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L'Observatoire Economique de la Forêt et du Bois du Laboratoire d'Economie Forestière : positionnement et stratégie du LEF en matière d'information sur le secteur forêt bois

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https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01189517

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L’Observatoire Economique de la Forêt et du Bois du Laboratoire d’Economie Forestière : positionnement et stratégie du LEF en matière d’information sur le secteur

forêt bois

Claire Montagné-Huck, Alexandra Niedzwiedz

To cite this version:

Claire Montagné-Huck, Alexandra Niedzwiedz. L’Observatoire Economique de la Forêt et du Bois du

Laboratoire d’Economie Forestière : positionnement et stratégie du LEF en matière d’information sur

le secteur forêt bois. 21 p., 2009, Documents de Travail. INRA Laboratoire d’Economie Forestière

(LEF), 2009-01. �hal-01189517�

(2)

L L aboratoire d’ E E conomie F F orestière

Document de travail Hors-série technique

n° 2009-01

LEF – AgroParisTech/INRA – 14, rue Girardet – CS 4216 – F-54042 Nancy cedex

L’Observatoire Economique de la Forêt et du Bois du Laboratoire d’Economie Forestière:

Positionnement et stratégie du LEF en matière d’information sur le secteur forêt bois

Claire MONTAGNÉ Alexandra NIEDZWIEDZ

Juin 2009

(3)

L’Observatoire Economique de la Forêt et du Bois du Laboratoire d’Economie Forestière :

Positionnement et stratégie du LEF en matière d’information sur le secteur forêt bois

Claire MONTAGNÉ

1,2

Alexandra NIEDZWIEDZ

2,1

Juin 2009

Document de travail du LEF Hors-série technique n°2009-01

Résumé

Les associations interprofessionnelles et les agences gouvernementales françaises publient chaque année un volume considérable de statistiques sur la forêt ainsi que sur la fabrication et la distribution des produits forestiers. Pour suivre l’évolution globale de la filière bois de la forêt jusqu’aux marchés et industries qui lui sont associées il est donc nécessaire de collecter et d’agréger des informations provenant de sources multiples et dispersées.

Pour les besoins de ses activités de recherche, d’enseignement et d’expertise, le Laboratoire d’Economie Forestière a ainsi constitué un « observatoire économique de la filière forêt bois » dont les missions sont de collecter, rassembler, analyser et diffuser l’information sur la forêt et la filière ainsi que d’apporter appui et conseil aux membres du laboratoire et aux partenaires associés ponctuellement ou non.

Mots clés : Observatoire du LEF, information économique sur la forêt, bases de données, outils de synthèse

1 INRA, UMR 356 Économie Forestière, F-54000 Nancy, France Email claire.montagne@nancy-engref.inra.fr

2 Agroparistech, Engref, Laboratoire d’économie forestière, F-54000 Nancy, France Email niedzwiedz@nancy-engref.inra.fr

(4)

Les Cahiers du LEF Hors-Série Technique

Préambule

Depuis 2006, les cahiers du LEF présentent les premiers résultats de travaux de recherche des scientifiques du laboratoire

*

. Ces cahiers sont mis en ligne et présentés lors de séminaires et/ou de colloques avant soumission pour publication.

Les numéros spéciaux « hors série technique des cahiers du LEF » ont pour mission de diffuser et pérenniser des travaux plus techniques du laboratoire : il s’agit de présenter des résultats d'exploitations statistiques, de travaux informatiques ou de revues de littérature. Le rythme de parution de ces numéros spéciaux devrait être de un à deux par an.

Ce premier numéro des « hors-série techniques des cahiers du LEF » présente les missions, les compétences et la stratégie de l’observatoire économique de la filière forêt bois du LEF en lien avec la stratégie et les perspectives de l’ensemble du laboratoire. Les numéros suivants auront vocation à présenter des travaux techniques ou méthodologiques plus ciblés et réalisés soit directement à partir des données de l’observatoire, soit par les membres de l’observatoire ou des autres services d’appui à la recherche du LEF.

* Ces documents de travail sont référencés sur RePEC (http://ideas.repec.org/s/lef/wpaper.html) et également disponibles en téléchargement sur le site Internet du LEF à l’URL : http://www.nancy.inra.fr/lef/cahiers_du_lef

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I. Introduction

L’importance des problèmes ayant trait à l’information et à la statistique forestière est apparue dès la seconde moitié du 19

ème

siècle. Le débat portait alors sur la nécessité et l’urgence de la création d’une statistique robuste sur les forêts, leur répartition sur le territoire, la nature de leur sol, de leur peuplement, de leurs produits, des moyens de les écouler et des débouchés qui permettent leur écoulement ; afin d’éclairer et d’argumenter les décisions d’aménagement et de politique forestière et plus généralement tous les problèmes d’économie forestière (L- C.M., 1849).

Depuis lors, d’importants efforts ont été réalisés pour combler les lacunes en matière d’information sur la forêt et la filière bois. Ainsi, aujourd’hui, de nombreux organismes s’intéressent à ce domaine et d’abondants éléments d’information existent : Inventaire Forestier National (IFN) pour tout ce qui a trait à la ressource, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), Services Statistiques des Ministères (SMM), en particulier le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAP) et le Service des Etudes et des Statistiques Industrielles (SESSI) du Ministère de l'Économie, de l'industrie et de l'emploi, etc.

3

La forêt présente cependant la spécificité de se situer au carrefour entre environnement, agriculture et industrie et l’information sur le secteur forêt-bois s’en trouve caractérisée par une forte hétérogénéité et un manque de structuration certains. Pour ce qui a trait à l’information économique sur la filière forêt bois en particulier, le constat de Bergonzi (2002) selon lequel « on reste en présence d’une juxtaposition d’initiatives éclatées, partielles, mal consolidées et parfois peu fonctionnelles et pérennes » reste malheureusement d’actualité.

Cette organisation décentralisée de l’information forestière soulève un certain nombre de problèmes. En particulier, certaines variables économiques sont renseignées de manière incomplète ou insatisfaisante (par exemple, emplois, consommations, etc.). De même, les définitions, nomenclatures, unités et procédures de recueil des données peuvent différer selon les sources, ce qui rend les comparaisons et les agrégations délicates.

Disposer d’une information économique structurée en séries chronologiques, cohérentes sur l’ensemble des aspects de la forêt et de la filière (du bois récolté aux produits distribués) est pourtant essentiel pour élaborer et évaluer les politiques publiques touchant au secteur forestier. Cette information est aussi primordiale pour les acteurs privés et publics afin d’analyser la gestion quotidienne des opérations forestières, les investissements potentiels (infrastructures, machines…), et pour aider au développement des marchés.

En second lieu, il est essentiel d’intégrer économie et environnement dans les outils de suivi globaux de l’activité forestière et de l’activité de la filière afin de rendre compte du développement durable des forêts en France. Ainsi, le renouveau du système d’information français sur la forêt tient maintenant à la priorité donnée aux démarches d’organisation, coordination, harmonisation, partage et pérennisation de l’information. Ces démarches découlent sur la mise en place de réseaux et observatoires régionaux, nationaux et européens.

Le Laboratoire d’Economie Forestière

4

de Nancy, seul laboratoire français d’économie appliquée à la forêt, s’inscrit dans cette démarche et participe activement aux discussions.

3 Tous les sigles utilisés sont listés en annexe.

4 Le Laboratoire d’Economie Forestière (LEF), est une Unité Mixte de Recherche (UMR) de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et de l’Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (ENGREF), école interne d’AgroParisTech. C’est un laboratoire d’économie appliquée dont les objets principaux sont la forêt et la filière bois. http://www.nancy.inra.fr/lef

(6)

Dans ce contexte, le LEF a entrepris depuis 1997 de rassembler et de mettre en cohérence depuis 1997 un volume important de données et d’informations sur l’ensemble des flux physiques et socio-économiques au sein de la filière. Cet observatoire économique de la filière forêt bois a pour vocation première de soutenir les activités de recherche menées par le laboratoire (cf. encadré n°1). Mais l’observatoire nourrit également l’enseignement et les travaux d’expertise du laboratoire. Il permet enfin de répondre à des demandes ponctuelles à la fois des partenaires scientifiques et des professionnels.

Encadré 1 : Les programmes scientifiques du LEF (quadriennal 2009-2012)

Programme 1 : Gestion du risque en forêt et adaptation des forêts au changement climatique

Programme 2 : Du concept de multifonctionnalité à sa mise en oeuvre : marchés, contrats et politique publiques du local au global

Programme 3 : Modélisation économique de la filière bois, Application à l’analyse de l’impact économique des politiques climatiques sur la filière

Programme 4 : Economie industrielle appliquée à la filière bois

Programme 5 : Analyse des déterminants de la consommation de bois et matériau bois : prix, qualité perçue et rôle des écolabels

Observatoire économique de la filière bois

L’objet de ce premier numéro des « Hors-Série Techniques des Cahiers du LEF » est de présenter les missions et compétences de l’observatoire du LEF (section II) ainsi que sa stratégie et ses perspectives (section III).

II. Missions et compétences de l’observatoire économique du LEF

L’observatoire économique de la filière forêt bois développé au LEF rassemble sous forme informatique les principales données nationales sur la forêt, le bois, les produits et usages dérivés. Il a pour vocations premières de rassembler et centraliser un grand volume de données brutes, statistiques et indicateurs agrégés, et d’informations (méthodes, analyses) afin de faciliter la recherche, l’expertise et l’enseignement dans le domaine de l’économie forestière ; et de pérenniser ces données en vue d’études et de recherches sur le long terme.

L’observatoire économique du LEF procède également à des travaux d’analyse de ces données. Il produit et diffuse périodiquement différents indicateurs permettant le suivi global de l’activité forestière et de l’activité de la filière (comptes de la forêt, tableaux de bord et chiffres clés de la filière).

Enfin, il joue un rôle d’appui et conseil envers les membres du laboratoire et les partenaires

extérieurs.

(7)

Les missions de l’observatoire du LEF et les compétences qui en découlent sont résumées dans la figure 1 :

Figure 1 : Missions et compétences de l’observatoire économique du Laboratoire d’Economie Forestière

Missions Compétences et produits

Conseiller Diffuser Analyser

Collecter et gérer les données

Centraliser, regrouper, rechercher ou produire la bonne information

(Création et gestion de bases de données, réalisation d’enquêtes)

Etudes, tableaux de bord, comptabilité forestière

Publications, conférences, réseaux Internet, Intranet

Orienter vers la bonne information Conseil et expertise en source de données, créations

d’indicateurs…

Participer à la concertation et à la discussion nationale et internationale dans le champ de l’information forestière

A. Collecter et gérer les données

La première mission de l’observatoire économique du LEF consiste à identifier, collecter et unifier les informations pertinentes.

Cette démarche n’a pas vocation à l’exhaustivité. Le contenu de la base de données

5

de l’observatoire est basé principalement sur les besoins des membres du LEF afin de disposer d’une information précise sur les domaines de recherche, d’expertise et d’enseignement du laboratoire.

Le champ couvert par l’observatoire s’étend sur l’ensemble des thématiques de recherche du laboratoire

6

(encadré n°1), depuis la forêt, jusqu’aux produits et industries du bois ; à la fois du point de vue de l’offre (propriétaires, production, industrie) et de la demande (préférences des consommateurs, etc) (Figure 2).

Le LEF recueille ainsi des informations (stocks et flux entrants et sortant en termes physiques et monétaires) relatives à :

La ressource : utilisation du territoire, propriété forestière, gestion forestière, bois sur pied et produits forestiers non ligneux, santé des forêts, protection, prévention des risques, etc.

La sylviculture et l’exploitation forestière : pratiques sylvicoles, récolte, comportement des propriétaires et sylviculteurs, etc.

La première transformation du bois : sciages, placages, panneaux, pâtes, autres produits.

La seconde transformation : bâtiment, ameublement, emballage, papiers et cartons, autres usages.

Les préférences et comportements des consommateurs : biodiversité, récréation, choix entre les produits, etc.

5 Pour une information plus détaillée sur le contenu de la base de données de l’observatoire économique du LEF, voir: http://www.nancy.inra.fr/lef/observatoire

6 cf. http://www.nancy.inra.fr/lef/recherches

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Figure 2 : Champ couvert par la base de données de l’observatoire économique du LEF

Export de produits transformés Déchets non réutilisés

Bâtiment Ameublement

Emballage Papier et cartons

Autres usages Sciages

Plaquage Panneaux Pâtes à papier Autres produits

Export de bois bruts Pertes d’exploitation Pratiques sylvicoles

Bois sur pied et produits forestiers non

ligneux

Récolte

Croissance annuelle

Mortalité et autres pertes exceptionnelles Conversion

des terres

Sylviculture, gestion et exploitation forestière Première transformation

Import de bois bruts

Import de produits transformés

Import de produits finis

Export de produits finis

Distribution

+ préférences et comportement des consommateurs : biodiversité, récréation, choix de consommation…

Seconde transformation

La majeure partie des données est collectée à partir des sources statistiques officielles (IFN, INSEE, MAP, douanes, etc et organisée ensuite dans une base de données sous la forme de séries chronologiques longues régulièrement mises à jour.

Les données sur la ressource forestière sont issues principalement de l’IFN, de l’enquête annuelle sur l’utilisation du territoire (Teruti) du SSP (ex SCEES), de l’ONF, de la Direction Générale de la Forêt et des Affaires Rurales (DGFAR) du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, du Service de l'Observation et des Statistiques (SOeS, ex Institut Français de l’Environnement - IFEN) ou de réseaux plus particuliers comme RENECOFOR.

Les données à caractère socio-économique sur la filière proviennent principalement du SSP, de l’INSEE, du SESSIe, de la COPACEL, de l’ONF, de l’UNEDIC, de la Douanes et de la MSA.

En matière de préférences et de comportements des agents, les informations disponibles proviennent principalement de données originales créées par le LEF au moyen d’enquêtes ciblées. On trouvera des exemples de telles enquêtes dans les encadrées n°5, 6 et 7 ci-dessous.

La base de données se compose donc à la fois de données produites par les différents organismes statistiques nationaux intéressés par la forêt et de données originales créées par le LEF.

Le tableau 1 résume les principales sources des données primaires :

Tableau 1 : Principales sources statistiques par catégorie d’activité

Sources

Volumes Valeurs

Catégorie

Données intérieures

Commerce extérieur

Données intérieures

Commerce extérieur

Surfaces, volumes IFN, Teruti - - -

Propriété IFN, ONF, SSP - - -

Produits forestiers non ligneux IGD - - -

Fonctions non bois IGD - - -

Ressource

Gestion forestière IGD, AFI,

ONF

- ONF -

Sylviculture et exploitation forestière

Bois rond (bois d’œuvre, bois de trituration, autre bois d’industrie, bois de feu)

EAB-EFS (SSP)

Douanes / SSP

INSEE, ONF, MAP

Douanes / SSP

(9)

Placages et contre-plaqués EAB (SESSI) UNECE/FAO

EAB (SESSI) UNECE/FAO

Sciages EAB-EFS

(SSP)

EAB-EFS (SSP) Première

transformation

Produits connexes de scieries EAB-EFS (SSP)

EAB-EFS (SSP) Panneaux reconstitués en bois EAB (SESSI)

UNECE/FAO

EAB (SESSI) UNECE/FAO

Pâte à papier COPACEL

UNECE/FAO

COPACEL Papiers, cartons et vieux papiers COPACEL

UNECE/FAO

COPACEL Seconde

transformation

Produits de seconde transformation EAB (SESSI)

Douanes / SSP

EAB (SESSI)

Douanes / SSP

Protection de la biodiversité - - -

Récréation en forêt - - -

Préférences et comportements des

consommateurs Choix de matériau dans la construction

Enquêtes LEF

- - -

En complément des données brutes fournies par les organismes statistiques, l’observatoire du LEF met en forme, estime ou collecte certaines informations particulières. Par exemple :

• Les données de l’IFN jusqu’au changement de méthode d’inventaire ont été « mises à jour » afin de disposer chaque année d’une estimation des surfaces forestières et des volumes de bois en forêt (cf. encadré n°2).

• Les données fournies par les différents organismes sont souvent exprimées dans des unités différentes. Pour pallier ce problème et disposer d’informations cohérentes et compatibles, certaines données sont corrigées ou converties. Par exemple, pour utiliser conjointement les données de l’IFN et les données de l’enquête annuelle de branche, il est nécessaire de procéder à plusieurs corrections, d’abord pour tenir compte du volume de bois des branches dans les données IFN et pour transformer les données EAB en volume sur écorce (jusqu’en 2005). Ensuite, les données en volume, peuvent être converties en mètre cube équivalent bois rond afin de comparer, agréger les différentes grandeurs, comparer les différentes branches d’activité et assurer un meilleur suivi du bois dans la filière (cf. encadré n°3).

• Certaines informations ne sont pas produites par les organismes statistiques et doivent être estimées par solde à partir des données existantes (cf. encadré n°4).

• L’observatoire du LEF intègre également des données issues d’enquêtes ou d’études ponctuelles réalisées spécifiquement pour le besoin des recherches des membres du laboratoire. Les encadrés 5-6-7 présentent quelques unes de ces enquêtes :

- Enquête nationale sur les biens et services non marchands de la forêt (cf.

encadré n°5)

- Enquêtes sur les choix de matériaux dans la construction (cf. encadré n°6) - Enquête sur la rentabilité économique du stockage de bois après tempête (cf.

encadré n°7)

(10)

Encadré 2 : Méthode de traitement des données de l’IFN par le LEF

Créé en 1958, l’IFN a pour mission principale d’inventorier les ressources forestières nationales (occupation du sol, estimation de la ressource de bois sur pied), afin de mieux connaître les potentialités des forêts françaises. Jusqu’en novembre 2004, les opérations d’inventaire ont été effectuées département par département, en parcourant le pays en une douzaine d’années à raison de 8 à 10 départements par an. A une date donnée, les données agrégées au niveau national sont approximativement vieilles de 7 ans (5,5 ans en moyenne de durée de cycle + 1,5 an de saisie et mise à disposition des données). Par conséquent, pour disposer d’une information au niveau de l’ensemble de la France, à une date précise, les données de surfaces et volumes fournies par l’IFN sont « mises à jour ».

La méthode utilisée consiste, pour chaque département, à interpoler linéairement les données entre deux inventaires et à déterminer un indice de tendance générale d’évolution pour les valeurs nationales. Cet indice est calculé pour une année n à partir de l’évolution constatée dans les départements pour lesquels on dispose de données pour les années n et n-11 (données d’inventaire ou données intrapolées entre deux inventaires).

Ainsi, les valeurs mises à jour tiennent compte de l’évolution constatée dans les départements récemment inventoriés. Cette procédure de mise à jour permet de disposer de séries annuelles longues et compatibles avec les autres sources de données2.

Depuis novembre 2004, les opérations d’inventaire sont réalisées sur l’ensemble du territoire français, au moyen d’un échantillon constitué pour une période de dix ans, dont un dixième est traité chaque année3. L’IFN fournit donc des estimations annuelles qu’il n’est plus nécessaire de mettre à jour. Cependant, les données annuelles définitives seront disponibles à partir de 5 campagnes d'inventaire ; elles ne pourront être publiées par l’IFN avant fin 2010. Dans l’attente de ces données, définitives, le LEF propose des estimations pour les surfaces forestières et les volumes de bois sur pied, basées sur les données moyennes des 3 campagnes du nouvel inventaire. Les données au 31/12/2006 sont rétropolées selon l'évolution annuelle observée sur les 10 dernières années (IFN-LEF). Ainsi, nous disposons d'estimations au début/fin de chaque période. Ces estimations permettent de répondre dans l’immédiat aux besoins de recherche, d’enseignement et d’expertise des membres du laboratoire.

1 Un seuil de vingt départements renseignés a été retenu pour le calcul d’un indice de mise à jour statistiquement robuste. Lorsque le nombre de départements renseignés est insuffisant (dernières années de la méthode d’inventaire par département), il est préférable d’extrapoler le dernier indice jugé significatif.

2 La mise à jour des données IFN de volume et de production (accroissement, recrutement, mortalité), nécessite des corrections supplémentaires (prise en compte du délai de mesure de la croissance ligneuse, inclusion des volumes sur les surfaces non inventoriées, et des volumes des branches).

3 Pour une description détaillée de la méthode, voir Bélouard et al, 2005; Vidal et al, 2005; IFN, 2004 et www.ifn.fr.

Encadré 3 : Conversion des données en unités compatibles

Le volume IFN est un volume dit « bois fort tige » qui prend en compte la tige des arbres dont le diamètre est supérieur à 7cm mais n’inclue pas le volume des grosses branches qui peuvent pourtant faire l’objet d’utilisations sous la forme de bois d’industrie ou de bois de feu. Une correction moyenne de 15% est donc appliquée aux volumes feuillus de l’IFN pour comptabiliser le volume « bois fort » (Pignard, 1994). De plus, avant 2005, le volume IFN était mesuré sur des arbres sur pied et intégrait les écorces des arbres, alors que les volumes fournis par l’enquête annuelle de branche étaient estimés sous écorce (bois d’œuvre résineux – sauf pin maritime, et bois d’industrie de pin maritime par exemple). Une correction en volume sur écorce est donc effectuée pour disposer de données comparables1.

1 Les coefficients correcteurs appliqués sont proposés par l’Association pour la Rationalisation et la Mécanisation de l’Exploitation Forestière (ARMEF), le Centre Technique du Bois et de l’Ameublement (CTBA) et le SPP.

Pour assurer le suivi des flux et stocks physiques de bois tout au long de la filière, il est nécessaire de disposer d’une unité unique pour tous les produits. Ainsi, les tonnes ou les mètres cube de produit, sont exprimés en « mètre-cube-équivalent-bois-rond ». Il s’agit d’exprimer une quantité donnée de produit (sciage, contre-plaqué, etc.) sous la forme du volume initial de bois rond qui a été nécessaire à sa production. Par exemple, il faut, en moyenne, 2m3 de bois rond pour fabriquer 1m3 de sciage feuillu, ou 4m3 de bois rond pour fabriquer 1 tonne de contre-plaqué. Cette unité permet d’homogénéiser les quantités et rend possible les comparaisons entre produits et la réalisation de bilans matière bois².

² Selmani, 1992 ; SSP

(11)

Encadré 4 : Estimation par solde d’informations manquantes

Lorsqu’une information n’est pas mesurée (ou pas mesurable) directement par les organismes statistiques, le croisement des données issues de différentes sources permet l’estimation par solde de ces valeurs. Ainsi, si l’on considère que le volume sur pied de l’année n est égal au volume sur pied de l’année n-1, augmenté de la production ligneuse et diminué de la mortalité, des récoltes commercialisée et non commercialisée, des pertes d’exploitations et des autres pertes accidentelles, il est possible d’estimer la récolte non commercialisée (ou autoconsommation), qui est la seule donnée manquante de l’équation :

De manière similaire, sous l’hypothèse simplificatrice qu’il n’y a pas de stockage, le principe d’un équilibre comptable entre les ressources et les emplois, aux différents niveaux de la filière s’écrit :

ns Importatio Production

ns Exportatio on

Consommati + = +

Cette relation permet notamment de calculer la consommation apparente1 de bois ronds et de produits de première transformation (sciages, panneaux, placages, pâtes à papier).

Le traitement des données de la base permet également d’évaluer par solde la consommation apparente en bois dans les secteurs du bâtiment artisanal et du bricolage. C’est-à-dire la consommation de produits bois des entreprises de seconde transformation de moins de vingt salariés, qui ne sont pas prises en compte par les enquêtes de branches mais représentent certainement une part non négligeable des débouchés de la filière bois ; et la commercialisation de produits du bois dans les magasins de bricolage, qui peut également constituer un débouché important.

La production totale de produits bois de seconde transformation, en équivalent bois rond, est estimée par la somme des consommations apparentes, en équivalent bois rond, de sciages, panneaux en bois, placages et contre-plaqués. La production en bois du bâtiment artisanal et du bricolage est ensuite déduite par différence entre la production totale estimée et les productions en bois des secteurs industriels de l’ameublement, du bâtiment, de l’emballage et des objets divers en bois :

) (

) (sec

) ,

,

(sciages placages panneaux P teursindustriels P bâtimentartisanaletbricolage

CAebr = ebr + ebr

Où l’on note P les productions bois dans les différents secteurs considérés; et CA, la consommation apparente totale en bois ronds correspondant à la consommation de sciages, placages et panneaux.

1 On parle de consommation apparente dès lors que la consommation est calculée par solde, sous l’hypothèse que les variations de stocks sont négligeables.

volume n = volume n-1 + production ligneuse

- mortalité - récolte commercialisée - récolte non commercialisée

- pertes d’exploitations - autres pertes accidentelles

Sources :

IFN mis à jour

EAB SCEES Solde Estimation (10%) Estimation (négligeables sauf évènement climatique majeur)

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Encadré 5 : Enquête nationale sur les biens et services non marchands de la forêt réalisée en 2002.

Cette enquête nationale a été réalisée dans le but de mieux connaître les préférences et comportements des français vis-à-vis des biens et services non marchands fournis par les forêts, en particulier en ce qui concerne la récréation en forêt et la préservation de la biodiversité forestière (Peyron et al. 2002).

Près de 4500 ménages répartis sur l’ensemble du territoire national ont été interrogés par téléphone, pour recueillir environ 2000 réponses exploitables. Le questionnaire était structuré de la manière suivante :

− Opinions sur la forêt et l’exploitation forestière

− Comportements vis-à-vis de la récréation en forêt

− Consentement à payer pour la préservation de la diversité biologique en forêt

− Caractéristiques socio-économiques du ménage enquêté L’exploitation de cette enquête a permis notamment :

− d’estimer la valeur moyenne du consentement à payer pour la biodiversité forestière par les ménages en France au moyen de la méthode d'évaluation contingente1. Une originalité de ce travail est de prendre en compte les différences de consentement à payer (CAP) des ménages selon qu'ils fréquentent ou non les forêts à des fins récréatives et selon leur région de résidence.

− d’estimer le consentement à payer moyen des ménages qui se rendent en forêt à des fins récréatives par la méthode des coûts de déplacements²,

− d’évaluer la valeur économique totale de la forêt française et méditerranéenne3 en tenant compte à la fois des biens et services marchands, et des biens et services non marchands produits par les forêts. Il s’agit de recouper les différentes informations et estimations des valeurs liées à la forêt (informations issues des tableaux de bord de la filière bois, des comptes de la forêt et de l’enquête elle-même) afin de mesurer et comparer l’ensemble des bénéfices procurés par la forêt française. Une application régionale pour la zone méditerranéenne a été réalisée dans le cadre du projet européen MEDFOREX.

1 Garcia et al. 2009. Garcia et al. 2007.

² Garcia et Jacob 2007

3 Montagné, et al. 2005a. Montagné, et al. 2005b.

Encadré 6 : Enquêtes sur les choix de matériaux dans la construction réalisées en 2003 et 2004.

Deux enquêtes ont été réalisées en 2003 et 2004 auprès de 968 consommateurs finaux sur leurs choix de fenêtres, et de 719 professionnels du bâtiment (architectes et maîtres d’œuvre) sur leurs choix de charpentes.

Le but était de mieux comprendre leurs préférences respectives en matière de choix de matériau dans la construction. Ces enquêtes étaient basées sur deux idées : premièrement, les consommateurs ont des préférences sur les caractéristiques des produits et non sur les produits eux-mêmes, deuxièmement les consommateurs ont des connaissances imparfaites sur la qualité et possèdent une perception subjective de cette qualité, différant d’un consommateur à l’autre.

L’objectif général de ce travail est de comprendre comment les produits en bois se différencient des matériaux concurrents (s’agit-il de différenciation horizontale1 ? verticale2 ?), et d’en étudier les conséquences sur les choix de matériau par les consommateurs finaux.

Les résultats soulignent notamment l’importance de l’information sur les caractéristiques des matériaux dans la construction (souvent non observables avant achat) sur la perception de la qualité, et in fine dans le choix entre matériaux. Nous montrons que la différenciation entre la fenêtre en bois et la fenêtre en PVC est horizontale1, alors que la différenciation entre la charpente bois et la charpente métallique (pour la maison individuelle) est verticale2.

Référence : Costa et al. 2005

1 La différenciation horizontale (ou objective) : à prix et qualité identiques, les consommateurs ont des préférences différentes. La préférence s’explique alors par la localisation du lieu de vente ou par le goût propre de l’individu.

2 La différenciation verticale (ou subjective) : à prix identique, les consommations sont unanimes sur un même classement, en se basant sur la qualité du produit.

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Encadré 7 : Enquêtes sur la rentabilité économique du stockage de bois après tempête réalisées en 2001 et 2002.

Un travail sur la rentabilité économique du stockage du bois après tempête a été mené à partir de deux enquêtes réalisées en 2001 et 2002.

Le stockage permet au propriétaire de différer la vente du bois récolté, et lui offre donc la possibilité de limiter la perte de valeur marchande liée à la baisse des prix consécutive à l’afflux massif de bois sur le marché (comme cela s’est produit, par exemple, après les tempêtes de 1999). Mais outre qu’il diffère l’encaissement des revenus, le stockage a aussi un coût, en particulier lorsqu’il est réalisé sous voie humide (afin de prévenir la prolifération de champignons). L’objectif de ce travail est d’évaluer ex post la rentabilité économique du soutien au stockage mis en oeuvre par les pouvoirs publics.

La première enquête réalisée en 2001 par voie postale auprès de 220 gestionnaires d’aires de stockage a été complétées par 76 interviews approfondies. Les informations recueillies ont permis d’évaluer les coûts du stockage des bois sous voie humide.

Les résultats montrent que la rentabilité du stockage est variable, et dépend en particulier de la taille de l’aire constituée (économies d’échelles). Mais dans la majorité des cas, le stockage s’est avéré non rentable pour la société, le bénéfice de l’augmentation de prix n’étant pas suffisant pour compenser les investissements réalisés avec le soutien de l’Etat.

Costa et Ibanez, 2003 Costa et Ibanez, 2005

B. Analyser

A partir des données et informations récoltées et harmonisées, l’observatoire économique du LEF procède à des analyses économiques périodiques (tableaux de bord, chiffres clés et comptes de la forêt) ou ciblées

7

(enquêtes, expertises, etc.) qui contribuent à fournir des éléments d’analyse et de prospective propres à nourrir la réflexion des chercheurs et des acteurs de la filière forêt-bois. On peut citer trois productions principales : les tableaux de bord de la filière bois, les comptes de la forêt et les chiffres clé de la filière bois.

Ces productions ne font ici l’objet que d’une simple présentation technique. Elles feront l’objet de cahiers « hors-série technique » ultérieurs spécifiques, dans la mesure où le LEF dispose des droits de diffusion propres à chacun des outils.

Les tableaux de bord de la filière bois

Les tableaux de bord de la filière bois se concentrent sur le suivi synthétique des bois (flux physiques et monétaires) tout au long de la filière, afin de contribuer à une meilleure connaissance des marchés. Ils fournissent de nombreuses informations : commerce extérieur, consommation et production sur de nombreux produits (papiers, pâtes, sciages…), recueillies sur longue période ; et offrent une vue synthétique de la filière bois, facilitant l’analyse des problématiques et des politiques relatives à la filière

8

.

7 Les analyses des données d’enquêtes sont généralement réalisées par les chercheurs eux-mêmes en collaboration avec l’observatoire du LEF qui intègre et conserve les bases de données de ces enquêtes.

8 Sont exclues de l’analyse les activités de production des ressources forestières (i.e. la sylviculture), en amont, et les activités de distribution, en aval. En effet, la production des ressources forestières fait l’objet d’analyses approfondies dans le cadre des Comptes de la Forêt élaborés annuellement par le LEF (IFEN, 2005). La distribution quant à elle, est exclue de l’analyse car les données disponibles au niveau de la distribution (ou la mise en oeuvre pour ce qui concerne le bâtiment) sont fournies à un niveau agrégé : en particulier, elles ne permettent pas de distinguer les consommations selon le matériau considéré.

(14)

Pour renforcer la filière bois en améliorant sa compétitivité, et pouvoir ainsi transformer et vendre ses produits, il apparaît nécessaire de comprendre les marchés et leurs évolutions, d’évaluer les forces et les faiblesses des industries, de définir les orientations à prendre pour se renforcer (Juillot 2003).

En permettant le suivi des flux de bois et de produits dérivés dans la filière, les tableaux de bord de la filière bois répondent pour partie à ce besoin. L’outil permet de mieux appréhender les principaux usages du bois, de structurer l’information disponible et de contribuer à une meilleure connaissance des marchés, permettant ainsi la rationalisation et l’optimisation de l'utilisation de la matière première.

L’objectif est de décrire le cheminement technique du bois exploité, de sa transformation à sa consommation, en recensant pour chaque activité les flux physiques et monétaires engendrés.

Nous nous intéresserons donc plus particulièrement aux flux de produits, y compris le commerce extérieur. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité de ceux de Guillon (1978) et Jacobe de Naurois (1985).

Pour bénéficier d’une vision d’ensemble de la filière à la fois synthétique et précise, les tableaux de bord ont été réalisés annuellement sur la période 1981-2006. Ils se déclinent en huit grandes catégories de produits bois, elles-mêmes divisées en sous-catégories (tableau 2).

Tableau 2 : Structuration des tableaux de bord de la filière bois

Catégorie Sous-catégorie

Récolte

1. Bois rond Bois d’oeuvre

Feuillu Résineux Bois de trituration

Feuillu Résineux

Autre bois d’industrie Feuillu

Résineux Bois de feu

Commercialisé Non commercialisé 2. Placages et contre-plaqués Placages

Contre-plaqués

3. Sciages Feuillus

Résineux 4. Produits connexes de scieries Pour Trituration

Pour les autres usages 5. Panneaux reconstitués en bois De particules de bois

De fibres durs MDF

Fibres isolantes

Première transformation

6. Pâte à papier Mécaniques

Mi-chimiques Chimiques 7. Papiers, cartons et vieux papiers Vieux papiers

Papier journal

Autres papiers et cartons

Seconde transformation

8. Produits de seconde transformation Ameublement Emballage Objets divers Bâtiment industriel

Bâtiment artisanal et bricolage

(15)

Les comptes de la forêt

9

Les comptes de la forêt (Integrated Environmental and Economic Accounting for Forests – IEEAF) sont réalisés sous l’égide d’EUROSTAT pour le compte du SOeS, en partenariat avec les principaux organismes nationaux intéressés à la statistique forestière (INSEE, SSP, IFN). Ils proposent une démarche comptable, concertée internationalement, pour l’évaluation physique et monétaire des stocks et flux de terres boisées, de bois et autres activités, produits et services issus de la forêt.

La forêt est une composante importante du patrimoine naturel de la France auquel la société est particulièrement attachée. Les espaces boisés fournissent de nombreux biens et services, marchands et non-marchands qui contribuent au bien-être social. A travers l’évaluation de l’ensemble des activités économiques qui participent à des enjeux majeurs tels que le suivi des ressources ou la considération de la multifonctionnalité des forêts, la comptabilité forestière a pour vocation de contribuer à une meilleure prise en compte de cet apport de la forêt au bien-être de la population.

Une comptabilité régulière, spécifique à la forêt présente des intérêts aussi bien vis-à-vis du mouvement économique général et de ses effets sur l’environnement, pour améliorer l'intégration de la forêt dans la comptabilité nationale, que pour les responsables du secteur forestier. Elle s’avère particulièrement utile dans ce domaine pour structurer l’information en un outil d'analyse, d’aide à la décision et à l’évaluation et au suivi des politiques.

La comptabilité forestière permet tout d’abord de cerner la dimension spatiale de la forêt (comptes en surface), de rapporter le prélèvement à l'accroissement de la ressource (comptes en volume), d’évaluer monétairement le stock correspondant et le flux de production ligneuse (comptes en valeur), de s’intéresser au devenir des bois exploités (comptes d'activités) ainsi qu’à la production de divers services de protection (fonction puits de carbone,...) et de loisirs (récréation en forêt,...).

La méthodologie des comptes de la forêt a été élaborée au LEF et elle est constamment remise à jour pour tenir compte de l’évolution de la disponibilité en données ainsi que des modifications des procédures statistiques employés par les organismes producteurs. Une note méthodologique sur la réalisation des comptes de la forêt est disponible auprès de l’IFEN (IFEN, 2005) : http://www.ifen.fr/uploads/media/nm16.pdf. Les comptes de la forêt sont réalisés et régulièrement mis à jour par l’observatoire du LEF depuis 1997. Voir aussi : Montagné et Niedzwiedz, 2009.

Les chiffres clés de la filière bois

Les chiffres clés de la filière bois sont réalisés et mis à jour par l’observatoire du LEF dans le cadre de la convention n°E06/06, avec la contribution financière de la Direction Générale de la Forêt et des Affaires Rurales (DGFAR) du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.

L’objectif de ces chiffres clés est de fournir un ensemble de données relativement exhaustives à la fois du point de vue du champ couvert et de la nature des données (Montagné, et al.

2009). Les chiffres clé rassemblent un important éventail de données dans une batterie d'indicateurs de performance publique. Ces indicateurs balayent annuellement la filière forêt bois et permettent de suivre non seulement l'évolution de la ressource naturelle qu'est la forêt, mais également l'évolution des produits dérivés du bois qui en sont issus. Ils s’attachent principalement à l’aspect économique, tout en gardant à l'esprit que si une grande partie des forêts est destinée à la production de bois, elle demeure multifonctionnelle. Ces chiffres clé couvrent donc un champ plus large que les tableaux de bord de la filière bois (Encadré n°8).

9 Pour une description plus détaillée voir : IFEN, 2005, http://www.ifen.fr/uploads/media/nm16.pdf

(16)

Encadré 8 : Les chiffres clés de la filière bois

Les chiffres clés de la filière représentent un ensemble d’indicateurs synthétiques. Le tableau ci-dessous présente les principaux indicateurs renseignés et les sources utilisées.

Indicateur Source

0 Valeur ajoutée et emploi

Emploi dans la filière par secteur d’activité Indicateurs de gestion durable

Valeur ajoutée de la filière et contribution au produit intérieur brut Indicateurs de gestion durable I Etat et évolution des ressources forestières

Surface

Production biologique brute

Teruti et IFN

Répartition par type de propriété IFN et ONF

Morcellement des propriétés forestières privées SCEES

Nombre de propriétaires SCEES

II Récolte Totale

Récolte commercialisée (bois d’œuvre, bois de trituration, bois divers, bois de feu) Autoconsommation

SCEES, LEF III Comparaison prélèvements (pertes d'exploitation exclues)/production nette

Estimation des prélèvements en forêt Ratio prélèvement / production biologique

LEF IV Gestion durable des forêts

Plans simples de gestion

Incendies (Surfaces, nombre, budget prévention, budget lutte) Budget consacré à la RTM et à la fixation des dunes

DGFAR/ Prométhée, SCEES, Ministère de l’Intérieur, ANCRPF, CNPPF, ONF

Sauvegarde des milieux naturels DGFAR, IFN, MNHN, IFEN

Intégration de la forêt dans les démarches territoriales (chartes forestières de territoire FNCOFOR

Impact de l’écocertification sur les marchés SCEES, PEFC, FSC

Impact de l’écocertification sur les marchés SCEES, PEFC, FSC

V Commercialisation des bois

Répartition des prélèvements entre récolte commercialisée et autoconsommée LEF

Modes de commercialisation ONF, UCFF, SCEES, CNIEFEB

Organisation de l’offre SCEES

VI Concurrence entre bois et différents produits dérivés du bois

Approvisionnement des industries lourdes du bois AFOCEL, LEF

Répartition des approvisionnements de l'industrie lourde LEF

Part des importations dans les approvisionnements UIPP, Copacel

Approvisionnement de la deuxième transformation et du secteur du bricolage LEF VII Commerce extérieur du bois

Import export des différents produits bois et papiers SCEES, Douanes, LEF

Part des besoins de la France en bois satisfaits par le recours à l'importation LEF

Importations de bois tropicaux Commerce International du Bois,

UICP-UCBD VIII Marché du foncier

Indice du prix moyen des forêts, prix moyen brut, marché des forêts de + de 1ha, marché des forêts de + de 50ha

Terre d'Europe - Scraft d'après Safer IX Marché du bois

Prix des bois sur pied ONF

Valeur finale des bois SCEES

X Marché des produits dérivés

Prix de vente des sciages CEEB

Evolution de la demande finale LEF - COPACEL

Consommation annuelle de papiers-cartons COPACEL

Consommation produit de meubles INSEE

Mises en chantier de logements Ministère de Transports, de

l'Equipement, du Tourisme, Sitadel

Consommation apparente de bois par segment de marché LEF

XI Les industries du bois

Production, Nombre d'entreprises, Nombre d'emplois, Chiffre d'affaire, Valeur ajoutée, Exédent brut d'exploitation, Taux de valeur ajoutée, Taux de marge brute d'exploitation, Taux d'investissement productif, Taux d’autofinancement, Taux d'exportation, Productivité apparente du travail

SCEES, SESSI, INSEE

XII Valorisation biomasse

Nombre de chaufferies bois installées dans l'année et en fonctionnement ADEME

Quantités de bois utilisées (plaquettes, bûches commercialisées, granulés) SCEES – LEF - ITEBE Part de l'énergie bois dans la consommation totale d'énergie Observatoire de l'énergie Nbre d'entreprises développant la marque NF Bois de chauffage CTBA

Contribution de la forêt au bilan des émissions de GES IFN/LERFOB/CARBOFOR/DSF

Les chiffres clés de la filière bois sont disponibles pour 1999 (année de référence précédant les tempêtes de décembre 1999) et de 2003 à 2007. La DGFAR dispose désormais de la méthodologie nécessaire pour actualiser ces indicateurs (Montagné, et al. 2009).

(17)

C. Diffuser

L’observatoire du LEF assure aussi une mission de diffusion de l’information économique sur la forêt. Il s’agit d’une part de partager le résultat des recherches et travaux menés à partir des données de l’observatoire ; et d’autre part à l’attention plus particulière des acteurs de la filière, de partager l’information afin de garantir une vision aussi claire et globale que possible du secteur forêt bois, dans le respect des droit de diffusion des données récoltées.

A cette fin, un catalogue, non exhaustif, (disponible sur le site Internet du laboratoire : http://www.nancy.inra.fr/lef/observatoire), présente les principales données et sources qui constituent la base de données de l’observatoire.

La mise en ligne sur le site Internet du LEF de cette présentation de la base de données a nettement participé à accroître la visibilité de l’observatoire économique du LEF. En deux ans (2006-2008), nous avons répondu environ à une centaine de demandes d’informations, en dehors des demandes particulières réalisées dans le cadre de conventions ou projets européens.

D. Conseiller

De plus en plus, les données sont libres d’accès via internet. Mais l’observatoire du LEF continue à jouer un rôle primordial de centralisation de l’information, et d’orientation des demandeurs. La bonne connaissance que nous avons des données disponibles permet d’orienter rapidement les recherches de données, d’utiliser notre réseau de contacts élargi, et de sélectionner les informations adéquates pour répondre au mieux aux questions posées.

L’expérience acquise par le LEF au travers de l’observatoire est aussi mise à profit pour réaliser des expertises auprès de partenaires de la filière soucieux de mettre en place des outils de suivi économique de la filière. Nous participons également à la concertation et à la discussion nationale et internationale dans le champ de l’information forestière.

III. Stratégie et perspectives

Par ses missions de collecte, d’analyse, de diffusion et de conseil en matière d’information sur la forêt, l’observatoire du LEF éclaire les chercheur et décideurs sur les enjeux présents et futurs de l’activité forestière. Pour être utile et pérenne, cet observatoire continuera à être actualisé régulièrement. Des notes de synthèse régulières sur l’état de la filière seront notamment mises en ligne.

Les perspectives envisagées à court ou moyen terme concernant l’ensemble de nos bases de données sont tout d’abord la poursuite de l’intégration des bases de données particulières des membres du LEF, puis la mise en ligne partielle en Internet. Cette mise en ligne est néanmoins subordonnée à l’obtention de l’ensemble des autorisations nécessaires au regard du droit. Le site de l’observatoire pourrait accueillir un index des sources statistiques ainsi qu’un espace dédié à la veille afin de faciliter l’accès à l’information.

De plus, des réflexions sont en cours sur la coordination des acteurs de la statistique

forestière. Le LEF pourra partager son expérience et sa connaissance des données en

(18)

contribuant à la réflexion avec des observatoires économique de la filière, au niveau national (France Bois Forêt

10

) et européen (EFICENT

11

).

Les développements présentés dans ce premier numéro des « hors-série techniques des cahiers du LEF » visent à présenter les missions et le contenu de l’observatoire du LEF. Certaines réalisations, exemples d’utilisation directe des données de l’observatoire, ont été brièvement présentées, elles pourront faire l’objet de développements plus approfondis dans les prochains numéros. Cette série de numéros spéciaux aura dorénavant vocation à diffuser et pérenniser les travaux menés à partir des données de l’observatoire et/ ou par les membres des services d’appui à la recherche du LEF.

10 France-Bois-forêt est l’interprofession de la forêt et du bois. Crée avec l’appui du ministère de l’agriculture et de la pêche elle regroupe l’ensemble des professionnels de la forêt (propriétaires publics et privés, grainiers, pépiniéristes, reboiseurs), les entreprises de la première transformation du bois autour des métiers de la scierie, des panneaux, du parquet en bois massif et du rabotage et les entreprises de la mise en œuvre du bois dans le bâtiment. Elle a notamment pour mission de mettre en place un observatoire économique national de la filière bois, accessible aux opérateurs économiques, et informant le public.

11 European Forest Institute Center Europe : observatoire de la forêt européenne qui vient d’être créé à Nancy, dans le cadre du projet de centre régional de l’European Forest Institute (EFI).

(19)

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(21)

Index des sigles

ADEME Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie AFI Association Futaie Irrégulière

ANCRPF Association Nationale de Centres Régionaux de la Propriété Forestière ARMEF Association pour la Rationalisation et la Mécanisation de l’Exploitation

Forestière

CEEB Centre d'Etude de l’Economie du Bois,

CNIEFEB Compagnie Nationale des Ingénieurs et Experts Forestiers et des Experts Bois

CNPPF Centre National Professionnelle de la Propriété Forestière

COPACEL Confédération Française de l’Industrie des Papiers Cartons et Celluloses CTBA Centre Technique du Bois et de l'Ameublement

DOUANES Direction Générale des Douanes et des Droits Individuels DGFAR Direction Générale de la Forêt et des Affaires Rurales DGI Direction Générale des Impôts

DSF Département Santé des Forêts EAB Enquête Annuelle de Branche

EAB-EFS Enquête Annuelle de Branche – Exploitation Forestière et Sylviculture ENGREF Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts

EUROSTAT Office Statistique des Communautés Européennes FNCOFOR Fédération Nationale des COmmunes FORestière FSC Forest Stewardship Council

IFEN Institut Français de l’Environnement IFN Inventaire Forestier National

IGD Indicateurs de Gestion Durable

INRA Institut National de la Recherche Agronomique

INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques ITEBE Institut Technique Européen Bois Energie

LEF Laboratoire d’Economie Forestière

LERFOB Laboratoire d'Etudes des Ressources Forêt Bois MNHN Muséum National d’Histoire Naturelle

MSA Mutualité Sociale Agricole ONF Office National des Forêts

PEFC Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes

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RENECOFOR Réseau National de suivi à long terme des Ecosystèmes Forestier SCEES Service Central des Enquêtes et Etudes statistiques

SESSI Service des Etudes et des Statistiques Industrielles UCFF Union de la Coopération Forestière Française.

UICP-UCBD Union pour le Commerce des Panneaux en Bois – Union pour le Commerce des Bois Durs

UIPP Union des Industries des Panneaux de Process UMR Unité Mixte de Recherche

UNECE/FAO United Nations Economic Commission for Europe / Food and Agriculture Organisation

UNEDIC Union Nationale pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce

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