnaissance.
2. Par contre,
l’hypothèse
aveclaquelle
ont été faits laplupart
descalculs,
sansqu’elle
ait étéexpli-citement
mentionnée,
depuis
Lorentz[15] jusqu’à
Denisse[16]
et Burkhardt[171,
est celle d’une fré-quence moyenne de chocsf
v 1
indépendante
de lavitesse ;
cettehypothèse
a étéenvisagée
pour lapre-mière fois d’ailleurs par Maxwell. Elle
permet,
eneffet,
des calculs
plus simples,
car la mobilité nedépend plus
alors de
l’énergie
des électronsni,
parsuite,
de larépartition
de leurs vitesses. Elle est, en outre,plus
proche
de la réalité que lapremière.
En
eifet,
tous les résultatsexpérimentaux [18]
montrent que 1 croît avec v, àpart
quelques
accidents,dont l’effet
Ramsauer,
du côté des faibles vitesses,où l’on manque d’ailleurs de données
précises;
du côtésupérieure
à 15 Z2(Z
étant le numéroatomique),
l’approximation
de Born donne un 1. p. m.propor-tionnel à v4. Et certains gaz, l’hélium eh
particulier,
très étudié actuellement pour cette
raison,
suiventtrès
bien,
dans le domaine desénergies
courantes dansune
décharge
(2
à 20 une const: Notons, ven outre, que la
proportionnalité
de l à v4 estégalement
approximativement
valable pour les chocs électrons-ionspositifs (c f . Chapman
etCowling [6]).
Nous effectuerons le calcul de la mobilité dans le
cas
général
où il existe une force d’amortissement Fproportionnelle
à lavitesse,
que nous écrirons F = im(w - tù/)
v introduisant ainsi un coefficient c~’qui
seraégal
à w si l’amortissement est nul. Parexemple,
si lefreinage
est dû à unchamp
extérieur constant H et aurayonnement
«gyromagnétique
» consécutif del’électron,
on aura,d’après
Denisse[16],
Dans ces
conditions,
le mouvement d’un électron entre deux chocs serarégi
parl’équation
La constante A
dépend
de la vitessed’agitation
thermique
et des conditions du dernier choc subi par l’électron considéré. Pour calculer la valeur moyenne tv des vitesses v de tous lesélectrons,
on
opère
en deuxtemps :
a. On
considère,
à un instantdonné il,
lesélec-trons 0
qui
ont subi leur dernier choc autemps
t,
- 0 -ït d()
( o %
m, ~1 )
et l’on admet que larépartition
de leurs vitesses à l’issue de ce choc estisotrope,
c’est-à-dire que leur vitesse moyenne wo est nulle autemps fi
-0;
on a alorsb. On suppose que la
répartition
des « libres vies moyennes » estpurement
aléatoire(chaos
molécu-laire),
de sorte que le nombre des électrons 0 estet l’on obtient la vitesse moyenne w
(fi)
de tous lesélectrons au
temps fi
enintégrant
pour toutes lesvaleurs de 0
(ce qui implique
quef
nedépend
pasde la vitesse des
électrons,
donc dutemps) :
soit
D’où le coefilcient de mobilité
et le coefficient de conductivité
Alors que la relation
qui
lie la vitesse de l’électron libre auchamp
estcelle
qui
lie la vitesse moyenne d’un ensemble d’élec-trons soumis à des chocs et à une force defreinage
s’ écrit :
On
pourrait également
calculer ledéplacement
moyen
s (8)
des électrons « 6 » durant letemps
-et le
déplacement
moyen de l’ensemble des électronsdepuis
leur dernier chocjusqu’au temps t
On constate alors que la dérivée du
déplacement
ds
tpas
égale
.. 1 moyenne w des dérivées.
dt
n’est paségale
à la moyenne w des dérivées
des
déplacements;
on a, en faitce
qui
est souvent cause d’erreurs de calculs.Lorsqu’il n’y
a pas d’amortissement et, enparti-culier,
pas depertes d’énergie
parchocs,
on retrouveles formules courantes :
mais dont on ne trouve pas de
démonstrations,
sinonindirectes,
dans des articles récents de Cahn[19]
et de Everhart et Brown[20]
reposant
sur le travail deMargenau [13],
ainsi que dans le livre de Jouaust[21].
On retrouveévidemment,
pourf
=o, le cas des
électrons libres et, pour ~o = o, une formule de
mobi-lité
qui
diffère de celle de Lorentz par un facteur3 ~‘
·III. - Formules de
dispersion
pour les ondes
longitudinales.
Nous nous proposons de rechercher les conditions de
propagation
d’unchamp
électrique longitudinal,
dont on se fait facilement une idée dans le cas d’un
milieu unidimensionnel : sur la
figure
i, la densitéélectronique
estsupposée
subir uneperturbation
582
nous ne nous
préoccuperons
pas des conditions d’exci-tation de laperturbation
initiale et nous allons établirla « formule de
dispersion
» duplasma,
c’est-à-direla relation entre la
fréquence 9
.~~~’
et lalongueur
d’onde A= ~ * z
de laperturbation qui
se propage.Nous utiliserons la méthode
d’analyse
de substi-tution telle que la définit Twiss[22]. Supposons
que les électrons duplasma
sontrépartis
en faisceaux devitesse v, et de densité n,,, soumis à des
perturbations
de
pulsation
co et de vecteur d’ondek,
de sorte quel’on a, en
négligeant
tout d’abord l’influence deschocs :
1-’ig. 1.
Densité électronique proportionnelle à celle des hachures.
Entre ces
grandeurs
et lechamp
électrique,
nousavons, dans le
système
rationalisé M. K. S.( on
passeraI ,
au
système
de Gauss enpostant
=I ),
les troiséquations
fondamentales suivantes :.i ;
a.
L’équation
dePoisson,
qui implique
que lescharges
électriques (positives
etnégatives)
sontunifor-mément
réparties,
et non localisées(pas
d’interactionsindividuelles)
Sps étant la densité de
charge,
qui
se réduit à - e ~’~n, la
charge
d’espace
des ionspositifs
annulant Eon aura donc
b.
L’équation
de continuité ’qui
s’écrit,
enpremière approximation
c.
L’équation
de Lorentz,qui
donne, ennégligeant
le
champ
magnétique
et la correction de relativité,soit
Prenons la
divergence
des deux membres; il vientD’où,
en substituant(3)
et(2)
dans(1)
et enposant
l’équation
dedispersion
Cette
équation
estégalement
valable pour desfaisceaux d’électrons dont
l’équilibre
est assuré parun
champ électrique
extérieur leurimposant
unmou-vement d’ensemble
(tubes
à faisceauxmêlés);
onretrouve
ainsi,
pour deux faisceauxparallèles (nl, vl),
(n2, v 2), l’équation
de Haeff[23]
et Pierce[24]
Dans un
plasma~
oùrègne
une distribution continuede
vitesse,
caractérisée par sa fonction normaliséeI
, de sorte que l’on aura, pour lefaisceau de vitesse v., dos
( o ~ ~ % 1 ),
9/) étant la «
fréquence
propre » duplasma
de densitéélectronique
n(Tonks
etLangmuir
[25]), l’équation
dedispersion
aura la formeintégrale
Nous
intégrerons
ensupposant
VI. étant la vitesse de l’électron dans la direction k et V:D la vitesse de
phase
del’onde,
et ennégligeant
les
parties imaginaires
de k et m; nous reviendronsplus
loin sur lasignification
physique
de cettehypo-thèse. Il vient alors
En faisant la moyenne pour toutes les valeurs de v, le terme du
premier
degré
disparaît
dans ledévelop-pement
entre crochets(isotropie
desvitesses)
et l’on aet,
ensupposant,
(1) -"~ rI) /1 :Nous tiendrons
compte
du rôle des chocs enmodi-fiant la relation c entre le
champ
et la vitesse desélectrons; il faut alors
l’écrire,
en conservant v pourreprésenter
la vitesse moyenne :
-d’où
et les
équations
dedispersion
Pour
développer,
il fautégalement
supposerf 1
«., de sorte que l’on aura, enpremière approximation
soit
Les formules
(7)
et(7 bis)
ont été établies par Bohm et Gross[26]
defaçon
un peu différente. Lapremière
d’entre elles avait été donnée par Thomson[26 bis]
dès1933.
Discussion de
l’équation
dedispersion.
-Ip
Propagation. -
En assimilant (1) et k à leursparties
réelles,
la vitesse dephase
et la vitesse de groupe sontrespectivement
.
a. Dans le cas d’un
plasma
sansagitation
ther-mique
(ni chocs,
nedépend
pas de k : toutes leslongueurs
d’onde sontpossibles,
mais lafréquence
est fixe(fréquence critique
ou propre duplasma);
la vitesse de groupe estnulle,
iln’y
a pas depropa-gation d’énergie,
celle-ci est liée au gaz.b. Pour
qu’il
y aitpropagations
d’oscillations,
il
faut,
soit deux faisceaux d’électrons de vitesse relative non nulle(tubes
deHaeff),
soit distribution continue de vitesses avecagitation thermidue;
dansce dernier cas, on a
la vitesse de groupe est
proportionnelle
à Tet à I;
V.5
1
la
fréquence
esttoujours
inférieure à lafréquence
critique.
2,°
Amplification
et instabilité. - a. Cetteéquation
peut
être considérée comme uneéquation
enk,
suscep-tible,
pour certaines valeursdonnées, réelles,
de lafréquence
«,»,
d’avoir des racinescomplexes,
de laforme k +
i 7.,
de sorte que laperturbation variera,
dans
l’espace,
comme e7.r; il y aura, selon le cas,affaiblissement ou
amplification (jusqu’à
ce que l’on sorte du domained’application
del’approximation
linéaire);
onexplique
ainsi lecomportement
des tubes à faisceaux mêlés(Haeff l23],
Rocard[28]).
b. On
peut également
la considérer comme uneéquation
en osusceptible,
pour un modespatial
imposé (k réel),
d’avoir des racines(fréquences)
complexes,
de la forme M +i ;f;
laperturbation
évoluant avec le
temps
en untemps
donné,
commee-,""
nous dironsqu’il
y ainstabilité,
c’est-à-direamor-tissement ou excitation d’oscillations selon
que 5
estpositif
ounégatif. L’équation (7 bis)
montre ainsi que l’existence de chocs amortit les oscillations avec uneconstante de
temps
égale
à
Parcontre,
s’ilexiste,
superposée
à unplasma
où la distribution des vitessesFig. 2.
est
maxwellienne,
un faisceau d’électrons de vitesse déterminée(supérieure
à la vitesse moyenned’agitation
thermique),
de sorte que la fonction de distribution al’allure de la courbe de la
figure
9, il y a excitationd’oscillations,
d’amplitude
limitée par lanon-linéarité,
ainsi que l’ont montré Bohm et Gross[271.
c.
Toutefois,
Twiss[22]
a montré que cesconsidé-rations n’étaient valables que pour un
système
d’ondes stationnaires dans unplasma
infini;
si l’onapplique
le traitement b(Bohm
etGross)
auxamplificateurs
de
I-Iaeff,
on démontrequ’ils
devraient être instables.Il en résulte que, pour faire un calcul
correct,
il fautsupposer que la
perturbation
initiale est limitée dansl’espace
et dans letemps,
et étudier l’oscillationrésul-tante à une distance r et au bout d’un
temps t.
Twiss prouve ainsi la stabilité des tubes à faisceaux
mêlés.
Il est d’ailleurs
indispensable
de tenircompte
desdimensions limitées du
plasma;
c’est ainsi que Bohm et Gross[27]
ont pu donner uneexplication
approxi-mative des résultats de Merrill et Webb
[291, qui
ont observé que la «dispersion »
des vitesses d’un faisceauélectronique
introduit avec une vitesse initiale donnéedans un
plasma
prenait
naissance en despoints
déterminés et donnait naissance,
quelques
milli-mètres
plus
loin,
à des zones de fortes oscillations.584
la relation de
dispersion
d’unplasma
ensupposant
c’est-à-dire pour une vitesse des électrons faible vis-à-vis de la vitesse de l’onde. Si l’on
considère,
avec Bohm et
Gross,
lesystème
de référence mobiledans
lequel
l’onde est au repos, la vitesse(relative) v,
des électrons sera
grande
et leur contribution à la densitéélectronique
inversementproportionnelle
à v,..Si v
croît,
de sorteque
,
l,
les électrons circulentvo
avec
l’onde;
ils nepeuvent
plus
sortir despuits
depotentiel
créés par laperturbation,
c’est le «trapping ».
Supposer
v ‘~ ~ ~~ revient donc ànégliger
cesélec-trons, c’est-à-dire
àsupposer G (v)
= opour v #
V:1.Dans le cas
contraire,
l’on nepeut
plus
distinguer
le
mouvement
organisé
en oscillations du mouvementd’agitation thermique :
ces électrons nejouent
aucunrôle,
la théorie estinapplicable.
A
plus
forteraison,
l’onnégligera
les électrons de vitessesupérieure,
dont la contribution à l’oscillationest d’ailleurs d’autant
plus
faiblequ’ils
sontplus
rapides.
Pour une
énergie
électronique
déterminée,
il existe~
donc
minimum, c’est-à-dire,
par suite de la relation dedispersion,
unelongueur
d’ondeminima,
dont on
peut
obtenir un ordre degrandeur
enpostant
-~,,
dans la relation(7), qui
s’écrit alorsOn a
pris
pour v la vitesse moyenne d’une distri-bution m axwellienne à soit~ , ~~~’
. Onrappro-chera cette
longueur
du « rayon deDebye
»[27] :
qui
représente
la distance au delà delaquelle,
dansun milieu
ionisé,
les ionspositifs
font écran à lacharge
d’espace
créée par les ionsnégatifs.
On voit ainsi que leplasma
ne secomporte
comme un milieu«
organisable »)
que pour des dimensionsplusieurs
foissupérieures -
lemultiple
variant avec leshypothèses
faites : voir l’article de Gabor dans
[11]
et[11
à~
la distance de
Debye.
Conclusion. - ~ Si les considérations
précédentes
permettent,
dans une certaine mesure,d’expliquer
par des « oscillations de
plasma »
lagrande dispersion
des vitessesélectroniques
d’un faisceau de vitesse définie introduit dans unedécharge,
il semble difficile de leur demanderd’expliquer
la distributionmaxwel-lienne des vitesses des électrons du gaz lui-même.
Il résulte d’ailleurs des calculs de Gabor
[11]
que lafraction
organisée
en oscillations del’énergie
élec-tronique
d’unplasma
enéquilibre thermique
estbeaucoup trop
faible pour tenircompte
desobser-vations de
Langmuir;
cette fraction,d’après
lesexpériences
de Emeleus et de sescollaborateurs,
n’excède pas i pour 100
[31].
Notons enfin que, du fait que nous avons
négligé
le
champ
magnétique,
aucune des oscillationsenvi-sagées
ci-dessus n’estsusceptible
de rayonner. IV. - Formule dedispersion
pour les ondes transversales.
Nous
considérons,
sepropageant
dans leplasma,
une onde
électromagnétique
depotentiel
scalaire v ->et de
potentiel
vectorielt1;
elle satisfait auxéqua-tions de Maxwell :
-+
J
et ?
o satisfont àl’équation
de continuitéet l’on a
Nous poserons, définissant ainsi la « fonction
vecto-rielle » S de
chaque
faisceauélectronique
ou n,v)
(S
estparallèle
audéplacement
desélectrons)
I,’on
a par suite, puisque
-+ -+ .
L’opérateur V V
estl’opérateur
«gradient
diver-gence »,
qu’il
nefaut,
à aucunprix,
noter~‘2,
cequi
amènerait sa confusion avec le
laplacien,
que nousnotons d’ailleurs ici 3.
En
fait,
nousnégligerons l’agitation thermique,
ne considérant que le cas d’unplasma
au repos, de sorteque
S se réduit à aS et que la relation liantla vitesse des électrons au
champ
s’écrit,
en tenantcompte
des chocs :Or,
la densitéélectronique
ne subissant que depetites perturbations,
on aurade la relation
précédente qui
s’écrit,compte
tenu de cette valeur de n,
-Pour des ondes
longitudinales,
et l’on retrouve la relation
(7 bïs),
avec T = o. Pour des ondestransversales,
k ~S =o, d’où la formule de
dispersion
On en déduit l’indice de réfraction
complexe
L’établissement de cette formule
classique -
toutau moins dans le cas
simple
oùf
= o - et queDarwin
[321, qui
y a consacré delongues
recherches,
nomme « Formule de
Sellmeyer
»(c’est
aussi à uneformule
analogue,
en ce sensqu’elle
ne fait pas inter-venir lechamp
moléculaire depolarisation,
queG. Bruhat donne ce nom, dans son Cours
d’Optique
(§ 230),
n’a pas été sans susciter delongues
contro-verses.
A la suite des travaux de Lorentz sur la
polari-sation des
diélectriques [33],
différents auteurs ont cruque le
champ
agissant
sur les électrons devait être-+ l -+ -+ -+ , ,
au lieu
de f,; 9.
étant lapolarisation
due au3Eo
déplacement
descharges
électriques
sous l’action du-+ .
champ
extérieur 6,3e0
représente
le «champ
molé-) e0
culaire » dû à cette
polarisation.
Ceci conduit àrem-placer
la formuleMais,
malgré l’appui
donné par Hartree[34]
à cette dernièreformule,
c’est lapremière qui
doit êtreretenue,
comme l’ont confirmé Darwin[32],
Smerdet Westfold
[35], [36],
Burkhardt[17],
en montrant,par des moyens
ingénieux
etdivers,
comment le( terme de
polarisation
» devaitdisparaître,
dans lecas d’un
plasma,
de la formule de Lorentz.Conséquences
de la formule dedispersion
(9).
D’où p, q, la vitesse de
phase
de l’onde vi= p
et son. C
coefficient
d’absorption
~
représentant
la distance au bout delaquelle
l’ampli-tude de la vibration est réduite dans lerapport
~ .
4~e
Des
approximations classiques
ont lieu pourf
~~ ~o,M.
Il en résulte que la constante
diélectrique
relative,
au sens de
l’électrostatique,
estégale
à 1;, _ = a
= i .
e0
On a vu, en
effet,
que l’indice de réfractioncomplexe
(p - iq)
est défini àpartir
dela, relation
le coefficient :7
englobant
les conductibilités dutype
ditdiélectrique
introduites par Lorentz pour le calculde S) aussi bien que les conductivités
métalliques.
La constante
diélectrique statique
est lapartie
réelle pour (1) = o de la limite del’expression précédente
(la
partie imaginaire
esttoujours
infinie,
cequi
corres- fpond
au faitqu’il n’y
a pas de courant enquadrature).
Selon que l’on a affaire à des électrons libres
(con-ducteurs,
plasma)
ouliés,
c’est-à-dire soumis à uneforce de
rappel
proportionnelle
à leurdéplacement
à
partir
d’uneposition d’équilibre (isolants,
diélec-triques),
la limiteconsidérée,
moins i, est nulle oupositive.
C’est seulement dans le dernier cas que l’on obtient
une constante
diélectrique
relativesupérieure
à i,-
et que l’on
peut
faire intervenir la «polarisation
»du milieu : un tel mécanisme est
injustifiable
dans lecas d’un
plasma
et c’est la raison pourlaquelle
il nepeut
y avoir de formule dedispersion
dutype
Lorentz(on
néglige
lapolarisation
éventuelle des moléculesdu
gaz) (1).
Par
suite,
la densité moyenned’énergie
duplasma
estPour une onde transversale se
propageant
selonOz,
on a
,
L 1
586 d’où
D’après
Burkhardt[17]
et Westfold[36],
cetteénergie
se compose de deuxparties : l’énergie
rayonnée,
proportionnelle
au carré de lapartie
réelle del’in-dice,
1L~.= ~op~~
etl’énergie magnétique
mutuelle de la distribution de courant tLi(énergie
interne duplasma);
comme on a(2) Si le mouvement d’un électron entre deux chocs (de
fréquence moyenne f ) est donné par
-un calcul analogue à celui du paragraphe II montre que s
est solution de l’équation
-la constante diélectrique statique est alors
Dans le cas d’un plasma, il faut prenclre
’
de sorte que lim
.--- -est
entièrement imaginaire (et1we0
in fini).
,> * >
’
é /
On calculerait de même le vecteur de
Poynting,
dont la valeur moyenne est, endésignant
par n le vecteur unitaire normal au front d’onde :On voit ainsi que la vitesse de
propagation
del’énergie rayonnée
par une ondemonochromatique
dans unplasma
est bien la vitesse dephase
= 3 .
’
P
Enfin,
si l’on suppose leplasma
enéquilibre
ther-mique,
le coefficientd’émission r,
est donné par laloi de
Kirchhof : -*
=p2 B 1’1’
étant la brillanceZ du corps noir à Ta.
En
supposant
lalongueur
d’onde assezgrande
pour que l’onpuisse remplacer
la loi de Planck par la loide
Rayleigh-Jeans,
on aura-q est
proportionnel
à p, /à p
mais lerapport
des, , , P
angles
solides mis enjeu lorsque
lerayonnement
passe d’un milieu d’indice i à un milieu d’indice p est
égal
àI ,
comme l’a noté Denisse[2].
Deplus,
P2
, ,
les calculs directs de l’émission par transitions
hyper-boliques
dans un milieucomplètement
ionisécon-firment,
dans ce casparticulier,
cette valeur de r;;c f.
Denisse[2],
Smerd et Westfold[35].
Je tiens à
exprimer
ici mesplus
vifs remerciementsà J. L. Delcroix pour son efflcace collaboration à la
mise au
point
de cet article.Manuscrit reçu le ~ > juillet
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