C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
Y VES D IERS
Complétion monadique
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 17, n
o4 (1976), p. 363-396
<
http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1976__17_4_363_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1976, tous droits réservés.
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COMPLETION MONADIQUE
parYves DIERS
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol.
XVII-4 (1976)
0. Introduction.
Soi t A une
catégorie
à factorisation. On définit une factorisation(l,P)
sur lacatégorie
des monadesrégulières
sur A et une factorisation( 1 , P)
sur unecatégorie
decatégories
au-dessus deA ,
de tellefaçon
que le foncteur contravariantsémantique
y commute.Si
(M, 1) ( resp. (N ,J)
est unecatégorie
au-dessus deA ,
d’ima-ge-
monadique ( i. e.
decodensity triple » )
T(resp. S ),
lemorphisme
ca-nonique
appartient
àP .
Unmorphisme K: CM, 1) - (N, J)
définit unmorphisme
t :
S -
T et, parsuite,
unmorphisme
On donne des conditions suffisantes pour que t soit dans
P ;
alorsAt
ap-partient à 1 ,
si bien queAt. 1
est la factorisationde J.
K et que(AT , UT)
est
l’image
dej. K .
On ramène ainsi l’étude deAT
à celle deAS, qui
est triviale si
J
estmonadique ( i. e. triplable).
Enplus,
on met ainsi enévidence la
catégorie
des1-pro-objets (
i. e.M-objets ).
Moyennant
la démonstrationpréalable
d’unemonadicité,
par exem-ple
celle deComp
ouIM (T2)
surEns ,
les résultats decomplétion
mo-nadique (i. e. équationnelle)
des théorèmes3.1, 3.2,
3.3 deJ. F.
Kennisonet D.
Gildenhuys
dans[3]
peuvent être retrouvés.On donne de nombreux
exemples,
choisis pour une bonne part dans[ 3L
où la méthode ci-dessus permet unedescription topologique
deA T
etde la
catégorie
despro-obj ets.
1. Catégorie
àfactorisation.
On
appelle catégorie
àfactorisation
unebicatégorie >>
de Kenni-son
[2j.
On noteratoujours 1
etP
les deux classes demorphismes.
SiA
et
B
sont àfactorisation,
un foncteurU : .A - B
commute à
P (resp. 1 )
si on a:reflète P (resp. I )
si on a:commute à
( resp. re flète )
lafactorisation
s’il commute à(
resp.reflète)
P et 1 .
Notons
qu’un
foncteurqui
commute àP ( resp. I )
etqui
reflète lesisomorphismes
reflète 1(resp. P ) ;
en effet: six =x2 . x 1 est
la facto-ri sation de x et si
U x E 1 (par exemple ) ,
et
d’après [2], Proposition
1.1(4), U xl
est unisomorphisme
etxi aussi,
donc x
appartient
à 1 .Notons encore que, si A est à
factorisation,
lacatégorie
dualeA*
l’est aussi et que, si
X
est unecatégorie,
lacatégorie AX
est à factori-sation,
avecet
On considère dans toute la suite une
catégorie
à factorisationA
que l’on supposeracomplète
àgauche.
2. Monade régulière.
La
catégorie Mon ( A )
a pourobjets
les monades surA
et pour mor-phismes
de sourceT’ = ( T’, n’, u’)
et de butT=(T,n,u)
les transfor- mations naturelles t: T’ - T vérifiantUne monade T =
( T, TI, Il)
estrégulière
si T commute àP .
PROPOSITION 2.1.
Si T
estrégulière, AT
est munied’une factorisation
telle que
UT : AT - A
y commute et lareflète.
PREUVE. Si
h: (X, x) - (Z, z)
est dansA T,
on poseSoit
h =
g.f
ladécomposition
de h dans A avecf :
X -Y .
Lediagram-
me commutatif
où
T f E P
etg e I ,
met en évidence unmorphisme
y :T Y -
Y([2],
Pro-position
1.1( 6 ) )
rendant commutatif lediagramme augmenté.
Lediagramme :
où
f,
TT f E P
sont desépimorphismes,
montre que( Y, y) E AT .
En outre:PROPOSITION 2.2. Si
T’ est régulière
et si t:T’ -
Tappartient
àP,
alors T est
régulière.
PREUVE. Si
f : X -
Y est dansP ,
on aet par suite
( [2], Proposition
1.1( 2 ), dual).
La
catégorie Mon R (A)
a mêmesobjets
et mêmesmorphismes
uni-tés que
Mon ( A)
et pourmorphismes
non unités ceux deMon ( A )
dont lasource est une monade
régulière.
Posonst E P
( resp. I )
dansMon R ( A ) ssi t E P (resp. 1)
dansAA.
PROPOSITION 2.3. 1 et P munissent
Mon R ( A ) d’une factorisation.
P R EUVE. Soit t: T’ - T dans
Mon
R( A )
de factorisationLe
diagramme
commutatifoù
implique
montre
qu’il
existe unmorphisme
et un seul vX :S S X - S X
rendant commu-tatif le
diagramme augmenté,
l’unicité prouvant que l’on définit ainsi unetransformation naturelle v :
S S - S .
Enposant 0
=r1J’,
on obtient une mo-nade
S = (S, 0, v)
surA :
eneffet,
la commutativité desdiagrammes
sui-vants de
gauche implique
celle desdiagrammes
de droite.Le
diagramme
où
rx
estépimorphique,
montre quev(0S)
=v (S0)
=IS .
Lesdiagrammes
commutatifs suivants
montrent la commutativité de
où r * r *
rX
estépimorphique.
Ainsi on a v(Sv)
= v(v S).
Fn outre r est un
morphisme
de monadesT’ -
S et,d’après
laPropo-
sition
2.2,
S estrégulière puisque
T’ l’est et quer E P ;
commes E I ,
l = s r est une factorisation de t dans
Mon R (A) .
Il est alors immédiat queMon R ( A )
est à factorisation.3. Plongement de Birkhoff.
Soit (X, U) E ( Cat , A)
et x unmorphisme
deX .
i est un
I-monomorphisme ( resp. P-épimorphisme)
siUx E 1 ( resp. P).
Y E X est un
tl-rétract de X
EX
s’il existe x:X -
Y et y tels que(U x). y
soit une unité deA .
Soit
V:(X,U)- (X’, U’)
unmorphisme
de( Cat, A). V
est unplon-
gement
deBirkhoff
si f’ est unplongement plein
dontl’image
est ferméepour les
produits,
lesI-sous-objets
et lesU’-rétracts.
V est unquotient de
Uirkhoff
si toutobjet
deX’
est unU’-rétract
d’unI-sous-objet
d’un pro-duit
d’images d’objets
deX
par V .Un foncteur
U: X - A
estinjectif
pour lessous-objets (resp,
les ob-jets quotients)
si pour tout X EX
et toutcouple
x 1,x:2
demonomorphis-
mes de
but X ( resp. épimorphismes
de sourceX )
on aOn note
C
lasous-catégorie
de( Cat, A)
ayant mêmesobjets
etmêmes
morphismes
unités et pourmorphismes
non unités ceux de but unfoncteur fidèle
qui
crée les limitesprojectives
et estinjectif
pour les sous-objets
et lesobjets quotients.
PROPOSITION 3.1.
Les plongements
deBirkhoff
etles quotients
de Rir-khoff munissent C d’une factorisation.
PREUVE.
( a) L es quotients de Birkhoff
sontstables
parcomposition:
Soit(X, U ) E C ,
oùU
crée leslim , et X E X .
Un1-sous-objet
y. Y’ - 1" d’unU-rétract
x:X-
Y deX
est unU-rétract
d’unI-sous-objet
de.Y ;
eneffet, l’image
parU
duproduit
fibréest un
produit fibré ;
lesépimorphismes
scindés étantuniversels, U x
scin-dé entraîne
U x’ scindé ; d’après
laProposition
11 (9)
duale de[2],
ainsi Y’ est
U-rétract
duI-sous-objet
Y" de X . En outre, soit(Xi JiE 1
une famille
d’objets
deX ;
siY.
est unU-rétract
deX:, M Yi
est un U-rétract de tEl
Fi Xi ;
siYi
est unI-sous-objet
deXi ,
iEI.I1 Yi
est un 1-sous-objet
deFI Xi ( [2] Proposition
11( 8)).
SoittEl
deux
quotients
de Birkhoff dansC .
Unobjet
X" deX"
est unU"-rétract
d’un
1-sous-objet
de et, pour touti E I , Xi
estU’-
rétract d’un
1-sous-objet
dealors
V’ X’i
est unU"-rétract
d’unI-sous-objet
deest un
U "-rétract
d’un1-sous-objet
de un1-sous-objet
de
Il h’ Xi
est unU "-rétract
d’un1-sous-objet
deiEI
; fina-
lement
X"
est unU"-rétract
d’unI-sous-objet
de( b ) L es quotients
deBirkhoff
sontdes épimorphismes de C :
Soit unquotient
de Birkhoffdeux
morphismes
vérifiant soit alorsOr satisfont à
U"
créant leslim ,
on a et par suite . Si unI-sous-objet x’: X’ - X’0
d’unobjet X;
EX’
est tel que , la relation. jointe
àl’injectivite
deU"
pour lessous-objets,
prouve queW0
x’=W1 x’
et par suite
Wo X’
=W1 X’ .
SiX’
est parx’: X’0 - X’
unU’-rétract
d’unobjet Xô
vérifiant la relationjointe
àl’injectivité
deU"
pour lesobjets-quotients,
prouve que l’on a:La conclusion se déduit alors immédiatement de la définition d’un quo- tient de Birkhoff et de la fidèlité de
U" .
(c) Les plongements de Birkhoff
sontstables
parcomposition:
Soitdeux
plongements
deBirkhoff ;
alors V’.V
est unplongement plein ;
si(Xi )iEI
est une familled’objets
deX , II V’ V Xi
est de la formeV’ X’ ,
tEl
puisque V’ X’
est fermée pour lesproduits. V’
étantpleinement fidèle,
ona
X’ = fI VXi .
CommeVX
est fermée pour lesproduits, X’
est de la for-iEI
me
V X
et parconséquent
Si
x ": X" - V’ V X
est un1-sous-objet,
x" est de la formeV’ x’ ,
carV’ X’
est fermée pour les
I-sous-objets; x’: X’- VX,
étant un1-sous-objet,
estde la forme
V x, puisque VX
est fermée pour lesI-sous-objets ;
par suitex"
=V’ V x .
D’unefaçon analogue
on montre queV’ V X
est fermée pourles
U "-rétracts.
(d)
Il est immédiat que lesplongements
deBirkhoff
sont des mono-morphismes.
( e ) Tout morphisme W: (X , U) -- (X" , U")
sefactorise
en unquotient
de Birkhoff
et unplongement de Birkhoff:
SoitX’
lasous-catégorie pleine
de
X"
ayant pourobj ets
lesU"-rétracts
des1-sous-objets
desproduits
d’i-mages
d’objets
deX
parW.
On note :V’: X’ - X"
leplongement, U’
=U». V’ ,
V: X - X’
le foncteur induit parW.
Comme
V’
est unplongement, U’
est fidèle etinjectif
pour les sous-ob-jets
et lesobjets-quotients.
Six : X - Y
est un noyau dansX"
avecY E X’ ,
de factorisation x =
x2 . x 1,
alorsx 1
est un noyau etappartient
àP ,
doncx 1
est unisomorphisme
et par suite xappartient
à1
etX E X’ ;
ainsiX’
est fermée pour les noyaux. En
ajoutant
le fait queX’
est fermée pour lesproduits,
on conclut queX’
est fermée pour leslim ,
etque U’
crée leslim .
Il est en outre immédiat queV: ( X, U )-(X’, U’)
est unquotient
deBirkhoff et que
V’ : ( X’ , U’) - ( X " , U")
est unplongement
deBirkhoff, d’après
la démonstration de laProposition 3.1 (a).
(
f)
Lafactorisation
estunique
àisomorphisme près :
Soitune factorisation. l, Y est une
sous-catégorie
de Birkhoff deX" qui
con-tient I, ’L X =
WX
et par suiteX’ .
Deplus
toutY E Y
estU1 -rétract
d’un1-sous-objet
deF- L Xi ,
de sorte que L ’ Y estU "-rétract d’un I-sous-ob-
LE I
jet
deil
appartient
donc àX’ ,
et ainsiI)EFINITION 3.2.
Si W= V’. V
est la factorisation deW,
onappelle V’
l’image
deBirkhoff
deW.
4.
Sémanti que monadique.
La
s émantique monadique
surA
est le foncteurdéfini par S , où
Notons que la
sémantique monadique
estpleinement fidèle,
queUT
crée les
lim ,
estinjectif
pour lessous-objets
et lesobjets-quotients
et parconséquent qu’elle
induit un foncteurMon R(A)°- C
noté de même.TIIEOREME 4.1.
Un morphisme
t:T’ -
Tappartient
à P(resp. I)
ssiAt : AT - AT’ est
unplongement
deBirkhoff (resp.
unquotient de Birkhoff ).
En d’autres termes, la
sémantique monadique
commute à lafactorisation
etla reflète.
PREUVE. Soit t: T’ , T dans Mon
R ( A ) .
( a )
Si tappartient
à1 ,
toutobjet
deA est UT’-rétract d’un objet
de la forme , et
implique
que estun
I-sous-objet
deAt (T X , uX) ;
ainsiAt
est unquotient
de Birkhoff.( b)
On suppose dans la suiteque t appartient
àP .
Montrons queAt
est un
plongement plein:
La relationÜT, . At
=ÜT , jointe
à la fidélité deUT ,
montre queAt
estfidèle,
sivérifi ent
alors et par suite
d’où l’on déduit x = y,
puisque t X E
P est unépimorphisme ;
ainsi on ob-tient et
At
est unplongement.
Sif
est unmorphisme:
le
diagramme
extérieurest commutatif et,
puisque t X
estépimorphique,
lediagramme inférieur
l’estaussi ;
doncf
est unmorphisme ( X, x )-(Y, y)
etAt
estplein.
( c ) At (AT)
estfermée
pour les1-sous-objets :
Soitun
I-monomorphisme
deAT’ ;
lediagramme
commutatifoù
ty
EP
etfE 1 ,
met en évidence unmorphisme
y:T Y - Y
rendant com- mutatif lediagramme augmenté ;
lediagramme
où f
estmonomorphique, implique
que( Y, y ) E AT ;
alorsest fermée pour les
1-sous-objets.
est fermée pour les
UT, -rétracts :
sivérifient
f-s
=l Y ,
on posey = f . x . T s ;
alors y.T f = f . x ;
eneffet,
le
diagramme
commutatifmontre que l’on a
et par suite alors
or
f
étant unépimorphisme scindé, T’ f
en est un aussi et par suite on ry.
ty = y’ ;
on voit que(Y, y),E AT
par un raisonnementanalogue
à celuide la
Proposition 2 .1,
etAt ( Y , y )= ( Y , y’ ) .
( e ) At ( AT )
est fermée pour lesproduits, puisque LIT
etU Tt
créentles
produits.
( f)
Ainsi lasémantique monadique
commute à la factorisation et, étantpleinement fidèle,
elle reflète lesisomorphismes
donc aussi la factorisation5. Stabilité des P-quotier,,ts cofï Itrés.
Soit
X
unecatégorie
etP
une classe demorphismes
deX .
Si Àest un
objet
deX ,
on sait que le foncteur but( X , X) - X
crée lesfin
Notons
P ( X )
lasous-catégorie pleine
de(X, X)
dont lesobjets
sont lesP-quotients de X .
On dit que les
P-quotients cofiltrés
sontstables si,
pour toutX E X , P(X)
estfermée
pour leslim cofiltrantes,
c’est-à-diresi,
pour toutpetit diagramme
cofiltrantd.- D-+ ( X, X) ,
en posanton a
On définit immédiatement la notion duale.
Un
diagramme
cof iltrant d : D,X
e stP-r égul ier
si:pour tout a dans
D, da
EP .
LEMME 5.1.
Soit X
etY
deuxcatégories
muniesd’une classe
P et soitV: X - Y
unfoncteur qui
commute àP, reflète P
et commute auxlim
co-filtrantes P-régulières. Si
on aet
si,
dansY,
lesP-quotients cofiltrés
sontstables,
ilsle
sont aussidans
X .
PREUVE. Avec les notations
ci-dessus,
supposonsxi E P
pour touti E D ;
alors le
diagramme
d: D- X estP-régulier,
doncU Xo
=lim U XL ;
en outreiED
Uxi E P , d’ où U x E P ,
et par suite x EP .
PROPOSITION 5.2.
Si
T est un e monaderégulière
surA
et si dansA les P-quotients cofiltrés
sontstables, ils le
sont aussidans AT .
PREUVE. Il suffit
d’appliquer
le lemmeprécédent
et laProposition 2.1, qui précise,
en outre, la factorisation surAT .
6.
Complétion monadique.
Soit I: M - A un foncteur.
1.’image monadique
deI , quand
elleexiste,
est la monadeT
== ( T, n, u)
sur A que Lintonappelle
«codensity triple
dans[4],
la com-plétion monadique
de 1étant (AT, U T
Alors T est la coextension de Kan de 1 relativement à
1
et, si ondésigne
par E :T. 1 ,
1 lemorphisme associé, 11
et li sont définis par les relations :L’ image monadique T
du foncteurcanonique I : M , A T est
l’ima- gemonadique seconde
deI , (AT)
T étant lacomplétion monadique
secon-(le 1 .
On définit
l’image monadique
d’ordre n E N* et mêmel’image
mo-nadique
d’ordre a , pour tout ordinal a[0].
Notons que, si
l’image monadique
d’ordre a + 1 estisomorphe
à l’u-nité,
lacomplétion monadique
d’ordre a est lacatégorie
des1-pro-objets
( i.
e.M-objets
dans(01
et[3] ).
P ROP OSITION 6.1.
Si l’image monadi que d’ordre
a estidempotente, l’ima-
ge
monadique d’ordre
a + 1 estisomorphe
à l’unité et, parsuite,
l a corii-pl étion monadique d’ordre
a est lacatégorie
des1-pro-objets.
PREUVE. On peut supposer a = 1.
Puisque UT
crée les lifii et estplei-
nement
fidèle,
la coextension de Kan de1: M - A T
relativement à I exis-te et, par
suite, l’image monadique
seconde T =(T , v , u) aus si ;
en outreUT . T
est la coextension de Kan deUT.
I relativement à 1 et T est enco- re la coextension de Kan deUT. T
relativement àUT ,
lemorphisme
as-socié étant f 1:
T’ . UT -7 UT .
Cettecomposition
des extensions deKan, jointe
aux définitionsde fi et
permet d’écrireOr
UT
étantpleinement fidèle, E ,
est unisomorphisme ;
T étantidempo-
tente, u est un
isomorphisme,
de sorte queC, T, Te 1 , u UT
sont des iso-morphismes.
On en déduit queUT Tl
est unisomorphisme
ainsique ¡¡,
carUT
estpleinement
fidèle.Ainsi T
estidempotente
etest un
plongement plein.
Or tout( X, x ) E AT
estisomorphe
à unobjet
dela
forme (TX, uX),
lui-même de la formelim lXi ;
le fait que UT crée leslim
montre queet par suite U2 est un
isomorphisme et T
estisomorphe
à l’unité.THEOREME 6. 2.
Si 1: M - A, J:
N - A sont desfoncteurs
tels que.- 10 1 sefactorise
parJ
en unfoncteur pleinement fidèle
K dont l’ima- ge estfermée
pourles produits finis
et lesI-sous-objets.
20
N
estcomplète
àgauche, P-colocalement petite
et àfactorisation,
30
J
est unadjoint
à droite et commute àP,
40 dans
A
oudans N les P-quotients co filtrés
sont stables.Alors :
(1)
L’image monadiqul-de
1 existe et est unP-quotient
del’image
mo-nadique S
deJ.
(2) La complétion monadique
de 1 estisomorphe
àl’image
deBirkhofr
PREUVE. Identifions
M
à unesous-catégorie pleine
deN
et notonsf - f
la
bijection d’adjonction:
où L est un
adjoint
àgauche
de,Î ,
la naturalité par rapport à n dansN
s’écrivant : pour tout n : N -N’
dans N et toutf :
X -J N
dansA ,
on a( J n ) . f = n . f . Soit XEA.
( a)
Soit( X , I )0
lasous-catégorie pleine de ( X, I)
dont lesobjets
sont les
morphismes ( M, f)
tels quef E P .( X , I)0
estpréordonnée puis-
que, si
on a
puis
successivement( b ) (X , I)0
estpetite, puisque N
étantP-localement petite,
L X a, àisomorphisme près,
un ensemble deP-quotients;
r il y adonc, à isomorphis-
me
près,
un ensemble demorphismes
de la formef :
L X - M appartenant àP ,
donc un ensemble demorphismes f : X - 1 M obj ets
de( X , I)0.
( c)
Montronsque (X, I )0
est cofiltrante. SoitLe
produit (M X M’ ; p1, p2)
deM
etM’ exi ste
dansN ,
est dansM
d’a-près l’hypothèse 1 ,
et on apuisque J
est unadjoint
à droite.N
étant àfactorisation,
lemorphisme
( f, f’):
L X - M XM’
se factorise enOr
h E
1 etM X M’ E M implique N E M d’après l’hypothèse
1 et,,T
commu-tant à
P ,
on aJ g E P .
Alorspj .
h est unmorphisme
et
p2.
h est unmorphisme
étant donné que( d )
Montrons que( X , I )o
est initialedans ( X, 1).
Soitla factorisation de
f ;
alorspuisque
, Alors h est unmorphisme
car
En outre, si
la commutativité du
premier diagramme
ci-dessousimplique
celle du second.Comme
f, e
P et hE 1 ,
il existe unmorphisme mi Ml - N
rendant com-mutatifs les
diagrammes augmentés.
Alorsm,
est unmorphisme
( e)
Sib : (X , I )0 - M
est le foncteurbut, R X
=lim k b
existed’après l’hypothèse 2 ;
notonsrX:
L X -R X
lemorphisme
défini par:où
pf désigne
laprojection
d’indice(M, f).
CommeJ
commute auxlim ,
existe pour tout X E
A .
On sait queT X
définit la coextension de Kan T de 1 relativement à1 ,
e t par suitel’image monadique
T=(T,n,u)
del, et que l’on a un
morphisme
Si dans N les
P-quotients
cofiltrés sontstables, rX appartient
à Pet, j
commutant à
P ,
on atX
EP , d’où t E P .
Si dans A lesP-quotients
cofil-trés sont
stables,
est défini par , donc On con-
clut que T est un
P-quotient
deS .
est un
plongement
de Birkhoffd’après
Théorème 4.1. Par ailleurs
est un
quotient
deBirkhoff, puisque
toutobjet ( X, x)
deAT
estUT-ré-
tract
de (T XuX) qui
est limd’objets images
par1 .
AlorsAt
est l’ima-ge de Birkhoff de
At . I = J.K.
COROLLAIRE 6.3.
Si J = 1 A
dans lethéorème précédent,
alorsl’image monadique
de 1 estidenipotep-e
et sacomplétion monadique
estisomorphe
à la
catégorie
des1-pro-objets.
PREUVE. La monade
unité,
notéeA ,
est unobjet
initial deMon ( A ) ,
lemorphisme
A-T = ( T , n ,u, ) étant q . Puisqu’ici
t :A - T ,
alorsqui
est alorspleinement
fidèle. Ainsi T estidempotent
et laProposition
6.1 permet de conclure.
Lorsque
où To est une monade sur
A ,
les résultatsprécédents
secomplètent
enle théorème
suivant,
où 4’désigne l’hypothèse
4 du Théorème 6.2 danssa seconde éventualité.
THEOREME 6.4.
Si
T
sont
deux foncteurs satis faisant
aux conditions1, 2, 3 ,4
du Théorème6.2, alors :
(1) L’image monadique
de1
est unP-quotient
de To .(2)
L acomplétion monadique
de 1 estisomorphe
àl’image
deRirlilznoff
de
10 : (M, I)- (À T o U To ).
( 3) L’image monadique seconde de
I existe et estidempotente.
(4) La complétion monadique seconde
deI,
lacatégorie
desI-pro-ob- jets, la complétion monadique
deI0
et lacatégorie des I0-pro-objets
sontisomorphes. Elles
sont desimages
deBirkhoff
dedans
4’.
( 5) En
outre, si dans 4’ toutUT.-rétract d’un 1-pro-objet
est un1-I)ro- objet, la compl étion monadique
estisomorphe
à toutes lescatégories
de(1 ).
PREUVE.
( a) L’image monadique
deUT 0
étantTo ,
les conclusions (1 )
et
( 2 )
découlent du Théorème 6.2.( b) Plaçons-nous
dansl’hypothèse
4’ .L’image monadique
existe et est
idempotente (Corollaire 6.3 ).
Sacomplétion monadique,
à sa-voir
(A To ) To est l’image
de Birkhoff de
est
isomorphe
à lacatégorie
des1, -pro-objets
etest un
plongement plein.
En factorisant10
enIo
=At. I,
où t:To - T ,
eten composant les coextensions de Kan
correspondantes,
on montre commedans la démonstration de la
Proposition
6.1 quel’image monadique T
deexiste
et estidempotente.
Alors(AT) T
estisomorphe
à lacatégorie
des1-pro-objets
etUT: (AT) A T
est unplongement plein ( Proposition 6.1).
Or les deux
plongements pleins
ont pour
image
lasous-catégorie pleine
deA 1 0
ayant pourobjets
les1, - pro-objets,
donc( AT )T
=( ATo )To .
Dansl’hypothèse 5 ,
on voit immédia-tement que
l’image
de Birkhoff deégale l’image
de Birkhoff de(c)
Dansl’hypothèse 4 ,
on peut encore démontrer queTo existe,
etest
idempotente.
Eneffet,
les foncteurs1,
et1 -A To
vérifient leshypothè-
ses
1 , 2 , 3
du Théorème6.2,
et par suite lesparties ( a ), ( b ), (c), ( d)
en
totalité,
et( e ) partiellement,
de la démonstration sont valables. Ainsion a un
morphisme t0: A To
-To
oùA To désigne
la monade unité deATo ,
qui,
pour tout(X,x0)E A ,
est défini par :Appliquant
le foncteurUTo qui
commute auxlim ,
on aOr
U T 0
commute àP ,
doncU To fo
EP ; puisque
dansA
lesP-quotients
cofiltrés sont
stables, U To to (X, x0) E P
est unépimorphisme,
etto (X, x0)
aussi,
carU To
est fidèle(partie (b)
de la démonstration du Theorème4.1)
etTo
estidempotente.
La démonstration sepoursuit
alors comme en(b)
ci-dessus.PROPOSITION 6.5.
Si l: M - A
etJ: N - A
ont desimages monadiques
etsi
1
sefactorise
parJ
en unquotient
deBirklto ff K: ( M, I) - (N, J),
l’i-mage
monadique
Sde J
est un1-sous-objet
del’image monadique
T de1 et
le morphisme (AT, UT)- (AS, US)
est unquotient
deBirkhoff.
PREUVE. Avec les notations de la démonstration
6.2,
ona J. K - At . j .
Orest un
quotient
de Birkhoff( ( f )
de la démonstration6.2),
doncpar suite
At E
P([2] Proposition 1.1 )
et t E1 ( Théorème 4.1).
7. Applications.
Dans
Ens ,
soitT
unemonade, To
une monade de rangfini ( i. e.
une théorie
algébrique
suivantLawvere), T.
la monade des groupes,T2
une monade de rang fini au-dessus de
T1 .
. Si B est unecatégorie
à pro-duits
(resp. produits finis),
on noteB T (resp. B T° )
lacatégorie
des T-(resp.
To)-algèbres
dansB .
Un noyau
de X E Top -Sep T2
est un sous-ensembleH
de X de la formeoù
f
est unmorphisme
deEns T2 ;
alors le groupeX/H
est muninaturel-
lement d’une structure de
T2 -algèbre;
une classe deX
est unepartie
dela forme
xH ,
oùx E X
et où H est unnoyau. X
estlinéairement compact
si tout filtre de classes ferméesde X
a une intersection non vide.L
( T2)
est lasous-catégorie pleine
deTop-Sep T2
ayant pour ob-
jets
lesT2 -algèbres topologiques séparées
linéairement compactes ayantune base de
voisinages
ouverts del’origine
formée de noyaux.L M( T2 )
estla
sous-catégorie pleine
deL ( T2)
ayant pourobjets
lesT2-algèbres
to-pologiques X séparées
linéairement compactes«maximales»,
i.e. telles que, si H est un noyau fermé de X et si laT2-algèbre
discrèteX/H
estlinéairement compacte,
alors H
est un ouvertde X . EnsL2
est la caté-gorie
desT2-algèbres
discrètes linéairement compactes.Ens T2 Ar
est la ca-tégorie
desT2-algèbres
discrètesartiniennes,
i. e. telles que toute suite décroissante de noyaux est stationnaire[3].
PROPOSITION 7.1. Les
P-quotients cofiltrés
sont stables pour:(1)
A=Top-Sep
et P =les morphisme s
denses.(2)
A= Top-SepT
et P = lesmorphismes
denses.(3)
Acompto
ouL( T2)
et P =les morphismes surjectifs.
(4)
A =LM( T2 )
et P =L es morphismes surjectifs,
si A est monadi-que sur
Ens .
l, es
I-sous-objets filtrés
sont stables pour:(5)
A =Top
ouTop-Sep
et1
=Les morphismes injectifs.
( 6 )
A =Ens T°,
où A estlocalement
deprésentation finie [8],
et1 = les
rrLOnomorphismes
ou les noyaux.P R E U V E.
(a)
Soit P la classe desmorphismes
denses deTop T ou
deTop-Sep T,
i. e. desT-homomorphismes
continusf : X -
Y dontl’image f (X)
est dense dansY .
Montrons que, dansTop ,
lesP-quotients cofil-
trés sont stables. Avec les notations du
5 ,
montrons que x(X)
est den-se dans
’B"0’
xiétant dense. Xo
étant muni de latopologie
initiale défi- nie par lesprojections pi : X0 - Xi ,
un ouvert de base non videU
deXo
est de la forme
Ü
= np-1 i (Ui),
où1,
est unepartie
finie deOb (D)
et11,
un ouvert deA.;
lediagramme
étantcofiltrant,
ilexiste io
E I tel quepour tout i E
Jo
et par suite est un ouvert deXi
0 vé-rifiant
alors
U.
0 est non vide et on a
Cela montre que
x(X)
est dense dansXo . ( b )
Les foncteurscommutant aux
lim ,
à P et reflétantP ,
lesP-quotients
cofiltrés sont sta-bles dans
TopT
et dansTop-SepT ( Lemme 5.1).
Onsait,
en outre, que 1 esmorphismes
denses deTop-Sep
sont lesépimorphismes
et que les mor-phismes
denses deComp
To sont lesmorphismes surjectifs.
(c) .Soit f : x - Y
dansL (T2) .
Sila
T2-algèbre XI H
estisomorphe
à laT2-algèbre f ( X ) ;
munie de la to-pologie quotient
de cellede X ,
elle devient unobjet
de L( T2) ([3],
pa-ragraphe 3,
remarque(2));
munie de latopologie
induite par celle deY, f (X)
devient aussi unobjet
deL ( T2) , qui
est, parsuite, complet C5J
paragraphe 3,
remarque( 3 ) ),
et donc fermé dansY .
Ainsi les
morphismes
denses deL ( T2 )
ouL M( T 2)
sont lesmorphis-
mes
surjectifs.
Soit P la classe de cesmorphismes.
Le foncteurcommutant aux lim cofiltrantes
P-régulières ([3) paragraphe 3,
Théorème(2)),
à P et reflétantP,
lesP-quotients
cofiltrés sont stables dans lacatégorie L ( T2 ) .
( d) Reprenons
les notations du 5 dansL M(T2) .
SoitA.
la lifii de(Xi)iED
dansL (T2) ; puisque xi E P
dansL(T2),
on ad’après (c).
Par ailleurs le foncteurL (T2 ) -
Ens commute aux lim co-filtrantes
P-régulières
et le foncteurL M( T2) - Ens
commute auxlim ,
puisqu’il
estmonadique ( hypothèse 4 ).
Alors les ensemblesXo
etXi
sontisomorphes,
ainsi que lesapplications
et par suite x est
surjective.
Cela montre que lesP-quotients
cofiltrés sontstables dans
L M (T2) .
( e)
Si A est localement deprésentation
finie[8] ,
lessous-objets (resp.
lessous-objets qui
sont desnoyaux )
filtrés sontstables, puisque
les lim filtrantes commutent aux lim finies
[8].
En outre, To étant de rangfini, EnsT°
est localement deprésentation
finie[8].
( f )
Soit 1 la classe desmorphismes injectifs
deTop
ouTop-Sep .
Lefoncteur
Top -
Ens commute auxlim ,
à 1 etreflète I . Puisque
les1-sous- objets
filtrés sont stables dans Ens( e ),
dansTop
aussi. DansTop-Sep ,
avec les notations duales de celles du 5 , la
lim
de(Xi )i ED
dansTop
estséparée
et c’est alors la lim dansTop-Sep .
Ainsi lesI-sous-objets
fil-trés sont stables dans
Top-Sep.
On
appelle foncteur monadique
un foncteurtriplable
selon Beck.Soit
U:
A - B et V: B +C
deux foncteurs.LEMME 7.2.
( a ) Si V
est unadjoint
à droitepleinement fidèle
et siU
aune
complétion monadique, V. U
a unecompl étion monadique isomorphe
à celle de
U ;
enparticulier
siU
estmonadique,
V.U
aussi.( b ) Si
A est à conoyaux et si V etV. U
sontmonadiques,
U aussi.PREUVE.
(a)
SiU
estmonadique, V. U
est unadjoint
à droite et est mo-nadique d’après
le critère de Beck. Si T =( T ,
n,g)
estl’image monadique
de
U ,
T est la coextension de Kan deÜ
relativement àU ;
parsuite,
si F est un
adjoint
àgauche de V, V. T .
F est la coextension de Kan deV. U
relativement à V.U .
Orest aussi la coextension de Kan de
V. U T : B T - C
relativement àV. UT ;
ce foncteur étant