N ARJOL
Hydrodynamique. Sur le principe d’hydrodynamique relatif à la force d’impulsion des fluides
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 10 (1819-1820), p. 92-96
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92
de
croire ,
ausurplus ,
que la solution deM. Hachette , hieft analisée ,
setrouverait
revenir à cellequi
vient d’êtreexposée.
Agréez,
etc.Marseille,
le 16 deseptembre I8I9.
HYDRODYNAMIQUE.
Sur le principe d’hydrodynamique relatif à la force
d’impulsion des fluides ;
Par M. NARJOL.
Au Rédacteur des Annales.
MONSIEUR ,
UNE
erreur , il me te semble dumoins ,
s’estglissée
dansl’introduction que M. Girard a mise en tête de sa traduction de
l’ouvrage
deSMEATON ,
intitulé : Recherchesexpérimentales
surl’eau et les ents, etc.
Pour donner une idée de la
question , j’extrais
le passage suivant du livre de M. Girard.«
Que
l’onconçoive perce
d’un orifice le fond d’un vaserempli d’eau,
le fluide s’enéchappera
et exercera, à sa sortie du vase ,une certaine
pression
contre unplan opposé perpendiculairement à
sa direction.
« Suivant
l’opinion
de Newton... lepoids capable
de faireéqui-
libre à la
pression
exercée par un courant d’eau à sa sortie d’unvase entretenu constamment
plein
doit êtreégal
aupoids d’un
93 prisme
d#eau de même base quel’oritice,
et d’une hauteur doublede celle du fluide dans le vase ; et, comme la vitesse d’écoule- ment des
fluides
pesans estproportionnelle a
la racinequarrée
deleur
hauteur
au-dessus de l’orifice parlequel
ilss’écoulent ,
il s’en-suit,
de La théorie deNewton,
quel’impulsion
d’une veine fluidesur’
unplan
estproportionnelle
auquarré
de la -vitesse dont elleest animée
perpendiculairement
à ceplan.
« ... Admettons cette
proposition.
Parent remarqua lepremier
que ,lorsqu’une
roue àpalettes
est mise en mouvementpar l’action d’un courant , la vitesse avec
laquelle
lespalettes
sontchoquées
est la différence de la vitesse du courant et de celle de lacirconférence ,
de sorte que c’est auquarré
de cette différenceque
l’impulsion
estproportionnelle. »
» Cela
posé,
Parent cherchal’expression générale
de l’effet de lamachine, c’est-à-dire,
leproduit
dupoids qu’elle
élève par la vitesse dece
poids ;
il trouva que cettepression
est unmaximum, lorsque
la vitesse du centre
d’impression
des aubes estéoale
au tiers dela vitesse .du courant
« MM.
Pitot , Bélidor, Maclauvin ,
Léonard et AlbertEuler
et
généralement
tous les mécaniciens avaientadopté
larègle
deParent,
relative au maximum d’effet des machineshydrauliques, lorsqu’en 1767
le chevalier de Bordapublia
un mémoire dans le-quel
il établit que le mouvement d’une rouehydraulique quel-
conque étant parvenu à
l’uniformité ,
il est nécessaire que l’action instantanée du fluide surles palettes
soitégale
à l’action de lapesanteur
sur lepoids
élevé par la roue. La formule àlaquelle
ilparvient ,
étant traitée par la méthode ordinaire de maximis etminimis ,
il en conclut que l’effet de la machine est leplus grand possible
,lorsque
la vitesse de la roue estégale
à la moitié de la vitesse du courant; résultat que l’on obtient ensupposant
le chocproportionnel
à la vitessesimple
du fluide. »»
Ainsi,
la théorie despremiers géomètres, qui supposaient l’impul.
sion de l’eau contre les
aubes
de la roueproportionnelle
auquarrc
de94
sa vitesse
relative ,
se trouvait contredite par celle deBorda , qui supposait
cetteimpulsion proportionnelle à-
lasimple
vitesse relative du fluide. »Je me propose de faire
voir
J.8
Que
Borda n’apoint supposé
le choc du fluideproportionnel
à sa
vitesse,
etqu’il
n’achangé
enricn ,
sur cepoint,
la théoriede
Newton ;
2.°
Que
Parent s’esttrompé.
Soit AB
( fig. 10 )
une surfaceplane immobile,
recevantperpen--
diculairement le choc d’un fluidequi s’échappe
de l’orificeDE’, sipposé très-petit,
avec une vitesse de V unitésde longueur
parseccnJes
detemps,
due à une hauteur CD=h.Pour que cette surface ne
prenne
aucunmouvement,
il faut que lepoids
Pqui
laretient ,
etauquel
elle estsupposée attachée
parun fil inextensible
Ppppm, passant
sur lespoulies
p, p, p, fasseéquilibre
au choc continuel du fluide.Newton suppose que
chaque
molécule defluide ,
enchoquant
le
plan AB, perd
toute sa vitesse etdisparait ensuite;
de sortequ’il
n’estplus
nécessaire de la considérer.Désignant par A
lagrandeur
de l’orifice DE et par t letemps AVdt
estle
volume d’eauqui
s’écoulependant
letemps d/ ,
etdont le
plan
ABreçoit
le choc.Donc ,
la densité de l’eau étantprise
pourunité ,
,AV2dt
est laquantité
de mouvement infinimentpetite
que le fluide vientperdre
contre leplan , pendant
letemps dt ,
et àlaquelle
doit faireéquilibre
celle que lepoids P
tend à-communiquer
au mêmeplan
dans le mêmetemps. Or,
cette der-n’ère est
Pgdt, g désignant
la vitessequ’acquiert
un corpspesant
au bout d’une seconde de
chute ;
doncou
ou bien encore, a cause que
V2=2gh ,
DES 95
équation qui
contint leprincipe
de Newton cité par M. Girard.Soit E la
dépense
d’eau parseconde ,
E=AV et P=EV : c’est la formule de Borda( Mémoires
de l’académie dessciences,
pourI767).
Considérons actuellement le cas où le
plan
AB a une vitesseuniforme V’.
Puisque
leplan
a une vitesseuniforme,
il faut nécessairement que les deux forces(lui
le sollicitent se fassentéquilibre;
mais leursvaleurs ne sont
plus
les mêmes que dans le casprécédent.
Eneffet,
le fluide neperd
pas alors toute sa vitessepar le choc ;
maisseulement l’excès de sa vitesse sur celle du
plan , c’est-à-dire, V-V’;
la
quantité
de mouvementperdue pendant
letemps ,dt
par le fluideest donc
AV(V-V’)dt.
La
quantité
de mouvement que lepoids P
tend àirnprimcr
auplan
estPgdt;
doncc’est la formée de
-Borda , qui conséquemment
n’apomt supposé
le choc du fluide
proportionnel
à la vitessesimple.
Le
poids P, multiplié
par la hauteur àlaquelle il
est élevé pen- dant uneseconde,
est cequ’on
nommel’effet
de lamachine ;
or ,cette hauteur est
égale à V’;
parconséquent
l’effet estil varie donc avec V’.
Pour avoir
savaleur maximum ,
ilfaut
différentier AVV’(V-V’) g
,par
rapport à V’,
etégaler
le résultat à zéro. On a par làV’=1 2 V;
telle est donc la valeur de V’qui
donne le maximum d’effet.
Examinons présentement
la formule de Parent.96
Suivant
lui lorsque
leplan
AB a une vitesseuniforme V’,
il
faut,
dansl’équation
changer V
enV-V’;
cequi
donnel’effet serait alors
égal à
expression
dont le maximum aeffectivement
lieulorsque V’=1 2V.
D’après
la formulele
plan
AB recevrait le même choc que dans le cas où il serait immobile et où le fluide n’auraitqu’une
vitesse V-V’ due à unehauteur hl
qui
serait donnée parl’équation (V-V’)2=2gh’.
Or ,
ceprincipe , qui
est vrailorsque
l’on considère le choc de-chaque
molécuk fluideisolément,
cesse del’être, quand
onprend
la somme de tous les chocs
particuliers.
En
effet , lorsque
le fluide a une vitesseVg,
et leplan
unevitesse
V’,
ladépense
d’eau par seconde estégale à AV ; mais y quand
le fluide n’aqu’une
vitesseV-VI ,
ladépense
n’estplus
que
A(V-V’).
Doncsi ,
dans ce dernier cas, laquantité
de mou-vement
perdu
par le fluidependant
letemps
dt estA(V-V’)2dt;
elle sera dans le
premier
et l’on aura
c’est la formule que nous avons trouvée
plus
haut. Je crois dont-avoir