Dix-huitième Année.— N° 102 P r i x d u n u m é r o : 1 0 centimes.
P A
Jeudi 24 Décembre 1903 Bureaux: R u e de l a S e r r e , 58
MFEDEBînONHOBLOGERE
S U I S S E
ABONNEMENTS
Un an Six mois:
Suisse . . . . Fr. 6»— Fr. 3»—
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Paraissant le tedl et le Bimste a U duoi-de-fond:
ANN0N6ES
laisses 20 ct., étrangères 25 et. la ligne Offres et demandes de place
10 centimes la ligne.
Les annonces se paient d'avance.
Organe de la Chambre suisse de l'Horlogerie, des Chambres de commerce, des Bureaux de contrôle et des Syndicats professionnels.
Les Consulats suisses à l'étranger reçoivent le j o u r n a l .
Bureau des Annonces: HAASENSTEIN & VOGLER, 32, rue Leopold Robert, CHAUX-DE-FONDS et succursales en Suisse et à l'étranger.
Tentative d'escroquerie
Nous signalions, dans notre numéro du 20 septembre, les exploits d'un nommé M. Baume, qui avait su capter la confiance de quelques fabricants en se présentant à eux comme appartenant à la maison Baume & Cie, de L o n d r e s . Signalé a temps, cet individu fut arrêté à Karlsruhe, deux jours après son passage à Bienne.
Une nouvelle tentative du même genre, mais beaucoup plus audacieuse vient de se p r o d u i r e ; il vaut la peine de la raconter.
Il y a quelques j o u r s q u ' u n individu disant se nommer Marcelo de Mérinac, et donnant comme domicile 9, Portigo de San Martin, à Madrid, faisait visite à quelques maisons d'horlogerie de la Chaux- de-Fonds. II disait être le procuré d'une nouvelle maison d'achat d'horlogerie, ins- tallée depuis deux mois 140, Bue du Tem- ple, à Paris, et dont le chef Carlos Girod, n'était autre que le fils de M. J.-G. Girod, Postas 25-27, à Madrid. Ce jeune homme, ensuite de dissentiments de famille, s'était décidé à travailler pour son compte.
Mérinac fui fort bien accueilli ; on élait très heureux d'entrer en relations d'affaires avec le fils de M. J.-G. Girod, le chef de la maison de Madrid universellement con- nue. Des commandes importantes de mon- tres furent notées et, chose vraiment cu- rieuse, aucun des futurs fournisseurs de Carlos Girod, n'eut l'idée de s'enquérir auprès du représentant, à la Chaux-de- F o n d s , de M. J.-G. Girod... ce qui fut un regrettable excès de discrétion.
Mérinac ne passa que quelques heures à la Chaux-de-Fonds et s'en retourna à Mor- teau d'où il venait. Là aussi il donna des commandes, mais sans entrer dans des dé- tails sur la personnalité de son chef Car- los Girod.
Un fabricant de Morteau, eut l'excellente idée de s'informer, et écrivit à M. J.-G.
Girod. Celui-ci répondit qu'à sa connais- sance il n'existait, à Madrid, aucun Carlos Girod.
O n se trouve donc en présence de deux habiles escrocs qui, connaissant sans doute la naïveté proverbiale de certains de nos
fabricants, ont habilement combiné leur petit roman.
Le plus fort est que Mérinac a eu l'a- plomb d'indiquer M. J.-G. Girod comme référence et a su si bien combiner son affaire que des agences de renseignements confir- ment l'existence de la pseudo maison Car- los Girod, avec apport de vjngt cinq mille francs du dit Mérinac.
Il serait intéressant de savoir comment la bonne foi d e s agences -de renseignements a été surprise.
Une enquête se poursuit à Paris et à Madrid. Elle révélera sans doute que Mé- rinac et Carlos Girod ne sont qu'un.
Mais comment, dira-t-on, ce filou a-t-il eu l'audace d'indiquer la maison J. G. Girod comme référence? C'est très simple.
Quand un acheteur inconnu se présente chez nos fabricants sans donner de réfé- rences, on lui en réclame ; mais s'il en offre on ne les utilise généralement pas, surlout si elles sont ou paraissent être de premier choix.
Beaucoup de fabricants font le raisonne- ment suivant :
Dès l'instant que tel acheteur indique comme références des banques ou des maisons connues pour leur honorabilité et pour leur solvabililé, c'est qu'il est lui- même honorable et solvable ; il est donc inutile de se renseigner!
Ce raisonnement pèche par la base, com- me cela a été démontré dans une foule de circonstances que nous avons eu l'occasion de connaître.
Le cas du Marcelo de Mérinac en est une illustration nouvelle et l'audace de ce filou prouve que nous avons affaire à un personnage connaissant parfaitement les côtés faibles de nos habitudes commerciales.
On confie au premier venu, sans se ren- seigner.
Telle pourrait être la devise de bon nom- bre de nos fabricants.
Information
Les intéressés peuvent demander des renseignements sur les maisons
C a r l o s G i r o d , 140, rue du T e m p l e , P a r i s ,
Marcelo de Mérinac,
9, Portigo de San Martin, M a d r i d , au Secrétariat général de la Chambre can- tonale du Commerce, à la Chaux-de-Fonds.
Le bien de famille insaisissable M. Mongcol, ministre français de l'agri- culture, a transmis au Conseil d'Elat, p o u r le soumettre à son examen, un projet de loi ayant pour but d'introduire dans la législation française l'institution américaine du « h o m e s t e a d » , c'est-à-dire d'appliquer à la petite propriété rurale, dans des con- ditions déterminées, le privilège de l'insai- sissabilité.
Les gouvernements étrangers se pré- occupent, comme par une sorte d'entente internationale, de réagir contre les causes de désagrégation de la pelite propriété foncière et de faciliter l'accès de cette pro- priété aux classes laborieuses par des dis- positions législatives et par des avanlages liscaux ; loi allemande sur les « rentengii- ter», loi danoise sur les biens de « hus- mand », loi anglaise sur les « small hol- dings », lois belges sur les habitations ou- vrières, sur les droits d'enregistrement cl de transcription des immeubles ruraux dont le revenu cadastral ne dépasse pas 200 francs. — La loi française sur les habi- tations à bon marché et la proposition de loi de M. Siegfried sur la petite propriété rurale, votée par la Chambre, ont la même origine, le même b u t : elles tendent à faci- liter à tous la possession d'un foyer et, ce foyer acquis, elles se préoccupent de le protéger, d'assurer sa transmission hérédi- taire.
M. Mougeot juslifie l'opportunité de son projet sur la constitution et le régime du bien de famille par la nécessité de défen- dre la petite propriété rurale conlre la.lici- talion, l'hypothèque, la saisie, qui sont les principaux éléments de d é m e m b r e m e n t , de destruction de la petite propriété fon- cière française. L'insaisissabilité du bien patrimonial entraîne comme conséquence la défense d'hypothéquer : la véritable base du crédit agricole, depuis la création des
caisses de crédit agricole mutuel, doit être le crédit personnel et non le crédit immo- bilier ou hypothécaire, en raison des for- malités et des frais qu'il entraîne pour la réalisation du gage.
D'après le projet du ministre de l'agri- culture, tout chef de famille, jouissant des droits civils, pourra constituer un bien de famille insaisissable d'une valeur inférieure à 0,000 francs. Il pourra vendre ce bien.
Interdire l'inaliénabililé et immobiliser ainsi le bien de famille serait aller trop loin à notre époque, avec les exigences actuelles du crédit. Le défaut de mobilité de la propriété foncière diminue sa valeur vénale. Des dispositions, empruntées à la loi sur les habitations à bon marché, per- mettront d'éviter le partage et le morcelle- ment du bien, ou la licilation au profit d'un tiers. La réduction des droits d'enre- gistrement ou de mutation facilitera l'ac- quisition des petits immeubles à une caté- gorie déterminée d'acquéreurs.
Telle est l'économie générale du projet de loi de M. Mougeot, en vue de faciliter aux classes laborieuses la constitution et la conservation d'un bien de famille. Dans la pensée du ministre, une institution de ce genre, introduite dans les lois, aurait une haute portée sociale : elle contribuerait à arrêter l'émigration de la population ru- rale vers les centres urbains et a favoriser, par un mouvement d'émigration de la pro- priété urbaine, la repopulation des cam- pagnes.
Exposition de Milan en 1905 Nous avons reproduit, dans notre numé- ro du 29 novembre, le programme de l'Ex- position internationale, organisée à propos de l'inauguration du percement du Sim- plon.
Sous la rubrique C, section d'art déco- ratif, figure la m e n t i o n : horloges publi- ques, etc., on ne savait pas si les montres étaient comprises dans cette mention.
Il résulte d'une communication de la Lé- gation d'Italie au Déparlement fédéral du commerce, que la bijouterie et la petite horlogerie ( m o n t r e s ) , seront admises à l'Exposition de Milan, dans sa 15m c classe (orfèvrerie) de la l'° catégorie des Arts dé- coratifs, mais que celte catégorie est réser- vée aux produits nationaux.
Par contre les horloges publiques pour- ront être reçues dans la 2m e catégorie qui est internationale, ou mises en mouve- ment, comme service public, dans les bu- reaux de l'Exposition: ceci, toutefois, après accord préalable avec le comité de l'é- dilité.
Il sera vraiment intéressant de voir ex- posée dans les vitrines de l'Exposition de Milan, les produits de l'industrie horlogère nationale italienne dont nous entendons parler pour la première fois et qui, s'ils sont authentiques, pourraient bien se ré- duire aux montres genre Roskopf, remon- tées à Côme.
Celte affirmation de l'horlogerie nationale italienne n'en est pas moins symptomali- que des tendances à l'éparpillement de notre industrie.
La Suisse et le marché chinois (Gel article, qui fait suite à celui que nous avons déjà publie sur les intérêts commerciaux de la Suisse en Sibérie, est du à l'un de nos com-
patriotes qui a vécu longtemps à l'étranger et qui a fait de ces questions l'objet d'études spé- . cinles.)
Récemment, un journal de notre ville, pu- bliait en quatrième page l'annonce suivante:
«Une grande fabrique de montres désirant éta- blir des maisons de vente en Chine et au Japon cherche un jeune homme de 25 à 28 ans, bon commerçant, parlant anglais et possédant quel- ques connaissances techniques. S'adresser, etc.»
Nous félicitons cette fabrique de montres de son intelligente et opportune initiative, surtout en ce qui concerne son désir de se créer de nou- veaux débouchés en Chine. Et nous espérons que cet exemple sera suivi par d'autres indus- triels suisses.
La Chine est le plus important des Etats indé- pendants de l'Asie ; ses dix-huit provinces repré- sentent une superficie sept fois équivalente à celle de la France, et le chiffre de sa population est évalué à plus de quatre cents millions d'ha- bitants ; elle peut donc offrir des débouchés con- sidérables à notre commerce.
Il ne saurait être question de faire ici une étude de cet immense empire. Le but de cet arti- cle est seulement de montrer la place que le com- merce suisse pourrait prendre dans les transac- tions entre l'Europe et la Chine.
L'agriculture est particulièrement en honneur parmi les Chinois, la propriété très divisée, les instruments de travail primitifs; mais grâce à la fertilité naturelle du sol, à leur activité et à l'es- prit d'association, les Chinois en tirent de gran- des ressources : froment, millet, canne à sucre, coton, mûrier, jute, bambou. Les deux produc- tions principales sont le riz et le thé, qui sont une source de revenus considérables.
Les richesses minières de la Chine sont très grandes, mais nous commençons à peine à les connaître ; pour ne point enlever de bras è l'a- griculture, les empereurs avaient jusqu'ici re- fusé d'en autoriser l'exploitation. Depuis quel- ques années, lq mouvement est donné et diffé- rentes sociétés se constituent qui cherchent à obtenir des concessions de mines. La région du Chan-Si et du Chien-Si tient en réserve des pro- visions de houille qui passent pour être les plus considérables du monde entier. Dans la province de Hu-Nan se trouve près de Kwei-Lin une très importante mine de fer, et le cuivre, le plomb, le zinc, le cinabre existent dans plusieurs pro- vinces. Le sous-sol de l'empire du Milieu recèle donc les productions minérales nécessaires à l'industrie.
Cette dernière se trouve actuellement dans les meilleures conditions possibles de développe- ment. La Chine doit s'outiller ; pour cela, elle devra recourir à l'étranger, et pour son outil- lage et pour son personnel directeur. Cette pé- riode sera des plus fructueuses pour l'industrie étrangère; nous souhaitons vivement que la Suisse sache prendre part à cette évolution, à laquelle les voies de communication contribue- ront largement; en aidant au développement des entreprises minières, industrielles, agricoles. Par son immensité, la Chine réclame des voies de communication rapides et peu coûteuses, devant donner plus de cohésion à de nombreux centres populeux.
Jusqu'à présent, les grandes routes commer- ciales intérieures étaient les cours d'eau : sur le Yang-Tsé, la navigation à vapeur remonte jus- qu'à I-Tchang (plus de 1000 kilomètres de la mer, soit distance de Marseille à Rouen environ) et les autres fleuves tels le Hoang-Ho, lePeï-Ho, etc. rendent de grands services. Mais, après des débuts difficiles, l'élan est maintenant donné pour la construction des voies ferrées : Pékin est uni à Tien-Tsin, d'où la ligne remonte à Mouk- den et se raccorde à Karbin au transsibérien.
Les Anglais ont obtenu la concession de plu- sieurs lignes, entre autres celle de Shang-Haï à Nanking ; les Français construisent les chemins de fer de Haiphong à la ville de Iun-Nan et de Pakhoï à Langson ; les Américains ont la ligne de Hankow à Canton, et les Belges ont obtenu l'importante concession de la ligne de Peking à Hankow, passant par Haï-Fong et ayant plu- sieurs embranchements. Les concessions de che- mins de fer accordées jusqu'à présent en Chine comprennent un total de 11,440 kilomètres.
La Suisse n'a pas de traité de commerce avec la Chine. Or, le traité anglo-chinois, signé à Shang-Haï, le 5 septembre 1902, a apporté des innovations ou des modifications si profondes au régime des relations du Céleste empire avec l'ex- térieur que la plupart des puissances, s'inspirant de cet exemple, négocieront sans doute des con-
ventions nouvelles réglant leurs relations com- merciales avec la Chine. La Suisse, elle aussi, voudra certainement profiler de cette occasion pour obtenir quelques avantages dans un pays qui vient enfin de s'ouvrir au commerce euro- péen et offre un champ d'exploitation sans li- mite. L'Europe va assister au développement économique de la Chine. Ce débouché est appelé à devenir un des meilleurs du globe, et la hâte que les puissances industrielles et commerciales mettent pour y prendre pied est de nature à nous fuire réfléchir sérieusement.
Les principaux objets d'importation sont ac- tuellement les suivants: les bougies, l'horloge- rie, les machines, la mercerie, les produits ali- mentaires, la quincaillerie, les savons, les co- tonnades, les couleurs (aniline), les verres et verreries, la parfumerie, les parapluies. La pro- gression de l'importation de ces articles est cons- tante et elle continuera indubitablement avec le développement des moyens de transport.
C'est ainsi, par exemple, qu'en 1894, il a été importé en Chine pour 153,250 haïkwan laëlsde bougies (la valeur d'un taël varie, selon le change, de 3 fr. 75 à (5 fr. 50); en 1900, ce chiffre s'élevait à 356,110. Il serait avantageux et facile de créer une fabrique de bougies et de chandelles dans chacun des ports ouverts de la Chine, car la cire animale et végétale, ainsi que les suifs abondent partout ; cette industrie n'exige pas un capital considérable, et elle serait très rémunératrice, vu le bon marché de la main-d'œuvre.
En ce qui concerne l'horlogerie, 129,749 piè- ces ont été importées en 1898 et 206,221 pièces en 1899 ; mais ces chiffres ne représentent qu'une faible partie de l'importation réelle, car celle-ci enlre pour un total aussi considérable par Hong- Kong, d'où les Chinois la font passer en fraude jusqu'à Canton.
Le savon fabriqué par les Chinois ne ressem- ble en rien au noire ; il nettoie difficilement ; aussi les indigènes aisés se servent-ils déjà de savon européen, dont l'importation augmente ré- gulièrement. Au lieu de le lirer de l'étranger, il serait facile d'en fabriquer sur place de bonne qualité, car le pays produit de l'huile en abon- dance et on y trouve de la soude en quantité. A nos négociants de voir s'il ne serait pas avanta- geux de chercher à augmenter leur exportation ou à créer des fabriques dans..diverses villes du Céleste Empire.
Pour les produits chimiques, la Chine est complètement tributaire de l'étranger. Cepen- dant, bien des produits du pays pourraient èlre traités et fournis à la consommation nationale.
C'est aux spécialistes à examiner cette question et celle de toutes les importations qui pourraient être faites en Chine ; nul doute que l'attention des importantes fabriques bàloises de produits chimiques n'ait déjà été attirée sur ce point.
Mais, parmi les articles importés, les coton- nades tiennent la première place, el il semble que les filatures suisses devraient trouver là un excellent débouché.
En 1900, trente-un ports étaient ouverls au commerce étranger. Le plus important, de beau- coup, est Shanghaï, car c'est là et à Hong-Kong (possession britannique) que se tiennent les mai- sons principales, étendant de vastes ramifica- tions dans tous les ports ouverls, et c'est de pré- férence dans ces deux villes que les gros négo- ciants chinois aiment à se rendre pour y traiter les affaires. Les autres ports d'importance capi- tale pour le commerce européen sont : Canton, Hankow Swatow, Tien-Tsin. Les progrès du commerce de Canton sont appréciables : en 1861.
il était de 16,273,319 et en 1901, de 60,840,410 haïkwan taëls.
Ces chiffres sont suffisamment éloquents pour se passer de commentaires. Et dans l'entrepôt de Hong-Kong, il s'est fait en 1900 un trafic de 615 millions et demi d'affaires (francs). Quelle esl la part du commerce suisse dans ces chiffres ? Nous ne pouvons l'établir, mais tout nous porte à croire qu'elle est minime et certainement sus- ceptible d'être beaucoup augmentée. L'instant est des plus propices, sachons en bien profiler et ne pas rester derrière les autres Etats européens.
En Extrême-Orient, toutes les nations produc- trices se disputent les débouchés ; il est de noire devoir de ne pas nous désintéresser de cette lutte économique.
En Allemagne, les efforts de l'initiative privée sont secondés par les pouvoirs publics. Dans un intéressant article sur l'action allemande en Ex- trême Orient, en 1902, M. R. Moreux montre les sacrifices que font nos voisins d'outre-Rhin pour
LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 671
accroître leur développement en Chine. Pour l'année dernière, le ministère des affaires étran- gères a demandé un crédit supplémentaire de 300,750 marcs afin de transformer la légation allemande a Pékin et de créer de nouveaux con- sulats de carrière en Chine.
Les Anglais savent exploiter leur situation privilégiée ; les Français ont étudié avec beau- coup de soin les conditions du marché et ils en tirent profit ; les Américains et les Japonais pro- gressent rapidement. Les Belges, toujours actifs et désireux d'augmenter leur exportation, tra- vaillent avec succès à s'établir dans un pays qui assure de précieux débouchés à leur puissante production nationale. Les consuls belges rendent d'importants services ; leur nombre a récemment été augmenté; il y a maintenant en Chine (y compris Hong-Kong) un ministre et sept consuls, dont deux seulement sont des consuls marchands.
Les Pays-Bas ont également un ministre à Pé- kin et neuf consulats.
Sachons imiter ces bons exemples. Pour pré- parer la création de maisons suisses en Chine, il faudrait avoir dans ce pays des représentants, dont l'un résiderait à Pékin et deux autres à Shanghaï et Hong-Kong. Les conditions actuel- les du marché chinois et les exigences du déve- veloppement économique de la Suisse réclament impérieusement l'organisation d'une représenta- tion officielle de la Confédération dans le Céleste- Empire.
Pour donner plus d'extension à nos débouchés, il est indispensable de prendre des mesures afin que les Suisses se rendent nombreux en Chine.
Pour cela, il faut qu'ils soient assurés d'être pro- tégés là-bas par des agents de leur pays d'ori- gine, qui puissent leur fournir des renseigne- ments précis et désintéressés.
(Journal de Genève.)
Canal de Panama
Les représentants de plusieurs puissances ont donné à entendre à M. Reyes, commissaire co- lombien, que l'Europe désire voir l'établissement du canal de Panama et ne peut pas sympathiser avec la Colombie. Les représentants des puis-
sance à Bogota, feront sans doute des déclara- tions nnalogues au président Maroquin.
Le radium
L'on vient de faire, dit la Gazette de Saint James, une nouvelle découverte au sujet du
radium.
Le professeur Himstedt, de Fribourg, dans toutes les analyses d'eaux et de pétrole qu'il a faites, aurait trouvé les traces d'un gaz spécifi- que lourd, se comportant comme le radium et fournissant des émanations, sinon identiques, du moins tout à fait analogues à celles du radium.
Cette découverte prouverait ou bien que le ra- dium est extrêmement répandu sur la planète, ou bien qu'il existe d'autres corps susceptibles, comme lui, d'émettre des radiations qui sont, en quelque sorte, condensées par l'eau ou par le pé- trole lorsqu'elles viennent à traverser ces liqui- des.
Le professeur est d'avis qu'il existe des corps en nombre beaucoup plus considérable qu'on ne l'a cru jusqu'ici qui jouissent de la propriété d'émettre des-radiations de même nature que les rayons Becquerel.
Nouvelles diverses
Nouveaux chemins de f e r russes. —- L'immense réseau de chemins de fer, dont la Russie se propose de couvrir l'Extrême-Orient, est loin d'être achevé par la construction du seul Transsibérien. Deux nouveaux projets extrême- ment intéressants sont à l'ordre du jour. La pre- mière des deux lignes proposées partira du ter- minus du chemin de fer russe existanteAndijan pour aboutir à Lan Tchéou, au cœur de la Chine, capitale de la province du K a n - S o u , sur le Hoang-Ho, l'un des fleuves commerciaux les plus riches de l'empire, en passant par Osh, Kasghar, Aksu, Karashar, Turfan, H a m i e t S o u - Tchéou. Cette ligne Rejoindrait le tronçon Oren- bourç-Taskhent terminé l'an dernier.
Les seules difficultés du projet seraient le pas- sage des monts Thian-Chan, entre Adijan et Kashgar, et la traversée du desert qui sépare
Karashar de la dépression du Lob-Wor. Ce nouveau chemin de fer permettrait au commerce russe de lutter avec ses rivaux anglais et alle- mands et de devancer l'Angleterre sur le fleuve Jaune. Le Nouveau Temps fait des réserves et trouve que la Russie n'est pas en situation de dépenser actuellement 300 millions de roubles.
Le second projet consiste à relier les lignes du Caucase avec les chemins de fer du sud de la Russie, en traversant l'Etal de Kertch. Cette ligne serait la plus courte voie de pénétration en Perse.
S e r v i c e postal. — Pendant les fêtes de fin d'année, le service postal sera organisé comme suit :
Jour de Noël : Distribution de la messagerie, comme un jour de semaine ; lettres et mandats, le matin, comme en semaine, l'après-midi sup- primée.
Jour de l'an : Distribution de la messagerie et des objets de la poste aux lettres, toute la jour- née, comme en semaine.
Dimanche 27 décembre : Objets de la poste aux lettres, mandats, comme les autres diman- ches ; messagerie, le matin, comme en semaine, l'après-midi supprimée.
Dimanche 3 janvier: Objets de la poste aux lettres le matin, comme en semaine, l'après-midi supprimée ; une distribution de messagerie et mandats le matin. Pendant ces jours-là, les gui- chets de la poste sont ouverts comme tous les dimanches, de 9 heure à midi.
L'emballage et l'adresse des envois de messa- gerie doivent être l'objet de soins spéciaux. Les adresses doivent être écrites sur le colis même ou fixées très solidement à celui-ci. Les adresses adaptées au moyen de cire ne sont pas admises.
Le nom de l'expéditeur doit être désigné sur ,'envoi.
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du 23 Décembre igo3
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A r g e n t fin laminé, devant servir de base pour le calcul des titres de l'argent des boites de montres fr. 100.— le kilo.
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