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Les courants migratoires en Suisse à partir du haut moyen âge
SAUTER, Marc-Rodolphe
Abstract
A la fin de la période des "invasions" la carte ethnique de la Suisse gallo-romaine a été modifiée: l'expansion des Alamans germaniques coupe en deux le domaine latin (Romands - Réto-Romanches). A partir de là les migrations n'ont été que d'importance secondaire (Walsers, etc.) et sont remplacées par des mouvements moins massifs (activités guerrières, émigration de jeunes hommes au service étranger, etc.) mais aux conséquences démographiques et génétiques certaines. L'émigration de nombreuses familles suisses n'a été que partiellement compensée par l'immigration de travailleurs étrangers (Allemands, puis, plus récemment, Méditerranéens).
SAUTER, Marc-Rodolphe. Les courants migratoires en Suisse à partir du haut moyen âge.
Archives suisses d'anthropologie générale , 1976, vol. 40, no. 1, p. 2-9
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101501
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2 COLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE
Marc-R. SAUTER - Les courants migratoires en Suisse à partir du haut moyen âge.
Il est difficile de se faire une idée juste des mouvements de population qui ont, au cours du haut moyen âge, retenu l'attention des chroniqueurs et qui ont fait donner à cette période, par les auteurs allemands, le nom de n Volkerwanderungszeit » (époque des migrations des peuples) et parfois, en français, celui d'époque des invasions. Les effets produits par ces mou
vements, ou par certains d'entre eux, sur les sociétés installées dans les territoires gouvernés par ce qui restait de la puissance romaine, ont entraîné des exagérations évidentes, en ce qui concerne la masse des immigrants, le rythme de leur migration et l'importance de leurs destructions. D'une
coLLoSuE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATTON SUTSSE J
façon générale ils ne se sont pas exprinrés sur les conséquences démogra- phiques de ces événements. Toutefois on dispose de quelques données his- toriques ou archéologiques qui permettent de préciser la nature et les consé- quences des migrations.
On sait en
tout
cas que dèsle IIIe
siècle ap. J.-C. tes Alamans venus dela
Germanieont
pénétré de forceà
travers Ie Lirnesqui était
censé protéger l'empire romain au nord de l'Helvétie et ont traversé cettç région àun
rythme assez rapide., .tazziant,pillant et
détruisant les villeset
les campagnes.Il
en est résulté de lourdes pertes en vies humaines, des exodes,entrainant des changements dans la répartition des populations et dans la structure démographique
et
donc aussi génétiquede
celles=ci. Mais cespremières incursions
n'ont
probablement pas-
ou très peu-
apportéd'éléments nouveaux, racialement et généticluement parlant, dans la popu- lation résidente.
La
poussée des Alamansreprit
périodiquement àla fin du
rIIeet
au rve siècle, mais surtout à partir de la seconde moitié du ve siècle, transfor- mant peu à peu la réalité politique, administrative, sociale et linguistique dela
Suisse orientaleet
centrale, imposant leur présence sousla
forme d'une couche prédominante (avant de devenir féodale) de langue germanique, alors que les principales villes fortifiées (par exemple: Arbon, Oberwinterthur, Zt;-rich, Windisch, Ztrzach, Augst, Bâle, Olten, Soleure, Avenches) conti- nuaientà vivre
dansla
tradition gallo-romaine.It y
auraitlà un
sujet d'étude:mettre en
évidence les différences anthropologiques entre les populations rurales otr les traits alamans s'introduisent et les populations citadines exemptées de ce r< métissage >.Si les Alamans ont, par leur dynamisme brutal, inspiré
la
terreur en Gaule et en Helvétie,il
n'en a pas été de même, pour la Suisse occidentale, de leurs parents germaniques les Burgondes (Bwrgwnder). Yenalui
ausside
Ia
Germanie rhénane, mais antérieurement des bords méridionaux dela
Baltique (après avoir traversé celle-ci), ce peuple, après avoirdû
se défend.re contre la pression des Huns qui menaçaient son royaume d.e Worms, cherche à gagner I'intérieur de la Gaule. -Battu déiinitivement par le géné-ral romain Aétius
eî
436,il
subit la loi du vainqueur, qui oblige les survi- vants à migrer vers le sud, dans un territoire de l'empire qui pouvait les recevoir et dont ils seront chargés d'assurer la garde. Ce territoire, c'est laS apaudia des chroniqueurs.
Ce terme géographique, qui a donné le nom de la province de Savoie, a suscité
toute une littérature de controverse, certains historiens affirmant I'identité de la Savoie et de la Sapaudia
- ce qui aurait signifié que les premiers Burgondes se.seraient
4 coLLoSuE: ANTHROPOLOGTE DE LA POPULATION SUTSSE
établis au sud du Léman et du Rhône
-, tandis que d'autres, qui semblent avoir plus d'arguments, voient la première installation burgonde au nord, dans le Pays de Vaud, et dans le département de l'Ain. Nous adopterons ici cette idée, qui a aussi pour elle des confirmations archéologiques et même anthropologiques.
C'est donc entre le Jura et le Léman que les autorités romaines
attri-
buent une part des terres cultivables. Cette indication prouve que 1a den- sité du peuplement gAllo-romain était relativement faible.Tout démontre qire le peuple burgonde, soumis à un roi propre, sut assez bien s'adapter à son nouveau milieu pour que, profitant des circonstances,
il ait
pu rapidement prendre une position prépondérante.En 46r le
roides Burgondes reçoit l'autorité civile
et
militaire sur .tout le territoire et ses habitants, quels qu'ils soient' C'est le début de leur dernier royaume, qui, une fois Genève, puis Lyon prises comme capitales, verra les Burgondes étendre leur emprise jusqu'à Nevers,à
Arles,à
Marseille,d'un
côté, et jusqu'à Avenches et Bâle, de l'autre. Royaume éphémère puisqu'il s'écrou- lera en 534 sousla
puissance des Francs.Il
n'en reste pas.moins que les Burgondesont
marqué d'une très forte empreintela
Suisse occidentale,tant par
leurs apports positifs(loi
Gombette,leur
intégration pacifique dans la population indigène) que par ce qu'ils ont cédé: c'est le cas de leur langue germanique, qu'ilsont
abandonnée assezvite
auprofit du
bas-latin,
préparant ainsila
Suisse romande. C'est pourquoi nous avons .un peu insisté sur leur histoire, malgréla part
relativement limitée q.u'y ajoué
la
migration, remplacée par l'expansion progressiveet la
conquête plus militaire Que démographique.D'autres courants migratoires ont eu lieu qui ont contribué à façonner quelque peu
le
peuplement dela
Suisse. Les Lombards (Langobard.en), venus de I'est par le Frioul, ont exercé une influence sur le Tessin, alors que leurs incursions au nord des Alpes n'ont eu qu'un caractère guerrier fugace. Les Francs (Franken), devenus les maîtres, durent constituer au moins des colonies réparties dans le pays. Plus tard, à partir du xe siècle, les Hongrois ont traversé certaines parties dela
Suisse, détruisant entre autres le couvent de Saint-Gall, mais sans s'installer.Il
faut, sanss'y
arrêter, mentionnerle
faux problème d.es Sarrasins.On sait que la présence ou le passage brutal de troupes qualiflées de sarra- sines est attestée au xe siècle dans les marches méridionales de la Suisse, en Valais (sac de Saint-Maurice d'Agaune) et surtout aux Grisons (pillage de l'évêché de Coire), et que pendant quelque temps ils assurèrent la garde des cols alpins pour le compte du roi d'Itatie. Leur nom n'a pas de signi- fication ethnique définie, sinon pour indiquer qu'ils étaient, au départ de
col.loguE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 5
la
Méditerranée, composés en majorité d'Arabes de toutes provenances, mêlés certainement de toutes sortes de gens d'autre origine. On a voulu leur.attribuer une influence sur les zones qu'ils ont occupées, en déchiffrant une étymologie sémitique dans des toponymes valaisans (Allalin, Monte- Moro, Mischabel, par exemple) et en reconnaissant sur des habitants actuels de certaines vallées latérales méridionales du Valais (Isérablès, Val d'Anni-Viers, etc.) des caractères anthropologiques méditerranéens prononcés; le sur- nom de <Bédjuis> dont se vantent les gens d'Isérables est censé authentifier cette influence génétique. Rien.ne permet d'accepter de telles afûrmations.
On admet qu'au vI9 siècle une grande partie du Plateau suisse se pré- sentait comme une sorte de n no man's land > oir les Alamans pouvaient nomadiser en toute liberté.
La
résistance que tentèrent de leur opposerles Burgondes
fut
brisée en 610 (bataille de Wangas). Leurs vainqueurs alamans purent continuer à s'étendre le long de l'Aar puis en direction des Alpeset
deI'Italie.
C'est cette expansion inexorable qui a détruit l'unitéde la Suisse gallo-romaine en en rejetant les restes à I'est (le monde rétique
puis
réto-romanche)et à l'ouest (le
monde burgonde,puis
romand).C'est dire l'importance historique
et
culturelle de cette périodeet
sonimpact sur la formation de la Suisse médiévale et moderne.
Le processus de christianisation du pays, qui a commencé dès Ie début
du
tve siècle dansla
région lémanique, ne se fera (dansllest du
pays)qu'à
partir
du ve siècle mais surtout au vue siècle, avec les missions des moines irlandais parmi les Alamans. Leurs succès eurent pour effet detisser dans
tout le
paysun
réseau de centres religieuxet
de paroisses,contribuant ainsi, sur
le plan
socio-politique,à
structurerun état et
àfixer
un
peuple.La
soumission de celui-ci à l'empire carolingien marquela fin
du haut moyen âge. Ce n'est pas pour autantla fin
de lexpansion alamanne, puisqu'on sait qu'ils se sont infiltrés par les cols alpins dans leHaut-Valais
et
dans les vallées grisonnes.Il
n'cn restc pas moinç quc, du point dc vuc qui est lc nôtrc, le dôbut du moyen âge proprementdit
est une période de stabilisa"tion. Le système féodal, qui se cristallise sur la base des différenciations sociales découlantde la
stratification ethnique (immigrés germainssur
indigènes gallo- romains), a pour conséquence majeure de fixer le peuple dans la juridiction du seigneur, dans les bourgs ou dans les fermes.Faut-il
alors renoncer à parler de mouvements de population pend.ant le moyen âge? On ne peut le faire qu'en changeant d'échelle dans la mesure'
deces mouvements.
Il
ne s'agit plus de migrations de peuples (de Vôl,ker-.
uand,erungen) mais de déplacements plus discretset'plus
localisés: créa-6 COLLOOUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE
tions de < villeneuves ri par
un
seigneurqui y
installeun
contingent des bourgeois et des serfs dontil
dispose; exodes de faible amplitude provoqués par les guerres féodales dévastatrices et leurs séquelles (la famine). Du reste ces guerres constantes se traduisaient par les raids de bandes armées qui, par leurs actiohs contre les populations civiles (massacres, viols), ont eudes conséquences démographiques et génétiques multipJes. Les pestes et autres épidémies ont creusé aussi des videset
mis en branle des migrations defaible ampleur, certes, mais dont
la
répétition a dû influer sur l'histoire anthropologique de notre pays.Il faut
mentionnerici un
mouvement migratoire particulier, d.ontI'histoire est assez bien connue
et
dont on peut saisir encoie les consé- quences dans quelques régions dela
Suisse: nous parlons des Walsers.Ces habitants de la haute vallée du Rhône (le Haut-Valais) ont été soumis dès le xure et le xrve siècles, à une sorte d'explosion migratrice, dont les causes ne sont paS connues mais qui doivent être d'ordre démographique et économique. Elle a abouti au départ de groupes, probablement restreints, dans plusieurs directions: vers
le nord
(Oberland bernois),le sud
(val d'Ossola,val
Gressonney), vers l'ouest (région de Chamoriix?), vers l'est, à travers le massif du Gotthard (val d'Urseren) et le Tessin (Bosco-Gurin) jusque dans les Grisons, le Liechtenstein, le Vorarlberg et le Tirol.Ces Walsers ont
le
plus souvent conservé, au cours des étapes nom- breusesde
leurs déplacements,leur identité
communautaire,d'oir la
création, d.ans certaines régions,et
surtout dansla
zone réto-romanche,d'un
dualisme ethnique, linguistiqueet
culturel. Onn'a
pas été étonné de constater que ce dualisme se traduisait aussi par des différenciations d'ordre anthropologique, tant sur le plan sérologique que sur celui des traits morphologiques.Le bas moyen âge a été l'époque de l'expansion helvétique par conquêtes militaires. Stil ne s'agit pas à proprement parler de migrations, ces déplace- ments de troupes, dont nous avons déjà
dit
les conséquences sur les popu- lations tout entières des régions en cause, doivent avoir joué un rôle dans les fluctuations anthropobiologiques de notre pays.La Réformation et ses suites doivent être citées dans notre perspective, non pas en tant que causes de migration, mais parce que, indépendamment de quelques massacres, elles ont créé des barrières confessionnelles, sociales
et
politiquesqui ont
contribuéà
séparer .des groupes humains, jusqu'à créer des isolats.En outre les divers < refuges r, consécutifs aux manilestations d'intolé- rance religieuse
qui
se sont passées dans certains des pays européenscol.I-oguE: ANTHROPOLOGTE DE LA POPULATION SUISSE 7 (France et Italie surtout) ont amené dans les cantons protestants de nom- breuses familles
qui
se sont rapidement intégréesà
leur population,lui
apportant de nouveaux flux géniques.Les conséquences économiques des périod.es troublées
de la fin
du moyen âgeet
du début de l'époque moderne ont déclenché Ie vaste phé- nomènedu
mercenariatet du
service étrangerqui a
duré quelque dix générations.Là
encore on ne peut parler de vraies migrations, maià force est de constater que le départ et l'absence prolongée de nombreux hommes en âge de reproductiona
certainement eu des effets différentiels sur les diverses régions de notre pays. Les guerres napoléoniennes ont elles aussi entraîné le départ et pour une partie d'entre euxla
mort de contingents helvétiques.La première moitjé du xlxe sjècle a vu l'extinction de ces exodes mas-
culins pour raison
militaire;
maisils ont
été relayés parle
phénomène plus vaste et plus global de l'émigration suisse. Certes ce mouvement, très diversifié, a commencé dès les xvlle-xvrlre siècles, mais c'est surtout dansla
seconde moitié du xrxeet
au début du xxe siècle que I'on assiste aux départs souvent massi{s de Suisses de tous âges et des deux sexes, donc defamilles entières, vers l'étranger,
et
surtout vers I'Amérique.Il
n'est pas nécessaire d'insisterici sur les
conséquencesde cet
appauvrissement démographique où a joué la sélection des plus hardis.Il
a été partiellement compensé par des apports d'immigrés en provenance d.e l'Allemagne à la fin du xrxe siècle.L'exode
rural
constitueun
phénomène migratoire difiusqui
a exercé ses efiets surtout dans les régions de montagne, d'une part, et d'autre part dans les zones urbaines, avec ce que cela signifie, dansla
perspective anthropologique, de modifications somatiques.Enfin notre
générationa
connule
grand mouvement d'immigration des travailleurs étrangers (Italienset
Espagnols surtout) dont une partie a pu se fixer àtitre
définitif. Son impact anthropologique sur la population indigène nefait
aucun doute, et ne doit pas se modifier de manière sensible à la faveur du régime restrictif qui lui est imposé par les décisions populaires d'origine nationaliste.Si, parcourant
tout
ce que nous avonsdit
des mouvementsqui
ont perturbé le déroulement idéalement tranquille dela
population suisse de-puis
la fin
dela
domination romaine, nous cherchonsà
en mesurer les conséquences anthropologiques, nous devons avouer que nous n'en savons pas grand chose.Il
nous manque en effet trop de documents pourapprécier avec précision ces phénomènes, que les textes d'archives ne mentionnent8 col-I-oguE: ANTHROPOLOGTE DE LA TOPULATION SUTSSE
pas ou guère;
il
nous manquela
documentation ostéologique en nombre suffi.santet en
répartition géographiqueet
chronologique satisfaisante pour pouvoir suivre les fluctuations morphologiques.Enfin, pour la période contemporaine et actuelle, nous devons constater
qu'il
a manqué et qu'il manque encore les enquêtes vastes en même temps que serrées qui, combinant les paramètres de toutes sortes, permettraient seules de saisir le mécanisme des transformations qui se passent sous nos yeux.Réswmé.
-
A la fin de la période des < invasions ) la carte ethnique de laSuisse gallo-romaine a été modifiée: l'expansion des Alamans germaniques coupe en deux le domaine
latin
(Romands-
Réto-Romanches).A
partir de là les migrations n'ont été que d'importance secondaire (Walsers, etc.) et sont remplacées par des mouvements moins massifs (activités guerrières, émigration de jeunes hommes au service étranger, etc.) mais aux consé- quences démographiqueset
génétiques certaines. L'émigration de nom- breuses familles suisses n'a été que partiellement compensée par f immigra-tion
de travailleurs étrangers (Allemands, puis, plus récemment, Méditer- ranéens).Zusamruetofassung.
-
Am Ausgang der Vôlkerwanderung hat sich das ethnische Bild der gallo-rômischen Schweiz verândert, indem die sich aus- breitenden germaniàchen Alemanen das lateinsprachige Gebiettief
durch- geschnitten haben (Welsche-
Rhâtoromanen). Jedochist in
der Folge der Migrationnur
noch zweitrangige Bedeutung beizumessen (Walser u.dgl.) ; an ihre Stelle treten weniger umfangreiche Bewegungen (kriegerische Tâtigkeit; Auszug junger Mânner
in
Sôldnerheere oder Kriegsdienst imAusland; usw.),
denenman
nichtsdestoweniger demographische und genetische Auswirkungen bestimmt nicht absprechen darf. Die zahlreichen,im r9, Jh.
weggezogenen Schweizer Familiensind
allerdings durch die eingewanderten Fremdarbeiter (erst aus Deutschland, spâter aus den Mittelmeerlândern)nur
teilweise ersetzt worclen.Swmmary.
-
Towards the end of the Dark Ages, as the " invasions"were subsiding,
the
ethnic mapof
Gallo-roman Switzerland underwent considerable change:the
Latin-speakingterritory
was brokenup
into two separate parts (viz. the Romands and the Reto-Romanches)by
the expanding Germa4-speaking Alamans. Thereafter, migrations werebut
of secondary importance (e.g. Walsers) and gaveway to
more restricted displacements (warlike activities; emigrationof
youirg men enlisting asCOLLOQUE: ANTHROPOLOGIE DE LA POPULATION SUISSE 9
mercenaries or volounteers in foreign armies, etc.), entailing unquestionable demographiç and genetic consequences. The emigration of numerou�
Swiss families during the 19th century was only partly balanced by the immigration of foreign labourers (Germans and, more recently, Mediterran
eans).