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Influence du courant de polarisation directe sur la
conductance différentielle et le bruit de scintillation des
diodes à pointe pour hyperfréquences
J. Munier
To cite this version:
117
INFLUENCE DU COURANT DE POLARISATION DIRECTE SUR LA CONDUCTANCE
DIFFÉRENTIELLE
ET LE BRUIT DE SCINTILLATION DES DIODES A POINTE POUR
HYPERFRÉQUENCES
Par J.
MUNIER,
Laboratoire
d’Électronique
et de Radioélectricité, Faculté des Sciences de Grenoble.Résumé. 2014 Les mesures effectuées sur divers
types de diodes à pointe au silicium pour
hyper-fréquences montrent une variation de conductance différentielle en fonction du courant moyen direct en bon accord avec la théorie classique.
Par ailleurs, la résistance équivalente de bruit a été mesurée dans le spectre basse fréquence ; on en déduit le coefficient de bruit propre de la diode. La variation de celui-ci en fonction du courant
moyen direct et de la fréquence ne suit la loi de Van der Ziel que dans la zone des très faibles
cou-rants. Au delà, il apparaît un régime apaisé.
Des résultats analogues ont été obtenus avec une diode à pointe au germanium pour usages courants.
Abstract. 2014 The variation of incremental conductance with
average forward current for several
types of microwave silicon point-contact diodes was measured ; the results showed good agreement
with the classical theory.
Furthermore, the equivalent noise resistance was studied in the low-frequency spectrum and
the noise temperature coefficient was derived. Its variation with average forward current and
frequency agrees with the Van der Ziel law only for very small currents. When the current is in-creased, noise free conditions occur.
Analogous results were obtained for a standard germanium point-contact diode.
PHYSIQUE APPLIQUÉE 23, 1962,
En vue de déterminer les meilleures conditions
d’utilisation des diodes à
pointe
au silicium pourhyperfréquences
dans leuremploi
commedétec-teurs à bas
niveaux,
nous avons étudié leurcompor-tement en
présence
d’un courant continu depolari-sation
directe,
notamment en cequi
concerne lebruit de fond
qu’elles
engendrent.
Par une méthode banale de
pont,
nous avons tout d’abordprocédé
sur de nombreux échantillons à des mesures de résistancedifférentielle
(ou
de sonin-verse, la conductance
différentielle) ;
puis,
nous avons déterminé leur résistanceéquivalente
de bruità diverses
fréquences
duspectre
BF au moyen d’unamplificateur
àgrand gain
et à faiblebruit,
suivi d’un voltmètrequadratique
àgrande
constante detemps
(20
secondesenviron),
enopérant
parcompa-raison avec des résistances
métalliques
étalonnées.Lie
rapport
de la secondequantité
à lapremière
donne lecoefficient
de bruit propre de la diodequi
est fonction du courant moyen et de lafréquence,
et d’où l’onpeut
déduire aisément le coefficient de bruit dudétecteur, compte-tenu
de sa structure.Nous avons
opéré
de 200 Hz à 20 kHz et dansun domaine de
courants
correspondant
auxcondi-tions usuelles
d’emploi
des détecteurs à basniveaux,
soit à courant nul et de0,1
à 160micro-ampères.
Les essais ontporté
sur des diodes depro-venances et de
types
divers,
tels que :1N21B,
1N21C, 1N23B, 1N31 ;
à titrecomparatif,
nous avonsessayé
également
quelques
diodes àpointe
augermanium
pour usages courants(type
OA85).
Nos
résultats,
quant
à la variation de la conduc-tance différentielle avec le courant depolarisation,
FIG. 1.
s’avèrent fort bien concorder avec la loi
théorique,
ainsi
qu’en
témoigne
lafigure
1. Cetteloi,
dérivée118 A
de
l’équation
de lacaractéristique statique
des semi-conducteursest de la forme :
où
.Io
représente
le courant depolarisation
et go = aA la conductance de la diode àl’origine
(courant
nul).
Nous avons
porté
en échelleslogarithmiques
laquantité
(glgo - 1)
en fonction deIo,
cequi
devrait conduire à une droite de
pente
unité :On constate :
1 ° que la
pente
est bienégale
àl’unité,
mise àpart
unecourbure, apparaissant
aux fortes valeursdu courant pour certains
échantillons,
qu’on
peut
raisonnablement attribuer à l’influence de la
résis-tance des zones
homogènes
dusemi-conducteur ;
20 que rien nedistingue a priori
une diode augermanium
dutype
OA85 de diodes au silicium pourhyperfréquences ;
30 que le
paramètre
A a une valeurcomprise,
pour les échantillons
essayés,
entre0,5
et 5micro-ampères.
Par
ailleurs,
les valeurs relevées pour le para-mètre a,qui n’apparaissent
pas sur legraphique,
sontcomprises
entre 25 et 30 parvolt ; rappelons
à cesujet
que la théorie desjonctions graduelles
(Shockley)
donne : a =e jkt (soit
environ40/volt
àla
température ordinaire).
Ces mesures de résistance différentielle n’offrent aucune difficulté et conduisent à des résultats
cohé-rents et
reproductibles,
sous réserve depréserver
" les diodes de chocs
mécaniques, électriques
outher-miques
etd’opérer
àtempérature
relativementconstante ;
les mesures de résistanceéquivalente
de bruitsont,
aucontraire, beaucoup plus
délicates et fort laborieuses : il est notamment peu aisé d’isoler le bruit de la diode des bruitsparasites,
électriques
ou
mécaniques
(bruit
de fond destubes,
effetmicro-phonique,
parasites
industriels).
Nous avons utilisé unamplificateur
àtubes,
alimenté parpiles
etaccumulateurs, soigneusement blindé,
muni d’un filtre de bande et pourvu d’unétage
d’entrée à pen-tode(EF80 - 6BX6)
dont la résistanceéquivalente
de
bruit,
de l’ordre de 1 000 ohms au-dessus de 10kHz,
atte,gnait
10 000 ohms à 200 Hz.FIG. 2. Sur la
figure 2,
nous avonsreproduit
unexemple
typique
de réseau de courbes de variation de la résistanceéquivalente
de bruitRequ
d’une diode ausilicium en fonction du courant de
polarisation
Io,
pour diverses valeurs de lafréquence,
portées
enparamètre.
Nous y avonsreprésenté également
lacourbe de résistance interne
(ou
différentielle)
p dela diode considérée. De ces
courbes,
onpeut
déduirele coefficient de bruit :
dont il
importe
de connaitre la variation enfonc-tion de la
fréquence
etdu
courant.FIG. 3.
auteurs
[2], [3], [6], [8], [9], [10],
tant par voiethéorique
qu’expérimentale,
du moins dans le casde filaments semi-conducteurs soustraits de
l’action.
perturbatrice
des contacts avec le métal desélec-trodes ;
on semble actuellement s’en tenir à lafor-mule établie par Van der Ziel :
dans
laquelle
lepremier
termereprésente
le bruitthermique,
le second terme le bruit de scintillation(flicker effect)
et letroisième,
le bruit degrenaille
(shot effect).
Le bruit en
1 if
estprépondérant
auxfréquences
très
basses ;
c’est ce que confirme lafigure
3 oùnous avons
représenté
la variation de(t
- 1)
enfonction de la
fréquence
pour deux diodesdis-tinctes et pour l’une d’entre
elles,
à deux valeurs de courant très différentes(5
et 100microampères).
Nos résultats concordentparfaitement
avec lafor-mule de
Van
der Ziel en cequi
concerne ladépen-dance vis-à-vis de
f ;
au delà dequelques kilohertz,
onperçoit
l’influence du bruit degrenaille.
Par
ailleurs,
nousplaçant
à lafréquence
de1
kHz,,
pourlaquelle
seul
intervientpratiquement
le bruit descintillation,
nous avons étudiél’in-fluence du courant de
polarisation
directeIo :
cetteinfluence
apparaît
sur lafigure
4 où nous avonsporté
leproduit f (t -1)
en fonction de cecourant,
pour
sept
échantillons différents de diodes àpointe.
L’examen de ces courbes nous conduit auxre-marques suivantes :
10 aux faibles valeurs de courant
direct,
une loide la forme :
s’impose
incontestablement ; k
est de l’ordre de 10FIG. 4.
à 100
kHz/yA2
pour des diodes àpointe
au siliciumpour
hyperfréquences,
tombe à 2kHz/yA2
pourune diode de même
type
ayant
subi dessurcharges
et enfin à
0,4
kHz/uA2
pour une diode àpointe
au120 A
20 aux fortes valeurs du courant
direct,
la loidevient :
f(t -1
J = k’Ingoù
l’exposant n
très variable d’un échantillon à l’autre estcompris
entre0,25
et0,75 ;
3° la zone de
transition, qui
s’étend sur un module environ de l’échellelogarithmique
ducou-rant,
semble encadrer la valeur duparamètre A
del’équation
statique
qui, rappelons-le,
représente
la valeurasymptotique théorique
du courant inverse.Nous ne donnerons pas
d’interprétation
de cesphénomènes mais,
parcontre,
nous attironsl’atten-tion sur la similitude de
comportement
des diodes àpointe
et des diodes à vide en cequi
concerne lebruit de scintillation et sa
dépendance
vis-à-vis dela
fréquence
et du courant. Onconnaît,
enparti-culier,
l’influence limitative de lacharge d’espace
sur les fluctuations en basse
fréquence
de l’émissionthermoionique,
influencequi
se manifeste préci-sément par le passage d’une loi en 12 aux faiblescourants à une loi à
exposant
moins élevé aux fortscourants
[4], [7], [13]. Toutefois,
il semble excluque cette similitude soit la
conséquence
d’uneana-logie quelconque
dans les mécanismesrespectifs
deformation du bruit de scintillation.
En
conclusion,
nous observerons que laformule
de Van derZiel,
valablepeut-être
sans restriction pour des filaments semi-conducteurs ou même pour desimples jonctions PN,
nes’applique
au cascom-plexe
des diodes àpointe que,dans
le domaine des très faiblescourants,
unrégime
apaisé
intervenantensuite aux valeurs
plus
élevées.Manuscrit reçu le 13 avril 1962.
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