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Ce que penser veut dire

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Qu’est-ce que penser ? Question simple, en apparence, voire élémentaire, et cependant aussi complexe qu’essentielle.

Le présent ouvrage, où le lecteur croisera la physique et la psychanalyse, la biologie et la linguistique, la logique mathématique et l’esthétique, tente d’apporter des éléments de réponse à cette question et de mener, en quelque sorte, une réflexion sur la réflexion.

Il s’agit d’abord de suivre un itinéraire, en balisant le chemin qui va de la matière à la vie et de la vie à l’esprit ; puis de parcourir les degrés d’une pensée qui gagne en clarté comme en efficacité depuis les brumes du préconscient jusqu’au triomphe de la rationalité ; enfin d’explorer l’esprit dans tous ses états en interrogeant les figures majeures de la pensée que sont la science, l’art ou la philosophie.

Alain Dulot est agrégé de philosophie. Il a publié divers ouvrages aux Éditions Gallimard et chez L’Harmattan. est agrégé de philosophie. Il a publié divers ouvrages aux Éditions Gallimard et chez L’Harmattan. est agrégé de philosophie. Il a publié divers Son dernier essai, L’économie entre savoir et illusion (2011), coécrit avec Philippe Spieser, a rencontré un écho très favorable.

ISBN : 978-2-343-02482-0

16,50 €

Ce que penser veut dire

Ce que penser veut dire

Essai

Ce que penser veut dire

Alain DULOT

Alain DULOT

Pour Compr endr e Pour Compr endr e

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Ce que penser veut dire

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Pour Comprendre

Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud

L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.

L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une biblio- graphie sélectionnée.

Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.

Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.

Dernières parutions

Claude-Michel VIRY, Guide historique des classifications de savoirs, 2013.

Maixent LOUBASSOU-NGANGA, L’immigré et la gestion du patrimoine, 2013.

André MESIN, De Smith à Marx : deux approches du capitalisme, 2013.

Xavier BOLOT, Comment représenter l’action. Le bonheur d’appliquer les sciences de la vie aux arts du vivants, 2012.

Thomas SEGUIN, Le postmodernisme. Une utopie moderne, 2012.

Nicolas BALTAZAR, La place des salariés dans l’entreprise de demain. Que cache la rationalisation des entreprises françaises ?, 2012.

Denis MONNEUSE, Les jeunes expliqués aux vieux, 2012.

Gérard PARDINI, Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises, deuxième édition, 2012.

Bernardin MINKO MVE, L’anthropologie, 2012.

Georges M. CHEVALLIER, Systèmes de Santé. Clés et compa- raisons internationales, nouvelle édition, 2011.

Charles KORNREICH, Une histoire des plaisirs humains, 2011.

Jean-Jacques TUR, Les nouveaux défis démographiques, 7 milliards d’hommes… déjà !, 2011.

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Alain Dulot

Ce que penser veut dire

Essai

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Du même auteur aux éditions L’Harmattan Zapping, chroniques, 2000 Les remparts de Dubrovnik, roman, 2008

Un certain jeudi de mai, roman, 2009 L’économie entre savoir et illusion, essai, 2011

Amicales pensées, chroniques, 2012 L’accident, roman, 2013

© L’Harmattan, 2013

5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr

diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02482-0

EAN : 9782343024820

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À M. François DAGOGNET, philosophe, médecin, professeur,

en témoignage de gratitude.

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Avant-propos

L’acte de penser nous est aussi familier que mystérieux.

On pourrait reprendre mot pour mot, à son propos, la formule dont usait Saint-Augustin pour évoquer le temps :

« Si on ne me demande pas ce qu’il est, je le sais ; si on me le demande, je ne le sais plus. »

Poser la question « Qu’est-ce que penser ? », c’est demander à la pensée de se penser elle-même. Mais le peut-elle ? Plus précisément, si la pensée pensante, par un acte de retour sur soi, peut penser la pensée pensée, peut- elle aussi penser la pensée pensante ?

Il n’est pourtant pas d’objet plus digne d’être pensé que la pensée elle-même. L’être humain est faible, faillible, éphémère. En même temps, il se révèle capable, grâce à l’usage de son esprit, de modifier le monde dans lequel il est immergé : « Par l’espace, notait justement Pascal, l’univers me comprend et m’engloutit comme un point ; par la pensée, je le comprends. »(1) Et encore : « Toute notre dignité consiste en la pensée (…) Travaillons donc à bien penser. »(2)

L’objectif est ici de comprendre en quoi consiste cette pensée qui se présente à nous comme l’apanage de l’homme. Sans entrer dans la question de savoir si la pensée est une activité exclusivement humaine, elle est en

(1)Pensées, fragment 265.

(2)Ibid. fragment 264.

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tout cas une activité singulièrement humaine. S’interroger sur elle, c’est donc s’interroger sur le fait humain lui- même, sur l’identité humaine et sur cette faculté particulière qui semble capable de mettre l’infini dans le fini.

Penser, en première analyse, pourrait signifier se rétracter à l’intérieur de soi-même, s’y concentrer pour devenir pure attention avec seulement, en arrière-fond, la sensation vitale, la présence de la vie comme petite présence à soi. Je considère un objet : ma feuille de papier, mon stylo ou l’écran lumineux de mon ordinateur. J’ai la perception de cet objet, la sensation de l’avoir en face de moi et de poser sur lui le pinceau d’un projecteur que je nomme ma conscience, ou plus simplement « moi ». Toute conscience est ainsi à la fois présence à soi et présence à un non-soi qui est l’objet dont elle a conscience. Elle est tout à la fois conscience de cet objet, conscience d’un soi et conscience aussi d’avoir conscience. La vérité première est bien là : l’homme se découvre élément d’un monde et doté d’une conscience.

Pourtant, le chemin de l’introspection se révèle vite une impasse. À se nourrir d’elle-même, l’introspection se tarit.

Elle est l’approche la plus pauvre. Elle se consume dans l’anorexie. Sans doute les analyses rationnelles, au regard de l’intuition, sont-elles lentes et besogneuses. Sans doute aussi ne sont-elles guère qu’une reconstitution a posteriori, ce qui fait qu’elles demeurent en cela inauthentiques et gardent la facticité des vérités académiques. Elles n’en sont pas moins les plus fécondes, en maîtrisant une complexité qu’il serait facile, trop facile de qualifier d’indicible.

Cette tentation de l’indicible tend à s’imposer dès qu’il est question de la pensée. Le mot même de pensée est comme magique. À peine prononcé, il fait surgir une gerbe de verbes qui tous s’y rapportent : songer, réfléchir,

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comprendre, raisonner, juger… Toutes les modalités de l’esprit accourent : l’esprit qui ignore comme l’esprit qui sait, l’esprit qui nie comme celui qui affirme, celui qui sent comme celui qui médite, celui qui tâtonne comme celui qui trouve, celui qui explique comme celui qui invente… De même s’ouvrent des champs multiples, dont la démarche scientifique, la création esthétique ou la réflexion philosophique ne sont que les principaux ou du moins les mieux circonscrits.

Le propos n’est aucunement d’établir ici une hiérarchie entre les différents modes de la pensée. Il n’est pas davantage, en visant à se rapprocher du sommet de cette hiérarchie, et en suivant l’injonction pascalienne, d’apprendre à bien penser. Il est seulement de dérouler, dans sa diversité et sa profusion, le « fait-pensée » lui- même.

Pour appréhender la pensée, il est indispensable de passer par une analyse de l’esprit. Car on peut dire que l’esprit est une force de production de réalités immatérielles et que la pensée est précisément l’activité de cet esprit, la somme des phénomènes qui l’expriment.

C’est là une acception très extensive de la pensée, du type de celle que propose par exemple Descartes : « Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est une chose qui doute, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent. »(1)

Centrons-nous donc sur l’esprit. Fixons-nous un itinéraire en apparence modeste, en vérité singulièrement ambitieux. Partons de ce qui est l’autre absolu de l’esprit – la matière –, examinons ensuite le passage progressif de la matière à la vie, puis de la vie à l’esprit. Acceptons aussi l’idée de degrés dans la pensée, qui vont de la plus trouble à la plus transparente, de la plus obscure à la plus claire.

Car il existe de multiples niveaux entre le songe et le

(1)Deuxième méditation, 7.

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théorème mathématique, en passant par la parole capable de nommer le monde en jonglant avec des signes. Passons enfin de la pensée constituante à la pensée constituée en analysant les figures majeures de l’esprit que sont la science, l’art et la philosophie.

Telles sont les trois étapes du chemin qui sera ici parcouru.

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Première partie

De la matière à l’esprit

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Au commencement était non la pensée, mais la chose.

Non le verbe, mais l’objet. Non l’esprit, mais la matière.

En se présentant à nous comme l’autre absolu de l’esprit, la matière en devient l’objet privilégié. Car si elle ne pense pas, la matière est pensable, elle est même l’objet pensable par excellence dans la mesure où l’absence totale d’identité entre le sujet pensant et l’objet pensé autorise une relation de pure extériorité. Extériorité qui n’exclut pas une certaine continuité : à l’échelle du temps, la pensée apparaît comme une patiente conquête qui, depuis la matière inerte, se déploie jusqu’à l’esprit actif en passant par la vie. Encore convient-il de distinguer deux types de matière : la matière brute et une autre, proche et lointaine, pareille et si différente, que l’on dit vivante.

L’esprit suppose la vie mais la vie suppose la matière.

C’est donc de cette matière qu’il faut partir, en s’interrogeant sur sa nature, ses propriétés, les potentialités qu’elle recèle. Il faut ensuite interroger cette parcelle particulière du continent matériel qui constitue le règne vivant. Ainsi auront été cernées non pas l’esprit mais les bases requises pour sa manifestation, et il deviendra possible de repérer ses premiers balbutiements.

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Chapitre 1

Au commencement était… la matière

Matière, esprit : deux ordres a priori imperméables l’un à l’autre. La matière n’est-elle pas le degré zéro de l’esprit, son désert, le lieu même de son absence ? Et l’esprit n’est- il pas l’antithèse de la matière ?

À l’exception d’un improbable Dieu défini comme pur esprit, on ne connaît pourtant pas d’esprit qui ne soit ancré dans une matière, greffé, enté sur elle. C’est pourquoi, avant de s’engager sur le territoire de l’esprit, il est indispensable, fût-ce rapidement, d’en traverser un autre et de se demander d’abord : qu’est-ce que la matière ? Et, pour cela, d’examiner successivement l’approche tradi- tionnelle dont elle a fait l’objet, les bases du nouveau regard porté sur elle à partir du 19ème siècle, enfin ce qu’il en est d’elle aujourd’hui. Car tel est l’apparent paradoxe : alors que nous identifions si facilement, dans une vision dégagée de la temporalité, matière et nature, il existe une histoire de la matière.

Du dogme métaphysique à l’objet d’étude

La première étape de cette histoire s’étend jusqu’à la fin du 18ème siècle. Dans une conception largement idéologique, l’idée de matière était accueillie par référence à d’autres idées qui contribuaient à déterminer son contenu. Ainsi Descartes, en opposant radicalement pensée et étendue, esprit et matière, posait l’équivalence matière-étendue. Il l’a fait, en particulier, à travers la parabole et l’argument du morceau de cire, laquelle cire

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demeure ce qu’elle est à travers plusieurs états et se transforme en ne gardant que ce qui dès lors définit cette matière protéiforme, à savoir son étendue :

« Prenons par exemple ce morceau de cire qui vient d’être tiré de la ruche : il n’a pas encore perdu la douceur du miel qu’il contenait, il retient encore quelque chose de l’odeur des fleurs dont il a été recueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur sont apparentes ; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son.

(…) Mais voici que, cependant que je parle, on l’approche du feu : ce qui y restait de saveur s’exhale, l’odeur s’évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s’échauffe, à peine le peut-on toucher, et quoiqu’on le frappe, il ne rendra plus aucun son. La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu’elle demeure ; et personne ne le peut nier. Qu’est-ce donc que l’on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j’y ai remarqué par l’entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l’odorat, ou la vue, ou l’attouchement, ou l’ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure (…) Éloignant toutes les choses qui n’appartiennent point à la cire, voyons ce qui reste. Certes, il ne demeure rien que quelque chose d’étendu, de flexible et de muable. »

Être pure étendue, c’est n’être presque rien. Il faut que la matière soit peu pour que Dieu, son créateur, maître du principe d’efficience, soit tout. Cette matière-étendue est, pour la même raison, ininterrompue : le vide est impossible, parce qu’il serait une étendue sans matière alors que matière et étendue ne font qu’un ; il est surtout inconcevable parce qu’alors on pourrait supposer un être supérieur à Dieu, plus efficient que lui, et en cela plus parfait. Dieu, être tout-puissant, n’a pas pu accepter le vide

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qui ferait échec à cette toute-puissance, et ainsi l’étendue ne saurait être une somme d’atomes à la Lucrèce. On mesure ici là combien la physique de Descartes reste toute entière gouvernée par sa métaphysique.

Les penseurs qu’on nommera, à la fin du 18ème siècle,

« matérialistes », sont eux aussi des idéologues : Diderot, La Mettrie, d’Holbach... La physique n’est pas encore l’affaire des savants parce que le « savant » demeure prisonnier de présupposés qui ne lui permettent pas d’exister comme tel.

Le tournant le plus manifeste, où toute une conception de la matière s’affranchit de l’emprise des préjugés philosophiques, est celui qu’exécute Newton. Si Descartes avait construit sa physique sur un principe très simple (matière = étendue), cette physique échouait à expliquer nombre de phénomènes. Au contraire, Newton retiendra un principe complexe mais dont la puissance explicative se révélera bien supérieure : loin de n’être qu’étendue inerte, la matière est un univers habité de forces. On sait qu’il donnera à ces forces le nom d’attraction universelle.

Ce principe rendra compte aussi bien de la forme de la terre et du renflement de sa partie centrale (du fait du double mouvement de rotation et d’attraction) que du phénomène des marées, concomitantes en raison de l’attraction conjuguée du soleil et de la lune, comme il expliquera la chute d’une pomme. Le ciel, la terre et la mer sont désormais régis par les mêmes lois. Toute matière est traversée par des forces, les corps s’attirant en raison directe de leur masse et en raison indirecte du carré de leurs distances.

Un nouveau regard : la mise en chiffres

Des découvertes majeures vont, dès l’aurore du 19ème siècle, bouleverser la conception de la matière et

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