Rencontres anatoliennes
Etudes des fleuves Etudes des fleuves Etudes des fleuves Etudes des fleuves
d’Asie Mineure d’Asie Mineure d’Asie Mineure d’Asie Mineure
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Le fleuve à l’échelle locale Le fleuve à l’échelle locale Le fleuve à l’échelle locale Le fleuve à l’échelle locale
De l’espace régional au territoire de la cité De l’espace régional au territoire de la cité De l’espace régional au territoire de la cité De l’espace régional au territoire de la cité
13 octobre 2010 13 octobre 2010 13 octobre 2010 13 octobre 2010
Résumés des interventions
«««« Depuis des milliers d’années on passe l’e Depuis des milliers d’années on passe l’e Depuis des milliers d’années on passe l’e Depuis des milliers d’années on passe l’eau à cet endroit au à cet endroit au à cet endroit au à cet endroit » » » » F. Cumont dans le Pont et la Petite Arménie (1900) F. Cumont dans le Pont et la Petite Arménie (1900) F. Cumont dans le Pont et la Petite Arménie (1900) F. Cumont dans le Pont et la Petite Arménie (1900)
Véronique Krings (université de Toulouse)
En 1900, Franz Cumont (1868-1947) est déjà l’homme des Mystères de Mithra, pas encore celui des Religions orientales. Au printemps de cette même année, il entreprend, en compagnie de son frère Eugène, un militaire, un voyage d’exploration qui les mène de Samsoun à Trébizonde, de l’embouchure de l’Halys à la vallée supérieure de l’Euphrate, à travers la région du cours moyen et supérieur du Yeshil Irmak (Iris) jusqu’au Kelkid Irmak (Lycus). Il s’agit d’une région alors peu explorée par les archéologues, mais déjà parcourue par les voyageurs.
Le savant part à la recherche des racines micrasiatiques de Mithra. Il rentre avec une large moisson de relevés épigraphiques, des notes de voyage ainsi que des photographies qui donneront lieu entre autres à la publication des volumes 2 et 3 des Studia Pontica (1906 et 1910), le volume 2 étant accompagné de cartes dressées par Eugène.
Notre idée est d’étudier, dans les œuvres publiées, mais également à travers les archives conservées à l’Academia Belgica de Rome, la place que les fleuves occupent dans la représentation que Cumont, « homme de cabinet » et « homme de terrain », se fait et donne du Pont et de la Petite Arménie.
Remarques sur la navigabilité des fleuves d’Asie Mineure Remarques sur la navigabilité des fleuves d’Asie Mineure Remarques sur la navigabilité des fleuves d’Asie Mineure Remarques sur la navigabilité des fleuves d’Asie Mineure
dans l’Antiquité dans l’Antiquité dans l’Antiquité dans l’Antiquité
Hélène Roelens-Flouneau (université de Paris-Ouest et LMU Munich)
La question de la navigabilité des fleuves du monde grec dans l’Antiquité a été jusqu’ici peu étudiée si l’on exclut l’étude de Kl. Freitag sur les fleuves navigables de Grèce, et celle de S. Le Bohec sur les fleuves de Macédoine. Les voies d’eau, on le sait, permettaient pourtant de transporter en une seule fois et à moindres frais d’importantes quantités de marchandises. Il n’y a donc aucune raison que l’Asie Mineure, qui est irriguée par un remarquable réseau fluvial, ait échappé à ce phénomène. L. Robert a ponctuellement attiré l’attention sur ce sujet à travers l’étude des monnaies. Je me propose de reprendre systématiquement cette question.
Étant donné l’ampleur du sujet, la communication s’attachera à proposer une première synthèse des sources antiques littéraires et numismatiques à notre disposition et mettra en lumière les problèmes soulevés par ces sources.
La Cilicie Trachée et ses « La Cilicie Trachée et ses « La Cilicie Trachée et ses «
La Cilicie Trachée et ses « fleuves fleuves fleuves fleuves »»»»
Emmanuelle Goussé (CREHS, université d’Artois)
La Cilicie Trachée est une région essentiellement montagneuse hormis une fine bande côtière. Les cours d’eau la traversant ont bien souvent creusés de profondes vallées, lieux privilégiés de l’implantation humaine. Nous étudierons ces « fleuves » et leurs rapports au territoire à l’échelle régionale, mais aussi locale, à l’aide de sources littéraires, épigraphiques, archéologiques et numismatiques. Il s’agira, entre autres, de s’intéresser à leurs caractéristiques, à leurs traversées, aux activités leur étant liées et à leurs représentations. Le Kalykadnos, célèbre pour être le lieu où se noya l’empereur germanique Frédéric Barberousse en 1190, sera au centre de cette étude. Ce fleuve d’environ 260 km de long est le plus important de la région. Je présenterai également quelques éléments de réflexion sur les autres grands cours d’eau de Cilicie Trachée.
Réseaux fluviaux et mise en valeur des territoires civiques Réseaux fluviaux et mise en valeur des territoires civiques Réseaux fluviaux et mise en valeur des territoires civiques
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Franck Prêteux (université de Paris IV-Sorbonne)
Suivant l’exemple donné par Homère dans l’Iliade, les sources littéraires de l’antiquité ont fréquemment évoqué les peuples et les cours d'eaux de l’Asie mineure. A partir de la période classique, ils ont ajouté à leurs listes les principales cités grecques des régions décrites.
Dans la région des Détroits la présence des Grecs est attestée depuis le VIIIe siècle. A partir de la côte, des poleis se sont constituées sur la façade littorale de la Propontide.
Tributaires d'Athènes au sein de l’archè du Ve siècle, les cités des Détroits ont compté parmi les principaux contributeurs du monde grec. Les historiens ont tenté d’expliquer la richesse des cités des Détroits, principalement Byzance et Cyzique, par les droits issus de la navigation en Propontide et dans le Bosphore. Le contrôle d’un arrière-pays agricole fertile et dans la plupart des cités les pêcheries ont amené des profits considérés secondaires.
Or, aux yeux des Hellènes, c’est bien la prospérité de la chôra qui assure durablement la richesse d’une cité. Rares sont les témoignages sur la place des cours d'eau dans l’organisation des territoires de ces cités. Strabon donne aux fleuves, qui coulent en direction de la Propontide, le rôle de frontières entre les régions du nord de l’Asie mineure : la Troade, la Phrygie hellespontique, la Mysie, la Bithynie. Les délimitations de ces espaces régionaux sont pourtant encore largement discutées, tant se juxtaposent et se mélangent des acceptions mythiques et les évolutions aux époques classiques et hellénistiques de ces termes géographiques. La Mysie elle-même ne se découvre pas facilement et sa délimitation vers l'intérieur des terres au sud est largement incertaine. Aussi, employais-je l’expression de
« zone mysienne » pour me livrer à une étude des réseaux fluviaux, qu'on remontera de leur embouchure en Propontide jusqu’aux zones de confluence des principaux cours d’eau en amont. Je dépasserai alors le cadre strict du territoire de Cyzique, principale cité de la région, pour examiner dans une optique régionale l’articulation entre réseaux hydrographiques et territoires civiques.
Cette étude s’appuie sur la documentation littéraire, principalement les œuvres des historiens locaux de la région des Détroits et les scholies aux Argonautiques d’Apollonios de Rhodes. Les témoignages épigraphiques et les monnaies frappées dans les cités de la zone mysienne sont également utilisés pour montrer deux particularités de la place des réseaux hydrographiques dans la région des Détroits.
Tout d'abord, le paysage de la région est marqué par l’existence de lacs à une quinzaine de kilomètres du rivage de la Propontide. Alimentés par les réseaux hydrographiques, ces lacs modifient l'intérêt et l'utilisation des fleuves par les habitants de leurs rives. Cette articulation particulière entre fleuves et domaine lacustre est un thème de recherche fructueux.
La deuxième piste de recherche concerne la représentation du fleuve dans les sources locales. S’il n'est pas simple de mettre en avant des représentations figurées, on peut se tourner vers des « représentations mentales » collectives. Dans les cités de cette région, l’onomastique a livré de nombreux anthroponymes tirés des noms de cours d'eau et les mythes locaux conservent aux fleuves un rôle structurant du paysage, parfois aussi d’acteur de la légende.
Ce sont autant d’indices montrant la place essentielle tenue par les fleuves dans la
« zone mysienne », qu’on considérait jusqu’à présent avant tout comme une littoral maritime dédié aux échanges entre le Pont-Euxin et l’Egée.
Un nouveau cours d’eau dans la cité de Gang Un nouveau cours d’eau dans la cité de Gang Un nouveau cours d’eau dans la cité de Gang
Un nouveau cours d’eau dans la cité de Gangra ra ra----Germanicopolis ra Germanicopolis Germanicopolis Germanicopolis en Paphlagonie
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Fabrice Delrieux (université de Savoie)
Au début du IIIe siècle ap. J.-C., la cité de Gangra-Germanicopolis s’est livrée, aux dires de Louis Robert, à « une orgie de monnayage ». Parmi les nombreuses séries produites alors figurent deux émissions connues de longue date et portant les images de cours d’eau arrosant la région : l’Halys et le Xanthos. Or, la mise en vente récente d’un bronze germanicopolitain inédit vient révéler l’existence un troisième dieu-fleuve : le Podolimos. Son apparition, entre autres enseignements, fait désormais de Gangra-Germanicopolis une des rares cités d’Asie Mineure à nommer autant de cours d’eau sur ses monnaies.
Le Caÿstre et Ephèse Le Caÿstre et Ephèse Le Caÿstre et Ephèse
Le Caÿstre et Ephèse : ressource pour l’é : ressource pour l’é : ressource pour l’é : ressource pour l’économie ou danger conomie ou danger conomie ou danger ? conomie ou danger ? ? ? Un exemple de représentation mentale d’une rivière
Un exemple de représentation mentale d’une rivière Un exemple de représentation mentale d’une rivière Un exemple de représentation mentale d’une rivière
François Kirbihler (université de Nancy 2)
La communication examine la place du Caÿstre dans les légendes et les monnaies. Par ailleurs, si la rivière a constitué une ressource importante dans la mise en valeur agricole de la vallée, elle a aussi par ses fréquentes crues et l’alluvionnement représenté un souci pour les Ephésiens, souci partagé par l’autorité impériale comme le prouvent les grands travaux entrepris sous Hadrien.
