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Thème 1 : L Europe face aux révolutions (11-13 heures) Chapitre 1. La Révolution française et l Empire : une nouvelle conception de la nation (6h)

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Thème 1 : L’Europe face aux révolutions (11-13 heures)

Chapitre 1. La Révolution française et l’Empire : une nouvelle conception de la nation (6h)

Objectifs

Ce chapitre vise à montrer l’ampleur de la rupture révolutionnaire avec « l’Ancien Régime » et les tentatives de reconstruction d’un ordre politique stable.

On peut mettre en avant :

- La formulation des grands principes de la modernité politique synthétisés dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ;

- La volonté d’unir la nation, désormais souveraine, autour de ces principes ;

- Les conflits et débats qui caractérisent la période ; l’affirmation de la souveraineté nationale, la mise en cause de la souveraineté royale, les journées révolutionnaires, la Révolution et l’Église, la France, la guerre et l’Europe, la Terreur, les représentants de la nation et les sans-culottes

- L’établissement par Napoléon Bonaparte d’un ordre politique autoritaire qui conserve néanmoins certains principes de la Révolution ;

- La diffusion de ces principes en Europe ;

- La fragilité de l’empire napoléonien qui se heurte à la résistance des monarchies et des empires européens ainsi qu’à l’émergence des sentiments nationaux ;

- De la nation en armes à la Grande Armée.

Points de passage et d’ouverture

• Madame Roland, une femme en révolution.

• Décembre 1792 - janvier 1793 – Procès et mort de Louis XVI.

• 1804 – Le Code civil permet l’égalité devant la loi et connaît un rayonnement européen.

Capacités travaillées : Analyser des documents

Élève en écoute active > prendre des notes Travailler l’oral > Débattre

Manuel : Hatier (2019)

Frise chronologique à construire : de la Révolution à l’Empire

Durant plus de 10 ans la France va expérimenter plusieurs systèmes politiques et la nation qui est divisée revendique le pouvoir. L’effondrement de l’Ancien régime annonce la mise en place d’une monarchie constitutionnelle qui à l’inverse de l’expérience britannique (programme seconde) ne réussit pas en France. Dès lors deux régimes se succèdent marqués par une suite presque ininterrompue de guerres.

En quoi la Révolution et l’Empire permettent une nouvelle conception de la nation ?

I – La nation revendique le pouvoir (1789-1792)

(2h)

En 1789, la réunion des États généraux entraîne l’effondrement de l’Ancien Régime.

Commence alors une tentative de conciliation entre le roi et la nation dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle censitaire.

Le régime constitutionnel, peut-il rester monarchique ?

A - 1789 : L’effondrement de l’Ancien Régime (diaporama)

Les cahiers de doléances ou les Français ont la parole Extrait Les années Lumières de R. Enrico ou p. 15

En janvier 1789, la convocation des États généraux invite chacun des sujets du roi à lui faire parvenir ses « vœux » et ses

« réclamations ».

La Nation revendique le pouvoir

Rôle des salons : Mme Roland L’Histoire par l’image ou p. 32-33

La révolution de 1789 est essentiellement une suite d’actes qui détruisent l’Ancien Régime sur le plan politique (chute de l’absolutisme) et sur le plan social (abolition des privilèges). Docs p. 16-17

Extrait des Années Lumières R. Enrico

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Rôle du peuple : Prise de la Bastille ; Grande peur ; Marche des femmes sur Versailles Les acquis du peuple : Abolition des privilèges ; Déclaration des droits de l’homme.

ORALgroupes pour un débat : Document 1 : La DDHC 26 août 1789 p. 18

B - Un nouveau régime politique : la monarchie constituante

Les nouvelles règles de la politique moderne

L’Assemblée constituante entreprend également une profonde réorganisation de toute l’administration du royaume.

La France réorganisée

Les provinces, les généralités sont remplacées par 83 départements. Fonctionnaires locaux et juges sont élus.

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Les douanes intérieures sont supprimées.

Les impôts de l’Ancien Régime sont remplacés par trois contributions payables par tous les citoyens : - la contribution foncière (sur la propriété immobilière) ;

- la contribution mobilière (sur la valeur locative de l’habitation) ; - la patente qui frappe les revenus du commerce et de l’industrie.

+ biens du clergé nationalisés

Les corporations également en 1791 par la loi Le Chapelier

La première constitution écrite est adoptée en 1791 : schéma p. 21

Dans la majorité des cas, ces mesures sont accueillies favorablement ; cependant certains semblent s’y opposer en particulier les partisans du Roi.

C - La Nation divisée

Le divorce entre le Roi et la Nation

Louis XVI, tout en cautionnant officiellement les décisions prises par l’Assemblée constituante, refuse en réalité de s’accommoder de la Révolution. Il prend contact secrètement avec les cours étrangères et prend la fuite le 20 juin 1791 avec sa famille. Il est reconnu et arrêté à Varennes et ramené à Paris. Cette fuite, jugée comme une trahison, ruine le respect des Français pour le Roi. Les patriotes se divisent.

Certains, à gauche de l’Assemblée législative, sont partisans de déclarer la guerre aux souverains d’Europe pour exporter la Révolution.

Le 20 avril 1792 la guerre est déclarée à l’Autriche (beau-frère de Louis XVI roi de Bohème et de Hongrie). Ceci va entraîner la patrie en danger et la chute de la royauté. Documents p. 24-25

La chute de la royauté

L’armée française subit de graves revers militaires. L’Assemblée décrète une levée en masse de 20000 fédérés pour défendre Paris.

Le 10 août 1792, les fédérés et les sans-culottes parisiens prennent d’assaut les Tuileries. Le roi est définitivement suspendu et la famille royale arrêtée

C’est la fin de la royauté et une nouvelle constitution va être élaborée.

II -La nation souveraine et la mise en cause de la souveraineté royale 1792- 1799

(1h)

La chute de la royauté ouvre la voie à une première expérience républicaine confrontée à une double menace : - l’invasion étrangère

- la guerre civile.

La révolution glisse à partir de ce moment-là vers la terreur.

Comment expliquer l’escalade de la révolution et le fait que la terreur fut « à l’ordre du jour »

A - La convention girondine : septembre 1792-juin 1793 (an I) et la mort du roi

Élue au suffrage universel, la Convention abolit la monarchie le 21 septembre 1792 et proclame la République. Documents p. 22-23

Extrait film (ENT) Un peuple et son roi

Procès et mort du roi L’exécution du roi (21 janvier 1793) provoque la coalition européenne et le soulèvement des contre- révolutionnaires. Les Montagnards et les Girondins ne s’accordent pas sur la politique à suivre

La guerre tourne mal : levée en masse de 300 000 hommes + réactions en Vendée Ceci entraîne la chute des Girondins.

B - La Convention montagnarde : juin 1793-juillet 1794 (an II)

Le gouvernement révolutionnaire

La Convention est dominée par les Montagnards. Rédaction d’une nouvelle constitution en juin 1793.

(4)

Documents p. 30-31 La terreur

Politique Économique Religieuse Militaire

La loi des suspects envoie n’importe qui à la guillotine (Marie-Antoinette)

La loi du Maximum : marché noir et accaparement sont punis de mort.

Les réfractaires sont arrêtés.

Le nouveau calendrier fait disparaître les fêtes religieuses et les saints.

La levée en masse mobilise toute la population

Il y eut environ 17 000 condamnations dont Mme Roland qui tenait un salon d’intellectuels.

Le contexte économique est fragile

Les Montagnards se divisent, les Français sont las et inquiets, la terreur se renforce en juin 1794 et le 9 thermidor (27 juillet 1794), Robespierre est arrêté et guillotiné le lendemain.

C’est la fin de la République montagnarde.

C - La Convention thermidorienne : juillet 1794- octobre 1795 (an III) et Le Directoire : octobre 1795-novembre 1799 (an IV-an VIII) / La République bourgeoise

Documents p. 34-35

C’est une période de réaction et ce sont les bourgeois qui dominent l’Assemblée et une nouvelle constitution est mise en place :

Cette constitution doit protéger la République par un exécutif collectif et une totale séparation des pouvoirs.

En réalité la paix n’est qu’illusoire car la guerre civile en Vendée se poursuit et les difficultés économiques sont importantes (famine, les assignats se déprécient). La Convention ne peut pas faire face aux problèmes et donc elle se sépare le 26 octobre 1795 pour laisser place à une nouvelle assemblée et donc à une nouvelle constitution.

Le Directoire est un régime fragile et très menacé. Les hommes forts sont de plus en plus les généraux qui mènent la guerre victorieuse. L’opinion est lasse des troubles permanents, le coup d’État du 18 Brumaire rassure.

Évaluation : présenter et analyser deux documents (1h)

III -Le Consulat et l’Empire

(2h)

La constitution de l’an VIII donne l’essentiel du pouvoir au 1 er consul. Bonaparte réorganise le pays en confirmant la plupart des acquis révolutionnaires. En mai 1804, Bonaparte reçoit le titre d’Empereur.

Comment transforme-t-il la France en un Empire ?

A - Le Consulat

Bonaparte réorganise la France

Malgré les apparences démocratiques, c’est une dictature personnelle que Bonaparte met en place.

(5)

Il entreprend une réorganisation de la France :

Les masses de granit posées par ce régime concernent :

• L’administration

• La justice (juges nommés et inamovibles)

• La fiscalité (percepteur)

• Les finances (franc germinal + Banque de France)

Code civil (égalité civile, droit de propriété...) Document p. 41 – Étude du document

• Lycées.

Il pacifie le pays en amnistiant les opposants, en éliminant les plus irréductibles, en signant avec le pape un concordat qui règle les problèmes religieux.

Bonaparte et l’instauration d’un pouvoir personnel

Après un plébiscite, la constitution de 1802 instaure le consulat à vie, accorde à Bonaparte le droit de désigner son successeur, et réduit le rôle des assemblées. La constitution de 1804 (après un plébiscite) déclare que « le gouvernement de la République est confié à un empereur héréditaire ».

B - Le régime de l’Empereur

Un régime monarchique

Le 2 décembre 1804 Napoléon est sacré empereur des Français à Notre-Dame de Paris.

Il s’entoure d’une cour impériale et d’une nouvelle noblesse constituée d’officiers et de hauts fonctionnaires.

Il met en place le catéchisme impérial qui apprend aux enfants « qu’honorer et servir l’Empereur, c’est honorer et servir Dieu lui-même »

Un pouvoir autoritaire, centralisé et policier.

Le pouvoir impérial est absolu : la vie intellectuelle est complètement soumise à son autorité

La population s’accroît, l’économie se développe. Napoléon encourage les grands travaux et les innovations techniques.

Conquêtes de l’Europe : carte p. 43

Après 1810, l’Empire plonge dans une crise générale.

En 1814 : invasion de troupes étrangères sur le territoire l’oblige à abdiquer et il est exilé sur l’île d’Elbe. Il revient peu après et est vaincu à Waterloo ; il abdique définitivement en juin 1815 et est conduit sur l’île de Ste Hélène dans l’Atlantique sud

C’est la fin de l’Empire et le retour de la monarchie.

C – La diffusion d’un « modèle » suite code civil p. 45

Dans tous les États soumis à l'influence française entre 1789 et 1815, l'Ancien Régime est aboli, totalement ou partiellement. La diffusion de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen permet d'assurer l'égalité de droit des citoyens. Très souvent des constitutions inspirées du modèle français sont mises en place : ces régimes représentatifs, où les pouvoirs sont séparés, permettent parfois l'émergence d'une véritable vie politique.

• Les systèmes administratifs sont rationalisés, l'État est parfois laïcisé. Cette dernière mesure attire l'hostilité des catholiques européens à l'encontre de la France. L'apport le plus durable reste le Code civil, adopté par l'Empire français en 1804 et diffusé par Napoléon dans tous les territoires annexés. Aujourd'hui encore, des vestiges de ce « Code Napoléon

» subsistent dans le droit français et dans celui de plusieurs États européens.

• Malgré une hostilité manifeste à l'encontre de l'occupant français, les réformes françaises restent en place après la destitution de l'Empereur en 1815. Dans les régions où l'aristocratie est puissante, comme en Europe de l'Est, la résistance à ces réformes est plus importante ; les changements sont plus tangibles dans les régions où domine la bourgeoisie, en Italie du Nord ou en Rhénanie.

Les Français ont diffusé une idée très novatrice : le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Même s'ils la trahissent au cours de ces « guerres révolutionnaires », elle est à l'origine de grands bouleversements dans l'Europe du XIX° siècle.

Évaluation : 1h

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Thème 1 : L’Europe face aux révolutions (11-13 heures) suite

Chapitre 2. L’Europe entre restauration et révolution (1814-1848) (5h)

Objectifs

Ce chapitre vise à montrer la volonté de clore la Révolution, dont témoigne la restauration de l’ordre monarchique européen, ainsi que la fragilité de l’œuvre du congrès de Vienne.

On peut mettre en avant :

- Les deux expériences de monarchie constitutionnelle en France (la charte de 1814 ; la charte révisée de 1830) ; - Le projet de construire une paix durable par un renouvellement des règles de la diplomatie ;

- L’essor du mouvement des nationalités qui remet en cause l’ordre du congrès de Vienne ;

- La circulation des hommes et des idées politiques sous forme d’écrits, de discours, d’associations parfois secrètes (« Jeune-Italie » de G. Mazzini …) ;

- Les deux poussées révolutionnaires de 1830 et 1848 en France et en Europe.

Points de passage et d’ouverture

• 1815 – Metternich et le congrès de Vienne.

• 1822 – Le massacre de Chios.

• 1830 – Les Trois Glorieuses.

Capacités travaillées :

Analyser des documents

Élève en écoute active > prendre des notes

Travailler l’oral > Débattre

HDA : analyser une oeuvre

Carte de l’Europe en 1815 p. 67 : La France est réduite à ses frontières de 1789 ;

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est systématiquement bafoué (polonais partagés entre Russie, Autriche et Prusse) ; l’Italie est émiettée en 8 États et sous influence autrichienne comme les 39 États allemands ; les Finlandais font partie de la Russie. Les vainqueurs agrandissent leurs territoires au détriment des nations. Cela résulte du Congrès de Vienne qui s’est tenu en 1815. Cet ordre territorial est placé sous le contrôle des puissances qui l’ont imposé. La Sainte Alliance qui réunit l’Autriche, la Prusse et la Russie, (+ France en 1919) prévoit leur intervention solidaire contre toute menace révolutionnaire et contre tout mouvement national.

De quelles revendications se nourrissent les aspirations des peuples à se gouverner eux-mêmes ?

I – Le nouvel ordre européen

A - Le Congrès de Vienne p. 66-67

Video : https://assets.lls.fr/pages/6436422/congres-vienne.mp4

Diffusion et maturation. La Révolution française affirme le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Partout en Europe, des aspirations nationales, renforcées par l’opposition à la domination napoléonienne, prennent forme : une réflexion s’amorce pour trouver les moyens d’instaurer une souveraineté populaire.

Un congrès européen. Le 1er novembre 1814, suite à la chute du Premier Empire, les représentants des États européens se réunissent à Vienne lors d’un congrès qui s’échelonne sur plusieurs mois. L’Angleterre, l’Autriche, la Prusse et la Russie orchestrent les débats et les tractations diplomatiques. La France, représentée notamment par Talleyrand, profite de la rivalité des quatre puissances : elle se pose comme le défenseur des petits États et de la légitimité monarchique.

L’invention du concert des nations. Le congrès de Vienne inaugure une diplomatie multilatérale. Il instaure un système destiné à assurer l’équilibre des forces et à maintenir durablement la paix en Europe.

Le Congrès de Vienne favorise chez tous les peuples opprimés la montée d’une ferveur patriotique.

Le sentiment national se nourrit de l’exaltation de l’identité (défense de la langue, d’un passé, d’une religion) = nationalisme.

Comment peut-on expliquer la mobilisation des peuples contre les décisions du Congrès de Vienne ? Metternich est le chef de la délégation autrichienne à Vienne en 1815. Quelles sont ses idées ? Quelle est la réaction en Allemagne ?

B - La restauration d’une Europe monarchique

La promotion de l’ordre ancien. Aux désordres révolutionnaires, Klemens von Metternich oppose le retour à l’ordre ancien, seul garant selon lui de la paix et de l’harmonie. Mais les idées de 1789 restent profondément ancrées dans les esprits.

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L’invention d’une nouvelle Europe ? Les grandes puissances redessinent la carte de l’Europe à leur profit. Les monarchies sont restaurées (en France, en Espagne) et les changements introduits par la Révolution française sont souvent supprimés.

Les premiers affrontements entre les peuples « nationalistes » et la Sainte-Alliance vont avoir lieu en Europe centrale et méridionale dès 1815.

Documents p. 68-69 ou HDA Ø Analyser un tableau

Le massacre de Chios – Delacroix HDA : Que se passe-t-il en Grèce et dans les Balkans ? Comment se positionne Chateaubriand par rapport à la Grèce ?

La Sainte-Alliance révèle ainsi ses contradictions : au nom de la chrétienté, elle a fait aboutir les revendications nationales contre la Turquie.

A partir de 1830, la France, sous la Restauration, puis sous la monarchie de juillet, fait l’apprentissage du régime parlementaire après 15 années d’autoritarisme napoléonien et donne le signal de la révolution à l’Europe (renversement du roi Charles X réactionnaire et absolutiste).

Ø Analyser un tableau Les Trois Glorieuses

C - Des aspirations réprimées par la force

Le désir d’unité nationale. Cet équilibre géopolitique s’achète au prix d’une répression des aspirations libérales et nationales : les grandes puissances se partagent les territoires sans se soucier des volontés des populations locales. En réaction, le désir d’unité nationale s’affirme partout en Europe, en particulier dans les grands empires multinationaux que sont la Russie et l’Autriche.

Documents p. 73 : Les oppositions s’organisent. Les moyens d’action sont entravés par la censure et l’interdiction de réunion et d’association : les oppositions s’organisent donc souvent en sociétés secrètes, comme le carbonarisme en Italie.

L’opposition libérale se soulève dans toute l’Europe : documents p. 70-71

Insurrections et indépendances. Par leurs luttes, plusieurs peuples accèdent à l’indépendance et forment de nouveaux États : c’est notamment le cas de la Grèce (1821-1832) ou de la Belgique (1830). D’autres échouent : les insurgés italiens de Parme et Modène, qui veulent former une nouvelle nation et se libérer de la domination autrichienne, sont violemment réprimés en mars 1831 ; de même pour les insurgés polonais, contraints à l’exil par l’Empire russe qui annexe la Pologne à partir de septembre 1831

II - Le « printemps des peuples »

Quelles sont les origines des révolutions de 1848 ?

Documents p. 74-75 (travail sur documents à préparer à la maison)

Au tournant des années 1840, l’Europe est plongée dans une grave crise économique qui suscite une profonde remise en question du modèle libéral instauré dans les années 1830.

A - La révolution parisienne de février 1848

Un Paris sous tension

Plus d’un million d’habitants vivent alors dans Paris, dans des conditions souvent difficiles : pauvreté, bâtiments insalubres, épidémies, chômage. Les ouvriers, de plus en plus nombreux, sont exclus de la vie politique à cause du vote censitaire.

« Un vent de révolution »

Depuis 1830 se multiplient les mouvements réclamant des réformes démocratiques. Fin janvier 1848, le député Alexis de Tocqueville alerte sur ce « vent de révolution » qui souffle, mais le roi Louis-Philippe refuse de l’écouter.

Les revendications sont nombreuses : abolition de l’esclavage, instauration du suffrage universel, ou encore égalité hommes-femmes.

La Révolution de février vue par un aristocrate libéral : Alexis de Tocqueville se promène dans Paris le 25 février 1848 :

" Deux choses me frappèrent surtout : la première ce fut le caractère, je ne dirai pas principalement, mais uniquement et exclusivement populaire de la révolution qui venait de s'accomplir. La toute-puissance qu'elle avait donnée au peuple proprement dit, c'est-à-dire aux classes qui travaillent de leurs mains, sur toutes les autres. La seconde, ce fut le peu de passion haineuse et même, à dire vrai, de passions vives quelconques que faisait voir dans ce premier moment le bas peuple devenu tout à coup seul maître de Paris. (...)Durant cette journée, je n'aperçus pas dans Paris un seul des anciens agents de la force publique, pas un soldat, pas un gendarme, par un agent de police ; la Garde nationale avait disparu. Le peuple seul portait les armes, gardait les lieux publics, veillait, commandait, punissait ;(...) il

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semblait que du choc de la Révolution, la société elle-même eût été réduite en poussière et qu'on eût mis au concours la forme nouvelle qu'on allait donner à l'édifice qu'on allait élever à sa place ; chacun proposait son plan, celui-ci le produisait dans les journaux ; celui-là dans les placards, qui couvrirent bientôt les murs ; cet autre en plein vent, par la parole."

Extrait de A. de Tocqueville (1805-1859), Souvenirs

• Insistance sur les libertés fondamentales,

• Idéal démocratique en politique (suffrage universel) comme dans la société (mesures favorables aux ouvriers),

• Fraternité,

• Universalisme

Le beau mois de février. Quand le peuple parisien descend dans la rue le 22 février, le roi est d’abord tenté par la répression violente : le 23 au soir, l’armée tire sur la foule, faisant plusieurs dizaines de morts (fusillade du boulevard des Capucines). Refusant finalement de mater la révolte dans le sang, le roi abdique le 24 février. Quelques heures plus tard, les révolutionnaires envahissent l’Assemblée et déclarent la fin de la monarchie ; Alphonse de Lamartine proclame dans la foulée la IIe République.

L’année 1848 voit l’irruption dans la politique européenne de la question sociale. L’insurrection parisienne fait désormais planer au-dessus de l’Europe le spectre de la révolution sociale et entraine l’assimilation des classes laborieuses aux classes dangereuses. Elle joue également un rôle majeur dans la constitution du mouvement ouvrier. A court terme, elle explique l’évolution conservatrice de la République à partir de la fin 1848 et l’aspect éphémère de cette république puisque Louis-Napoléon Bonaparte, premier président fait un coup d’État en décembre 1851 qui aura pour conséquence le retour de l’Empire (Second Empire jusqu’en 1870).

Évaluation maison : confronter deux points de vue sur le printemps des peuples (analyse de docs)

Possibilité d’organiser un débat : l’égalité en 1848 ? (1h) Le livrescolaire.fr

Constituez des groupes de travail : chaque groupe choisit un personnage à étudier et à incarner Faites une recherche en ligne sur le personnage que vous avez choisi (en amont)

• Présentez-le.

• Donnez des éléments de contexte pour expliquer quels sont ses espoirs et ses aspirations.

• Appuyez-vous sur des documents pour justifier votre réponse.

Construisez votre argumentation.

• Expliquez ce qu’est l’égalité pour votre personnage.

• Précisez quel est le point de vue de votre personnage : est-il déterminé ? Semble-t-il ouvert ou fermé au débat ?

• Trouvez des arguments employés pour justifier ses positions.

Débattez en classe

• Un banquet est organisé par le rédacteur en chef du Moniteur universel autour de la question suivante : les changements apportés par la révolution vont-ils amener à l’égalité entre les hommes et les femmes ?

• Les personnages se présentent tour à tour afin d’exposer leur identité et leurs idées. Le débat peut alors commencer sous l’égide du rédacteur en chef qui est le garant de la bonne tenue des discussions.

• Attention : toute opinion doit être argumentée et défendue dans le respect des uns et des autres.

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B - Quand le peuple européen se révolte

Une contagion révolutionnaire. Depuis 1789, la France est considérée par la plupart des peuples européens comme un modèle politique. La révolution (française) de 1848 va être le point de départ d’une série d’insurrections et de révoltes qui touchent l’Europe au printemps 1848 : c’est le « Printemps des peuples ».

Géographie des révolutions. Après la France (22 février), c’est au tour de l’Autriche (13 mars), de la Prusse (18 mars), puis de l’Italie.

Les nations tchèque, polonaise, hongroise et roumaine se soulèvent également.

De nouveaux nationalismes. Aux revendications politiques et sociales s’ajoutent souvent une volonté d’union nationale et d’indépendance. Un nouveau sentiment s’impose : le patriotisme.

B - Enfin, l’échec rapide des révolutions en Europe révèle les contradictions et les faiblesses

des mouvements nationaux.

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Les révolutions rassemblent des femmes et des hommes issus de milieux sociaux très différents : on y trouve des ouvriers, des bourgeois, des intellectuels, des étudiants, etc. Les soulèvements touchent particulièrement les grandes villes, où les populations dressent des barricades et se battent contre les forces de l’ordre.

Des révolutions écrasées dans le sang. Les révolutions aboutissent à quelques changements de régime (France, Danemark), mais sont le plus souvent réprimées. En 1849, l’Empire d’Autriche, dirigé par François-Joseph Ier, soumet Palerme, Florence et Venise et étouffe les insurrections ayant lieu sur son sol. Dans l’espace germanique, les aspirations nationales échouent et l’unité ne se fait pas.

Conclusion : Si en 1849, l’Europe semble être revenue à la situation de 1815, il convient de mettre en évidence les changements introduits par le Printemps des Peuples :

Politisation d’une partie des populations européennes,

Mise en place de constitutions dans beaucoup d’États,

Accélération de la construction du sentiment national,

Influence majeure sur les futures unités italienne et allemande.

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