• Aucun résultat trouvé

Création d entreprises par les immigrés: vecteur d insertion et de développement.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Création d entreprises par les immigrés: vecteur d insertion et de développement."

Copied!
14
0
0

Texte intégral

(1)

Création d’entreprises par les immigrés: vecteur d’insertion et de développement.

Placide MUAMBA MULUMBA Université d’Anvers / RUCA

IPGD Middelheimlaan, 1

B-2020 Anvers Belgique

et

Aurélie POTAKEY Collectif des Femmes

Rue des Sports, 19 1348, Louvain -La- Neuve

Belgique

Colloque L’entrepreneur en action : contextes et pratiques

(2)

Création d’entreprises par les immigrés: vecteur d’insertion et de développement.

Placide MUAMBA MULUMBA et Aurélie POTAKEY

Résumé

L’étude cherche à montrer que l’insertion socioprofessionnelle d’un certain nombre d’immigrants d’origine africaine est possible grâce à la formation en création et gestion des petites entreprises. Le papier analyse dans un premier temps l’esprit d’entreprise che z les immigrants et le phénomène migratoire en Belgique. Il rend ensuite compte du fonctionnement d’un projet pilote mis en place par le Gouvernement Wallon dans le but de sensibiliser les migrants aux contraintes inhérentes à l’exploitation d’idées nouvelles et rend compte des résultats déjà obtenus en terme de création de PME et de renforcement des activités liées au développement des pays du Sud.

The study seeks to show that the socio-professional insertion of a certain number immigrants of African origin is possible thanks to training in creation and management of the small enterprises. The Paper analyzes, in the first instant, the spirit of entrepreneurship among the immigrants and the phenomenon of migration in Belgium. It then gives an account of operation a pilot project set up by the Government of Wallonia with an aim of sensitizing the migrants against the inherent constraints in the exploitation of new ideas and considers the results already obtained in the creation of SME and reinforcement of the activities which help to promote the development of the countries from the South.

1. Introduction

Partant du fait que la propension à l’entrepreneuriat et à la création du travail autonome est plus forte chez les immigrés que chez les autochtones, l’étude cherche à montrer que l’insertion socioprofessionnelle d’un certain nombre d’immigrants d’origine africaine est possible grâce à la valorisation de leurs compétences, notamment par la formation en création et gestion des petites entreprises et la participation aux projets orientés vers leur continent ou communauté d’origine. Il s’agit là d’une stratégie de survie mais aussi une forme particulièrement originale d’intégration qui mérite d’être encouragée. Le travail autonome se présente en fait comme la principale activité accessible aux migrants en quête d’emploi. Ce

(3)

papier se subdivise en deux parties ; la première qui est théorique analyse l’esprit d’entreprise chez les immigrants et le phénomène migratoire en Belgique. La deuxième présente le programme EQUAL et examine les résultats déjà obtenus en terme de réinsertion socioprofessionnelle et de développement des pays du Sud.

2. L’ esprit d’entreprise chez les immigrants

Les spécialistes de l’immigration confirment de plus en plus ce que Ivan Light avait constaté depuis longtemps déjà, à savoir la propension plus forte des immigrés à créer leur propre emploi.

Ils perçoivent ce mouvement comme une solution de rechange à la discrimination qui frappe les immigrés sur les marchés du travail et les force à se trouver des niches précaires pour survivre.

L’image de la solution de rechange au dénuement continue cependant d’avoir la faveur de beaucoup de chercheurs en sciences sociales, malgré des apports récents qui montrent que le travail indépendant peut aussi servir de levier de promotion économique.

La constatation de Light montrant, qu’immigration et emplois indépendants vont de pair, reste pleinement valable aujourd’hui. Il est néanmoins intéressant de signaler que tous les groupes d’immigrants n’affichent pas nécessairement des dispositions pour lancer de petites entreprises, mais lorsque c’est le cas, le taux d’emploi indépendant est souvent le double de celui de la population autochtone, en Amérique du Nord par exemple, et le triple de celui des minorités nées sur place.

La sociologie des minorités immigrées identifie plusieurs facteurs essentiels qui expliqueraient pourquoi certaines communautés connaissent plus aisément que d’autres, voire dans certains cas plus que les indigènes eux- mêmes, la réussite de leurs activités entrepreneuriales. Il s’agit principalement des ressources personnelles, des caractéristiques individuelles des immigrants, des ressources ethniques ou ressources collectives et des réseaux qu’ils se constituent. Dans les réseaux formels on trouve essentiellement les églises, les associations ethniques, les syndicats, les associations patronales, etc. et dans les réseaux informels il y a les intermédiaires, les amis voire la famille qui facilitent l'émigration à l'origine et l'intégration à la destination. Fonctionnant comme des substituts aux familles, ces réseaux mettent les immigrants dans une position plus compétitive à l’intérieur de leur nouvelle société (A.ROSS McCORMACK,1998).

La réussite des nouveaux arrivants dépend largement de la politique d’accueil dans la mesure où il existe en matière d’accompagnement et d’appui à la création d’entreprise par les immigrés des situations fort différentes d’un pays à l’autre. Elles sont dans l’ensemble dictées par les modèles d’intégration en présence. Aussi, est-il courant d’opposer le modèle

« universaliste » français aux modèles « multiculturalistes » du Canada, de l’Australie, de la Suède, des Etats Unis et du Royaume Uni. Le premier accorde la primauté à l’individu sur une base d’égalité de tous face à la loi et aux institutions, alors que le deuxième reconnaît explicitement l’ethnicité des individus et plus largement la différence. (GUERIN et VALLAT, 200, p.18). La seconde approche établit en outre un lien entre une reconnaissance culturelle et l’action sociale. C’est ainsi que les minorités visibles, les femmes, souvent victimes de discrimination à l’embauche, et pour l’essentiel, les personnes originaires d’Afrique et des Caraïbes, d’Asie et des pays arabes sont susceptibles de bénéficier d’actions prioritaires.

Les personnes venues d’ailleurs peuvent donc dans ce cas faire l’objet des programmes publics spécifiques d’aide à la création d’entreprise. Cette perspective est fort éloignée du modèle français qui sous-entend que tout immigré pourra s’intégrer à la société par son effort individuel selon un principe d’égalité entre tous les citoyens. A défaut d’actions de

« discriminations positives » émanant de l’Etat, l’immigré ayant le désir de créer son propre emploi doit s’appuyer sur les dispositifs existant pour tout entrepreneur, soit mener à bien son

(4)

projet avec ses seules ressources et/ou des ressources familiales et ethniques (A. LEVY, 2002,).

La différence de contexte a toute son importance ici car même si l’immigré peut toujours s’appuyer sur son ethnicité « pour gagner du pouvoir », il semble que cet appui sera par essence moins marqué dans le contexte français que dans le cas anglo-saxon ou canadien. De plus, si la plupart des auteurs ayant étudié les entrepreneurs immigrés s’accordent pour leur reconnaître au pire des difficultés particulières ( problèmes de maîtrise de la langue, voire d’adaptation aux règles et aux formalités du pays d’accueil ; discrimination sur le marché du travail ou sur le marché du crédit et de financement ) et au mieux, une histoire et une culture communes et partagées qui les réunit, les théories divergent ensuite sur les réponses apportées par les individus ou les groupes. Toutefois, dans son ensemble, la littérature offre l’idée que la stratégie d’insertion économique retenue dépend du projet d’intégration au pays d’accueil ou de retour au point de départ.

Ainsi, la théorie des Minorités Intermédiaires d’Edna BONACICH et John MODELL (1980) qui a d’abord été appliquée pour expliquer l’entrepreneuriat des juifs askhenases émigrés en Europe Centrale et ayant vécu leur migration comme un exil temporaire mais à l’issue temporelle incertaine justifie le confinement sectoriel à des activités « intermédiaires », en particulier le commerce de détail, par le fait qu’il s’agit de secteurs où l’entrée et la sortie sont assez aisées (capital de départ modeste ; facilités de revente en cas de retour au pays) et aussi dans un souci d’intégration au pays d’accueil pour le cas où l’exil se prolongerait.

Au contraire, lorsque le retour au pays n’est pas envisagé, WALDINGER et al (1990) suggèrent que l’immigrant adopte une stratégie de « niche ethnique ». Le développement de l’entrepreneuriat ethnique se justifierait dans ce cas. Les enclaves cubains de Miami analysées par PORTES et BACH (1985) en serait une illustration évidente. Comme la logique ethnique a tendance à prendre le pas sur la pratique d’assimilation, l’entrepreneur venu d’ailleurs contribuerait à la création d’une économie ethnique afin de palier les désavantages qu’il percevrait sur les marchés du travail et du crédit. Il s’agit là d’une stratégie d’utilisation de ressources ethniques qui différencie les entrepreneurs immigrés des autres gens d’affaires.

Notons que les ressources ethniques peuvent être d’ordre financier (système de la tontine ; crédits intra-communautaire…) ou plus largement d’ordre socioculturel ( recours au capital social; prédisposition culturelle à travailler sans compter comme l’évoque YOO (1998) à propos des Coréens aux Etats-Unis). Dans tous les cas, le repli sur la communauté est incontournable que le séjour à l’étranger soit provisoire ou durable.

3. Bref aperçu du phénomène migratoire

Lorsqu’on analyse l’historique du peuplement de la Belgique, on observe des mouvements significatifs et successifs de la main d’œuvre étrangère. La dynamique de reconstruction nationale (1945-1950) enregistrée après la deuxième guerre a nécessité une force de travail importante. Elle est passée par la bataille du charbon, principale source d’énergie de l’époque.

Mais comme le travail de la mine n’était pas prisé par les autochtones, il a fallu faire appel au capital humain d’ailleurs composé essentiellement d’ouvriers spécialisés et sans qualification.

Ce mouvement a été favorisé par des accords de main-d’œuvre signés avec l’Italie (1946) ou avec l’Espagne (1956), la Grèce (1957), le Maroc et la Turquie (1964). Certaines que les nouveaux arrivants trouveront du travail, les autorités de l’époque acceptèrent que ces hommes arrivent en Belgique avec un simple passeport de tourisme. La situation est régularisée sur place

(5)

dès qu’un employeur a signé le contrat d’emploi. Ce n’est qu’en 1967, suite à un ralentissement de la croissance économique, que le contrôle de la régularité de l’immigration est remis en vigueur. Et depuis 1974, l’immigration de travailleurs non ou faiblement qualifiés est pratiquement arrêtée. De plus, avec la crise de l’emploi de nombreux immigrés sont mis au chômage. Pour les pionniers de la première génération un double rêve s’évanouit ainsi ; celui de poursuivre leur réussite sociale par un travail régulier d’une part et d’autre part d’espérer que leurs enfants réussiront mieux qu’eux-mêmes parce que mieux scolarisés (F. DASSETO, 1988).

Bien qu’elle constitue la composante la plus importante de la communauté noire du Royaume, la population d’Afrique centrale ne s’inscrit pas du tout dans cette mouvance. Le processus de son établissement s’est déroulé selon toute une autre logique. En effet, jusqu’il y a peu, les africains vivant en Belgique étaient essentiellement des étudiants et chercheurs bénéficiant d’une autorisation de séjour provisoire et non renouvelable automatiquement. Mais depuis la moitié des années quatre vingt, on assiste progressivement à un changement du caractère de résidence et à la naissance d’un nouveau courant migratoire sous le déguisement du refuge politique.

Cette installation s’accompagne toutefois d’une série de contraintes. Face aux dispositions nationales qui privilégient l’embauche des nationaux, certains immigrés tentent de s’en sortir en développant avec plus ou moins de succès leurs propres affaires. S’il est évident que le chômage frappe indistinctement toutes les catégories de la population, il reste tout aussi vrai que les immigrés sont plus affectés par ce phénomène, surtout en temps de crise. Bien qu’il n’est pas facile de déterminer avec précision combien de personnes d’origine africaine ont un emploi fixe et rémunéré, notons néanmoins qu’entre 1985 et 1991, le taux de chômage des étrangers ( toute nationalité confondue ) était en moyenne deux fois plus élevé que celui des Belges.2

Le travail autonome se présente en fait comme la principale activité accessible aux migrants en quête d’emploi. C’est ainsi que dans la province de Brabant, un tiers des indépendants qui y exercent leurs activités sont d’origine étrangère. La proportion d’étrangers ayant crée leur propre emploi est également forte dans le Hainaut et à Liège, régions d’ancienne immigratio n.

La situation est par contre équilibrée en Flandre où la part des indépendants étrangers est proche de la moyenne nationale qui est de 10,6%. 2

Il est vrai que les nouvelles populations ne fonctionnent pas et ne se reproduisent pas de la même manière que les milieux populaires autochtones. La société d’accueil tend cependant à les assigner dans une position sociale précise, en bas de la hiérarchie sociale. L’immigré vit alors une double situation. Ses relations avec les natifs balancent entre des formes de solidarité et des formes d’hostilité dans la mesure où sa présence est perçue comme concurrente par les originaires. Certains étrangers semblent toutefois avoir des parcours de mobilité professionnelle et sociale spécifiques. Ils cherchent à faire éclater les normes de reproduction en vigueur. Le résultat dépendra de la marge de manœuvre possible.

Les formes de cette dynamique sociale peuvent être fort diverses. Elles risquent de se traduire dans une tentative de dilution individuelle au sein d’une structure sociale ou se pencher vers une utilisation accrue du réseau ethnique pour y asseoir une stratégie sociale et économique. Le

2 Les données de l’INS, ONEm montrent qu’en 1995, il est de 12,4% pour les Belges et de 26,3% pour les étrangers, en 1991 il est de 10,1% pour les premiers est de 23,2% pour les

autres.

2 RUMONGE Léonard

(6)

développement de petites entreprises, de l’artisanat ou du commerce entre bien dans cette logique (F. DASSETO, 1988).

La population d’origine africaine cumule cependant plusieurs handicaps. Son installation plus ou moins tardive en Belgique la défavorise sur le marché du travail par rapport à d’autres communautés installées depuis longtemps. Aussi, face aux dispositions qui privilégient l’embauche des nationaux, certains étrangers tentent de s’en sortir en développant avec plus ou moins de succès leurs propres activités. La référence à cette nouvelle dynamique comme l’exemple à suivre par les candidats entrepreneurs nous intéresse au plus haut niveau.

4. Un projet pilote : le programme Equal /VITAR

Le projet Equal « Valorisation, Intégration et Transfert des Compétences » résulte d’un partenariat entre le Gouvernement Wallon et certains acteurs de terrain dont le Collectif des Femmes de Louvain la Neuve. Il repose sur le fait que l’insertion socioprofessionnelle de quelques immigrés d’origine africaine est possible grâce à la valorisation de leurs compétences dans des secteurs d’emploi, tels que par exemple, la création d’entreprises, la participation à des initiatives interculturelles et la coopération au développement des pays du Sud. Cette mobilisation de personnes au chômage et éventuellement discriminées sur le marché de l’emploi part de l’idée qu ‘il est possible et efficace pour ces personnes de valoriser leurs ressources et réseaux communautaires, connaissances culturelles et linguistiques particulières, savoirs et savoir-faire professionnels et scientifiques, dans le cadre de projets tournés vers leur continent ou communauté d’origine en Belgique ou à partir de ce pays. Il faut pour cela identifier et diffuser les facteurs positifs qui rendent possible une telle émulation, notamment grâce à la mise en place par la Région Wallonne de nouveaux organismes spécifiques. Un autre ensemble de ressources est constitué par les entreprises et les organismes (publics ou privés) devant constituer les points de chute des « stagiaires » qui participent à l’expérience envisagée.

En plus de l’accueil et de l’accompagnement des promoteurs, le dispositif comprend un module de formation en création et gestion de PME qui a pour objectif de permettre aux stagiaires de maîtriser les concepts fondamentaux, issus de la théorie et de la pratique, associées aux processus de création d’entreprises. Il cherche à développer l’esprit d’entreprise et le sens des opportunités tout en sensibilisant les migrants aux contraintes inhérentes à l’exploitation d’idées nouvelles. Il renforce chez les participants une méthodologie relative à la préparation d’un plan d’affaires, donne les caractéristiques de l’entrepreneur, ses façons d’être et d’agir. Il informe sur les pratiques en matière de gestion financière, les sources de financement existantes sur les marchés de capital informel et formel tout en incitant les stagiaires à épargner (tontine) pour financer leur projet. Un travail d’accompagnement individuel et collectif par la prise de contacts et la constitution d’un répertoire de partenaires éventuels est également réalisé afin de permettre aux stagiaires de mûrir leurs projets d’insertion professionnelle.

Pendant cet accompagnement, le dispositif aide le stagiaire à prendre des contacts nécessaires pour la réalisation du projet individuel. Des séances d’échanges avec les professionnels du monde de l’entrepreneuriat sont organisées à cet effet. Notons que les promoteurs d’origine africaine choisissent généralement le statut d’indépendant. Leurs activités se retrouvent plus dans le secteur de service parce que celui-ci exige un faible capital de départ et est moins contraignant. Il s’agit essentiellement des affaires qui sont liées à la commercialisation des produits alimentaires et cosmétiques, la vente de textile, l’import – export, les salons de coiffure, les compagnies de fret et de télécommunications.

(7)

Outre l’existence d’un marché réel et sûr, la concentration sur un même site donne lieu à une forte concurrence entre entrepreneurs et débouche de temps en temps sur des faillites étant donné le peu de diversification des activités commerciales en présence. A l’actif de ces entrepreneurs on trouve évidemment la ferme volonté de faire quelque chose et de réussir par soi même dans un entourage coriace et souvent hostile. Il faut cependant noter que le taux de survie après trois ans d’existence tourne en moyenne autours de 50%.

4.1. Les porteurs de projets d’origine africaine

Disposant très souvent d’un savoir-faire professionnel et d’une tradition commerçante généralement hérités du pays d’origine, les promoteurs d’origine africaine proviennent très souvent des groupes ethniques particuliers réputés pour leurs aptitudes à entreprendre aussi bien dans le pays de départ que dans les pays d’émigration. La plupart se sont installés à leur compte autour de l’âge de 30-40 ans après une trajectoire professionnelle très escarpée. La moyenne d’âge de ces entrepreneurs tourne donc autour de la quarantaine et les femmes représentent plus de 60% de l’ensemble. Un bon nombre de ces personnes résident en Belgique depuis plus de 15 ans et n’ont pas de formation ou d’expérience en gestion antérieure à leur activité actuelle, ils apprennent tout sur le tas.

L’analyse des itinéraires individuels des promoteurs montre bien que les motivations sont diverses et que pour beaucoup la création d’une entreprise est une conséquence de la conjoncture économique actuelle. Cette initiative représente souvent la seule issue à une situation de précarité après un long parcours de travail temporaire et de chômage.

4.2. Le capital de départ

Les études menées auprès de nombreuses PME africaines montrent que leur capital de départ est en général modique et qu'il est fourni pour l'essentiel par l'épargne personnelle, les levées de tontines, l'aide apportée par les parents proches ou lointains et les amis. La tradition qui veut que l'entrepreneur soit un "homme seul" n'est pas de mise ici.

Il y a lieu de reconnaître là, le caractère discriminatoire des circuits financiers formels dans la mesure où les promoteurs sont obligés de se réunir en dehors de ce secteur pour faire face collectivement à leurs besoins, pour se prêter et s'emprunter les uns les autres au sein des associations qu'ils constituent eux-mêmes, parfois sans la moindre formalité et toujours pour une durée limitée.

Mais l’épargne personnelle et familiale, pour être mobilisée, doit d’abord exister. Durant toute la période précédant le marasme actuel, une grande partie des économies réalisées par les immigrés, notamment ceux issus des premières générations, a généralement été transférée dans le pays d’origine. Avec la crise de l’emploi et la tendance très prononcée à l’installation permanente en Belgique, la gestion des revenus et de l’épargne change. Les ménages étrangers dépensent désormais davantage dans leur pays d’accueil, même si leurs revenus sont moins réguliers et moins importants. Le développement d’un patrimoine sur place et les revenus escomptés pourraient constituer à l’avenir, surtout pour les générations montantes, une base non négligeable pour leurs projets de création d’entreprises. La caution des parents, l’héritage d’une boutique ou d’une maison individuelle ne sont- ils pas bien souvent des moyens dont disposent

(8)

les jeunes belges à l’instar des ceux issus de l’immigration, lorsqu’il s’agit d’entreprendre un projet ?

La faiblesse du capital initial est cependant compensée par une forte volonté de réussir dans les affaires. Quant au financement d'origine institutionnelle, c'est-à-dire le secteur financier formel, il est très faible pour les entrepreneurs d’origine étrangère. Ce qui confirme l'une des caractéristiques de la petite et moyenne entreprise ethnique, à savoir la quasi-absence du recours au système bancaire classique ou plutôt le non-accès des promoteurs de ce secteur aux crédits officiels.

Il ne s’agit pas là d’un fait nouveau car une recherche récente sur l’entrepreneurship démontre que les entrepreneurs qui réussissent le mieux démarrent leur entreprise sans idée exclusive géniale, sans qualifications et formations exceptionnelles et sans montant considérable en capital. Il est également important de remarquer que l’investissement informel représente plus de 60% du capital de démarrage des nouvelles entreprises au Canada et qu’il atteint même 90% et plus en Corée du Sud , en Australie et au Danemark (P.A. FORTIN, 2002, p.71).

Signalons à ce sujet qu’une étude de l’OCDE consacrée à la micro- finance dans le cadre du développement local établit une distinction entre deux approches : - celle dont le but est de soutenir la création d’entreprises traditionnelles, en apportant des outils de financement pour le démarrage ou le développement ; et celle qui se concentre sur les publics marginalisés afin de les aider à créer leur propre emploi.

A noter qu’en matière de micro-crédit ce sont les expériences relatives à la seconde approche qui sont le plus développées. Un lien peut donc être établi avec la politique de promotion de l’esprit d’entreprise auprès de certains publics spécifiques, tels que les femmes, les minorités ethniques, ou certaines catégories de chômeurs.

4.3. Stratégies d’appui à la petite entreprise.

Parmi les mécanismes d’appui à la micro - entreprise, il y a bien sûr l’activité de formation, celle-ci touche le perfectionnement technique, la gestion des mutuelles et tontines ainsi que l’organisation d’une association de métier. En vue de favoriser l’accès des minorités aux services financiers dont elles ont besoin, le programme cherche à les encourager à s’organiser et à créer leurs propres structures à partir des pratiques culturelles d’épargne et de crédit bien spécifiques.

Aussi, pour devenir un milieu incubateur d’entrepreneurship, une communauté doit apporter aux entrepreneurs des appuis financiers et techniques variés et leur donner accès à des réseaux d’affaires. Les entrepreneurs ont en effet besoin de trois types de réseau selon l’étape où se trouve leur entreprise ; un réseau affectif, un réseau de compétences et un réseau de performance (P.A.FORTIN, 2002, p.71).

Lors du démarrage, le futur entrepreneur a besoin d’un réseau affectif et des proches qui l’encouragent. A l’occasion, ce réseau de proximité contribuera à la mise de fonds initiale.

Les premières commandes viendront probablement des proches. Le réseau de compétences est composé de professionnels de nature diverse : un conseiller juridique, un comptable, un spécialiste en formation etc…

Le milieu incubateur que le programme EQUAL veut créer doit fournir au porteur de projet ce type de réseau. Une fois la survie de l’entreprise assurée, l’entrepreneur devra opter pour la

(9)

croissance. Il doit alors trouver dans son environnement un réseau de performance. Ce réseau doit comprendre des entreprises qui ont déjà relevé avec succès ce type de défi, mais aussi de l’expertise accessible. L’appartenance à ce réseau se mérite. L’entreprene ur ne choisit pas ce réseau, il est choisit par lui (P.A. FORTIN, 2002, p.72).

Tableau n°1. Mécanismes d’appui à la petite entreprise

Problème rencontré Objectif Moyen d’appui Outil de promotion

Financier

-Accroître la capacité d’investissement et de développement

-Système d’épargne volontaire et de crédit

-Mutualité d’épargne et de crédit. Tontines

Technico-productif

-Améliorer la capacité productive des PME

-Perfectionnement des compétences techniques

-Ateliers de formation et stage en entreprise

Commercial

-Meilleure insertion des PME dans les marchés de biens et services

-Diversification de l’offre, amélioration de la qualité et élargissement des débouchés commerciaux.

-Systèmes associatifs d’approvisionnements et de commercialisation

Organisationnel

-Accroître la capacité collective de négociation des PME avec le système institutionnel en place

-Animation, programmation et évaluation en vue de l’organisation et de l’action collective

-Associations par métier.

Fédérations socioprofessionnelles

Source : adapté de C. MALDONADO, 1993.

Le programme veut améliorer l’aptitude des porteurs de projets à élaborer des stratégies de groupe et à créer des services associatifs d’appui à la production avec une rentabilité collective accrue. A cette démarche ils devraient y associer un instrument financier visant la mobilisation progressive des ressources propres afin qu’ils conquièrent leur autonomie (la tontine et les mutuelles), un outil de promotion technique et productive (le Centre de formation, les entreprises partenaires), une stratégie de recherche des débouchés commerciaux (élargissement et diversification des marchés) et la promotion de groupements socioprofessionnels et autres associations des immigrés (Belgium African Manager).

Les stratégies associatives que nous enseignons devraient permettre de dépasser le stade de la simple survie et d’acquérir une plus grande sécurité économique. L’approche associative, à la fois souple et efficace, favorise la coopération entre les petites entreprises au lieu de la concurrence. En effet, plus que leur petite taille, c’est l’isolement qui est la première cause de la vulnérabilité des entrepreneurs d’origine africaine. La constitution de réseaux pourra servir à créer des structures d’accueil et d’appui économique et aider à combiner les avantages qu’offre la flexibilité des petites entreprises et les économies d’échelle qu’autorisent les services d’intérêt commun. Le réseautage est d’une importance capitale pour la réussite en affaires (C.MALDONADO, 1997).

(10)

Il est donc évident que les réseaux familiaux et relationnels donnent des ressources beaucoup plus importantes que celles qu'on est en droit d'observer lorsqu'on les appréhende à l'échelle de chaque affaire apparemment petite et individuelle. L’aide que peut apporter le groupe ethnique ne se restreint pas au seul financement de l’entreprise, elle peut également être de faciliter le recrutement du personnel. L’étude de T. PAIRAULT montre que plus des deux tiers des petits entrepreneurs emploient principalement la main-d’œuvre de la même origine ethnique que le patron, tandis que moins d’un tiers d’entre eux recrutent des employés ayant des origines ethniques variées. L’emploi communautaire ou ethnique joue un rôle nettement plus positif, il remplit très souvent la fonction d’un sac de décompression par lequel l’immigré transite afin de s’adapter au pays d’accueil, il y accumule des connaissances, des expériences, des relations et une épargne suffisantes pour lancer à son tour sa propre entreprise.

4.5. Résultats obtenus en terme d’insertion socioprofessionnelle

Le rendement du programme EQUAL peut s’exprimer à travers le nombre de stagiaires qui ont atteint l’objectif assigné à savoir, l’insertion socioprofessionnelle en Belgique et ailleurs.

Au cours de l’année 2002, la plupart des personnes qui ont terminé les enseignements se sont insérées sur le marché du travail en Belgique ou dans l’un ou l’autre pays du Sud. Une cinquantaine de projets de création des petites entreprises ont été suivis dans les secteurs suivants ; l’agriculture, le commerce, la restauration, l’informatique, le transport, la santé, la chimie et le consulting.

Tableau 2 Projets élaborés par secteur d’activité

SECTEUR

D’ACTIVITE 2000 2001 2002

Agricole 9 11 7

Restauration 2 1 -

Informatique 9 10 11

Santé 1 4 -

Autres 3 3 5

Total 24 29 23

Source : Programme d’appui à la micro – entreprise, 2002.

La plupart des migrants bénéficiaires du programme EQUAL ont créé leur propre entreprise et se sont insérés sur le marché du travail dans l’un ou l’autre pays du Sud. Il y a lieu de signaler une fois de plus que l’objectif de cette initiative est de contribuer à la construction d’un projet économique de développement familial et local en renforçant les compétences des migrants, porteurs de projets. En effet, sur la totalité des personnes reçues, accompagnées et formées, 30% se sont effectivement installées, 16% ont choisis de soutenir un projet à distance, 27% sont toujours en phase de réflexion et 27% ont été orientées vers d’autres structures.

Nous pensons que les entrepreneurs qui ont réussi à créer des emplois et de la richesse doivent être valorisés par la société. Leur action doit être mise en lumière. Il faut les citer en exemple afin de faire naître chez d’autres personnes le désir de se lancer en affaires, de tenter à leur tour la grande aventure. Les chômeurs et les exclus représentent en effet un gisement

(11)

d’entrepreneurs potentiels. Dans certains cas, ils peuvent créer des entreprise ou à tout le moins leur propre emploi. De plus, les entrepreneurs prospères qui se sentiront appréciés par leurs concitoyens redoubleront d’ardeur pour créer davantage de richesse pour leur communauté.

Il ressort clairement que le projet de création d’entreprises par les immigrants est une alternative à la situation de précarité qu’ils vivent en Belgique. La réinstallation effective dans les pays du Sud concerne majoritairement les personnes ayant plus de 50 ans, il s’agit sans doute de la dernière étape du parcours migratoire bien que la présence des familles en Belgique limite considérablement le retour au pays d’origine.

5. Entrepreneuriat et développement

Certains pays du Sud sont en train de développer des dispositifs de soutien aux activités initiées par leurs ressortissants vivant à l’étranger. Il y a lieu de les encourager dans la mesure où le lien entre les actions des immigrés et le développement des pays d’origine doit plutôt se comprendre comme une dynamique de mobilisation sociale, culturelle, transnationale, qui relève plus d’une question de solidarité internationale que de développement à proprement parlé.

Le programme Equal cherche à combattre la précarité et la pauvreté en démocratisant la création de richesse. Il cherche à aider les immigrés aptes au travail à sortir de la pauvreté en les rendant capables de s’assumer plutôt que leur donner de l’argent et les maintenir trop souvent dans la dépendance. Le projet soutient le fait que les personnes actuellement exclues puissent participer à la création de richesse et développer dans leurs milieux la culture entrepreneuriale.

La pauvreté ne se guérit pas de l’extérieur en partageant la richesse. Le changement doit venir de l’intérieur vers l’extérieur plutôt que l’inverse. Il est vrai que l’on peut aider provisoirement les gens, leur fournir du pain et un toit. Mais l’essentiel demeure la décision de se prendre en charge, la responsabilisation et l’engagement individuel et collectif, disons mieux, l’action endogène (P.A. Fortin, 2002, p.21).

Le programme EQUAL / VITAR s’appuie également sur certaines associations des migrants, même si au départ celles-ci étaient d’abord destinées à faciliter l’entraide et l’insertion des nouveaux arrivants. On constate avec satisfaction qu’elles intègrent de plus en plus à leurs missions, les activités de développement des pays d’origine, notamment sous forme de cotisations et des montages de projets (irrigation, équipement,…).

De plus, il est bien connu de nos jours que le volume de transferts financiers des immigrés est considérable, parfois même supérieur, pour certains pays, aux moyens que mobilise l’aide publique au développement. L’investissement personnel et le dynamisme déployé pour faire aboutir des projets font des certaines communautés d’immigrés des acteurs incontournables. Il est donc important qu’ils puissent structurer leurs activités économiques et constituer un soutien majeur au développement de leurs zones d’origine.

Aussi, compte tenu de leur poids financier, les associations des migrants deviennent progressivement les principaux « investisseurs » dans certains villages du Mali et du Sénégal.

Même si au départ, leurs investissements étaient surtout à visée ostentatoire, leur action a une

(12)

influence indirecte positive sur l’organisation des acteurs locaux.

Au Maroc par exemple, les associations villageoises se sont fédérées pour créer une structure

« Migrations et Développement Local » dont le siège est à Rabat. Parmi les projets en cours, on peut signaler : des actions de lutte contre la sécheresse et l’érosion, des aides à la création d’entreprises par les immigrés dans leur pays d’origine, la promotion de l’artisanat et de la production agricole auprès des femmes, des activités de formation des cadres associatifs villageois ainsi que l’organisation de chantiers d’échanges qui permettent de faire participer des jeunes du Nord et du Sud à ces différentes activités.

Signalons à ce sujet que dans la littérature sur le développement, on retrouve des milliers de cas de gens pauvres qui ont créé des entreprises, des emplois et de la richesse ; chaque nation fournit de tels exemples. Les grandes fortunes américaines se sont créées à partir de peu de ressources. Il en est de même au Canada, en Belgique et ailleurs dans le monde (P.A. Fortin, p.80).

Il est toutefois malheureux de constater qu’en Afrique la petite entreprise et les petits entrepreneurs ne soient pas encore bien considérés alors que selon les experts de l’OCDE, « la PME » est à l’origine de 24 fois plus d’innovations par dollar investi que la grande entreprise.

Le développement de petites entreprises n’est donc pas un recul sur le plan de l’innovation.

Ce n’est pas non plus un recul en ce qui concerne l’utilisation des ressources humaines d’un pays où l’occupation de son territoire. C’est pourquoi il devient urgent de favoriser le développement de l’entrepreneurship et de former des dirigeants de petites et moyennes entreprises (P.A.FORTIN, 2002, pp.25-26).

6.. Conclusion

Le programme EQUAL cherche à valoriser les expériences et les initiatives des populations d’origine étrangère. Pour s’en sortir, ces hommes et ces femmes doivent créer leur propre entreprise. Mais parmi les principaux facteurs de blocage à l’entrepreneurship, il y a lieu de citer le manque de soutien institutionnel, technique, financier et même culturel. Le recours à la communauté d’origine est indispensable dans la mesure où les actions des pouvoirs publics sont encore timides. Toutefois certains auteurs invitent les décideurs à encourager la constitution d’associations ethniques afin de servir de « suppléant » aux dispositifs institutionnels d’accueil et d’accompagnement de l’immigré, voire des espaces de création de capital social. Il incombe donc au milieu d’être sympathique aux entrepreneurs et de les accueillir en leur fournissant un réseau affectif lors du démarrage, un réseau de compétence pour assurer leur survie ainsi qu’un réseau de performance pour permettre la croissance des affaires vers l’excellence.

7.. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

BONACICH Edna et John MODELL ; « The economic basis of ethnic solidarity », University of California Press, 1980.

DASSETTO, F., Cycles migratoires en Belgique francophone et recherches en Sciences sociales 1930-1985, in Dassetto et G. Sienap (éds), L’immigration dans les Sciences sociales, Bilan des recherches en Belgique, Louvain La Neuve, Sybidi Document 2., 1985.

(13)

DROMAIN, M. et TRAMONT, N., L'épargne ignorée et négligée : Les résultats d'une enquête sur les "tontines" au Sénégal, Annales 1986-1987, Laboratoire de gestion et cultures africaines, Nice, pp. 18-42.

FORTIN, P.A., : La culture entrepreneuriale un antidote à la pauvreté, Editions Transcontinental et Fondation de l’entrepreneurship, Québec, 2002.

GUERIN Isabelle, VALLAT David : « Les clefs du succès de la création d’entreprise par des chômeurs », BIT, Genève, Janvier 2000.

LABAZEZ, P., La gestion de l'entreprise Africaine: Réflexions sur les fonctions sociales d'un mythe techniciste, Revue Tiers Monde, Tome XXXI, n° 124, octobre - décembre 1990, pp. 833- 852.

LELART, M., Les tontines et le financement de l'entreprise informelle, Notes de Recherche, UREF/AUPELF, mars 1991.

MALDONADO, C., Rompre l’isolement : une expérience d’appui aux petits producteurs urbains du Bénin, Revue internationale du Travail, vol. 132, n°2, 1992.

McCORMACK, A. R., Networks among British Immigrants and accomodation to Canadian Society, Winnipeg, 1900-1914, in Social History, vol. XVII, n°34, 1984.

MUAMBA, M.N., Relativité culturelle et management des entreprises africaines : Le cas du Zaïre, Cahier Orange, n° 39, Louvain-La-Neuve décembre 1993.

MUAMBA, M.N, Système socioculturel de l’entrepreneur et appui aux PME locales, Ecole des Hautes Etudes Commerciales de Montréal, Actes du 13° Colloque annuel, ccsbe-ccpme.

Montréal, novembre 1996, Canada.

MUAMBA, M.N et POTAKEY A., Immigrants of African origine and enterpreneuship, International Council for Small Business, 44°ICSB World Conference, Edizioni Scientifiche Italiane, june 1999, Naples, Italy.

MUAMBA, M.N. et POTAKEY A., “The training of Entrepreneurial Women at Louvain-La- Neuve”, ICSB World Conference 2000, Brisbabe, Australia.

JULIEN, P.A.et MARCHESNAY, M., L’Entrepreneuriat, Paris, Economica, Collection Gestion/poche, 1996, 112 pages.

WIRTH, L., La promotion des femmes aux postes de direction, Revue internationale du Travail, vol. 136, n°3, automne 1997.

PADRUM, R., Vivre et entreprendre en France ; les créateurs d’entreprises d’origine immigrée.

« Situations et attentes », Irfed – CRID, Paris, 1990.

PAIRAULT, T., L’intégration silencieuse. La petite entreprise Chinoise en France, L’Harmattan, Paris, 1995.

(14)

PORTES, A., et M. ZHOU “ Low Wage Employment and social mobility. The experience of Immigrant Chinese Women in New-York city”, National Journal of Sociology, 1995.

SERVET, J.M., Epargne et liens sociaux : Etudes comparées d’informalités financières, Association d’économie financière, AUPELF – UREF, Université Lumière Lyon2.,1995.

RAPPORTS D’ACTIVITES du Collectif des Femmes, Louvain- La- Neuve, 1998, 1997 et 1996.

ARROW, K., 1976. “ Economic dimensions of occupational segregation: Comment 1”, dans M.

Blaxall et B.B. Reagan (éd.) Bergman, B.R., 1974. “ Occupational segregation, wages and profits when employers discriminate by race or sex”, dans Eastern Economic Journal, avril- juillet, vol. 1, Nos. 2-3, pp. 103-110.

HALL, E., La formation professionnelle des réfugiées en Afrique, Revue internationale du Travail, vol. 129, n°1, 1990.

LLYOD, C. et NIEMI, B.T., “ The economics of sex differentials. New York, Columbia University Press, 1974.

LOUTFI, M..F., Le développement, oui, mais avec les femmes : plaidoyer pour une action véritable, Revue internationale du Travail, vol. 126, n°1, janvier-février 1987.

MUAMBA, M.N.et POTAKEY, A., Femmes entrepreneurs et nouvelles pratiques gestionnaires, ASAC-IFSAM 2000, Université du Québec à Montréal, Canada, Juillet 2000.

WIRTH, L., La promotion des femmes aux postes de direction, Revue internationale du Travail, vol. 136, n°3, automne 1997.

PHELPS, E.S., “The statistical theory of racism and sexism”, in American Economic Review, sept, Vol.62, pp. 659-661.

WALDINGER Roger, Howard ALDRICH, Robin WARD and Associates; “Ethnic Entrepreneurs, Immigrant Business In Industrial Societies” Sage Publications: Sage Series on Race and Ethnic Relations, Volume 1, 2001.

RAPPORTS D’ACTIVITES du Collectif des Femmes, Louvain- La- Neuve, 1998, 1997 et 1996.

Références

Documents relatifs

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des

Lorsque les employé-e-s sont passés au travail à distance aux Philippines au deuxième trimestre 2020, Teleperfor- mance a fourni à certains d’entre eux un kit de modem wifi

L’enfant qui courrait après son présent, et l’adulte qui cherchait son passé, se retrouvent dans un atelier, les yeux fermés, derrière une fenêtre de givre, où le temps

Cette défaveur à l'égard de l'ouvrier étranger s'était exprimée dans les derniers alinéas de l'article 3 de la loi française du 9 avril 1898 : « Les ouvriers étrangers,

Cela concerne principalement des migrants des régions de Kairouan et de Kasserine ; même si ce phénomène est statistiquement minoritaire, il n’en témoigne pas moins

Afin, tout d’abord, d’expliciter pourquoi la ratification de la Convention-cadre a fait l’objet de prises de positions aussi marquées, on esquissera une brève présentation

Ils sont aussi étrangers mais diplômés en France, parfois chercheurs dans des laboratoires prestigieux, sans pour autant parvenir à renouveler leur titre de séjour condition sine

Le pas important vers Ie droit de vote pour tous les immigrés aux élections communales doit être franchi afin de traduire dans les faits la reconnaissance du