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Qualité de l emploi et santé mentale des travailleurs au Québec : une comparaison entre les immigrants et les natifs

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Qualité de l’emploi et santé mentale des travailleurs au Québec : une comparaison entre les immigrants et les natifs

MAUDe BOUlet

Stagiaire postdoctorale, département de sociologie, Université McGill, Montréal, Québec

BrAHiM BOUDArBAt

Professeur titulaire, école de relations industrielles, Université de Montréal, Montréal, Québec This article examines in detail the correlation between job quality and mental health among workers born in Canada or abroad. The authors attempt to determine whether having a quality job helps to preserve mental health among workers, especially among immigrants. The literature emphasizes that it is difficult for im- migrants to integrate into the Canadian job market and that unemployment is one of the primary stressors on the mental health of newcomers. Our results—obtained from data in the Quebec Survey on Working and Employment Conditions and Occupational Health and Safety (QSWECOHS)—show that having a quality job re- duces psychological distress more among immigrants than among the native population. This suggests that quality of work has a greater impact on preserving the mental health of immigrants than that of the native population. Accordingly, investing in immigrant integration would be more than cost-effective for the host society.

Keywords: mental health, immigrants, native population, Quebec, job insecurity.

Dans cet article, nous analysons le lien d’association entre la qualité de l’emploi et la santé mentale des travailleurs nés au Canada ou à l’étranger. Il s’agit de vérifier si le fait d’occuper un emploi de qualité préserve la santé mentale des travailleurs, et celle immigrants en particulier. En effet, la littérature souligne que l’intégration des immigrants sur le marché du travail au Canada est difficile et que le chômage est l’un des principaux stresseurs de la santé mentale des nouveaux arrivants. Nos résultats – obtenus à partir des données de l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST) – révèlent que le fait d’occuper un emploi de qualité réduit davantage la détresse psycho- logique chez les immigrants que chez les natifs. Cela suggère que la qualité de l’emploi aurait un effet protecteur plus fort sur la santé mentale des immigrants que sur celle des natifs. L’investissement dans l’intégration des immigrants serait de ce fait plus que rentable pour la société d’accueil.

Mots clés : santé mentale, immigrants, natifs, Québec, précarité d’emploi.

introduction

Depuis 2010, le Québec accueille plus de 50 000 nou- veaux résidents permanents chaque année (CIC 2014).

Par ailleurs, les immigrants représentaient 13,5 pour cent de la population active au Québec en 2011 (Boudarbat et Grenier 2014). L’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail représente un défi majeur au Québec et dans le reste du Canada. En effet, la littérature montre que les immigrants sont désavantagés sur le marché du travail par rapport aux natifs parce qu’ils affichent un

taux de chômage plus élevé (Boudarbat et Boulet 2010 ; Boudarbat et Grenier 2014 ; Kilolo-Malambwe 2011), reçoivent une rémunération plus faible (Boudarbat et Boulet 2007), ont un accès limité aux emplois qualifiés (Boulet 2012 ; Chicha 2009) et occupent des emplois de qualité inférieure (Boulet 2013 ; Boulet et Boudarbat 2010 ; Gilmore 2009). Des études ont également établi un lien entre la situation des immigrants sur le marché du tra- vail et leur santé mentale et physique (voir, par exemple, Kennedy et McDonald 2006 et Zunzunegui 2013). Or, il

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est reconnu que les problèmes de santé mentale compro- mettent la productivité des travailleurs, et ce fléau coûte près de 21 milliards de dollars annuellement à l’économie canadienne (Conference Board du Canada 2012).

Le fait d’immigrer dans un nouveau pays est déjà une source importante de stress, et ce stress peut être accentué par le fait d’occuper un emploi précaire. Dans une pers- pective de politiques publiques, si un lien existe entre les conditions de travail des immigrants et leur santé mentale, leur intégration en emploi n’est alors pas uniquement un enjeu économique, mais également un enjeu de santé publique. C’est sous cet angle que s’inscrit cette étude exploratoire. L’objectif est double : i) évaluer si la qualité de l’emploi favorise la santé mentale des travailleurs, en tenant compte de l’environnement organisationnel ; et ii) vérifier si cet effet est le même pour les immigrants et les natifs.

La suite de l’article comporte quatre sections : une revue de la littérature sur la santé mentale des immi- grants, la méthodologie, les résultats, une discussion et la conclusion.

la santé mentale des immigrants

Quelques études ont permis d’examiner la santé mentale des immigrants au Canada (Ali 2002 ; CIC 2012 ; Agence de la santé publique du Canada 2010 ; Kirmayer et al. 2011), mais – à notre connaissance – aucune d’entre elles n’a été centrée sur les immigrants qui occupent un emploi. Essen- tiellement, les études existantes révèlent qu’à leur arrivée, les immigrants présentent une meilleure santé mentale que les Canadiens de naissance ; toutefois, avec le temps, leur santé mentale tend à s’aligner sur celle des natifs (Ali 2002 ; Hyman 2007). Lou et Beaujot (2005) montrent notamment que les immigrants sont proportionnelle ment moins nom- breux à se percevoir en mauvaise santé mentale que les natifs ; les résultats de l’étude indiquent par contre que les immigrants de longue date ne se différencient pas des natifs à ce chapitre, ce qui suggère un effet de convergence de la santé mentale des immigrants et de celle des natifs.

Au niveau des déterminants de la santé mentale des immigrants, Fenta et al. (2004) ont révélé que la connais- sance de la langue du pays d’accueil, la fierté ethnique et le support social (communauté et famille) sont associés à une meilleure santé mentale chez les immigrants. De son côté, CIC (2012) a montré que la catégorie d’immigration, la région du monde dont les immigrants sont originaires et le revenu sont associés à la santé mentale et au bien-être des immigrants récents. Par exemple, en comparaison avec les immigrants de la catégorie familiale, les réfugiés sont plus vulnérables aux problèmes émotifs et les travailleurs qualifiés sont plus susceptibles d’avoir un niveau élevé de stress. Cette étude indique aussi que les immigrants origi- naires de l’Amérique du Nord et de l’Europe sont moins enclins à vivre des problèmes émotifs que les immigrants de l’Asie. Enfin, cette étude montre que les immigrants à

faible revenu sont plus à risque d’éprouver des problèmes émotifs ou des épisodes de stress élevé.

De manière générale, Khanlou (2010) suggère que la santé mentale des immigrants est influencée par des fac- teurs qui se situent à trois niveaux : micro, méso et macro.

Les facteurs micro qui influent sur la santé mentale des immigrants sont entre autres l’âge, le sexe et le bagage culturel et religieux ; les facteurs méso sont le support social et familial et le processus d’acculturation ; et les facteurs macro sont les barrières économiques, la qualité des services de santé mentale dans la société d’accueil, le statut d’immigration et l’accès aux services de santé, les préjugés, le racisme et la discrimination. Dans son étude, la chercheuse souligne aussi que le sous-emploi ou le chômage sont parmi les principaux stresseurs qui agissent sur la santé mentale des immigrants à leur arrivée. De leur côté, Chen et al. (2010) ont montré que les immigrants récents qui sont surqualifiés par rapport à l’emploi qu’ils occupent ont plus de risque que les autres de voir leur état de santé mentale se détériorer.

Dans la même veine, selon Zunzunegui (2013, p. 2),

« les emplois précaires, le chômage, l’insuffisance des revenus, le manque de soutien social et la discrimination ont des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique des immigrants de même que sur celle de leurs enfants ». De leur côté, Kennedy et McDonald (2006) ont découvert que le chômage, et surtout le chômage de longue durée, est associé à une mauvaise santé mentale chez les immigrants en Australie ; dans leur étude lon- gitudinale, les chercheurs montrent un lien de causalité entre le statut des immigrants sur le marché du travail et leur santé mentale ; c’est le changement de statut sur le marché du travail qui influence la santé mentale des immi grants, et non l’inverse. Pour ces auteurs, le fait que le chômage soit clairement associé à une moins bonne santé mentale suggère que des politiques efficaces d’intégration des immi grants sur le marché du travail contribuent à améliorer la santé mentale de cette population, et donc à réduire les coûts des services de santé.

Méthodologie

Les données de l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST)1 permettent d’étudier la qualité de l’emploi, la latitude décisionnelle qu’ont les travailleurs, les de- mandes psychologiques associées à leur emploi, le soutien social qu’ils ont au travail et la détresse psychologique qu’ils vivent. L’échantillon total de l’EQCOTESST compte 5 071 travailleurs québécois occupant un emploi depuis au moins huit semaines au moment de l’enquête (soit entre les mois de novembre 2007 et février 2008) et travaillant 15 heures ou plus par semaine. Aux fins de la présente étude, nous avons retiré de l’échantillon 81 personnes de 65 ans et plus, puisque nous voulions cibler les travailleurs n’ayant pas atteint l’âge normal de la retraite. De plus, la

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détresse psychologique étant la variable d’intérêt de notre étude, nous avons retranché10 répondants pour lesquels il manquait deux réponses ou plus aux questions portant sur la détresse psychologique. Par conséquent, l’échantillon final retenu compte 4 980 travailleurs québécois âgés de 15 à 64 ans.

Nous évaluons la détresse psychologique à l’aide de l’échelle en six points de Kessler (K6), un outil de mesure qui a été construit et validé par Kessler et al. (2002) et uti- lisé par plusieurs autres chercheurs (Cairney et al. 2007 ; Furukawa et al. 2003 ; Hilton et al. 2008 ; Kessler et al. 2003 ; Vézina et Saint-Arnaud 2011). Cet outil de mesure appelé le K6 est bâti à partir de six questions dont l’objectif est que les répondants évaluent à quelle fréquence, au cours du dernier mois : ils se sont sentis 1) nerveux, 2) désespérés, 3) agités ou ne tenant pas en place ; 4) plus rien ne pouvait les faire sourire s’ils étaient déprimés ; 5) ils ont eu l’impression que tout demandait un effort ; et 6) ils ont eu le sentiment d’être bons à rien. À partir d’une échelle de Likert, on calcule alors, pour chaque travailleur, un score total de détresse psychologique, qui se situe entre zéro et 24.

Nous avons par la suite créé une variable dichotomique de détresse psychologique en isolant le quintile supérieur de la distribution des scores. Caron et Liu (2010) ont utilisé cette méthode, de même que Camirand et al. (2010), et ces auteurs précisent que les personnes qui font partie du quintile supérieur sont les plus à risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique, mais que les résultats ne doivent pas être interprétés comme des prévalences.

Nous avons également conçu un score de qualité de l’emploi, à partir de 10 dimensions, comme suit. Au dé- part, nous avons attribué un score de 10 points à tous les travailleurs ; ensuite, nous avons soustrait un point de ce score pour chacune des 10 conditions de travail défavora- bles suivantes : 1) être surqualifié2 ; 2) occuper un emploi temporaire ; 3) avoir un horaire atypique3 ; 4) travailler à temps partiel ; 5) ne pas être syndiqué ; 6) être travailleur autonome ; 7) occuper un emploi saisonnier ; 8) avoir un revenu annuel inférieur à 20 000 $ ; 9) ne pas avoir accès à un régime complémentaire de retraite ; et 10) avoir plus de quatre contraintes physiques à l’emploi4. Les scores de qualité de l’emploi ainsi obtenus vont de zéro à 10 points.

Dans l’échantillon retenu, le score des travailleurs varie de trois à 10, ce qui signifie que ces travailleurs combinent au maximum sept conditions de travail associées à une faible qualité de l’emploi. Nos données indiquent également que le score médian de qualité de l’emploi est de huit, ce qui signifie que ces travailleurs bénéficient globalement de bonnes conditions de travail. Dans le but de simplifier nos analyses empiriques, nous avons construit une variable dichotomique qui prend la valeur un si le score de qua- lité de l’emploi est supérieur ou égal à huit, et la valeur zéro autrement ; la valeur un correspond donc à une très bonne qualité de l’emploi. Précisons aussi que plusieurs

travailleurs ont un score égal à la médiane de huit points, ce qui explique que la proportion de travailleurs occupant un emploi de qualité élevée dépasse les 60 pour cent.

Pour ce qui est de la latitude décisionnelle, nous l’avons évaluée à l’aide de cinq affirmations provenant d’une adaptation du Job Content Questionnaire (JCQ) (Karasek 1985) ; la qualité psychométrique de la traduction fran- çaise de cet indicateur a été démontrée dans l’Enquête nationale sur la santé de la population 1994-1995, réalisée par Statistique Canada (Brisson et Larocque 2001). Nous avons évalué les demandes psychologiques au travail à l’aide de six questions provenant de la version courte du JCQ ; les qualités psychométriques de cette échelle ont été démontrées par Karasek et al. (1998). Enfin, pour mesurer le soutien social au travail, nous avons utilisé sept énoncés du JCQ et un énoncé tiré du questionnaire de Copenha- gue sur les facteurs psychosociaux au travail (COPSOQ) (Kristensen et al. 2005).

résultats

Dans l’échantillon retenu, 11,2 pour cent des travailleurs de 15 à 64 ans qui travaillent au moins 15 heures par semaine depuis huit semaines sont immigrants. Ce taux est très comparable à celui que l’on observe dans la population totale, qui se chiffre à 11,5 pour cent selon le recensement de 2006 (Boudarbat et Boulet 2010). Notons une distinction importante, dans l’échantillon, entre les immigrants et les natifs : le niveau de scolarité des im- migrants est plus élevé, puisque plus de la moitié d’entre eux (55,6 pour cent) ont un diplôme universitaire, contre le quart chez les natifs (25,7 pour cent). On retrouve une tendance similaire dans la population totale.

Sur le plan de la santé mentale, le tableau 1 indique qu’une proportion plus importante de travailleurs im- migrants (22,8 pour cent) présente un niveau élevé de détresse psychologique comparativement aux natifs (17,7 pour cent). Ce résultat est surprenant, parce que des études passées ont plutôt montré que les immigrants ont une meilleure santé mentale que les natifs, même si cet avantage se dissipe à mesure que la durée de leur séjour au Canada augmente. Notre résultat peut s’expliquer de deux façons. D’une part, notre étude porte sur les tra- vailleurs du Québec, alors que les études auxquelles nous faisons référence portent sur les immigrants du Canada.

D’autre part, ces études ne font pas la distinction entre les immigrants qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas ; or, le fait que nos données concernent des immigrants qui travaillent peut avoir pour effet de réduire, dans notre échantillon, le nombre d’immigrants récents qui n’ont pas encore trouvé d’emploi, notre échantillon étant composé en très grande partie d’immigrants de longue date.

Le tableau 1 montre aussi que la proportion d’immi- grants qui occupent un emploi de qualité élevée (50,9 pour cent) est inférieure à celle des natifs (62,2 pour cent). Les

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dimensions qui désavantagent le plus les immigrants sont la surqualification, le fait de ne pas être syndiqués et le fait d’avoir un revenu annuel inférieur à 20 000 $. En effet, premièrement, près de la moitié des immigrants (46,1 pour cent) sont surqualifiés pour le poste qu’ils occupent, alors que moins du quart (23,6 pour cent) des natifs le sont ; cela peut s’expliquer par le manque de reconnaissance des diplômes acquis à l’étranger dont il est très souvent ques- tion dans la littérature (Elgersma 2012). Deuxièmement, les immigrants (33,6 pour cent) sont moins fréquemment syndiqués que les natifs (41,9 pour cent). Troisièmement, on remarque qu’une plus forte proportion d’immigrants gagne moins de 20 000 $ par année (11,3 pour cent), puisque que ce chiffre est de 5,2 pour cent chez les natifs : c’est donc une proportion pratiquement deux fois plus élevée. Toutefois, un fait nouveau ressort de nos résultats quant au nombre de contraintes physiques à l’emploi : les immigrants (19,3 pour cent) sont proportionnellement moins nombreux que les natifs (24,2 pour cent) à cumuler quatre contraintes physiques ou plus liées à leur emploi.

Pour ce qui est des autres dimensions de la qualité de l’emploi, les écarts ne sont pas significatifs5.

Sur le plan de l’environnement organisationnel, 47,7 pour cent des immigrants occupent un emploi dans le- quel ils ont une latitude décisionnelle élevée, contre 51,8

chez cent des natifs. De même, pour 41,6 pour cent des immigrants, les demandes psychologiques associées à leur emploi sont élevées ; ce taux se chiffre à 37,8 pour cent chez les natifs. Pour ces deux derniers éléments, les écarts entre les immigrants et les natifs ne sont toutefois pas significatifs. Il en va de même au sujet du soutien du supérieur. Par contre, la proportion d’immigrants qui per- çoivent un soutien faible de leurs collègues se situe à 23,3 pour cent, comparativement à 16,1 pour cent des natifs, un écart de 7,2 points de pourcentage qui est statistiquement significatif. Donc, on peut dire, à partir de ces résultats, que la principale différence entre l’environnement organi- sationnel des immigrants et celui des natifs concerne le soutien des collègues.

Le tableau 2 indique le risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique, et il permet donc d’évaluer le risque relatif par rapport à une catégorie de référence (rap- port de cote, RC). Lorsque l’on considère l’ensemble des travailleurs, on note que les immigrants sont environ 1,4 fois plus à risque de vivre un niveau élevé de détresse que les natifs quand on tient compte des caractéristiques socio- démographiques et de l’environnement organisationnel.

Toutes choses étant égales par ailleurs, on note aussi que les femmes sont environ 1,7 fois plus à risque que les hommes de vivre un niveau élevé de détresse psychologique.

tableau 1 Travailleurs immigrants et natifs de 15 à 64 ans selon la santé mentale, la qualité de l’emploi et l’environnement organisationnel, Québec, 2007-2008 (%)

immigrants Natifs Écart

Niveau élevé de détresse psychologique 22,8 17,7 5,1*

Qualité d’emploi élevée 50,9 62,6 -18,5**

Dimensions de la qualité de l’emploi

Travailleur surqualifié 46,1 23,6 22,5**

Travailleur syndiqué 33,6 41,9 -8,3**

Salaire de moins de 20 000 $ 11,3 5,2 6,1**

Au moins quatre contraintes physiques 19,3 24,2 -4,9**

Latitude décisionnelle élevée 47,7 51,8 -4,1

Demande psychologique élevée 41,6 37,8 3,8

Soutien du supérieur

Faible 21,2 22,8 -1,6

Élevé 64,6 67,0 -2,4

Pas de supérieur 14,2 10,1 4,1

Soutien des collègues

Faible 23,3 16,1 7,2**

Élevé 70,6 78,0 -7,4**

Pas de collègue 6,1 5,9 0,2

* Écart significatif à 5 % ** Écart significatif à 1 %

Source : calculs des auteurs à partir des données de l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et sécurité du travail (EQCOTESST), 2007-2008.

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On remarque aussi qu’une latitude décisionnelle éle- vée, de faibles demandes psychologiques et un soutien social élevé réduisent le risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique. Ces résultats confirment donc ce que d’autres chercheurs avaient déjà observé (Karasek 1979 ; Karasek et Theorell 1990). Ce que nos résultats nous apprennent de nouveau, c’est que le fait d’occuper un emploi de qualité élevée diminue le risque de vivre un épisode de détresse élevé. Et, si l’on savait déjà que l’envi- ronnement organisationnel est un déterminant important de la détresse psychologique des travailleurs, nos résultats montrent maintenant qu’un cumul de bonnes conditions de travail favorise la santé mentale de ces derniers.

Dans ce même tableau, on note que l’effet de la qua- lité de l’emploi sur le niveau de détresse psychologique n’est pas le même chez les immigrants et chez natifs. Le fait d’occuper un emploi de bonne qualité réduit consi- dérablement chez les immigrants le risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique : cette réduction avoisine 60 pour cent et est statistiquement significative à 5 pour cent. Chez les natifs, le fait d’occuper un emploi de bonne qualité tend à diminuer ce risque, mais cet effet est statistiquement significatif à 10 pour cent seulement.

À l’opposé, la latitude décisionnelle élevée diminue le risque de vivre un niveau de détresse élevé à la fois chez les natifs et chez les immigrants, mais son effet n’est pas tableau 2 Risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique chez les travailleurs de 15 à 64 ans, nés au Canada ou à l’étranger (rapport de cotes)

tous immigrants Natifs

lieu de naissance

Canada 1,00

À l’étranger 1,35*

sexe

Homme 1,00 1,00 1,00

Femme 1,66* 1,77 1,65*

Qualité d’emploi

Faible 1,00 1,00 1,00

Élevée 0,76* 0,44* 0,82

latitude décisionnelle

Faible 1,00 1,00 1,00

Élevée 0,72* 0,64 0,72*

Demande psychologique

Faible 0,40* 0,32 0,41*

Élevée 1,00 1,00 1,00

soutien du supérieur

Faible 1,00 1,00 1,00

Élevé 0,62* 0,60 0,62*

Pas de supérieur 0,54* 0,35 0,59*

soutien des collègues

Faible 1,00 1,00 1,00

Élevé 0,50* 0,45* 0,52*

Pas de collègues1 0,92 0,48 0,98

R2 0,09 0,17 0,08

F 41,65 6,88 57,12

Nombre d’observations 4 980 495 4 485

*Rapport de cotes statistiquement significatif à 5 %.

1 Un peu moins de 6 pour cent des répondants n’ont pas de collègues.

Note : l’âge et le secteur d’activité ont aussi été neutralisés dans ces modèles.

Source : estimations des auteurs à partir des données de l’Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et sécurité du travail (EQCOTESST), 2007-2008.

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statistiquement significatif dans le cas des immigrants.

Même si près de la moitié des immigrants de l’échantillon ont une latitude décisionnelle élevée, il serait pertinent de confirmer l’absence de l’effet bénéfique de la latitude décisionnelle sur la santé mentale des immigrants grâce à une autre enquête qui permettrait de vérifier si cet aspect de l’environnement organisationnel influence ou non la santé mentale des immigrants.

Nous avons effectué des analyses complémentaires (non présentées ici) pour confirmer la présence d’un effet différencié de la qualité de l’emploi et de la latitude décisionnelle sur la santé mentale selon le fait d’être immigrant ou non. Pour ce faire, nous avons évalué de nouveau notre modèle, en croisant la qualité d’emploi et la latitude décisionnelle, d’une part, et le fait d’être immigrant, d’autre part. Les résultats indiquent que l’inter action est bel et bien significative pour la qualité de l’emploi, mais pas pour la latitude décisionnelle ni pour les autres éléments de l’environnement organisationnel6. Cela confirme l’hypothèse selon laquelle la situation sur le marché du travail constitue l’un des principaux facteurs de stress pour les immigrants et que le fait d’occuper un emploi de bonne qualité protège grandement ces derniers contre le risque de développer des problèmes de santé mentale. Afin d’établir les déterminants de la santé men- tale spécifiques aux immigrants, nous avons aussi estimé notre modèle uniquement pour ces derniers, en ajoutant la langue parlée à la maison, le temps passé au Canada depuis l’immigration et le pays de naissance, et nous n’avons observé aucun effet statistiquement significatif lié à ces variables.

Discussion et conclusion

Nos résultats ont mis en évidence deux faits importants.

Premièrement, les travailleurs immigrants sont moins représentés dans les emplois de qualité élevée, malgré un niveau de scolarité plus élevé ; ce désavantage se fait surtout ressentir sur les plans de la surqualification, du revenu et de la syndicalisation. Deuxièmement, nos résul- tats suggèrent certaines différences entre les déterminants de la santé mentale des immigrants et ceux des natifs ; notamment, nous avons observé que la qualité de l’emploi est un levier important de la santé mentale des travailleurs immigrants au Québec. Ce constat place les politiques d’intégration des immigrants sur le marché du travail au premier plan. En effet, cela suggère que meilleur sera l’accès des immigrants aux emplois de qualité, moins ces derniers seront à risque de développer des problèmes de santé mentale. Le fait que l’on sélectionne des immigrants hautement qualifiés peut envoyer le signal que ceux-ci pourront trouver des emplois correspondant à leurs com- pétences en arrivant au pays, ce qui peut augmenter leurs attentes ; une fois que ces immigrants sont arrivés au pays, il se peut aussi que l’écart entre les attentes qu’ils avaient et la réalité soit une source de détresse psychologique.

Par ailleurs, la présence d’une relation entre la qua- lité de l’emploi et la santé mentale chez les immigrants a plusieurs répercussions. D’abord, que l’on analyse ou non les causes de l’accès restreint des immigrants à des emplois de qualité, ce que l’on sait, c’est que cela a des conséquences sur la santé mentale de ces derniers ; améliorer cet accès est donc susceptible de favoriser leur santé mentale, et vice versa. De plus, les coûts reliés aux problèmes de santé mentale des travailleurs sont élevés et ne cessent de s’accroître ; puisqu’un pourcentage croissant de travailleurs est issu de l’immigration, il devient très pertinent de s’intéresser aux conditions de travail qui nuisent à la santé mentale des immigrants ou, au contraire, qui l’améliorent. Enfin, le fait que la qualité de l’emploi ressort comme un déterminant important de la santé mentale des immigrants laisse croire que favoriser la créa- tion d’emplois de qualité pourrait devenir une stratégie d’intervention publique pour réduire les coûts liés aux problèmes de santé mentale au travail. D’ailleurs, chez les natifs, l’environnement organisationnel est reconnu comme un déterminant important de la détresse psycho- logique des travailleurs, mais la qualité de l’emploi tend également à réduire le risque de vivre un niveau élevé de détresse psychologique.

Globalement, une politique visant la création d’emplois de qualité, comme la Stratégie européenne pour l’emploi, pourrait accroître le nombre de ces emplois. Dans le Rapport de la Mission pour la flexicurité (Conseil de l’Union européenne 2008, p. 7), on indique que : « la flexicurité [l’un des principes directeurs de la Stratégie] doit contri- buer à améliorer la qualité des emplois et les possibilités pour tous de se maintenir dans de bonnes conditions sur le marché du travail et d’y progresser ». L’une des pistes d’action proposée est de concevoir et de mettre en place des pratiques innovantes dans les milieux de travail qui contribueraient à la qualité des emplois et à l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail.

Le modèle finlandais de flexicurité est notamment cité en exemple, parce qu’il met l’accent sur l’importance de l’environnement de travail, du développement des com- pétences, des pratiques de conciliation travail-famille et des politiques de lutte contre la discrimination en emploi pour favoriser l’accès aux emplois de qualité pour tous.

Les Espagnols, pour leur part, ont mis en place, dans les entreprises de plus de 250 employés, des « plans pour l’égalité » visant à améliorer la qualité des emplois occu- pés par les femmes, en permettant des horaires flexibles en fonction des responsabilités familiales.

Ces plans qui visent à favoriser l’égalité pourraient très bien être adaptés à la main-d’œuvre immigrante au Québec ; des mesures obligeant les grandes entreprises à se doter d’un bassin d’employés qui reflète la diversité de la population active constituent donc une option à envisager (il existe d’ailleurs déjà une politique d’accès à l’égalité dans le secteur public). Des politiques de lutte contre la

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discrimination à l’embauche et en emploi ainsi que des programmes de reconnaissance des compétences acquises à l’étranger pourraient aussi améliorer les chances des immigrants d’obtenir un emploi de qualité. L’Organisation internationale du travail (OIT) souligne d’ailleurs que les pays qui ont le plus investi dans la qualité d’emploi depuis les années 2000 sont ceux qui, en plus d’avoir réduit les risques que les travailleurs vivent des problèmes de santé mentale, ont enregistré la croissance économique la plus forte (OIT 2014). Ainsi, favoriser la création d’emplois de qualité induit aussi la croissance économique, ce qui rapporte à toute la population.

En conclusion, nous pouvons dire que les résultats de cette étude contribuent à l’avancement des connais- sances en ce qui a trait aux inégalités de santé mentale entre différents groupes de travailleurs au Québec, et plus particulièrement entre les immigrants et les natifs.

Déjà, certains chercheurs ont soulevé l’importance de la situation sur le marché du travail pour les immigrants.

Par exemple, CIC (2012) a indiqué que la situation sur le marché du travail, la situation financière et le statut d’emploi sont parmi les principales sources de stress chez les immigrants. Nos résultats viennent appuyer ce constat en montrant que le fait d’occuper un emploi de faible qualité augmente beaucoup le risque pour les immi- grants de vivre un niveau élevé de détresse psychologique.

Les moins bonnes conditions d’emploi des immigrants ont donc des répercussions sur la santé mentale de ces travailleurs. Cela met à l’avant-scène l’importance de favoriser un accès équitable aux emplois de qualité pour les immigrants.

Notes

1 Les auteurs aimeraient remercier l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) de leur avoir donné accès aux données de cette enquête. Il est possible de consulter ces données, avec une autorisation, au Centre d’accès aux données de recher- che de l’ISQ (CADRISQ).

2 On évalue la surqualification en comparant le plus haut diplôme d’un travailleur avec celui qui est normalement requis par son poste selon la classification nationale des professions de 2006.

3 Cela signifie travailler le soir, la nuit ou la fin de semaine.

4 Les contraintes physiques considérées dans l’enquête sont : 1) travailler les mains au-dessus des épaules ; 2) travailler le dos penché, de côté ou avec torsion ; 3) faire des gestes répétitifs avec les mains ou les bras ; 4) effectuer des gestes de précision ; 5) fournir des efforts en utilisant des outils, des machines ou de l’équipement ; 6) manier sans aide des charges lourdes ; 7) subir des vibrations provenant d’un outil à main ; 8) subir des vibrations provenant de grosses machines ou du sol ; et 9) conduire un véhicule.

5 Pour obtenir ces chiffres, il suffit d’en faire la demande en communiquant avec les auteurs.

6 Pour obtenir les résultats de ces analyses, il suffit d’en faire la demande en communiquant avec les auteurs.

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