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Bulletin Santé et sécurité du travail

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Réseau québécois des OSBL d’habitation       533, rue Ontario est bureau 206, Montréal (Québec)  H2L 1N8 

Tél. : 514 846‐0163 •  Téléc. : 514 846‐3402        www.rqoh.com 

EXCLUSIF aux membres de la Mutuelle de prévention des OSBL d’habitation  

Sommaire 

L’importance de l’enquête et l’analyse à  la suite d’un événement accidentel  .... 1 

Mai 2014 

Pour nous joindre  par téléphone:  

  514 846‐0163 

 

RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES 

Myriam Lalonde:  poste 223 

 

514 326‐8008 ou 1 888 326‐8008 

 

DIRECTRICE SST 

Isabelle  Samson:  poste 305   

GESTION DES ACCIDENTS 

Nancy Bilodeau, conseillère :  poste 315  Kim Ahn Hoang, conseillère :  poste 311  Valérie Dallaire, technicienne :  poste 318  Claire Brossard, technicienne :  poste 301   

PRÉVENTION 

Alexandre Hébert, conseiller :  poste 316  Lyne Boileau, conseillère:  poste 312  Mélissa Deslauriers, conseillère:  poste 313 

   

Bulletin  

Santé et sécurité du travail 

L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel 

Anciennement un seul formulaire «Rapport d’enquête et analyse d’événe- ment accidentel» pour les membres en mutuelle. Ce formulaire a été modi- fié, en novembre 2012, pour créer deux formulaires distincts. Un premier formulaire spécifique à l’enquête et le deuxième destiné à l’analyse de l’é- vénement accidentel. Ces deux nouveaux formulaires maintenant intitulés

«Rapport d’enquête d’un événement» et «Analyse d’événement accidentel (prévention)» sont tout aussi importants l’un que l’autre.

Malgré le très faible pourcentage de réclamations à la CSST au sein de la Mutuelle de prévention des OSBL d’habitation du Québec, nous aborde- rons, dans cet article, l’importance de faire une bonne enquête tant au ni- veau légal que du point de vue de la prévention, de l’analyse qui en décou- le et des critères importants à respecter pour une analyse réussie.

L’importance de l’enquête

Nous ne rappellerons jamais assez que la cueillette des faits après un acci- dent de travail est primordiale et fondamentale dans la gestion quotidienne de votre corporation, tant au niveau de la prévention qu’en prévision d’une audience, s’il y a lieu.

Pourquoi faire une enquête?

L’enquête, à la suite d’un accident, vous permettra, entre autres, de bien identifier les besoins en prévention, de corriger certaines pratiques de tra- vail, de donner des outils aux travailleuses, de reconnaitre les besoins en formation et, par la même occasion, vous aidera à :

1) Réduire le nombre d’accidents dans votre établissement et;

2) Éviter qu’un accident semblable ne se répète!

Le but ultime de l’enquête est de conserver vos employés en santé et de leur assurer de travailler dans un milieu sécuritaire tout en diminuant le taux d’absentéisme. De plus, cette cueillette d’informations vous permettra de bien préparer le dossier en vue d’une éventuelle contestation à la CSST ou, au contraire, vous donnera, dès le début, l’ensemble des informations

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

expliquant pourquoi il n’y a aucune raison de contester la présente ré- clamation. Le but n’est pas de chercher un coupable, mais bien de comprendre ce qui s’est passé!

L’enquête

L’objectif est de recueillir les faits reliés aux éléments de la situation de travail qui ont mené à l’événe- ment accidentel. On tente de com- prendre « comment » et

« pourquoi » l’accident est arrivé.

Le but de l’enquête est d’identifier les causes de l’accident, non seule- ment ce qui a causé la blessure, mais ce qui a provoqué la manifes- tation d’un événement imprévu et soudain.

Un fait est un évènement qui est arrivé, qui a eu lieu. Il est observa- ble, mesurable, quantifiable, etc. Le contraire d’un fait est une opinion, un jugement, une perception.

Par exemple :

Il faut donc éliminer toutes les opi- nions ou perceptions ainsi que les ambiguïtés possibles que peut en- traîner une information, celle-ci doit être claire et précise. Il faut donc éviter toute

interpréta- tion possi- ble à la lecture du rapport d’enquête.

À l’étape de l’enquête, il est impor- tant de ne s’en tenir qu’aux faits afin de fournir une description dé- taillée et fidèle de ce qui s’est pas- sé. Afin de s’en assurer, cette éta- pe doit être réalisée par la bonne personne, au bon moment, au bon endroit et de la bonne façon!

Comment faire une bonne enquête tant en prévention qu'au niveau légal?

Qui enquête?

L’enquête doit être faite par un membre de la direction. L’enquête paritaire pourra être effectuée par un comité de santé sécurité au tra- vail ou la direction avec un membre du personnel et aura essentielle- ment une finalité préventive. Paral- lèlement, dans tous les cas, l’em- ployeur doit faire sa propre enquête et n’a aucune obligation légale de transmettre les résultats de celle-ci au comité santé et sécurité ni à l’ensemble du personnel.

Quand enquêter?

La réponse est simple : LE PLUS TÔTPOSSIBLE. Enquêter immédiate- ment ou dans les heures qui sui- vent permet de :

 Faciliter, pour les témoins et la personne accidentée, la des- cription des faits;

 Préserver des indices impor- tants sur les lieux de l’acci- dent;

 Identifier plus facilement les causes de l’accident;

 Éviter qu’un accident sembla- ble ne survienne à nouveau.

Par contre, il peut arriver des situa- tions où vous devez attendre que le travailleur ou la travailleuse soit apte à vous rencontrer, mais vous n’êtes pas dans l’obligation d’atten- dre le retour au travail de la per- sonne accidentée.

Où enquêter?

L’enquête, pour être efficace, doit s’effectuer sur les lieux de l’acci- dent. À moins d’un risque de dan- ger grave, il est préférable que ceux-ci demeurent inchangés afin de préserver le maximum d’indices.

Aussi, cela permet :

 Une meilleure explication de la part des gens impliqués;

 Une meilleure compréhension de la part des enquêteurs;

 D’apporter des correctifs tem- poraires pour éviter toute ré- pétition.

Quoi enquêter?

Il faut qu’à la suite de votre enquê- te et à l’aide de questions ou d’ob- servations, vous puissiez obtenir les éléments suivants : un petit truc

« MÉLITO » soit : Moment, Équipe- ment, Lieu, Individu, Tâche et Or- ganisation ». « Un Individu effectue une Tâche à un moment donné, dans un Environnement déterminé avec de l’Équipement et du maté-

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Santé et sécurité du travail 

Faits Opinion/

jugement

Elle mesure 6 pieds

Elle est grande

La chaise était à 2 pieds devant elle

La chaise était trop loin d’elle

Elle a effectué une torsion de 90 degrés sur sa droite

Elle s’est tournée vite

Rémy pèse 15 Kg

L’enfant est lourd

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

riel à l’intérieur d’une Organisa- tion. »

Moment : Quand l’accident est-il arrivé? Préciser le jour et l’heure?

Est-ce que l’employé était au tra- vail? Sur les lieux du travail?

Équipement : Le matériel, les ob- jets, les meubles qui sont sur les lieux du travail et qui sont utilisés pour effectuer sa tâche. Voir et dé- crire ces objets. Si le travailleur vous mentionne s’être blessé en déplaçant un lit, décrire le lit en question, aller voir l’équipement et inscrire l’information dans votre rapport. Même chose si la travail- leuse vous mentionne s’être bles- sée en se levant de la chaise? Aller voir de quelle chaise il s’agit car vous avez plusieurs chaises diffé- rentes qui peuvent être dans votre établissement.

Lieu : Où? Comment sont les lieux? Les décrire. Il ne faut pas vous gêner pour aller dans le local en question et demander à l’em- ployé de vous montrer où cela s’est passé. Par exemple, votre employé vous mentionne avoir glissé dans le stationnement sur une plaque de glace? Où dans le stationnement?

À quel moment? Sur quoi?

Individu : Identifier toutes les per- sonnes ayant un lien, un rapport quelconque avec l’évènement. Por- ter aussi une attention particulière à l’environnement connexe, la tra- vailleuse était en congé quelques jours avant, ses activités de la vie quotidienne, elle avait déjà men- tionné avoir mal avant l’événement

«en se levant de la chaise», vérifier si l’accident est inscrit au registre et si la travailleuse a déjà eu des dou- leurs similaires.

Tâches : La travailleuse effectuait quelle tâche au moment de l’acci- dent? Demander l’ordre dans le- quel les gestes ont été posés. Est- ce que la travailleuse était en train d’effectuer son travail? Travail ré- gulier ou une tâche spéciale? Elle était avec quel bénéficiaire? Elle était en train de faire quelle activi- té? Quel geste lui a occasionné des douleurs? Quels sont les mou- vements effectués, l’amplitude de ceux-ci, la posture, la vitesse et la cadence? Lui demander de décrire la chronologie des gestes posés.

Que faisait-elle avant l’événement?

Organisation : On parle ici de l’en- semble des pratiques de gestion de votre corporation, les consignes, les méthodes de travail du centre, les politiques internes, les coutu- mes. Par exemple, concernant les lits, la directive est de ne pas dé- placer seul les lits ne possédant pas de roulettes. S’il y a un événe- ment, il faut donc questionner votre employé pourquoi il s’est blessé dans une telle circonstance?

Comment enquêter?

Pour trouver les éléments du MELI- TO, vous devez procéder par en- trevue et par observation.

Dans un premier temps, il faut ren- contrer dès que possible le travail- leur ou la travailleuse qui s’est blessé afin de connaitre sa version des évènements et d’établir les faits. Il est important de question- ner l’employé(e) sur sa déclaration, lui poser des questions où il(elle) était? Comment cela s’est-il passé?

De vous décrire et vous montrer le mouvement qui lui a occasionné la douleur. Où est située la douleur?

Lui faire préciser l’endroit où il(elle) a mal. Est-ce qu’il(elle) a déjà res- senti cette douleur auparavant? Le ma-

tin de l’é-

vènement, comment se sentait-il (elle)? Est-ce qu’il y avait des té- moins? Si oui, lesquels? Si l’événe- ment implique un bénéficiaire, lui demander qui était-ce, qu’a-t-il(elle) fait après avoir ressenti la douleur?

À qui en a-t-il(elle) parlé? Une fois arrivée chez lui(elle), qu’a-t-il(elle) fait? Il est essentiel de reproduire avec précision les réponses et au besoin, utiliser les termes exacts que l’employé(e) a utilisés. Par la suite, rencontrer les témoins poten- tiels de l’évènement, autant ceux identifiés par l’employé(e) que ceux qui pourraient vous donner de l’in- formation supplémentaire.

Dans le rapport d’enquête, on a parfois tendance à écrire les pro- pos de l’employé(e) alors que votre propre description de l’accident représente le résultat de l’enquête.

À éviter

 Commencer l’enquête avec une idée déjà préconçue;

 Tirer des conclusions de ma- nière prématurée pendant l’en- quête;

 Ne pas prendre le temps de rencontrer l’employé(e);

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Santé et sécurité du travail 

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

 Ne pas aller rencontrer les témoins;

 Ne pas retourner rencontrer l’employé(e) à la suite des nouveaux faits que vous avez recueillis lors de votre enquê- te;

 Ne pas prendre de notes lors des rencontres;

 Interpréter plutôt que de re- cueillir l’information de façon neutre et objective;

 Ne pas accorder d’importance à certains faits en disant que cela n’a pas d’importance;

 Confondre l’enquête et l’analy- se.

Étape suite à l’enquête - il faut maintenant analyser le tout et agir !

Une fois votre enquête complétée, il faut maintenant analyser les élé- ments que vous avez recueillis, mais cette analyse se fera en deux volets. Un sera fait dans l’optique de la prévention et l’autre au ni- veau d’éventuelles contestations à la CSST, s’il y a lieu.

Analyser l’évènement acciden- tel au niveau légal

Nous venons de voir l’importance de porter attention aux détails, si petits soient-ils lors d’une enquête à la suite d’un accident du travail.

Une fois que nous avons assemblé les faits, que devons-nous faire? Il faut maintenant se demander :

 Si l’événement qui nous a été décrit est plausible ou non? 

 Si oui, à partir de nos connais- sances, peut-il avoir logique- ment entraîné le diagnostic émit par le médecin?

À moins d’éléments ou d’indices sérieux permettant d’affirmer le contraire, en aucun temps nous ne mettrons en doute la parole de l’employé(e) en ce qui concerne l’allégation de douleurs. Bien au contraire, dans la majorité des cas, votre employé(e) a effectivement mal, il(elle) a sans doute besoin de traitements et d’un suivi médical.

Mais s’agit-il bien d’une lésion pro- fessionnelle?

Réalité, perceptions et bonne foi

Ne vous est-il jamais arrivé de vous réveiller un matin avec une douleur et de vous demander : qu'est-ce que j’ai bien pu faire pour provo- quer cette douleur?

Lorsque la douleur apparaît pro- gressivement ou subitement sans traumatisme concomitant, le réflexe de trouver la cause à notre mal est tout à fait humain et naturel. Nous repassons alors en mémoire l’en- semble des activités que nous avons fait, des mouvements et ges- tes particuliers entourant ces mo- ments, et là, spontanément, nous trouvons une anecdote de notre vie où l’intensité physique d’une char- ge, d’un coup ou d’un mouvement nous apparaît compatible avec no- tre douleur. Voila, nous avons trou-

vé la source de notre mal et plus nous y pensons, plus nous som- mes convaincus de ce lien. Il va sans dire qu’à notre époque, alors que la sédentarité est le lot de plu- sieurs, le travail est parfois la seule activité physique (ou presque). Mê- me chez une personne active, il n’est pas naturel de penser qu’une activité « agréable », par exemple un sport que l’on pratique depuis longtemps, puisse être la source de notre mal : « il y a si longtemps que je fais cela… et rien ne m’est ja- mais arrivé ! ». La personne ment- elle? Pas du tout, l’employé(e) est tout à fait de bonne foi et associe ce qu’il(elle) croit être la source de son mal. Peut-être a-t-il(elle) rai- son… peut-être pas.

Seul un examen médical détaillé et bien exécuté, c’est-à dire avec des tests cliniques adéquats, pourra le confirmer.

Voici donc pourquoi, à la suite d’un accident, nous devons ABSOLU- MENT analyser ce qui suit :

 La tâche effectuée;

 La chronologie des faits;

 Les gestes posés;

 La relation avec le diagnostic émis;

 Le délai de consultation médi- cale;

 Le délai de déclaration de l’é- vénement à l’employeur;

 Le registre des accidents.

Il est important de savoir qu’une douleur à la suite d’un accident de travail se révèle rarement de façon progressive, mais plutôt de façon spontanée, non attendue et soudai- ne. C’est pour cette raison que nous parlerons souvent d’un acci- dent du travail arrivé à la suite d’un

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Santé et sécurité du travail 

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

« évènement imprévu et soudain ».

Nous ne parlons pas ici d’un geste simple que nous posons dans notre vie quotidienne comme mettre son manteau, se pencher ou bien faire un geste habituel de travail tel que changer un lit, marcher, être assis ou manger. Il faut que ce soit un évènement inhabituel, par exemple faire un faux mouvement, tomber, attraper un objet qui allait tomber, se cogner, etc. Ces derniers ne sont pas nécessairement des ges- tes habituels que l’on fait dans le cadre de notre travail.

Nous devons alors examiner si nous sommes en présence d’un

« mécanisme de production » : y a- t-il une relation entre le mouvement posé et le diagnostic émis par le médecin? Par exemple, on ne peut se faire une déchirure de l’épaule en levant un crayon. Alors, il faut pousser plus loin l’analyse.

Notions de base sur les acci- dents du travail

Pour constater une blessure, il faut qu’un mouvement précis se soit produit et que celui-ci entraîne un diagnostic plausible en relation avec l’évènement. Pour avoir un diagnostic d’entorse lombaire, il doit y avoir un mouvement brutal de l’articulation lui faisant dépasser ses amplitudes normales, soit un mouvement de torsion et de flexion du tronc pour avoir ce diagnostic.

Si une travailleuse décrit un acci- dent en écrivant qu’elle « s’est pen- chée » pour parler à une locataire dans la grande salle des résidents, cela ne répond pas médicalement au mécanisme de production d’une entorse lombaire.

Voici un autre exemple : la travail- leuse est assise sur une chaise et s’est retournée pour voir qui entrait dans la salle : un diagnostic d’en- torse lombaire est émis. Nous n’a- vons ici aucun mouvement de tor- sion brutal mais simplement une légère torsion sans aucun mouve- ment de contrainte ni aucune char- ge. Il y aura donc lieu de contester l’accident de travail en raison de

« l’absence de relation entre le dia- gnostic et le mouvement ». Par contre, si dans un autre dossier nous avons une travailleuse qui mentionne qu’elle aidait madame Patenaude à se relever de sa chai- se, que celle-ci a perdu l’équilibre et qu’elle a fait un faux mouvement pour la retenir, ceci est déjà plus convainquant que l’exemple précé- dent.

Un dernier exemple : une tendinite est une inflammation d’un tendon et les causes peuvent être multi- ples : soit à la suite de microtrau- matismes (petits coups ou chocs répétés) ou de nature dégénérative (vieillissement et affaiblissement naturel). La première question est donc : les mouvements au travail peuvent-ils avoir engendré la dou- leur? Ici, le lien est plus complexe car seul un médecin pourra définir si le mouvement a un rythme et une force exercée suffisante pour que l’on identifie les microtrauma- tismes comme étant la cause.

La mise en application concrè- te

Lorsque vous recevez un billet mé- dical, assurez-vous de lire le dia- gnostic émis par le médecin trai- tant. Analysez ensuite si le mouve- ment décrit par l’employé(e) corro- bore avec celui que vous avez rap-

porté au moment de l’enquête.

Dans certains cas, nous allons de- mander l’avis d’un médecin afin de bien comprendre si le mouvement effectué et décrit par l’employé(e) peut effectivement avoir occasion- né un tel diagnostic et venir ainsi appuyer l’hypothèse.

Au moment de l’analyse, nous de- vons également considérer la cré- dibilité de l’employé(e) et des té- moins. Ceci sera constaté de diffé- rentes manières.

La version des faits : un(e) l’em- ployé(e) qui change sa version des faits, qui n’est pas capable de dé- crire ses gestes ou au contraire vous les décrit comme si il(elle) les avait répétés maintes fois. Le délai qu’il(elle) a pris également avant de venir déclarer l’événement à l’em- ployeur est aussi à considérer. Une travailleuse qui vous informe que la semaine dernière, elle croit s’être fait mal en sortant des chaises du cabanon, qu’il n’y avait pas de té- moin et qu’au surplus n’a rien écrit au Registre des accidents doit paraître suspect, à priori, et attirer votre vigilance. Il est important, à ce moment-là, de se pencher sur les raisons qui ont poussé la tra- vailleuse à ne pas déclarer l’événe- ment et sur ce qu’elle a fait entre le

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Santé et sécurité du travail 

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

moment dudit évènement et ladite déclaration. Le délai que la travail- leuse prend avant d’aller consulter est aussi une source d’information importante. Si elle vous rapporte un billet médical avec un diagnostic de déchirure, il est peu envisageable qu’une personne qui a une telle déchirure sera capable de faire son travail régulier pendant un (1) mois avant de se plaindre.

La version des témoins pourra aus- si avoir une incidence sur la crédi- bilité de l’employé(e). Par exemple, si l’employé(e) a fait son travail ré- gulier et qu’il(elle) a mentionné à un témoin qu’il(elle) avait déjà mal avant d’arriver au travail ou qu’il (elle) a fait son terrassement ou même encore, qu’il(elle) serait tom- bée aux glissades d’eau durant la fin de semaine.

Tous ces petits détails ne veulent pas nécessairement dire que le dossier sera rejeté s’il y a une éventuelle contestation, mais ceux- ci apporteront de la matière au dos- sier afin de faire une analyse en profondeur. Mais, pour arriver à une conclusion d’un côté ou de l’autre, il faut d’abord faire une en- quête et une analyse complète et se rappeler que chaque cas est indépendant.

Finalement, en tenant compte de ce que nous venons de mention- ner, nous tenons à vous sensibili- ser à l’effet que chaque dossier est distinct et que la travailleuse dans bien des cas a réellement de la douleur. Cependant, ce n’est pas non plus parce que l’employé(e) dit s’être blessé(e) au travail que nous sommes automatiquement en pré- sence d’un accident du travail. Plu- sieurs facteurs entrent en ligne de

compte. Le facteur légal, celui de la crédibilité, médical ou la chronolo- gie des évènements méritent donc tous votre attention.

Analyser un événement acci- dentel au niveau de la préven- tion

Il existe plusieurs activités pour analyser les risques. L’inspection des lieux de travail est une activité qui a fait ses preuves dans la dé- tection des dangers potentiels dans un établissement afin d’éliminer ceux-ci à la source et réduire les risques d’accidents. L’analyse sé- curitaire des tâches est une autre façon d’assurer la sécurité des em- ployés(es) dans la réalisation de leur travail en détectant les postu- res de travail contraignantes et les aménagements de travail non sé- curitaires en raison de leur concep- tion ou leur utilisation. L’élaboration d’un programme de prévention est également un outil indispensable en prévention afin d’identifier des risques potentiels d’accidents et agir en conséquence afin de dimi- nuer la probabilité de ceux-ci.

Toutefois, malgré la mise en place de tous les éléments mentionnés ci -dessus, certains accidents peu- vent tout de même survenir. C’est à ce moment que l’enquête et l’analy- se d’accident deviennent, elles aussi, essentielles en prévention.

Voyons, plus en détail, sous l’angle de la prévention, ce qu’est l’enquê- te et l’analyse d’accident…

Les étapes à suivre en préven- tion (3)

 L’enquête

 L’analyse

 Le plan d’action et les mesu- res correctives

L’analyse — prévention

À la suite de l’enquête, il faut main- tenant analyser les éléments re- cueillis. Cette deuxième étape consiste à déterminer les causes directes et indirectes de l’accident, à comprendre le « pourquoi » et proposer des solutions.

 Cause directe : il s’agit de la raison expliquant la présence des faits anormaux, présents au moment de l’accident;

 Cause indirecte : il s’agit des lacunes qui expliquent la pré- sence de(s) cause(s) directe (s) présente(s) au moment de l’accident.

Par exemple, une préposée n’a pas demandé l’aide d’une collègue pour changer et déplacer le lit de mon- sieur Gendron et se blesse au dos en poussant le lit vers le mur. Ce- pendant, au cours de l’analyse on dénote que la préposée ne deman- de jamais l’aide d’un(e) collègue pour changer ce lit, car celui-ci est habituellement très facile à dépla- cer (lit à roulettes) mais l’entretien régulier n’a pas été effectué depuis un certain temps déjà (cause indi- recte).

La technique MÉLITO » (Moment, Équipement, Lieu, Individu, Tâche et Organisation) permet de scruter toutes les causes possibles ayant mené à l’accident et de proposer des solutions efficaces. En se questionnant sur ces six compo- santes au moment de l’analyse, il est alors impossible de manquer sa cible.

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L’importance de l’enquête et l’analyse  à la suite d’un événement accidentel (suite) 

FAITIMPORTANTÀNOTER, pour cha- que cause d’accident retenue lors de l’analyse, il devrait y avoir une solution dans le plan d’action à ve- nir afin d’éliminer les risques de répétition à la source.

Le plan d’action — mesures correctives

La dernière étape de l’enquête et de l’analyse d’accident consiste à rédiger un plan d’action précis avec les solutions retenues à la suite de l’analyse. Généralement, il y aura deux types de solutions retenues :

 Mesures correctives tempo- raires : mesures visant la cor- rection des causes directes de l’accident. Devant la gravité de la situation ou des risques éle- vés de récidive, elles sont pri- ses sans délai afin de contrô- ler la situation;

 Mesures correctives perma- nentes : mesures visant la correction des causes indirec- tes de l’accident. Elles permet- tent d’éliminer le risque pré- sent dans l’établissement et de prévenir des accidents semblables à celui survenu.

Les mesures correctives temporai- res sont nécessaires, mais insuffi- santes pour régler totalement le problème. Si le processus d’enquê- te et d’analyse s’arrête là, rien ne permet de croire qu’une situation semblable ne puisse se produire à nouveau.

Il faut alors pousser plus loin le pro- cessus et établir des mesures cor- rectives permanentes pour corriger les lacunes au niveau du système de gestion de la prévention dans l’établissement, et ce, afin d’éviter la survenance d’évènements qui pourraient causer des blessures.

Évidemment, la mise en place de ces mesures est plus longue et de- mandera un suivi serré de la part de l’équipe de gestion.

On se doit donc, pour chaque solu- tion retenue, nommer un responsa- ble et déterminer un échéancier.

Ainsi, on s’assure que les mesures correctives sont mises en applica- tion et donnent les résultats es- comptés.

Afin de s’assurer de l’efficacité des ces mesures, pourquoi ne pas transposer les solutions retenues

en Fiche d’Action Spécifique (FAS)? Ainsi, nous nous assurons d’un suivi efficace!

Les conditions de réussite D’emblée, il faut savoir que certai- nes conditions sont essentielles à la réussite d’une analyse d’acci- dent en prévention:

 L’implication de la direction et des gestionnaires;

 L’implication des employés au niveau de la prévention;

 La formation des personnes qui participent aux enquêtes;

 Le suivi des mesures correcti- ves.

Pour terminer, que l’enquête et l’a- nalyse de l’évènement accidentel soient faites uniquement par la di- rection au niveau légal (gestion du dossier d’accident) ou par la direc- tion accompagnée d’un membre de l’équipe de travail (ou le comité santé et sécurité s’il y en a un) au niveau de la prévention, elles sont tout aussi importantes et méritent qu’on s’y attarde afin d’obtenir les résultats escomptés.

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