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Enseignant ? Une profession sinistrée... Enseignant documentaliste ? Une espèce en voie de disparition

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Academic year: 2021

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Enseignant ? Une profes sion sinistrée...

Enseignant documentaliste ? Une espèce en voie de disparition

Une quaran t aine d'enseignan t s docu me n t alistes de l'académie de Toulouse se sont réunis le jeudi 10 avril : la matinée a été consacrée aux problèmes récurren t s que rencontr en t les enseignan t s documen t alistes ainsi qu'à la mobilisation syndicale ; l'après - midi des ateliers ont permis de rédiger un cahier de doléances en vue de l'élaboration du livre noir de la profession

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. L'animation était assurée par Marie Polderma n (SNES académiq u e), Patrick Laîné (SNES national, académie de Poitiers).

Avec l’intervention de Monique Degos (co- secrétaire générale académiq ue).

Un rappel de l'état des lieux en matière de postes a été fait : pas de sup pr es sion, mais un « redéploiemen t » concernan t deux postes de façon à couvrir les besoins des deux établisse me n t s nouvellemen t créés dans l'académie

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. Si celle- ci paraît moins pénalisée que d'autres, c'est en fait qu'elle l'avait déjà été dans les années précéden tes : supp re ssio n du troisième poste dans les gros établisseme n t s (plus de 2000 élèves) ; non création d'un deuxième poste dans les collèges de l'agglomération toulousaine dont les effectifs avoisinent pour certains les 800 élèves.

1. Mobilisation syndicale

Mobilisation des établiss e m e n t s d'Albi (témoignage de Laure Manoukian)

La mobilisation a débuté en mars. Refus de la DGH par les parent s qui ont provoq ué trois jours de blocage de l'établisseme n t. Lors des trois jours de blocage, une réunion a été propo sée à l'inspection académiq ue mais ils n'ont obten u qu'une rencontr e avec le secrétaire de l'inspecteu r d'acadé mie. Une rencont re avec le Conseil général a permis d'obtenir un RDV avec l'inspecte u r.

Les lycéens de Bellevue, très mobilisés, ont participé à la création d'une vidéo disponible en ligne sur Youtube. Il existe un site pour être tenu au couran t de la suite des événemen ts. Plusieurs actions sont prévues : les élèves des établisse men t s concernés vont envoyer une carte postale à l'Elysée pour appuyer la visibilité médiatique ; projet de rencon tre r des parlemen t aires ; proposition de recours en justice auprès du tribun al administr atif ; action « habillés en noir »...

Interventio n de Monique Dego s, co - secrétaire générale académiqu e

- Rapp el de l'inter vie w du nouve a u recteu r parue dans « la Dépêch e » : les organis ations syndicales sont qualifiées de rétrograde s et réaction naires

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. Le recteur ajoute que les enseignan t s accepteraient les HS contraireme n t aux directives syndicales. Il est utile de rappeler aux collègues qu'une HSA ou HSE, au delà du 7ème échelon, est moins payée qu'une heure normale pour les collègues enseignan t s de discipline. Tandis que l'HSA des enseignan t s docume n t alistes n'est que d'environ 15 euros...

1 Un bref article concerna n t cette journée va paraître dans le Bulletin Syndical du SNES Midi Pyrénées.

2 Suppres sio n d'un lycée profession n el libérant ainsi un poste + un poste d'enseignan t non docu me n t aliste attribué à la docu me n t a tion.

3 Voir à ce propos Le Bulletin Syndical du SNES Midi Pyrénées, N°306, page 3.

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La lecture de la mo difica tion des DHG par le ministèr e se fait à l'aune de la LOLF. Ainsi il n'y aurait pas une diminution des moyens mais simpleme n t une diminu tio n de postes, question très second aire au regard du ministère. Ils raisonne n t en terme de moyen et non pas en tenan t compte des person n els, de leurs condition s d'exercice et de la qualité du service rendu aux élèves.

En répons e à la mobilisatio n nationale le gouverne me n t optimise le calendrier en tenan t comp te des vacances pour faire diminuer la mobilisation nationale et réduire leur impact médiatique, d'autan t plus que l'échéance du Bac va signer un coup d'arrêt à la mobilisation. Il apparaît qu'il existe des difficultés à fédérer les actions locales des établisseme n t s directeme n t concernés par les sup pr es sio n s de postes. Monique Degos parle de concurre nce entre activisme syndical et action nationale.

Le débat sur ce sujet reste ouvert tant dans le cadre des organisation s syndicales qu'au sein de nombre ux établisseme n t s.

2. La pratique du métier

- Plusieurs question s sont posées sur les limites du pouv oir du chef d'établiss e m e n t (critiques des actions pédagogiques, aménage me n t de l'emploi du temp s...). Le chef établisseme n t est un respon s a ble administr atif c'est - à- dire qu'il est respo n sa ble des locaux mais pas des actions pédagogiques. Pour autan t, il peut faire en sorte que l'emploi du temp s soit étalé sur toute la semaine en fonction des heures d'ouvertu r e de l'établisse men t.

- Des remarq ue s sur le B2i : dans certains cas l'établisseme n t reporte la respo n s a bilité de sa mise en application sur le professe u r docu men taliste et le professeu r de technologie. La respo n sa bilité est à partager entre tous les membres de l'équipe éducative. Attention à la nouvelle circulaire publiée en décemb re 2007 qui modifie les modalités de validation de celui - ci. Un dossier « B2i » est consultable sur le café pédagogique.

- Un constat sur notre profes si o n . Nos fonction s pédagogiques sont actuellemen t menacées. Il y a une volonté de l'institu tio n de transfor m e r l'enseignan t docume n t aliste en gestion naire de docu me n t a tio n. Nous reston s le seul pays du mon de à posséder le statu t d'enseignan t, et non de bibliothécaire scolaire.

L'Inspection Générale Etablissemen t et Vie Scolaire a émis une interprétatio n contestable de la nouvelle grille d'évaluation des stagiaires en IUFM : les stagiaires docume n t alistes devraient se voir attribuer, pour les compétences propre m e n t pédagogiques de la grille d’évaluation, l’appréciation « non concerné » (sic!). Le nouveau cahier des charges IUFM prévoit égalemen t une intervention accrue du chef d'établisse me n t dans la validation de la seconde année IUFM Tous ces élémen ts témoignen t de la volonté d'une supp re ssio n de la dimension pédagogique. Lors des inspection s il apparaît importa n t de rappeler aux IPR que, même s'il existe un protocole d'inspection, nous sommes toujou r s régis par la circulaire de 1986 ainsi que la circulaire des enseignan t s de 1997. Le protocole d'inspection a été élaboré sans aucune concertatio n avec la profession et beaucou p de collègues ressente n t un sentimen t de mépris de la part des IPR.

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- Les journée s départem e ntale s (JDD). Plusieurs collègues s'indignen t que les frais de déplacemen t de ces journées ne soient pas rembo u r s és. Le Snes a fait remon ter au rectorat une pétition pour leur rembo u r se m e n t. Réponse de la Safco : prise en charge prévue pour l'an prochain. Mais leur organisatio n (le choix de la journée du mercredi et l'ODJ imposé) pose de sérieux problèmes. Quid du boycott?

Dans ce contexte, la proposition de création d' un collectif académiqu e

« docum en tation » a suscité l'adhésion d'une quinzaine de collègues.

3. L'élaboration du cahier de doléances académique : « Ce que nous voulons... »

– Le respect de nos missions et de nos statu t s tels que définis dans la circulaire de mission de 1986 dans l'attente d'une nouvelle circulaire de missions.

– Une formatio n progressive à la recherche docume n taire pour tous les élèves, inscrite dans leur em ploi du temp s et dans celui du professeu r docume n t aliste dès le début d’année.

un enseignan t docu me n t aliste par CDI et par tranche de 400 élèves

– Un enseignan t documen t aliste par CDI et par tranche de 400 élèves. Un CDI sans sans affectation d'un professeu r docume n t aliste certifié n 'est pas un CDI. Le CDI n'est pas un lieu banalisable : pas d'ouvertu r e sauvage / s allede perma ne nce, l'utilisation du CDI en l'absence du docu me n t aliste ne devrait se faire qu'après concertatio n avec le docume n taliste et accord sur les modalités. Un professeu r de discipline prend une classe de 25 à 40 élèves, un professeu r docu me n t aliste doit pouvoir accueillir ce maximu m d'élèves pour assurer son rôle d'enseignan t : le CDI n'est pas le lieu où l'on vient pour se réchauffer ou faire la sieste...

– Le Capes existan t depuis 1990, chaque établisseme n t scolaire doit donc bénéficier au minimu m d'un enseignan t docu men t aliste certifié. Or, il existe à ce jour plus d'une dizaine de statu t s différents parmi les perso n n e s en poste dans les CDI... Une réelle prise en compte de la réalité du métier (gestion d'un fonds docu men t aire en adéquation avec les besoins de l'établisseme n t - dont la nécessaire veille infor ma tion n elle en ligne - ; formation des élèves à l'informatio n - docu men t a tio n) sup po s e des enseignan t s docu me n t alistes formés et en nomb re suffisan t.

– La question de l'Inspection. .. Le premier constat que metten t en évidence les professeu r s documen t alistes est un problèm e de fréquenc e : trop peu d’inspection s malgré parfois des deman d e s répétées des docu men t alistes auprès des inspecteu r s. Par ailleurs, les dernières collègues inspectées l’ont été à partir du protocole d’inspection : quelle est la valeur ce protocole ? Quel est le statut de ce texte ? De plus, les missions pédagogiques des docu me n t alistes sont peu abordées dans ce protocole. Nous souhaiterion s qu’une véritable concertation ait lieu pour élaborer une nouv elle circulaire de missio n s en tenant comp te des

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atten tes des docume n t alistes, et que l’inspection soit l’occasion d’échanges et de conseils. Nous deman d o n s égalemen t la création d'une agrégation ainsi que d’un corps d’inspectio n spécifique aux docu m e ntaliste s (l’appellation EVS ne contient même pas le mot « docu men t a tio n » !!). Enfin, nous nous interrogeon s sur la légitimité statutaire de collègu e s faisant fonction d’inspectrice s . Quelle valeur possède cette inspection ?

Ces deman d e s récurren te s depuis la création du CAPES pren nen t actuellemen t une dimen sio n cruciale : la profession paraît devenir une « envelop pe » vidée de son conten u, le CDI se réduisan t à une super perman en ce avec prestatio n de services informatio n n els. Il y a urgence d'une réflexion institutio n n elle qui passerait par l'élaboratio n d'une circulaire de mission respectan t les deux versan ts de notre profession que sont l'axe de la formatio n et celui de la gestion

Marie Polder m a n, resp on s a b l e du secteur Docu m e n t a tio n, avec les contrib u tion s de Raph a el Neuville, Alix Allalou,Valer y loubes chat et Isabelle Moletta.

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