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NOUVELLE REVUE FRIBOURGEOISE.

Chaque pays a sa pe11scc.

LA FONTAI Il,

TOJIE SECOND.

FRIBOUR

l~lPRIMERŒ DE L.~J. CHMlD, ÉDITE R 1 8.tra DE t.A PJ\ilF&CTU8.E HIS.

(3)
(4)

. L'ÉMULATION,

NOUVELLE REVUE FRIBOURGEOISE.

18!>3.

SOUVENIRS DU PÈRE GIBARD?

ÉCRIT PAR LUl-lUÊ lE.

m. JiE CURE CATIIOLIOUt !

t

BERNE.

J'arrive

à

une époque importante de ma vie, au moment où je fu appelé à Berne pour

y

remplir les l'onction de cm· ·a- tholique aupr.ès

du

"'OUvernemenL. J'oc 'upai ce

poste

au-delà d'

cinq ans, de Juin

1.

7 9 9 en Août

t

804. I ·i une foule de ouvenirs se pressent devant ma pensée; mais je ·m'en tiendrai

à

ma per- sonne, car

ce

n'est que

d'e!Je

que j'ai entrepris de me rem.lr compte.

I.

MON APPEi. A BERNE ET MON PLA.N DE CONDIJITE.

Depui rnon relour dans mon couvent, je ne pensais qu'à re- prendre mes anciennes occupaliou ; mai la Pl'ovidence en d ;cida autrement.

Les armées autrichiennes el rus es avaient mi le pied en ui se.

Les troupes françaises se

retiraient

el le gouvernement helvétique

:h:iut. JA VIEi\ t853. 1

(5)

r11y:1nl le· ehancc- de la guene, vinU, la hàle él.àbli1· a 1•'sidence a B •rne. Dan c li ville, il lui fallait un prêlr catholique, e1 j

ru

nommé.

Jon ancien principal, le wini tre des art el science , m'avail proposé au Directoire, cl de a main il m'écrivit une longue letll'e qui lui fail lJOnneur t que j'aime ep.core à relire. Elle e1.prirue non eulemenl une fratern Ile toléran ·e, mais encore le désir que le culle calllolique revenant à Berne après un si long exil, ne soit pa d 'sbouoré par un enfant de la révolution.

C ·tle lettre cha1•ma ruon Ev;que, qui me pressa de me rendre à lïuvitation, après avoir demandé l'assentiment de mon. upérieur qui m'accompagnait. li me donna de· pouvoirs très étendus, el we fil expédier mon iu LiLution cauonique. Je fus, bien su!'pl'is plu lard d'apprendre par des repré cnlanls du alais el des petits Canton queèlan leU1· pay- on dél.Jilait que j' tais un apostat el un inLJ•u .

A ma nomination, j'avais trente-troi ans et je commençai mon ministère à l'âge où le auveur ayajt lerminé le sien. Je me le remis vi eruenl devanl les yeux pour tâcher de m'animer de son esprit el de suivre s pa , ans ùoule d'infinimenL loin. J'emiisageai en uile la situation dans laquelle j'allais me ll'Ouver. Je me vis au milieu de Berne, ville toute pro~estante et viUe crueJJement froi ée par la révolu Lion. C'est là que je devais être une c ·pèce d'employé <lu gouverneruenl helvétique et par-là même peu agréa- ble au public. Je con iùérai en uite ce même gou erneme11l comme je l'avais rn à Luceme et comme les feuille puLliques nous le monlraient. Je jetai eucore un coup d'œil sur la marche de évé- nement aulour ùe nous, sur l'e prit de notre Suisse el l'instabilité

IJUÎ eu résullait pour les formes nouvelle .

Ici e pré en lait à mon spril un problème à résoudre. Comment faire, me disais-je, pour rendre ton ministère également re peclable à Lou tes les opinions religieu es el à lou les intérèl politique , ans Lrahir aucun de tes devoir ? Pour ré oudre mon pr blewe, j'arrêtai d'uùorù que dans la prédicalion j éviterais jusqu'à l'ombre <le Loule conLrov r e, i L religieuse, oil politique, et que je prê ·herais l'E angile comllle au: pr miers jouL' de l'Eglise. J'an' Lai en ujLe qu·uniquemenl occup ~ d mes foncLiou pa ·totales, je vivl"ai.

(6)

.;

.

éloigné de Loule affaire el de toute ·oci ·Lé. con ncraul à m étude ·olilaire tout le Lem1 que I oin des malades. l'in- struction des enfants et le oulagernent de· pau res me lai eraienl.

« oi prêtre, mi.ni lre ùe Jé us-Chri t, me disais-je; ne soi· pa_

" autrecho e; quctouLlem.ondele,·oie,que toutlemonde le ·ache,

" el dè !or tu pourras prê her librement l'Evangile et avec fruit,

" n face de tou le inler·t di cordants. L'E_vangilc n'a rien à

)> faire ayec la politique; il s'adres e tout simplement à l'hom.we,

n cl l'homme peut bien refuser de le Sui\•re, ruai il ne peut pa· ,, lui refuser l'assentiment de on c ur. " Tels furent le p1fo- cipes d1:: conduite que j'arrêtai avant mou départ. Je les ai fid · 1 •- ment suivis t le problème a été ré olu. Le gouvernement uuitairu a ubi Loule les métamorphoses; il a été chas ê de Berne il y est rernnu; finalement il a fait pla c au gouvernemenl ùu c~11ton ùe Beruc. Tout a changé; le curé seul e l re lé imm bil av · une paroi se catholique, fonn ;e d'éléments variable .

U.

ÉUIILI EillE T D CULTI, C TIIOI.IQ le:.

C'e l au chœur de la g1·ande égli e que !'ou assigna .a place au culte calh fü1ue. Le chœur e t éparé de la nef, en haut par de· murs, en bas par de,s parle vitt·êe . A la p1a ·e de l'anliqu ' maitre-autel, il 1fy avait plu qu'une petite table du mar·br . Autour de la table e L1·ouvaicul de impies bancs pour s'as eofr L d'un côté une petile chaire an chapeau. Plus ba , de dl'oit et de gauche, sont les stalle des ancien banoines du chapitre de l.- inceoL. Enfin, tout près de pot·tes vilrées, le tabl s de la communion, elon le rile protestant, surmontées d'une tribune avec un orgue.

Je "!le puis rendre le impressions que fil sur moi cc local, forsque j'y fus introduiL pou1· rétabli un autel catholique. J 11c savais trop i j rêvais ou i j'étais éveillé. Enfin, sortant d'un caho d'idées pénibl , agréable , étrange , je vis mon autel tout fait ~ans cette table de marbre où je plaçai la piene acrée, la nappe, le' candélabres el la croix quel' n m'avait en o_ és de :Fl'ibour •.

(7)

,

C0lle chavctlc, il foul le <lire, 'tail au-des ous dn :Simple, Ill

·lie hic a les yeu_ <le· c:1tl.ioliquc qui la virenL avec étonnement.

Pour moi, qui m'étais replacé dan les lemps antiques, je pensais que par la parole el ma conduite, je devai suppléer à un lustre

flUÎ manquaiL à notre culLe, et je rue consolai de celle e pèce d'abandou. Bientôt je fis de réflexions plus graves et je benis la Providence de ce que çertaines per unnes appelaient un mépris.

Voici mes réfiexions: Je me trouvai dans une église que le r"for- maleur avaient cru dP.voi1· rendre tout-à-fait nue pour la rendi·e plu hrétienne. Pour mon compte, je ne suis pas iconoqlaste, je ai qu il e t ùon de parler un peu aulC sens, mais je n'aime pa

11011· plu que l'on amu e les fidèle par de pectacles lorsqu'ils doivent penser devant IJieu et le prier. Je fus donc content que ma chapelle, tout en nyant le néce aire, ne tranchât pas tl'Op ave • la nudité protestante; par là nou élion pins rapprochés et 'e·L là un rapprochement que j'ambilionoe enco1·e. Uuité dans le néces aire, liberté dan le doutc~x, chnrité en loutes cho es.

C'e·t l'adage de t.-Augu Lin pour la croyonc , el cel adage émi- uem111euL chrétieo doH ya\oir pour la discipline et le culte.

Cependant me pa1·oi sien pen érenl que,

·an

donner dan _le lux , on poui·raiL pourtonl mclll'e un peu plu ùe d_écorum. Cela était vrai, eLje con coti olonlier que par 1 intermédiaire du gou rnement on 'adre àt à Soleure pour obtenir quelque ho e de mieu ·. Le chapilre de la collcgiale vint nu-devant des dé ir , mais mes jeunes ami. fdbourgeoi quis' laient charg · de la commis ion, refusèrent le lu:e pour 'en tenir à la décence. Outre quel<JUC vêtement

~ac 1·dotnu. , il nous appo1·lerent pour l'autel ·une croix et des

·andé!abres à grande dimension que l'on pouvait voir de partout.

Cela suffi aiL et tout le monde fut content.

L'un de jeune amis que j'ai

· ile

était bon organiste, el j'en profitai pour-étal>lil' ce hant d' gli e qu j'avais ent nt.ln autrefois n Allemagne dan la joie de mon c u1·. Je fi impriwer et disl1·i buer le paroles a cc la traduction de la plu grande partie cles pri l'e _que le prètrc récit ou cbanle en I tin. En· cela je v\lulai aider à la dé otion de atboUqu eu le associanL aux s.inLs my·tères, pou1· qu'il y pris nl une pa1·t directe et acli\'e.

elle forme d':-lilJeur avait pour iuoi l'a,·antagc d'être plus ana-

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Jogue au culle ,Je nos hôtes IJemoi · que (aimai i1 récon ·ilier av · polre EgJi e. Le culle catboljquo atlil'aiL IJeaucoup de curieux Je.

loule les cla es•. 1ou eulemenl ou d si1·ail ent'endrc le prédica- teur, mais _on voulait connaiti·e celle

mes e

dont 011

a

ail dit Lanl de mal depui que la réfol'matioo l'avait abolie. Mon ambiûoo n'allait pas jusqu'à vouloir faire des conquête , mais je désirais que notre service divin fûL connu de nos frér •sel qu'il en ré ultùL quelq4e rapprocbemenl. Je ne fu pa louL-à-faiL trompé dan 0100 allenle. Comme j'allai chez l'imprimeur pour acquill r l'üu- pres ion do la me se.allemande, 1e respe table, vieillard _qui s'en était chargé me dit avec altendris eruenl : (< C'e t donc là celle mes e cathplique ! Monsieur le i\lini t1· , nou ne somme pa si loin que vou pourriez le peu er; car je croi tout cela comme vou ! »

J'ai su depuis et j'ai vu de me · ux que la pensée de l'i1111wimeur était de eoue la pensée d'un g1·aud nombre de per 01111cs. li en csl en relig_ion comme dan loule autre c-hose; on se fuiL, pa1·ce que l'on s'ignore; on e' donnerait la main i 1'011 e cou nais ail mi ux. Tenant toujour- à la priruilive impliciLé que j trouvais n<i e - saire dans ma position, tout comwo favorable à mon proj l <111- ciliaLeur, je me bornai à ce qui est de règle dans notre eu Ile, el

j'omi les acce oirc d nt on peul e di penser. Je portais 1 • ia- lique ans appareil omme aux premier temps de l'Egli e el comruc il convient de le faire quand on n'est pas chez soi.

ur les tombeaux, je faisais les demiers adieux de l'EgU e. u m voyail pri r el rien de plus, apres avoil' jet· un peu de terre ur le cercueil. M ucce elll' se oal beaucoup é artés de re qu • j'a,•ai étabJj_ Il parail que mes prin ipcs n'ont pa · élé de leur goùt., et je le comprend ; car aucun n'a partagé mon éùuration.

JII.

MA PMDlCATlON.

J'étais par ma nomination curé catholique ,mprès tles at torilé:

uprêmes p1•ofe sant ma religion. Cc autorité formaient doue p1'oprem~nL mon audit i1·e ave un granù uomllre d'employé ull- alterne dan les di ers bureaux tlu gou,·ern m nl central. Cet au- tliloire étail bien mélangé, non culemenl ·ou le rapporl ùc l' •du- catiQn el ùu cara ·1ère, maîi: n ·ore par 1·::ippo1·l aux opiuion

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6

poliliquc très mod rêcs chez les un el encore bien exaltées chez cl'aull·e . Il y en avait au·. i qui, loul épris d granù mol d la révolulioo et de forme nou,•elle , croyaient pouvoir former le nouv l Etat ans mœur et lies mœurs sans religion.

Tel éLait au fond l'auditoÎI'e à qui je devais prêcher l'Evangil • et I prêcùe1· selon le be oin des cfrconstance . Je m' n ei·ai vol nliers l nu à une courle explfoation après le 'hant de L'E an- gile mode antique qui a pour moi Lant d'atlrnil_ , parce qu'il esl

impie el que je le trouve au berceau du Cbristiani me; mai mon :ntditoire était en partie allemand et en partie françai , et il fallut me l' · soudre à ne mont r en chaire qu'aprè la me se, pour parler allernalivewent la langue des un el celle de autres. Mon di com· · d'ouverture eut pour texte ce parole de l'apôtre : ,, Nous prèchon

» Jé us-Clui t rucifié c:mdale p ut· les Juifs, folie pour le na-

>) tions; mai puis ance de Dieu pour ceux qui se auvent. 11 Cc

di ·cours fut ma profe sion de foi cbrélienoe devanl mon nouvel audi\oire, le texte,pour ain i dir de tout ce que j'avais à prêc1Je1·

désormais, bravant l'esprit du temps pour qui Jésus crucifié élail devenu scandale ou folie, el bien assuré que tout e prit droit et tout c 'u1· honnête ado1:erait avec moi dans le Crucifié la sage e, la bontè et la pui ·ance de Dieu.

l di :cour uivant , composés d'ailleur dan le genre déter- miné, dont j'ai parlé plus haut, avaient des sujets tan lot commun , L,rntôt parti ·nlier . Les ujels communs traitaient un point de momie choi i pour la cil'con tance, el ne ' eu paient du dogme qu·en pa saut, comme nou le oyons dans le liv1·e sacrés.

Quelquefois je développais les prin ipes de la foi pour combatll'e l'incrédulilé. Les ujet parliculiers 'adre saient de préférence aux autorité . t ainsi que dan une série de di eoursj'ai prêché ur le rc pcct que les nulorilés doivent à la propriété, à la ju lice, à la religion, au malheur. Dans une aolre série, j ai tàché de faire voir qu'il n'y a point d' 'lat sao m urs, point de mœurs :rn religion, point de religion sans culte. De mêwe sans entrer dans la politique du jour, je parlai de la véritable libet'lé que le Fils e L v nu donner à la terre, de l'égalilé ue la 'Ual'ité met entre se disciples, du lien fraternel qui I s unit on les . eux du Pèr

00111111n. Je 111011t1•ai au ·:-i da;,s le ·auvcnr l u1odclc pnrfoil ùc

(10)

7

l'a mou 1·de la pal1·ie. 'élaienL là des di cout .. du lemp·, mais ils étaient pucement chrétiens. La con cienl!e de· auditeur en a êlê quelqu fois ble sée; la poli tique ne pouvail pa l'être, car je l'avai mi ·e lota- l(lment à l'écart. lei, je me rappell l'iw p1·ession ingulièrc que lire11L deu:s: disc:ou1·s que je prononçai dan une cil·cou lance extraordinaire.

11 s'agîs ait d'une méta morpho e dan le gouvernemenl, el nou · avions, je ne s,üs ll'op quoi, une assemblée de notables ou une Dicte convoquée pour apporter de changements à la Constitution. C'était le jour de la prière générale en uisse, et j'avais pris pour texte ces paroles que Jérémie avait prononcée ur les ruines de Jûru :de111 :

11 Seigneur, rendez-nous nos ancien jour ! " Je 00111 mençai par gimil' sur l'état de ma patrie et j'exprimai en cela le entimcnt

f

co111rn1111; car la ùi~ olutfon 'empa1·aitde nous, el la guene ri1'ilc levait la tèle. Daus mon auditoire il y avait <les hommes auad1t}$

à l'ancien régime, d'autres au nouveau. Mou début fit bau· cr l,1 lète au~ premiers, qui 'attendaient sans doute à un di.cour po- litique e11 Leu1· faveur. Les autres avaient les yeux contre terre, bieu mticontent de moi à ce que je voyais. Les un et le· aut1·cs furent bientôt déLrom pé , ca1· la politique ne fuL pour rien dan:

mou <li. cour . Ces ancien jour que je demandai au ciel dans 1 • ùéveloppl'ment de ma pen ée.et de ma prière, étaient le jou1·s cl<:

l'antique piété, de l'antique ju:.tice, de l'antique loyauté et de l'aulique aruour de la patrie. J'app lai ce discours celui d ur~

p1·isc . J'avais calculé mon vague début sm· une forte iu1prc ~ion que je v:oulais produire. Je reçus pourtant un lêge1· averti cmcnl du ministère, parce que l on avait trom•é que j'avais l1ll peu foit l'arislocl'ale. a.n doute.Peu respectueux puur la leLtr 1·arfable des in Lilulions eiviles, je rn'allacbai tout cotic1· à l'esp1·H qui cul vivifie le corps politique : c

ést

là le point de uc de l'Evannilc to11L

·omme de la philo opbie.

Une aull·e fois, pendant une a emblée pareill , j'avai· il ·xpli- qucr ce toucltanl Evangile où le <livin MaiLre, découvrant a ·hère Jé1·u alcm, pleure ur elle eo prédisant se ma lueur et leur cause.

Ce ujet m'amena à l'amour de la patrie que cbacW1 a1·ail sur le lên~ eL que je dé ·irai placer dans Lou le urs. Je ne ais i le autorités helvétiques ·e méprirent cnco1·c, mais un membre de la Ui;Le dil il :,on voi i11: c< Cep ndanl cc cu1·i 1 111· en <lit trop. u •

..

(11)

8

Il cro,ait lwnucmenl que j'étai l'oraleul' de sou al'li · j'av.1i d •u;,c pa1·û en pr' enc , je de ai à tou d 'UX la mêm · vérile ;vangé- liquc, Ljeladisais. Levoi'innêlailpa ipr'o cupé;ilr'•pondiL:

et Ion ami, pr n z-en olre part; car fa patrie pourrail bi n être

» un mol vide de en pour nous touL comme poul' no aùvtu· aires.»

uand il nrn rapporta propo , je lni t•épondi pat· un ou,·ire qu il ompril

an

commentaire.

Lo que le d u: con oils de la république fnrent remplacés par un eul énal, m II auditoire diminua ù beaucoup. Il ne renfermait plu qu'u.n pelil nombre de magi tral et d employés ,avec quel- que p rsonnes appartenant au c rp diplomatique. La mullitude ne e composa.il plu que de quelques familles cathoUques établjès à Be,·oe p ur leur inL 'rèt, pui d ru:ilitai1·0 , d'ouvriers et de do- m tiques. Je sai dès lor ùe monter en chaire, el au lieu d'un di cour après la grand'mes e, j ne fis plu ·qu'une éourle homélie à la uite de l'Evangile. Je travaillai au i le homélies dans le

a ar déterminé, ayanl toujou.r un eu.1 el même bul morul en ue dan tou les dé eloppement.s de mon texte. Cette prédication était imple et je voyai quelle intéressait tout l'auditoire. En cela, je suivais mon goût pour le t le antique; roui on m'avait fourui un autre m

·r.

Les catholique contents de la me e, comme cela arri e si ou vent dé ertaient beaucoup l'instruction. J'en fu · a erli par le prote tanls qui étaient urpris de se trouver presque seul au sermon cathoUque. Je fu donc réduit o. ewployer quelque violence pow' faire ces er ce scandale. Je conservaj cet ordre, qui an fond e L de règle, tant que je restai à Ilex;ne · mais me ûcce seurs le changèrent encore, comme à peu prè tout le reste. Je dé ire quo ce oit pour le bien.

(12)

9

JOUR AL D'UN CO TE JPOR 1.

R LES TRO BLE DE FRIBO R ! 781, 82 T 83 (1 ).

(Suite.)

2, 5, 4, Juillet (résumé). M. Diesbach e§l pendant tou ces jours en conférence suivie avec les autre nol,le (lluherl de card, Joseph de Praroman, le conseillers de Jaillardoz, de Forell,

;\J. de Cugy, M. d' Alt, ml. D'AITry, pére el fils), f:t I' ffel de e con uller or la marche

a

suivre pour obtenir le droil d'entre dan la chambre ec1·-.te et de devenir bannere , aafU renoncer

a

la no-

blesse. Ces Me sieu élaient partag d'opinion; le uns rnulaieol remettre une déclaration signée de tous les nobl ao baooerel do bourg; le aulre , au contraire, allendre l'is ue des afi'air de la bourgeoisie qui s'obsLinait à ne pas communiquer s prétenlio avant que le bannerets lui eussent communiqué l - li dê- posé aux archives. (t uand on sera bien enfoncé dans Je laby-

>> rinthe, di aiLll. le conseiller de laillardoz, nous orron parœr.

» En attendant, rechercbop Lou les fai qui pron-reol qot no

Ili,, ' t.#

1> pouvo être bannerets · ns renoncer

à

la oobl • . Coe

ro·

>i réunis, on les enverrait à Paris

a

on habile jurisœ -otte qui

11 rédigera un mémoire que noos signer.ion Lo el qoe no

» imprimer au besoin. 11

M. Diesbach dit que 11. le baron d Alt etail au cooran e bien des aoecdote urtouL de celles recueillies par feu 11. Gerfi'er qui.

quoique fort contraire aux oobl quïl d · ~i!?llllit ujoors dall5 _ - mémoire pour la chambre ecrèle _olJ.5 le nom de nos enne is ~

et, quoiqu'empressé à dire lout ce qu'il pou i trouver a van Lage de chaque famille noble, nou a cependant rendu que

ervic an le ouloir.

(1) i\l. Dicshach d~1111e d3ru celle partie de ses mem FE 1., noblesse e1 du p.:itrici.3t d delails que leur peu d·· 1érèt c 11ous obli(liml d'abréger

.:ous

aoroos SQÏD de d' tin

,., te-.rtu.,/ IJ partie de nos e 1rail! que n a h ~ dans leur I neur lillêralt'.

\ 1) 'est san.< doute r uni!' mur 1.1 ~

l'Ri toire ;rnlon:ile m mm I G:i •r ;:m li~

(13)

10

Le 'Ve1Ldredi 6 juilfel (textuel), nou avons enfin eu les premiers Deux-Cenl de la semaine, parce que jusqu'alors le Conseil avait juge en premiëi·e in Lane~ les p"risonniers qui-restaient encore en j11gemtmt.

On a commencé par lire une lettre de 1 Etat de Soleure, où il nou· marque qu'il a donné les ordres pour que nos criminels condamnés aux galères oient menés sûrement à leur de tinaLio11 il travers on canton. Il nous prie aus i de lui renvoyer ses ca- nonuiers et pièces d'artillerie, parce que les ouvrages cle la cam- pagne de,•ienuent pressants. Si nous avons encore be~oin de leurs c nt hommes, ils les feront relever par d'autres. On a beaucoup raisonné là-dessus, et déciùé enfin que le con eil de guerre et la commi sioIJ sec,·ète, à qui il étail d 'jà enjoi~t de proposer un moyen de mettre la ville en état de sùrelé sans lrop employer de monde dan ceLle aison précieu e, feraient un mémoire (G11tacl1ten) qui paraitra le plu tôl possible. On a parlé ensuite cle nos galériens que S. Ex. Wel'ro avait êlé cllargé par la commi sion secrète de fai1·e pal'lit· à quel jour, à quelle heure et de quelle façon il le Lrou- verail le plus à propos. lis sont eu effet partis à 2 heul'eS du malin, lié' et garrollés m· un char, fort mal à leul' ai e, dit-on, le jeudi, si je ne me trompe. Le diL avoyer

a

rapporté aux Deux-Cents avec un air lie rnéconteotemenl que ~es gens-là ayaienL reçu une vingtaine de loui eu charité en trave1·sant Berne, e cor lés d'un fort délachemen t de notre garde de la ville. On lut .aussi une lettre de l'Etat de Lu- cerne qui ne demandait ni l'échange, ni le rappel de ses troupes.

Mais le conseil de guerre el la commission secrète ont également été hargés d'examiner s'il ne erait pas à propos de renvoye1· le

même nombre de troupe de chaque canton P

On procéda ensuite au jugement des pri onniers, et préliminai- remen~ il fut décidé que l'on se bo~nerait à nous soumettre le pr '•cis des pro écll1re pour é iter les longueur:,. Il y avuil un sen- Liment qui voulait que tous ceux. qui !',•raient cul'ieux d'entendre ln lecture des ,procédures en entier s'assembla senl à la aile des Deux-Cents et que pendant ce temps-là le Conseil qui l'_avait déjà entendue une ou deux fois expé_dierait d autres aliaires; mais cette upiuion n'eut pa le.rias.

t n s occupa d'abord de l'aidli-major ~luri, cl• Gruy'res. Il fnl

(14)

11

condamn' à quinze ans de galère, aprè avoir 'té un all'en prisn11 à Fribourg, afin de pouvoir être confronlé avec l'avocat f.a ·t lia, en ca que l'on pût le saisir, el de là exilé pour (i) an . Je n'avai.

pas suivi ce enlimenl i évère. Le même malheureux entendra sa sentonco à geooox de,1anl la l\Jai on-de- ille, lorsqu'on lira celle des contumaces,_qui seront e;,; :culés !lD erfigie.

Le samedi 7 .Juillet. On jugea quatre autres pt·i OJ)niers: d'abord Gremion, dit Catosan, de Neirivue, cabaretier, àgé de trente-un

• an . Ce jugement fut fort long, parce que, quoiqu'il eût commandé environ 2,000 rebelles, il est ù.i· qu'il engagea a troupe à mollre ha le armes et qu'il empêcha ain-i l'effusion de sang; on lnl l'acte de vérité, eovo épar M. flibyner, commandant de la garde de Berne, à la ortie du 4 Mai, en sa fa,·eur. On entendit le relation <le plu icur de no me sieur , qui toutes lui étaient favor3ble . D'ailleurs il na ail as islé à aucun omplol de rehC!lle ; si bien que l'on se contenta de -le bannir à perpél~ilé de Loule la ui e, en l'ohligeanl à paraitre à genoux devant la Mui on-de- ille, comme tou les aulres jugé avanl lui, pour faire voir qu'il aurait m ·•rilt': une peine plus évère (cela fut exécuté le U). En uile on jugea le curial Tl allélia,1, de La-1 our, àgé de 4 2 an , homme fort crapuleux, qui fut condamné à lrenle an d'exil. Puis Claude-Jo eph udan, de Trey aux , âgé de 21i an·, qui a été banni à perpétuité.

Et- nfin son frère Claude Sudan, âgé de 50 an , ci-devant grenadier aux gardes, qui a été condamné à être em· yé aux lie françai es en Amérique, pour le re te de ses jours, quoique parai anl moins coupablequesonfr'r .Au si plu ieur membres,eotraolresmoi,ne l'avaieol condawné qu'à Ir nie an de banni ewenl. J oubliai au i de dire· que, le 6 Juillet, on avait soulevé la question de savoir i ou commencerait par juger les plu coüpabl ou les moin cou- pables. Le plus a porté pour la. premï re opinion.

;u.

le oixanle Schu ller et moi avons lé le seuls ù enlimenl tle commencer par les moin coupables, afin de les orli1· plu lôt de pri on et de mieux proporlionner le puoilion .

Le luridi 9 Juillet, no Deux-Cents ont commencé par I le ·!ur du Cutac'1ten, au sujet du i·envoi des lroup 'lr:rnn"re · on y ëmeltait Lrois avis <liITérenl : I.e premier, que l'on re1l\· rra l u:-

(') Le hiffr manque dans le manuscrit de , J. Oicsb:i b

(15)

{2

les Bernoi 1.ucernois; les oleuriens, quand les pri onniers seront Lou jugés el les principaux griefs de la bourgeoisie el du pays réglés; le econd, que l'on renverrait ces troupes dès que le pri.onnie1· auront tou été jugés, c'est-à-dire uivant l'apparence.

déj;1 la emaine prochaine. Et le lroisiême, qu'il ne faut vrnisembla- blemenl renvoyer que ciaquanle hommes de chacun des Etals voisins, en leur mandant que dans un mois on pourra renvoyer le reste.

Heureusement que le deuxième sen liment, dont j'ai été, a eo le plu . On a beaucoup appuyé le troisième, surtout f. le con-

ciller Montenach, qui l'a commencé et ensuite . Ex. We1·ro. Par contre, l'ancien banneret Tecbtermann a été intrépide pour le . econd el a dit des choses bien fortes pour prouver que le renvoi des lroup.cs 'lrangères donnera à nos sujets la marque la plus .sûre du retour de notre confiance en eux. D'ailleurs il ne faut pas tant de lemp pour ravoir des Bernois en cas de besoin; et pourquoi abuser de l'amitié de ces trois alliés et leur faire encore longlemps des frai sans nécessitéi

Ensuite on a pris les procédures crjminelles, mais seulement celle de François Glasson, de Bulle, qui a été lue en entier parce que le procès en a été, dit-on, impossible. 11 a paru beaucoup de choses en sa faveur, et l'on a vu clairement que d s qu'il eut connais-

ance des moyens violents que Chenaux: voulail emplo rer pour faire es repré en'tations, il 'y refusa aYec courage après avoir marqué la plus grande horreur. D'ailleurs, plus de deux mois de prison et une arande perte à son commerce pendanl ce temps ont paru une punition bien sufi:isante; aossi a-t-il élé relàché sans payer les•frais de sa détention, ce qui a été le deuxième sentiment, car le premier le condamnail à ce frais-là. n troisième entiment dont j'ai été, mai qui n'a été commencé que par l\1. de Boccard , qu'il devait être dédommagé, n'a pu :woir le plu malheureusement parce qu'il e L venu trop tard, et qne l'on a adopté le syst me en matières criminelles que personne ne 11eut changer d'opinion quand il en a adopté une fois une.

Le mardi 10 .Juillet on a continué les procédu1·es. D'abo1·d il a été question du médecin et chirurgien D"pasqu.ier, de La-1'our, qui a été condamné à cinq an de baonissemei;il aux frai de l.i détention et i1 faire le serment de ficlélit> el ùc n pa · se c11ger

(16)

(de ,wu vindicando). Ce qui l'a le plus compromis, c esl la lellr qu'il a écrite à l'avoyer président et aux représentan de Berne, Lucerne el Soleure. Il leur annonçail qu'il avait en con équencc des 01·dres de ce del'Die1·s, fait assembler plu ieur communes ùu bailliage de Gruyère pour délibérer sur les griefs à prêsenler aux représentants, qu'il faisait cela en qualilé de médiateur reconnu par ces l\Jessieurs; chose que 1. le banneret l\lannuel a cependant formellement dé avouée. U faut qu'il y ait eu un g1·ossier malen- tendu de la pa,·t de Dupasquier, ou une grande malice.

Ensuite on a pris la procédure de Charles Tborin , frère dure- ligieux d'Hauterive. Il a été condamné à (1) ans de banni se- ment, plu les préliminaires volés pour le précédent ; c'est lui qui a été avértir Chenaux ; puis celle du médecin Blaise Thorin, qui n'avait à sa charge que de s'être chargé de la lellre que les rebelles écrivaient à LL. EE., dont ils avaient donné lecture sur la gale1·ie ,du cabaret de Posieux. Personne n'osant s'offrir pour la porter, le t.locteurThorin se chargea de ce Oin, dan laper ua ion qu'il ne lui arriverail poi11t de mal, et qu,e par ce moyen il arriverait pllls tôt en ville, dont les portes étaient fermées depuis le Jeudi 5 !\lai au malin. Car c'est seulement le 4, que la grande troupe s'est avancée près de Fribourg et que celle lettre dont Gremion expédia une copie pour le juré Werro qui l'attendait à Beirau , a été lue

a

l'assemblée des mutins. I.:e même 31. Thorin avait au i donné le conseil d'alle1· dëlivrer, à mains armées, le pri ooniers qui devaient ~tre au château de Farvagny. La lellre de Raccaud â Chenaux, trouvée sur ce dèrnier après sa mort et lue en Deux- ent, aujourd'hui, êst terrible; elle prouve à quel po]nt Raccand élait animé contre LL. EE. et en parLiculie1· conlre l'avoyer '\ erro qu'il dépeignait comme la cause de tous les maux dont le pays e plaint.

n p. s., portant que lui (Chenaux) devait s'adresser à Guisolan pour tout ce qu'il aurait à lui faire avoir, a rendu Gui olao bien su pect; d'ailleurs Raccaud e montre tré coupable pa1· l'upi- niàLreté avec laquelle il exhorte Chenaux à per isler dans on n- trep1·ise, et par le conseils qu'il lui donne pour en ,·enir à boat.

Celte lettre dit qu ils prient leui·s excellences de vouloir ècouler leurs repré en talion sur leur abus et aulr ho es qui leur _ont à

(1) I.e cbif!re m 11q11c écalemc111 daus l'origiual.

(17)

l'lrnrge I à ·c ù ;fout lrouver bon que leurs grief· oicul po1·11;- de,·anl le-treize c:1111ou

Blàie1'horina l libérédepl'i on,etcomme a entencelcporte, i1 la !.>Ollicilalion. des communes du bailliage de Gru res, qui un~

intercédc pour lui.

Joseph uda11 de Treyvaux, âgé de 76 ans, per~ des trois

·011<.lanmés i-aprè , a ét · ondamné à la mai on de corre tion cinq ans, vu a mauvaise réputation et e menaces contre lit. le Curé de • Treyvau_ , Clerc, t le peu de soin qu'il a eu de se enfants donl il n'a ùremenl pas ignoré la conduite criminelle.

Uenoud, cab:u·elier de l'Epé.e couronnée de Bulle, où il 'e t lenu lroi a omblée · des rebelle·, pour n'avoir rien rapporté, au coo- traire oonivé a été condamné, en pa ant le frais de la détention, i1 èll'e banni de bailliage de Bulle, ruyère , Vuippens et Vaulruz, à ne plus pouvoir tenir de cabaret, à perd l'e la marque de l'Epét:

couror111ee i ce cabaret e trouve lui appartenir,

èt

à ne plus a sis ter au.· a emblée de commune, ni à pouvoir servir de lémoio.

Finalement il a été dil que l'on délibèrera une autre fois sur le parli à prendre à l'égard des six cabarets qui oot servi de rendez-

ou aux rebelle· : l' Epù couronnee eL le St.-Georaes à Gruyères ceu d' Avry, de Po ieux,

cJ.u

Bry et des q,-eite-_Cantons à Bel faux.

L,; mercredi u juillet on a jugé en Deu ·-Cenls les suivants:

Ambroise Thorin, de Bulle, négociant, officim· au, régiment de ru 'ère, frère de Charles, a été relâc!Jé en payant lès frais, el on brcvel d'offici11r lui sera retiré. Il n'y avait sur son comple que l'accu ation de Gremion, qui prétendait que Thorin l'avait uhargé lui Grculion d'eruployer on nom pour soule er ceux du pays d'en haul, ce que Thorin n'a cependant jamais voulu avouer; 2° qu'il devail avoir donné deux fromages pour la nourrilu1·e des rebelle , cl 5° de letlre su pectes qu'il a écriles à on frère Charles avant leur déLenlion el depui .

Bucnard, n · en France, mai origiuafre de BuUe, àgé de {8 ans, a été exilé pour qufoze an , en payant le frais de la détention, pour avoir voulu tÎl·er sur le métrai (1). ibou. , de Treyvaax, ce qui en a intimidé d'autres qui avaient au si envie de 1·efüe1· leu1·s enfants de cette troupe de édilieux.

I

('J ]étral (en paloi ,\lelraux) si{p,ifie ,i pl'opremcnt parler l,uissi~r. ~l:iis le Jl 'tr:il avait une p~rlic Jc.s allrihu1io11s poli1iq11 Ju sy11d1 · a lucl.

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.Joa11T1es Ecker, de llo ens a été reF hé en pa anL le frai· s'il peut. Pendant deux ans, il doil être e clu de a emblée de commune et la chas e à lui iuterdile pour toujours, . ous quel pr - texte que ce soit, sous p ine du schallenwerck.

Sterro, scieur, de la Tour, àgé de 1fü an , 'a été élal'gi, var c1ue, bien loin d' Lre coupable, il a eu le bon e prit de rem1oyer Chenaux qui voulait e réfugier chez lui lorsque les garde- do Fribourg le cherchaient pou1· le saisir. Le plus a porté qu'il sera dédommagé de la détention , suivant que le Con eil le tsou,·era équitable. D'ailleu1•s cet homme est sourd, ainsi il n'a a· pu en- tendre ce que henaux, Ros ie1· et bappuis ont comploté a,•ec quelques autres, dans _!:IOC chambre chez lui pendant un fort petit espace de terup , qu'ils y ont été le mardi avant la foire; •tcomme ou l'a fort bien remarqu · qui e t-ce qui aurait osé refu er il c • hommes d'entrer chez lui? C'était la seule circon tance qu'on eut pu lui reprocher.

L'ayocat Terraulaz, de la Roche, liberlio , à ce qu'il parait par la réputation dont il jouit, et par deux lellre il lui adr · ée· de l'avocat Castella, remplie d'obscurités et d'équi oques, a été re- lâché. La entence porle : Für desmahlen heraus8elassen, mai bien cplendu que i Ca tella dont il emble avoir été l'ami el le mercure,

cnait

a

être p ~ t qu il hargeât Terraulaz de quêlque cbo- celui-ci serait de nouveau sai i. En attendant per onne ne la ac us· de complicilé avec le rebelle .

L'avocat PJ•lhon, dont on lut une lettre patoise à ·tella (' écrite en hiver, qui parle trop librement des affair de Genève et d'Amérique, étanl plu u pecl que le pr · cédenL, a été r làch · à côndilion que si aujourd hui. dans les papier qu il ira lui-mêm chercher chez lui ayec des officier de ju tice, on ne lroul'e rien qui le rendti coupable, cela en re tera là,

a

l'avocalic pr· d nt il doit être p1·ivé. !\lais que i quelque papier le rend eue re l -

u pect, il cra de nounau cmpri onn · et le rapport fuit en Cent . . u re·Le, et homme a parlé de H1 lfandfeste d ml - de ybourg qu'il a hez lui L qu'il a êté cbartT· d tndu·

françui . ApparerumenL que c ·tait B~ud qqj l'en a,· il b

(>) C' l Python , d' rcouciel, le tr:iducteor iunèni u d ,-;,. ... ;te, en ,•ers pntois, 1mprinuis à friù,,ur en t l'i

(19)

/

16

el qui:: ce Lill'e a servi de p1·êtexte aux auteurs de 1, ré,,ulte pour séduir le paune peuple.

1 La éance qui a {luré jusqu'aprè une heure, a ijui pa1· la que tio11 : Ou'esl-ce que l'on doil prendre en Deux.-Ct:nts eD µr ·111ier lieu? Il a

"Lé dil: La procédu1·e de fugitif , la punition <l'une oix.antaine de

·oupable qui ne ont pn emprisonn · el le repré entations du pa)'s. I.e Ill me jour j'ai écriL à mon beau-père comme j'en étai· conrnuu le 5 du courant au matin, et lui ai demandé s'il conseutait qu'on lui envoyàt Lons les mat ;riaox 1·clatifa aux affaires u '.a no- ble e pour le faire utiliser pa1· un homme de son choix, et qu'il aUl'aiL la boule d'aider de se bons con eils?

INSTRUCTION PUBLIQUE.

J.

LE~ CONFERK~CllS DES INSTlTUTEURS FRIDOURGEOIS.

la longue paix qui a succédé aux guerres de l'empire a Lant profilé aux na lions sous le rappm·t matériel, si elle a doublé leur richesse par l'extension qu'elle a donnée au commerce et les prodiges qu'elle a enfanté· dan l'indu trie, celle paix bieofaisaute a eu un auti·e résultat tout aussi iruportant pour la civili aliuo en awenant iu ensiblem ol l'émancipation rnorale et intellectuelle des masse var la diffusion et la propagation des connaissance utile . Depui une trentaine d'années, on a vu le écoles se multiplier partout, et grâce à l'action ince sante de ce foyers de lumier~, la civilisation a pénétré dao· le ·ontrée le· plu reCLLlëes, jusqu'11Ux derniè1·c liwiles de la nature habitable. Les société el les iadivid~s semblent rivali e1· de zèle pour faire participei· toutes les cb1sses de citoyens aux bienfait de l'éducation. li sont bien rares les guuveroe1mml qui , par haine du progrès, osent luller contre ce côuraoL ùes idées du iècle, et se well!ie à la sui le de cel autocrate de loutll les Russie,;

qui, pour avilir la plus noble des professions, vient de décréter par un ukase que l'instiluteur n'c L plu. qu'un d1Jme tique, c'e L-à-dire un..:

(20)

li

esp ce de serf, ju Liciable du knout. du dernier des boïard ! i dan la plupart des pay laves, le peuple est encore plongé dans le ténèbre de l'ignorance, son émancipation a commencé dans les Etat latins du sud-ouest, et elle est à peu près complète chez les nations de l'Europe germaqique et prolcstante. Quel admü·able spectacle nous pré enle celte dernière! Ici, la patrie de Guttenberg, l'Allemagne, ce grand atelier de la science et de la philosophie, avec ses 25 universités, ses 65,000 écoles primaires, gymnase etc.

Là la orwège, où chaque paysan a sa bibliothèque et où il erait au si difficile de trouver un homme dépou~vu, d/,iftstrnclion que de rencontrer en Russie un serf qui sût lire et écrire; la llollande, avec ses écoles de pauvres; l'Ecosse, dont le habitants sont si instruits et en m_ême temps si religieux; les Etals- nis, la répu- blique .par excellence où fleurissent les écoles, les meeliog et les journaux; la Suisse enfin , notre chère tü se, que nous pouvon comparer avec un légitime orgueil aux pays le plus avancé danc;

la civilisation.

Di ons cependant toute la vérité. Sans doule, la patrie de Rou eau et de Jean de Muller, de Pe talozzi et du père Girard, est une terre de liberté et d'in traction. ~lais à côté de canton où 1 éducation publique est l'objet de toute la sollicitude du gouvernement et d particuliers, il en est d'autre où l'in truction du peuple, celte ba e de la vérilable démocratie, e t entravée par les ob tacles presque insurmontables gue lui opposen(J'esprit de routine et le préjugé!

de toute e pèce. Pouvons-nous dire que Fribourg ne soit pa du nombre de ces del'Diers?

Fribourg, il e t vrai , a déjà bien changé depuis l'époque où le vénérable père Girard p1·enail volontairement le chemin de I exil, et chaque jour vient enlever une nouvelle pierre de l'édifice ,·er- moulu, bàli par l'ignorance et les préjugés. ui il est une pen~ée qui diminue I amertume que nous cause le triste pectacle de no divisions politique. , c est que les révolutions de tout genre qui agitent notre canton depuis bientôt trente ans, auron eo pour -résultat final de faire l'éducation du peuple de l'initier à l:i vie politique et intellectuelle. Depuis { 4 7 notre canton a êl · doté d'une foule de loi el de dêcrel.s dont nou ne oulon pa conl ::t r l'utilité, bien que l on pui e déplorer celle lendanc à copier 1

1h1. t, JA:, nm 1853.

(21)

I

in lilnlion de la Franrc,

ta

introùuir tian nolre pays une centr:i- li ation eiee sivc q 1i finirait par tuer loule vie véritablemenl d~

mocratique. Quoi qu'il en oit, res loi , bonnes ou mauvaise.s, ne peuvenJ préteuùre à une ùurée éternelle; formes passagères et transitoires, elles feront place à d'autres loi qui passeront à leur tour. Mais ile tune chose qui est de tinée à dur r, parce qu'elle est dans l'esprit du siècle et de la ivilisation, c'est ce que le gouver- nement a fait pour répandre l'iosfruclion populaire et tirer les éducateur de la jeunesse de l'état d'abaissement, de domesticilé, dan lequel on les a tenus si lon°tomps.

Les nobles efforts de l'administration pour mettre sous ce rapport notre pays au niveau des cantons avancé de la Suisse, ont déjà élé en partie couronnés de succè : n·ous n'en voulons pow• preuve que ces co.nférences trimestrielles et annuelles où. les instituteurs viennent de toutes le parties du canton échanger leurs idées sar l'en eignement, oublier le labeurs de chaque jour et les injustices des partis, et cimenter enfin l'union et la fraternilé qui doivent régner entre tous les membres dn corps enseignant.

Nous voudrions parler lout au lorrg de ces utiles conférences;

nous

y

reviendrons à propos de la prochaine réunion annuelle. La dernière assemblée générale a eu lieu à Bulle en Août (8t$2, soµ la présidence de 1. l 1nspecteur Pa quier, président du cornilé cen-

tr:il; eUe a élé fort nombreu e et a lais é dans l'esprit el le cœur de ceux qui y out assi té les plus agréables souvenirs. Au lieu d'on compte-rendu détaillé qui al'riverait un peu à tard, nous p1•éférons mettre sous les yeux de nos lecteurs un extrait du rapport présenté par M. l'inspecteur Pasquie1· sm les _compositions faites par les insti- tuteurs et institutrices du troisième arrondissement scolaire et relatives aux questions pédagogiques posées dans l'assemblée géné- rale de l 85 l. La premièt·e de ces questions, la plus importante, était ainsi conçue : Etablir la supériorilé du cours de laugue du père Girard sur les systèmes précédents, particulièrement sur les Gram- maires de

1 ,

1oël et Chapsal, etc. Voici en quel termes, le rapport de M. Pa quie1· a parlé des travaux de quelques instituteurs

pe

la

Gruyère et de la Veveyse qui ont fait clloi.x de cette première thèse :

n Pour la traiter couveuablement, y est-Hl dil, il a fallu rentrer, malgré soi, dans l'exposition fastidien des y t mes de 0rammairc

(22)

qui ont p-récedé la publication dn cours de lanrrue de 11oll·e illustre compatriote; il a fallu sortir de 1 ar enal pédagogique de vieilles arme(;

à moitié -rouillées, évoquer les omb1·e décharnées des dix parties du discours, les remetlre 1Jn instant sur pied, pour passer encore une fois une revue déjà faite tant de fois de ces vieilles et lrist.e momies, armées de pointes et de subtilités. Gràces aux anciennes t1·aditions et aux secours fournis par la mémoire, plusieurs insti- tuteurs se sont assez. bien tirés de ce mauvais pas. Nous proclamons cette nouvelle victoire remportée sûr Restant, Lhomond , Letellier, Noël et Chapsal et compagnie. La pensée et l'invention, fruit du génie, ont encore une fois triomphé des mots et des règles, et le système irrationnel d-e l'enseignement élémentai~e de la langue au moyen de règles et de définitions a décidément perdu considéra- blement de terrain.

1> Quelques instituteurs cependant n'ont pu tellement rompr ave · le passé, qu'on ne trouve sous leur plume des traces de regrets et même d'éloges pour l'ancienne métlrode. Le Comité ne croit pa devofr prendre ces passages à la lettre; il y oit plutôt un hommage de reconnaissance envers d'anciens maîtres. A ce titre, loin de formuler uh blàrne, il se plait, au coutrail'8, à signaler l'expr i n d'un sentiment qu'on est toujours heureux de rencooLrer parmi le.

hommes, sentiment qu'un instituteur doit surtout s'efforcer d'in- spirer à la jeunesse, celui de la mémoire des bienfaits reçus. Peul- être est-il enco1·e des maîtres qui ne sont qu'à moitié convaincus de

la supériorité de la nouvelle méthode d'en eigner aux com01ença111s , la langue maternelle; nous ne crierons point haro sur ces dernier.

persuadés que le temps et l'expérience opère1·ont en éux une con- version qlte nos 1·aisonne11Jenls n'out pu encore obtenir.

1i La seconde partie de la question , c'est-a-dire la question elle- même, qui consiste à établir par des raisonnement directs la upé- riorilé du cours de langue malerucllc, a élé cou enablement trailée par plusieurs insliluLeurs el insL.ilutrices. Tous se sonl accordé

a

reconnaitre que la belle œuvre du P. Gil'ard fait un appel con tant à l'esprit et à la conscience des el' ves qu' •lie développe progre i- vement l'intelligence, rectifie le jurrerueut el fait con lammenl . marchei· de fl'Ont deux: choses qq.'011 ne peut jauiai impunérnenl éparer dans l'élude diffi ilo de 'léou:nts de la langue, :\\'oi1· les

(23)

20

leçon ù langue par! ·•e cl celle de langue écrite. Les anciennes m ·u1odcs ne se ~ou<'iaient réelle111e11t qµe de cette dernière. On croyait avoir rempli ln lù he et pleinement alleint le but, si l'on awt:nait les élèves à arnrnger conve11ablemeut et à écrire correcte- ment les mot . De la langue parlée, il n en était jamai que Lion;

on ne trouve aucune tr;tce d'un en eignernenl aussi iwporl:inl dans les grammaire les plu réputées; ·elles-ci ne s,e distinguent guère de leurs aln'cs que par un plan plu 'régulier, one expnsHion plus·

méthodique des règle et urtout par un recueil plus abondant d'exemple·, de tinês à la ùémon t1·ation et à la ju tification des préceptes. Quelle lacune ou plutôt quel abime à combler dans l'en-

einoemen l de la langue maternelle, comme s'il était possible d'apprendre une l:rngue am, la parler! El pom·tanl, il suffit d'ob- serv r atteoth•emcnl les différente phases de l'élaboralioo de la p n èe, de uiv1·e ce travail depuis la perception simple ,iu qu'à l'expl'es. ion de l'illée, pour e convaincre, qu'avant de figurer sur le papi r, la pens·e, chez le commençant surtout, doilêl!·e d'abord e, primée par les organe . Dan l'ancienne méthode, le plus puis ant

:Ht ·iliaire de la cullure intellectuelle, le besoin le mieux démontré, puisque c'e t celui de tous les instants pour l'homme social, l'élo- cution ou la langue p:irlée était pre que enti.èrement prétéritée. n vide de c Ile importance dans les principes de l'éducation ne pouvait échapper à un pédagogue au si judicieux que le P. Girard. Aussi en c.L-il sans ce e préoccupé. Que d'efforts, que de soins pour foire ùi paraitre de .on uvre ce vice i justement reproché à es devancier ! Dès les premiers e~erci es, il s'applique à faire naitre la pensée dan l'intelligence de se jeunes élèves; il met eu sui le au ervice de cet agent mystérieux le moyens nécessaires pour ùonne1· à la JJen ée la ie et l'expression. Comme one opération de cc l na lure exige, en rai on de nombreuses difficulté qui l'en-

il·ounent de continuelles rêpélilions à eau e de la variété infinie de: objets ur lesqucl elle s exerce, le savant pédagogue n'a jamai" f rmulé une r crie ri s l'accompagner ùe nombreux exercices ùe ,·ive voix. Ce mérite loul parliculier de l'ouvrage du P. Girard, le snin assidu donné à l'ensei,,.ocment de la lange p_arltie, a géor.ra- rnfemenl è happé aux inslilulions qui onl trni

le

la p1·eruière question.

11 l n revanche, des eloges unanimes ont ete donnés à l'ouvrage

(24)

2l

sou le point de vue de l'enseignemenl de la composilion. C'e t, en effet, le seul cours de langue où celle partie essentielle soit <lé veloppée avec méthode et per évérance, et menée à bonne fin, malgré la multitude des chapitre et les d ·ta ils innombrables que né e sile toujours l'enseignem nt un peu complet des r'gles de la langu fr~nçaise. Une remarque a néanmoins échappé

à

cet égard au auteurs des composilions, c'est que, conformément au plan ra- tionnel adopté par le P. Girard, l'invention el la compo ilion appartiennent en grande partie, au moins dans les commencement , à l'enseignement de la langue parlée. L'élève improvise d'abord de vive voix sa petite proposition sur une idée ou un mol proposé par le maître; des exercices fréquents et variés, en lui donnant de l'assurance el de l'aplomb, llli font franchir aisément le premiërc dif6cultés; bientôt il aborde sans ourciller la phrase à deux propo- sitions, malgré tout l'attirail qu'elle traine ordinairement à a uile;

le voilà enlin sur les trace ùu discours uivi, écueil el épouvantail pour Lous ceux qui n'ont parcouru que des grammaires de règl et de mots.

» Les nombreux exercices par écrit Qlli, dans le ours de laogu ,

· foot suite aux exercice de vive vois, sool Jestiné à fortifier par la répétition les exercices qui précèdent el à montrer aux élèves les formes i variées et souvent si bizarre de l'orthographe françai e.

Bien que moins important sous le rapport de la culture inlellec- tuello, ce dernier point ne doit cependant pas être négliaê par l'in li- tuteur; car un mauvaise orthographe era loujour le ignecertain d'un défaut d'in truction élémentaire.

» Une pratique invariablement uivie par les auteurs de grammair françaises, ce l de prendre tout implemenl à leur de,·ancier 1 exemple destiné à la démon lralion des r · n\ . Le recueil d'exercice qui font ordi11aireweot uile à ce 0rammair ont emwunlés aux auteur I plu renommé , el renformeol la plup rl du temps de pa a0es parfaitement inintelligible pour I m- mençunls. Cho e in 1:oyable! il semble que ces ompilateu : · soi nt donné le mol pour ne pré enter aux élève-que d -ab·tra li n phil ophiques, de n1axime, . eu.e cle m raie pnîenne d sr i - aru pou lé , propre à · ••art>r le· jeun imacinalion . P ur uliU: r de lei exercic , I • maitres .ont contraint de l:ii::,er là 1 1.

(25)

et d'entrer dans de 1 ngu s explications prealal.Jles, afin de donner

à

leurs 'lèves llintelligence du sujet. Le plus souvent encore de nou- velle explications deviennent nécessaires sur la signification des mols, le sens et la portée des périodes, dont la savante facture échappe quelquefois à ceux mème qui sont chargés de l'enseignement. Le P. Girard a évile soigneusement cet ccueil. Il a eu la patience et le courage de composer Jui-même tous les exemples destinés à justifier et à éclaircir les règles.

n Il faut avoir pnrcoul'U son cours de langue pour e faire une juste idée du travoil immense que cette seule partie a dû lui eoûte1•.

Et quels exemples! il n'en st aucun q11i ne se fosse remorquer par la propriété et Je choix des expressions , par la netteté et.la clarté du sens , par la pureté et l'honnêteté de 1a conception. Le but élevé que se propose d'aLteindre le pédagogue cbrélien, se ré,·èle tout entier dans ln sèrie si longue des exemples dont il a enrichi son cours de langue maternelle. Nous allons tout

à

l'heure dire quel- ques mots sur ce côté si intéressant do Pœuvre capitale du bon père.

Tous les auteurs de compositions sur la prem~ère question ont fait ressortÏl' à l'envi l'a antage 4ae l'enseignement ch11étien donne· au P. Gfrard sur tous ses devanciers. Cet avantage est inappréciable,

·a,·

il est irralionoel de séparer dans les Jeçons données à la jeu- nesse deux éhoses qui ne doivent jnmais être séparées dans la vie pratique, la culture de l'esprit el celle du cœur et de la conscience.

Celui qui ne se pépéLre1·n pas profondément de ceue grnode vérité, ne comprendra jamais L'ouvrage

pc

noh·e célèbre éducatèur. Pour s'en faire une juste idée, il faut que cette pen ée domine toutes le antres; il faut comprendrn l'importance de l'enseignement moral et son ünmense intluence sur les destinées du citoyen et sur celle de la société tout entière. Celui qui consac1·a sa longue existence ù l'aruour de ses semblables, qui ne se 1·ebuta jamais, malgré les con- trariétés et l'injustice auxqllelles il fut en bllllC, ne pouvait terminer

a carrière terrestre que par une bonne action, par un dernier et grand sac1·ifice fail à la jeunesse qu'il avait

tant

affcclioonée.

\Son

, 1 Cours dll langue matarnelle ,est le testament, le dernier adieu d'un ,, chrétien à ses cllers frères\ EL si l'on se reporte aux circonst:mces au milieu desquelles a élé élaborée uoe œuvre de si longue haleine

i l'on songe qu'un travail aussi fatiguant, écrit entièrement de fa

(26)

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main lie son auleul', a élé enlrcpri · et o. éculé liaus un :ige que peu d'hommes atteignent el qui c ruwande irupérieu ·emenL le repo , on era contraint de voir encore ici un de c p1·odige de dé,· ucm ut el de sacrifice <lonL lo christianisme seul a le ecrel. r on, celte doc- trine sublime n'a pas dégénéc·é; elle a encore, comme elle a toujours eu, le privilége de produire des héros. ue la jeune se recueille avec reconnais ance le précieux héritage que lui a légué sou :uni el bienfaileur; qu'elle se pénètre lie préceptes répandu avec profu ion l;lan le cours de langue; que le maîlres en soient Lou jour-le dignts interprètes aupr s de leu,·s élèves, el de fruits abondants de régéné- ration morale et intellectuelle eront assurés à la jeunesse qui fré- quente nos écoles. »

li a été décidé par l'a· emblée générale de Bulle que le que lions uivantes seraient traitées dans les conférences trimeslrielle des trois al'rondissements scolaire pendant l'année {852-Sa:

!° Ouels sont les moy n · ù'en eigner d'une manière profitable l'hisloire nationale aux élê e de la première volée d'une · colc primaire?

2° Est-il utile de faire recueillir pnr les élèves, dan des cahier parliculiers, les principaux ou,-rage · donnés à l'éc.-ole?

5° r e et'ait-il pas ulile d'iolroduire en été, après l'école t.le 1 aprè -midi , l habitude de conduire le enfaals à la promenade au moins deux fois par semaine, dans le bul de le inHier â quel- ques cannai ances daos l'hi toirc naturelle comme au~ i de rf'- pa ser quelques leçons données à l'école parlic~lièremcnt celle de rréographie et d'hi toire?

4° Démontrer l'utilité et l'à-propo ùe 1 'tabli emenl de école de la oirée pendaol l'hiver; indiqu r les prin ipau moyens li 1 encourager el d'en a surer la durée.

(5° Quels sont les moyen que l'in tiluteur devtail employer pour donner aux élèves l'amour de l'ordre el de la propreté?

6° Le nouvel in tiluleur a-t-il uffi arument lrarnillê au rl ·vc- loppemenL moral de la jeune se, but e- ·enliel de l'ê ucali n pu- blique?

7° uellc li""oe de conduite l'jn litutiur 1loil-il uh re au milieu ùc- parli qui divi cnl le canton?

1 ou de, ou exprimer le 1 · ·fr qu

·a

ln r,r,,thain réunilln .iunu Il

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qui aura lieu à Eslavayer, l'élé prochain, on remplace la lecture Jougue et un peu fas.tidieuse des rapports des ùiJJérenJs comités d'ar- rondi:.sement, pa1• une discussion généi-ale sur quelques-unes de intéressanLe- questions mises à l'ord1·e du jour pour cette année co- laire. Espérons en même temps que celle réunion se1·a au i nom- bre·ose que la p1·écéùenle, et qu'on y verra figu1·er les insliloteurs de taules les parties du canton, à quel degrés de l'en eignement qu'ils appa1·Liennent: instilutew·s priwaires

ou

professeurs, un lien nous réunit tou ; ce lien, c'e t le but commun que uons poursuivons le progrès par l'éducalion !

C. Yl!I\.

N0

1

f1CE IDSTORIOUE ET CRITIQUE

SUR QUELQUES .IUAN SCIUTS DE LA BIBLIOTHÈQUE CAl"tTO. ALE.

l'RElllÊRE LOIS ET LLBERTÉS DE L,\ VILLE DE FfüBOURC. MANU CI\IT PIIANÇM nu :vu SIÈCLE, IN-4°, SUR ''ELIN, i-l 2 PAGES, PrulCéDéES D'UNE PRÉFACE DE VIII PAGl::S.

Cc,mnnu crit du _luxe, doré sur tl:unchcs, avec une reliure de maroquiu rour:-e, èSt l'un d ·s nombreux lcrrs fnits à la 1,ibliolhèquc du Col léffc pu1· le v ;nér11Llc ch:moine Fontaine. Un dessin à h plume de la main du sarnnt :n·chidincre et repl'ésentant ses armoil'ies, orne Ja seconde page. La préface tic: ln Handfesle, due au savoir de M. Fontaine, nous a puru mériter l'im- pres1io11, même aprl:s Jcs analyses as:1cz no'mbreuses 11u'ont donné tlc cet acte des écrivains plus récents.

Ber ·htlioltl IV, duc de Zœbriugen, jeta le p1·emier fonderuents de la ville Je Fribourg en ,1 { 76

(i).

Le petit pay qui l'entoure et qui faisait partie de la petite Bourgogne dont Be1· hlold etail le re ·Leur ou le vicafre pour l'empire, s'appelait la Nuithonie ou

( 1 ) La paroisse de St -:Nicolas esl plus ancienne que la ville car 1'011

1,·ouve des actes auLérieurs à l'année 1176, où il est déjà foit mention du Curé de St.- ïcolas de ribourg. ,\ moins qu'en lais:mt remonter plu haut l'origine de la ville de Fribourg, un ue dise lfUC ercl,told I JIil fil quc

l'aera111lir et l'entourer de murailles, ce qui n'est pas invraisemblable.

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2J

Oe!l1Llandie. ou fil Berchlold qui, u H i, avail bàli l::i vill de llerne, étanl mo1·t ans succe sion, en 4 218 la ,•ille d Fa-i- lloarg et on lerritofre, app lé le anci nnes terre , p:i èrent par ùroiLd'hérilage à a sœur Anne, épou du comte IL'ic de Kybo111·g- Berthoud. En (264,, l•riùourg eut.ra ou la domination d'Eberh::11'1I

·onile de Hab bourg-Lauffenbou1g, qui n a,·ait h ;rilé par n 1nariage avec An_ne-1 Lisal>elh de ybourg-B01·thouù, dernière bé-

r.ilièrn de a branche. Le comte llodolphe de lfab bourg, l depui 1275 Emper ur 1°' de ce nom, qui d vint le ch f de la mai on d'Aull'iche, (éteinte en -1780 on la per onno de l'impfaa- trice Ma1·i -Tùé1·èser acheta I• Il i277 la ei11o ncurie de F1·ibour(T de o

·ou neveu le corul Ebel'l.tar<l. Cette ville continua d'ob'éir à celle illustre mai ou ju qu'en 41152, où, con iùérant les 1uauni· Lrai-

Lemenl que lui arnit fait e~suyer le duc Albert n il14 L l'entier abandon dans lcqucl la lai sait le duc igismond, qui depui le pat-tagc faiL en ¾ 4 50 nLre l s princes de la mai on <l' Aulri •be, était ùe onu ou ouvcrain , e déclara libre. lai les ·ircon- slances trè -urgentes dans lesquellc elle ·e trouvait ne lui pe1·- mit-ent pas de jouir de sou iuùépenùance, le detl' qu'elle avait cont1·actée à l'o ca ion de la guerre de -l447 l'engagiwcnt à e rueUrc OllS la protection du duc Loui de ayoie, dont la veuve olande de France, régente ùe Etal· de son fi1 Philibert qui était en bas âge, lui rendit en H77 a parfaite inùépendanl.:e et l'en li ore liberté. Ff'ibourg fut adrui dans la Confé<léra Lion h •l é-

tique en •lll l , en même Lemps que la ville de olcure. Tous le deux cantons ont redevable de celle faveu1· à L'entremi e du bion- heu1·cux 'icola de la Roche, ancien énateur d' nderwaldeo, quj ortit de la olitud pour négocier celle affaire à la Diète de Lanz, où le bann 1·et Felg (1) était envoyé de la part de FrilJow·g.

La Charle qu'on trouvera ci-ap1·ès et qui communément est appelée llandfeste, serL de ba e à l'exi tco e politique do notre Uépublique et ùo a Con Litution. Elle a non eulement éLé con- firmée par Lou et chacun de u ·cos eur de Berchtold , mai· le pri ilége qui ont contenu ool été con idérabl m nt augmenté .

Le princes, nos an ·icns ouverain oc joui aient que du <lroit l ') 1.'histoir caulon:ile l'indique comme représenl:int di: Fribourg à l:in-r..

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de sup1,émalie (1 ) eL <le celui de retirer le deni,e1· pr~venanls de pëagcs; cependant le duc de avoie renonça formellement au p1·eruier par la charle qu'il en donna en ~ 452 , et e borna

a

porter le nom <le seigneu!' de Fribourg et ~1 percevoir le 1·evenus qui n c!ette qualitti lui 1tai nt dus.

La ville a de tout temps exercé toute e pèce de juridiction sur terri Loire que son fondateur lui ayait inféodé, ruais la forme du gouv 1·ncment, quant à l'intérieur de la capitale, était démocra-

tique ju qu'au lYo iècle, pendant le courant duquel n l'lgea le conseil d Soixante, et ensuite celui de Deux-Cent . Dès lors la forme <lu gouvernement fut démocraLico-aristocralique.

On

µeut voir à ·e ujet les décret qu la communauté de toute la ville u fait en l'a emblée générale en rn47-87-89-92 dans l'église de

.1 ot1·e-Dame, et n {11011 et (1107 dan celle d Cord Hers.

LL. EE. ont d'aulorHé dérogé à ce décret par ceux de 11555 et i 627, etc. C' t ur quoi on se réc1·ie actuellement.

On 'étoauera sans doute de priviléges el libertés extraordi- nail-e que Fribourg r çnt d on fondateur dan un iècl de Qar- bario t de dépra<lalion. 1l ne faut pas en ·hercher la eau e <lao l'~uwonilé du prince. 'on, celle vertu n'était pa encore c nnue tians celle partie de l'Europe. où peu s'en fallait que !es eigneut·

ne ·onfon<li ent le hommes a ec les animaux : les dr·oits conuu tian l'ancien cod d' Hlemagne sou le nom de Wildfans-Stra11d -urid Hauptrechl, etc., el le plus révoltant de Lous, elui de cuiagc,

110 pro ent-ils pas assez que même les droit de Il\ natu1·e éLaien t ou ab olLunent ignoré ou foulés aux pied P D'ail!eur l'éloi-gne- ment du souverain, la férocité du sile, l'ignorance des habitants, tout invitai L les va au, à la tyrannie. Il faul donc che1·cher la

·,ms

d s larges

es

de Ber htold dans Le but qu'il propo. a en ha- (') Ainsi que les villes impériales Fribourg el son territoire étaient , .i1·it3blement un fief, dont les bourgeois é1aier1t fondataires, c'est ce qu'on a1,pelail Ji'eor/1111< castrtmse el en allemand Bm·;;lel,n. Toul comme les grands vas aax de la couronne étaient obli5es de fournir des troupes au 1·oi, le principal et presciue l'unique J 1•oi1· de ces pe1i1S vass3U.'1, :ippelés Burge11se.,·, on ll1t1•,muim1u , é!ail d1e11Jpècher les ennemis de leur suzer:iiu de s'emparer , Je I ur fief comme il est ,li1 dans le code des fiefs: ron Dur1:l1Jlm suif ddl"

111a11. mit. l,e,·wart Jin·c11, 11oul, 0l11tùl 1111tler tti1111 t li/Il, ,.,. $1,// ul da1· /J111·;r 11•()J1~11, 111ul .ml/ .Ji /,aluït,,11, 11ml ,,dl ai 11•e1·u11, 116 i 1/eJ betforf

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