Cinéma et Shoah : Portraits de femmes
Mémorial de la Shoah 17, rue Geoffroy L’Asnier 75004 Paris
www.memorialdelashoah.org Centre d’enseignement mul!média Tél. 01 53 01 17 03
cem@memorialdelashoah.org
Crédits photos Couverture : Tamasa
Page 2 : Jean-Michel Vlaeminckx / Benoît Jacob Editions
Métro
Saint-Paul, Hôtel de Ville, Pont-Marie Bus
67,69,76,96, Balabus
Le Centre d’enseignement mul*média propose un rendez-vous mensuel de deux heures, au cours duquel historiens, cri*ques, spécialistes du cinéma explorent la rela*on par*culière qui existe entre le cinéma et la Shoah.
Animée par Ophir Lévy, doctorant à Paris I et chargé de cours en études cinématographiques à Paris III, chaque séance se déroule en deux temps : une conférence illustrée d’extraits de films, suivie d’un débat avec le public.
Entrée libre
Réserva!on obligatoire au 01 53 01 17 03 ou cem@memorialdelashoah.org
Les jeudis 27 septembre, 18 octobre, 15 novembre, 6 décembre 2012, 10 janvier, 31 janvier, 21 février, 21 mars, 11 avril, 16 mai et 6 juin 2013 à 18h30
Quelles places les femmes occupent-elles au sein de l’imaginaire de la persécu*on et de l’extermina*on des Juifs européens ? Alors qu’après-guerre, l’image type du déporté est celle d’un homme résistant, ce sont essen*ellement des témoignages de femmes qui sensibilisent l’opinion au thème de la déporta*on et au sort tragique des Juifs. Dans le milieu très masculin du cinéma de ce=e époque, c’est également une femme qui tourne à Birkenau la première fic*on consacrée à l'univers concentra*onnaire. Y’a-t-il eu une expérience spécifiquement féminine de la Shoah ? Existe-t-il une approche par*culière de ce=e ques*on de la part des réalisatrices, des actrices et des témoins qui s’en sont saisies ?
Concepon du cycle : Laurence Voix, Marie-Hélène Joyeux et Ophir Lévy
Les Jeudis Cinéma du Cem
Jeudi 27 septembre 2012 à 18h30
Etre une femme pendant la Shoah
Dans l’imaginaire de nos sociétés sous influence masculine, la vie des femmes dans la guerre est essen*ellement vue à travers le prisme des violences subies. Or la réalité est bien plus complexe. La guerre et la Shoah ont bouleversé la vie des femmes juives qui ont dû faire preuve de capacités d’adapta*on, d’improvisa*on et de courage pour assurer leur survie et celle de leurs proches. Quelles ont été leurs réponses aux situa*ons extrêmes qu’elles ont vécues ? Existe-t-il des spécificités féminines à résister, à survivre et à se reconstruire ? avec Annee Wieviorka, historienne
Jeudi 18 octobre 2012 à 18h30
L’image et son absence. Souvenirs de femmes dans Shoah
Dans Shoah de Claude Lanzmann, alors que le champ visible se définit par l’absence, les souvenirs de femmes donnent lieu à une présence acous*que variée, où s’entremêlent des voix qui témoignent, chantent, traduisent, et qui apparaissent dans les récits d’hommes. L’objec*f de ce=e séance, outre une analyse détaillée des différentes représenta*ons de la femme dans le film, sera d’étudier les rushes des sept survivantes interviewées lors du tournage et de s’interroger sur l’absence de ces récits dans le montage final.
avec Jennifer Cazenave, docteure en études cinématographiques
Jeudi 15 novembre 2012 à 18h30
Anne Frank : de l’écrit à l’écran
En me=ant en regard le Journal d’Anne Frank et ses adapta*ons cinématographiques, en puisant également dans les réappropria*ons de ce=e histoire par d’autres formes de culture populaire (du *mbre au manga) ou encore l'espace public, ce=e séance s’interrogera sur ce que ces mul*ples déclinaisons ont retenu de ce monument li=éraire. Comment les films, en érigeant Anne Frank en figure archétypale de l’innocence persécutée, vont-ils gommer les traits singuliers de ce=e voix dans la « Nuit » ?
avec Florian Torres, scénariste et enseignant en cinéma
Jeudi 6 décembre 2012 à 18h30
Une femme pionnière : Wanda Jakubowska
Ce fut le jour même de son arrivée à Birkenau, où elle fut déportée en 1943, que Wanda Jakubowska décida qu’elle ferait un film de son expérience. Quatre ans plus tard, elle tournait La Dernière étape, qui allait s’imposer pendant de longues années comme le film de référence sur la déporta*on. Puis, dans La Fin de notre monde (1964), Jakubowska interrogea le devenir de la mémoire et du site d’Auschwitz. Portrait d'une cinéaste pionnière et d'une femme au parcours hors du commun.
avec Ania Szczepanska, maître de conférences en histoire du cinéma à l’Université Paris I
Jeudi 10 janvier 2013 à 18h30
Marceline Loridan-Ivens, l’insoumise
« J’ai 15 ans, l’âge du trauma*sme. On a toujours l’âge de son trauma*sme. », écrit Marceline Loridan-Ivens au sujet de sa déporta*on en 1944 à Auschwitz. La vie de ce trublion rebelle à tout, hantée par la Shoah, s’illumine suite à sa « rencontre fortuite » avec le cinéma. Elle en *re une œuvre pleine d’audace et de poésie. Voyage à travers sa mémoire, son histoire familiale marquée par la mort du père en déporta*on, ses combats de femme et ses films.
avec Marceline Loridan-Ivens, cinéaste
Jeudi 31 janvier 2013 à 18h30
Marguerite Duras : le cinéma de
« l’indisible »
Il existe un lien fort entre le cinéma et les œuvres de Marguerite Duras. Son écriture cinématographique est très proche de son écriture li=éraire dont les thèmes de prédilec*on sont l’amour, la sensualité féminine, la mort et la destruc*on. La Seconde Guerre mondiale, la déporta*on en 1944 de son mari, Robert Antelme, et surtout la Shoah ont marqué d’une empreinte indélébile son existence, et par conséquent, son œuvre aussi bien li=éraire que cinématographique.
avec Chris-ane Blot-Labarrère, maître de conférences et vice-présidente de la Société Marguerite Duras
Jeudi 21 février 2013 à 18h30
Carte blanche à Chantal Akerman
Cinéaste de tous les genres (de la fic*on au documentaire en passant par le cinéma expérimental et les installa*ons) dont elle revendique la porosité des fron*ères, Chantal Akerman fait confiance à son ins*nct et à son regard pour ques*onner les thèmes qui lui sont chers : l’iden*té juive, l’enfermement, l’exil. Enfant de la deuxième généra*on, son œuvre, en par*e autobiographique, ne se limite pas à une mémoire de la Shoah.
avec Chantal Akerman, cinéaste
Jeudi 21 mars 2013 à 18h30
Gila Almagor : le visage d’une mémoire israélienne tourmentée
L’actrice Gila Almagor figure dans nombre de films qui, des années 1960 à nos jours, ont cons*tué les grands succès du cinéma israélien. A plusieurs reprises, elle y a incarné des personnages associés à la mémoire de la Shoah, y compris celui de sa propre mère dans L’été d’Aviya et Under the Domim Tree où les zones d’ombre de son histoire familiale se révèlent symptoma*ques du rapport obsessionnel
qu’entre*ent la société israélienne avec le souvenir de la Shoah.
avec Georges Bensoussan, historien
Jeudi 11 avril 2013 18h30
Résistantes juives
Les femmes ont longtemps été oubliées de l’historiographie et de la mémoire collec*ve de la résistance. Etre juive a cons*tué un obstacle supplémentaire à la reconnaissance de leur engagement et ce, jusqu’aux années 1970. Leur histoire reste encore à écrire. Du sauvetage d’enfants aux agents de liaison, quelles représenta*ons le cinéma a-t-il donné de leurs rôles et de leurs mo*va*ons variés ?
Intervenant en cours de confirma-on
Jeudi 16 mai 2013 à 18h30
Figures maternelles
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les mères juives ont été confrontées à des situa*ons inhumaines dont elles ont pu difficilement parler. Ainsi, dès après- guerre, le cinéma dresse-t-il des portraits de femmes promenant des berceaux vides ou a=endant en vain le retour d’enfants à jamais disparus. Comment traite-t-il de ces trauma*smes ? Comment, au-delà du clivage masculin/féminin, u*lise-t-il la figure tradi*onnelle de la mère ? Et pourquoi ?
avec Eva Weil, psychanalyste
Jeudi 6 juin 2013 à 18h30
Briser les tabous
Dans les années 1960-1970, de nombreuses œuvres li=éraires et cinématographiques ont développé un discours, souvent creux, sur l’éro*sa*on du pouvoir, faisant du nazisme le lieu de tous les défoulements et transgressions, comme l’a relevé l’historien Saul Friedländer. Pourtant, sous le poids de la honte, de la culpabilité et de la morale, des sujets comme les violences sexuelles au sein du monde
concentra*onnaire sont difficilement traités.
Comment le cinéma peut-il échapper aux stéréotypes qu’il a lui-même créés ?
Avec Pauline Le Diset, scénariste et enseignante en histoire du cinéma