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Recherches expérimentales relatives à l'action physiologique de la brucine

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Thesis

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Recherches expérimentales relatives à l'action physiologique de la brucine

WINTZENRIED, Lucien

WINTZENRIED, Lucien. Recherches expérimentales relatives à l'action physiologique de la brucine. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1882

DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:21717

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:21717

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UNIVERSITÉ DE GENÈVE

~-

RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

RELATIVES A

L'ACTION PHYSIOLOGIQUE

. DE LA

BRUCINE

PAR

LuctEN

WINTZENRIED

d'Aigle

ANCIEN INTERNE A L'HôPITAL CANTONAL DE GENÈVE - MÉDECIN A SATIGNY

DISSERTATION INAUGURALE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE GENÈVE

POUR OBTENIR LE GRADE DE

DOCTEUR E N ::M:ÉDECINE

GENÈVE

IMPRIMERIE CENTRALE GENEVOISE, RUE DU RHONE , 52

1882

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

RELATIVES

A L'ACTION PHYSIOLOGIQUE

DE LA

BR..U'"OI~E

INTRODUCTION

L'idée peemière d'entreprendre ce travail nous a été suggérée par la connaissance que nous avons eue de recherches expér'imentales relatives à l'action physiolo- gique du chlorhydrate de Brucine, faites par M. D. Mon- nier, professeur de Chimie à l'Université de Genève.

Dans ces expét·iences, qui ont fait l'objet d'une commu- nication à la Société de Ohitnie de Genève, M. Monnier-- s'aperçut que les phénomènes d'intoxication produits par le chlorhydrate de BL~ucine sont clifféren ts suivant quA l'on expérimente (t) sur la grenouille verte (Rana escu-

(1) Communication de M. le professeur Monnier, séance du 7 Novembre 1880.

Arch. des Sciences physiques et naturelles, tome V. HS. t. 8 L

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lenta) ou sur la grenouille rousse (Rana temporaria).

Tandis que la grenouille verte intoxiquée par le chlorhy- drate· de. Brucine présente d_es phénomènes paralysa- moteurs, la grenouille rousse au contraire présente des phénomènes convulsivants. Pour M. Monnier le chlorhy- drate serait le seul des sels de Brucine qui produit cette action différente chez les deux espèces de grenouillès, car d'après ses observations, ceux-ci son~ tous des poisons convulsivants.

M. le Dr Prévost, professeur de thérapeutique à l'Uni- versité, nous engagea à répéter ces expériences et à étudier d'un peu plus près l'action physiologique de la Brucine. C'est ce que nous avons essayé de faire, et c'est le résultat de nos recherches que nous publions, sans avoir la prétention d'élucider cmn- pléternent tout ce qui se rattache à cette question.

Nous nous som1nes servi pour ces expériences de Brucine reconnue, à l'aide des réactions chimiques, pure de tout mélange de Strychnine, et dissoute clans de l'eau distillée additionnée d'une quantité suffisante d'acide sulfurique, d'acide acétique, et surtout d'acide ehlorhydrique. Nous prions M. le professeur Monnier et M. Burkhard Raeber, pharmacien de l'Hôpital Cantonal, de recevoir nos remercie1nents pour l'obligeance avec laquelle ils ont bien voulu nous préparer ces solutions.

Qu'il nous soit permis, avant d'entrer en matière, cl'exprimer toute notre reconnaissance à M. le profes- seur Prévost, qui nous a dirigé dans ces recherches.

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CHAPITRE rer

HISTORIQUE ... BIBLIOGRAPHIE

La Brucine ou Vomicine, comme on cherche actuel- lement à la no1n1ner, est un alcaloïde qui se retire de l~t

noix vomique et de la fève de St-Ignace. Découverte en 1819 par Pelletier et Caventou, dans l'écorce de fausse angusture, elle a été, malgré sa gJ~ande analogie avec la Strychnine, et le grand nmnbre de travaux auxquels celle-ci a donné lieu, l'objet de peu de recherches. Les premiers expédm.entateurs admirent l'identité de son action physiologique avec celle de la Strychnine, et l'on·

ne discuta que sur l'énergie relative des deux alcaloïdes.

Pour Pelletier, la Brucine est dix fois 1noins énergique que la Strychnine, pour Andral 12 fois, et pour Magen- die 24 fois; d'après ces chiffres il est facile de voir que si l'onëtaitd'accorclau point de vue du mode d'action, on était

loin de l'être au point de vue de l'énergie de cet alcaloïde.

La' plupart des ouvrages de toxicologie citent ces chif- fres et, malgré un travail de Liedtke dont nous parlerons bientôt, tous, même les plus récents, considèrent la Brucine et la· Strychnine com1ne parfaitement identiques dans leur action physiologique.

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Le nornbre des travaux relatifs à l'action physiolo- gique de la Brucine est très restrejnt. Nous allons résu- mer ce que nous avons trouvé clans les ouvrages trai- tant de la 1natière, en indiquant toujours le point sui' lequel a plus spécialernent porté l'étude. A part les re- cherches de Pelletier, Mhgendie et Andral qui firent les premières expériences avec la Brucine et une disserta- tion inaugurale de Von Schierlitz (1), nous avons à citer un travail de Lepelletier (2) paru en 1850, qui confirme les données jusqu'alors connues sur la Brucine et s'oc- cupe surtout de son emploi en thérapeutique. Plus tard,

~.,.-A. Falck, de Marbourg (3), dans un travail sur la Brucine et la Strychnine, recherche surtout quelle est l'énergie relative des deux alcaloïdes. A la suite d'une série d'expél'iences très précises et faites avec une Bru-·

cine parfaiten1ent pure, il arrive à conclure que la Strychnine est 38 1/3 fois plus énergique que la Brucine.

D'après cet .expérimentateur, on attribuait jusqu'alors des propriétés beaucoup trop puissantes à la Brucine . parce qu'elle renferme toujours un peu de Strychnine.

Dans des recherches sur la Brucine, la Nicotine et la Caféine, Uspensky (4) s'occupe surtout par des expél'ien- ces faites sur des animaux à sang chaud, de l'influence que peut exercer la respiration artificielle sur les con-

(1) Von Schierlitz. De BI'Ucio. Haire 1821.

(2) Lepelletier. Sur les effets physiologiques et thérapeutiques de la Brucine.

(Bulletin de thérapeutique 1851, tome XL-", p. 15.4.).

(5) Bt·ucin und Strychnin von F.-A. Falck. Eulenberg's VierteljabrsclJrift 1875 . . (-') Uspensky, P. Der Eintluss der künst.lichen Respiration auf die nach Vergiftung mit Bl'llcin, Nicolin und Catfeïn eintretenden Kr·rempfe. (Arch. für Anat. und Physiol. Heft. 4.)

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vulsions produit.es par ces trois toxiques. Il arrive à conclure que si l'on ne dépasse pas certaines doses, la respiratioà artificielle mnpêche ees convulsions de se 1nanifester.

Plus récen1ment, Liedtke (1), dans sa cli.ssertation inaugurale entreprise sous la direction du professeur von Wittich à Kœnigsberg, nous présente une étude phy- siologique plus complète de la Brucine. Il confirme le fait, déjà signalé par von Wittich (2), que la Brucine a une action paralysante sur les nerfs moteurs de la gre- nouille et qu'en cela elle diffère de la Strychnine. Nous aurons plus loin l'occasion de revenir sur ce mémoire ml. traitant de l'action de la Brucine sur les ·grenouilles.

A la suite de ce travail de Li~cltke qui, le premier, .insiste sur l'action paralysante de ]a Brucine sur ·les nerfs moteurs de la grenouille, nous avons à signaler deux communications de Robins (3) et de Lautenbach (4) . . Robins (3) reconnaît que la Brucine abolit l'excitabi ...

lité des nerfs chez les grenouilles, ce qui n'arrive selon lui avec la Strychnine, que lorsqu'elle est mélangée .de . Brucine.

Lautenbach ( 4) ancien assistant de physiologie à l'Université de Genève, admet cette action paralysante de la Brucine chez la grenouille verte, mais déclare en

(i) LiE>dtke, E. Die physiologische Wirkung des Brucin. Inaugural-Djsser·ta- tion. Konigsberg i876,

(2) Virchows Archiv. Band Xlii~

(5) Robins, R. P. Action of Brucia an the motor neJ·,·es. Philadelphia Médic:al Times, t879.

(4) Lautenbach, B. F. The ~ction of Brucine and Str)·chnine of the motor

nerves. Philadelphia Médical Times, t879. ·

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lnême temps que chez la grenouille rousse la Strychnine la produit à doses dix fois moindres, d'où il conclut qu'il ne faut pas en faire une propriété spéciale de la Brucine.

Nous avons tout lieu de supposer que le travail de Lautenbach a été entrepris après une communication verbale de M. le professeur Monnier dont les recherches sont citées dans ce mémoire; ce n'est que plus tard seu- lement que M. Monnier a· parlé de ses expériences à la Société de Chimie de Genève. (Loc-cit.)

Nous venons de citer les seuls travaux qui sont par- venus à notre connaissance sur l'action physiologique de la Brucine. Nous voyons par cette énumération que Liedtke, Robins et Lautenbach sont les seuls auteurs qui parlent d'une action paralysante spéciale à la Bru- cine, aussi nous sommes-nous cru parfaitmnent autorisé à entreprendre de nouvelles recherches à cet égard.

Disons ici poùr n'y plus revenir qu'on a essayé d'uti- liser la Brucine en thérapeutique (1) (2) (3) (4) et qu'on l'a préconisée comme pouvant remplacer avantageuse- ment la Strychnine d-ont elle produirait tous les effets .sans entraîner les mêmes dangers; mais depuis le travail de Lepelletier (loc-cit), en 1851 ,.aucune nouvelle communication n'a été faite à cet égard, et son emploi thérapeutique paraît être abandonné.

(t) Bricheteau. Emploi de la Brucine dans les paralysies. Gazette des Hôpi- taux, Janvier 18"-5.

(~) De l'emploi de la Brucine dans Je traitement de la paralysie. Bulletin de thérapeutique, t8-i6, tome XXX, page 65. ·

(5} Paraplégie datant de plusieurs mois, emploi de la Brucine à hautes doses.

Bulletin de thérapeutique, 18,8, tome XXXIV, page 539.

( "-) Bons effets de la Brucine dans la paralysie saturnine. Bulletin de théra- peutique, 1850, tome XXXIX, page 52'-.

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CHAPITRE Il

Expériences sur les grenouilles

Dans nos experiences sur ces animaux, le procédé dont nous nou~ sommes généralement servi pour ·l'in- troduction du poison a été la méthode sons-cutanée ; plusieurs fois aussi nous avons employé l'injection infra- péritonéale, plus rarement nous avons introduit le poi...,.

son dans les voies digestives. Lorsque nous avons utilisé l'introduction sous-cutanée, nous avons employé le plus souvent l'injection d'une solution de l'un des sels de Brucine ; quelquefois aussi nous avons introclujt directement sous la peau une petite quantité de Brucine en substance ; clans ce dernier procédé, le· dosage du poison n'était évidemment qu'approximatif.

. Nos expériences ont été faites dans le courant de l'hiver et de l'été 1881, et nous avons ainsi pu constater le fait bien connu, que la marche de l'e1npoisonnement .. présente certaines différences suivant la saison pendant laquelle on expérimente, car, comme on le sait_, l'état physiologique des batraciens n'est pas complétement semblable dans les différentes saisons; leur force de résistance aux agents toxiques, l'activité de l'absorption ne sont pas toujours identiques , autant de circonstan-

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ces dont il. faut tenir compte et qui peuvent faire varier les résultats obtenus. Nous avons constaté aussi quel- ques différences suivant que nous expérimentions sur des grenouilles fraîches, vigoureuses, ou bien sur des grenouilles amaigries par une captivité plus ou moins longue. Ces dernières, en effet, présentent des phénornè- nes d'absorption beaueoup moins actifs, de sorte que leur f01~ce de résistance au toxique est plus grande.

Pendant la saison froide il en est de mên1e et les gre- . nouilles supportent de plus grandes doses de poison.

Pendant la saison chaude nous avons aussi remarqué chez les grenouilles vertes, au début de l'ü~toxication

par la Brucine, une légère exagération de l'excitabilité réflexe, phénon1ène qui ne s'était pas présenté l'hiver.

Ces différentes circonstances, saison et captivité, n'ont cependant que peu modifié nos résultats et nous pou- vons parfaitement n'en pas tenir compte.

Mais le fait capital, sur lequel nous attirons l'attention, c'est la différence remarquable qui existe entre la gre- nouille rousse (Rana temporaria) ~t la grenoui1le yerte (Rana viridis s. esculenta) quand on les intoxique avec de la Brucine.

En effet, tandis que chez cette dernière, la Brucine et ses sels (et non pas seule1nent le chlorhydrate comme nous le veerons plus loin) produisent déjà à très faible dose des phénomènes paealyso-moteurs, chez la gre- nouille rousse ils ne produisent d'effet qu'à dose beau- coup plus considérable, et alors ils agissent comme des poisons convulsivants; ce n'est qu'au dernier stade de l'intoxication par de hautes doses, que se manifestent cbez cette dernière des phénomènes de paralysie.

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Liedtke clans son 1Tié1noire (loc-cit) avait déjà cons- taté certaines divergences dans la Inarche de l'empoi- sonneinent chez les deux espèces de grenouilles, car il déclare avoir ren1arqué chez la grenouille rousse après

1 l'usage de la Brucine des contractions musculaires beau- coup plus fortes et survenant plus rapidement que chez la grenouille verte. n:un autre côté, cet expérimentateur a aussi observé avant l'invasion des phénomènes para- . lytiques une phase d'augmentation de l'excitabilité ré- flexe, mais ja1nais, elit-il, je n'ai remarqué dans 1nes expériences avec la Brucine des accès tétaniques com- plets comn1e avec la Strychnine, c'est-à-dire avec· roideur de tout le corps, opisthotonos et arrêt de la respiration.

Nous croyons que si nos résultats diffèrent à ce point de vue de ceux de Liedtke, et si cet auteur n'a pas constaté cette différence, c''est qu'il n'a guère expérimenté que sur des g1~enouilles vertes ; dans les quelques rares expé- riences qu'il a faites sur des grenouilles rousses,. il a employé des doses très élevées de Brucine qui, chez elle aussi, produisent effectivement presque d'emblée, comme la Strychnine, une paralysie des nerfs moteurs.

Cette différence de sensibilité des deux genres de gre- nouilles à l'_égard de certains toxiques a déjà été signa- lée par Vulpian (1), principalement pour les poisons du cœur. Depuis lors, une semblable différence a été ob- servée pour plusieurs autres substances. ~I. Prévost (2) a

_ ( t) Sur la difiërenCc~ entre les grenouilles rousses et les gr·enouilles vertes sous le rappor't des effets pr·oduits par les substances toxiques et spécialement par les poisons du cœur. Bull. de la Soc. Philom. 1864, p. 94.

(2) Recherches expérimentales t•elati\'es à l'action de la vératl'ine, par .J.-L.

Pr·evost, Paris 1866.

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signalé pour la vératrine une difi'érence analogue que présentent les deux espèces de grenouilles. Chez la gre- nouille rousse, les symptômes de l'empoisonnement par J.a vératrine se manifestent plus tôt et à plus faibles doses que chez la grenouille verte, et tandis· que chez cette dernière la vératrine produit seulement une dimi- nution considérable dans le nombre et l'intensité des battements du cœur, chez la rousse elle produit, à moins que la dose ne soit par trop faible_, un arrêt complet de cet organe. Schmiedeberg (l) a ensuite attiré l'attention sur une différence semblable que présentent les deux espèces de grenouilles quand on les intoxique avec la caféine, et nous avons pu vérifier par quelques expé- riences l'exactitude de ses affirmat~ons. D'après cet au- teur, la caféine produit chez la grenouille rousse, ü l'endroit de son application d'abord, puis se générali- sant ensuite, une modification musculaire caractérisée par une sorte de contracture des muscles avec diminu- tion de leur excitabilité. Au contraire, chez la grenouille verte, la caféine, appliquée aux mêmes doses et de la même manière, produit une augmentation considérable de l'excitabilité réflexe caractérisée par un tétanos assez durable. Plus tard, seulement au bout du deuxième Ol)

troisième jour de l'intoxication, les différences s'égali- sent partiellement; d'un côté se montre, chez la gre- nouille rousse, une augmentation de l'excitabilité réflexe et quelquefois de faibles accès tétaniques, et chez la grenouille verte apparaît cette modification 1nusculaire,

( t) Schmiedeberg, 0. Uber die Verschiendenheit der Catfeïn wirkung an Rana temporaria und Rana esculenta, in Archiv f. experim. Pathologie und Pharmacolof?ie. 2. Band Œ74.

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caractérisée par une sorte de contracture du rr1uscle, laquelle n'atteint jamais cependant le même degré que chez la grenouille rousse.

Cette différence entre les deux espèces de grenouilles après l'intoxication par la caféine, se présente dans n'importe quelles conditions, en été comme en hiver.

Schmiedeberg, pour l'expliquer_, suppose qu'il existe une différence dans_ leur substance musculaire ; et admet, du fait que chez l'une des grenouilles, le tétanos arrive constamment, et chez l'autre, seulement sous certaines conditions, que la moëlle des deux espèces de grenouilles est impressionnée différemment par le même

poison.

Des faits semblables sont signalés pour la Pilocarpine, la Nicotine et la Pyridine par Harnack et Meyer (1). Ces expérimentateurs ont constaté que la Pilocarpine pro- duit des phénomènes tétaniques chez la grenouille verte, tandis que chez la rousse, elle produit des phéno- rnènes paralytiques. Chez la grenouille verte jntoxiquée avec la Nicotine, on observe d'abord des convulsions cloniques, . puis ensuite des phénomènes paralytiques, tandis que chez la grenouille rousse les phénomènes paralytiques arrivent d'emblée sans être précédés d'ef- fets convulsivants.

Avec la Pyridine on observe, suivant les mêmes auteurs, une différence analogue ; chez la grenouille verte on obtient rapidement des convulsions tétaniques, tandis que chez la ~enouille rousse les symptômes se

' ( i) Untersuchungen über die Wirkungen der Jaborandialkaloïde nebst Bemerkungen über die Gruppe des Nicotins von Dr E. Harnack u. D' H. ~feyer,

in Arch. f. experim. Patbol. u. Pharmacol.

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développent bea~coup plus lentement, et les convulsions . qu'on obtient rappelleraient plut6t l'empoisonnement

par la picrotoxine que le tétanos strychnique.

Nous ferons retnarquer que pour les différents toxi- ques dont nous venons de parler, la différence obser- vée entre les deux espèces de grenouilles est inverse dl~

celle qui s'obtient avec la Brucine. En effet, tandis que pour eux c'est la grenouille rousse qui est la plus sens·i- ble, pour la Brucine c'est la grenouille verte qui est beaucoup .plus rapidetnent influencée et à beaucoup plus faible dose.

Si nous avons insisté sur cette particularité intéres- sante qu'il existe pour la Brucine et pour d'autres poisons encore, une différence dans la marche de l'en- poisonnement chez la grenouille verte et la grenouille rousse, c'est qu'elle peut quelquefois expliquer les diver- gences des auteurs qui n'ont pas toujours eu le soin de spécifier sur quelles espèces de grenouilles ils ont fait leurs expériences. Et comme le fait obser-ver M. Prévost (loc-cit) : « il est toujours important en toxicologie, de répéter les expériences sur les deux espèces, de com- parer les résultats et de spécifier sur quelle espèce on opère. L'analyse rigoureuse des phénon1ènes nécessite ces précautions, puisque ce que l'on dit de la grenouille rousse ne s'applique pas toujours absolument à la gre- nouille verte. » Cette différence dans l'action de la Bni~

cine chez les deux espèces clt~ geenouilles n'est pas non plus sans intérêt au point de vue<f'n1éclico-légal et au- jourd'hui, où l'expérimentation physiologique est utilisée fréquemment. en médecine légale, on ne saurait trop insister sur ce que les expériences sur les grenouilles soient tol~joues faites sut· les deux espèces.

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Phénomènes généraux de l'empoisonnement

a) Chez la grenouille verte. Si, sous la peau d'une grenouille verte, on introduit quelques gouttes d'une . solution de Brucine ou plus simplement une petite quan-

tité de Brucine en substance, on remarque bientôt les phé- nomènes suivants: La grenouille paraît d'abord inquiète, elle change de place, cherche à fuir. Elle montre bien- tôt un affaiblissetnent général rapide, ses membres se dérobent sous elle et au lieu de conserver l'attitude , normale propre à la grenouille saine, ses extrémités ne peuvent plus la soutenir et elle repose sur l'abdomen.

Si l'on étend une patte, il est împossible à l'animal de la ramener dans sa position nortnale ; si on le retourne sur le dos, il ne peut pas reprendre sa' position naturelle.

Il se produit ordinairement au début de l'intoxication de petites secousses 1nusculaires et des 1nouvements fibrillaires; ce phénomène qui est assez constant, dis- paraît au bout de quelques minutes, dès que la paralysie est complète. Si la dose elu toxique est faible, la respi- ration reste parfaitmnent régulière, mais si la dose est plus élevée, elle devient irrégulière, puis s'arrête complé- ten1ent. Cet arrêt.de la respiration qui n'mnène pas la 1nort chez les batraciens dont la peau peul remplir les fonctions de l'hématose_, causerait évidemment la 1nort

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des mammifères, à moins que l'on n'entretînt artifici(:ll- lement la respiration.

Le cœur continue à battre, quoique avec moins d'in- tensité; c~ n'est qu'après de très hautes doses. et.au bout de plusieurs heures que survient quelquefois son arrêt complet.

Les battements des cœurs lymphatiques cessent au bout de quelques minutes dès que la paralysie des mem- bres est complète.

Si la dose de Brucine ou de l'un quelconque de ses sels est très faible, au-dessous de 1/20 de milligramme, aucun phénomène d'intoxication n'apparaît.

Si la close ernployée est de 1/ 20 de milligramme à l ou 2 milligran1rrws, sujvant la grosseur de la grenouille, au bout de quelques minutes se produit un affaiblisse- ment d.e tous les mouvements sans arrêt ni de la respira- ration, ni des battements du cœur. Si on lave soigneu- sement la grenouille chaque jour, et qu'on la place dans un endroit frais et humide afin de faciliter l'élimination · du pois~n, le retour des mouvements s'effectue graduel- lement en deux à quatre jours. Lorsque la dose du toxique est supérieure à la précédente, de 2 à 10 milli- grmnmes et au-dessus, la paralysie survient presque imn1édiatement, la respiration devient irrégulière, puis s'arrête bientôt, les battements du cœur persistent très longte1nps. Le plus souvent en s'occupant avec soin de l'animal on obtient le retour graduel des mouvements clans les six à dix jours qui suivent l'opération. Quel- quefois cependant, les battements du cœur s'arrêtent et l'animal succon1be.

Nous n'avons jamais observé de convulsions chez la

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grenouille verte, tout au plus avons-nous remarqué au début de l'intoxication, et surtout dans les expériences que nous avons faites en été_, une légère augmentation de l'excitabilité réflexe qui disparaissait très' rapide- ment.

Le retour des mouvements dans la période d'élimina- tion se fait toujours graduellement en commençant par les mouvements respiratoires, et dans cette période on ne constate non plus jamais de convulsions.

D'après nos observations, les phénomènes de l'empoi- sonnement sont identiques: qu'on emploie la Brucirie pure, le chlorhydrate_, le sulfate ou l'acétate, et certai- nement un sel quelconque de Brucine. Nous voyons par là que le fait signalé par M. le professeur Monnier pour le chlorhydrate est vrai aussi pour les autres sels de Brucine qui produisent comme lui, cet effet paralysa- moteur chez la grenouille verte.

b) C~ez là grenouille rousse. Si, sous la peau d'une grenouille rousse de moyenne. taille, on introduit une dose de Brucine inférieure à 1 milligramme, il ne se pro- duit aucun effet.

Si la dose employée est de: 1 à 3 milligrammes, on voit se développer après un intervalle de 20 à 45 minutes, pendant lequel l'animal présente beaucoup d'agitation, des convulsions tétaniques très intenses, parfaitement identiques avec celles produites par la Strychnine. -Le plus fréquemment la grenouille pousse un cri, puis ses membres s'étendent spasmodiquement. La tête est un peu fléchie sur le cou_, les paupières inférieures sont relevées, les membres postérieurs sont dans l'extension forcée, les orteils sont écartés les uns. des autres. Quant

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aux membres antérieurs, ils sont fléchis, les pattes rapprochées sous le sternum chez les mâles, tandis que chez les femelles ils sont étendus le long des parties latérales du corps. On observe, en effet, toujours cette attitude différente des membres antérieurs chez les gre- noQilles rousses intoxiquées avec la Bruciue, suivant que l'expérience est faite sur des mâles ou sur des femelles, le même fait existe aussi pour la Strychnine.

Cet accès de tétanos est exactement sernblable au téta- nos strychnique et se compose comme lui d'affaiblisse- ments et de renforcements successifs.

Pendant la crise tétanique, la respiration cesse coin- piétement; dès que la crise est passée, la respiration s'effectue de nouveau et toujours d'une façon très pré- cipitée. On [peut provoquer à volonté le retour de ces accès de tétanos, soit en touchant légèrement la peau de la grenouille, soit en frappant faiblernent la table sur laquelle se fait l'expérience. Après des doses faibles, ces crises tétaniques se prolongent pendant 4 ou 5 jours, puis elles diminuent graduellement d'intensité, les inter- valles de repos deviennent de plus en plus longs, et au bout de ce temps la guérison est parfaite. Lorsque la dose employée est plus forte, il se produit, après plusieurs accès de convulsions, une résolution musculaire géné- rale; la grenouille gît inerte, on peut la toucher, la pincer, sans provoquer de tnouvements spontanés ou réflexes. Les mouvements respiratoires ont corn piétement cessé, les battements du cœur persistent.

Lorsque la dose est très forte, la mort réelle ne tarde pas à remplacer la 1nort apparente; les mouvements du cœur finissent par s'arrêter au bout. d'un certain nom-

bre d'heures.

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Lorsque la· dose n'est pas excessivt:, ne dépasse pas l centigramme environ et qu'on place -l'animal, après l'avoir lavé soigneusement, dans un local frais et hu- mide, on voit déjà le lendemain de l'expérience l'état de_ résolution musculaire cesser_, la respiration pulmo- naire se rétablir peu à peu, puis les accès tétaniques reparaître progressiveinent, d'.abord faibles, puis de plus en plus intenses et tout à fait semblables à ceux.·de la première période de l'intoxication. Cette période de retour dure un certain nombre de jours, mêtne jusqu'à 10 à 15 jours et plus, mais vers la fin, les accès devien- nent de plus en plus rares, leur intensité diminue ; bientôt dans J'intervalle . des accès,· l'animal reprend son attitude normale, enfin il ne reste plus qu'une exagération de l' excitabiljté réflexe et la grenouille revient à l'état normal.

Sur le crapaud la tnarche de l'empoisonnement est exactement semblable à ce que nous venons de signaler

pour la grenouille rousse.

Voici quelques expériences destinées à montrer la marche générale de l'empoisonnement:

EXPÉRIENCE 1. - Grenouille verte. - Injection sous- cutanée de 1/20 de milligramme de chlorhydrate de Brucine. -Aucun phénomène d'intoxication.

2 h. 30 m. Injection de t/20 de milligramme de chlorhydrate de Brucine sous la peau du dos d'une grenouille verte de taille moyenne.

2 h. 45 m. L'animal a son attitude normale, saute et change·

de place sans gêne dans les mouvements. · 3 h. Pas de changement,

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4 h. 30. m. La grenouille est en bon état, elle n'a présenté aucun phénomène d'intoxication.

EXPÉRIENCE 2. - Grenouille verte. - Injection sous- cutanée de 1/10 de milligramme de chlorhydrate de Brucine.- Parésie généralisée. Retour des mouvements au bout de vingt-quatre heures.

5 h. Introduction du poison sous la peau du dos.

3 h. tOm. On remarque quelques mouvements fibrillaires aux extrémités postérieures. L'animal est immobile, respire ·calme- ment, les battements du cœur sont visibles. Si l'on étend une patte, la grenouille la ramène péniblement à sa place; si on la pince ou excite d'une façon quelconque, elle se traîne sur l'ab-- domen, mais ne peut pas sauter.

5 h. 20 m. Pas de changement.

4 h. 50 m. La parésie n'a pas augmenté, la respiration s'eft'ec- tue normalement.

Lendemain. Retour complet des mouvements.

EXPÉRIENCE 3. - Grenouille verte .. - Injection sous- cutanée de 1 ·milligramme de sulfate de Brucine. - Paralysie. Retour des mouvements au bout de deux jours .

. 2 h. 15 m. Introduction du toxique sous la peau du dos.

2 h. 20 m. Paralysie presque complète des extrémités posté- rieures. Quelques mouvements persistent encore aux extrémités antérieures. La respiration se fait toujours.

3 h. La paralysie est ·presque absolue. Après une excitation il ne se produit qu'un mouvement à peine appréciable des extré- mités antérieures.,

4 h. 15 m. Pas de changement. La respiration se fait encore ..

Lendemain. Retour d'une partie des mouvements. Si l'on

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étend une palle, l'animal peut la ramener dans sa position nor- male, mais le saut est impossible.

Deu,œième jour apr~s l'expérience .. Guérison complète.

EXPÉRIENCE 4. - Injection sous-cutanée de 2 milligram- mes de chlorhydrate de Brucine.- Paralysie complète.

Respiration arrêtlte. Retour des mouvements en quatre jours.

2 h. Injection du toxique sous la peau du dos. . .,.

2 h. 02 m. L'animal est affaissé, repose sur l'abdomen. Quel- -ques mouvements fibrillaires des extrémités postérieures. En pinçant une patte, on produit encore quelques mouvements peu -étendus des extrémités antérieures.

2 h. 05 m. La paralysie est complète. La respiration est irrégulière.

2 h. tO m. La respirat~on est arrêtée. Le cœur bat encore.

2 h. 45 m. Même état, en pinçant un doigt ûn ne produit au- -eune réaction. Aucun mouvement respiratoire.

4 h. 30 m. Pas de changement. L'animal est en état de mort .apparente. Le cœur bat toujours.

Lendemain. La "respiration est revenue.

Après une excitation l'animal fait quelques l.égers mouvements.

Detlxième jour après l'expérience. Les mouvements sont plus faciles.

. Troisième jour après l'expérience. L'animal peut faire quelques

·sauts courts et encore difficiles.

Quatrième jour après l'expérienee. Guérison complète.

EXPÉRIENCE 5. - Grenouille verte. - Introduction de Brucine en substance sous la peau. - Paralysie com- plète. Arrêt de la respiration. Retour des mouvements en six jours.

2 h. Introduction du poison.

2 b. 02 m. L'animal est atfaissé, en le mettant sur le dos, il

(23)

ne peut pas reprendre sa position normale. En pinçant la peau, on produit quelques faibles mouvements et des contractions fibrillaires. fi,~ respiration se fait encore.

2 h. 15 m. La paralysie est complète. La respiration est arrêtée ..

· .t h. 35 rn. Pas de changement. Les battements du cœur sont

visibles. .

Lendemain. Retour de la respiration.

Deuxième jour: après l'expérience~ Retour de quelques mouve- ments.·

Troisième jour après l'expérience. Retour graduel odes mouve- ments.

Quatrième jour après l'expérience. Retour graduel des mouve-

·ments ..

Cinquième jour après l'expérience. Retour graduel.des mouve- ments.:

· Siœième jour· après Z:'expérience. Guérison complète .

. EXPÉRIENCE 6. - Grenouille vede. - Injectic;>n intra- péritonéale de 10 milligrammes d'acétat~ de Brucine, - Respiration arrêtée. Mort le lendemain.

2 h. 30 m. Introduction du poison.

;2 b. 32 m. La paralysie est presque complète.

2 b. 35 m. La respiration est arrêtée.

4.b. 45.m. Pas de changement. Les battements du cœur sont encore visibles.

Lendemai'lt· . . L'animal a succombé.

··EXPÉRIENCE.7. - Grenouille rousse. - Inj.ection sous-

• f cutanée de.1J2 milligramme: de. chlorhydrate de: Brucine.

,--::-,Pas d'e:ffet; autre qu~.un. p:eu d'agitation.

2 h. Injection de la Brucine.

2 b. tOm. Agitation. La grenouille saute et change de· place continuellement.

(24)

5 h. Rien de nouveau.

4 h. 35 m .. Aucun phénomène d'intoxication ne s'est produit.

EXPÉRIENCE 8. - Grenouille rousse. - Injection sous- cutanée de 2 milligrammes de chlorhydrate de Brucine.

- Tétanisme pendant cinq jours. Guérison.

2 h. Injection du toxique sous la peau du dos.

2 h. 05 m. Agitation et inquiétude de l'animal.

2 h. 20 m. L'agitation est encore plus forte. La respiration est précipitée. L'excitabilité réflexe est un peu augmentée.

2

b.

25 m. Forte augmemation de l'excitabilité réflexe.

2 h. 55 m. Il survient un .accès de tétanos intense avec cri rétlexe.

5 h. Le moindre contact, le moindre choc sur la table où se fait l'expérience, provoque imméùiatement une crise tétanique parfaitement nette. Pendant l'accès, ·la respiration est arrêtée, dans l'intervalle des accès elle ·est très précipitée.

4 h. -Même état.

5 h. Les accès sont un peu moins intenses.

Lendemain. Encore du tétanos.

Deuxième jour après l'exp~rience. La ·grenouille est étendue sans mouv.ements. Au moindre contact éclate de suite un accès de tétanos.

Troisième jour après l'expérience. Le tétanos est moins violent . .Dans l'intervalle des accès, l'animal reprend son ·attitude nor- n1ale.

Quatrième jour après l'experience. Le tétanos

à

cessé, mais il y·a encore une assez forte augmentation de !;excitabilité réft'exe.

Cinquième _jour après l'expérience. Guérison complète.

(25)

- 2 4 -

EXPÉRIENCE 9. - Grenouille rousse. - Injection sous- cutanée de 10 milligrammes de sulfate de Brucine. - Tétanos. Résolution musculaire. Tétanos de retour pen- dant dix jours.

1 h. 4~ m. Injection du poison sous la peau du dos.

2 h. Vive agitation et inquiétude de l'animal.

2 h. 05 m. Forte augmentation de l'excitabilité réflexe.

2 h. tO m. Il se produit un accès de tétanos intense avec cri réflexe.

2 h. 25 m. Les accès se succèdent après la moindre excitation.

2 h. 35 m. Même étal. Mais les accès sont moins intenses.

2 h. 50 m. Résolution musculaire générale. Plus de réaction aux excitations. Plus de respiration.

4 h. 40 m. Même éLat. Le cœur bat encore.

Lendemain. La grenouille respire et présente une forte exag·é- ration des mouvements réflexes.

Deuxi~me jour apr~s l'expér·ience. Tétanos de retour.

Trosième, quatri~me, cinqu.ième, sixi~me el septième jour.

Tétanos toujours très net, allant en diminuant d'intensité.

-H·uiti~me jour après l'expérience. Dans l'intervalle des accès, la grenouille reprend son attitude normale.

Neuvi~me jour après l'expérience. Il n'y a plus de tétanos, mais seulement une augmentation de l'excitabilité réflexe.

Dixième jour après l•expérience. Guérison complète.

Nous pourrions facilement multiplier ces expériences, car nous èn avons fait un grand nombre, mais nous pensons que les quelques observations ci-dessus citées, suffisent pour montrer quels sont les symptômes géné- raux de l'intoxication chez les deux espèces de · gre- nouilles.

(26)

CHAPITRE III

Analyse de l'action physiologique de la Brucine sur les grenouilles

Après· avoir étudié d'une façon générale l'action de la Brucine sur les grenouilles, nous allons rechercher, à l'aide d'expériences diverses, l'action produite sur les différents organes par ce poison.

§

1. - Actt.on sur les nerfs moteurs.

La Brucine produit la perte de l'excitabilité des nerfs moteurs. Cette action paralysa-motrice a lieu d'emblée, et à très faibles doses, chez la grenouille verte; chez la grenouille rousse, elle ne survient qu'à partir de certaines doses, lorsque la période de résolution a succédé à la période convulsive. Cette perte de l'excitabilité des nerfs

(27)

rnoteurs est semblable à celle produite par le curare, et paraît provenir, du moins chez la grenouille verte, d'une paralysie des terminaisons des nerfs moteurs dans les muscles.

Dans les quelques expériences que nous allons rap- porter, nous chercherons à 'démontrer cette perte d'ex- citabilité que produit la Brucine sur les nerfs moteurs de la grenouille.

EXPÉRIENCE io. -Grenouille verte. - Injection sous- cutanée de 1 milligrani,:ple de chlorhydrate de Brucine.

Perte d'excitabilité presque complète des nerfs.

Nous injectons un milligramme de chlorhydrate de Brucine sous la peau du dos d'une grenouille verte. Deux minutes après l'injection l'animal est en état de résolution générale et pré-

~ent~ quelques ll10uvements fibrillaires des extrémités posté- rieures. En pinçant une patte, ü se produit à peine un .léger mouvement des extrémités antérieures. Le nerf sciatique gauche est isolé èt sectionné; au moment de la section aucune contrac- tion musculaire ne se produit dans la jambe, le pincement du nerf ne provoque pas non plus de contractions musculaires. Le nerf est excité avec le grand appareil de Du Bois-Reymond, il ne se produit. de contractions musculaires ·dans la . patte gauche que si les deux bobines de l'appareil sont presque complétement rapprochées. Les muscles eux-mêmes, excités directement, sont parfaitement contractiles. Le cœur bat toujours.

EXPÉRIENCE Il. - 'Grenouille ·verte. - Injectidn intra- - péritonéale de 2 · milligrammes ·de sulfate de ·Brucine.

Perte complète de l'excitabilité des nerfs moteurs.

2 h. ~njection du toxique dans_ la cavité péritonéal_e.

(28)

2 fi. 05 m. L'animal est immobile, ne réagit plus du tout aux excitations.

2 h. 10 m. La 'respiration est arrêtée.

2 h. 15 m. Le nerf scia ti que gauche est isolé el dénudé.; ni la section, ni le pincement du nerf, ni son. excitation par de forts courants, ne produisent de contractions musculair~s. Les. mus- cles répo:ndent très bien à l'électricité. Le cœur bat encore.

EXPÉRIENCE 12. - Grenouille verte. - IntroductiGn sous- cutanée de Brucine en substance. Perte presque absolue de l'ex~itabilité des ~erfs moteurs.

2 h. Le nerf sciatique droit d'une grenouille verte est isolé et seclionné; en l'interrogeant avec le grand appareil de. Du Bois- Reymond, on le trouve excitable à la distance maximum de .40 centimètres des deux bobines.

2 h. 02 m. Introduction sous la peau du dos d'une quantité faible, mais indéterminée de Brucine en substance.

2 h. 05 m. Perte presque absolue des mouvements, la respira- tion se fait toujours. Le nerf est toujours excitable.

2 h. 07 m. La paralysie est presque. complète. La respiration est arrêtée. Le nerf n'est plus excitable que par de ·très forts

·courants.

2 h. !5 m. Le nerf n'est excitable que si les bobines de l'ap- pareil sont presque complétement rapprochées. ·

Les muscles sont contractiles. Le cœur bat toujours.

EXPÉRIENCE 13. - Expérience comparative entre une grenouille verte .. intoxiquée par la Brucine et une gre- nouille verte saine par rapport à l'excitabilité des nerfs moteurs.

Nous choisissons deux grenouilles v'ertes de taille à peu près égale, chez les deux le nerf sciatique droit est préparé et placé sur

(29)

un excitateur Marey. Les nerfs sont interrogés par le même cou- rant. La grenouille A est plus excitable que l'autre, c'est celle-là.

que nous intoxiquons, l'autre est. prise comme étalon d'exci- tabilité normale. Dans l'intervalle des excitations, les nerfs sont recouverts de petits lambeaux de peau afin d'en éviter la dessi- cation. L'excitation électrique est faite avec le grand appareil de Du Bois-Reymond et pile de Grenet. Voici l'expérience : '

r:J 1

DISTANCE GRENOUILLlll B ~ ~~!:!

GRENOUILLE A des ;S~~

BOBtNES {ÉTALON) rn .... o ~

~

3 - Le nerf est isolé ... 64 Le nerf est isolé 305 Injection de 1 milli-

gramme de chlor- hydrate de Bru- cine sous la peau du dos.

3 07 ... 60

···. "1

61

310 . .. . . .. .. . .

..

. 50 ... . 60

~ 20 .... ... .... .... . 45 ... 60 Nouvelle injection

de 1 milligramme de . chlorhydrate

3 30 de Brucine.

... ···. 20 • . . . :l' 59 3 35 ... 6 . ... 59

3 40 ... •.• ... 6

.

... 59 3 50 ... 5 . .. ··· ... 58

4 - L'animal g1t corn- 4 ... 58

piétement inerte, très peu et sans respiration. pas davan- Le cœur bat tou-ta~e par de

1

jours. pus fort~

courants.

(30)

EXPÉRIENCE 14. - Grenouille rousse. - Injeetion sous- cutanée de 1 1/2 milligrammes de eblorhydrate de Bru- cine. Tétanos. Pas de perte d'excitabilité des nerfs mo- teurs.

2 h. Injection du toxique sous la peau du dos.

2 h. tOm. Un peu d'inquiétude.

2 h. 20 m. L'animal est agité.

2 h. 30 m. t'excitabilité réflexe est exagérée.

2 h. 42 m. Tétanos.

Le nerf sciatique droit est isolé et sectionné, il est parfaite- ment excitable.

3 h. Tétanos violent. Le nerf est excitable.

4 h. 45 m. Le tétanos est moins intense. Le nerf est toujours bien excitable. Le cœur bat toujours.

EXPÉRIENCE 15. - Grenouille rousse. - Injection sous- cutanée de 10 milligrammes de chlorhydrate de Brucine.

Tétanos. Résolution générale consécutive et perte pres- que complète de l'excitabilité des nerfs moteurs.

'2 h. 53 m. Le nerf sciatique gauche d'une grenouille rousse est dénudé et sectionné. Il est excitable avèc l'appareil de Du Bois-Reymond, à la distance de 55 centimètres des deux bobines.

2 h. 35 m .. Injection du poison sous la peau du dos.

2 b. ~5 m. ···Forte augmentation de l'excitabilité réflexe.

2 h. 48 m. Premier accès de tétanos.

2 h. 50 m. Les convulsions tétaniques sont très intenses.

Le sciatique est excitable à la distance de 6t centimètres des deux bobines.

2 h~ 55 m. Les convulsions tétaniques diminuent beaucoup d'intensité.

Le sciatique est excitable à la distance de 59 centimètres.

(31)

5 h. 05 rri. Il n'y a plus de convulsions tétaniques ni de respi...:

ration;· mais les réflexes ne sont pas èncore abolis.

Le sciatique est excitable à la distance de 52 centimètres.

3 h. 20 m. Il y a toujours un peu de réaction réflexe.

Le sciatique est excitable à la distance 42.

3 h. 45 m. Les réflexes n'ont pas encore complétement disparu.

Le sciatique est excitable à la distance de 3'1 centimètres.

4 h. t5 m. Il n'y a plus de réflexes. L'animal gît complétement inerte. Le sciatique est faiblement excitable à la distance de 8 centimètres des deux bobines, mais guère plus par des courants plus intenses. Les muscles sont parfaitement contractiles. Les battements du cœur sont visibles.

Expérience suspendue.

EXPÉRIENCE 16. - Expérience comparative entre une grenouille verte intoxiquée et deux· grenouilles rousses dont l'une est prise comme étalon et l'autre est intoxi- quée.

Pour cette expérience, nous choisissons trois grenouilles. .La grenouille A est une grenouille verte dont le nerf sciatique gau- che est isolé et placé sur un excitateur Marey, puis elle reçoit une injection de 2 milligrammes de sulfate de Brucine sous la peau du dos. La grenouille B est une petite grenouille rousse, qui subit la même opération. La troisième, est une grenouille rousse C, elle est choisie comme étalon d'excitabilite normale et ne reçoit pas de toxique. Les nerfs sont interrogés avec le grand appareil de Du Bois-Reymond. Voici cette expérience :

(32)

~ 0 ~ tt:: 2 20 2 30 2 35 2 40 2 45 2 50 2 55 3- 310 3 20 3 30 3 40 3 55 Grenouille verte A Le nerf est isolé ... .

"' Cl) Cl) C) 1':1 1':1 ·~ «$ ,.q ..., 0 .~ A A gj 't:l 34 Injection sous la peau, ... . du dos de 2 milligram- mes de sulfate de Bru- cine. L'animal gitinerte et ne respire plus.

28 22 15 9 4 3 ... 1 et pas da van- . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · tage par · · · .. · · · · · · · · · · · · des cou- Expérience suspendue.

rants plus intenses

Grenouille rousse B Le nerf est isolé ...

"' Q) Q) C) 1':1 1':1 .~ «$ ,.q ..., 0 iS ~ 't:l 35 Injection sous la peau, ... . du dos de 3 milligram- mes de sulfate de Bru- cine. Augmentation de l'ex- citabilité réflexe. Tétanos ... . Tétanos moins intense. Tétanos faible ... . Plus de tétanos, mais simple exagération de l'excitabilité réflexe. Idem ... . Résolution musculaire complète.

36 38 38 39 40 40 39 37 30 20 6 et pas dav.par d. cour. plus intenses

Grenouille rousse C ETALON

Q) re C) 1':1 1':1 ·~ ~ ,.q ..., 0 .::!1 ~ A gj 't:l

~~.~~~f. ~~~ ~~~~~::::::

1 ..

~~

..

...

... ...

45 45 44 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . 44

... ...

.

... . 1 ... "i

43 43 42 42 42 42

(33)

EXPÉRIENCE 17. - · Grenoùille rousse. - Injection intra- pâritonéale de 20 milligrammes de chlorhydrate de Bru-' cine. Tétanos passager. Paralysie presque d'emblée.

Abolition complète de l'excitabilité des nerfs moteurs.

2 h. 45 m. Injection du poison dans la cavité péritonéale.

2 b. 48 m. Les réflexes sont augmentés.

2 b. 50 m. Il survient un tétanos peu intense.

3 b. Il n'y a plus de tétanos. La respiration est complétement arrêtée.

3 b. 05. Il y a encore une légère trace d'excitabilité réflexe.

3 b. 10 m. Les mouvements réflexes sont abolis, l'animal est complétement inerte, en état de mort apparente. Le nerf sciati- que droit, isolé et sectionné, est absolument inexcitable par l'élec- tricité. La contractilité musculaire est conservée. te cœur bat encore.

Expérience suspendue.

Il est évident; d'après les quelques experiences que nous venons de rapporter, que la perte d'excitabilité des nerfs moteurs produite par la Brucine est un fait certain chez les grenouilles. Les mêmes expériences démontrent aussi que cette perte d'excitabilité arrive d'emblée, et sous l'influence de très faibles doses chez la grenouille verte.·

Chez la grenouille rousse, elle n'est que secondaire et ne se produit que lorsque la dose est suffisante pour amener après le stade de convulsions tétaniques, le stade de résolution.

Cette perte graduelle de !~excitabilité d_es nerfs 1110-

teurs et la différence que présentent les deux espèces de

· grenouilles à cet égard se voient très bien dans les expé- rjences no 13 et no 16. Chez la grenouille verte, la perte

(34)

de l'excitabilité des nerfs moteurs est bien une propriété spéc1ale de la Brucine. Chez la grenouille rousse, il n'en est pas de même et l'action de la Brucine ne diffère pas de celle de la Strychnine; ce dernier alcaloïde produit, en effet, chez les grenouilles, lorsqu'on l'emploie à hau- tes doses, des phénomènes de résolution muscula1re avec perte de l'excitabilité des nerfs moteurs qui succèdent à - un tétanos de courte durée.

Il est probable que chez la grenouille verte, la Brucine agit, comme on l'a admis pour le curare, sur les termi- naisons des nerfs moteurs dans les muscles, car les mê- mes expériences qui servent à démontrer cette action pour le curare donnent avec la Brucine des résultats analogues. Il suffit en effet d'interrompre, à l'aide d'une ligature, la circulation dans un membre ou une partie quelconque du corps de l'animal, pour remarquer que le membre a1nsi privé de vascularisation a conservé tous ses mouvements, lorsque les autres parties du corps sont paralysées par la Brucine. Si, par exemple, comme l'a fait Claude Bernard pour le curare_, on lie ent1èrement la cuisse d'une grenouille verte, à l'excep- t1on du nerf sciatique, qu'on la coupe même compléte- ment au-dessous de la ligature,' en laissant le nerf intact, et qu'alors on introduise sous la peau de la partie anté- rieure du corps une certaine quantité de Brucine, on re- marquera que les parties où la circulation se fait encore sont paralysées, tandis que la jmnbe opérée a conservé ses rnouvements. Or, si la Brucine agissait d1rectement sur les fibres nerveuses ou les centres nerveux, le tronc elu nerf sciatique, les nerfs lombaires qui le forment, qui ont été, comme les autres nerfs, en contact avec le sang

3

(35)

chargé du toxique puisque la circulation n'est interrüln- pue qu'à la paetie inférieuee do l'extrémité opérée, de- vraient être aussi paralysés, et les mouvements de- vraient être abolis dans la jambe correspondante. Le nerf sciatique devrait donc avoir, comme les autres nerfs, perdu son excitabilité; or, c~ n'est pas le cas puisque son excitation mnène des contractions muscu- laires dans les muscles où il se rend. Cette expél'ience nous· montre donc que la Brucine n'abolit ni l'excitabi- lité des nerfs puisque leur excitation an1ène des con- tractions, ni leur conductibilité, puisque des Inouve- ments spontanés et réflexes ont lieu dans les muscles où ils se rendent. Les nerfs ont donc conservé toutes leurs propriétés physiologiques, les muscles ont conservé leur contractilité, il est donc probable que l'hypothèse ad- mise par la ·plupart des physiologistes pour le curare, est applicable aussi à la Brucine. La paralysie produite par cet alcaloïde résulterait donc du fait que les excitations nerveuses ne peuvent plus se transmettre aux 1nuscles dans lesquels les terminaisons des nerfs moteurs (pla- ques terminales ou autres) sont paralysées par le sang intoxiqué.

}(lais cependant, comme pour le curare, cette hypo- thèse ne peut pas tout expliquer, et on peut lui opposer bon nombre d'objections.

Voici deux· expériences démonstratives à cet égard :

(36)

EXPÉRIENCE 18-~- Grenouille verte. - Ligature et section de la cuisse droite en laissant le nerf intact. Injection de 3 milligrammes de Brucine. Conservation des mouve- ments dans l'extrémité privée de sang.

2 h. Nous faisons la ligature de la cuisse droite d'une gre- nouille verte après avoir ménagé le nerf sciatique, puis nous .sectionnons complétement cette extrémité au-dessous de la liga-

ture en laissant. le nerf intact.

2 h. 02 m. Nous injectons trois milligrammes de sulfate de Brucine sous la peau du dos.

2 h. 07 m. Les extrémités antérieures eL l'extrémité inférieure gauche sont déjà presque complétement privés de mouvements.

Le mouvement est parfaitement conservé dans l'extrémité infé- rieure droite sectionnée.

2 h. 12 m. La respiration est arrêtée, les cœurs lymphatiques ne battent plus.

2 h. 17 m. Il n'y a absolument plus de mouvements dans tou- tes les parties vascularisées. Le moindre contact ·sur une patte antérieure provoque des contractions musculaires spasmodiques dans l'extrémité inférieure droite. (Nous reviendrons plus loin

sur ce phénomène).

2 h. 30 m. Le nerf brachial gauche est isolé et sectionné, ni sa section, ni son pincement ne provoquent de contractions mus- culaires; son excitation électrique, même par de forts courants,

ne produit non plus aucun: effet. Le nerf sciatique droit est par- faitement excitable par l'électricité, sa section provoque une con- traction muscula~re très nette. Les muscles sont excitables par l'électricité aussi bien dans la jambe privée de circulation que dans les autres parties du corps. Les battements du cœur sont encore visibles.

Expériepce suspendue.

(37)

EXPÉRIENCE 19.- Grenouille verte.- Ligature et section de la cuisse droite en épargnant le nerf sciatique. Isole- ment et section du nerf sciatique gauche en laissant les vaisseaux intacts. Injection intra-péritonéale de 4 milli- grammes de chlorhydrate de Brucine. Conservation de l'excitabilité du sciatique droit. Perte de l'excitabilité du sciatique gauche.

1 h. 45 m. La cuisse droite d'une grenouille verte est liée à la partie supérieure après avoir ménagé le nerf sciatique, puis elle est sectionnée au-dessous de cette ligature en laissant le nerf intact.

Le nerf sciatique gauche est isolé et sectionné en évitant toute- hémorrhagie.

t h. 55 m. Injection intra- péritonéale de 4 milligrammes de·

chlorhydrate de Brucine.

2 h. Perte complète de tous les mouvements sauf dans l'extré- mité inférieure droite.

2 h. 10 m. Il ne se fait plus de mouvements respiratoires. Les.

cœurs lymphatiques sont arrêlés. Il n'y a plus trace de mouve- ments dans les parties encore vascularisées, mais la jambe droite·

est agitée ùe mouvements convulsifs.

2 h. 20 m. Le sciatique gauche est absolument inexcitable.

Le sciatique droit est parfaitement excitable par l'électricilé ..

Les muscles ont conservé leur contractilité. Le cœur bat toujours.

Expérience suspendue.

Nous ne rapportons ici que ces deux experiences, elles suffisent. pour nous démontrer- clairement que le sang va paralyser directement les organes situés entre les fibres nerveuses motrices et les fibres musculaires.

Nous aurons elu reste l'occasion, en étudiant l'action de la Brucine sur les centres nerveux et sur les nerfs sen- sibles, d'utiliser le même mode expérimental, c'est-à- elire l'interruption de la circulation clans une partie du

(38)

- 3 7 -

.corps de l'animal, et, tout en vérifiant le tnème fait, nous constaterons d'autre3 effets intéressants de la Bru- dne.

Si l'on admet, comme pour le curare, que la Brucine, par l'intermédiaire du sang_, paralyse les plaques ter- minales des nerfs moteurs dans les muscles, on pourra facilement se rendre compte du fait suivant: c'est que chez la grenouille verte la Brucine empêche le tétanos strychnique de se produire, et que lorsque celui-ci est

produit, elle l'arrête.

Les expériences suivantes sont destinées à tnontrer -cette action réciproque de la Brucine et de la Strychnine -chez la grenouille verte :

EXPÉRIENCE 20. -·Grenouille verte. - Intoxication par la Strychnine. Tétanos. Cessation du tétanos par l'injec- tion intra-péritonéale de 3 milligrammes de chlorhydrate de Brucine.

2 h. 30 m. Introduction d'une quantité faible, mais. indétermi- née, de sulfate de Strychnine sous la peau d'une grenouille verte.

2 h. 35 m. Le moindre attouchement d'une partie quelconque de l'animal, le moindre choc sur la table produisent des accès de tétanos très caractéristiques.

2 h. 40 m. Le tétanos est foujours manifeste. Injection de trois milligrammes de chlorhydrate de Brucine dans la cavité périto- néale de la grenouille.

2 h. 42 m. Il survient encore quelques crises tétaniques moins intenses.

2 h. 44 m. Il n'y a plus de tétanos, mais des mouvements ré- flexes assez énergiques.

2 h. 47 m. La grenouille gît inerte·, ne respire plus. Les

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