G ERGONNE
Analise transcendante. Extension et démonstration nouvelle du théorème de M. de Stainville, présentée à la page 229 du IX. e volume du présent recueil
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 13 (1822-1823), p. 270-276
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ANALISE TRANSCENDANTE.
Extension
etdémonslralion nouvelle du théorème de M. de STAINVILLE, présentée à la page 229 du IX.e volume du présent recueil ;
Par M. G E R G O N N E.
T H Ê O R È M E
L’IMPORTANCE du
beauthéorème
démontré parM.
deStainville a.
la page 229 du IX.e volume de ce recueil
peut
en faire désirerune démonstration sinon
plus simple du
moinsqui exige
assezpeu d’écriture pour
pouvoir
non seulement être introduite dans.les traités
élémentaires,
mais encore êtreprésentée
dans uneleçon publique ,
sur un tableau d’une médiocreétendue.
Onpeut remarquer
en
effet
que,puisque
l’un desprincipaux avantages
de la,langue algébrique
sur lalangue vulgaire
consiste dans la brièveté de sesnotations,
unedémonstration
écrite dans cettelangue
doit êtred’autant
plus
claire etplus
facile à suivrequelle
estexpnmée
entermes
plus
concis.En nous
occupant
des moyens deparvenir
à cebut,
relativementan
théorème
dont ils’agita
nous sommes tombés sur un théorèmeun peu
plus général qui
se démontre avec laplus grande facilité
et
duquel
l’autre se déduit ensuite immédiatement. C’est à exposer le résultat de nosrecherches
sur cesujet
que nous destinons leprésent a
ticle.Soit une série
dans
laquelle
nous supposons lepremier terme fo (a)
unefonctioti
tout-à-fait arbitraire
de a et de tantd’autres quantités différentes
DE M. D E S T A I N V I L L E. 27I
de x
qu’on voudra ,
et où tous les autres coefficiens se trouventdétinis par
l’équation
de telle sorte
qu’en changeant
dans le coefficient de l’unquelconque
de ses termes a en
a+k,
etmultipliant
ensuite le résultat par a ,on obtient le coefficient du terme
qui
suit immédiatement.Si ,
dans cettesérie ,
nouschangeons simplement a
en b nousaurons cette autre série
dans
laquelle f. (b)
ne différera de la fonction arbitrairefo(a) qu’en
ceque a y sera
changé
enb,
et où les coefficiens des autres termesse trouveront définis par
l’équation
de sorte
qu’en changeant, dans
lecoefficient
de l’unquelconque
des termes, b en
b+k
etmultipliant
ensuite le résultat parb,
onobtiendra le coefficient du terme
qui
suit-immédiatement.Si l’on fait le
produit
de ces deuxséries,
on pourra l’ordonner parrapport
ax I’ , x2 2’ , x3 3! ,...,
et les codfficiens de ses diffé-rens termes seront des fonctions de a et
b,
de sortequ’on
pourra écriresérie dans
laquelle
on aura évidemmentOr ce que nous nous proposons de
démontrer,
c’est que lescoefficiens
de tous les autres termes de cette série seront définis parl’équation
c’,est-â-dire ,
en d’autres termes, que, si dans lecoefficient
de l’unquelconque
des termes, onchange
d’abord a ena+k
enmultipliant
le résultat par a,
puis b
enb+k
enmultipliant
le résultat parb,
272 T H É O R E M E
la somme des
deux produits
sera lecoefficient
du termequi
suivraimmédiatement.
Pour y
parvenir,
faisonsd’abord
lespremiers
termes duproduit
effectifs
de nosdeux séries ;
nous trouverons ainsiil est facile de s’assurer que la loi annoncée à lieu dans ces
premiers.
termes ; en
effet ,
si nous exécutons lesopérations qu’elle prescrit
sur son
premier
tern1e, nous aurons. pour résultatmais,
par les définitions(2
et4),
on a-donc-
cettequantité
revient àqui
estbien,
eneffet,
le coefficient du second terme.Si
l’on fait les mêmesopérations
sur cecoefficient ,
le résultat seramais ,
par les définitions(2
et4)
substituant donc et
réduisant,
il viendraqui
estbien,
en-effet ,
le coefficient du troisième terme.Nous étant ainsi assurés de la vérité de cette loi pour les
premiers,
termes du
développement
duproduit
de nos deuxséries ,
il ne nousreste
plus qu’à
démontrerquelle
a lieu pour deux termes consécutifsquelconques.
Prenons ceuxqui
sont affectés deet
xn nl ; ilest
aisé de voir que
ces deux termes sontf
DE M. DE STAINVILLE. 273
opérant
sur lepremier
de ces deux termes comme nousl’avons
fait ci-dessus,
nous aurons pour résultatTom.
XIII. 38
274 T H É O R È M E
mais, en vertu de nos
définitions (2
et4)
on asubstituant
donc,
ilviendra
observant
alors que"
DE
M. DE STAIN VILLE. 275
et
réduisant ,
ilviendra
qui
estprécisément
le coefficient dexn n! ;
notre loi est doncgénérale.
Il sera donc
facile,
dans tous les cas, de déterminer leproduit
de nos
deux séries,
sans exécuter lamultiplication, puisqu’on
con-naît le
premier
termefo(a).fo(b)
de ceproduit ,
etqu’on
sait endéduire un terme
quelconque
de celuiqui
leprécède
Immédiatement.Supposons ,
parexemple ,
que lesdeux
fonctions semblablesfo(a), fo(b)
soient l’une et l’autreégales
àl’unité ; d’après
les dé-finitions
(s
et4),
et enobservant
que i restetoujours
i , soitqu’on change a
ena+k
ou b eub+k ,
il est clair que nos deux séries deviendront276 THEORÈME DE M. DE STAINYILLE.
puis
doncqu’alors
lepremier
terme de leurproduit
est t, on aura ;,suivant la définition
(7)
que nous avons démontrée êtreune, suite..
nécessaire des
définitions (2
et4),
on voit que ces
premiers
termes ne sont autre chose que les termescorrespondans
de l’une ou l’autre des deux sériesmultipliées,
danslesquels
on auraitchangé a
ou b ena+b.
Or il est aiséde
voirque cette loi s’étendra à toute la
série, quelque
loinqu’on la pro- longea
car, si l’on suppose que le coefficient dexn-I (n-I) soit
sou-mis à la loi dont il
sagit,
ce coefficient devra êtrecelui de
xn n!
devra donc être(7)
c’est-à-dire,
tel quel’exige
cetteloi , qui
se trouve ainsi,générale-
ment démontrée : on anra
donc, d’après cela ,
c’est-à-dire , que
leproduit
des deux séries(g et I0)
est une sériequi
ne diffère de l’une ou de l’autrequ’en
ce que a ou bs’y
trouve
change
ena+b ;
et c’estprécisément
en cela que consiste le théorème de M. de Stainville.Nous
renvoyons
à l’endroit cité ainsiqu’à
la page 261 du mêmevolume ,
pour les nombreuses etImportants conséquences
du mêmethéorème.