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Panorama bureaux Ile-de-France

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

Ile-de-France

On Point

I

2ème trimestre 2014

(2)

L’année des

méga transactions !

Les grandes transactions ne passent pas inaperçues sur le marché francilien depuis le début de l’année, et 2014 devrait performer grâce à ces cessions d’envergure. En effet, près de 8,2 milliards d’euros ont été engagés en Ile-de- France sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 85% par rapport au 1er semestre 2013. Près de 80% des volumes investis concernent des transactions de plus de 100 millions d’euros, qui sont déjà au nombre de 19 contre 11 à la même période l’an dernier.

Inédit depuis 2006, ce ne sont pas moins de quatre transactions de plus de 500 millions qui ont été signées depuis le début d’année, avec les ventes du portefeuille RISANAMENTO, et de l’emblématique « Cœur Défense » (pour plus d’1 milliard d’euros chacune), du centre commercial « Beaugrenelle » (700 millions d’euros), et enfin du « Campus SFR » (680 millions d’euros).

Si les bureaux se sont taillé la part du lion sur ces gros volumes, le commerce n’est pas en reste puisqu’il compte pour plus d’1 milliard d’euros en deux cessions dont celle de « Beaugrenelle ». La seconde est celle de CARMILA (foncière détenue à 42% par CARREFOUR) qui a racheté 126 galeries commerciales en Europe appartenant à KLEPIERRE pour près de 2 milliards d’euros. La partie Ile-de-France a été estimée à 400 millions d’euros sur les 1,4 milliard d’euros d’actifs français.

Le fait

marquant

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Les marchés poursuivent sur leur lancée

La reprise se consolide au 2ème trimestre pour le marché locatif, en dépit de vents économiques contraires. Les investissements atteignent un niveau record depuis la crise, ce qui augure d’une bonne année 2014.

Le cap du million est franchi !

L’inversion de la courbe de la demande, que nous avions détectée le trimestre dernier, est bel et bien confirmée. Le marché locatif reprend des couleurs après une année 2013 à oublier. Plus d’1,1 million de mètres carrés ont été consommés à mi-année, grâce à un 2ème trimestre particulièrement performant. Le marché locatif progresse donc de 24% en un an (~ 200 000 m² de plus). Le moteur de cette croissance : les grandes transactions.

En effet, la demande locative des grandes entreprises a été particulièrement dynamique. Ce segment de marché a enregistré une trentaine de transactions pour 500 000 m², autrement dit 45% de la demande placée du semestre. Si le nombre de transactions en tant que tel progresse légèrement, les surfaces prises à bail sont, elles, bien supérieures. Pas moins de cinq signatures de plus de 30 000 m² ont été recensées, dont celles de KPMG (La Défense), L’Oréal (Levallois) et Solocal (Boulogne) pour le seul 2ème trimestre.

Le Croissant Ouest demeure un des secteurs de prédilection d’implantation de ces entreprises comme en témoignent ces prises à bail. La Défense renoue enfin avec la croissance. La demande placée des six premiers mois de l’année égale déjà la performance de l’année 2013 entière (~ 100 000 m²). Notons également que le Quartier Central des Affaires enregistre de belles performances au 1er semestre (+ 33%).

Qui sont les grandes sociétés qui ont fait le choix de déménager ?

Il s’agit d’un panorama d’entreprises très diverses avec dans le trio de tête les prestataires informatiques, les sociétés de conseil et les assurances. Le secteur public a également contribué aux bonnes performances du marché avec par exemple la précommercialisation du « Garance » dans le 20ème arrondissement de Paris, par le Ministère de l’Intérieur.

1er sem 1er sem 2014

2013

29 +5 34

Sources : JLL/ImmoStat Sources : JLL/ImmoStat En millions de m²

Nombre de grandes transactions

> 5 000 m2

Evolution de la demande placée sur 12 mois glissants

En direct du marché

1,80 1,90 2,00 2,10 2,20 2,30 2,40 2,50

1T 2013 2T 2013 3T 2013 4T 2013 1T 2014 2T 2014

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Quels types de bureaux ont-elles choisi ?

La prime aux bureaux neufs est toujours prégnante. Une transaction sur 2 porte sur des immeubles de dernière génération, en très grande majorité des immeubles en cours de développement. La qualité de l’emplacement, l’environnement extérieur et intérieur sont essentiels pour le recrutement et la rétention des talents. Par ailleurs, les conditions locatives attractives offertes sur certains secteurs, bien pourvus en offre neuve de grande taille, séduisent les entreprises qui ont des velléités de regrouper leurs effectifs sur un même site.

Les loyers « prime » se positionnent toujours dans la fourchette basse des valeurs. Dans le Quartier Central des Affaires, il se maintient à 735 €, les transactions les plus chères ne dépassant pas 750 € depuis un an. A La Défense, le scénario n’est pas le même. Le loyer « prime » plonge à 505 €. « Comme nous l’avions évoqué le trimestre dernier, nous pensons que La Défense a atteint aujourd’hui son point bas en termes de valeurs locatives. Les premières signatures d’envergure sur des immeubles neufs, récemment livrés, vont probablement donner une nouvelle impulsion à ce marché, même si pour l’heure, La Défense se cherche encore en termes de loyers », souligne Jacques Bagge, Directeur du département Agence de JLL.

Côté offre, c’est le calme plat. L’offre immédiate se maintient toujours autour de 3,9 millions de mètres carrés, soit 7,5% du parc tertiaire francilien. La part des immeubles neufs disponibles reste stable à 20%. En effet, la majorité des grandes signatures recensées au 1er semestre sont des précommercialisations, qui ne viennent pas impacter le stock de bureaux existants. On pourra retenir, que si l’offre demeure limitée dans Paris (5% de taux de vacance), les disponibilités dans le Croissant Ouest se maintiennent autour du million de mètres carrés. La Défense amorce par contre une décrue de son offre. Le taux de vacance passe tout juste sous le seuil des 12%.

2ème trim 2013

760

2ème trim 2014

735 645

Loyer prime facial - Quartier Central des Affaires (€/m2/an)

Taux de vacance du 2ème trimestre 2014

Moyen Grade A Prime

Sources : JLL / ORIE

Source : JLL

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Promesses tenues en investissement

Le volume investi au 1er semestre 2014 atteint un niveau inédit depuis le pic de 2006 et 2007. Comme nous l’avions annoncé, le marché de l’investissement francilien continue sur sa lancée au 2ème trimestre avec plus de 5 milliards d’euros investis, une performance jamais vue jusqu’ici. Au cumulé, ce sont près de 8,2 milliards d’euros engagés sur les six premiers mois de l’année, soit une hausse de 85% en un an.

Les grandes transactions ont de nouveau très largement contribué à ces bons chiffres puisque deux grandes cessions ont été comptabilisées au 2ème trimestre (portefeuille Risanamento vendu à Olayan Arabian Packaging Company et Chelsfield pour 1,1 milliard d’euros, et « Beaugrenelle » cédé à un consortium d’investisseurs français Apsys, le Groupe Madar et la Financière Saint-James pour 700 millions d’euros). Si l’on exclut ces transactions à caractère exceptionnel, le marché est tout de même en croissance de 14% par rapport au 1er semestre 2013 et atteint 5 milliards d’euros, soit un niveau d’activité équivalent à 2012.

Les investisseurs français restent très présents sur les transactions de plus de 100 millions d’euros, et sont à l’origine de 8 des 12 transactions du 2ème trimestre. Quant aux internationaux, ils font un retour gagnant et représentent au global 54%

des montants investis sur les gros volumes du semestre. En effet, la plus grande transaction du trimestre reste aux mains d’acquéreurs étrangers (Olayan). Si l’appétit des investisseurs se vérifie toujours pour le prime – notamment avec la cession du 49-51 avenue George V à un investisseur « core » américain (Prudential) – il est réel également pour d’autres types d’actifs alors que l’offre reste insuffisante pour les opportunistes anglo-saxons.

Quant au marché des VEFA, après un 1er trimestre en demi-teinte avec une seule transaction, le 2ème trimestre n’a enregistré aucune opération de VEFA spéculative, seules deux opérations précommercialisées ont été finalisées (« Campus SFR » et les tours 1 et 3 de l’opération « CityLights »).

Si les bureaux restent le terrain de chasse favori des investisseurs, l’actif commerce atteint près de 16% des volumes investis. Cette bonne performance est due à la vente de « Beaugrenelle » et du portefeuille Carrefour pour 400 millions d’euros. Quant à la logistique, une transaction d’envergure a été comptabilisée au 2ème trimestre, la cession du portefeuille « Loren » de Foncière des Régions à Logicor estimée à 285 millions d’euros. Logicor est la structure d’asset management du groupe Blackstone qui cherche à prendre une place prépondérante sur la logistique en Europe.

Du côté des taux de rendement prime, le QCA reste stable dans une fourchette de 4,00 à 4,50%. A La Défense, on observe une légère compression de ce taux qui se situe dorénavant entre 5,50 et 6,00%. Si les taux prime sont proches de leur plus bas historique, le niveau du rendement des OAT historiquement bas, autour d’1,60%, permet de maintenir une prime de risque attractive de l’ordre de 230 points de base.

> 100 M€

19

Transactions

Transactions investissement

Sources : JLL/ImmoStat

Sources : JLL/ImmoStat

Type d’actifs

Locaux d’activités Bureaux

Commerces 6 358 M€

166 M€

1 329 M€

302 M€ Entrepôts

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Perspectives

D’après la dernière note de conjoncture de l’Insee, « la croissance revient mais ne décolle pas ». En effet, la reprise peine à prendre forme en France. Avec +0,7% en 2014, les perspectives de croissance sont modérées mais devraient être plus marquées à partir de 2015, à +1,4%.

Pour l’heure, les indicateurs de conjoncture économique ont tendance à flancher.

Le taux de chômage atteint 10%, la consommation ne décolle pas, et le commerce extérieur est pénalisé par un euro fort. Relative bonne nouvelle, le taux de marges des entreprises se redresse, autour des 30%, mais reste bas. L’économie tricolore n’est toujours pas entrée dans le train de la reprise.

Face à la contraction persistante du crédit privé et au manque de compétitivité de l’union monétaire, la BCE a accru son soutien monétaire à l’économie, avec la baisse de ses taux d’intérêts, proches de zéro pendant deux ans. Elle propose de fournir des liquidités aux banques afin d’accroître leurs prêts aux PME et aux ménages (hors immobilier), et se déclare prête à investir dans des véhicules de titrisation de prêts aux entreprises, ce qui devrait concourir à fluidifier le marché.

Marché locatif

Sur le front de l’immobilier, et dans ce contexte, il ne faut pas s’attendre à un boom de l’activité locative au second semestre. Pour autant, la promesse d’une meilleure année 2014 semble tenue. La tendance observée devrait se poursuivre pour franchir la barre des 2 millions de mètres carrés cette année.

Au niveau des valeurs locatives, il est encore difficile de dire quand aura lieu exactement le rebond et de quelle ampleur il sera.

Pour l’offre, en l’absence d’une reprise franche, les entreprises resteront dans une stratégie de rationalisation, plutôt que de croissance. Ainsi l’offre ne devrait pas baisser de manière significative à court terme.

Marché de l’investissement

Compte tenu des produits actuellement sur le marché, et des produits qui pourraient être arbitrés au cours de l’année, le second semestre devrait revenir à un niveau habituel en terme de montants investis.

Les contraintes d’effectifs chez les investisseurs (vendeurs et acquéreurs) impactent le rythme de sortie des opérations et freinent quelque peu le marché. Ainsi « le délai de signature des transactions est allongé systématiquement de 1 à 2 mois sur toutes les transactions » souligne Stephan von Barczy, directeur du département Investissements chez JLL, et ajoute « nous travaillons d’ores et déjà sur des produits à vendre pour l’année prochaine ».

En conséquence de quoi, nous anticipons que le volume d’investissement à la fin de l’année se situera dans une fourchette de 12 à 14 milliards d’euros.

(7)
(8)

Depuis 12 mois le taux de rendement « prime » parisien a subi une compression d’environ 50 points de base, passant de 4,50-5,00% à 4,00-4,50%, alors qu’on parle actuellement de transactions à des taux encore inférieurs. A ce niveau, les taux se rapprochent de leur point bas historique de 2006-2007, période qui avait précédé la crise des sub-prime. Dans un contexte économique déprimé et un marché locatif difficile, la question de la soutenabilité de ces taux ou l’existence d’une « bulle immobilière » peut être légitimement posée.

Une bulle immobilière se caractérise par une hausse rapide des prix sans rapport avec les fondamentaux de la valeur des actifs. La formation d’une bulle est souvent la conjonction de plusieurs facteurs : des anticipations exagérément optimistes, l’intention d’une durée de détention courte, avec spéculation sur des plus-values rapides, etc. L’autre caractéristique de la bulle est, qu’après avoir enflé, elle éclate (krach) ou elle se dégonfle, entraînant une baisse des prix, plus ou moins brutale, et sur une durée plus ou moins longue.

Alors bulle ou pas en 2014 ?

Pour y répondre, tenons-nous-en aux faits de 2007 et de 2014 :

• Pas d’inversion de la prime de risque entre les taux immobiliers et l’OAT française en 2014, au contraire. Historiquement, l’immobilier a toujours offert une prime de risque sur l’OAT à 10 ans (150-250 points pour la référence prime).

En 2006-2007, le marché de l’investissement a dérogé à cette règle historique avec une prime « négative » pour les actifs prime parisiens dont le rendement était inférieur à celui des OAT. Depuis lors l’écart a été restauré et la décrue des taux de l’OAT française à un niveau très bas maintient une confortable prime de risque pour les investisseurs autour des 200 points de base aujourd’hui. Les décisions récentes de la BCE ne devraient pas inverser cette tendance à court terme.

Bloc-notes

Y a-t-il une « bulle immobilière » sur le marché parisien ?

204

-111

217 239

-150 -100 -50 0 50 100 150 200 250 300

2T 2005 2T 2006 2T 2007 2T 2008 2T 2009 2T 2010 2T 2011 2T 2012 2T 2013 2T2014

Pts de base

Prime de risque des taux prime immobiliers sur OAT 10 ans

Source : JLL

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• Pas de spéculation autour des financements. Alors qu’en 2006-2007 l’abondance de la dette et l’ingénierie financière sophistiquée (CMBS) avaient contribué à la surchauffe du marché, les investisseurs ont aujourd’hui un recours limité au levier financier. Ces deux dernières années, 80% des investissements réalisés en Ile-de-France sur des actifs de plus de 30 millions d’Euros, n’ont pas fait l’objet d’un financement et les niveaux de LTV restent raisonnables (63% en 2013 en moyenne). Si les capacités de financements disponibles sur les marchés peuvent être perçues comme très importantes, un grand nombre d’investisseurs (fonds souverains, compagnies d’assurances) investissent presque exclusivement en fonds propres, ce qui apporte une plus grande stabilité au marché. Rappelons également que les marchés immobiliers n’absorbent qu’une petite fraction des liquidités disponibles sur les marchés, et que le volume d’investissement annuel du marché français ne correspond même pas à une semaine d’activité de de la bourse de Paris.

• Les investisseurs restent sélectifs. Contrairement à 2006-2007 avec son abondance de capitaux et de dette, la situation actuelle n’a pas (encore) attiré d’investisseurs inexpérimentés sur le marché immobilier français. Les investisseurs actifs sur le marché parisien sont expérimentés et demeurent très sélectifs, avec des processus internes rigoureux et peu enclins à des excès, que ce soit dans le choix des actifs ou dans leur prix. Ceci est également illustré par le fait que « tout ne se vend pas », et que certains marketings restent infructueux, que ce soit en raison des caractéristiques de l’actif proposé, de son emplacement ou du prix attendu par le vendeur. La segmentation du marché reste réelle.

• Le point de départ et les anticipations ne sont pas les mêmes, tant sur l’économie que le marché locatif. Les éléments micro et macro-économiques utilisés par les investisseurs pour leurs cash-flows ne sont pas ceux de 2006- 2007. En effet, en termes macro-économiques on retiendra qu’en 2006-2007 la croissance annuelle du PIB approchait des 2,5%, alors qu’aujourd’hui ce même PIB français peine à dépasser significativement la croissance 0. En termes immobiliers on retiendra également que si le loyer prime de bureaux est d’environ 735 €/m² aujourd’hui, il était de 860 €/m² en 2007, avec des anticipations utilisées à l’époque dans les cash-flows jusqu’à 1 000 €/m².

Ainsi le panorama global de 2014 est différent de celui de 2006-2007. Le niveau des prix et notamment des valeurs vénales reste aujourd’hui à un niveau moindre de celui d’avant la crise. Toutefois, une donnée structurelle est commune aux deux époques : l’appétit des investisseurs qui reste fort, et la demande qui demeure supérieure à l’offre sur quasiment tous les segments. Dans ce contexte il est intéressant de noter que des investisseurs qui étaient « nets vendeurs » en 2007 et à la recherche de plus-values, se positionnent aujourd’hui comme acheteurs à la recherche de cash- flows dans le cadre de stratégies de détention plus longues (les assurances vie par exemple).

En conclusion, et sans nier le caractère cyclique des marchés financiers et immobiliers, ce dernier ne recèle pas aujourd’hui, selon nous, les mêmes facteurs de risque de retournement qu’en 2007, et nous paraît plutôt offrir des opportunités de croissance aux investisseurs.

« Les investisseurs sont expérimentés et sélectifs, tout ne se vend pas. »

« Le marché actuel ne recèle pas les mêmes facteurs de risque

qu’en 2007. »

(10)

Dans le classement 2014 de la transparence des marchés immobiliers (Global Real- Estate Transparency Index), la France progresse de 2 places par rapport au précédent opus de 2012 et atteint le 5ème rang mondial sur un total de 102 pays.

Considéré comme « hautement transparent » le marché français est le 1er d’Europe continentale devant les Pays-bas (7ème) et l’Irlande (9ème) alors que l’Allemagne n’atteint que le 12ème rang mondial. On retiendra également que la France est le 1er pays non anglo-saxon du classement.

Bien que faisant partie des leaders depuis plusieurs années (la France intègre le top 10 des marchés les plus transparents en 2006), le 5e rang constitue le meilleur niveau jamais atteint à ce jour par le marché français. Sur l’ensemble des 5 catégories analysées, la France se distingue tout particulièrement sur la partie « Processus de transaction », qui analyse les pratiques de marché, où elle talonne de près les deux n°1 ex-aequo et où elle devance l’Angleterre. En matière de développement durable le marché français se trouve également de nouveau sur le podium avec l’Australie et l’Angleterre.

La progression de la France au classement 2014 est à mettre notamment au crédit d’évolutions technologiques comme l’open-data qui ont renforcé la transparence en termes de connaissance des fondamentaux du marché. On pourra citer par exemple la démarche de l’Etat de rendre disponibles certaines informations issues des fichiers de taxes foncières et l’apparition de plateformes de « crowdsourcing » mettant à disposition du public des bases de données bâties sur le modèle collaboratif.

Sur les 15 dernières années, la France est passé d’un statut de marché transparent à hautement transparent grâce à l’amélioration générale de ses scores. Si certains ont très notablement progressé depuis 15 ans, comme la disponibilité de données sur les marchés, notamment grâce à des initiatives comme Immostat, d’autres ont peu évolué. Ainsi, la transparence sur les financements reste faible en France en raison de l’absence de données fiables et accessibles en matière de dette : volume des émissions, conditions des financements, maturités etc. On retiendra également que, bien que sur le podium, la France perd la 1ère place sur le volet « Processus de transaction » en raison de l’instabilité fiscale qui touche particulièrement l’immobilier. Il reste ainsi quelques axes de progression pour le marché français pour les prochaines années afin d’atteindre les 3 premières marches du podium.

La notion de transparence est clé dans la compétition que se livrent les principales places d’investissement dans le monde. Elle conditionne en grande partie l’attractivité d’un marché et sa capacité à capter des capitaux internationaux dont les volumes vont croissant. Ainsi, si sur les 136 milliards de dollars investis en immobilier au 1er trimestre 2014 dans le monde, 51 milliards ont été dédiés à l’Europe contre « seulement » 23 milliards pour l’Asie, la transparence des marchés européens y a certainement contribué.

La 8ème édition du Global Real-Estate Transparency Index, qui existe depuis 15 ans, mesure le niveau de transparence des marchés dans 102 pays. L’indice est divisé en 5 catégories : mesure de la performance des marchés immobiliers (indices publics, méthodes d’évaluation), l’accès aux données de marché (bases de données publiques, durées des historiques, couverture géographique et par produit), la gouvernance des sociétés cotées, la législation (urbanisme, droit des contrats, fiscalité) et les processus de transaction (qualité de l’information, processus de vente). L’ensemble de ces élément est analysé au travers de 115 questions.

La transparence progresse en France

Pays hautement

transparents Evolution

Grande-Bretagne + 1 place Etats-Unis - 1 place

Australie Stable

Nouvelle Zélande + 1 place

France + 2 places

Canada Stable

Pays-bas - 3 places

Irlande + 7 places

Finlande - 1 place

« La France, marché le plus transparent

d’Europe continentale. »

(11)

Opaque Transparent

Highly Transparent Semi-Transparent Low Transparency

Carte du monde des marchés les plus transparents, Index 2014 Global Real Estate Transparency Index

Score composite 5 sous-indices

13 thémes sur la transparence Mesure

de la performance

• Indices de performance immobilière

• Indices de performance des véhicules cotés

• Indices de performance des véhicules non cotés

• Évaluations

• Données de marché

• Bureaux

• Commerces

• Industriel

• Hôtels

• Résidentiel

• Communication financière

• Gouvernance des entreprises

• Fiscalité, urbanisme, conformité des immeubles, sécurité des contrats

• Enregistrement des titres

• Droit de préemption

• Régulation des financement

• Informations préalables, processus d’offre, régulation de la profession

• Services aux utilisateurs Fondamentaux

du marché Gouvernance des

sociétés Juridique

et règlementaire Processus de transaction

(12)

En Ile-de-France, le nombre de bureaux certifiés HQE continue de progresser sur un rythme assez soutenu : +25% entre 2012 et 2013. Ils représentent près de 9 millions de m² en 2013 (~ 430 immeubles). Il s’agit essentiellement de bâtiments de grand gabarit (> 5 000 m²), localisés pour moitié en 1ère périphérie parisienne, et pris à bail par de grandes entreprises. En effet, en moyenne depuis 2008, 2 m² sur 3 loués par ces grandes sociétés portent sur des bureaux certifiés HQE.

Ce résultat s’explique en partie par le fait que ces prises à bail ont souvent porté sur des immeubles neufs, parfois à construire, qui intègrent la certification dès la phase de construction du bâtiment.

Par ailleurs, pour ces grandes sociétés, les bureaux « verts » s’inscrivent biean souvent dans la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Cet engagement est d’autant plus fréquent que la taille des sociétés est importante.

L’édition 2013 de l’étude menée par United Nations Global Compact et Accenture, auprès de PDG de grandes entreprises, révèle que 93% des dirigeants estiment que « le développement durable est le facteur clé du succès de leur activité ».

Un tel consensus ne laisse pas de doute sur le fait que le développement durable est vu aujourd’hui comme un sujet central et crucial dans les entreprises, et ce au plus haut niveau.

Et pourtant, si cette problématique est depuis longtemps prise en compte par les industries qui ont de forts impacts environnementaux et sociaux, la prise en compte systématique et opérationnelle de cet enjeu est relativement plus récente en ce qui concerne l’immobilier d’entreprise. La question est donc de comprendre pourquoi y a-t-il une déconnexion entre les convictions des « tops managers » et la pratique opérationnelle dans l’immobilier ?

Immobilier durable :

entre stratégie et performance

3,97

8,80

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9

2009 2010 2011 2012 2013

Millions de m²

x2

Evolution du parc de bureaux certifiés HQE

Sources : JLL/Certivea

(13)

Si le sentiment commun est que les bonnes performances liées au développement durable devraient générer un retour sur investissement positif, cette évidence reste encore difficile à quantifier aujourd’hui, et par conséquent à défendre en interne. Du point de vue des investisseurs, le développement durable demeure un coût immobilier certain et immédiat dont les bénéfices sont aléatoires et se mesurent sur du long terme. Qui plus est, aujourd’hui, aucune évidence de marché ne ressort clairement en termes de surperformance.

Du point de vue des entreprises, en dehors des économies réelles qu’elles peuvent réaliser sur les charges d’exploitation, tous les bénéfices ne sont pas tangibles, comme ce qui a trait à la valeur de la marque, l’image de la société, ou encore le bien-être des salariés. Des initiatives privées, propres à certaines entreprises, ont tenté de mesurer, par exemple, ce « retour sur investissement social

» (SROI), mais ces mesures individuelles sont difficilement exploitables pour justifier un investissement immobilier.

En conclusion, le secteur immobilier est toujours à un stade où le développement durable reste un coût plutôt qu’une source de bénéfices et d’opportunités.

Pourtant, si le flou subsiste encore quant à la mesure de la performance du développement durable, il est important de noter qu’il y a une vraie volonté de faire des deux parties. Aujourd’hui, tous les nouveaux développements immobiliers intègrent a minima une certification environnementale, voire parfois plusieurs, des annexes environnementales sont ajoutées aux baux, et le parc immobilier « vert » en Ile-de-France poursuit son essor.

Enfin, au-delà, l’investissement dans le développement durable est un investissement d’avenir, une assurance contre la perte de valeur immobilière.

Dans le futur, un immeuble non « vert » risque d’être moins liquide aussi bien auprès des entreprises de premier plan, dans le cadre de leur politique de RSE, que des investisseurs qui anticiperont des coûts supplémentaires en matière de rénovation.

Sources : Certivéa et J. Hirigoyen - « Sustainability: What is it worth? », JLL Global Sustainability Perspective

« L’investissement dans

le développement durable

est un investissement

d’avenir, une assurance

contre la perte de valeur

immobilière. »

(14)

Au 1er trimestre 2014, l’ICC renverse la tendance après 3 trimestres consécutifs de baisse et progresse de 0,12% sur 1 an. Il atteint 1 648 points, son niveau le plus haut depuis le 3ème trimestre 2012. Comme pressenti le trimestre précédent, la tendance s’est inversée en début d’année mais dans l’immédiat l’ICC ne devrait pas acter d’augmentation significative en raison d’une croissance économique et d’une inflation faibles.

En parallèle, l’ILAT a également été publié et voit son rythme de croissance annuelle continuer à ralentir avec une progression de 0,27% sur 1 an. L’indice s’établit à 107,38 au 1er trimestre 2014.

Enfin, pour les baux de commerces, l’ILC du 1er trimestre 2014 s’établit à 108,50 soit une quasi-stabilité, puisque l’indice décroît de 0,03% sur 1 an. Sur les 12 derniers mois l’indice des loyers de commerces est resté dans une zone comprise entre 108,46 et 108,50 points.

L’Indice du Coût de la Construction repasse en zone de croissance au 1

er

trimestre 2014

Comparaison de l’évolution de l’ICC, l’ILAT et l’ILC

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

3T 2009 4T 2009 1T 2010 2T 2010 3T 2010 4T 2010 1T 2011 2T 2011 3T 2011 4T 2011 1T 2012 2T 2012 3T 2012 4T 2012 1T 2013 2T 2013 3T 2013 4T 2013 1T 2014

Hausse annuelle ICC Hausse annuelle ILAT Hausse annuelle ILC Source : INSEE

(15)

Virginie Houzé

Directeur Etudes & Recherche Etudes & Recherche - Paris T : +33 1 40 55 15 94 virginie.houze@eu.jll.com

Sophie Rozen Responsable Etudes Etudes & Recherche - Paris T : +33 1 40 55 85 15 sophie.rozen@eu.jll.com

Manuela Moura Consultante

Etudes & Recherche - Paris T : +33 1 40 55 85 73 manuela.moura@eu.jll.com

(16)

Paris

40-42, rue La Boétie 75008 Paris

T : +33 1 40 55 15 15 F : +33 1 46 22 28 28

La Défense

Immeuble Le Berkeley

19-29, rue du Capitaine Guynemer 92903 La Défense

T : +33 1 40 55 15 15 F : +33 1 49 00 32 59

Le Plessis-Robinson

Centre d’affaires la Boursidière RN 186 BP 171

92357 Le Plessis-Robinson T : +33 1 40 55 15 15 F : +33 1 46 01 06 37 Saint-Denis

3, rue Jesse Owens 93210 Saint-Denis T : +33 1 40 55 15 15 F : +33 1 48 22 52 83

Lyon55, avenue Foch 69006 Lyon

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