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L'Educateur n°3 - année 1955-1956

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(1)

28w" ANNÉE NOUVELLE

srn1E

,

CULTUREL INTERNATIONAL

REVUE PEDAGOGIQUE DE L'INSTITUT COOPÉRATIF DE L'ECOLE MODERNE (PARAIT 3 FOI S PAR MOI S )

PARTIE PÉDAGOGIQUE

=

=

=

Pédagogie internationale

=

PARTIE PRATIQUE

Vers 11ne méthode naturelle d'éducation musicale.

ET EN SUPPLÉMENT : 25 élèves par classe. : 51111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

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(Photo A. Carlhian)

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ê TA RI F DES ABO NN E M E N TS =

~ L' EDU~ATEUR: . \ FRANCE. . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . 1 an 900 fr.

§

: 3 numeros par mois : ETRANGER. . . . . . . . . . . - 1.1 OO fr. :;

§

2 numéros de travail I C.C.P. Mar~eille 115. 03 au nom de _

:; 1 numéro culturel Coopérative de !'Enseignement Laïc - Place Bergia - Cannes (A.-M.) :;

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111U11111111111111111111111111111111111111111 l l l l l l l l l l l l l Ill l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l l li l 11111111111111111111111111111 ÏT

2 0 OC T OBRE 1 955

CANNES (Alp es- M aritim es ) 3 EDITION MODERNE S DE L'ECOLE

FRAN Ç AI S E

(2)

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LES DITS DE MATHIEU

Bréviaire de l'Ecole Moderne

11 - MÉf iE-tlli dE la sali\IE 1

Méfi e-toi de la salive. Elle n'es t trop sou vent qu e le moyen de l'imvuissance et de l'illusion.

On te dit : Explique ! Tu t' époumo1111es à faire en belles paroles le tour de la question, et quand la démonstration te paraît lumineuse, tu constates avec découragement que l'outil a " foir é

n

et que l'enfant n'a ni découvert ni suivi

le

fil d'Ariane que ta logique vlus ou moin s süre lui avait proposé.

Rai sonne, insistes-tu. S ans te rendre compte que tout raisonnement sain et valable s'afJJJ uie sur des données et des éléments que /' expérience et la vie peuvent seuls vréparer et asseofr.

Ré pète, exerce ta mémoire, souviens-toi ! On t'a ass uré que la mémoire es t l'instrument majeur de la connaissance, et la répétition la clef de la p édagogie. Tu apprendras à tes dépens qu e la mémoire des mots n'est qu'une surcharge pour ['esprit et une gêne pour le compor- tement de la vie. Elle n'est rien sans l'expérienœ. Elle est le mur qu'on fait pierre à pierre, sans prendre garde aux fondations et qui sera toujours incertain et branlant.

Le maçon te dira qu'il serait trop simple de penser qu'on peut ains i monter une construction sans en assurer /es assises, que la maison est toujours longue à sortir de terre, et qu'il en faut des coups d e pic, de pioche et de pelle, de la dynamite et du béton !

Un c hantier, ce n'es t pas seulement un architecte qui, plans en mains, explique, commente et commande ; c'est la grande collaboration des ouvriers et des machines qui traduisent en réalité les projets de l'ordonnateur. C'est ce chantier qu'il te faudra organiser.

Pourtant, affirment les sages, il y a le verbe, qui n'est pas seulement l'inutile et la fallacieuse salive.

Oui, il

y

a verbe et Ve rbe .

Il

y

a le Verbe qui se fait cliair et qui

se

fait vie, qui est cfiaud comme le sang que lance le cœur, bienfaisant comme le souffle qui ranime et apaise, le verbe qui est don et communication. Si tu peux

y

atteindre, tu seras un éducateur exemplaire parce que ce verbe es t toujours action . Mais prends gard e au verbe qui coule comme une salive lasse, aux ve11sums et aux leçons qui bouchent inhumain ement les voies du sentiment et de la comvréhension profonde, au verbe trompeur qui simule la Vérité et la Vie.

Souviens- toi que salive et travail sont antinomiques . Celui qui travaille est avare de paroles, et celui qui parle beaucou1> est touiours avare de sa pe ine.

Ménage ta salive et organise le travail.

(3)

Semeurs,

Semeurs au front grave

Dont les souliers son t lourds de terre grasse Et dont / e poil est poissé de s ueur,

Bons vagabonds des plaines, C'est à l'lleure

Où la forêt sompt11e11sc se meurt Dans ses loques de pourpre vaine Que vo11s jetez aux glèbes ve11les Vos graines

!

V 011s passez dans le vent qui jongle avec les Et q11i rebrousse vos cheveux ;

Sur

les labours que

la

herse De ses dents de fer remâclle,

Vous faites pleuvoir l'a verse Des germes généreux.

r feuilles

Au pas rytllmé des chevaux et des 11fs, Les luisantes chm'rw!s retournent /es vieux Et des t ficherons f10urb e11x

S'en von t saccageant sans relâche, De / 'épieu double et de la hache, Le peuple plantureux

Des betteraves.

r trèfles .

C'est tout un monde condamné qui ua finir, Et qui doit céder la place

Aux amures d'avenir.

L'automn e délicat et pâle

Lent ement s' ext énuc jusqu'à mourir Dans la brume et la rafale : Semeurs , semeurs,

Votre tâc' he

Est la plus belle qui se puisse ; Semez de la foi , semez du bonheur A ux plaines pierreuses du Risque.

je suis parmi 11ous le plus humble, Et parfois j'hésite ;

Mais je pressens qu'il faut tra vailler vite ! Car, sur la majesté défunte

De la morne terre, Bientôt /'hiver mortel

Mettra sa griffe de mystère, Et ce sera la blanc11e attente Dans la paix de Noël

El le froid du silence

!

Semeurs, semeurs, T Ja croissante clameur

(Photo A. Carlhian)

Des corbeaux vous accompagne ;

Le regret de l'été flotte

sur

la campag ne, Et je ressens un e sorte d'angoisse

De tout ce grain jeté qui peut être perdu.

Ce soir, à mon retour, le gazon que je froi sse Craque comme du sel sous mes talons fourbus.

Et

je

suis

un

peu triste

A cause des jours qui vo11t naître, A c ause de tant de merveilles Qui ne demandent qu'à jaillir Dans la splendeur du soleil

Et que je ne verrai jamais, jamais peut-être ...

PHILÉAS

LE BESGUE.

(Mes Semailles. Ed. de I' Amitié par le Livre.)

Philéas LEBESGUE : « MES SEMAILLES». Ed. de !"Amitié par le Livre. Un fort volume en belle édition de deux couleurs. L'exeMplaire franco, 700 fr. (en librairie, 900 fr.). â Blainville-sur-Mer (Manche).

Nous conseillons à nos camarades la méditation des trois œuvres maitresses réunies dans ce volume à !"occasion des 85 .ins de l'auteur, le paysan écrivain et poète. Nous reproduisons en tête de ce numéro le beau poèm<' «Semailles» qui . ouvre majestueusemenl le volume.

(4)

2

VIRS UNI MiTHODI NATURHll Dl MUSIQUI

Il ne viendrait à l'esprit d'aucun éducateur, pratiquant convaincu des techniques de l'Ecole Moderne, de nier l'im- portance primordiale de l'expression libre orale et de son dérivé, le texte libre. L'un et l'autre constituent le point de départ naturel pour l'apprentissage du vocabulaire, pour

l'initiation à l'écriture et à la lecture.

En exigeant l'observance des règles de la syntaxe et de l,1 grammaire, ils en motivent l'élude pour aboutir à la maitrise du langage (parlé et écrit), parfait moyen d'ex- pression.

Parfait moyen d'expression qui permet de communiquer avec les autres, de s'en faire comprendre, mais aussi de les comprendre, eux, et qui permet d'accéder aux œuvres littéraires, voire à la création littéraire ou poétique.

Par une voie parallèle, l'expression libre musicale, prise comme départ, doit permettre l'acquisition des notions élé- mentaires nécessaires à l'écriture et à la lecture de la musique, et, ce faisant, mettre à notre disposition un moyen supplémentaire de communiquer avec les autres ; que ces autres soient les camarades de la classe, les cor-

respondants lointains ou ceux qui ont vécu avant nous et sont les auteurs des mélodies anciennes dont le pouvoir d"enchanlement n'est pas émoussé.

Avant de poursuivre, envisageons d'abord une question : L'expression libre musicale existe-t-ellc? La question doit être posée car certains mettent en doute ce moyen de?

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s"extérioriser, du moins ne le pensent-ils n1 naturel ni

fonctionnel.

Ne se seraient-ils jamais - au moins dans leur enfance - livrés à une danse joyeuse et sauvage en apprenant une de ces nouvelles qui vous « transportent de joie » ?

Qui de nous ne s'est surpris à fredonner une mélodie ...

inédite, en dessinant, cousant, ou en se livrant à de menus travaux de bricolage ou à des occupations ménagères?

Tandis que dans la classe les enfants sont occupés à peindre, dessiner, modeler, qui d'entre nous n'a jamais entendu soudain un chant s'élever : c'est un enfant qui semble pourtant bien « pris» par son travail - et il l'est certainement - et cependant il fredonne, une mélodie nait sur ses lèvres, elle accompagne ses gestes, elle semble une manifestation du sentiment de plénitude qu'il éprouve alors qu'il «réalise» et «crée ».

Ce chant a-t-il été «voulu», cc pensé»? Il ne semble guère: le chanteur n'en parait pas conscient, mais porte

toute son al tention à son travail.

L"évidence est bien plutôt qu'il s'agit là d'une manifes- tation involontaire, née d'un sentiment profond, inhérent à l'individu, à l'instant présent, aux circonstances.

Transportons-nous dans la salle de classe de Buzet-sur-

~a1se ; notre camarade Delbasty y a noté au vol quelques- unes de ces improvi~;itions spontanées :

Voici:

r I v J~

Jean-Loup (rêvant)

Michel (cherchant)

Francis (considérant

la

belle peinture de son camarade Ser- geot) :

1

J :. l to

~; a J> to. .

tA.

1111 1 J! n 11)J 11 H

t<I. ~ ...

Mais ce n'est pas toujours aussi calmement que l'on se ma- nifeste :

Voici :

Dé dé (gesticulant et dansant) :

J :.

116

Fermons la porte, nous reviendrons. Nous entendrons d'autres enfants improviser, nous y verrons naitre de véri-

tables chants originaux, tant pour les paroles que pour la musique, nous essaierons de voir pourquoi ils ont pu naitre, quelles difficultés se sont rencontrées, comment elles ont été résolues, comment les recherches qu'elles ont nécessité ont été enrichissantes pour les enfants.

)

Jacques (au geste et

à la

dan- se joint des paroles) :

Et peul-être à voire tour essaierez-vous?

N'oubliez pas alors de nous adresser vos premières pro- ductions. Merci :

A. LHUILLERY, 42. avenue de l'Agent-Sarre, Colombes (Seine).

..

(5)

L'EDUCATEUR 3

. RETOUR A L'HUMAIN

.J.- 11e ::iuis si noll'e cffol'l co1111111:111:e ~. pol'(cr ses fruits, ou ::;i ù'autrcs forces, et certai11s coneonrs <le·

cir1·nt1stanc·Ps agissent cl'une façon décisi\'c - toutes 1·cs CtiUSt::S rta11t sans tfo11le large111Pnt it11hriq11é('S 11wi::; nous 11ssi.~1011,; ù ln 11nissrn1r"· l't ù l'évol11tiun, 1•11 ps~·d1otogie cl cn pédagogie, d'un couraut nou-

\'enu, qui est susceptible d'rntamer, ùans un délai rclath•en1cnt rapproché, toutes les solutions tradi- tionnelles dP ln prc111ièrP 111oilié du ,..if>elP.

Dans son ent 1·cp1·ise généreuse pour arracher l'édu- 1·ation du JH'llJ>lc ;'1 l'Pmpiri«111r Pl ;'1 l'ignornn<'P.

!'Ecole laïque a\'nil axé ses co1u.:eptions, son idéal cl ses pratiques sur l'apport ré,•olutiunnaire d'un<' srictH'e clonl on at1t•ntlait beaucoup, 11on seulement pour le progrès lllatériel des ho111111Ps, utais ausl'li pour leur progrès 111ornl cl social. C"élait le temps, qui est loin d'illre 1·holu, où 1'011 persuadait les instituteurs que la connaissance objec·tive leu1" per- 1nettrail d'accéder à une 11ouvf'lle compréhension du 111011de el ù une nou\'elle 111orale. " Tout l'llfanl qu'on 1·11<;f'ignr, f'hHntnit 11· poète, 1•sl un lio1m11e qu'on gngn<'. u

C'é!Hil JH'Ul-èlrt> lù une plias!.' indispensable de l'él'ol11tion des 111élhoclrs éiJuC'11lives pour une époque•

qui prétendait nrrur·lwr jusq11'n11x r11rinf"s dP l'obsc11- rantis1ne, cl qui . c n1éfiail, ;\ 1)1)11 cl1·oit rl'aillc·u1·s, rl\111 pnssé t1·op exclusil'ement intuitif el sensible.

Il fallait i>apPr, sinon clétruirc, l'empri ·c religieuse qui opéra il par les tcnrla11ces exacternent opposées : le clédain de lu 1·onm1issanre, ln toute puissance de l"<\me, la valeur rsscnlielle des lrnrlilions d'humi- lité, di• ré«ign11tio11 l'i dP resped de l'ordre élahli.

Ln ronrPptio11 seirntifique nou,·ellr nous a \'al11 d i1wo11tpstnbles prog1 ès. l 'np logi<Jllt' 1111d11rirnsP

dan~ l'rxploratin11 rlP la 11atnrt> E'l <lans l'élude obje!'·

1irn des hommes et dei; faits, la 1·echen:he el l'expli-

•·atio11 111?tlmiJiques, 0111 modifié profomlémenet Ir 1·01npurterne11t Pt les n'netions des iurliddus. fi 11011s '<Ulfirn it pour 111esurrr et apprécier cet apport, de rap1wlrr q11e nn11s a\'ons c111:ure connu, da11s 1101 rc•

enfance ail dt?l1ul du siècle, la teneur el la fièvrP dnini11:111t pr•nd~111t llP long~ moi;. tout 11n dllag(·

,·oué aux nrnisons hnntéPs, aux bruits et aux fan- lènnrs contre IPsq11Pls on mobilisait ronc111Temmenl toutes Ir~ sun•11·n111·t•s rie ln sorcellPriP !'I l'exorrisn1r rPI igiP11x par l1rnéd iC"I inns, 111essPs Pl 1nissin11s.

I.e• passé (•1wl1ai11nil alol's tuulri'! les fol'r<•s libre" : Il' fnrgrrn11 fnrw•ail co111111r ::l\·nit forgé son pèl'P:

l't <'elui qui, :1· pn·nlier. clans notrr \'illage, o!w n1upr1· 11• hl(• avr1· 1111c• faux - 10111 le lra\'ail se fuisa11t d'orili11airr ;'i la faudlle - fut consiùéré 1·0111me 1111 d1."«équilihrr qui nP resprclail pns mênir Il' grnin q11r la 11"1·1·1' nniit 111Pn°eilll'ui-;e111c·11t prnd11it.

:\os \'illages Ill' parlons pas ùes \'illPs autrP nient P\'olul'es 1w sont plus tenus sous une sem- lilahli• s11jélion dt' la tradition anreslrnle, sauf. pe11t- 1ltrl'. en C'Ct'laine~ r(•gions attardées : c•t l'hahilud1•

est aujourd'hui bien prise de chercher sans ecsse dans le se11s d'une mrilleure procluctiou, de crée1· et dïm·Pntc-1· du 111m\'eau el de lïnédil. Les temps vien- 11c11t of1 l'ho111111e riclic·ule n'est pa C'elui qui osp 111ais li• .tiinnré qui, de JH'111· dr rhnnger, piPtinn 11nnd11·0111quenw11! sur pli1<·P.

Cl' ~011d, 1·1' liesoin dt' d1a11gt'1111'11t. d'a111éliora- tio11 el d'11dapta1io11, cf'!te soif dP reeh1•1·che et d'i11- vcntio11, constit11Pnt prohnhlPme11t l'aspect le plus positif et le plus liénéfiq11p rl1•!'! pr(Jgrè,; inlen·enus jusqu'ici el qui so11t, pnrli1>llP111P11t clu ntoins, le résultat du_ ca ra et ère scient i fiq111· dt> 111 pédngogi!' eonlemporame.

~lais dans leur effort iconoclustc, les contempteurs de la science a,•aient trop lolalernent méconnu l'im- portance de l'esprit, de l'intuition el de la sensi- bilité da11s 1 .. prO('PSSUS 11())'111UI i)p la vie. Ils Cil

oubliaient qu'il y a comrne deux aspccls dans la 11ouni!ure d'un être. 011 pou1·voyait bien ou mal autrefois Ù l'alitnentation J)S\'Chique par la forma- tion religieuse, par la tradition impérative dans les pratiques, les gestes, les jeux et les rites d'une société qui, com111e toute société, tend ;, se survivre. C'est le stade où se trouvent cncorf' tant de populations indigènes qui sont parvenues, sui· ces bases, à un PquililJre clc d e qui n·est pas 1011jours sans valeur.

Le renouveau srie11tifiqu1• est venu qui prétendait re111plat:e1· celte nouniture par une nuire richesse

;·, hase de connaissanre obje<'tivc el de progrès méca- niq_11c et technique. li nous a valu l'école du lire, éc1·1re, compter qui subslitunil ;iux nncienncs idolPs, l'e111prisc des li\ïrcs et de,; 111acliines.

Et nous avons cru, i.:11 effet on nous l'avait 1·11seigné a ''et tant de généreuse conviction - que 1·rl te eonaissance et cet te science allairnl nous appor- l1•r les t'lefs d'une philosophie salvatl'iro el nous ounir, du 111èmc coup, les portes de la société fra- ternelle 11ui nous libèl'erait de l'exploitation el de 111 misère.

~lais les no,·ateurs ne p1·e11ait•nt pa.; garde qu'ils 111>us arrachaient aussi brutnlP111e11t ù notre 111ilieu Pt q111• les coupures qui allaient en l'ésulle1· ris- quaient de rompromellre l"hnrmonie dt! la fonnation profonde cle notre être. C'rsl d'ailleurs pour cell(•

pédagogie de clérncinés qul' l'Erole fut jalousement

"' s.\•st<"11utlicrue111ent séparér dr la vie, avec srs fenê- lres rn ... uré\évation, sri'! dtrrk brouillées el ses sallrs austèrrs où 11111 Hclull(' nuire que le rnnitre ne llrvait pénétrer.

~u11.s a\'On~ co111111 Lige c1·~·r de_ celle pédagogie rili~ecl1,·e. el 11npersonnellc· qui "'·n11 sa majcslé, el 11111 a nmmé Pt a1'111é ses clt'!fcnscnrs l'i ses marlvrs.

~lais 11011 avons aussi su hi IPs deux guen es n1on- d~ales, et a!;sisté ù ln rroisi>nn<'<' aecélérre du machi- 111::;111e. :\'ons a,·ons alors 111esuré - et dramalique- 111c·11t li.: gouffre qu'unP fonua1ion exclusivement seienlisle ouvrait devant les grnéralions inquiètes.

La mécaniquP nous a bmyés i1npiloyoblement, au propre, hélas! et au figuré. La bombe atomique jetée sui'. Hiroshima n'a fait qu'accélérer cette prise do conscience des dangers qui· font rourir aux indi- vidus, el donc aux sociétés quïls composent, les t·onnaissances Pt les techniques artificiellement iso- lées tles inr.idences de 110! re propre devenir comme tics roues qui tournent imperturbablement sans que notre propre émotion fasse liésilc1· un instant l'en- grrnage qui nous happe el nous lamine.

:\n11s •1vo11s ét/> pnrmi les p1·r111ie1·s :i réagir contre

(6)

cette forme impersonnelle et froide de notre éduca- tion laïque. Nous avons montré il ,, a trente ans par la pratique, que la voie affecÎi\'e el sensibl~ rlans le cadre des nPcessités sociales reste la voie rnyalo de toute éducation, même et surtout dans notre époquo 111écu1d:.éc. Nous avons prouvé par l'expérience, que l'œil est plus vif, l'oreille' plus

sél~clive, l'esprit plus fertile, la comprPliension el le Jugement accélérés quand sont mises en branle toutes les immense,; virtm11ités des jeunes êtres, quand nous rel rouvons les fondai ions rlfofinit ives des ronstructions à venir.

La partie n été dure et longue. Elle n'est pa!.- encore totalement gagnée. Le 111itl"lwurinisme le pawlovisme el l'accouchement snns douleur ~ont venus progressivement renforcer notre positiou d'avant-garde. On commence à cornprenclre el à ad- mettre que l'individu n'est pas seulement comme les robots électroniques, un assemblage de 'pièces et tle mécaniques. JI est peut-ètre cela, mais avec une mécanique si poussée et si suh!ile que les réactions suscitées touchent au plus profond de notre èlre ù cette zone enco1·e mystérieuse que nous aurions tort de laisser en monopole à ceux qui l'exploitent contre la science et le progrès.

Car l:"t est le vrai danger de l'heure. Les hommeR - et pas seulement les intellectuels - ont frissonné cle crainte h la 111enace de lï111placable mécanique scientifique, qu'elle soit {?Uerre, exploitation dans les usines ou bornbe atomique. Des gens sont alors venus qui, sur le chemin difficile du progrès ot'.1 un 110u::, avnit engngés, onl hraudi leurs mots d'or- dre : cc Vous faites fau~~e route. \'otre sa!ut n'est pas sur ce chemin de la co111missance, mais sur la voie opposée de la croyance rt de la foi "· On en oublie que l'humanita a été, pendant. des siècles, poussée dans cette impa se dont elle a\"ail essan~

de se dégager pnr des solutions qui co1nporte'nt pourtant leur part de \'él"ité. C'est ce reflux devant l'obstacle qui nous mut la renaissa11ce rcli&icuse d'aujourd'hui, avec lu réapparition d"une infinité de prati1J11es que 11ou;, crO) ion. ù jamais dépassérs: c'est la faillite d'une srieuee 111éclicnle inhumaine qui su;;cile la vogue croissante iles guérisseurs et radiesthésistes.

Et. nous H\'Ons ù nous 111éfier ù rEc·ule d'un reflux similaire qui, du lin·r trop ~dentigte, nous rPjet- ternit un jour prochain iusqu'fl la prière qu'on

•••••

u u u

.. ... .

-~--

psalmodie a renlrée des dusses. Ln menace n'est pas tellement vainc. L'appel qu'on fait un peu par- lou1 pour les leçons rie morale es1 un avant-coureur rie la pédagogie réac!io11naire qui nous guettP.

<..>uclle solu1inn rlonr ·? Q11rlle id(lologie quPlles

nmccpt ions envisager ? '

L"en:-eignernent scie111ifique 1 t>»le loujouri, ,·alable,

i~ contlit~on qu'il Ill' soit pa~ un dognmtisme scien-

11~tr 11w 1s une recherche perma nenle pour percer 1"1nronnu où nous !mignons. Tl srrait riclirule d'affi1·- rner que nous ne sommes pos cntou rés de mystères

<lont ln sciencP n'a pns 111è111e abordé !"étude· possi- hlc ; el les solutions pour pen·rr cc mystère son!

peut-être d'une naturE> et d'une technique tout à fait différentes de celles q11r nous avons essayées.

Les voies psychiques el sensibles ne sont pas fo1·- rémcn1 i11te1'<lites i1 la science. Et. si nos grands- pères revenaient, ils trouverail•nl é\·idemmenl "so1·- clcr ,, que 11ous puissions parler et cntcndrn à travers l"C'spoce e11 tournant un boulon.

Lêl sdence - et la science pédagogique 11011 pl us - n·a pas de Labou. ;'11011s rcslons scientifiques parce que nous pensons, et nou.> estimons, que les pro- blè111es les plu· i111i111es de 11olre èlre et du milieu qui 11011s enll)lll"C pou1Ton1 un jour ô!re édairés par 1111e conm1is,,11nce qui noui, rlonnrra une puissance nouvrlle en f11ce des forces hostiles. li ne s'ag-it pas de se 1nnsquer à soi-mè111e !F<S clirfkultés et de les s11pposc1· résolues en laissa11t ù d'autres le soin de présenlrr et d'im1rnscr leurs solutions. Nous clevo11s loy11len1cnt nous plac-cr Pn fnce de ces problèmes, rhercl11'r el expérhnenter toujours détecter les er- reurs, é\'iter les i111passes, pi·ench:e en facl' de la ,·ic l'allitude du cloute co11structeur qui autorise el 1népare les expérience.> qui so11t la bas!' on le sait rie no! rr effort éducat i

r. ' '

:\ous ne laiss!'l"Olls pas ress11sciter, en réaction r-nnlre les erreurs trop flagrantes d'une ft1ussc scie11- ce, Ir dogmatisme et le verliiag-c dont nous connais- sons les 111éfaits.

:\ous ne prépa1ern11s pas uns enfant,, a <"roin• 1·t it subir, 111ais ù cherclier, à crée1 et ù \':iincrr, selon les techniques que notre effort co111111un saura expéri- 1J1e11lalc·111ent faire pré,•aloir pou1 le seul scr\'ite de l'ho111111c.

C. FnwrnT.

• -- . . . ,. . . ...

Vraie science, théorie et prat1q ue

Nous trouvons dans • Afilc/iourinisme • n<> 20 (2<) 195S, les remarques suivantes de Lucien Daniel, précurseur fronçais de Mi1chourine, dont tous les travail- leurs de l'l.C.E.M. doivent continuer à s'inspirer :

• A propos de deux versions diffé-

• rentes d'une même opération horti-

• cole, données, l'une par un savant qui

• n'y avait pas assisté, l'autre par un

• jardinier qui l'avait effectuée, Daniel

• disait que, pour • étouffer la V'!rité sur

• un point gênant pour les conceptions

• philosophiques, ... on a cru le savant

• bien entendu, et le dire du jardinier

• a passé pour du charlatanisme : c0e&t

dan~ l'ordre. ,

Persévérons donc dans l" expérience collective, à la fois en ce qui concerne la santé de l"enfanl <!I aussi pour la pt!dagogie !

Daniel. parle ensuilc de l'importance d'une théorie basée sur les données, les faits, les expériences. quant à l' orien- tation du travail à venir. Autre citation du même arlicle :

• Lorsque les faits ne concordent pas

• avec une théorie, ce ne sont pas les c faits qui onl torl, mais la th·!orie. •

est pourquoi aucun éducateur ~é·

rieux, devant les laits pédagogiques en·

cou rageants. n "a pu se laisser troubler par des affirmations gratuites venant d'ailleurs non de savanls, mais de gens qui croyaient quïl .uffisait de répéter de8 slogans pour laire progre•ser ln pédago- gie française.

Ainsi les Mitchuurinicns français ont- ils raison de do:rner en exemple un homme comme Lucien Daniel qui, bien que non politiquement progressiste, sut oser de nouvelles expériences horticoles.

<"ncore précieuses aujourd'hui.

R. L.

(7)

~C ~D ~ ~G- IR IÈ ~

Congrès internat iona l des Arts, à Lund (Suède)

du 7 au 12 août 1955

L'idée de la participation

n

ce congrès lut émise aux journées annuelles d'in- formation artislique et pédagogique de Pâques dernier, pur !'Amicale des Pro- fc~eurs d'Educaliun Artislique de France (Enseignement! lechnique) dont le siège esl à l'école Boulle el dont mon mari lait partie.

Emballée pur l'idée d'essister à u11 Congrès réunissnnt des 1Htistes, des psy·

chologues et pédagogues venus du mo11de enlier, j'accompagne mon mari.

Nous vi1itons, en allant, les merveilleux mu9!es de Hollande, une partie de l'Allemagne et du Danemark, el nous faisons en même temps qu'un voyage d'études, un trajet très attreyant.

Nou3 arrivons à Lund. ville universi- taire de Scanie, pour l'ouverture du Congrès, présidée par le prince Bertil de Suède. Je me lrouve être la seule institutrice lrnnçaise, mes camarades élanl des professeur, d'enseignement technique el quelques professeurs de lycées

Le, salles des nombu:ux pavillons de l'Univeuité de Lund sont remplies d'œu·

vres d'écoliers de toules les races, œu- vres très intéressantes dont l'expression va de la naïvelé enfanline à l'habileté des grnnds. Les sujets sont les plus divers : études documentaires, natures morles. dessin libre, illustrations, etc ...

Cependant, la décoration n'a qu'une faible place permi le• envois de la plupart des pa)'• et la publicité n'est que peu viaible •ur les cimaises.

Les journ!es de lravail du Congrès sont organisées de façon très attrayan·

te : visite des expositions, vi,ite des musées de la ville et des environs, visite de l'exposition internationale d'Helsing·

borg (nrchitecture, ameublement, décora·

tion) conférence• d'ordre général sur l'art. conférence§ sur de. sujets précis de l'enseignement du dessin ~ans cha·

que pays.

Trois sections SI! partagenl les congres·

sistes suivant la langue officielle choi- sie : anglais, allemand ou français. Enfin.

des soirées récréatives permetlcnt un échange de camaraderie entre les rcpré·

sentants de vingt-trois nations.

Dès la visite de la salle r~aervée à ln France, nous sommes désagréablement surpris pnr ln pauvreté cl le peu dïnté·

1êt de ce qui est présenté. Seuls, les lycées ont été conviés ù exposer. Que dire de létonnement des étrangers : les uns croient voir ln le maximum de ce que nous produisons ; les autres, plus au courant, ne comprennent pas cette piètre sélection de minuscules dessins documentaires. Pas la moindre illustra·

tion, pat de deuino d'imagination, pa1

11011 plus de nature molle, ni do d:éeo-

L'EDUCATEUR

ration, ni d'art appliqué. Les membres du groupe de !'Enseignement T echni- quc et moi-même, venus non officielle·

ment, avons fort ù faire pour expliquer que tout cela ne représente absolument pas les résultats de lenseignement du dessin dans les écoles de France.

Le ministère n'a délégué que deux professems de lycées parisiens et un directeur des Beaux-Arts <l'outre-mer.

Les écoles primaires, l'enseignement technique, nos grandes écoles d'Art n'ont pas été conviées

n

exposer leurs tra·

vaux. C' e•t peu dt' le dire ! il faut voir le loss.! creusé entre les autres salles et celle des lycées français, pour comp1endre.

L'Allemagne. ù elle seule, avec se1 cent vingt congressistes, el ses dix pages d'explication au progtamme officiel.

remplit les murs de la grande salle des fêtes, des tribunes et d'un long couloir adjacent. La Chine populaire présente un progiamme complet des résultats oblenus depuis le plus jeune âge jus- qu'aux études plus serrées d'écoles spé- cialisé<'s L' Angleteire montre dans le détail, les différentes façons de conce- voir le dessin. La Suisse se taille, elle aussi, une grosse part d'intérêt dans sa grande t>ollc. L'Autriche, la Sarre, le Jnpon, le Dancmnrk, l'Italie, la Grèce.

la Hollande, la Pologne, la· Finlande, la Suède, le Canada, Ceylan, l'Union Sud- Africaine. les U. S. A.. l'Egypte, la Tcl-c~coslovaquie... sont présents d'une façon, sinon compll!te. du moins inté- 1essante.

La France avec son pavillon en dehors de lenceinte, est inscrite en lin de liste sur tous les programmes ...

Cependant, en dépit d., noir<! décep·

tion, le Congrès a été pour chacun de nous. un moment extrêmement intéres·

sant et agréable. Nous souhaitons tous, en nous quitlanl, y participer à nouveau dans quatre ans en présentant, cette fois, un ensemble complet de la produc- tion des élèves de toutes nos écoles de Fronce.

Mme

J.

D[~IAl\GE, institutrice à Metz (Ecole de la rue Ponce/el)

(Moselle)

Les techniques à l'occasion du Congrès lnterlinguiste

de Tours (juill e t 195 5 )

Les l'llt11arncles i111prirneurs de l'!ndrP-rt-Loirc ayant projeté une exposition sc1111.JlabJC' pour l'an pro- chain, nous l'avons cxrlusi"ement résel'\'él' ;i l't1f;ng1> tlef; congressis- tes.

Parwi ceux-ci, il t'll est ve11u de Suède, du Oa11e111:nk, de Suisse, de l'Anglete1TP, de France et même est al'rivé utt ltlénage du Venezue- la ! Deux tlléclecins et cinq profes- seurs de ln11µ11e::;, 1•11 pn1·1iculier,

5

0111 montré un itttérêt très vif pour nos techniques.

L'exposition de dessins a frappé nos ;unis pat· la fraicheur des œu- vrcs et leur richesse de coloris. Le panncnu t·ésrrvé à l'illustrntion des journnux scolaires gràce à la linogrnvul'e, présentait des œuvres en plusirurs couleurs. Quant à ce- lui ronsacl'é it notrP presse enfan·

ti11e, elle i11si::itail sut' !() caractère international de notre tnouvement.

A côté des journaux scolail'es m1 cliv1'1 srs langurs, de divers pays,

!e "J u r11alC' ~cola1·i, 1 nternational ,, et la "Garhe International,, édités en Interlingue, voisinaient avec un journal scolaire en Espfaanto, édité en Ut'uguay.

.\u cours des explications don- 11écs en Jntcl'lingue ou en Interlin- gua, . elon les besoins, je n'ai rait aucun 111ystère des efforts mériloi- 1·es de nos camarades espérantis- tes pour répandre les techniques Freinet ù l'étnu1ger.

C't'>iait la première fois que j'a-

\'ais :'1 111'expt·imet· verbale111ent en vocabulaire intrrnational, ainsi que d'autres congressistes. Si n ou s n'avons pas pit toujout·s nous expri111er dans 1111 IHngage aussi l'On·ect ou au~si d1àtié que nous l'audu11s souhnilé, nous nous som- mes eonqH·is snns difficultés aucu- nes.

La prc>ll\'P est 111ai11tena11t acqui- se qur l'Interlingua ou l'Interlin·

guc se parlent aussi facilement qu'on les apprenti.

:-los ainis ont pro1nis de parle1· de nos ted111iqul'S autour d'eux, lorsqu'ils seraie11t de retour ùans leurs pays 1·espertifs. l ls ont em- porté ù1's rxe111plaires de journaux scolaires, tirs t·ollections de cartes postales et èles albutns. De ces der- niers, nous 1egret1ons de n'avoir pas eu un meilleur assortiment.

De::; rcnconh·es internationales sont pré,·ues en Suisse: I11terlin-

t{lll, ( l!l56), lnterli11gua (l!J57). J'ai hien l'intention d'y organiser une se111bla1Jl1> expositio11 avec .le con- cours des eatnarades qui voudront bie11 111'y aider. En attendant, je remrr('ie hie11 sintè1·e111ent ceux qui m'ont envnyé du inatériel d'expo- sitio11.

Aux cll'rnières nouvelles, le pro- l'hain Cougrès international d'hé- rnatolol;{ic u li 1 iscra officiellement l'lnterlmgua, COJH'urr e mm en t à l'anglais, l'espagnol et le français.

Pout· tout(• infor1nation, et exem- plaire ùu B11lefi11 Pcduyogic I11ter- 11atio11al, ndressez-vous à J. Roux, instituteur, 36, rue des Trois-Coi- gneaux, :--liort (Deux-Sèvres), en joignant 'i timbres à votre lettre.

Et1anl{e1·:? 1'0L1po11s-réponse.

(8)

SCIENCE ET CULTURE

D'un article de M. d'Ormeuon, pmu dans la chronique de l'UNESCO n" 3 de septembre 1955, nous extrayons les passages suivant. qui louchent à quel- ques-unes de nos préoccupations majeu- res au sujet de la science el de la eu/lare.

L'acquisition culturelle ne saurait être miso sur le même plan que l'acquisition scientifique. La science (au sens des

• sciences exactes et naturellee •) cet, par noture, ouverte en permanence. Elle

"Sl ;. l'affût du nouveau et des boule- versements. Elle se félicite des écroule- ments ; et l'introduction d'éléments nou- veaux amène des réorganisations de structure qui éliminent les éléments an- ciens, aulomat!quemenl dépassés. La cul- ture, au contraire. est une organisation :;pécifique de connaissances choisies. qui

I l. ont rien

n

attendre des progrès de la

technique. Elle est élective; Ioule acqui- sition de l'extér!eur y fait effraction, la change cl lui fait perdre un peu de son originalité. tend à la diHoudrc et à la défigurer. La science est vouée d"avance à l'infidélité; la culture n'est que fidé- lité 3 un idéal de l'homme.

[Nous /oison• des réserves pour ce qui noua concerne sur /' ajjinnation que la culture n'aurait rien à attendre des progrès de la culture. - C. F.)

L"élargissement du cadre des huma·

nitéa classiques ne peut pas et ne doit pas se confondre avec la constitution d"un humanisme • hybride • qui serait une synthèse des human!tés existantes.

Tenter de fusionner un savoir tradition·

nel avec un autre savoir traditionnel.

c"est exposer à les désorganiser tous deu>C et à les perdre !"un et l'autre. En aucun cas, les connaissances relative~ aux civi- lisations extérieures ne doivent a"acquérir au prix d"un gauchissement des cultu- res traditionnelles.

C"est à cet âge que l",t)ève est mis au courant des acquisitions les plus récentes de la science et des techniques contem·

poraines n'est pas à jour. li n ·est pas à jour surtout en Occident; même en Orient, d"ailleurs, un tableau général de lensemble de lïrnmanilé n ·est jamais tracé.

André EYGUN : Le chemin de /'/mmor- le//e. (Euai de PUagogie). - Ed. Subevie, Rodez.)

< Il y en a qui croient savoir en

paroles, dit le vieux berger Le Pay. Moi, ai je me mettais à parler tout le temps, Ica pierres même se riraient de moi. •

Cette philosophie et celte pédagogie en paroles, l'auteur ne s"est pas contenté de les repousser, de les analyser, de les disséquer. li les a vécues. Et c'est le détail de cette vie inquiète et généreuse qu'il nous raconte en une autobiographie qui aura pour les lecteurs l'intérêt parti·

culier de toutes les aventures audacieuses à la recherche des fondements, de• buta et du sens de notre propre vie.

L'EDUCATEUR

LIVRE/

ET

REVUE/

Nous y trouvons, nous. renseignement majeur d"un homme qui, parti de l'ex- périence travailleuse à )',école du vieux berger Le Pay. a souffert des erreurs et parfois touché le néant de la science scolastique où il a failli sombrer. Et c'est avec la certitude qu'il est, el que nous sommes sur une bonne voie que nous voyon~ son expérience rejoindre la nôtre, la comprendre et la renforcer. • Qu'im- porte, dit-il. que les sophistes triom·

phenl dans les bawrs de la science à bon marché. Les vrais maîtres se re- trouveront toujours là où la souffrance, la solitude. le travail. )'amitié débarras·

sent l'être humain de sa carapace de suffisance et cl' orgueil. Ce seront toujours ceux dont l'humanité ne sera pas étouf- fée par l'accumulation d"un savoir mort.•

Nous gagnons tous à la compagnie des chercheurs honnêtes, serviteurs d'un idéal d'hum1rnité et de fraternité. Vou~

gagnerez de même à suivre André Ey- gun dans sa lente et pénible ascension vers les sommets. Il est • d'une race qui. toute la vie, a été entraînée à faire la distinction entre les chemins qui mon- tent et les chemins qui descendent. Im- possible de se tromper de sens, quand on est d'une race de bergers et de mon tagnards. •

La cordée est solid,.. V ouR pouvez vous y agréger.

C. F.

La Cybernétique (Conférences données à La Maison des Sciences en 1953, par Louis de Broglie, Couffinal, Fessard, Guilbaud. Loeb). Edité par SE.VPEN - )'Education Nationale. 13. rue du Four, Paris 6•.

• l..11 cybernatique est la théorie de la cotnmande et des communications dans les machines et chez les êtres vivants •.

La réalisation de tortues électroniques qui exécutent quelqueB-uns de~ actes qui étaient réservés jusqu'à ce jour aux hu·

mains, a placé cette question en pleine actualité.

Pourquoi la question intéresse-t-elle tout particul!èrement les psychologues et les pédagogues ~ Le n° spécial de la revue Structure et Evolution des Techni- ques vous apportera un début au moins de réponse à cette question.

Je suis personnellement tout spéciale- ment sensible aux observations nées de la cybernétique parce qu'elles concordent beaucoup avec Ica principe• de la psycho-

logtF tris <fllC jt" t .. s >1i établi3 di.na rnoll Essai dr psychologie sensible : il n ·y "

pas 11i une intrlligt"11ce ni un.- pensée i11- dépendante de l'être et agissant par des forces mystérieuses indépendantes des grandes règles de v;e. Toute la culture O.:aulte de !"expérience poursu!vie à toua les échelons et depuis la première heure de r existence et de la trace plus ou moins vive qu'elle laisse dans le com- portement des ètres. c Il est inutile de faire inlcrveni1. pour expliquer ces divers phénomt':nes. y compris les constructions d"un raisonnement par l"étre humain, au- cune action immatérielle, aucune action autre que celle de phénomènes physico- chimiques.•

Seulement le corps humain présente un réseau d'enregistrement, de transmis·

sion. de réponse et de réaction d"une sub- tilité et d"une ampleur incommensurables par rapport aux balbutiements de ln cy- bernétique.

Mais la voie est juste qui nous permet de pe1cer peu à peu, et méthodiquement.

Ir grand mystère de la vie <'t dr laction.

C. F.

D• Charles Fot;QVi'. : Essai sur Io Vie.

1. G. S. E.. 4. Place de Sathonay.

Lyon.

Nous avons eu déjà l'occasion de s1- gnale1 à nos lecteurs un Essai sur la mort, du Dr Fouqué, ouvrage de vaste humanité, empreint de la grandeur d'une simplicité de cœur authentique face à l'insondable de la Mort.

Ici, dans cet Essai sur la Vie - qui est en fn!t l'une des faces du grave pro- hlème dt' la l\lfort - nous ne retrouvons pas cette attitude de loyale ind-:pendance d"esp1it que sut tirer les accents d"une si pathétique inquiétude.

Car l'auteur s'est hissé sur la planche de sauvetage que lui donnent ses certitu- des de croyant. Il faut avouer que cette pétition de départ qui fait de la vie le témoignage de ln présence d!vine faus•e - peur l'incroyant - tout le fond du problème. Nous ne sommes d"ailleurs pao très sûrs que l'orthodoxie catholique y trouve pleinement son compte. Au de- meurant, l'auteur nous le confesse, so11 argumentation est, avant tout, située 10115

le signe de la rêverie et si la Raison raisonnanlr y marque quelques points, c ·est 88118 prétention logicienne.

Il aurait pourtant fallu peu de chose pour que ces valeurs d'antithèses qui conditionnent la vie sous tous ses aspects, physiologiques, intellectuels et moraux, alimentent çà t!l là une logique sans défaillance. Mais le Dr Fouqué n'atta- che pas une importance primordiale à I" esprit raisonnant. li est. avant tout, un être de sens!bilité et de bonli! qui ne se sent à l'aise que dans l'amour. Il est donc nature! qu'il postule, par nature.

pour une présence divine et miséricor- dieuse dans la grande harmonie des mon- des. A bon ou m·auvais droit, il récuse )"Esprit, la Raison, li. Science qui aont

(9)

le. marques Încertoinc~ du Daïmon. de Satan. Le malheur rst que l'ESprit wit l'outil essentiel de la démonstration et de la preuve mathématique et scientifi· que et don~. qui veut prouver ne prou·

ve rien ...

Profitant de ce fâcheux contretemps, c Satan conduit le bal • et la souffrance humaine est i~sondable ..

Elisf' FREINET.

Paul GUTH : Le naïf aux quarante en·

Janis (roman). - Ed. Albin Michel.

Paria.

C'est un camarade qui m'envoie ce livre, en ajoutant en dédicace : • En souhaitant que ce c naïf • vous diver- tisse un moment. Je ne connaissais pas Paul Guth. S'il a été ce prof. Ecole mo·

derne. peut·être mérite+il d'être aux journées de Vence de septembre } Mais peut.être aussi n'est-il qu'un écrivain qui a vu 'TEcole Buissonnière" et l'a adaptée } •

J'ai lu cc livre. pris au début par une analyse si juste et si naturelle des ap·

préhensions du jeune agrégé qui va af- fronter une classe à la rentrée, déçu en·

suite de voir que le • roman • an&'\nlit les espoirs promi• par la première par·

tie. Car enfin ce n'est pas lourd comme nouveauté dans la classe : le profes~eur essaie de rendre plus actives ses leçons de latin, il trace une ca1te sur le mur et dramatise quelques-uns de ses thè·

me• d'étude. Nous savons bien que cela suffit pour jeter le trouble parmi les parents, pour cPranger le provi•eur qui essaiera par tous les moyens de se débarrauer de l'intrus. Quant aux au tres professeurs, on les sent totalement indifférents.

Le roman se termine sur une note de victoire : lïnspecteur Général en tour- née félicite pour ses audaces le jeune professeur qui. du coup, est admiré par les élèves, les parents el le proviseur.

La presse a beaucoup parlé de cc 1oman. Je suppose que c'est plus pour

•es qualités littéiaires incontestables, sa valeur d'habile romon aussi. que pour

•on enseignement p.!dacogique que l'au·

leur n'a placé ln qu 'incidemment, corn·

me aventure originale, dont il ne fait d'aill<'urs par grand cas - cc que nous regrettons pour ce qui nous concerne, car ce roman aurait pu devenir alors une bonne action.

C. F.

Fabienne VAti Rov : L'Enfant infirme (Delachaux et Nestlé).

Un livre qui devrait être poignant avant que d'être scientifique et qui, malgré ses prétentions à la psychologie, reste avant tout très pauvrement enfan- tin, Il n'est. certes, pas besoin de col·

leetionncr des tests pour apprendre :

L ' EDUCATEUR

- que la mutil,.tion e•l conviction fru~trante

- que l'infirme manque de confiance en soi et est inadapté au réel

- que la peine et la douleur ont un visage personnel ;

- que les réactions de l'infirme sont de forme défensive et dépendante de lattitude d'autrui ;

- que toute compensation, toute sen- sation de puissance compense la frus·

tration ;

- et qu'il est humain que l'enfant inlirmf' 1eçoive un équipement physique, intellectuel el moral pour maîtriser son handicap.

Même sans tableaux récapitulatifs d'en·

quêtes et sans formules algébriques, cha- cun sait ces évidences par le simple effet de la sainte pitié qui s'insinue au coeur des majeures souffrances : celles qui sont imposées à l'enfant si injuste- ment.

C'est plus loin que se situe le vrai problème de l'enfant infirme, c'est dons le domaine radieux de Io joie de créer qui fait de lïmmobilisé le magicien des heures claires.

Notre plus grand souci, notre plus g-rand devoir, doit être de faire fran- chir à l'enfant le cercle de la solitude pour retrouver l'écho des ~actions parta- gées, celles qui, au·delà des visages déso- lés, des membres inertes, des mains mutilées sont une transposition défini·

live de la meilleure part des coeurs humains.

E.t ici, c'e•t toujours celui qui a souffert le plus qui a le plus à donner et qui, pour finir, magnifie le mieux ),, gran- deur de l'homme.

Comment faire de sa souffrance une raison de vivre } Nous pouvons affir- mer, désormais, que par nos techniques de libre expression qui laissent aller l'enfant dans la pente naturelle de ses désirs, nous pouvons favoriser au maxi· mum les sublimations qui font les enfants artistes et poètes, qui savent attirer à eux par le jeu de leurs mains, de leur coeur et de leur esprit, l'adhé.

sion de la famille et de la comrnnnauté sociale.

Nous sa,•on~. nous, que l'enfant infirme peut devenir le héros qui, de·

main, sera l'éducateur prédestin.! d'une conséquente jeunesse.

Le plus difficile est d'éduquer le bien portant.

E. F.

Sophie LAFFITTE Tclaék,laoo par /ui- mêmc. (Edition du Seuil).

·~ Oat; ·~·

la

collectio~

Ecrivain-;··

d~' ~~~.

jours •, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises, Sophie Laffitte nous propose un poitrail de Tchékhov com-

plet, plein d'hunlRnité et de finesse.

7

Lïllustration el la mise en pa11e de ~ volume ~ont comparables il celles dea ouvrages précédents.

Pierre DUFOYER : L'âme enfantine expli·

quée aux m n m a n s. (Castermon, T ournai·Paris) _

L'auteur, homme de bon sens el de sensibilité, se penche sur le problème grave et souvent angoissant de la per- sonnalité enfantine. Sans prétention à faire oe"uvre scientifique et pédagogique, il expose aux mamans avec une louable conscience et un sens très aiguisé des responsabilités de l'éducateur, les diveni aspects progressifs de l'individualité de l'enfant au sein de la famille et de ln communauté sociale.

L'ouvrage se divise en 3 parties, un peu arbitraires par leur titre mais qui sont touffues de judicieuses remarques rela~~es avec grande simplicité de rai·

sonnement et d'expression :

Première partie : La structure de Io personnalité enfantine, interdépendance du psychisme et du physique : mater- nité consciente, climat conjugal, la fa·

mille, etc... i\lanquent, semble+il. à r<'ll<' période décisive de la vie, des conseils d'hygiène générale susceptibles de donner à lenfant leuphorie physio- logique de la bonne santé, et le regret de voir l'enfance déshéritée marquée au départ par les if\!galités sociales.

Deuxième pattie : L'éoo/ulion de la personnalité de l'enfant : Curiosité du monde, affectivité, sens de lïndépen·

dance, joie de vivre, complexe d'infé·

riorité. Manquent à cette partie, des notions d'une pédagogie solide axé sur la libre expression de l'enfant et la recherche des intérêts profonds qui dé- termilll!nl l'épanouiasement des poten- tialitih latentes.

Troisième pattie : Comment éduquer nos enfants

>

Des exemples bien choisis pris dans la vie quotidienne coriigent un peu la faiblesse de ces deux derniers chapitres, en particulier en ce qui a trait à l'éveil du sens moral et du sens reli- gieux_ Est moral et religieux tout élan de l'âme vers la réalité transposée.

Tout formalisme plus ou moins ouverte·

ment imposé risque d'aller à l'encontre de la véritable formation d'une persan·

nalité viril.. l"l ori11inale.

Eli•e FREINET.

Claude Rov : Goya (Ed. Cercle d' Art).

Un très beau volume reli)! en toile, comportant une longue étude de Claude Roy et 94 reproductions dont plusieurs en couleurs. Les éditeurs ont mis l'ac·

cord sur l'activité sociale et politique de Goya, De nombreuses reproductions sont consacrées aux dessins révolution·

naires du grand peintre espa11nol.

(10)

SANTÉ D'ABORD

Les vers intestinaux, facteurs de maladie

Lo /ll'flfiqw· mi'11if'o/r, 1·1·111n:,,

11111· Io lltéoril' 111i1;rol1i1mn1·, '"~' lomliée, r/11·~ les r/1uiplcs d1~ Pt!s- ll'11r, tln11s l'oolomoligmc 1/I' lu /ll'l'squr 1'.rt/11.~it•r /111/1' 0111i111i1;ro- l1ic1111c. Rares son/ /rs 11rfl/iciP11s owdentP., q11i 1/(ligncnl prendre /P.

pr11·osilis111e 1·1t 1·011sitlérnlio11, IJii-11

11111: r,e p11rnsitisme, dans 110/n• épo- 111w de "s1,rrism1•., outrn11cfrr, soi/ i/1• plus e11 plus 111'/ucl. 'i\'011s do11- 11011s fri q11elq11rs opi11io11s dr 1111:- 1/1•1·i11s t/11 1U/111/ t/11 si1;f'/,. ·'",. /11 fJIU'.~/iOll ( l).

c ~J)

Surtout l'll mfi<IPl'illf', IP" tr111ps et les finis sont changennts. Nul n'ignore IPs sa1·1·nsnws 1p1i pour- suivent Ioule a \'iP F.-\'. Raspail po111· <1\'oi1· a\'ann\ 11u11 pa,, qui- toutes les maladies pro\'e11aient des

\'c1·s intestinaux, 1nais que ces der11icn; étaient les auteurs trop snuveut respo11salil<•s d'uue fouit:

il 'nffN'l in us, dt>\'alll lrsquel les ln tnédecint' sco!asl ique restait im- puissante, parce qu'elle ne s'en 1•xpliquait pas ln t'HllSl'. Aujour- d'hui, il ro111mc11cc ù se faire un revire1111•nt tians le 111011clP médical, l'i les rieurs pourrait>nl Ilien, a\'ant peu, voir. ù IC'ur tour, rire à lt•u1·s dépens.

:'>foire :;avam et S\ 111palliiquc l'ol lègul' ù l:i Sodé!(• zoologique dt•

France, :\I. le Dr Jules Guial'I, professeur dr Pn rasilologie ù la Faeullé de ~lédl'l'iue lie Lyon, s'est lo11gue111e11t oecupé de l'acLio11 pathogi.>nr des panHdtes de l'intes- tin C't n clémontn\ notam1nr:nt, Ir roll' pr(iponclén1111 qu'ils journl ilans l'étiologie lie l'appendicite el dt> ln fiè\'l'r typhoïclr. o·u11 impo1·- H111t trnvail qu'il n publié à ce su- jet, nlors qu'il étui! professeu1·

agré:;é il la Far.ultr clP :\léclccine lie Pè~t·is, nou, rxt n1~·011.; le passa- ge '<lll\'tll1l :

« Les \'l'i::-. in test innu:-. ou hel 111inllws ont Hé lt•s pre111ic1·s agents pathogènes ani111és qui fu- 1·e1ü observés chez l'hon11ne. On comprend sans prine que les pre- miers méllcdns, frappés de leur fréquence clans certaines affections cle l'inl<"<tin, aient songé à lelll' attribuer certaines 111alaclies, où ils 11e \es o!JsrrvaiPnt pas, mais qu'ils noyaient clues ù des ve1·s invisihlcs à leurs 111oycns cl'inves- tigatious. Nous 11e de,;ons pas plus rire de ces \'ers invi ihles que des microbes invisihlt>s dont on parle aujourd'hui, et si les l't'nni11e11sc:s 1rnit'Hselles avaient autrefois 1·Pn-

nrntré plus d'adeptes, il est nai- scmJ.l<ible que la bactériologie et les p1ogrè,, qu'elle a entrainé aye1·

rllc ~111~ni1>nt pn nnitn• rinq11anl1' :111:; pl us tôt n.

Pn111· le professeu1 Jules Guiart, les pan1si1Ps de l'i11!estin pcm·e11l agir rie trois façons diverses :

l" En irritant ll'S lenninaisous nerveuses <'! 1WO\'Oq11an! ninsi par voir réflexl' l!'s l rouhl1·s ntriés dt:

l'helminthiase;

z o

En sel'l'Na11I les toxines qui, dans certains cas, agissent sur le sang c11 n111enant la destruction de lï1é111oglobi1H· t·l des globules rou- ).{Ps, tandis que, dans d'autres cas, elles agissent sm· les centres ner-

''eux. Ll•s p::nasiles de l'intrstin 1wu,·ent pnr lii jouer 1111 rôlr C'nnsi<lérahlr dam; l'édosion des anétuit>s et tles 1m11blrs 1wn·eux <le l'helminthiase;

8° En pl'Oduisam lies ukérations de la muqueuse intesti11al<:>, l'e qui facilite l'ahsorption des toxines et permet l'inoculation da11s la mu- queuse Lies bactéries pathogènes existant clans Je contenu inlesti11al.

lis pourraient t'.>tre aussi les agents cl 'inocula! ion de nombreuses affec- t ions de l'iu!estin el du foie, ainsi que lrs infl>clinn" cl'nrigi11e intes- tinale.

0/ous ajoulcron. qu'il est trne quai riètne aetion des \'ers intes1i- 11au:-., cou,.,tituant 111~1111: sou,·en! la plus gran· ; Plll' prO\'ll'll! dt- leurs 1eufs chan iés par le 8u11g et al!anl s'irnplanlPt' rla11s les organes divers de l'éto11u111ic poul' se développer

"ULIS flll'~lP r(p kystl':, Jiydatiques.

Lorsque 1 .. lit>u d'élcc·tin11 est sw· 1111 poi11t l111 ren·eau, la 11101·t, sou-

\'ent pl'écétlél' de la folit•, 1•11 est l'i11é\'ilahlc conséquence.

Toujciun; est-il lJUe, pour le pro- lf'ssrur .Jult•s Guiart, si l'on arrive :'1 t:o11fir111C·1· el ù 111ulliplicr tous

f'P<; fait<;, " IPs pa1·ri«i!Ps de l'inll's- t in \'Olll l'<'J1rPtlll1·c la )1lace pl'é- ponclérante q11'orc11pai€'11t nulrefois e11 palhologi<• les \'el's intestinaux Pt les <'OllCC'pl ions géniales de Ras- pail pourro11l l'e11ail1e dr l'oubli cl l'C'\'elldiqurr 11111' grande pal't du terrain i11juslt>111f'nl c·o1111uis par la l1nctél'iologie u.

.\1. le prnfl'sseu r H. Blanchard l'ile, <lnus u11 lm\'ail sur l'appen- rlieite et ln trpho -nilik, publié clans srs .\rcllives 1/1: Parasitologie ( IUOG), dPs ex<'mples qui vieunent à l'appui clc l'opinion de i\l~l. .i\Ietch- nikoff el Guiart et, par suite, de ln doctrine de F.-V. naspail.

« A ·oussc, un hornrne de 30 ans allait l?lrc opél'é pour une appen- dicite l'Uractérisée quand, sous,

l'influente tir la comnrnui('ation ft1 ile dans li•s ,\ 1·1·hi1u·s de P<uasi- lo/11yit• par :\1. :\lelchnikorr, 011 drt'irlC' df' lui nd111inistrP1· ln sanlo- ni1w Pl IP rnlon1el ù la dose dt' 15 c·pntigrannncs clral'un ; il expul- s1' :tlor" :?O a::warirlcs rt l'appcn- dil'ite rlisparnil.

" Dans des 1·0111li1 ions identiques, un jP11111' ho111111e de 18 ans é\•acuc

1~,u petits a~carirlPs et se trou,·e ,;gaiement guél'i.

. u Encor<' t mis oh><en•ril inns, t>llt rn l0111quante autres. Fageon (l!JOI), relal<' 1'11isloin• d'un gai·çon de 1 l ans alll'Înt d'accidents assez g1·n,·e,; pou1· nécessiter d'urgence 1111e opi·1·atinn. Toutefois, l'autori- sation <lrs parruts faisant défaut, n11 t>st cn11trnint d'attendre. LI' prt i 1 111alacle 11 des vomissements i11rc·ssants, il rend deux ascarides, H au<;,;itôl 1:1 fif>v1·e ~·nttén11e,

l'étal général s'a!lléliore, les clou- IP11rs s'apaisPnt. li rend un nouvel ascaride: l'amélioration fait des prngrè" rn11«irlfral1lp<;; dPll'\ jours pl11" tan!, expul"ion d'un nouveau

\'Pl' el, c·<'lt1• rois, l;1 guérison est clé fin il h·e.

" Rogaine (1905), cite le ('US (ohi<.

:?:l), d'une fillette de huit ans el dl'llli qui est prise d'un!' crise \'io- IP11le ten11i11l-c par la sorti<:> sponta- née d'un as,·a1·icl<:> pa1· l'anus ; qua- 11·r mois plus inrd, nou\'l'll<' crise, nn opère.

l'11e fp1111111· ri<· qua 1a 11 l t'-

dM1:-. n ns (uhs. 21) e:o.J dans un (>lai des plus grnvrs, ellP rend pa1·

l'an111< un <IS!'111'icle C]P <>l'a111Je tli- llll'llSiOn ; il partir de c~ moment, le ballonnenw11! du n nt1·p et lu dé- fense 111ust·11lairc cli111i11ucnt, le pouls to111lir, ln douleu1· au point de :\lai: -Bu11e~ disparait et ln gufil'i8011 est hicnlôl rmnplète.

" En présrlll'l' cle cas n ussi dé- 1111111slrnl i l's, njrmll:' le professeur 11. Bland1anl, Oil 1 PS!r ronfondu dt> l'avrug!e111Pnl du 111édec111 qui 11'11 presnil n111·11n ,·e1·1nif11gc el n'H pa::; craint d'a su111e1· la res- pnn,.,nllilitr rl'unl' opération.

« L' nc• dt> r1 ii1'.. n• oliser\'èd ion aèliè-

\'e ra de nous édifier. Elle n été rnppot·lée par \\'hale. Un malade prés1·ntant tous les signes !'lassi- qucs de l'appendicite est amené sur la ta hie d'opération ; là, i 1 se rl'fttse it lnulr intervention ; le len- demain, il rendait 24 ascarides et.

tout signe cl'apprndicite dispnrais- snil. 11

( 1) Xavier Raspail : Ha.poil ou Pa•-

teur : trente ans de critique médicale cl scientifique. - Vigot frères, éditeurs, 21, rue de !'Ecole de Métlecine, Paris.

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