• Aucun résultat trouvé

REVUE DRAMATIQUE 315

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "REVUE DRAMATIQUE 315"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

R E V U E DRAMATIQUE

C O M É D I E - F R A N Ç A I S E : Roméo et Juliette, de "William Shakespeare ; traduction et adaptation en deux parties de J e a n Sarment. — C O M É D I E D E S C H A M P S - E L Y S É E S : Siegfried, de J e a n Giraudoux. — T H É Â T R E D E L A M I C H O D I È R E : Hyménée, pièce d ' E d o u a r d Bourdet.

— T H É Â T R E G R A M O N T : Many, pièce en trois actes d ' A l f r e d A d a m .

L a Comédie-Française représente Roméo et Juliette selon la tra- duction et l'adaptation de M . Jean Sarment dont le texte attendait depuis longtemps une décision sans cesse différée. Est-ce à dire que celle-ci ne s'imposait pas ? On pourrait en discuter longuement.

Roméo et Juliette est une pièce difficile à interpréter, que sa célébrité même, le caractère symbolique qui s'attache à son sujet, gênent efc empêtrent -comme une suite de falbalas. Œuvre de jeunesse où l'auteur a mis beaucoup de brillant, de tirades, de couplets qui ne sont pas tous heureux. Ce qu'on admire au début, c'est la vigueur de l'engagement, la façon dont une action engagée à coups d'épée entre Capulets et Montaigus supplée à toute exposition et fait entrer le public au sein du drame.

Dans la suite, c'est la fatalité qui domine, plus que les deux héros. Ceux-ci sont moins des caractères que des silhouettes. Leur jeunesse fait leur principal attrait. Juliette, à qui Musset devait donner quinze ans dans un vers fameux, n'en a que treize, selon Shakespeare. Dix-huit, si l'on en croit Luigi da Porto, l'auteur du conte d'où est née la pièce. Arthur Brooke, qui mit le texte italien en vers anglais, a fait de Juliette une fille de seize ans. D'où i l suit que ce sont les deux auteurs anglais qui rajeunissent cette héroïne de Vérone, alors que l'Italien ne semble pas avoir tenu compte de la précocité attribuée aux filles de son pays.

L a mise en scène, due à M . Julien Bertheau, est intéressante en ce sens qu'elle s'inspire des usages du x v ie siècle. Le fond de la scène est en partie occupé par les éléments d'un décor auquel un toit donne l'apparence d'une construction indépendante. U n jeu

(2)

de rideaux masque ou découvre l'intérieur de cette habitation qui représentera à volonté la chambre de Juliette, la cellule de frère Laurent, le salon dés Gapulets et, au dernier tableau, le caveau mortuaire clos d'une grille. Au-dessus se joueront les scènes du balcon de Juliette. Le reste de la scène figure les extérieurs. On y abuse un peu, selon une coutume trop répandue, des escaliers que gravissent ou descendent en tumulte les tenants des deux familles ennemies.

Mais dans l'ensemble, cette disposition est justifiée par une tradition à laquelle les moyens d'éclairage modernes permettent? d'apporter tous les enrichissements voulus.

Mme Renée Faure est une charmante Juliette. Sa voix incom- parable, sa fraîcheur de ton et d'attitude lui permettent une telle incarnation. M . André Falcon n'a pas le physique qu'on prête à Roméo. Il est trop vigoureux d'aspect, trop bien établi sur ses bases.

Son jeu adroit ne parvient pas à effacer cette impression. Ne pou- vait-on trouver un autre Roméo dans la troupe ? Il semble que, pour l'apparence extérieure, M . Roland Alexandre eût fourni un meilleur partenaire à Mme Renée Faure. Mme Béatrice Bretty, puissante, bien disante, toujours juste, affirme une fois de plus son autorité dans le rôle de la Nourrice. M . Julien Bertheau interprète brillamment le personnage romantique, discoureur, sympathique malgré son emphase, de Mercutio. M . Jean Davy s'est taillé un succès personnel en Capulet. On lui a reproché d'avoir insisté sur les effets comiques de la scène au cours de laquelle ce chef d'une famille frappé par la mort de l'un des siens, oublie son deuil pour ne songer qu'à se mettre au lit et bâcle entre deux bâillements le m a - riage de sa fille. Mais c'est l'un des traits de Shakespeare chez qui la bouffonnerie intervient de façon irrésistible au sein des situations les plus pathétiques. E t l'exaltation des sentiments cède ici la place à une vraisemblance purement humaine.

M . Louis E y m o n d est un ardent Tybalt, M . Henri Rollan un ingénieux Frère Laurent et M . Gilbert Guiraud un comte Paris de belle allure. Les décors de M . Georges Wakhevitch sont de bon goût.

Sans doute peut-on concevoir une présentation plus simple de Roméo el Juliette. Une jeune troupe comme le « Grenier de Toulouse » y a réussi. Mais la scène de la Comédie-Française invite à ces déploie- ments qui ne facilitent pas le problème.

(3)

On attendait la reprise de Siegfried avec une impatience mêlée d'appréhension. L a distribution éclatante de 1928 avait eu pour effet de substituer aux noms des personnages ceux des comédiens : Valentine Tessier, Lucienne Bogaërt, Louis Jouvet, Michel Simon, Auguste Boverio, Romain Bouquet étaient devenus les héros de ce grand drame. E t le premier d'entre eux, Siegfried, n'apparaissait plus que sous l a forme corporelle de Pierre Renoir. Il n'était pas sans péril de rompre avec un tel passé.

Dans la nouvelle troupe, i l faut mettre à part M . Raymond Rouleau. Son Siegfried est moins puissant, moins âpre que celui de Pierre Renoir. Plus sec aussi, dépouillé de toute effusion. Mais le caractère presque immatériel qu'un tel jeu confère au personnage n'est pas sans grandeur. Ce Siegfried à la recherche de son àme comme de sa nation semble bien un héros de Giraudoux. On doute qu'il ait été, du temps qu'il s'appelait Jacques Forestier, ce Français sceptique, partageant son activité de journaliste entre Y Action Française et la Lanterne. E n revanche, on imagine qu'il possédait l'autre face, celle de l'humaniste qui, assis à une table de café, tenait des propos où la poésie de l'imagination ne compromettait jamais la rectitude de la pensée. M . Rouleau nous a donné ce Sieg- fried-là qu'il a tiré de sa seule nature.

Mme Françoise Christophe est ravissante, chacun le sait. Il n'est pas indispensable que Geneviève Prat soit ravissante. C'est autre chose qu'on souhaite d'elle et qu'avait si bien donné Mme Valentine Tessier : le réveil douloureux, angoissé d'une femme dont l'amant a disparu à la guerre et qui n'a pas perdu tout espoir de le revoir :

« Jamais, dit-elle, i l ne vient dans mes rêves. Jamais i l n'obsède mes insomnies. Aucune de ces nouvelles que donnent les morts ne m'est parvenue de lui. »

Mme Françoise Christophe n'est pas cette Geneviève. Malgré toutes les ressources d'un jeu intelligent et plein de tact, malgré l'appui d'une voix harmonieuse, on ne sent pas en elle la femme qui a vécu, qui a aimé. Elle paraît aussi d'un âge trop tendre pour un tel fardeau. Son aspect est celui d'une jeune fille : la fiancée, non la maîtresse de Jacques Forestier.

Mme Jany Holt met dans le personnage d ' E v a toute la dureté, l'éloquence hargneuse qu'on espérait. Ce n'est nullement la dimi- nuer que de dire qu'elle n'égale pas Mme Lucienne Bogaërt. Question de nature plutôt que de science dramatique. Certains artistes rencon- trent un jour leur rôle. Ce fut le cas pour Mme Bogaërt avec E v a .

(4)

M . Jacques Castelot, qui possède un jeu aussi fin que varié et l'a bien montré dans Ardèle, a composé un excellent Zelten, juste aussi déclamatoire que le veut le personnage, et d'une constante résonance. Il a plus de carrure que son prédécesseur, Auguste Boverio, plus de voix, d'élan naturel. Chez l u i , contrairement à ce qu'on voit chez M . Rouleau, ce sont les moyens physiques qui dominent et non le penchant au rêve. Mais pourquoi cet Alle- mand romantique ne serait-il pas charnu et apte à certaine jovia- lité ?

Il faut louer sans réserves M . Marcel André, parfait Robineau, agrégé de grammaire jusque dans les moindres détails de son allure et de son vêtement, type intégral ce ce Français « ...brachy- céphale brun, surchargé de lorgnons, de gilets de laine, terrible dans les assauts » que peint Zelten dans ce dialogue inoubliable des deux anciens amis qui se retrouvent après avoir fait la guerre l'un contre l'autre.

Les autres interprètes ont joué dans la limite de leurs moyens et assez honorablement pour que l'ensemble ne fût pas compromis.

On pourrait sans doute faire des compliments à M . Gabriel Gobin pour son douanier Pietri si le personnage n'avait été marqué d'une empreinte inoubliable par M . Michel Simon. Mais la question n'est pas là. Ce qui ressort de cette représentation c'est que la pièce, moins bien soutenue qu'en 1928, n'a pourtant rien perdu, que ces vingt-quatre ans traversés d'une nouvelle guerre auprès de laquelle la précédente semble presque humaine n'ont pas marqué le texte d'une seule ride. Disons même que les beautés de ce texte appa- raissent plus achevées aujourd'hui, que la justesse du trait accom- pagne chaque fois la séduction de l'image et que les événements consécutifs à l'époque de la création n'ont jamais pris l'auteur en défaut.

Les exemples ne manquent pas. Ecoutons seulement ce juge- ment de Jacques Forestier sur l'Allemagne. C'est Geneviève qui le répète à Siegfried, en réponse à une question de celui-ci : « ...il disait qu'il avait manqué à l'Allemagne, dans ce siècle dont elle était la favorite, d'être simple, de concevoir simplement sa vie.

A u lieu de suivre les instincts et les conseils de son sol, de son passé, du fait d'une science pédante et de princes mégalomanes,

il disait qu'elle s'était forgé d'elle-même un modèle géant et sur- humain et, au lieu de donner, comme elle l'avait fait maintes fois, une nouvelle forme à la dignité humaine, qu'elle n'avait donné cette

(5)

fois de nouvelle forme qu'à l'orgueil et au malheur. Voilà ce que disait Jacques, et i l accusait aussi l'Allemagne d'accuser tout le monde. »

Imagine-t-on portrait plus ressemblant ? E t , dans l'ordre de la prévision fondée sur la connaissance de l'histoire, voici ce que dit Zelten : « L'Allemagne n'est pas une entreprise sociale et humaine, c'est une conjuration poétique et démoniaque. Toutes les fois que l'Allemand a voulu faire d'elle un édifice pratique, son œuvre s'est effondrée en quelques lustres. » E n ces deux phrases est préfigurée l'aventure hitlérienne.

Tout cela fait que la pièce nous paraît aujourd'hui plus substan- tielle encore, plus chargée d'enseignement qu'autrefois. L'auteur, en l'écrivant au terme d'une période qui paraissait achevée, s'est bien gardé de conclure et a su limiter son objet dans la recherche de quelques définitions essentielles. L'esprit français et l'esprit allemand s'y affrontent mais on sent déjà que l'opposition n'est pas près de prendre fin. E t Giraudoux, sous son apparence de fantaisiste, avait la tête trop bien faite pour méconnaître ce qu'il y a d'éternel dans la nature de deux peuples. C'est pourquoi Siegfried, comme toutes les grandes œuvres, prolonge son parcours bien au-delà de la dernière ligne. Tout ce qui était alors du domaine de l'avenir se trouve aujourd'hui vérifié. Quel que soit désormais le cours de l'histoire, la matière à réflexion qu'offre une telle pièce ne saurait perdre son pouvoir sur l'esprit.

Le Théâtre de la Michodière reprend Hyménée, d'Edouard Bourdet. L a pièce, créée i l y a quelque dix ans, appartient à ce genre de théâtre qui semble'aujourd'hui disparu, non parce qu'il a épuisé son prestige mais plutôt parce, qu'aucun auteur n'ose s'enga- ger dans les difficultés d'une construction aussi minutieuse, aussi équilibrée dans les moindres détails. C'est le type de ce qu'on nommait jadis la tragédie bourgeoise. Bourdet l'a renouvelée en la traitant sans concession à la sentimentalité, avec une rigueur teintée de cynisme. Il y a mis sa vision acérée des êtres, de leurs petitesses, de leurs penchants à la compromission. Tout ce qui est convenu fut toujours rejeté par cet auteur. S'il a montré des traits de ce genre chez ses personnages, ce fut chaque fois pour mieux

(6)

les tourner en dérision. Mais i l y a loin d'un Bourdet à un Anouilh.

L'auteur d'Hyménée s'arrête toujours au bord de la caricature.

Il n'use jamais des facilités que donne l'outrance. Parfois tenté par le burlesque, i l ne le pratique qu'à faible dose. E t l'aspect odieux de certains de ses caractères est traité dans une note si sobre, que la vraisemblance n'en subit aucune atteinte. C'est du réalisme pur, servi par un art si discret que la sollicitation demeure imper- ceptible.

Aujourd'hui on a plutôt tendance à suggérer, à esquisser. Aussi plus d'une pièce oscille-t-elle entre un comique d'apparence et un tragique sous-jacent qui plaisent au spectateur tout en le décon- certant quelque peu. Ce spectateur s'estime flatté d'être pris, en quelque sorte, pour confident par un auteur qui ne semble pas très sûr de son propos et tire des fusées d'essai dans tous les sens. I l faut dire que l'époque y est pour beaucoup et que nombre de sentiments sur lesquels se fondait jadis l'œuvre d'art semblent peu dignes d'être pris au sérieux en regard de certaines réalités toutes proches dans le souvenir et de quelques autres qui pourraient bien nous attendre. Toute création réclame un équilibre, sans doute, mais cet équilibre se pratique souvent de nos jours, sur des pointes d'épingle.

Bourdet, l u i , s'y prenait autrement et tout porte à croire qu'il aurait continué s'il n'avait été enlevé trop tôt à ce théâtre, dont il était l'un des maîtres. Le sujet d'Hyménée est du type le plus classique. Pierre, un homme encore jeune, a épousé, une douzaine d'années auparavant, une veuve, Juliette, mère d'une fille, Marianne. Celle-ci, envoyée dans un collège aux Etats-Unis, revient, ses études terminées, auprès de sa mère et de son beau-père. Or Pierre a été à l'origine de cet éloignement. Il se sentait pris pour Marianne d'un penchant auquel i l a pensé que l'absence seule mettrait fin. Mais le remède s'avère inopérant. A peine Pierre a-t-il retrouvé Marianne qu'il en tombe, cette fois, violemment amou- reux.

L a trouvaille de l'auteur est d'avoir placé dans la maison une cousine de Pierre, Agnès, paralysée des jambes à la suite d'une maladie incurable et qui, de ce fait, a dû renoncer à se marier.

Agnès a passé une partie de sa première jeunesse dans le voisinage de Pierre, elle l'a aimé et se considérait comme sa fiancée. Son infortune physique a ruiné ce projet. Vivant médiocrement avec sa mère, Agnès fait un séjour chez Pierre où on l'invite un peu par compassion. Immobilisée dans son fauteuil roulant, elle est bien

(7)

placée pour jouer, dans l'intrigue qui s'amorce, un rôle de confidente.

Sans perfidie, mais avec le soupçon de rancœur, né de sa condition, elle n'a aucune peine à faire parler Pierre. Même elle va au devant des aveux grâce à d'habiles questions. Pierre, que son mariage riche a mis à la tête d'une usine, est-il heureux dans cette belle propriété, entouré d'un luxe qu'il n'a jamais souhaité dans sa jeunesse ? Il faisait autrefois de la peinture, ce qui ne l'aurait certainement pas mené à l'opulence dont i l jouit maintenant. Mais l'amour compte aussi. Or Pierre n'éprouve guère ce sentiment à l'égard de sa femme.

C'est la vérité même. Pierre, sans en convenir, se livre peu à peu.

Avec la cruauté inconsciente des hommes, i l parle longuement de Marianne, sans songer à la torture de celle qui l'écoute. L a jeune fille est d'âge à se marier. U n prétendant, Rémi, entretient l'espoir d'être agréé. Il ne l'intéresse guère, c'est visible et si elle se décide à dire oui, au terme d'une scène remarquablement conduite, c'est peut-être parce que l'insistance de ce garçon a fini par la toucher, peut-être aussi parce qu'il lui faut fuir le sentiment trop pressant de Pierre et qu'elle n'a le choix qu'entre le retour à son collège des Etats-Unis et cette union hâtive.

L a veille du mariage, Pierre, perdant toute mesure, presse Marianne de lui accorder un entretien nocturne au cours duquel il implore d'elle la promesse qu'elle se refusera à son mari. Marianne accepte. E t , au dernier acte, alors que les nouveaux mariés reviennent de leur voyage de noces, la naïveté de Pierre apparaît.

Il a cru à la vertu d'un tel engagement, méconnaissant le pouvoir de la jeunesse chez Alain, la faculté d'oubli chez Marianne. Mais il ne sera pas la seule dupe de cette journée car la pauvre Agnès, sans espoir, i l est vrai, subira une nouvelle déception en voyant que l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer, se décide enfin à tourner ses regards du côté de sa femme.

Le thème ne manque pas de dureté, on le voit, et, comme dans toutes les pièces de Bourdet, l'exécution se révèle impeccable. A peine faut-il excepter certaines scènes d'un comique un peu poussé entre les familles des fiancés, la veille du mariage. Elles ne com- promettent pas, toutefois, la ligne générale de l'œuvre. M . Pierre Fresnay joue Pierre avec sa sobriété de moyens, cette efficacité saisissante qu'il imprime à toutes ses interprétations. Mme Yvonne Printemps réussit, par sa grâce naturelle, jointe à une intelligence constante de son art, à faire d'Agnès un personnage sympathique.

(8)

E t comme elle a raison, alors qu'il eût été si facile d'incliner le rôle en sens contraire ! Grâce à elle, cette Agnès, égarée par son malheur jus- qu'à user de manœuvres condamnables, demeure une héroïne humaine.

On arrive à la plaindre. Réussite subtile de cette excellente comé- dienne. E n Marianne, Mme Marie Daëms est charmante, spontanée, d'une chaleur de jeu intense. M . Alain Quercy se tire à son honneur du rôle difficile de Rémy. L e reste de la distribution est d'une bonne classe.

*

* *

L e Théâtre Gramont joue Many, de M . Alfred Adam. L a pièca part assez bien sur une donnée comique qui, dans la suite, ne se renouvelle guère. U n mari infidèle est accusé en outre d'avoir commis une escroquerie. Le coupable est surtout un rêveur qui a voulu se donner l'illusion de satisfaire son appétit de voyages au loin et de chimères. I l rendra l'argent car ses intentions ne le mènent jamais jusqu'à la réalisation. Mis en accusation par sa femme et ses beaux-parents, i l feint une syncope suivie d'un coma prolongé.

L'exploitation de cet expédient durera pendant la majeure partie de la pièce. L e simulateur ne retrouve la parole et la conscience qu'en présence de son meilleur ami, confident tout désigné, qui pira. mission d'arranger l'affaire.

L a farce semble un peu longue, bien que l'auteur l'ait assortie de multiples péripéties. On regrette aussi qu'en la circonstance un fantaisiste comme M . Pierre Destailles soit condamné à un rôle presque muet. M . Alfred A d a m , comédien de talent lui aussi, n'a pas été gentil pour son camarade. Celui-ci montre quand même la fécondité de ses ressources. Les autres le servent du mieux qu'ils peuvent. L e public s'amuse beaucoup, ce qui permet de croire que la pièce tiendra longtemps l'affiche.

R O B E R T B O U R G E T - P A I L L E R O N .

Références

Documents relatifs

[r]

Du vide de « La femme n’ex-siste pas » [4], une jouissance est possible, jouissance corrélée au manque d’un signifiant pour dire La femme, donc une jouissance non résorbable

La seule chose évidente est que la somme des 5 éléments ne varie pas ; en particulier, partant d’un quintuplet à somme , le processus ne peut pas s’arrêter.. Inversement, sur

J’ai vu leur dévoue- ment et leur détermination à défendre leurs convictions pour rendre notre discipline plus efficace dans notre rôle de fournisseurs de soins

On avait aussi, plus sérieusement, une action pour inciter les commerçants à éteindre la nuit leur commerce, isoler les bâtiments communaux, sensibiliser les enfants aux

Dans « Un Soir à Hernani 3 », poème écrit à l’occasion du centenaire de la célèbre pièce de Victor Hugo, Edmond Rostand adresse une prière à celui qu’il considère comme

Cette forme, Kertész l’imaginait atonale : dans Être sans destin, il avait tenté de transposer le modèle de la musique sérielle dans la composition structurale et linéaire

(6) Rappelons que le nombre de racines d’un polynôme sur un corps commutatif ne peut pas excéder le degré de ce polynôme.. Si x est une racine de ce polynôme, il en est de même