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ANNÉE , NOUVELLE SllRJE
REVUE PEDAGOGIQUE DE L'INSTITUT COOPERATIF DE L'ECOLE MODERNE
C.E.L., boul. Vallombrosa, CANNES- C/C 115 03 Marseille- Tél. 947-42
PARAIT
3
FOIS PAR MOISDans ce numéro
PARTIE PtDACOGIQUE C. FREIN[T : Contre la sclérose
de nos techniques.
O. COURVOISIER : Le métier.
R. FONVIEILLE : On a peur de l'Ecole Moderne.
A. LHUILLERY: La modernisa- tion de la pédagogie.
FALIGAND : Analyse discographi- que.
E. FREINET : Santé d'abord.
PARTIE DOCUMENTAIRE Répertoire de lectures. Le
Congrès de Nantes. - L'Art à l'Ecole. - Correspondances interscolaires nationales et in- ternationales.
et dans son supplément
Chronique de I'I.C.E.M.
Tarif des abonnements
pour l'année scolaire 1956-1957 France Etran- et U.F ger L'Educateur, 2 nu-
méros de travail
par mois .
. . . . . .
500 600 1 numéro revuepar mois . . . 700 800 La Gerbe - Enfantine
(bimensuel) 600 700 Albums d'enfants, 3
numéro~ par an. . 500 600 Bibliothèque dl) Tra-
vail (Editions Ros- signol), 40 numé- ros de l'année ... 3.000 20 numéros. . . . . 1 .600 B.T. T. (supplément
à "Bibliothèque de Travail"), 20 nu-
méros par an. . . . 700 800
La foule del jeunes congressistes devant le théâtre de Nantes lor du 3"'6 Congrès des Jeunes Coopérateurs
(Photo Fréor, La MontilgnP)
.. ... ... ... . • • Nous rappelons ..•
... que le Stage Congrès d'Eté aura lieu 4n Belgique, du 29 juill~t au 12 août.
... que le Stage de l'Ecole Moderne aura lieu à Boulouris (Var), du 26 août au 2 septembrç.
... que la Rencontre internationale des Educateurs de tous degrés aur:t lieu à Vence, les 7 et 8 septembre.
... que le Congrès Stagç de Tunis aura lieu du 1 2 au 20 septembre.
Nos jeunes camarades Michel Ber- trand, Jacques Bens et Raymond Jardin ont fondé une revue de poésie intitulée
« la chandelle verte >>, qui compte un certain nombre d'abonnés parmi nos ami9 de l'Ecole Moderne.
Vous contribuerez à l'aider en vous abonnant vous aus~i.
Vous pouvez le faire en adressant 500 fr. par an (6 numéros) au compte de:
Michel BERTRAND
« la chandelle verte >>
PONTENX-LES-FORGES (Landes) C.C.P. Bordeaux 2552-80
20 J U 1 N - 1 e r J U 1 LLET 1956
CANNES (Alpes-Maritimes) 27-28 EDIT MODERNE I ONS DE L'ECOLE
FRANÇAISE
L'EDUCATEUR
Les examens,
ces couperets
Les idées nouvelles cheminent longtemps comme ces arbres qui étendent sous le sol, puis à ras de terre, de solides racines, qu'on dédml! souvent au hasard des taillis, que la charrue et le pic malmènent et tentent d'arracher, mais qui sont désormais trop définitivement accro- chés à l'humus et qui, un jour, montent et éclatent et affirment leur royauté.
Ainsi cheminait L 'opposition aux pratiques condam11ées des exameus et tout spécialement à la primauté de l'orthographe et au couperet des cinq fautes à la dictée. Les instituteurs pestaient contre cette forme désuète et simpliste de sélection ; les professeurs protestaient qu'elle était sans raison et sans valeur; mais on n'en acceptait pas moins les impératifs de bachotage qui en étaient la condamnation pédagogique.
Et pour la grande masse des parents, cette première épreuve des 6 était comme La promesse des bachots à venir, la porte dorée par laquelle les fils du peuple pénètrent, étonnPs, dans les temples de la bourgeoisie, dans cette zone privilégiée où la culture du pur esprit dis- pensera des mains calleuses de l'atelier et des champs.
Et brusquement, la coupe déborde ; le scandale éclate. Les épreuves du dernier concours de 6 sont si scandaleusement inadaptées que l'op po sition est désormais générale et unanime. On essaiera, certes, de raccorder les morceaux, de refaire des épreuves pour consoler et rattraper les victimes, de redonner un peu d'oxygène aux dictées hermétiques et aux problèmes-rébus. Le coup est donné. A nous d'élargir la brèche, de faire le procès, non seulement de l'examen de 6° mais de toutes les fausses mesures avec lesquelles on contrarie nos efforts, de mener l'action notam- ment cunlre l'épreuve d' oïtlwgraphe et le s questions de grammaire qui sont la survivance d'une -;colastique dépa.-;sée par la vie.
La formation et la culture attendent de notre Ecole une connaissauce très poussée de notre langue, maLs de notre langue constructive et vivante, de celle qui sera ferment et véhicule de cette culture littéraire, historique, mathématique, scientifique. artistique et sociale aussi, d 'une culture qui ne se nourrit point d'exceptions, d'anomalies et d'impuissances, mais de conquêtes et de maîtrises.
Et s'il y faut une réforme de l'orthographe, une nouvelle conception du moins de sa place dans les processus de notre pédagogie, il nous appar . tient d'y pourvoir, non seulement théoriquement, mais pratiquement, sur la base des éléments majeurs d'une langue qui ne peut servir et traduire la vie que dans la mesure où elle en acquiert la souplesse et la mobilité.
L'Ecole n' est point faite pour servir les examens. C'est la mesure qui doit servir l'Ecole, ses enfants et ses maîtres.
Le problème est aujourd'hui posé : à nous les techniciens et praticiens de divers degrés de le résoudre, en étudiant et en préparant des systèmes de mesure et de sélection qui s'harmonisent avec notre souci capital :
Préparer en l'enfant l'homme et le citoyen
de la société libre de demain.
,
tONTR( LA Stl(ROS(
Le « magister ll P1geon, doyen des adhérents de la CEL encore en activité - et ~n stand « La Photographie ))
ilU Congrès des Jeunes Coopérateurs de Loirtt -Inférieure
TftHNIQU(S
Nous
JH~sommes pas, on Je sa1l, des fanatiques du tout ou 1 ·ien. Nous ne pensons pas qu'on uoive saiL prat ilfller intégralemen t nos techniques soit continuer les méthodes traditionnelles.
Seuls, des théoriciens pourraient avo;r une posi- tion aussi absolue ; dans lu pratique de nos elasses, nous sommes Lous, même a l 'Ecole Fremel loin
lièJ'idéal entrevu. La vie a ses exigences; il .r:ous fauL bien souvent pa1·e1· tt ces exigences et u·ouver pou' des sltuattous exceptionne1les, des solutions hors séries que nous tâcherons d'adapter au mieux de nos besoins et de nos difficultés.
Si, par s uite de la surcharge des classes, nous ne pouvons imprimer tous les jours, nous n'aurons notre texte libre qu'une ou deux fois par semaine Si, par manque de matél'iel adéquat,
ilnous est techniquem ent impossible d'aborder les réalisations JJ.istoriques qui rend1·aient conc1·ètes et intelligible::;
les questions étudiées, nous aurons peut-être encore recours aux manuels et
àleurs résumés. Nous pro- cédons en cela exactement comme la ménagère qui,
àdéfaut de machine
àlaver, fait sa lessive
àla main, et
qui,faute aussi de butagaz ou de cuisinière électrique, a!lume encore son feu et son charbon.
Elle ne peut pas se payer le luxe de dire . ou la machine
àlaver ou le linge sale ; - le butagaz ou pas de cuisine. Nous ne pouvons pas davantage décider : ou les Techniques Freinet ou aucune nom·- rillll'e pédagogique.
Il y a deux dangers extrêmes en J'occurreuce · la cuisinière qui, par crainte de la. nouveauté et par peur du changement, est contre la machine
àlaver et le butagaz et qui s'acharne
àjustifier théo- riquement son entêtement ; - et la personne qui attend que la mécanique soit parfaite et la méthode définitivement, au point pour s'engager dans le mou- vement.
Il
ya un troisième danger, celui qui dit .
uLa machine
àlaver est encore trop chère et trop déli- cate
lLmanœuvrer pour nos ménagères. Nous allons leur trouver une solution
àle'l.lr mesure, entre
le~ùeux extrêmes. Nous mettrons au point une méthode
ùnous ,moins réactionnaire que les méthodes tradi tionnelles, moins excessive que les solutions d'avant garde et qui n 'en sera pas moins un progrès.
Nous courons actuellement ce risque avec les édu cateurs qui tentent de s'approprier le texte libre t'Omme moyen terme, et les fichiers
auto-correctif~l'omme outils majeurs.
Nous admettons très bien qu'un camarade, étant donné les conditions défectueuses de son travail, s'en tienne
àun texte libre par semaine et qu'il ait recoW's encore
tLl'aid e des manuels. Mais
ila consclence que ce ne sont là. que des pis-aller I'egl·et- tables et
illutte avec nous pour conquérir l a possi- bilité prochaine de reprendre sa place active dans le mouvement.
Nous ne serions plus d'accord avt>c lui
::;'ilesti - mait que sa solution de demi-mesure peut s'mscrire parmi les conquêtes définitives de la pédagogie. Il s'égarerait et nous égarerait.
11serait de notre devoir de réagir contre ses eneurs et de montrer avec obstination le chemin de la libération, même si nous n 'y avancions qu'à un rythme bien lent, avec parfois même des ])anses et des reculs regret - tables.
Cette entreprise de sclérose de nos techniques n'est que diffuse et accidentelle en France parce qu t>
nous y tenons la tête du peloton. Elle s'affirmerai!
plus nettement en I1alie si nous n 'avions ùans re
230 L'EDUCATEUR
pays unmouvment de
Coopération Edu.catitlequi
réagit avec une
s'O.reté et un dynamisme exemplaires.
Le
dangerest
pat· contre plus proche et plusdirect
<lans
lapédagogie
belge depuisqu'y a été rompue
l'unitéde nos techniques.
A
diverses reprises, nous
avons crubon de mettre
nosmeilleurs amis en
gardecontre les
déviations graves de
l'Ed-ucation Populairequi
seplaçait
sur des positionsthéoriques et pratiques que nous ne
saurionsapprouver. La menace se précise avec
leno de juin de
la.revue
qui contient, )leureusem~nt,e
n
contrepartie de l'articlede Kayart, des
réalisa- tions du G1'0u.pe B1'11Œellois de TravaiLque nou
s approuvons à 100 o/o.
Kayart a donc publié dan
s cen
ode juin de
t'Ed.·ucation PopulaiTe une longue étude sut·
En.co1·e la Méthode globale de 'tecl·ure (quelques conseils pra-
tiques à.un débutant) qui
estune mise
en garde contre l'emploide nos teclmiques.
" J'ai connu,
dit l'auteur,
deux inslitutew·squ· i
ont tenté l'expé?-ience [cle la m.étlwde naturelle].Deux excellents mailus.
Les
résultats ont été déce-•Jants. n
Nous
connaissons, nous, des centaines d'institu-
teurs et d'institutrices qui pratiquent notre méthode naturelledepuis de longues
années etqui
en sont àtel point
satisfaitsqu'ils ne voudraient plus faire
leurclasse
selon d'autres méthodes.Nous
craignons,hélas! que
cettedifférence d'ap-
préciationvienne
seulement du fait que les deuxinstituteurs de M.
Ka y art.n
'employaient qu'un ersatz de notre méthode· etleur insuccès ne
saurait.nous étonner.
La
suited
el'::.uticl
e vanous
en ap- porter ladémonstration.
" On a dit et 1·épé-té, écrit M.
Kayart,
des slogans du gen-re de celui-ci : L'enfant apprendra à li1·e comm.e il a appris à pa1·le1' ...ApprendTe à lire el. à éc1·ire est autTement difficile que d'apprendre à parler, el la méthode de l'une ne se1·a pas la méthode rl.e l'autre.' ll fau.t avoir le courage de le reconnaUrc el lie
ne
po.~ lrompe1· de Jeun es collègues. "Et l'::~uteur conclut :
« L'app1·entissaae de la lecture revU deux aspects intimement /.iés
cians
la Ténlilé.Il y a le signifié et le .~ianifiant , iL y a le fond et La tonne ; il y a La pensée et son expression gra- phique par L'éc1'i/"u1·e.
Que le p1·emie1· soit t·rès impo1·tant ; que le texte réponde à pLusieurs conditions cl soit notmnme11l l'expression d'un véritabl.e morceau. de vie d'enfant, avec tout ce que cela comporte de résonance affec·
tive, nous /.'accordons bien volontiers ..
Mais est-cc une raison suffisante pou1· néaLiger el dédaigne1', comme on l'n. t.1'0p fait, l'aspect pure- ment mécanique de la lecture, et croire que les enfants apprend1·onl à lire, contme
ça,
tout seuls, au petit bonheur.C'est là 1me erreur qui a discrédité la méthode aux yeux des profanes, des paTents et d111. g1·and public.
IL était temps de réa.gir e~ de montrer aux jeune.~
que la méthode aloba.le bien appliquée est à la fois la méthode la plus naturelLe et la plus efficiente. "
M. Ka'yart
apporte
son opinion d'Inspecteur. Elle estheureusement contredite,
dans lemême no, pour
la pratique aussi bien que dans lesfondements,
parl'expérience
unanimedes éducateurs qui
confrontentleurs entreprises au
seindu Groupe Bruxellois de travail :
" Avec la méthode natureLle, les enfants appren- -nent à lire selon tewr p1·opre 1·ytlt1ne, sans forçage,
stins standard.isation,' faisant tous leun propus découver/.es, et en faisant btlné/ficief' les autres en- fants ~e l.eur gro1.4Pe ...
... Plutôt q·ue de s'a?Têter à des exercices fastidieux de décomposition systématique de ph1·ases en mots et cle reconstitution cle phrases nouvelles plus ou moins semblables, il est P1'tlférable de mettre l'en- fant constamment en face de textes libres où vont lout de même se ret1·m.wer une série de ces mots ... ... Cinq coUègue,ç pTésentenl successivem.ent leu·r façon 71ratique rDe lTavailler mais 7H'esque
tous
le.~prtlsen/.s pa.Tticipent à. la discuss·ion. Les points de vue ont beaucoup de nuances diffé'rentes. Cepen- dant, nous nous mettons tous d'acc07·d swr ce point fondamental : c'est en écrivant que l'on apprenti à écrire ; c'est au ti·avers de ses textes libres, de ses lettres aux coTrespondants que l'enfant s'initie en tout premier lieu à la mailrise OTthographique ...
Laissez vos enfants éc1·ire, beaucott<P écrire, donnez- leu?' rl:es motifs d'écTi1·e, et vous les verrez faiu de.~
progrès à pas de géants , les dictées, les dépistages collectifs de fautes, les carnets oTthographiques sont des exe1·cices adjuvants, qui peuvent avoi1· leu1·
mérite à la condition de ne pas oublie1· que la pensée enfantine doit toujot.Lrs êh·e scrupu,leusement res- pectée. ,
Qu'ajouterions-nous
sinonque M. Kayart ne parle point la même
langueque
sescollègues bruxellois.
Ce
qu'il prend
ponrune méthode naturelle est
àpeine
un ersatzde méthode Decroly avec un
centred
'intérêt hebdomadaire, axé aud
épart sur un
texte libre.Non, l'enfant n'apprend pas à
lire
commeça, tout.
seul,au petit bonheur.
Il y a deuxvoies
: cellE-sde nos
camaradesbruxellois : textes libres
et encore texteslibres,
écriture et expression avant
lalecture,
correspondances, - sans exercices nidevoirs
systématiques -ou uien
sous-estimationpermanent
e de la vertuformative de la nouvelle vie
scolaire sur labase de nos
teclmiques, et nécessité alorsd
e faireappel
àl'interminable
théoried'exer-
cices entous
genresqui
sont La pluie de la scolas- tique. M. Kayart en détaille l'anatomie
et laphy-
~iologie l'lill' plnsieurl'! pages : il
y a les voyelles, les
diphtongues,les nasales, les consonnes simples et
redoublées ct.les consonnes consécutives
..« Il y a
différentes
sortes de
syllabes ... Tl anivera un moment au cours du 3• trimestre <>ù les deux dernierstypes de syllabes
seront étudiéesd'une
manière systématique pour en clécouvrir leméca
- nisme ... ,.. Et voilà
pourquoi
votre pédagogie esLmuette.
©®©
Au cours de
l'Assemblée génénllc
de 1'/~ducationPopu1a-i1·e
nos
camarades se sont félicités quela
revue L'Education Populai1·e soit bien ainsi un moyende
confronter divers travaux.Mais que penseriez-vous d'une revue
médicale danslaque lle cent praticiens
viendraient décrireles
techniques dont ils ont unanimement à se féliciter et qui n'en publierait pas moins en leader une longuemise en
garde d'un spécialiste contreces mêmes pratiques
?Et
ne croyez-vouspas que
les jeunes qui. vousliron
t risquentfort
de se trouverdans
un cruel embarras. Vousleur dites
avecfoi
: Allezvet·s la vie! Et, dans l'arlicle de
tête, l'Inspec-teur leur
crie: '' On vous
trompe,ce
qui compte, ce sont nos exercices.,
"
Toutes les
tendances' sont respectables
"•a-t-on dit
à la même A. G.Il ne s'agit pas ici de tendances, mais de
principe~fondamentaux. Nous avons à cpoisir,
les jeunesont
à. çhoisir entrela
scolastique et la vie. Il ne fautL'EDUCATEUR 231
pas leur laisser crc:>ire
que lessolutions se valent
l'uneet l'autre et
quece
n'est,en somme,
qu'af-faire
de tempérament.Notre pratique, étendue au- jourd'hui à des dizaines
de miliers d'écoles, nousmontre avec évidence
la primauté decertaines solu- tions que nous
devons recommander, la nocivitéd'autres
pratiques que nous devonscondamner, même si nous
ysommes parfois
accidentellement contraints.Le progrès pédagogique
està
ceprix.
La
scolastique a déjà sclérosé la méthode Decroly.
Nous
lutterons,
avectous les amis belges
quise
rendentcompte,
par lapratique, des vertus majeu- res de
notrepédagogie coopérative pour
quecette même
scolastiquene
dépouillepoint nos teclmiques
de l'enthousiasmantepromesse de vie sans laquelle
ilne saurait y avoir d'Ecole moderne efficiente ct humaine.
Nous allons, au cours de
la proehaineannée sco- laire, entreprendre un
~roseffort pour
lagénérali- sation
denos techniques.
Dansde nombreuses clas- ses,
lesessais recommandés
neseront qu'un fragile
rayonde soleil dans la brume de la scolastique.
Mais
nousveillerons
à cequ'ils soient un rayon
desoleil, une ouverture même timide sur une pédagogie dont nous ne cesserons de montrer
la primauté f!t le succès.Il n'y a pas péril
às'engager provisoirement dans des chemins détournés où même des impasses, à
condition que nous sachionsqu'ils ne nous mèneront pas à
la clairière attendue.Ce qui est grave c'eHt de prendre des
impassespour
desvoies royales, car on est
condamnéalors à tourner en rond
dansla forêt, ce qui vaut
à.quiconque y est condamné
laplus triste des désespérances. O. FREINE1\
11~ Rcntontrc des fdutatcurs de tous dcsrés
ECOLE FREINET - VENCE
LES 7 ET 8 SEPTEMBRE 1956
L'Ecole d'information et d'instruction, celle
qui visait àformer J'Elève
usavant
npar une maîtrise
expertedes techniques
ancestraleslongtemps
axées sur le li1·e, éC1'Ïl'e et compteTdes
programmesoffi-
ciels,cette Ecole,
qui aincontestablement joué, au début du
siècle,un rôle formatif dans une
société oùprenaient naissance les fondements de
la science,est
aujourd'huiradicalement dépassée par les
con-quêtes fulgurantes
decette même
science.L'ère de la
" Connaissance etde I'I11struction
n a fait sontemps.
Lo, machine,le
cin6mn.,la radio,
ces mémoires Ulécaniques théoriquement à notre ser- vicerendent
d6suètcsles anciennes
techniquesde travail avec
6tudepar
cœurdes leçons
etexécution
laborieusede devoirs désormais
sans but.Voici
venir les temps
oùla préparation de
l'Hom-me
en l'enfant passe aupremier plan, non seulement la
préparation morale etpour
ainsi dire psychique, socia.le etpolitique
aussi,mais
reUe aptitude pro- fonde à aborberles
problèmes majeursqui
s'im-posent à nous,
ce sens historique, scientifique,géo-
graphique,mathématique,
arlislique qui sont commel'humus
sanslcq11el
toute culturereste rabougrje et
sans vic.Nous sommes à
l'aube,
indispensablemais iné- luctable,
d'un changement de front éducatif;nous
accédons àune nouvelle
étape, celleque
suppose etqu'exige le monde
contemporain.Nous
avons exprimé ce souci
etmontré la voie dans la
proposition deloi que nous
avons soumise ànos parlementaires et dont on a lu un
exposédes motifs et textes dans notre dernier
n"de
l'Ed.ucal'eur.Tant
qu'il
s'agissaitd'acquisitions de
connaissan- ceset de techniques, on pouvait
concevoirque
chaquedegré d'enseignement fonctionne séparé- ment, comme des ateliers spécialisés d'une même entreprifole rali'i nulement entu eux par dt
lODiMcouloirs jalousement surveillés à l'entrlle
pe,r les examens.Le 2• degré
1 ra v ai liait alon;
selondes méthodes différentes
desnôtres
- et c'étaitun peu normal, puisque
lesbuts n'étaient pas
lesmêmes.
Le
cloisonnementdes
diversdegrés
était alors cer-tainement moins
catastrophiqueque
de nosjours.
Mais
si,abordant-
sous la poussée de la nécessité scientifique et sociale - une autre conception, plusparticulièrement formative
etéducative de l'ensei-
gnement,nous prétendons
former l'homme, alor!l cecloisonnement
devient contre-nature, non seulo- ment irrationnel mais erroné.L
'enfant querecevra le
~degré
sera ceque
nous aurons faitde
lui.Et
onne
comprendrait pas que,dans leur
effm'f.généreux, les éducateurs du premier degré puissr.nt se
désintéresser
de ce que leurs élèvesdev1endront
au 2edegré
ou dansl'enseignement
technique ct pt•ofessionnel.Une collaboration - syndicale et, éventuellement,
pédagogique
- élail certes souhaitable à l'ère del'Ecole d'instl'uction.
Elledevient
aujourd'huiune
conditionsine
quanon du
succès de notre ensei- gnement.Il ne faut
plusparler
seulement aujourd'huidn contacts
entre éducateursde
tousdegrés,
maisde coLlaboration, de travail en commun
pourla
pour- suite de ce butunique :
la " culture » mais la vraie culture de l'enfant.C'est parce que nous avons senti, plus que d'autres
peul-être,
les dangers de notreisolement
pédagogi-que, que nous
avons organiséJ'an dernier,
àVenc:e,
notre première Rencontre d'Educateurs de tous de-
grés,qui
a conclu sesassises par
la constitution rl'une Guitde Inte1·nationale de TravaiL des Edu.._a- teu1'S (GITE)qui
a, en coursd'année, impulsé
unu collaborationqu'U nous resta à développer et à
exploiter.
232 L'EDUCATEUR
A la demande de no11 adhérents, nous organisons une deuxième Rencont.re, qui
aura
lieu,à
l'Ecole Freinet, les7
et8 septembre 1956.
Les participants : instituteurs,
professeurs,
inspec- teurs, directeurs d'EcoleNormale,
professeurs du Technique, psychologues, artistesse gro
uperont au-
tour des responsables descommission s
instituées : 1• Commission du Rendement et de la Mesure Péda-gogique. - Resp. : M. Visalberghi, professeur d
e
psychologie à l'E.N. d'Aosta(Italie) ;
2•
Commission sciences naturelles. - Resp.: M.
l
scher,
directeurdes études pédagogiques à
l'E.N.
de Neuchatel
(Suisse)
;3~ Commission mathématiques et sciences physiques.
-
Resp.: M.Zadou-Naïsky, prof. à
l'école pilote de Montgeron (S.-et-0.);
4"
Commission psychologie. - Resp.:
MlleVander- geeten,
prof. de pédag.de la ville
deBruxelles ; 5°
Commission audio-visuelLe. - Resp. : M.Salesse,
musée
Pédag. Paris ;6• Comm1~ssion Lett1·es-Lati1t. - Resp.
: M.
Delan- noy,prof.
de Lettres, Biarritz(B.-P.) ;
7•
Commission A1·ts. - Resp.: M. Penenoud, 33, av.
Bergière, La us anne ;
8·'
Relal.i.on el. échanges inlernalionau:r. -Nora Giaccobini, prof. 2• degré, Rome.
Le travail au sein
deces commissions aura certai- nement un aspect technique, mais nous
demande-rons
cependantqu'il
soitaxé en permanence sur cette nécessité
urgentequi doit être comme le thème
de fond de la Rencontre: Pour la formation cle l'Hommeen
l'enfant.Et
nous souhaiterionsque,
au coursde nos
séan-ces plénières,
nousétudiions à.
fond,et en commun,
les modalitéset
les incidences surnotre métier et sur notre vie de ce changement de front
de l'Ecole.Nous pourrions alors, en conclusion, prévoir
pour l'année àvenir des journées de
travail,des éch an- ges,
desréalisations et des éditions qui s'inscriraient dans le
cadrede la rénovation aujourd'hui
amorcéed'tmc éducation qui, dans tous
les domaines,doit
s'adapter iLla vie ambiante pour mieux
servirl'en- fant et pour l
'élever jur;qu'aux sommetsde
culturequi sont obl igatoirement
nosbuts unanimes.
Nous
publieronssous
peu les rapports des diver11 responsables. Mêmesi
ces rapports ne peuventpas
toujours faireétat d'u
n 'effortconstructif
ils vous eliront du moins les projets nés
d'uneçonjonction de
pensée el de préoccupation, que laconstitution
de notre GITEa
incontestablementservie.
Et nous
terminerons
en rappelant que, plus pré-cieux encore
quece que nous aurons pu nous-mêmes
cc
apprendre
»au cours
deces deux journées,
sonl lescontacts familiers
noués dan s
le cadre
familieraussi
de l'Ecole Freinet.Et c'est peut-être
bien la.vraie
base- cette base affective
- de lacollabo-
rationque
noussouhaitons entre éducateurs de
tous degrés : nous sentir lesuns près
desautres mû.s par
un même idéal,achoppés alLx
mêmes difficultés,ayant à.
luttercontre les mêmes obstacles,
frottantet ajustan t nos
idées et nos projets, désireux par la suite ùe nous rencontrer,en Fran ce, en
Italie,en Suisse, en Belgique, partout où
notresouci
d'unionaura pu prévaloir pour dominer cette dispersion re- grettable de nos activités, afin
d'unir nos forcespour
le progrès décisif del'éducation que
nous rêvons.C'est
dans
te travailet par
letravail qu'on fra- ternise
le mieuxet
le plus humainement.Notre
II• Rencontre deVence œuvrera d'une façon positive pour
cette (rate1·nilé du tmvail.©®<!il
Et maintenant,
il nousfaut des collaborateurs, de France
etde divers
pll~'S.Nous ne ferons pas grande
réclame autour de cette Rencontre àlaquelle nous
voulons garder son caractère!amiliC'r
avec30
à.40 participants au maximum.
Nour;demandons aux adhérent
sde
la G11ilde qui recevront. laprésente invitation de voir autour d'eux
et dedécider
lespersonnalités dont
laparticipation
seraiL pour nous tous un enrichissement. Nous aimerions que seC'ons- tiLuent ainsi des
délégations : française,italienne,
suisse, belge, San Marino, Allemande.Des
déléga-tions d'autres pays
seraientles bienvenues.
Nous vous
assurons,dans le cadre modeste mais
génére11xde notre Ecole Freinet, l'accueil fraternel qui préparera l'atmosphère dC'
coopération ct.de
1ravail
denos deux journées.
Des
facilit~s delogP
,mPnt rf. rl'liéhergementpour- ront.
être accordées aux collèguesen
difficultéE.
et C.
FREINET.Orthographe phonétique ...
en Chine t
cette
opmwn , qu'il ne fa ut pas
heurter les habitudeset la
physio- .nomie de notre langue
n, alorsque
le peuple
s'enmoque
éperdument(et les enfants
davantage encore).les Chinois non
seulement aban-donnent une écriture idéographique très
ancienne,rn
ais i 1 s eutrcpren-
nent d'unifier la langue parlée, sur labase de la langue
laplus
ré-pandue!
maliques. Voici donc les paroles de M.
Erlander :
• ... les Russes ont trouvé le moyen d'enseigner les mathématiques sans dou- leur, J'ai pu observer comment cette é:onnante méthode est appliquée dans les écoles sovié<iques.
Cette bonne nouvelle, qu'on at- tendait depuis quelques
mois,nous
est annoncée par ccPACO
"•organe
officiel duMouvement Esperantiste pour la Paix Mondiale
d'Avril-mai :c<
Selon des informations de Pé-
kin,
leComité pour
laréforme de
l'écriturechinoise a accepté
unal- phabet de trente
lettres,dont
l'al-phabet latin sera la base, avec tou- tes les
lettres de l'alphabetanglais sauf
la lettrecc v
»,mais avec ad-
jonction de5 autres lettres. Cet alph abet est phonétique
».Et, pour le coup, notre orthogra-
phe va avoir
l'airencore plus
c<
chinoise ,,
!Alors que
les milieuxcc éclairés »
se
complaisent dansR.
L.
Le calcul sans douleur
L'Humanité-Dimanche du 6 mai fait connaître une interview accordée à I'As- sociated Presse par M. Tage Erlander, premier ministre suédois, à la suite de son récent voyage en URSS :
Il s'agit de l'enseign!'ment dea math&-
C< Les Russes ont tout simplement sup-
primé les longs exercices de calcul qui font tellement souffrir les enfants. Au lieu de ces exercices ennuyeux, ils s' ef f01cenl de leur apprendre, dès le plus jeune âge, à penser en termes de mathé- matiques abstraites. •
M. Erlander a conclu un accord devant permettre à un groupe d'experts suédois d'aller sur place étudier la méthode.
Nous allons demander des précisions à nos correspondants soviétiques sur cette étonnante nouvelle, qui nous laisse per- plexes.
R.
L.
La méthode naturelle et le football
A
uncamarade
nonsportif
qui lui parlait deson
inquiétude à voirson enfant
de 7ans
jouer au foot-ball, Maurice
Baquet, professeuret entl'aîneur sportif
lui répond en-tre autres :
«
C'est une chose
naturelle, qui11 d'autant
plus de valeur
qu'elleest
faiteavec
plaisir...
Il n'y a aucundanger ...
Ils'arrête instinc- tivement
quand ilen a
assez, pour reprendre ensuite l'aclion.Si tu
observesdes enfants en train
dejouer, tu t'apercevras qu'ils
ap- pliquentinstinctivement les formu-
lesd'entraînement
moderne : dé-pensP
ph~•siqueou effort.s coupés
derepos
destinésà
récupérer les forces. ,.Par <'OUtre, M.
Baquet ne recom-mande pas l'inscription à un club, de peur qu'il
nes'y trouve pas
d' <<éducateur
qualifié ». Il parledes
Hongrois, llaliens,Espagnols, Brésiliens, ct. de Kopa
lui-mêmequi
«se sont formés seuls
! Ils ont commencéà jouer très tôt, comme
lon gars,dans ln. rue, dans
la courd'éco
le ''· Il signale qu'au Brésil lesdirigeants de clubs observent
If:'>~
e•t ft·w!.s uu
je\Juesgens
quijouent librement
surles p l·a g e s pour 1·epérer
lesmeilleurs.
Et ilconclut :
«
C'est une chose
que l'on ne saitpas assez, que l'enfant s'initie à un geste,
àune technique, non par des discours
etdes raisonnements, mais par imitation.
Son cerveau
n'est. pas fait pour des abstmclions ; il est
vierged'i- dées,
contme son corps estvierge d'habitudes. N'étant pas apte à analyser
etrépugnant à décompo-
ser, il restitue "globalement
uce qu'il voit
faire.Encore faut-il que
ce qu'onlui mont.re
soitde qua-
lité.))
Nous
retrouvons
enMaurice Ba- quet tous nos soucis
d'Educateursmodernes
: l'importance de l'inté- rêt pour cerru'on fait, méthode naturelle,
expériencetâtonnée
ctglobale mo li vée par les activités du milieu, inefficacJlé des leçons ver- hales.
Nous
regrettons
seulementque
«
l'Humanité , du 15 mars
dernierqui publie un
sibel article, soit toujours muette
sur des efforts pa-rallèles
tentésdepuis trente ans par l'Ecole Moderne avec Freinet, parce que
cer~ins<<
éducateurs ''n'ont pas encore
réaliséprécisé- ment en quoi consiste
la valeur desméthodes chères à
Maurice Baquet.R. L.
L'EDUCATEUR 233
LE MÉTIER
J
e
nesais pas s
i Dieu aime lesélèves.
Mais il aime certainement lesenfants.
Un homme était pêch eur,
vigneronet travai
llait lebois
les jours d'hiver.Quand
l'envoyé du roi levisitait, a
près avoir annoncé sa visite, il montait danssa
barque, mangeait du poissonséché, goûtait au vin,
admirait les meubles de noyer et debois
blanc. Puis,devant
un feu desarments et •avec maints
respects, disaità peu
près : peu de poissons peut-être, cette année,
maisle vin
estbon et
les meubles très beaux. Le roi te remercie d'être
fidèleà tes
troismétiers, bien que tes jours soient
r·IUS longs et ta tâche plus lourde.De l
'enfant reçu,
nousvoulon s faire
un pêcheur, unvigneron,
un wenuisier. Nous prendrons soin
deson
intelligence,de son caractère et de ce
qu'onappelle son âme. (Ainsl ,
l'enfantest-il multiple.)
L'envoyé
d'un autre
roi levisitera et
bornera,lui, son examen aiD
poissons séchésalignés sur un fil. JI les
comptera,les pèsera,
verras'il n'en manque
laqueue d'aucun
puisdécidera, au vu
de cetexamen, si l'enfant est digne
duroyaume (et son maitre avec lui) ou s'il
doit êtrebanni. Voilà.
Nous irons quand même à
la vigne et ne laisserons point pour autant le rabot.Tu as de
bellesimages à ton
mur?Place-les donc un peu plus bas.
Ta. voix puissante fait l'admiration
des foules?
N'Pn gardequ'un filet
pour tesgosses, ils
ontpeur
du bruit.Tu e-s perché sur lon pupitre, au port d'armes? Descends un peu pour
voir assieds-toi ù
leuT niveau. Tuver:ro.s
tout ce qu'ony trouve. Et
1;'oubliepas d'être simple, d'aimer vraiment la vie
etque de savoir
rire,mais vraiment rire,
te fera leur ami.Un
enfantn'est jamais responsable.
Tl y a
letemps de
la
biseet des
grandsfroids,
il ya
le'temps de
1 'automneet de toutes
lesbeautés,
il ya un
tempsdes
soirsd'été où l'on reste longtemps
le dosau
mur encorechaud.
J1 ya
1m tempspour la joie
et un autrepour l'amertume.
Il y ale lemps des
examens(après quoi vient le printemps) : temps des enveloppes-à-n 'ouvri.r-qu 'en-présence-
des...
,temps des plis
et des replis,des
appréciations,des notes, des classements, des moyennes, des tableaiD de promotion, de l'inquisition, de la méfiance, de la punition, -des bons
élèves etdes mauvais,
tempsde
l'enfant. sage,temps des dictées de 400 mots,
du crayonrouge
etde la soliturle, temps où
s'ouvre leprocès du maitre
(clel'appreneur),
où s'établit le dossier des 1·ésuztats, temps des experts,du bluff, temps d'un
<<certain
savoir''et de l'irrespect. Ah 1 quel temps!
Essaie, essaie donc de leur
donnerun peu le
sens de l'humour.Du vrai humour qui rit des
chosesamères
etparle
gravementdes
légères.Regarde
le cortège sansfin des
genslas
etrompus
...ni
en sOr, c'estbea·ucoup
lropfatigant de tout prendre au
sérieux.Les meilleurs années, les plus riches,
sont celles derecherche, de doute et d'incertitude. T•ant que tu te poses des queslions, tu vis. Le métier est vaste el
complexr?Bon, bon, tout va bien. Quand
tu le « sanras u, tonmétier,
méfie-toi,tu vas commencer à faire du mauvfl.is
1ntvai.l.Un<< vieux
collègue u,pour qui j'ai de l'amitié, me répcte
sans cesse:<< C'est bien beau tout
ç'a, c'est même trop beau pour êtrevrai. Un peu de bon
sens, surtoutdu bon
sens. ''Mais oui, vieil ami, du bon sens j'en ai. Je
saisla
vertudu bon sens quand
il est l'adaptationraisonnable
àun milieu,
quand il signifiele maintien d'un
équilibre,quand il ramène aux nécessités immédiates.
.
Mais
sije
saisla
vertudu mot, j'en
connais aussitoute la bassesse, quand
il couvrela médiocrité, la peur, le renoncement. Le bon
sens n'estpas nécessairement un sens unique.
Et
la sagesse large et bienveillante de la
rempailleusemère de Péguy n'a
rien àvoir avec un certain conformisme bourgeois
etdesséché.
Daniel COURVOISIER,
Bwlletin de ta GuiLde de Travail Suisse.
(Techniques Freinet)
234 L'EDUCATEUR
ON A PEUR DE L'ECOLE MODERNE
Un journa~iste é~aU présent à notre dernière réJU- nion de Groupe, lnt.éressé par l'ex11érience que je tente, i~ avait décidé d'effectuer un reportage dans ma classe et ,dJ'y consacrer que~qwes a1·ticLes.
L'Administration me Tefuse L'aut01'iJation de le recevoir.
Voilà le fait, simple fait divers scolaire. A nous d'interpréter le sens de ce refus. C'est ce que nous allons faire.
Des raisons. Elles sont indiscutablement justi- fiées : les règlements qui interdisent à toute per- sonne étrangère à l'enseignement de pénétrer dans les classes.
Tout comme était valable la protestation du syn- dicat des Directeurs contre ce maitre qui se per- mettait de faire des classes-démonstrations en pré- sence des parents d'élèves.
La vraie raison c'est Freinet qui nous la donne quand il dit que 1\Ecole Moderne a gagné la partie.
On n'est plus au temps où l'on se cachait pour pratiquer les techniques Freinet. Maintenant, au contraire, nos collègues traditionnel.s commence~t
ù. s'excuser de ne pas avoir moderntsé leur ensei- gnement - j'en ai eu un exemple récemment - et cherchent à citer, en témoignage de leur désir de le faire, leurs timides essais en activités dirigées, en observation, en dessin ou en rédaction libre.
Mais l'Administration veille à freiner cette pous- sée, comme si les conditions faites à l'Ecole Publi- que n'étaient pas lm frein suffisant, et interdit la tmblicité qui pourrait être faite autour de 1 'Ecole Moderne. Elle veut que nous restions des clandes~ins
et la Presse n'a droit à s'intéresser qu'aux expénen- ces officielles. On se réjouit certainement en hauL lieu de voir étalés en première page de la grande presse les reportages sur les classes de neige, les écoles-pilotes de mi-temps, les enquêtes à grand bluff qui concluent qu'il est tout. à fait normal qu'un écolier travaille jusqu'à onze heures du soir, mais on ne saurait admettre que soient divulguées au grand public les réalisations de l'Ecole Moderne.
On craint certainement que le grand public n'y porte quelque intérêt. Et si, pour parodier Prévert, tout allait être remis en question ... mais, rassurez- vous, braves gens, honnêtes et exemplaires, il n'y a pas de danger, vos " classes u sont bien gardées.
Et qu'en dit la presse ?
Son but n'est-il pas de révéler ce qu'on veut cacher ? Son désir le plus vif ne doit-il pas être de contribuer
à
répandre età
vulgariser ce que chaque jour apporte de nouveau pour l'amélioration de la condition humaine ?Mais
il
est si facile d'acheter ou de museler la presse.Dans un pays où la liberté est chère au cœur de tous, on cherche pourtant
à
cacher ce dont on a honte. Aujourd'hui on emprisonne les journalistes qui osent un reportage sur la pacüication en Algé- rie, pourquoi ne clouerait-on pas, demain, le bec de ceu)( qui oseraient parler de la misère de l'Ecole, de sa discipline d'adjudant Flic, de son travail scolastique.En attendant, il ne faut surtout pas laisser dire qu'il existe une autre école que celle-là, une école qui forme les futurs citoyens, qui les habitue à voter pour le meilleur, à se donner des chefs valables, une école ou le travail motivé est seul admis.
Pourtant un jour, il faudra bien que la vérité se fasse jour 1
B.
FONVIELLt... L.A MODERNISATION DE LA PÉDAGOGIE s'imposera-t-elle du dehors ? •..
par A. LHUILLEH Y
On peut le supposer à constater la place de plus en plus importante que prennent les problèmes d'éducation et de santé des enfants dans des revues non spécialisées et qui sont de plus en plus nom- breuses à ouvrir des rubriques à ces questions et ,~
publier sous des signatures qui font autorité des articles très pertinents qui envisagent les questions
« par le bon bout ».
O'esl ainsi que nous avons eu la surprise de trou-
ver
récemment dans deux revues féminines : << Marie- France » el << Arts Ménagers », des articles concer- nant le travail scolaire ct les méthodes cl 'éducation qui sont conformes aux doctrines ùe l'Ecole moderne.- Marie-F1·ance (mai 1956). - Sous le titre géné- ral : « Votre enfant est surmené », l'article qui se présente sous forme de dialogue où le Docteur Resten répond aux questions que lui pose une maman au sujet de son fils de 11 ans, donne des arguments dont voici quelques extraits
L'Eco le ne s'adresse pas aux besoins rée ls de l'enfant
<t ... Le Dr Corm.an, de Nantes, spécialiste de l'Relu-
cation dans la confiance, affirme que l'é:cole ne C01'·
respond zJas, clans sa conception actuelle, à ~a
nature de l'enfant ... L'01·ganisation actuelle ... ne cherche qu'à développer les fonctions céréb1·a~es de
~·enfant. Elle fait fausse roule ... "
L'enseignement n'est pas assez concret
u L'enfnnb est. cunew: par 1wtnre des choses qui l'entourent. L'enseignement rlevroi.t r/1011c élre orienté de façon
à
satisfaiTe sa curiosi.té. Or, que {ait-on ? en histoire comme en géographie, on commence pa1·hû parle1· de m.œu1·s
CJUi.
/?li sont inconnues, de faits perdus dans la nuil des lemps ... Rien cle toutce~a n'est capab~e de frapper son imagination qui 11art toujours du concret. Il serait plus logique de cornmencer par l'enseignement de l'hisloil·e ou die ln géographie régionales ou locales, à partir cie~
paysages ,ou de.~ m,onnmenls qui lui son/ familin·s ... La condusion est claire : les programmes sont éta- blis par des intellectuels pour des intellectuels, 1'1 11c liennent compte ni rle la psychologie ni des besoins réels des enfants.))
<< ... un programme intelligent deYI'Ilit supprimer
Je travail à la maison ... n
" Philippe est dans une <:lasse ùe 40 élèves ... le surmenage des maîtres enlralue le surmenage des enfants ... La tension des rapports mai11·es- écoliers créée par ~a fatigu.e des p•remie1'S est à l'Ol'igine d'un
c~imat d'hyper-sensibiLité qui use L'f?quilib1·e tou- jours fragHe des enfants. C'est une dernière cause de fatigue, ce n'est pas la moins importante.
71.RTS ltŒNAGERS, N° 78 (juin 1956). - Ici c'est Maurice DAVID, Inspecteur général de l'Education Nationale, qui pose le problème « L'enfant et ~·ac
tualité, ... u Si on «ait utiliser la curiosité de ren-
L'EDUCATEUR
fant, on est bien pLacé pour Lwi fai1·e ad.mettTe la nécessité cre t'enseignement, mais enco1·e faudTa-t-il que cet
enseignement ne le déçoive pas.
Si Le pè1·e et Le maitre pm·tent de ce p1·inci71e que L'école est un ilot o!i les occupations et pTéoccupa-
tion~· tloivent i!tre totalement distinctes de celles qu'impose la vie, et que c'est une perle de temps et une sorte de solécisme de concbuile ete leveT La
t~tc pour voir passer un avion à réaction pendant une Leçon de physique, s'ils enlend'ent maintenir L'enfant dans un monde m·tificieL aton que Le monde réeL hw· Le d Lem·s oreiLLes, eh bien 1 ce sont des 'IIWladroits
et
d.e mauvais se1·vitenrsde
L'enfance. Leur négation ne détruit pas Le 11wnc/e où elLe vivra et, en ?'ef.usant ct'ut'ilise1· ce que son à.me leuT donne dl! positbf, Us s'enlèvent les moyens de L'adapter 11 ce monlle.Pour tTo·uver La solution d'une
crise évidente,
iL ne :mf!IL pas de modifier les programmes, iL faut prend.1·e conscience des nécessités nouvelles qtt'im- pose L'accélé·ration de L'histoire. Ce sont lesmétho- des d'enseignement
etL'esprit
dans Lequelit
e&t donné qu'il faut lransfonne1'...... Le monde n'est 71as seulement peuplé de machi- nes il est fait aussi d'ét1·es humains Llonl les joies el t'es peines trouvent en grande partie leurs cause.s clans le
jeu des lois sociales et des lois éCO.!lOml- q ues ...
La je1111 e fille ne se ra-t-elle bien élevée qu'au- tant qu'elle saura dis ling uer << ce qui se fait " et « cc qui ne se fait pas ••, et restera-t-elle totalement igna- re ete ta complexité lies faits sociattx et économiques ?Et
cet enfant, qui vit dans un laud.is, el dont le I'Orps el l'esprit sont comme broyés pa1· une machine infernale, lui Tefusera-t-on le droit de connattre les 1·o·uages cle celle machine?... Il
faut absolument que les parents el les mai- tres sentent la nécessité d'initier les garçons et les filles
àla connaissance de leur temps.
C'est qu'en rtSalilé, ce mot de
DEMAIN
sonne mal à 110s oreiLLes ... C'est là,me
dira-t-on, le 1·evers ...d'une bien belle médaille frap]1PP JWr d'es l10mmes qui ont su créer la plus haute civilisation du monde.
Prenons garde, il ne s'agit pas de former des hom- mes
et
des femmes dont les préoccupations sont étrangères à leur temps, maisdes citoyens solide- ment accrochés au réel,
parfaitement d l'aise dans l'actuel. ,Nous qut sommes convaincus de J'effico.cité des méthodes Modernes, de l'exploitation
àdes fins éducatives des ressources locales, des méthodes na- turelles et rie lA curiosité enfnntin e, le sommes également du lJien-fondé des arguments de ces ar- ticles. Et c'est du plaisir qui se mêle
ànotre sur- prise de les trouver dan s des revues aussi peu spécialisées qui touchent une clientèl e Yariée dont la majorité esl hors du monde enseignant. Oela nous permet de supposer que ce sont
lùdes idées qui s'étendent, qui s'élarg issen t, et nous pouvons espé- rel' que leur diffusion dans l'opinion publique prélude
üleur généralisation - décidera le siège de 1 'école traditionnelle, el que ces secours préciem.
venant de l'extérieur aideront ceux qui combattent dans la place
àremporter la victoire.
Dans cette même revue, signalons un article de R. PAUMIER, chargé de mis$ion au service de l'hy- giène scola ire et universitaire :
«En pé1·iode d' exa- men "•qui est
àdiffuser parmi les parents pour les conseils concernant l'alimentation des adolescents pendan t ces semaines où ils devront fournir de gros efforts intellectuels et nerveux.
... ou se fera-t-elle de l'intérieur sous l'impulsion du Syndicat National des Directeurs ?
Le no de mai de
« Nos Ecoles publiques »,bulle- tin mensu el du S.N.D. pourrait nous le faire sup- poser. En effet, sous le titre :
«Un cas de psychose fréquent chez les membres de l'Enseignement pri- mau·e : La préparation , el sur un ton humoristique nous est présenté le cas d'un e jeune institutrice obsédée par la préparation de sa classe. Citons :
« ...
cette branche de cerisier en fleurs qui s'obstine ...
ù.
chuchoter .. : C'est le printemps ... le fait en pure perte. Mlle X... fait sa préparation. Sur le prin·
temps d'ailleurs, observation, vocabulaire, élocution.
... Mais les livres sont là, avec leurs dessins en cou- leur, leurs plans méthodiques et Mlle
X.n'a que faire de la brise parfumée qui éveillerait ses sens et l'éloignerait de sa tâche ultime : sa
«prépara- tion , . Mlle
X...est consciencieuse. .Monsieur l'Ini- pecleur l'inscrit toujours dans ses rapports ...
Mlle
X...est une victime de la
«préparation
u.Plongée dans les manuels scolaires, elle n'a
pas aperçu la vie qui Lui faisait signe ... Iln'y a qu'une toute petite chose que Mlle
X ...ne savait pas, que son Inspecteur aurait pu lui dire, et qu 'elle avait certainement apprise dans ses manuels d'Ecole Normale :
« l'école est une prépa1·ation à la vie "·Qu'est-ce qu'ume préparation de cLasse qui ne pré- pare 11as à la vie ?
Qu'est-ce que la vie Mlle
X ...?
Le soir, avanl de s'endormir, Mlle
X ..ne voit plus le
«Cézanne ,
quicontemple en elle la parodie de la pédagogie. L'humour
adisparu de sa vie.
Elle se prend trop au sM·ietw:. C'est le p1·emie1· pas veTs la sclérose, le sectarisme, les névroses primaires.Mlle
X ...ne s'en aperçoit pas,
trop satisfaite d'el!e- mème ...Encouragée en cela par ses chefs qui n'ont vu dans sa tâche qu'un travail bien conçu, métho- diqu e, efficace peut-être, elle n'a
pas saisi le danger;elle n'a pas vu que sa méthode était un
squelette solide, mais n'était qu'un squelette ...Mlle X ...
fait de& Tobots, mais elle ne sait pas former des hom- 7nes. ,11 serait intéressant de savoir si ceci exprime l'opinion de la majorité des adhérents du S.N.D., et aussi qui se cache sous l'anonymat. de
«L'IPOL , signataire de cet article. Si ces propos étaient autre chose que plaisantes figures de rélhorique, nombre de camarades qui n e demandent qu'à préparer leurs élèves
àla vie et qui voudraient le faire en toute sérénité, pourraient être intéressés par l'adresse.
(Du BuLletin du Groupe Parisien.)
236
VIE DE L'INSTITUT
A partir du
15juin, nous avons repris la publication d'un supplé- ment bimensuel :
ChTonique dl' l'l.C.E.M.,qui sera l'or gane d'in- formation et de travail àes
bonsouvriers et des
responsablesde notre mouvement: C.A., délégués départementaux, responsables de commissions, travailleurs.
Les caml).rades qui
désirent ~ecevoir ce supplément sont pnés de s'inscrire comme travailleurs dans la commission qui
les inté- resse.
Echanges interscolaires
C'est dès maintenant qu'il fatlt
ypenser si vous désirez r
epartiren octobre avec un maximum d'atouts pédagogiques.
Vous trouverez ci-joint notre Il- che de correspondance que nous vous demandons de remplir très soigneusement et de retourner au plus tOt à notre ami Alziary, Vieux Chemin des Sablettes, La
Seyne-sur-Mer, Var.
Nous vous rappelons :
1
oQu'il y a une correspondance régulière de classe à classe que nous recommandons tout particu- lièrement aux
camaradesqui n'ont pas encor e de journal scolaire.
Cet échange est parfait quand les deux écoles peuvent échanger, au moins une fois par semaine, les feuilles imprimées
(àraison d'une par élève). Cet
échangeest complété par des lettres indivi- duelles au moins tous les mo1s
r.tpEu l'envoi d'u!l
coli:;tous le:.
deux mois.
Mais vous pouvez et devez prati- quer
cetéchange même
si vous n'imprimez pas tous les jours, ou si vous n'imprimez pas du tout L'envoi de textes libres, manu
scritsou limographiés, de dessins , de lettres
etde colis
est susccptibltlde soutenir une excellente
corres-pondance qui peut même être com- plétée en fin d'année par l'échange des élèves.
Il résulte de ces constatations que toutes les classes de notr9 mouvement peuvent et doivent par- ticiper
à cetéchange r
égulier.11 suffit que vous donniez toutes pré·
cisions dans la fiche de correspon- dance. On vous trouvera
chaussure àvotre pied.
2o
L'échange mensueL des j0111"- nau.z; scoLairesne peut, par con·
tre,
êtrepratiqué, cela va de
soi,que par les écoles éditant un journal scolaire.
Nous rappelons aux éditeurs de journaux scolaires qu'ils doivent
L'EDUCATEUR
de
l l'Institnt
déclarer leur publication à Cannes pour avoir un numéro.
d'inscriptio~lqui permettra l'envOI comme pe··
riodique.
3° Les camarades qui possèdent un magnétophone complèteront cette année
leurs échangespar l'envoi de bandes.
Une mbriq ue régulière des échanges nous permettra de tirer
lemu.xiwum l'an prochain.
~·unepratique qui est au
cen~revivifiant de toute notre pédagogie.
Les camarades qui sont
appelésà changer de poste
re,mpliron~et enverront leur fiche des leur ms- tallation. Le
smeilleurs échanges s'établissent au début de l'année.
Uàtez-vous
!CORRESPONDANCE interscolaire internationale
Ils sont eux aussi très recom-
mandés. Nouspouvons
vouspi:o-
rurel'
rlPS cot·reRpondants en Sms- se et enBelgique
(enFrançais)
dansl'Union Française
(en français)
-en Italie, en Hollande, en Allemagne en
Sarre, enGrèce, dans toute'
1'Amérique Latine, pro- bablement dans les pays de
l'Est, et enChine et au Japon. Vous
y c;e-rez aidés par nos traducteurs,
elégalement par les lang·ues
in~ernationales et notamment par
1Espe- ranto (voir
avis ci-dessousde notre camarade Lentaigne).
LA CORRESPONDANCE 1 NTERNATIONALE
A L'ECOLE
PAR L'ESPERANTO
Ceux
qui pratiquent les
techni-ques
Freinet saventcombien est enrichissante la correspondance scolaire.
Un peu comme les voyageurs qui éprouvent Je besoin de sortir des frontières, nos
élèv~sveulent aus- si connaHre des honzons nouveaux
et savol.r ce qui se passe dans les 'Pays étrangers.
On a vite fait de faire le tour des pays de langue française, qui, somme toute, ne diffèrent pas tel- lement de notre pays.
L'anglais
l'espagnol,l'italien ne permettent' que des échanges très réduits
ànos élèves ùes écoles pri- maires.
C'est pourquoi
l'ESPERANTOvient combler un vide. Disons tout de suite que les élèves ne connais- sent pas la langue ; que seuls les maîtres
la pratiquent ct s~rvenld
•intermédiaires, et font off1ce de traducteurs.
Nous
allonsillustrer
cespropos par quelques exemples concrets:
Il
y a quelques années, nous
avonscu la bonne fortune d'entrer en liaison avec une école de Nou- velle-Zélande située exactement aux antipodes de notre région.
Grâce à des documents
saisissants, la.notion d'inversion des saisons fut rendue particulièrement con- crète. Une gravure représentant un bouquet de fleurs ùe
Noël- et plus
spécialementune fleur de
«
poutukava
» -nous faisait com- prendre combien est abondante la végétation en cette époque de
l'an-née. Des observations météorologi- ques faites en août nous signa- laient
des températmes deazo F
(soit
0° C), etc ... etc
...-
Une
écolede Pologne, dont les collections
scientifiquesfurent détruites par la
guerre,fit
appelaux
éducateurs étrangerspour l'aider
àreconstituer
sonmusée.
Notre école envoya plusieurs spé- citnenR de
la fflune méridionale,
et plus spécialementune
mantereli
gieuse vivante,qui
arriva vivante...
et qui
eutles honneurs de la pres-
se.-
Echanges
avecla Finlande
(bainsde vapeur),
avecla Tchécos- lovaquie
au sujetdes
fablesde La Fontaine,
avecle .Topon
(messa- gede
paix) et.c.. avecle Brésil (vie
à 1 •odede la forêt vierge)
etc...
etc...
Vlvifie1· l'
enseignement,enrichir les
connaissances ;mais
aussi ou-vrir les esprits
sur
lemonde, tel- les
sontles
conséquencesde la correspondance
scolaire interna-
tionale.Qu"un
jour les élèves manifes-
tent ledésir d'apprendre l'espe·
ranto dans un
cours post-scolaire,rien de plus naturel.; car ils en
auront senti la nécesstté. Cette cu-riosité, née
àl'école, les pousse à faire plus
tard, eux-mêmes,leur expérience personnelle et à étendre
1~
réseau de leurs r
elations par lemonde.
LENT AIGNE.