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L'Educateur n°27-28 - année 1955-1956

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

/ r=~==~--~---~----~----~---

ANNÉE ,

NOUVELLE SllRJE

REVUE PEDAGOGIQUE DE L'INSTITUT COOPERATIF DE L'ECOLE MODERNE

C.E.L., boul. Vallombrosa, CANNES- C/C 115 03 Marseille- Tél. 947-42

PARAIT

3

FOIS PAR MOIS

Dans ce numéro

PARTIE PtDACOGIQUE C. FREIN[T : Contre la sclérose

de nos techniques.

O. COURVOISIER : Le métier.

R. FONVIEILLE : On a peur de l'Ecole Moderne.

A. LHUILLERY: La modernisa- tion de la pédagogie.

FALIGAND : Analyse discographi- que.

E. FREINET : Santé d'abord.

PARTIE DOCUMENTAIRE Répertoire de lectures. Le

Congrès de Nantes. - L'Art à l'Ecole. - Correspondances interscolaires nationales et in- ternationales.

et dans son supplément

Chronique de I'I.C.E.M.

Tarif des abonnements

pour l'année scolaire 1956-1957 France Etran- et U.F ger L'Educateur, 2 nu-

méros de travail

par mois .

. . . . . .

500 600 1 numéro revue

par mois . . . 700 800 La Gerbe - Enfantine

(bimensuel) 600 700 Albums d'enfants, 3

numéro~ par an. . 500 600 Bibliothèque dl) Tra-

vail (Editions Ros- signol), 40 numé- ros de l'année ... 3.000 20 numéros. . . . . 1 .600 B.T. T. (supplément

à "Bibliothèque de Travail"), 20 nu-

méros par an. . . . 700 800

La foule del jeunes congressistes devant le théâtre de Nantes lor du 3"'6 Congrès des Jeunes Coopérateurs

(Photo Fréor, La MontilgnP)

.. ... ... ... . • • Nous rappelons ..•

... que le Stage Congrès d'Eté aura lieu 4n Belgique, du 29 juill~t au 12 août.

... que le Stage de l'Ecole Moderne aura lieu à Boulouris (Var), du 26 août au 2 septembrç.

... que la Rencontre internationale des Educateurs de tous degrés aur:t lieu à Vence, les 7 et 8 septembre.

... que le Congrès Stagç de Tunis aura lieu du 1 2 au 20 septembre.

Nos jeunes camarades Michel Ber- trand, Jacques Bens et Raymond Jardin ont fondé une revue de poésie intitulée

« la chandelle verte >>, qui compte un certain nombre d'abonnés parmi nos ami9 de l'Ecole Moderne.

Vous contribuerez à l'aider en vous abonnant vous aus~i.

Vous pouvez le faire en adressant 500 fr. par an (6 numéros) au compte de:

Michel BERTRAND

« la chandelle verte >>

PONTENX-LES-FORGES (Landes) C.C.P. Bordeaux 2552-80

20 J U 1 N - 1 e r J U 1 LLET 1956

CANNES (Alpes-Maritimes) 27-28 EDIT MODERNE I ONS DE L'ECOLE

FRANÇAISE

(2)

L'EDUCATEUR

Les examens,

ces couperets

Les idées nouvelles cheminent longtemps comme ces arbres qui étendent sous le sol, puis à ras de terre, de solides racines, qu'on dédml! souvent au hasard des taillis, que la charrue et le pic malmènent et tentent d'arracher, mais qui sont désormais trop définitivement accro- chés à l'humus et qui, un jour, montent et éclatent et affirment leur royauté.

Ainsi cheminait L 'opposition aux pratiques condam11ées des exameus et tout spécialement à la primauté de l'orthographe et au couperet des cinq fautes à la dictée. Les instituteurs pestaient contre cette forme désuète et simpliste de sélection ; les professeurs protestaient qu'elle était sans raison et sans valeur; mais on n'en acceptait pas moins les impératifs de bachotage qui en étaient la condamnation pédagogique.

Et pour la grande masse des parents, cette première épreuve des 6 était comme La promesse des bachots à venir, la porte dorée par laquelle les fils du peuple pénètrent, étonnPs, dans les temples de la bourgeoisie, dans cette zone privilégiée où la culture du pur esprit dis- pensera des mains calleuses de l'atelier et des champs.

Et brusquement, la coupe déborde ; le scandale éclate. Les épreuves du dernier concours de 6 sont si scandaleusement inadaptées que l'op po sition est désormais générale et unanime. On essaiera, certes, de raccorder les morceaux, de refaire des épreuves pour consoler et rattraper les victimes, de redonner un peu d'oxygène aux dictées hermétiques et aux problèmes-rébus. Le coup est donné. A nous d'élargir la brèche, de faire le procès, non seulement de l'examen de mais de toutes les fausses mesures avec lesquelles on contrarie nos efforts, de mener l'action notam- ment cunlre l'épreuve d' oïtlwgraphe et le s questions de grammaire qui sont la survivance d'une -;colastique dépa.-;sée par la vie.

La formation et la culture attendent de notre Ecole une connaissauce très poussée de notre langue, maLs de notre langue constructive et vivante, de celle qui sera ferment et véhicule de cette culture littéraire, historique, mathématique, scientifique. artistique et sociale aussi, d 'une culture qui ne se nourrit point d'exceptions, d'anomalies et d'impuissances, mais de conquêtes et de maîtrises.

Et s'il y faut une réforme de l'orthographe, une nouvelle conception du moins de sa place dans les processus de notre pédagogie, il nous appar . tient d'y pourvoir, non seulement théoriquement, mais pratiquement, sur la base des éléments majeurs d'une langue qui ne peut servir et traduire la vie que dans la mesure où elle en acquiert la souplesse et la mobilité.

L'Ecole n' est point faite pour servir les examens. C'est la mesure qui doit servir l'Ecole, ses enfants et ses maîtres.

Le problème est aujourd'hui posé : à nous les techniciens et praticiens de divers degrés de le résoudre, en étudiant et en préparant des systèmes de mesure et de sélection qui s'harmonisent avec notre souci capital :

Préparer en l'enfant l'homme et le citoyen

de la société libre de demain.

(3)

,

tONTR( LA Stl(ROS(

Le « magister ll P1geon, doyen des adhérents de la CEL encore en activité - et ~n stand « La Photographie ))

ilU Congrès des Jeunes Coopérateurs de Loirtt -Inférieure

TftHNIQU(S

Nous

JH~

sommes pas, on Je sa1l, des fanatiques du tout ou 1 ·ien. Nous ne pensons pas qu'on uoive saiL prat ilfller intégralemen t nos techniques soit continuer les méthodes traditionnelles.

Seuls, des théoriciens pourraient avo;r une posi- tion aussi absolue ; dans lu pratique de nos elasses, nous sommes Lous, même a l 'Ecole Fremel loin

liè

J'idéal entrevu. La vie a ses exigences; il .r:ous fauL bien souvent pa1·e1· tt ces exigences et u·ouver pou' des sltuattous exceptionne1les, des solutions hors séries que nous tâcherons d'adapter au mieux de nos besoins et de nos difficultés.

Si, par s uite de la surcharge des classes, nous ne pouvons imprimer tous les jours, nous n'aurons notre texte libre qu'une ou deux fois par semaine Si, par manque de matél'iel adéquat,

il

nous est techniquem ent impossible d'aborder les réalisations JJ.istoriques qui rend1·aient conc1·ètes et intelligible::;

les questions étudiées, nous aurons peut-être encore recours aux manuels et

à

leurs résumés. Nous pro- cédons en cela exactement comme la ménagère qui,

à

défaut de machine

à

laver, fait sa lessive

à

la main, et

qui,

faute aussi de butagaz ou de cuisinière électrique, a!lume encore son feu et son charbon.

Elle ne peut pas se payer le luxe de dire . ou la machine

à

laver ou le linge sale ; - le butagaz ou pas de cuisine. Nous ne pouvons pas davantage décider : ou les Techniques Freinet ou aucune nom·- rillll'e pédagogique.

Il y a deux dangers extrêmes en J'occurreuce · la cuisinière qui, par crainte de la. nouveauté et par peur du changement, est contre la machine

à

laver et le butagaz et qui s'acharne

à

justifier théo- riquement son entêtement ; - et la personne qui attend que la mécanique soit parfaite et la méthode définitivement, au point pour s'engager dans le mou- vement.

Il

y

a un troisième danger, celui qui dit .

u

La machine

à

laver est encore trop chère et trop déli- cate

lL

manœuvrer pour nos ménagères. Nous allons leur trouver une solution

à

le'l.lr mesure, entre

le~

ùeux extrêmes. Nous mettrons au point une méthode

ù

nous ,moins réactionnaire que les méthodes tradi tionnelles, moins excessive que les solutions d'avant garde et qui n 'en sera pas moins un progrès.

Nous courons actuellement ce risque avec les édu cateurs qui tentent de s'approprier le texte libre t'Omme moyen terme, et les fichiers

auto-correctif~

l'omme outils majeurs.

Nous admettons très bien qu'un camarade, étant donné les conditions défectueuses de son travail, s'en tienne

à

un texte libre par semaine et qu'il ait recoW's encore

tL

l'aid e des manuels. Mais

il

a consclence que ce ne sont là. que des pis-aller I'egl·et- tables et

il

lutte avec nous pour conquérir l a possi- bilité prochaine de reprendre sa place active dans le mouvement.

Nous ne serions plus d'accord avt>c lui

::;'il

esti - mait que sa solution de demi-mesure peut s'mscrire parmi les conquêtes définitives de la pédagogie. Il s'égarerait et nous égarerait.

11

serait de notre devoir de réagir contre ses eneurs et de montrer avec obstination le chemin de la libération, même si nous n 'y avancions qu'à un rythme bien lent, avec parfois même des ])anses et des reculs regret - tables.

Cette entreprise de sclérose de nos techniques n'est que diffuse et accidentelle en France parce qu t>

nous y tenons la tête du peloton. Elle s'affirmerai!

plus nettement en I1alie si nous n 'avions ùans re

(4)

230 L'EDUCATEUR

pays un

mouvment de

Coopération Edu.catitle

qui

réagit avec une

s'O.reté et un dynamisme exemplaires.

Le

danger

est

pat· contre plus proche et plus

direct

<lans

la

pédagogie

belge depuis

qu'y a été rompue

l'unité

de nos techniques.

A

diverses reprises, nous

avons cru

bon de mettre

nos

meilleurs amis en

garde

contre les

déviations g

raves de

l'Ed-ucation Populaire

qui

se

plaçait

sur des positions

théoriques et pratiques que nous ne

saurions

approuver. La menace se précise avec

le

no de juin de

la.

revue

qui contient, )leureusem~nt,

e

n

contrepartie de l'article

de Kayart, des

réalisa- tions du G1'0u.pe B1'11Œellois de TravaiL

que nou

s a

pprouvons à 100 o/o.

Kayart a donc publié dan

s ce

n

o

de juin de

t'Ed.·ucation PopulaiTe une lo

ngue étude sut·

En.co1·e la Méthode globale de 'tecl·ure (

quelques conseils pra-

tiques à.

un débutant) qui

est

une mise

en garde contre l'emploi

de nos teclmiques.

" J'ai connu,

dit l'auteur,

deux inslitutew·s

qu· i

ont tenté l'expé?-ience [cle la m.étlwde naturelle].

Deux excellents mailus.

Les

résultats ont été déce-

•Jants. n

Nous

connaissons, nous, des centaines d'institu-

teurs et d'institutrices qui pratiquent notre méthode naturelle

depuis de longues

années et

qui

en sont à

tel point

satisfaits

qu'ils ne voudraient plus faire

leur

classe

selon d'autres méthodes.

Nous

craignons,

hélas! que

cette

différence d'ap-

préciation

vienne

seulement du fait que les deux

instituteurs de M.

Ka y art.

n

'employaient qu'un ersatz de notre méthode· et

leur insuccès ne

saurait.

nous étonner.

La

suite

d

e

l'::.uticl

e va

nous

en ap- porter la

démonstration.

" On a dit et 1·épé-té, écrit M.

Kayart,

des slogans du gen-re de celui-ci : L'enfant apprendra à li1·e comm.e il a appris à pa1·le1' ...

ApprendTe à lire el. à éc1·ire est autTement difficile que d'apprendre à parler, el la méthode de l'une ne se1·a pas la méthode rl.e l'autre.' ll fau.t avoir le courage de le reconnaUrc el lie

ne

po.~ lrompe1· de Jeun es collègues. "

Et l'::~uteur conclut :

« L'app1·entissaae de la lecture revU deux aspects intimement /.iés

cians

la Ténlilé.

Il y a le signifié et le .~ianifiant , iL y a le fond et La tonne ; il y a La pensée et son expression gra- phique par L'éc1'i/"u1·e.

Que le p1·emie1· soit t·rès impo1·tant ; que le texte réponde à pLusieurs conditions cl soit notmnme11l l'expression d'un véritabl.e morceau. de vie d'enfant, avec tout ce que cela comporte de résonance affec·

tive, nous /.'accordons bien volontiers ..

Mais est-cc une raison suffisante pou1· néaLiger el dédaigne1', comme on l'n. t.1'0p fait, l'aspect pure- ment mécanique de la lecture, et croire que les enfants apprend1·onl à lire, contme

ça,

tout seuls, au petit bonheur.

C'est là 1me erreur qui a discrédité la méthode aux yeux des profanes, des paTents et d111. g1·and public.

IL était temps de réa.gir e~ de montrer aux jeune.~

que la méthode aloba.le bien appliquée est à la fois la méthode la plus naturelLe et la plus efficiente. "

M. Ka'yart

apporte

son opinion d'Inspecteur. Elle est

heureusement contredite,

dans le

même no, pour

la pratique aussi bien que dans les

fondements,

par

l'expérience

unanime

des éducateurs qui

confrontent

leurs entreprises au

sein

du Groupe Bruxellois de travail :

" Avec la méthode natureLle, les enfants appren- -nent à lire selon tewr p1·opre 1·ytlt1ne, sans forçage,

stins standard.isation,' faisant tous leun propus découver/.es, et en faisant btlné/ficief' les autres en- fants ~e l.eur gro1.4Pe ...

... Plutôt q·ue de s'a?Têter à des exercices fastidieux de décomposition systématique de ph1·ases en mots et cle reconstitution cle phrases nouvelles plus ou moins semblables, il est P1'tlférable de mettre l'en- fant constamment en face de textes libres où vont lout de même se ret1·m.wer une série de ces mots ... ... Cinq coUègue,ç pTésentenl successivem.ent leu·r façon 71ratique rDe lTavailler mais 7H'esque

tous

le.~

prtlsen/.s pa.Tticipent à. la discuss·ion. Les points de vue ont beaucoup de nuances diffé'rentes. Cepen- dant, nous nous mettons tous d'acc07·d swr ce point fondamental : c'est en écrivant que l'on apprenti à écrire ; c'est au ti·avers de ses textes libres, de ses lettres aux coTrespondants que l'enfant s'initie en tout premier lieu à la mailrise OTthographique ...

Laissez vos enfants éc1·ire, beaucott<P écrire, donnez- leu?' rl:es motifs d'écTi1·e, et vous les verrez faiu de.~

progrès à pas de géants , les dictées, les dépistages collectifs de fautes, les carnets oTthographiques sont des exe1·cices adjuvants, qui peuvent avoi1· leu1·

mérite à la condition de ne pas oublie1· que la pensée enfantine doit toujot.Lrs êh·e scrupu,leusement res- pectée. ,

Qu'ajouterions-nous

sinon

que M. Kayart ne parle point la même

langue

que

ses

collègues bruxellois.

Ce

qu'il prend

ponr

une méthode naturelle est

à

peine

un ersatz

de méthode Decroly avec un

centre

d

'intérêt hebdomadaire, axé au

d

épart s

ur un

texte libre.

Non, l'enfant n'apprend pas à

lire

comme

ça, tout.

seul,

au petit bonheur.

Il y a deux

voies

: cellE-s

de nos

camarades

bruxellois : textes libres

et encore textes

libres,

écritu

re et expression avant

la

lecture,

correspondances, - sans exercices ni

devoirs

systématiques -

ou uien

sous-estimation

permanent

e de la vertu

formative de la nouvelle vie

scolaire sur la

base de nos

teclmiques, et nécessité alors

d

e faire

appel

à

l'interminable

théorie

d'exer-

cices en

tous

genres

qui

sont La pluie de la scolas- tique. M. Kayart en déta

ille l'anatomie

et la

phy-

~iologie l'lill' plnsieurl'! pages : il

y a les voyelles, les

diphtongues,

les nasales, les consonnes simples et

redoublées ct.

les consonnes consécutives

..

« Il y a

différentes

s

ortes de

syllabes ... Tl anivera un moment au cours du 3• trimestre <>ù les deux derniers

types de syllabes

seront étudiées

d'une

manière systématique pour en clécouvrir le

méca

- nisme ... ,

.. Et voilà

pourquoi

votre pédagogie esL

muette.

©®©

Au cours de

l'Assemblée génénllc

de 1'/~ducation

Popu1a-i1·e

nos

camarades se sont félicités que

la

revue L'Education Populai1·e soit bien ainsi un moyen

de

confronter divers travaux.

Mais que penseriez-vous d'une revue

médicale dans

laque lle cent praticiens

viendraient décrire

les

techniques dont ils ont unanimement à se féliciter et qui n'en publierait pas moins en leader une longue

mise en

garde d'un spécialiste contre

ces mêmes pratiques

?

Et

ne croyez-vous

pas que

les jeunes qui. vous

liron

t risquent

fort

de se trouver

dans

un cruel embarras. Vous

leur dites

avec

foi

: Allez

vet·s la vie! Et, dans l'arlicle de

tête, l'Inspec-

teur leur

crie

: '' On vous

trompe,

ce

qui compte, ce sont nos exercices.

,

"

Toutes les

tendances' s

ont respectables

"•

a-t-on dit

à la même A. G.

Il ne s'agit pas ici de tendances, mais de

principe~

fondamentaux. Nous avons à cpoisir,

les jeunes

ont

à. çhoisir entre

la

scolastique et la vie. Il ne faut

(5)

L'EDUCATEUR 231

pas leur laisser crc:>ire

que les

solutions se valent

l'une

et l'autre et

que

ce

n'est,

en somme,

qu'af-

faire

de tempérament.

Notre pratique, étendue au- jourd'hui à des dizaines

de miliers d'écoles, nous

montre avec évidence

la primauté de

certaines solu- tions que nous

devons recommander, la nocivité

d'autres

pratiques que nous devons

condamner, même si nous

y

sommes parfois

accidentellement contraints.

Le progrès pédagogique

est

à

ce

prix.

La

scolastique a déjà sclérosé la méthode Decroly.

Nous

lutterons,

avec

tous les amis belges

qui

se

rendent

compte,

par la

pratique, des vertus majeu- res de

notre

pédagogie coopérative pour

que

cette même

scolastique

ne

dépouille

point nos teclmiques

de l'enthousiasmante

promesse de vie sans laquelle

il

ne saurait y avoir d'Ecole moderne efficiente ct humaine.

Nous allons, au cours de

la proehaine

année sco- laire, entreprendre un

~ros

effort pour

la

générali- sation

de

nos techniques.

Dans

de nombreuses clas- ses,

les

essais recommandés

ne

seront qu'un fragile

rayon

de soleil dans la brume de la scolastique.

Mais

nous

veillerons

à ce

qu'ils soient un rayon

de

soleil, une ouverture même timide sur une pédagogie dont nous ne cesserons de montrer

la primauté f!t le succès.

Il n'y a pas péril

à

s'engager provisoirement dans des chemins détournés où même des impasses, à

condition que nous sachions

qu'ils ne nous mèneront pas à

la clairière attendue.

Ce qui est grave c'eHt de prendre des

impasses

pour

des

voies royales, car on est

condamné

alors à tourner en rond

dans

la forêt, ce qui vaut

à.

quiconque y est condamné

la

plus triste des désespérances. O. FREINE1\

11~ Rcntontrc des fdutatcurs de tous dcsrés

ECOLE FREINET - VENCE

LES 7 ET 8 SEPTEMBRE 1956

L'Ecole d'information et d'instruction, celle

qui visait à

former J'Elève

u

savant

n

par une maîtrise

experte

des techniques

ancestrales

longtemps

axées sur le li1·e, éC1'Ïl'e et compteT

des

programmes

offi-

ciels,

cette Ecole,

qui a

incontestablement joué, au début du

siècle,

un rôle formatif dans une

société où

prenaient naissance les fondements de

la science,

est

aujourd'hui

radicalement dépassée par les

con-

quêtes fulgurantes

de

cette même

science.

L'ère de la

" Connaissance et

de I'I11struction

n a fait son

temps.

Lo, machine,

le

cin6mn.,

la radio,

ces mémoires Ulécaniques théoriquement à notre ser- vice

rendent

d6suètcs

les anciennes

techniques

de travail avec

6tude

par

cœur

des leçons

et

exécution

laborieuse

de devoirs désormais

sans but.

Voici

venir les temps

la préparation de

l'Hom-

me

en l'enfant passe au

premier plan, non seulement la

préparation morale et

pour

ainsi dire psychique, socia.le et

politique

aussi,

mais

reUe aptitude pro- fonde à aborber

les

problèmes majeurs

qui

s'im-

posent à nous,

ce sens historique, scientifique,

géo-

graphique,

mathématique,

arlislique qui sont comme

l'humus

sans

lcq11el

toute culture

reste rabougrje et

sans vic.

Nous sommes à

l'aube,

indispensable

mais iné- luctable,

d'un changement de front éducatif;

nous

accédons à

une nouvelle

étape, celle

que

suppose et

qu'exige le monde

contemporain.

Nous

avons exprimé ce souci

et

montré la voie dans la

proposition de

loi que nous

avons soumise à

nos parlementaires et dont on a lu un

exposé

des motifs et textes dans notre dernier

n"

de

l'Ed.ucal'eur.

Tant

qu'il

s'agissait

d'acquisitions de

connaissan- ces

et de techniques, on pouvait

concevoir

que

chaque

degré d'enseignement fonctionne séparé- ment, comme des ateliers spécialisés d'une même entreprifole rali'i nulement entu eux par dt

lODiM

couloirs jalousement surveillés à l'entrlle

pe,r les examens.

Le 2• degré

1 ra v ai liait a

lon;

selon

des méthodes différentes

des

nôtres

- et c'était

un peu normal, puisque

les

buts n'étaient pas

les

mêmes.

Le

cloisonnement

des

divers

degrés

était alors cer-

tainement moins

catastrophique

que

de nos

jours.

Mais

si,

abordant-

sous la poussée de la nécessité scientifique et sociale - une autre conception, plus

particulièrement formative

et

éducative de l'ensei-

gnement,

nous prétendons

former l'homme, alor!l ce

cloisonnement

devient contre-nature, non seulo- ment irrationnel mais erroné.

L

'enfant que

recevra le

~

degré

sera ce

que

nous aurons fait

de

lui.

Et

on

ne

comprendrait pas que,

dans leur

effm'f.

généreux, les éducateurs du premier degré puissr.nt se

désintéresser

de ce que leurs élèves

dev1endront

au 2e

degré

ou dans

l'enseignement

technique ct pt•ofessionnel.

Une collaboration - syndicale et, éventuellement,

pédagogique

- élail certes souhaitable à l'ère de

l'Ecole d'instl'uction.

Elle

devient

aujourd'hui

une

condition

sine

qua

non du

succès de notre ensei- gnement.

Il ne faut

plus

parler

seulement aujourd'hui

dn contacts

entre éducateurs

de

tous

degrés,

mais

de coLlaboration, de travail en commun

pour

la

pour- suite de ce but

unique :

la " culture » mais la vraie culture de l'enfant.

C'est parce que nous avons senti, plus que d'autres

peul-être,

les dangers de notre

isolement

pédagogi-

que, que nous

avons organisé

J'an dernier,

à

Venc:e,

notre première Rencontre d'Educateurs de tous de-

grés,

qui

a conclu ses

assises par

la constitution rl'une Guitde Inte1·nationale de TravaiL des Edu.._a- teu1'S (GITE)

qui

a, en cours

d'année, impulsé

unu collaboration

qu'U nous resta à développer et à

exploiter.

(6)

232 L'EDUCATEUR

A la demande de no11 adhérents, nous organisons une deuxième Rencont.re, qui

aura

lieu,

à

l'Ecole Freinet, les

7

et

8 septembre 1956.

Les participants : instituteurs,

professeurs,

inspec- teurs, directeurs d'Ecole

Normale,

professeurs du Technique, psychologues, artistes

se gro

u

peront au-

tour des responsables des

commission s

instituées : 1• Commission du Rendement et de la Mesure Péda-

gogique. - Resp. : M. Visalberghi, professeur d

e

psychologie à l'E.N. d'Aosta

(Italie) ;

2•

Commission sciences naturelles. - Resp.

: M.

l

scher,

directeur

des études pédagogiques à

l'E.

N.

de Neuchatel

(Suisse)

;

3~ Commission mathématiques et sciences physiques.

-

Resp.: M.

Zadou-Naïsky, prof. à

l'école pilote de Montgeron (S.-et-0.)

;

4"

Commission psychologie. - Resp.

:

Mlle

Vander- geeten,

prof. de pédag.

de la ville

de

Bruxelles ; 5°

Commission audio-visuelLe. - Resp. : M.

Salesse,

musée

Pédag. Paris ;

6• Comm1~ssion Lett1·es-Lati1t. - Resp.

: M.

Delan- noy,

prof.

de Lettres, Biarritz

(B.-P.) ;

7•

Commission A1·ts. - Resp.

: M. Penenoud, 33, av.

Bergière, La us anne ;

8·'

Relal.i.on el. échanges inlernalionau:r. -

Nora Giaccobini, prof. 2• degré, Rome.

Le travail au sein

de

ces commissions aura certai- nement un aspect technique, mais nous

demande-

rons

cependant

qu'il

soit

axé en permanence sur cette nécessité

urgente

qui doit être comme le thème

de fond de la Rencontre: Pour la formation cle l'Homme

en

l'enfant.

Et

nous souhaiterions

que,

au cours

de nos

séan-

ces plénières,

nous

étudiions à.

fond,

et en commun,

les modalités

et

les incidences sur

notre métier et sur notre vie de ce changement de front

de l'Ecole.

Nous pourrions alors, en conclusion, prévoir

pour l'année à

venir des journées de

travail,

des éch an- ges,

des

réalisations et des éditions qui s'inscriraient dans le

cadre

de la rénovation aujourd'hui

amorcée

d'tmc éducation qui, dans tous

les domaines,

doit

s'adapter iL

la vie ambiante pour mieux

servir

l'en- fant et pour l

'élever jur;qu'aux sommets

de

culture

qui sont obl igatoirement

nos

buts unanimes.

Nous

publierons

sous

peu les rapports des diver11 responsables. Même

si

ces rapports ne peuvent

pas

toujours faire

état d'u

n 'effort

constructif

ils vous eliront du moins les projets n

és

d'une

çonjonction de

pensée el de préoccupation, que la

constitution

de notre GITE

a

incontestablement

servie.

Et nous

terminerons

en rappelant que, plus pré-

cieux encore

que

ce que nous aurons pu nous-mêmes

cc

apprendre

»

au cours

de

ces deux journées,

sonl les

contacts familiers

noués d

an s

l

e cadre

familier

aussi

de l'Ecole Freinet.

Et c'est peut-être

bien la.

vraie

base

- cette base affective

- de la

collabo-

ration

que

nous

souhaitons entre éducateurs de

tous degrés : nous sentir les

uns près

des

autres mû.s par

un même idéal,

achoppés alLx

mêmes difficultés,

ayant à.

lutter

contre les mêmes obstacles,

frottant

et ajustan t nos

idées et nos projets, désireux par la suite ùe nous rencontrer,

en Fran ce, en

Italie,

en Suisse, en Belgique, partout où

notre

souci

d'union

aura pu prévaloir pour dominer cette dispersion re- grettable de nos activités, afin

d'unir nos forces

pour

le progrès décisif de

l'éducation que

nous rêvons.

C'est

dans

te travail

et par

le

travail qu'on fra- ternise

le mieux

et

le plus humainement.

Notre

II• Rencontre de

Vence œuvrera d'une façon positive pour

cette (rate1·nilé du tmvail.

©®<!il

Et maintenant,

il nous

faut des collaborateurs, de France

et

de divers

pll~'S.

Nous ne ferons pas grande

réclame autour de cette Rencontre à

laquelle nous

voulons garder son caractère

!amiliC'r

avec

30

à.

40 participants au maximum.

Nour;

demandons aux adhérent

s

de

la G11ilde qui recevront. la

présente invitation de voir autour d'eux

et de

décider

les

personnalités dont

la

participation

seraiL pour nous tous un enrichissement. Nous aimerions que se

C'ons- tiLuent ainsi des

délégations : française,

italienne,

suisse, belge, San Marino, Allemande.

Des

déléga-

tions d'autres pays

seraient

les bienvenues.

Nous vous

assurons,

dans le cadre modeste mais

génére11x

de notre Ecole Freinet, l'accueil fraternel qui préparera l'atmosphère dC'

coopération ct.

de

1

ravail

de

nos deux journées.

Des

facilit~s de

logP

,mPnt rf. rl'liéhergement

pour- ront.

être accordées aux collègues

en

difficulté

E.

et C.

FREINET.

Orthographe phonétique ...

en Chine t

cette

opmwn , qu'il ne fa ut pas

heurter les habitudes

et la

physio- .

nomie de notre langue

n, alors

que

le peuple

s'en

moque

éperdument

(et les enfants

davantage encore).

les Chinois non

seulement aban-

donnent une écriture idéographique très

ancienne,

rn

ais i 1 s eu

trcpren-

nent d'unifier la langue parlée, sur la

base de la langue

la

plus

ré-

pandue!

maliques. Voici donc les paroles de M.

Erlander :

• ... les Russes ont trouvé le moyen d'enseigner les mathématiques sans dou- leur, J'ai pu observer comment cette é:onnante méthode est appliquée dans les écoles sovié<iques.

Cette bonne nouvelle, qu'on at- tendait depuis quelques

mois,

nous

est annoncée par cc

PACO

"•

organe

officiel du

Mouvement Esperantiste pour la Paix Mondiale

d'Avril-mai :

c<

Selon des informations de Pé-

kin,

le

Comité pour

la

réforme de

l'écriture

chinoise a accepté

un

al- phabet de trente

lettres,

dont

l'al-

phabet latin sera la base, avec tou- tes les

lettres de l'alphabet

anglais sauf

la lettre

cc v

»,

mais avec ad-

jonction de

5 autres lettres. Cet alph abet est phonétique

».

Et, pour le coup, notre orthogra-

phe va avoir

l'air

encore plus

c<

chinoise ,,

!

Alors que

les milieux

cc éclairés »

se

complaisent dans

R.

L.

Le calcul sans douleur

L'Humanité-Dimanche du 6 mai fait connaître une interview accordée à I'As- sociated Presse par M. Tage Erlander, premier ministre suédois, à la suite de son récent voyage en URSS :

Il s'agit de l'enseign!'ment dea math&-

C< Les Russes ont tout simplement sup-

primé les longs exercices de calcul qui font tellement souffrir les enfants. Au lieu de ces exercices ennuyeux, ils s' ef f01cenl de leur apprendre, dès le plus jeune âge, à penser en termes de mathé- matiques abstraites. •

M. Erlander a conclu un accord devant permettre à un groupe d'experts suédois d'aller sur place étudier la méthode.

Nous allons demander des précisions à nos correspondants soviétiques sur cette étonnante nouvelle, qui nous laisse per- plexes.

R.

L.

(7)

La méthode naturelle et le football

A

un

camarade

non

sportif

qui lui parlait de

son

inquiétude à voir

son enfant

de 7

ans

jouer au foot-

ball, Maurice

Baquet, professeur

et entl'aîneur sportif

lui répond en-

tre autres :

«

C'est une chose

naturelle, qui

11 d'autant

plus de valeur

qu'elle

est

faite

avec

plaisir.

..

Il n'y a aucun

danger ...

Il

s'arrête instinc- tivement

quand il

en a

assez, pour reprendre ensuite l'aclion.

Si tu

observes

des enfants en train

de

jouer, tu t'apercevras qu'ils

ap- pliquent

instinctivement les formu-

les

d'entraînement

moderne : dé-

pensP

ph~•sique

ou effort.s coupés

de

repos

destinés

à

récupérer les forces. ,.

Par <'OUtre, M.

Baquet ne recom-

mande pas l'inscription à un club, de peur qu'il

ne

s'y trouve pas

d' <<

éducateur

qualifié ». Il parle

des

Hongrois, llaliens,

Espagnols, Brésiliens, ct. de Kopa

lui-même

qui

«

se sont formés seuls

! Ils ont commencé

à jouer très tôt, comme

lon gars,

dans ln. rue, dans

la cour

d'éco

le ''· Il signale qu'au Brésil les

dirigeants de clubs observent

If:'>~

e•t ft·w!.s uu

je\Jues

gens

qui

jouent librement

sur

les p l·a g e s pour 1·epérer

les

meilleurs.

Et il

conclut :

«

C'est une chose

que l'on ne sait

pas assez, que l'enfant s'initie à un geste,

à

une technique, non par des discours

et

des raisonnements, mais par imitation.

Son cerveau

n'est. pas fait pour des abstmclions ; il est

vierge

d'i- dées,

contme son corps est

vierge d'habitudes. N'étant pas apte à analyser

et

répugnant à décompo-

ser, il restitue "

globalement

u

ce qu'il voit

faire.

Encore faut-il que

ce qu'on

lui mont.re

soit

de qua-

lité.

))

Nous

retrouvons

en

Maurice Ba- quet tous nos soucis

d'Educateurs

modernes

: l'importance de l'inté- rêt pour ce

rru'on fait, méthode naturelle,

expérience

tâtonnée

ct

globale mo li vée par les activités du milieu, inefficacJlé des leçons ver- hales.

Nous

regrettons

seulement

que

«

l'Humanité , du 15 mars

dernier

qui publie un

si

bel article, soit toujours muette

sur des efforts pa-

rallèles

tentés

depuis trente ans par l'Ecole Moderne avec Freinet, parce que

cer~ins

<<

éducateurs ''

n'ont pas encore

réalisé

précisé- ment en quoi consiste

la valeur des

méthodes chères à

Maurice Baquet.

R. L.

L'EDUCATEUR 233

LE MÉTIER

J

e

ne

sais pas s

i Dieu aime les

élèves.

Mais il aime certainement les

enfants.

Un homme était pêch eur,

vigneron

et travai

llait le

bois

les jours d'hiver.

Quand

l'envoyé du roi le

visitait, a

près avoir annoncé sa visite, il montait dans

sa

barque, mangeait du poisson

séché, goûtait au vin,

admirait les meubles de noyer et de

bois

blanc. Puis,

devant

un feu de

sarments et •avec maints

respects, disait

à peu

près : peu de poissons p

eut-être, cette année,

mais

le vin

est

bon et

les meubles très beaux. Le r

oi te remercie d'être

fidèle

à tes

trois

métiers, bien que tes jours soient

r·IUS longs et ta tâche plus lourde.

De l

'enfant reçu,

nous

voulon s faire

un pêcheur, un

vigneron,

un w

enuisier. Nous prendrons soin

de

son

intelligence,

de son caractère et de ce

qu'on

appelle son âme. (Ainsl ,

l'enfant

est-il multiple.)

L'envoyé

d'un autre

roi le

visitera et

bornera,

lui, son examen aiD

poissons séchés

alignés sur un fil. JI les

comptera,

les pèsera,

verra

s'il n'en manque

la

queue d'aucun

puis

décidera, au vu

de cet

examen, si l'enfant est digne

du

royaume (et son maitre avec lui) ou s'il

doit être

banni. Voilà.

Nous irons quand même à

la vigne et ne laisserons point pour autant le rabot.

Tu as de

belles

images à ton

mur?

Place-les donc un peu plus bas.

Ta. voix puissante fait l'admiration

des foules?

N'Pn garde

qu'un filet

pour tes

gosses, ils

ont

peur

du bruit.

Tu e-s perché sur lon pupitre, au port d'armes? Descends un peu pour

voir assieds-toi ù

leuT niveau. Tu

ver:ro.s

tout ce qu'on

y trouve. Et

1;'oublie

pas d'être simple, d'aimer vraiment la vie

et

que de savoir

rire,

mais vraiment rire,

te fera leur ami.

Un

enfant

n'est jamais responsable.

Tl y a

le

temps de

l

a

bise

et des

grands

froids,

il y

a

le

'temps de

1 'automne

et de toutes

les

beautés,

il y

a un

temps

des

soirs

d'été où l'on reste longtemps

le dos

au

mur encore

chaud.

J1 y

a

1m temps

pour la joie

et un autre

pour l'amertume.

Il y a

le lemps des

examens

(après quoi vient le printemps) : temps des enveloppes-à-n 'ouvri.r-qu 'en-présence-

des

...

,

temps des plis

et des replis,

des

appréciations,

des notes, des classements, des moyennes, des tableaiD de promotion, de l'inquisition, de la méfiance, de la punition, -des bons

élèves et

des mauvais,

temps

de

l'enfant. sage,

temps des dictées de 400 mots,

du crayon

rouge

et

de la soliturle, temps où

s'ouvre le

procès du maitre

(cle

l'appreneur),

où s'établit le dossier des 1·ésuztats, temps des experts,

du bluff, temps d'un

<<certain

savoir''

et de l'irrespect. Ah 1 quel temps!

Essaie, essaie donc de leur

donner

un peu le

sens de l'humour.

Du vrai humour qui rit des

choses

amères

et

parle

gravement

des

légères.

Regarde

le cortège sans

fin des

gens

las

et

rompus

...

ni

en sOr, c'est

bea·ucoup

lrop

fatigant de tout prendre au

sérieux.

Les meilleurs années, les plus riches,

sont celles de

recherche, de doute et d'incertitude. T•ant que tu te poses des queslions, tu vis. Le métier est vaste el

complexr?

Bon, bon, tout va bien. Quand

tu le « sanras u, ton

métier,

méfie-toi,

tu vas commencer à faire du mauvfl.is

1ntvai.l.

Un<< vieux

collègue u,

pour qui j'ai de l'amitié, me répcte

sans cesse:

<< C'est bien beau tout

ç'a, c'est même trop beau pour être

vrai. Un peu de bon

sens, surtout

du bon

sens. ''

Mais oui, vieil ami, du bon sens j'en ai. Je

sais

la

vertu

du bon sens quand

il est l'adaptation

raisonnable

à

un milieu,

quand il signifie

le maintien d'un

équilibre,

quand il ramène aux nécessités immédiates.

.

Mais

si

je

sais

la

vertu

du mot, j'en

connais aussi

toute la bassesse, quand

il couvre

la médiocrité, la peur, le renoncement. Le bon

sens n'est

pas nécessairement un sens unique.

Et

la sagesse large et bienveillante de la

rempailleuse

mère de Péguy n'a

rien à

voir avec un certain conformisme bourgeois

et

desséché.

Daniel COURVOISIER,

Bwlletin de ta GuiLde de Travail Suisse.

(Techniques Freinet)

(8)

234 L'EDUCATEUR

ON A PEUR DE L'ECOLE MODERNE

Un journa~iste é~aU présent à notre dernière réJU- nion de Groupe, lnt.éressé par l'ex11érience que je tente, i~ avait décidé d'effectuer un reportage dans ma classe et ,dJ'y consacrer que~qwes a1·ticLes.

L'Administration me Tefuse L'aut01'iJation de le recevoir.

Voilà le fait, simple fait divers scolaire. A nous d'interpréter le sens de ce refus. C'est ce que nous allons faire.

Des raisons. Elles sont indiscutablement justi- fiées : les règlements qui interdisent à toute per- sonne étrangère à l'enseignement de pénétrer dans les classes.

Tout comme était valable la protestation du syn- dicat des Directeurs contre ce maitre qui se per- mettait de faire des classes-démonstrations en pré- sence des parents d'élèves.

La vraie raison c'est Freinet qui nous la donne quand il dit que 1\Ecole Moderne a gagné la partie.

On n'est plus au temps où l'on se cachait pour pratiquer les techniques Freinet. Maintenant, au contraire, nos collègues traditionnel.s commence~t

ù. s'excuser de ne pas avoir moderntsé leur ensei- gnement - j'en ai eu un exemple récemment - et cherchent à citer, en témoignage de leur désir de le faire, leurs timides essais en activités dirigées, en observation, en dessin ou en rédaction libre.

Mais l'Administration veille à freiner cette pous- sée, comme si les conditions faites à l'Ecole Publi- que n'étaient pas lm frein suffisant, et interdit la tmblicité qui pourrait être faite autour de 1 'Ecole Moderne. Elle veut que nous restions des clandes~ins

et la Presse n'a droit à s'intéresser qu'aux expénen- ces officielles. On se réjouit certainement en hauL lieu de voir étalés en première page de la grande presse les reportages sur les classes de neige, les écoles-pilotes de mi-temps, les enquêtes à grand bluff qui concluent qu'il est tout. à fait normal qu'un écolier travaille jusqu'à onze heures du soir, mais on ne saurait admettre que soient divulguées au grand public les réalisations de l'Ecole Moderne.

On craint certainement que le grand public n'y porte quelque intérêt. Et si, pour parodier Prévert, tout allait être remis en question ... mais, rassurez- vous, braves gens, honnêtes et exemplaires, il n'y a pas de danger, vos " classes u sont bien gardées.

Et qu'en dit la presse ?

Son but n'est-il pas de révéler ce qu'on veut cacher ? Son désir le plus vif ne doit-il pas être de contribuer

à

répandre et

à

vulgariser ce que chaque jour apporte de nouveau pour l'amélioration de la condition humaine ?

Mais

il

est si facile d'acheter ou de museler la presse.

Dans un pays où la liberté est chère au cœur de tous, on cherche pourtant

à

cacher ce dont on a honte. Aujourd'hui on emprisonne les journalistes qui osent un reportage sur la pacüication en Algé- rie, pourquoi ne clouerait-on pas, demain, le bec de ceu)( qui oseraient parler de la misère de l'Ecole, de sa discipline d'adjudant Flic, de son travail scolastique.

En attendant, il ne faut surtout pas laisser dire qu'il existe une autre école que celle-là, une école qui forme les futurs citoyens, qui les habitue à voter pour le meilleur, à se donner des chefs valables, une école ou le travail motivé est seul admis.

Pourtant un jour, il faudra bien que la vérité se fasse jour 1

B.

FONVIELLt.

.. L.A MODERNISATION DE LA PÉDAGOGIE s'imposera-t-elle du dehors ? •..

par A. LHUILLEH Y

On peut le supposer à constater la place de plus en plus importante que prennent les problèmes d'éducation et de santé des enfants dans des revues non spécialisées et qui sont de plus en plus nom- breuses à ouvrir des rubriques à ces questions et ,~

publier sous des signatures qui font autorité des articles très pertinents qui envisagent les questions

« par le bon bout ».

O'esl ainsi que nous avons eu la surprise de trou-

ver

récemment dans deux revues féminines : << Marie- France » el << Arts Ménagers », des articles concer- nant le travail scolaire ct les méthodes cl 'éducation qui sont conformes aux doctrines ùe l'Ecole moderne.

- Marie-F1·ance (mai 1956). - Sous le titre géné- ral : « Votre enfant est surmené », l'article qui se présente sous forme de dialogue où le Docteur Resten répond aux questions que lui pose une maman au sujet de son fils de 11 ans, donne des arguments dont voici quelques extraits

L'Eco le ne s'adresse pas aux besoins rée ls de l'enfant

<t ... Le Dr Corm.an, de Nantes, spécialiste de l'Relu-

cation dans la confiance, affirme que l'é:cole ne C01'·

respond zJas, clans sa conception actuelle, à ~a

nature de l'enfant ... L'01·ganisation actuelle ... ne cherche qu'à développer les fonctions céréb1·a~es de

~·enfant. Elle fait fausse roule ... "

L'enseignement n'est pas assez concret

u L'enfnnb est. cunew: par 1wtnre des choses qui l'entourent. L'enseignement rlevroi.t r/1011c élre orienté de façon

à

satisfaiTe sa curiosi.té. Or, que {ait-on ? en histoire comme en géographie, on commence pa1·

parle1· de m.œu1·s

CJUi.

/?li sont inconnues, de faits perdus dans la nuil des lemps ... Rien cle tout

ce~a n'est capab~e de frapper son imagination qui 11art toujours du concret. Il serait plus logique de cornmencer par l'enseignement de l'hisloil·e ou die ln géographie régionales ou locales, à partir cie~

paysages ,ou de.~ m,onnmenls qui lui son/ familin·s ... La condusion est claire : les programmes sont éta- blis par des intellectuels pour des intellectuels, 1'1 11c liennent compte ni rle la psychologie ni des besoins réels des enfants.))

<< ... un programme intelligent deYI'Ilit supprimer

Je travail à la maison ... n

" Philippe est dans une <:lasse ùe 40 élèves ... le surmenage des maîtres enlralue le surmenage des enfants ... La tension des rapports mai11·es- écoliers créée par ~a fatigu.e des p•remie1'S est à l'Ol'igine d'un

c~imat d'hyper-sensibiLité qui use L'f?quilib1·e tou- jours fragHe des enfants. C'est une dernière cause de fatigue, ce n'est pas la moins importante.

71.RTS ltŒNAGERS, N° 78 (juin 1956). - Ici c'est Maurice DAVID, Inspecteur général de l'Education Nationale, qui pose le problème « L'enfant et ~·ac­

tualité, ... u Si on «ait utiliser la curiosité de ren-

(9)

L'EDUCATEUR

fant, on est bien pLacé pour Lwi fai1·e ad.mettTe la nécessité cre t'enseignement, mais enco1·e faudTa-t-il que cet

enseignement ne le déçoive pas.

Si Le pè1·e et Le maitre pm·tent de ce p1·inci71e que L'école est un ilot o!i les occupations et pTéoccupa-

tion~· tloivent i!tre totalement distinctes de celles qu'impose la vie, et que c'est une perle de temps et une sorte de solécisme de concbuile ete leveT La

t~tc pour voir passer un avion à réaction pendant une Leçon de physique, s'ils enlend'ent maintenir L'enfant dans un monde m·tificieL aton que Le monde réeL hw· Le d Lem·s oreiLLes, eh bien 1 ce sont des 'IIWladroits

et

d.e mauvais se1·vitenrs

de

L'enfance. Leur négation ne détruit pas Le 11wnc/e où elLe vivra et, en ?'ef.usant ct'ut'ilise1· ce que son à.me leuT donne dl! positbf, Us s'enlèvent les moyens de L'adapter 11 ce monlle.

Pour tTo·uver La solution d'une

crise évidente,

iL ne :mf!IL pas de modifier les programmes, iL faut prend.1·e conscience des nécessités nouvelles qtt'im- pose L'accélé·ration de L'histoire. Ce sont les

métho- des d'enseignement

et

L'esprit

dans Lequel

it

e&t donné qu'il faut lransfonne1'...

... Le monde n'est 71as seulement peuplé de machi- nes il est fait aussi d'ét1·es humains Llonl les joies el t'es peines trouvent en grande partie leurs cause.s clans le

jeu des lois sociales et des lois éCO.!lOml- q ues ...

La je1111 e fille ne se ra-t-elle bien élevée qu'au- tant qu'elle saura dis ling uer << ce qui se fait " et « cc qui ne se fait pas ••, et restera-t-elle totalement igna- re ete ta complexité lies faits sociattx et économiques ?

Et

cet enfant, qui vit dans un laud.is, el dont le I'Orps el l'esprit sont comme broyés pa1· une machine infernale, lui Tefusera-t-on le droit de connattre les 1·o·uages cle celle machine?

... Il

faut absolument que les parents el les mai- tres sentent la nécessité d'initier les garçons et les filles

à

la connaissance de leur temps.

C'est qu'en rtSalilé, ce mot de

DEMAIN

sonne mal à 110s oreiLLes ... C'est là,

me

dira-t-on, le 1·evers ...

d'une bien belle médaille frap]1PP JWr d'es l10mmes qui ont su créer la plus haute civilisation du monde.

Prenons garde, il ne s'agit pas de former des hom- mes

et

des femmes dont les préoccupations sont étrangères à leur temps, mais

des citoyens solide- ment accrochés au réel,

parfaitement d l'aise dans l'actuel. ,

Nous qut sommes convaincus de J'effico.cité des méthodes Modernes, de l'exploitation

à

des fins éducatives des ressources locales, des méthodes na- turelles et rie lA curiosité enfnntin e, le sommes également du lJien-fondé des arguments de ces ar- ticles. Et c'est du plaisir qui se mêle

à

notre sur- prise de les trouver dan s des revues aussi peu spécialisées qui touchent une clientèl e Yariée dont la majorité esl hors du monde enseignant. Oela nous permet de supposer que ce sont

des idées qui s'étendent, qui s'élarg issen t, et nous pouvons espé- rel' que leur diffusion dans l'opinion publique prélude

ü

leur généralisation - décidera le siège de 1 'école traditionnelle, el que ces secours préciem.

venant de l'extérieur aideront ceux qui combattent dans la place

à

remporter la victoire.

Dans cette même revue, signalons un article de R. PAUMIER, chargé de mis$ion au service de l'hy- giène scola ire et universitaire :

«En pé1·iode d' exa- men "•

qui est

à

diffuser parmi les parents pour les conseils concernant l'alimentation des adolescents pendan t ces semaines où ils devront fournir de gros efforts intellectuels et nerveux.

... ou se fera-t-elle de l'intérieur sous l'impulsion du Syndicat National des Directeurs ?

Le no de mai de

« Nos Ecoles publiques »,

bulle- tin mensu el du S.N.D. pourrait nous le faire sup- poser. En effet, sous le titre :

«

Un cas de psychose fréquent chez les membres de l'Enseignement pri- mau·e : La préparation , el sur un ton humoristique nous est présenté le cas d'un e jeune institutrice obsédée par la préparation de sa classe. Citons :

« ...

cette branche de cerisier en fleurs qui s'obstine ...

ù.

chuchoter .. : C'est le printemps ... le fait en pure perte. Mlle X... fait sa préparation. Sur le prin·

temps d'ailleurs, observation, vocabulaire, élocution.

... Mais les livres sont là, avec leurs dessins en cou- leur, leurs plans méthodiques et Mlle

X.

n'a que faire de la brise parfumée qui éveillerait ses sens et l'éloignerait de sa tâche ultime : sa

«

prépara- tion , . Mlle

X...

est consciencieuse. .Monsieur l'Ini- pecleur l'inscrit toujours dans ses rapports ...

Mlle

X...

est une victime de la

«

préparation

u.

Plongée dans les manuels scolaires, elle n'a

pas aperçu la vie qui Lui faisait signe ... Il

n'y a qu'une toute petite chose que Mlle

X ...

ne savait pas, que son Inspecteur aurait pu lui dire, et qu 'elle avait certainement apprise dans ses manuels d'Ecole Normale :

« l'école est une prépa1·ation à la vie

Qu'est-ce qu'ume préparation de cLasse qui ne pré- pare 11as à la vie ?

Qu'est-ce que la vie Mlle

X ...

?

Le soir, avanl de s'endormir, Mlle

X ..

ne voit plus le

«

Cézanne ,

qui

contemple en elle la parodie de la pédagogie. L'humour

a

disparu de sa vie.

Elle se prend trop au sM·ietw:. C'est le p1·emie1· pas veTs la sclérose, le sectarisme, les névroses primaires.

Mlle

X ...

ne s'en aperçoit pas,

trop satisfaite d'el!e- mème ...

Encouragée en cela par ses chefs qui n'ont vu dans sa tâche qu'un travail bien conçu, métho- diqu e, efficace peut-être, elle n'a

pas saisi le danger;

elle n'a pas vu que sa méthode était un

squelette solide, mais n'était qu'un squelette ...

Mlle X ...

fait de& Tobots, mais elle ne sait pas former des hom- 7nes. ,

11 serait intéressant de savoir si ceci exprime l'opinion de la majorité des adhérents du S.N.D., et aussi qui se cache sous l'anonymat. de

«

L'IPOL , signataire de cet article. Si ces propos étaient autre chose que plaisantes figures de rélhorique, nombre de camarades qui n e demandent qu'à préparer leurs élèves

à

la vie et qui voudraient le faire en toute sérénité, pourraient être intéressés par l'adresse.

(Du BuLletin du Groupe Parisien.)

(10)

236

VIE DE L'INSTITUT

A partir du

15

juin, nous avons repris la publication d'un supplé- ment bimensuel :

ChTonique dl' l'l.C.E.M.,

qui sera l'or gane d'in- formation et de travail àes

bons

ouvriers et des

responsables

de notre mouvement: C.A., délégués départementaux, responsables de commissions, travailleurs.

Les caml).rades qui

désirent ~e­

cevoir ce supplément sont pnés de s'inscrire comme travailleurs dans la commission qui

les in

té- resse.

Echanges interscolaires

C'est dès maintenant qu'il fatlt

y

penser si vous désirez r

epartir

en octobre avec un maximum d'atouts pédagogiques.

Vous trouverez ci-joint notre Il- che de correspondance que nous vous demandons de remplir très soigneusement et de retourner au plus tOt à notre ami Alziary, Vieux Chemin des Sablettes, La

Seyne-

sur-Mer, Var.

Nous vous rappelons :

1

o

Qu'il y a une correspondance régulière de classe à classe que nous recommandons tout particu- lièrement aux

camarades

qui n'ont pas encor e de journal scolaire.

Cet échange est parfait quand les deux écoles peuvent échanger, au moins une fois par semaine, les feuilles imprimées

raison d'une par élève). Cet

échange

est complété par des lettres indivi- duelles au moins tous les mo1s

r.t

pEu l'envoi d'u!l

coli:;

tous le:.

deux mois.

Mais vous pouvez et devez prati- quer

cet

échange même

s

i vous n'imprimez pas tous les jours, ou si vous n'imprimez pas du tout L'envoi de textes libres, manu

scrits

ou limographiés, de dessins , de lettres

et

de colis

est susccptibltl

de soutenir une excellente

corres-

pondance qui peut même être com- plétée en fin d'année par l'échange des élèves.

Il résulte de ces constatations que toutes les classes de notr9 mouvement peuvent et doivent par- ticiper

à cet

échange r

égulier.

11 suffit que vous donniez toutes pré·

cisions dans la fiche de correspon- dance. On vous trouvera

chaussure à

votre pied.

2o

L'échange mensueL des j0111"- nau.z; scoLaires

ne peut, par con·

tre,

être

pratiqué, cela va de

soi,

que par les écoles éditant un journal scolaire.

Nous rappelons aux éditeurs de journaux scolaires qu'ils doivent

L'EDUCATEUR

de

l l'Institnt

déclarer leur publication à Cannes pour avoir un numéro.

d'inscriptio~l

qui permettra l'envOI comme pe··

riodique.

3° Les camarades qui possèdent un magnétophone complèteront cette année

leurs échanges

par l'envoi de bandes.

Une mbriq ue régulière des échanges nous permettra de tirer

le

mu.xiwum l'an prochain.

~·une

pratique qui est au

cen~re

vivifiant de toute notre pédagogie.

Les camarades qui sont

appelés

à changer de poste

re,mpliron~

et enverront leur fiche des leur ms- tallation. Le

s

meilleurs échanges s'établissent au début de l'année.

Uàtez-vous

!

CORRESPONDANCE interscolaire internationale

Ils sont eux aussi très recom-

mandés. Nous

pouvons

vous

pi:o-

r

urel'

rlPS cot·reRpondants en Sms- se et en

Belgique

(en

Français)

dans

l'Union Française

(en fran

çais)

-

en Italie, en Hollande, en Allemagne en

Sarre, en

Grèce, dans toute'

1

'Amérique Latine, pro- bablement dans les pays de

l'Est, et en

Chine et au Japon. Vous

y c;e-

rez aidés par nos traducteurs,

el

également par les lang·ues

in~erna­

tionales et notamment par

1

Espe- ranto (voir

avis ci-dessous

de notre camarade Lentaigne).

LA CORRESPONDANCE 1 NTERNATIONALE

A L'ECOLE

PAR L'ESPERANTO

Ceux

qui pratiquent les

techni-

ques

Freinet savent

combien est enrichissante la correspondance scolaire.

Un peu comme les voyageurs qui éprouvent Je besoin de sortir des frontières, nos

élèv~s

veulent aus- si connaHre des honzons nouveaux

et savol.r ce qui se passe dans les 'Pays étrangers.

On a vite fait de faire le tour des pays de langue française, qui, somme toute, ne diffèrent pas tel- lement de notre pays.

L'anglais

l'espagnol,

l'italien ne permettent' que des échanges très réduits

à

nos élèves ùes écoles pri- maires.

C'est pourquoi

l'ESPERANTO

vient combler un vide. Disons tout de suite que les élèves ne connais- sent pas la langue ; que seuls les maîtres

la pratiquent ct s~rvenl

d

intermédiaires, et font off1ce de traducteurs.

Nous

allons

illustrer

ces

propos par quelques exemples concrets:

Il

y a quelques années, nous

avons

cu la bonne fortune d'entrer en liaison avec une école de Nou- velle-Zélande située exactement aux antipodes de notre région.

Grâce à des documents

saisissants, la.

notion d'inversion des saisons fut rendue particulièrement con- crète. Une gravure représentant un bouquet de fleurs ùe

Noël

- et plus

spécialement

une fleur de

«

poutukava

» -

nous faisait com- prendre combien est abondante la végétation en cette époque de

l'an-

née. Des observations météorologi- ques faites en août nous signa- laient

des températmes de

azo F

(soit

0° C), etc ... etc

...

-

Une

école

de Pologne, dont les collections

scientifiques

furent détruites par la

guerre,

fit

appel

aux

éducateurs étrangers

pour l'aider

à

reconstituer

son

musée.

Notre école envoya plusieurs spé- citnenR de

la fflune méridionale,

et plus spécialement

une

mante

reli

gieuse vivante,

qui

arriva vivante

...

et qui

eut

les honneurs de la pres-

se.

-

Echanges

avec

la Finlande

(bains

de vapeur),

avec

la Tchécos- lovaquie

au sujet

des

fables

de La Fontaine,

avec

le .Topon

(messa- ge

de

paix) et.c.. avec

le Brésil (vie

à 1 •ode

de la forêt vierge)

etc

...

etc

...

Vlvifie1· l'

enseignement,

enrichir les

connaissances ;

mais

aussi ou-

vrir les esprits

s

ur

le

monde, tel- les

sont

les

conséquences

de la correspondance

sco

laire interna-

tionale.

Qu"un

jo

ur les élèves manifes-

tent le

désir d'apprendre l'espe·

ranto dans un

cours post-scolaire,

rien de plus naturel.; car ils en

auront senti la nécesstté. Cette cu-

riosité, née

à

l'école, les pousse à faire plus

tard, eux-mêmes,

leur expérience personnelle et à étendre

1~

réseau de leurs r

elations par le

monde.

LENT AIGNE.

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