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Une cartographie pour le développement : une priorité pour les projets de développement

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(1)

Distr-:

LIMITEE

E/ECA/NRD/CART/192 11 Fevrier 1993 NATIONS UNIES

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL Original: FRANCAIS

Commission Economique pour 1'Afrique Huiti&me Conference Cartographique

regionale des Nations Unies pour l'Afrique Addis-Abeba (Ethiopie)

22-27 Fevrier 1993

UNE CARTOGRAPHIE POUR LE DEVELOPPEMENT (UNE PRIORITE POUR LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT)

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UNE CARTOGRAPHIE

POUR LE

DEVELOPPEMENT

(UNE PRIORITE POUR LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT)

•r,eparf par lead Gateaud . Ingenieur General Gtographe Honoraire , Consultant .

(3)

CARTOGRAPHIE POUR LR DEVELOPPEMENT

( une prioritc pour les projets de developpement )

RESUME

En 1985 , la Banque Mondiale a fait le bilan de 1.000 projets de developpement pour lesquels elie etait intervenue pendant la decennie precedente . Poussant certaines de ces investigations , d'autres organismes , dans les annees suivantes ont tente d'identifier les mecanismes ayant concourru a la reussite de certains de ces projets .

Cette communication , au contraire , s'interroge sur certains projets de developpement qui ont echoue , et permet d'entrevoir que le manque des cartographies adaptees a ces projets , a ete Tun des motifs importants , panni d'autres , qui ont conduit a

leur echec .

L'etude presentee essaie de definir ce au'il faut faire pour y remedier , comment le faire et oui doit le faire , ; elle ouvre certains volets de reflexions et conduit

notamment a deux questions importantes :

- La (ou les) cartographie adaptee necessaire aux projets de developpement doit-elle evoluer parallelement a la cartographie de base ?

- Faut~ii , pour Tavenir , modifier les fonctions et la structure generale des

institutions chargees de la cartographie .

Les conclusions auxquelles conduiront ces reflexions auront des impacts certains

sur les problemes d'environnement.

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En 1985, la Banque Mondiale a voulu expertiser 1 000 projets de developpement finances par ses soins afin de juger des reussites obtenues et constater eventuellement ies echecs. Cette etude avait pour but de tirer un certain nombre de conclusions permettant de mieux definir une (ou des) politiques de financement et de rechercher si necessaire, des remedes aux difficultes rencontrees, mais surtout d'eviter les erreurs ayant pu se produire a tous les niveaux depuis la definition des termes de references jusqu'au

<

suivi de 1'execution sur le terrain.

Cette etude a montre que, avec quelques differences specifiques dues notamment aux difficultes physiques, aux contextes locaux, aux conditions climatiques et a la diligence des responsables executants, en Afrique de I'Ouest, un projet sur trois etait un echec, en Afrique de I'Est, un peu plus de un sur deux, etant entendu que sont compris dans ces pourcentages les projets qui ont echoues completement ou qui ont ete abandonne definitivement.

Je n'ai pas eu de details sur les erreurs constastees et les decisions qui ont ete prises, mais il est remarquable de voir que ce probleme des difficultes ou des echecs de certains projets de developpement sensibilise de plus en plus les representants des gouvernements, les responsables divers et les utilisateurs. C'est ainsi qu'au cours de ia 6eme Conference Cartographique Regionale des Nations Unies pour I'Afrique, qui s'est tenue a Addis Abeba en Novembre 1986, les participants ont insiste et mis ('accent sur le fait que, dans de nombreux cas, ceux qui ont en charge la realisation de projets de deveioppement sont confrontes des le depart a I'absence d'une cartographie adaptee au projet.

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De I'avis des participants a cette conference, pour ia plupart responsables dans leur pays, TABSENCE DE CARTOGRAPHY adaptee, done cette lacune, est i'une des PR1NCIPALES CAUSES D'ECHEC ou de retard, ou de report, ou d'abandon de certains projets de deveioppement.

Pendant cette conference, les discussions sur ce sujet ont revetu un caractere exceptionnel et ont conduit a des interventions denses, et quelques

fois vigoureuses, en tous cas, a de multiples propositions. De toutes facons,

ces discussions, ont fait apparaitre que les problemes souleves avaient un caractere de plus en plus aigu. Sinserant pleinement dans le cadre des recommandations des Chefs d'Etats et de Gouvernements edictees dans le Plan d'Action de Lagos et dans le Programme prioritaire de redressement economique de I'Afrique, etles font suite aux multiples resolutions adoptees par les differentes conferences cartographiques regionales des Nations Unies

pour I'Afrique.

A la suite des travaux de cette sixieme Conference Cartographique, [Association Africaine de Cartographie (A.A.C.) qui s'est fondue aujourd'hui avec le Comite Africain de Teledetection (CAT.) pour former ('Organisation Africaine de Cartographie et Teledetection (O.A.C.T.) a recu mission de rechercher les moyens les mieux adaptes pour faire une etude aussi complete que possible permettant d'eviter les errements reconnus et detectes, et faire des suggestions concretes pour de nouveaux processus de gestion. Ces suggestions devront ensuite, apres avoir regues I'accord d'un certain nombre d'autorites, etre proposees, aux responsables politiques et techniques ainsi qu'aux bailleurs de fonds nationaux et internationaux.

Je vous signale que, prise en charge financierement par la Commission Economique Europeenne, cette etude devrait se terminer dans le courant de i'annee 1993. Elle a ete piiotee par le Secretaire General de I'O.A.C.T. avec t'appui d'un Coordonnateur et d'un certain nombre d'experts africains repartis aussi equitablement que possible par zone geographique et par regions d'influences diverses, notamment linguistiques. Vous pouvez aisement deviner qu'une etude d'une telle ampleur ne se realise pas sans difficuites, mais je puis vous assurer que, les participants retenus, des le debut de leurs interventions, ont montre qu'ils etaient parfaitement convaincus de I'interet de i'action a iaquelle ils participaient ; ceci etant le gage minimum necessaire pour reussir.

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La premiere phase de cette etude est sur le point de se terminer, et je puis vous dire d'ores et deja ce que nous pouvons esperer comme resuitats mais aussi vous faire part de sentiments personnels et vous livrer queiques reflexions, vous dire enfin, Ies souhaits que je peux formuler et queiques unes des propositions concretes qui se font jour.

A ceux qui me le demanderoni; et s'il est encore necessaire de

convaincre certains hesitants, je pourrai fournir une liste, pas du tout exhaustive, d'exemples de projets de deveioppement pour lesquels une cartographie suffisante ou adaptee n'existait pas ou qu'il n'etait pas prevu de realiser avant la signature de ces projets. Vous voudrez bien comprendre que cette liste a ete volontairement limitee et s'est voulue tres discrete ; elle ne fait aucune reference ni au pays, ni au realisateur, et pas meme au financier, a moins qu'une automation prealable n'ait ete donnee par Ies uns ou ies autres. Cette liste est suffisamment etoffee pour montrer:

- que la cartographie et d'une importance primordiale dans la majorite des projets de deveioppement, de toutes natures, souvent tres differents et quelquefois dans des travaux, ou des recherches, ou son besoin ne paratt pas evident a priori. Est-il imaginable d'avoir besoin de cartographie pour faire une etude de rentabilite prealable a i'impiantation d'une usine de traitement ? Est-il imaginable d'avoir aussi besoin de cartographie pour planter des palmiers a huile dans des terrains et des climats deja reconnus favorables par Ies agronomes

? Est-ii imaginable encore d'avoir besoin de cartographie pour organiser un deplacement de population,..., dynamiser I'elevage de

bovins, etc...etc.

- que Ies pertes financiers mondiales et locales que Ton peut imaginer du fait de la non prise en compte de la cartographie necessaire sont

importantes. Le montant de ces pertes est souvent difficile a evaluer, d'autant que le cout estime du projet, cout couvert par le bailleur de fonds n'est souvent qu'une petite partie de la perte ; Ies frais afferents aux etudes preambles, aux recherches de solutions, a la mise en forme de cahier des charges, etc, ne sont pas negligeable non plus, mais sont

souvent oubiies dans le decompte.

II faut ajouter aussi, que devrait etre pris en compte aussi Ies pertes psychologiques et morales qui atteignent Ies hommes qui ont participe et

ceux aui attendaient les resuitats dans I'esperance.

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5

En resume, FAUTE D'UTILI^R "NF HARTOGRAPH1E SUFFISANTE QU ADAPTEET DE NOMBREUX PROJETS DE DEVELOPPEMENTS

ECHOUENT. ou sont retardes, ou n'atteignent pas fe but prevu. Dans tous les cas, cela conduit a UNE PERTE D'ARGENT, et a une perte non

negligeable pour ne pas dire CONSIDERABLE. S'il est assez difficile de la chiffrer avec precision, on peut cependant en imaginer et en apprehender ['importance avec seulement quelques exemples ;

- si une usine de cellulose, une fois construite, ne peut travaiiler, le cout de sa construction, certainement piusieurs centaines de milliers de dollars, est perdu, c'est une depense inutile.

- si un projet de liaison telecommunication, faute d'une etude

cartographique a conduit, faute de choix possibles a I'origine, a ajouter 2 a 3 millions de dollars de travaux supplementaires : depenses

inutiles

- si un deplacement de population sans programmation de cartographie prealable pour preciser les sites d'accuei! a fait

augmenter les frais de logistique par famille a depfacer. (Au debut du projet, sans cartographie, a 25 000 dollars ; ramenee a 10 000 dollars en utilisant une simple couverture aerienne realisee apres insistance du Chef de projet qui voyait son budget diminue a vue d'oeii) :

depenses inutiles.

Je ne crois pas necessaire de multiplier les exemples, mais i! faut probablement mieux cerner et mieux definir, ce qu'est et ce que doit etre UNE CARTOGRAPHY SUFFISANTE. ce qu'est et ce que doit etre UNE CARTOGRAPHIE ADAPTEE. De telles definitions ne sont pas nouvelles et, tous les cartographes ont eu des questions a se poser a ce sujet meme s'ils n'avaient en vue que ce que Ton appelait if y a quelques annees "la

cartographie" de base et les choix qu'ils ont fait etaient toujours, en tous cas, le resultat de concertations entre eux et les utilisateurs. Voulez-vous que nous nous arretions un peu sur cette question.

UNE CARTOGRAPHIE SUFFISANTE sera evidemment tres differente, tant en precision, qu'en volume des informations a faire apparaitre. Pour des navigateurs par exempie s'ils naviguent en haute mer ou s'ils veulent s'en

servir pour entrer dans un port.

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li en est toujours de meme, en fonction des besoins des utilisateurs.

L'explorateur pouvait en son temps se contenter de cartes a tres petites

echelles, faisant seulement apparaitre quelques reperes lui facilitant

('orientation, lui indiquant les lieux de contacts eventuels et les points

remarquables. Plus tard, a la suite, la connaissance des regions, des pays, a necessite une cartographie plus detaillee, plus complete qui, a son tour, est

rapidement devenue insjjffisanle lorsque les pays ont pris conscience de leurs potentiates et ont souhaite s'organiser et eventuellement se defendre ;

la cartographie a eu besoin pour satisfaire de tels besoins, de devenir, plus

precise, plus detaillee, quelques fois meme thematique.

Actuellement, les processus techniques, les moyens dont tout un chacun peut disposer sont tels, qu'ils permettent de realiser exactement et sans difficulte la cartographie souhaitee par I'utilisateur. Le probleme est deplace et, pour reussir, ce n'est plus un probleme de moyens mais un

probleme d'identification des besoins. II faut dgfinir ceux ci? SflVQir ^ d

f probleme didentifica

sans ambiguite (nous verrons plus tard que ce probleme est en fait celui de

la "redaction des termes de references"). "La" difficulte a surmonter est evidement accentuee lorsque le choix d'une cartographie est afaire pour i'inserer dans un projet de developpement. Cette difficulte n'est jamais soluble facilement et ne peut I'etre en tous cas sans une concertation parfaite et souvent longueentre les reaiisateurs, ies utilisateurs, et

quelquefois meme les responsables politiques et ceux qui doivent en assurer

le financement.

Si ce probleme est resolu en partie dans le monde actuel des

cartographes des generations actueiles pour "LA (OU LES) CARTOGRAPHIE

DITE DE BASE", il n'en est pas de meme pour les cartographies necessaires aux projets de developpement et le processus de recherche de ces solutions et d'insertion systematique n'est pas encore passe dans les moeurs. II est certain que les choix sont chaque fois differents done beaucoup moins

evidents ; de plus il ne faut pas, seulement rechercher une oartographie

, mais que ceile-ci doit etre, aussi,

UNE CARTOGRAPHIE ADAPTEE est variable a I'infini.

- ,La recherche de trace routier, peut se faire aussi bien sur des photographies aeriennes que sur des images traitees issues des

satellites. C'est la qualite, le cout et la rapidite de fourniture qui

influeront sur le choix.

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7

- Pour des recherches de pentes ou d'ensoleitlernent (plantations), c'est I'altimetrie , on pourrait meme dire le "Modele Numerique de Terrain"

qui est utile et necessaire, la planimetrie, la toponymie ne presentant

guere d'interet.

- La courbe superieure de la retenue d'un barrage ne necessite presque uniquement que de la topometrie.

- Etc, etc, et, je me iimiterai encore a ces quelques exempies.

Pour resumer ce long preliminaire, "NOUS" CONSTATONS UNE DEPENSE D'ARGENT INUTILE, NOUS NE POUVONS SE LAISSER

POURSUIVRE DE TELS ERREMENTS ALORS QUE, POUR Y REMEDIER, NOUS DISPOSONS D'UN PANEL SURABONDANT DE PROCESSUS TECHNIQUES NECESSAIRES ET UTILES.

II ne suffit pas de constater, ii ne suffit pas de pleurer, nous devons reagir et les responsables cartographes sont tres probablement les mieux places pour faire des suggestions. Dans cet esprit, je vais developper mon propos, et, entrant un peu plus dans le concret, essayer de preciser:

- HF OU'IL FAUT FAIRE ?

- COMMENT LE FAIRE?

- QUI DOIT LE FAIRE ?

Fnnncer CE OU'IL FAUT FAIRE est relativement simple. En fait, ii faut que aucun projet de developpement ne soit presente d'abord, finance ensuite et enfin lance sans qu'une etude prealabie n'ait ete faite precisant quelle est la cartographie adaptee necessaire et suffisante ; ce sera la garantie que des imponderables ne viendront pas creer des difficultes au cours de la

realisation.

Ceci nous conduit dans un premier temps a tenir compte de

passages obliges. Le premier, au moment de ia presentation du projet ou de la requete ; les presentateurs (et le signataire) devront s'etre pose les

questions de savoir si une cartographie est necessaire, iaquelle, et, s'il en est fait etat dans le document de presentation.

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Le deuxieme passage oblige est celui qui conduit chez le bailleur de fonds potentiel a qui la requete est soumise. Que ce bailleur de fonds potentie! soit un organisme international (Banque Mondiale, PNUD, Banques Regionales, etc) ou un gouvernement exterieur pour financement bilateral ou meme un ministere local technique, du Plan ou des Finances charge d'un budget, il est logique que celui-ci s'assure de la qualite et de I'utilite de ce qu'il envisage de financer, done qu'il fasse une sorte de contrdie de ce qui lui est presente et s'interroge done aussi sur le choix fait de la cartographie inseree.

II est certain que le Chef de projet ensuite peut et doit se poser la meme question, mais a son niveau, tout defaut, ou toute omission constatee, est souvent assez cornpiique a reparer. II conduit a des discussions, a une nouveile etude, queiquefois a des choix intermediates non parfaitement satisfaisants, et souvent a I'obtention de financements compiementaires, impossibles ou difficiles a obtenir, en tous cas a des pertes de temps. La solution ideale consiste done a ce que !e choix de cartographie soit fait avec serieux avant le debut du projet done, de preference avant ta presentation a un financement a defaut avant la decision de financement.

F?irfinR qu'il fautfaire. on le voit necessite, un minimum d'organisation, de reflexion, de concertation.

COMMFNTLEFAIRE?

A I'origine, un projet de deveioppement est initie par une commission

officielle ou un groupe prive pour satisfaire un besoin constate ou une evolution reconnue comme necessaire. C'est souvent a I'echelon d'un ministere ou d'un organisme gouvernemental que le projet est etudie. II va necessiter la creation d'une commission comprenant les future utilisateurs, des responsables politiques, des techniciens susceptibles d'etre concernes et

autres.

Ce sont les initateurs et les responsabies politiques qui, a I'origine, doivent creer le groupe ou commission ad hoc et faire un choix judicieux des

participants et ce sont ces derniers, techniciens souvent pour la plupart, qui auront la responsabilite de decider si une cartographie est necessaire, et de definir avec soin et precision ies "termes de references11 de celles-ci.

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II est evident que cette succession de responsabilites necessite une controle

et un guidage permanent et qu'une personnaiite doit etre designee pour piloter une teile commission et prendre a son tour, en finale la responsabilite de la presentation definitive du projet. Dans le detail, a la lumiere de

contacts pris recemment dans plusieurs pays, les solutions retenus varient quelque peu mais elles doivent necessairement et toujours s'adapter au contexte local. II apparait d'aiileurs, qu'apres certains baibutiements, des commissions de ce type acquierent une experience extremement profitable pour operer ensuite dans des cas similaires et la creation dans chaque pays d'une "COMMISSION PERMANENTE DES PROJETS DE

DEVELOPPEMENT" est souvent une heureuse initiative.

L'etude que conduit I'OAC.T.actuellement et que je vous ai presentee

au debut a recueilii d'autres suggestions quelque peu differentes, quelquefois

plus contraignantes ; elles feront i'objet d'une presentation lorsqu'elles

auront ete etudiees et prises en consideration.

QUI DOIT LE FAIRE ?

Une reponse simple pourrait se limiter a dire que toutes les personnes concernees de pres ou de loin par la reussite des projets de developpement devrait participer et en tous cas s'inquieter de savoir si tout a ete prevu pour qu'tls reussissent, notamment la cartographie qui leur est necessaire.

En fait, j'ai le sentiment que ce n'est pas le cas, la raison provient souvent du fait que beaucoup de responsables poiitiques, techniques, financiers, sont peu ou mai sensibilises a ces problemes, en sont meme

quelquefois totalement ignorants.

C'est peut etre cette SENSIBILISATION QUI EST LA PREMIER!

ACTION DE BASE et ia plus importante qu'il est de notre devoir de promouvoir, de deveiopper. Des debuts dans ce sens ont bien vu le jour et pour i'Afrique ies organismes locaux, les centres regionaux, les ecoies de formation, les organismes internationaux, ont souvent reuni des

conferences, des seminaires, multiplier des journees d'information, des journeesportes-ouvertes, etc. C'est excellent mais insuffisant. etje ne suis

pas certain que ces diverses manifestations n'aient jamats touche les decideurs actuels.

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10

A-t-on souvenance d'avoir appris que la cartographie de developpement ait ete i'un des sujets abordes, dans un conseil des ministres, dans les

discussions d'une ou des assembles constituant le pouvoir legislatif de quelque pays que ce soit. il est certainement utile, et profitable a long terme de sensibiliser des maintenant, les ecoliers, les etudiants, les universitaires, mais ceux-ci sont I'avenir et, je crois personellement qu'lL FAUT PENSER AU PRESENT OU TOUT AU MOINS AU COURT TERME, faute de quoi, nous continuerons a gaspiller, a reduirel'impact des resultats des actions de

developpement souhaitees et souvent attendues, a continuer de faire envoler les esperances que de teiles actions pourraient laisser prevoir.

Nous avons fait un bref survol de ce qu'il faut faire de la maniere dont il faut le faire, de qui doit le faire. Apres cette premiere reflexion, supposons que, nous, tous ensemble nous ayons reussi ou que nous reussissions meme dans une zone geographique limitee. Dans cette zone :

- les responsables seront sensibilises,

- les financiers auront ete sollicites et auront retenu le financement des cartographies adaptees a chaque projet de developpement,

- des textes precis, ou des lois, ou seulement des regies fixeront les processus a suivre pour eviter toute derive et guider vers le but,

- des cellules seront constitutes au coup par coup ou mises en place en permanence pour prevoir, fixer les termes de reference et gerer les

"suivis",

- tous les projets de deveioppement seront efficaces, productifs, utiles

- etc, etc.

Quel que soit le degre de reussite, totale ou partielle, comme pour toute cartographie, qui, etant realisee, doit toujours etre mise a jour, lorsque sera defini et mis en place le processus, les moyens et les personnes pour inserer les cartographies adaptees dans chaque projets de developpement il faudra etre tres attentif aux evolutions scientifiques et humaines, savoir les adapter, done mettre a jour, en temps reel, les regies fixees, et suitoul FAIRE SAVOIR CE QUI EST FAIT ET LES RESULTATS OBTENUS.

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11

L'information ici, sera une necessite, un devoir, tant tes problemes de deveioppement sont cruciaux, mondiaux et touchent partout, dans lepresent et a i'avenir, I'environnement en general, et t'environnement personnel de

chacun dans le monde.

II est evident que la GEST1ON de tels mecanismes, pour qu'ils soient porteurs de resultats tangibles n'est pas evidente et d'autant que les

suggestions faites peuvent se heurter d'une part a d'autres besoins, d'autre part a des habitudes et a des errements queiquefois centenaires difficiies a oubiier. Je rapelle que cette communication a pour but essentiel

d'INFORMER LA COMMUNAUTE CONCERNEE PAR LES PROBLEMES DE DEVELOPPEMENT des reactions recueillies lors d'une etude tendant a

"rechercher les processus permettant de toujours inserer dans tes projets de deveioppement la cartographie necessaire adaptee a chaque projet". Au cours de cette etude, if est apparu que cette insertion est une necessite vitale et urgente pour tous les pays en voie de deveioppement, tellement vitale et urgente que la question peut se poser de savoir si ia realisation de telles cartographies ne devrait pas passer en PREMIERE PRIORITE.

La reponse necessite une reflexion serieuse initiee par un certain nombres de constatations.

Notons tout d'abord que depuis sinon des siecles, tout au moins

beaucoup de decades, les cartographes ont toujours souhaite pouvoir couvrir leur pays de cartographies de base qui evoluaient en fonction des besoins, des demandes des utilisateurs, de revolution des techniques et des moyens dont i!s disposaient. II est aise de comprendre, que la realisation de tels travaux necessitait la creation d'organismes importants, disposant de techniciens done de specialistes ayant subi des formations variees souvent

longues. Les delais pour parvenir aux resultats escomptes etaient done tres importants et jamais completement acheves puisque chacun sait qu'une cartographie utilisable de base ou non, n'est valabte que si elie est toujours tenue a jour. Fort de cette constatation, il est reconnu que LES MOYENS FINANCIERS NECESSAIRES sont IMMENSEMENT LOURDS et la realite a montrer que de telles charges depassaient souvent tes possibilites des

gouvernements et meme celles des bailleurs de fonds qui s'essouffient de plus en plus pour apporter les aides reclamees, meme si celles-ci sont retenues comme indispensabfes, urgentes et prioritaires.

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12

Cette course entre les besoins et les moyens pour les satisfaire est une

gageure que peu de pays ont reussi a satisfaire, a atteindre et souvent de

tres loin. Si de nos jours, nous pouvons, nous tous, considerer que nous

n'avons pas atteint notre but, nous ne devons pas perdre I'espoir de faire

mieux, d'y arriver un jour.

Pour I'instant, toutefois, reconnatssons que la tache a accomplir est

immense et importante ; il suffit de rappeler que quelques statistiques et de longues etudes ont prouve que le manque de cartographie provoquait des

pertes importantes dans le developpement de i'economie mondiale ; ces pertes, meme chiffrees approximativement, correspondent a un chiffre de 5

fois superieur aux depenses necessaires pour completer la cartographie du

monde entier (3 Millions de US dollars pour i'Afrique en 1975). On ne peut

done PAS ESPERER REUSSIR DANS DE TRES COURTS DELAIS et, malheureusement C'EST A COURT TERME QUML FAUT SATISFAIRE LES UTILISATEURS. C'est peut etre en evitant les pertes de moyens financiers

dont nous disposons et en faisant tout pour que les projets de

developpement reussissent qu'une solution peut apparaitre.

D'une part, il est tres vraissemblable que les CARTOGRAPHIES

ADAPTEES necessaires a la realisation de ces projets de developpement sont

souvent plus partielles, plus sommaires, done MO1NS COUTEUSES que la cartographie de base complete reguliere jusqu'a ce jour envisagee. D'autre part, jusqu'a ce jour, ii etait souvent considere comme judicieux, que le seul

but a atteindre, etait d'obtenir vite une couverture systematique de tout un pays dans une CARTOGRAPHIE DE BASE - fixee par les instances superieures au 25 000, 50 000, 200 000 ou autres - sans prendre en consideration que certaines zones pouvaient ne pas necessiter une

cartographie aussi precise, ou que I'URGENCE DE CELLE-CI PUISSE ETRE

LARGEMENT REPORTEE.

Et j'ajouterai enfin que, sous reserve d'une gestion bien organisee des

travaux, il est tres concevable de s'assurer que toujours "une cartographie faite pour un projet de developpement1' meme si elle est partieile en surface ou incomplete en informations, soit prevue de telle fagon qu'elle se conforme aux normes prevues pour les cartographies de base et soit toujours inserable et inseree a court terme des qu'elle est realisee dans le schema general de

cette cartographie de base du pays.

(15)

13

En deux mots, ies deux cartographies ne sent pas incompatibles ; elies peuvent tendre vers un meme but final, et, conduites par des gestions

nouveiles, dynamiques, satisfaire un plus grand nombre d'utilisateurs pour des besoins plus urgents a couts moindres.

Je veux me limiter a ebaucher votre reflexion dans ce sens. Toutefois, eile nous conduit a une seconds question. Est-ce que les institutions

flnstituts. Services, Departments, etc) envisagees de longues dates, suivant certains modeles, pour realiser de teis travaux doivent etre prevues pour le futur dans le meme style. Faut-il toujours suggerer, aider et prevoir la creation de sen/ices, de STRUCTURES COMPLETES permettant dans chaoue pays de PRENDRE EN CHARGE TOTALEMENT la realisation, et la diffusion de la cartographie plus meme de toutes les informations

gecgraphiques ? La ancore la reponse ne peut etre donnee sans de serieuses reflexions initiees par un certain nombre de constatations.

Considerons, tout d'abord, qu'en Afrique, et ailleurs, ies nouveiles techniques mises en ouavre, si elles ouvrent de nouveiles possibilites dans i'obtention de nouveiles informations et dans ies delais de realisation, conduisent a I'utilisation de nouveaux materiels, de plus en plus performants mais aussi de pius en plus couteux. Pour rentabiliser ces

materiels, depuis quelques annees, les technicians ont ete conduit a ne pius prevoir ieur utilisation pour des besoins nationaux, mais a leur donner des missions regionales et cela a conduit a la creation de centres regionaux. C'est la premiere constatation du fait que ies organismes nationaux ne peuvent tout prendre en charge et ce mouvement est probabiement irreversible et ne

fera done que s'accentuer,

Sur cette lancee, ne faut-il pas, deja, a terme, voir comment les organismes de cartographie nationaux pourraient evoiuer. On peut en effet constater que la creation de tels organismes complets de ce type depasse souvent ies possibiiites financieres des Etats, necessitant des delais de mise en place souvent imcompatiblgs avec ie fait qu'ils devraient produire

rapidement, necessitent aussi la formation d'un ncmbre important

d'ingenieurs et de techniciens, etc, qu'enfin si quelques exemples ont ete reussi, aj'occasion de conditions ponctuelles exceptionnelles, ies

responsables gouvernementaux, pas toujours sensibilises par i'interet de la cartographie, et peu convaincus de ne pouvoir un jour surmonter toutes les difficultes iiees a de sembiables creations, baissent les bras.

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14

Pour toutes ces raisons, je crois qu'il faut etre plus realiste et trouver

des solutions, pour prevoir des creations plus rapides, moins tributaires de

longues formations, moins couteuses aussi, en gardant leur efficacite et surtout en conservant a chaque Etat le soin de choisir et de toujours mattriser le developpement de sa cartographie.

Dans cet esprit et a la lumiere de quelques debuts d'experience, je me

demande si, pour debuter il ne.faut pas se limiter a structurer "solidement"

des organismes charges seulement pour chaque pays :

- d'assurer le regroupement, la cpnservation et I'archivage de tous tes

documents cartographiques,

- de diffuser ou de vendre toutes informations geographiques (cartes, photographies aeriennes ou satellitaires, coordonnees, etc) souhaitees

par les utilisateurs,

- de mettre en forme les programmmes de travaux,

- de definir ies normes nationals a retenir,, ... - : - de faires eventuellement certains tests de realisation, . .

- de faire le choix des reaiisateurs de travaux et d'assurer le suivi et le

controle de ceci.

Une STRUCTURE semblable pourrait probablement etre PLUS SIMPLE, et surtout PLUS MODESTE EN LOCAUX, EN PERSONNEL qui pourrait se former plus rapidement, EN MOYENS FINANCIERS necessaires quite a evoluer ensuite et s'accrottre si besoin est lorsqu'eiie aura fait preuve de son efficacite. Bien entendu, ('incidence sur ie developpement des centres regionaux sont a prendre en consideration.

En tous cas, les budgets prevus ou a prevoir ainsi reduits ouvriraient des disponibiiites financieres pour des travaux ce qui, dans tous les cas est

souhaitable.

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15

C'est ce sujet que je livre encore a votre reflexion mais prealablement, et succinctement, je voudrais insister sur le probieme financier de ces

suggestions compte tenu:

- des priorites a definir entre les cartographies pour les projets de

developpement et la cartographie de base,

- de I'interSt de plus en plus necessaire aussi de certaines

cartographies thematiques,

- du choix a faire entre des structures minimum plus aptes a agir

mais surtout moins couteuses et les autres disposant des moyens

techniques pourtous ateliers intervenant pour la realisation de cartographie (depuis la prise de vues jusqu'a I'impression et la

diffusion)

De telles reflexions ne doivent conduire a des decisions qu'apres la mise en place d'un certain nombre de regies suffisamment precises

auxquelles chacun devra se conformer et qui bien entendu ne deviendront contraignantes qu'apres accords des responsables politiques, techniques et

financiers concernes.

II ne peut etre question de voir dans ces suggestions une (ou des) possibility de reduire les moyens notamment financiers retenus jusqu'a ce jour pour realiser "la cartographie" - nous savons tous que mondialement,

elle est en deficit - mais peut etre seulement, en attendant une prise de conscience des responsables de tous pays, une reduction des depenses inutiiest la prise en compte de certaines urgences, plus meme, le passage de

beaux reves toujours remis a plus tard a des realisations cruciaies, urgentes

pour la cartographie, done pour le developpement qui, dans de nombreux cas quoique moins voyants sont de vehtables actions humanitaires et aussi

importantes qu'elles.

J'espere n'avoir pas ete trop long mais je serai heureux si, par ce seul

expose, j'avais pu vous convaincre et vous apportez quelques elements pour

concaincre les autres. L'absence de cartographie n'est pas la seule raison des

echecs des projets de developpement mais c'est un domaine ou nous

pouvons agir; essayer d'apporter notre connaissance a I'edifice commun.

(18)

16

EN CONCLUSION, nous pourrons retenir:

'ahsence <\* raringraphle ariantee 3UX Prol^tff (1ft deV^IOPPSment cniirre n"echec. un9 Perte fjnanr'iere considerable aul DQUrrait

is6e ailleura.

- quP. cette cflrfngraphie "?riaptee" n'e*t P«s incompatible avec la

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